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 L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]

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Edwige RutherfordPrêtresse apprentie
Edwige Rutherford



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MessageSujet: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyDim 7 Aoû 2022 - 19:24






L'aube, écarlate


◈ 25 Mai 1167 ◈

C'est un bruissement de tissu qui tire la prêtresse de ses mauvais rêves. Celle-ci, assise sur une chaise au chevet de la baronne, s'était autorisée un court instant pour reposer ses yeux brûlant alors que l'aube poignait. L'inconscience l'avait brusquement emportée, et ses songes n'étaient qu'une éternelle répétition des évènements sordides de la veille. Si tôt éveillée, Edwige maudit son étourderie et se penche de nouveau sur sa patiente. Rosen s'agite entre ses draps, une expression crispée sur le visage.

Quel soulagement. Lorsque la novice l'avait découverte, Rosen était pâle comme la mort et gisait dans son sang, si inerte qu'il avait fallu lui fermer les yeux. La voir remuer ainsi est un progrès.

- Doucement, Rosen, doucement, lui murmure Edwige tout en réceptionnant son bras. Nous sommes avec toi, tu es en sécurité.

Ce derniers mots sonnent faux à ses propres oreilles. Le concept même de sûreté est devenu abstrait depuis l'avènement de la Fange, et depuis la massacre surprise de la nuit, il paraît tout simplement fantaisiste. Malgré tout, la brune se doit d'incarner l'espoir, la lumière dans les ténèbres. Et quelle lumière...

La jeune femme baisse les yeux sur son propre corps. Les premiers rayons du soleil lui offrent un regard nouveau sur le triste état de sa robe. Le sang des victimes de la veille semble avoir noirci en séchant. Pénélope avait eu la présence d'esprit de lui offrir son tablier pour lui permettre de s'occuper de Rosen sereinement, mais lui-même est irrécupérable à présent. Un léger reniflement lui fait soudain réaliser l'odeur d'urine froide qu'elle dégage. Edwige se sent gagnée par le dégoût et la honte. Si l'adrénaline lui a permis de travailler toute la nuit dans cette tunique souillée, elle ne souhaite rien de plus maintenant que de s'en débarrasser et d'y mettre le feu. Malheureusement, le bain allait devoir attendre...

- Rosen...? répète lentement Edwige en connectant son regard à celui de la noble blessée. C'est bien. Laisse-moi t'aider...

Une fois son amie entièrement éveillée et calmée, la Rutherford l'assiste pour lui permettre de se redresser. Elle cale son oreiller de façon à l'asseoir, puis entreprend de défaire son bandage. Les gestes sont doux et prudents, elle ne souhaite pas tourmenter la baronne d'avantage. Il ne faut pas être un génie pour deviner son état d'esprit actuel.

- J'ai fait comme tu me l'as fait promettre, lui glisse la clergesse en passant un linge humide sur ses plaies. J'ai couru dès que l'alerte a retenti... Les enfants sont saufs, Pénélope également.

Les nouvelles doivent venir au compte-goutte, de préférences les bonnes en priorité. Il y aura tout le temps pour compter les morts et les pleurer lorsqu'elle sera tirée d'affaire. Pour le moment, sa propre santé devrait être sa seule préoccupation. Elle n'est pas en état de jouer les chefs de guerre.

- ... J'ai été si soulagée de sentir ton pouls sous ma main, s'emporte Edwige alors que l'émotion fait son chemin. J'ai vu tant de corps, je n'aurais pas supporté...

Vaincue, la petite brune s'autorise un moment de faiblesse. Elle laisse son front tomber sur l'épaule de son amie, laissant son chagrin paraître l'espace de quelques minutes. Elle sera sa soignante irréprochable bientôt, mais pour le moment, il lui faut pleurer.


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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyMar 9 Aoû 2022 - 21:38


L'aube écarlate
Rosen feat Edwige


J’entends du bruit environnant, des voix. Edwige, Pénélope… les pleurs des enfants paniqués, essentiellement de Mérédith. Des hommes. Les miliciens, sans doute. Il y a un peu de remue-ménage, puis le silence revient doucement dans la pièce. Je n’y vois rien, sans doute mes yeux sont ils à présent fermés. J’essaie de les ouvrir ou de bouger les doigts, mais je n’en suis toujours pas capable, alors j’attends de pouvoir revenir à moi plongée dans une semi inconscience, épuisée. J’ai une soif dévorante et ne plus pouvoir bouger me fait paniquer.

C’est vers la fin de la nuit que je ressens tout d’abord une gêne me tirer de mon inconscience, légère douleur abdominale accompagnée d’angoisses saisissantes.

Mes yeux s’ouvrent comme je m’agite. Je suis dans ma chambre, je peux voir les tentures du baldaquin à la lueur de la bougie et je suis incapable de comprendre ce qu’il m’arrive. Je ne trouve plus mon souffle, j’ai l’impression de mourir et je ressens une urgence indescriptible. Une urgence vitale.

« A… Atha… A… At... »

Je ne sais pas ce que j’ai, j’essaie de reprendre mon souffle qui s’emballe et de parler à la fois. Je ne maîtrise plus rien. Tout mon corps et ses réactions sont en roue libre. Et alors je comprends enfin à présent que l’image de mon tourment s’impose clairement à mon esprit.

A… Athanase…

Ma respiration s’accélère, ma mâchoire tremble puis se crispe, se décrispe comme je pousse un faible cri de douleur et de désespoir. Mon bébé… je veux mon bébé… qu’on me rende mon bébé !

J’essaie de me lever mais je n’y arrive pas. Je manque de force pour soulever mon corps, alors je tente de tourner d’un côté et de l’autre pour m’appuyer sur mes bras. Mais même ça, je n’en trouve pas la force et je me débats dans un gémissement comme le ferait inutilement un insecte souhaitant quitter une toile d’araignée.

« Athanase... j’essaie d’appeler - comme s’il pouvait seulement y répondre - mais ma voix est inaudible. Athana… j’essaie encore. Athanase… ? »

Non il n’est plus là. Il ne sera plus jamais là et tout le désarroi du monde peut se lire dans mon regard fou. Mon regard fou qui s’empreint de détresse, mes yeux s’écarquillent dans le vide. Mon corps se contracte dans un grognement prolongé que je suis incapable d’arrêter. Je réussis à reprendre ma respiration, puis ça recommence et ainsi quelques fois. La crise finit par passer au bout de quelques secondes, mais elle est horriblement douloureuse au vu de ma blessure abdominale. Quelque chose va éclater dans mon corps si je n’arrive à faire sortir ce qui m’étouffe. Quelque chose me paraît coincé quelque part à mi chemin entre mon gosier et ma poitrine. J’ai envie de hurler.

C’est la voix d’Edwige qui me calme comme elle essaie de m’apaiser avant d’entreprendre de m’asseoir et de nettoyer ma plaie pour finalement pleurer contre mon épaule. Moi, je me sens vidée, et avec à peu près autant d’empathie et de vivacité qu’un caillou. Elle a eu peur que je sois morte ? Dommage, j’aurais bien aimé. Je laisse ma tête retomber mollement contre la sienne, trop épuisée pour esquisser tout autre geste. Voilà à quoi se résume toute l’étendue de ma vie : a du sang, à la mort et aux larmes. D’ailleurs, ses vêtements sont couverts de sang et une odeur désagréable flotte dans l'air. Une odeur d'urine.

Bien vite, je sens des bouffées de chaleur et une envie de vomir. Si je ne me rallonge pas très vite, je vais défaillir au vu de cette sensation de malaise. Je déglutie dans un gémissement avant de finalement me laisser glisser à l’opposée d’Edwige, finissant doucement couchée sur le côté vers le bord du lit.

Là, mon regard se pose sur la petite fiole que m’a donné Marie-Ange quelques heures auparavant, toujours logée dans ma poitrine. Tout pourrait se finir maintenant… A quoi bon vivre, après tout ? Si je reste là, il y aura d’autres attaques. D’autres morts. Encore et encore.

[Tu ne vaux pas autant de vies.]

Et il y a eu assez de morts.


On ne me laissera jamais en paix. Fuir ? On me retrouverait bien vite, et je n’ai pas envie de fuir. Autant en finir tout de suite. J’épargnerais des vies comme ça...

Je remue les doigts, et il me faut faire un effort surhumain pour atteindre le flacon, lentement, par à coup tremblant. Je n’ai pas la force de vraiment refermer mes doigts dessus, mais j’arrive tout de même à extraire le produit de mon corsage en tirant. Il n’est pas très lourd et le simple contact de mes doigts suffit à le faire tomber sur le lit devant moi, debout dans le creux de mon coude.

Je fais ensuite sauter le bouchon de liège avec mes dents. Tout peut se finir maintenant… il faut que tout s’arrête.

[J’ai donc décidé que tu devais mourir.]

Ça me va parfaitement.


J’approche dangereusement ma bouche du flacon comme je laisse le bouchon retomber sur le lit. Quelques gouttes sur la langue et les lèvres suffiront certainement. Pour un suicide en urgence, on utilise un poison fulgurant après tout. Pas un poison qui nécessite de grandes quantités.

J’hésite une dernière seconde. Mais plus j’hésite et plus la tristesse m’envahit. Je cherche quelque chose à quoi me raccrocher, n’importe quoi qui me démontrerait que non, il ne faut pas que je fasse ça. Qu’il y a d’autres solutions. Que tout va s’arranger. Que tout va bien aller. Que je peux apporter quelque chose de bon autour de moi. Que je peux faire des choses biens. Qu’on a besoin de moi, que je peux protéger le bourg.

[il se débrouille « MALGRÉ » votre intervention]

... Et je n’apporte que la mort et la désolation…


Mes lèvres tremblent dans un sourire succinct qui ne dépasse pas le temps d’un battement de cils. Non, je ne trouve rien. Mon départ apportera plus que si je reste. Il est temps. Je vais tout arranger.

Un dernier effort… je peux le faire. Pourtant la tristesse me retient. Je ne verrai jamais mon fils grandir. Plus jamais je ne pourrai lui parler ou le tenir dans mes bras. Mais je n’aurai plus à m’en soucier ou en souffrir, au moins.

[Êtes-vous à ce point lamentable que même mettre fin à vos jours vous demande trop d’effort ?]

Non, je ne le serai plus.


Je stabilise de mes doigts le contenant pour ne pas le renverser sur les draps et je dirige mes lèvres vers le goulot, déterminée à en finir. Encore un dernier geste et je pourrais le renverser dans ma bouche. Un dernier effort et tout ira mieux.

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Edwige RutherfordPrêtresse apprentie
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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptySam 20 Aoû 2022 - 18:24






L'aube, écarlate



La poitrine d'Edwige se resserre en entendant Rosen appeler faiblement le nom de son fils disparu. Malgré une fouille complète des lieux par la garde de Sombrebois et les domestiques survivants, aucune trace du petit héritier n'a été rapportée depuis la veille. Après avoir perdu injustement son mari, la baronne devra encaisser cette seconde épreuve tout en découvrant les retombées de l'attaque sur son bourg. Des émotions qui pèseront certainement sur ses prochaines prises de décision. Et encore, c'est en considérant que le pouvoir local lui soit laissé.

- Excuses-moi, gémit Edwige en détachant son visage larmoyant de son épaule. La prêtresse essuie ses yeux de ses paumes avant de reprendre. J'ai juste besoin d'un instant, je-

Ses paroles s'interrompent alors que son regard suit le bras de son amie jusqu'à une fiole au contenu mystérieux, tenu d'une main tremblante. Elle reconnaît là la verroterie utilisée par Marie-Ange pour ses décoctions. L'expression de résignation sur le visage de Rosen alors qu'elle porte le flacon à ses lèvres suffit à faire pâlir la Rutherford.

- Rosen, non ! s'exclame-t-elle en saisissant son poignet.

Ses réflèxes de guérisseuse reprennent le dessus en un éclair, éloignant l'objet dangereux de sa patiente avec un méthodisme presque intimidant. C'est de sa faute, ce moment de faiblesse a bien failli mener à une tragédie de plus. Evidemment que son amie est vulnérable. Edwige se maudit intérieurement pour cette étourderie, sa proximité avec Rosen l'ayant trop adoucie pour lui permettre de faire son devoir consciencieusement. Elle ne doit plus baisser sa garde.

Une longue respiration lui permet de reprendre de la consistance. Son cœur, qui s'était mis à tambouriner dans sa poitrine, décélère peu à peu pour retrouver un rythme normal. La jeune clergesse avise le flacon un instant, le rebouche, puis le dissimule dans son propre corsage. Son éducation religieuse lui interdit de s'en servir quoi que lui réserve le destin, aussi sait-elle le dangereux poison en sûreté. Une fois le danger immédiat écarté, son attention se reporte sur la noble femme alitée devant elle. Que faire ? Rosen n'a jamais été un modèle d'équilibre mental, mais avec cette tentative de suicide, c'est une ligne supplémentaire qui a été franchie. Le signaler pourrait apporter de douloureuses contraintes à la baronne, mais comment Edwige pourrait-elle la surveiller toute seule ? Le fait qu'elle tienne encore debout tient déjà du miracle.

- Rosen, j'aimerais te parler en amie, mais si tu continues à agir de la sorte, je vais devoir agir en tant que prêtresse, déclare la brune en ignorant sa nausée grimpante. Je ne veux pas avoir à t'attacher pour t'empêcher de te faire du mal, ni à te faire flanquer de gardes pour le reste de ta convalescence. Est-ce que tu comprends ?

La baronne peut bien la détester s'il lui plaît, Edwige fera ce qu'il faut pour la maintenir en vie. Elle n'est pas étrangère aux patients récalcitrants, qu'ils soient désespérés ou simplement têtes-brûlées. Elle a l'habitude de se faire rire au nez, maudire, ou cracher dessus. Les prêtresses sont en première ligne lorsqu'il s'agit de faire face aux émotions les plus négatives du spectre humain, leur résilience est à l'épreuve du feu.

- Parle-moi, l'invite-elle en la fixant dans les yeux. Exprime ce que tu as besoin d'exprimer, crie s'il le faut. Mais par-dessus tout, Rosen, parle-moi.

Ce n'est pas le moment de perdre pied. Edwige se prépare à réceptionner tout ce que son amie aura à extérioriser. Si leur amitié survit à ce moment de tension, elle sera probablement plus forte que jamais, sinon... elle aura au moins eu le mérite d'exister.


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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptySam 20 Aoû 2022 - 22:31


L'aube écarlate
Rosen feat Edwige


A peine ai-je laborieusement réussi à porter le flacon à mes lèvres qu’il m’est aussitôt arraché par Edwige. C’est dans un gémissement de protestation que je la regarde le ranger dans son propre corsage, bien trop faible pour pouvoir l’en empêcher.

Peut-être que plus tard, je la remercierai pour ça. Pour l’heure, je ne peux que me désespérer et attendre de me rétablir puisque je dois survivre, que je le veuille ou non. Mais qui sont-ils tous, pour décider de si je dois vivre ou mourir ?

Et que pourrais-je bien lui dire après tout qui ne relève pas de l’évidence ? Ai-je vraiment l’envie d’un débat dans un moment pareil ? J’ai juste besoin de repos et de tranquillité…

J’y verrai plus clair demain. Son regard semble chercher une prise dans le mien, mais je ne suis pas capable de reporter mon attention sur quoi que ce soit et j’enfouis ma tête dans la tunique de Hector qui me sert toujours de taie d’oreiller depuis le temps. La douleur me soutire une grimace.

« Je voulais juste que ça s’arrête… dis-je à bout de force. Que ça ne recommence pas... parce que ça continuera tant que je serai là. »

C’est tout ce que je peux faire pour ce bourg. Ce que je pouvais faire de mieux… Mais puisque ce n’est pas possible alors le pire est à venir. Oui… puisque le pire n’est pas arrivé. Le pire c’est qu’on a pas encore vu le pire.  

« Il faut bien que ça s’arrête... que toute cette folie cesse », rajouté-je en sortant ma tête de mon oreiller pour lui lancer un regard vague. 

Malheureusement, de la même manière qu’on ne combat pas le mal en tendant sa joue ou avec des fleurs, je devrais bien répliquer d’une façon ou d’une autre. Visiblement, c’est trop demander que de souhaiter une vie paisible et faire de mon mieux pour être quelqu’un de bien.

Je me suis perdue à trop chercher le bonheur. Je ne suis pas faite pour lui…

Et ça ne m’aura apporté que des malheurs. Oui, je me suis complètement perdue sur ce chemin. Et lorsque l’on s’égare et que l’on est plus à sa place, rien ne peut aller. L’épanouissement est impossible… On est juste ce vilain petit canard. Mais quel magnifique cygne est-ce pourtant là ! Il est temps de cesser de tourner en rond dans cette misère maintenant.

Mon regard se pose sur la porte abîmée. Ils sont rentrés…

« Raconte moi… je lui demande dans un faible souffle. Ils vous ont trouvés. »

Pénélope et les enfants sont en vie m’a-t-elle dit. Elle n’a pas parlé de Hilde… Hilde était la seule prête à se battre. J’imagine qu’elle aussi est… Non, je n’ai pas envie de de le savoir. Elle n’a pas parlé de Victor non plus, mais c’est parce qu’elle se doute que je ne le porte pas vraiment dans mon cœur.

« Et après ? Ils n’ont pas essayé de vous tuer ? »


Peut-être Hilde a-t-elle réussi à vaincre un petit groupe qui a essayé de s’infiltrer, leur permettant de rester cachés jusqu'à la fin après ça. J'aimerais...  

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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyDim 21 Aoû 2022 - 19:46






L'aube, écarlate



Edwige se trouve peinée sans être surprise des propos de la baronne. Et dire que la veille, elles échangeaient dans ce même lit avec le sourire à propos de la vie, de l'amour, et de l'instant présent. Les vieilles manies de Rosen réapparaissent lorsque surviennent les difficultés : elle adopte la posture de l'épouvantail, l'engeance de tous les maux, la personne à abattre. La clergesse secoue lentement la tête.

- Des massacres ont été commis bien avant que tu ne foules cette terre, Rosen, lui souffle-telle d'une voix navrée. Bien d'autres surviendront après ton départ. Ce qui s'est joué hier... ce serait arrivé, même si j'avais été baronne et toi prêtresse. Les uns conquièrent, les autres conspirent... C'est aussi vieux que l'humanité elle-même.

Un léger vertige force Edwige à fermer les yeux quelques secondes. Garder la tête froide et les idées posées est loin d'être une chose aisée alors que les images des corps amoncelés sont encore gravées dans ses rétines. C'est ainsi que brillent les guérisseuses : leur bataille commence lorsque celle des autres s'est achevée. En l'occurrence, la Rutherford doit endurer les deux.

- ... Et si je puis être égoïste un instant, ajoute-t-elle en massant ses tempes, tu es mon amie. Ma seule amie. Et je t'aime beaucoup. Moi aussi, j'en ai assez de perdre les gens que j'aime.

Retenir ses larmes lui est douloureux, mais la prêtresse s'efforce de rester forte. Méthodiquement, elle défait la tunique de la baronne pour vérifier l'état de ses sutures. Celles de son accouchement on tenu le choc, heureusement, mais mériteraient d'être entretenues dans un milieu plus sain. Quant à la blessure ayant plongé Rosen dans l'inconscience, seul le temps pourra en dire plus.

Celle-ci l'interroge faiblement sur le déroulé des faits de la nuit. Edwige cligne des yeux, hésitante. Elle ne veut pas éprouver la noble plus que nécessaire, et elle-même n'est pas pressée de revivre ces moments de cauchemar. Rosen n'est pas idiote cependant, elle a bien remarqué l'état de la porte, et elle saura lire la vérité dans son expression. La jeune guérisseuse prend le temps d'organiser son récit avant de s'y livrer, la tête basse.

- Pénélope m'a aidée à dissimuler les enfants dans la garde-robe, débute Edwige d'une voix chargée d'émotion. Hilde et le comte se sont empressés d'ériger une barricade. Nous avons été aussi silencieux que possible, mais...

Sa main désigne l'encadrure défoncée de la porte en un geste d'impuissance.

- Hilde a été brave jusqu'au bout, reprend la prêtresse, la gorge plus nouée que jamais. Trois de leurs hommes sont tombés de sa main avant que cette... cette femme n'intervienne. J'ai tenu sa main jusqu'à la fin. C'était horrible.

Un reniflement interrompt son histoire, suivi de près par un sanglot involontaire. Edwige marque une pause pour se reprendre sans y parvenir. Des tremblements s'emparent de toute sa personne tandis que ses souvenirs l'amènent à la scène suivante.

- Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie, s'effondre-t-elle, à bout de force. Mais le seigneur de Rougelac, il...

Edwige se remémore sa promesse, offerte alors qu'elle pleurait d'angoisse dans les bras de Pénélope. Victor est certainement un homme puissant, plus que capable de mettre ses menaces à exécution. D'un autre côté, la jeune Rutherford a toujours été incapable de mentir de manière crédible, et le faire face à une personne comme Rosen lui paraît d'autant plus insurmontable. Lentement, elle articule :

- Rosen... Si je te dis la vérite, Pénélope, les enfants et moi seront en danger. Ils ont déjà trop traversé. Si cela venait à se savoir...

Le regard terrifié de la clergesse communique mieux que cent mots. Edwige a besoin de savoir que son amie ne prendra pas de décision hâtive, qu'elle se montrera raisonnable et sage. Ce sont beaucoup de choses à exiger d'une personne aussi fragilisée que Rosen. Aussi, espère-t-elle, la baronne prendra-t-elle le temps d'y réfléchir.


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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyMar 23 Aoû 2022 - 1:21


L'aube écarlate
Rosen feat Edwige


« Je ne sais pas... », ai-je répondu lorsqu’elle m’a affirmé que cela aurait été pareil quelque soit la personne à la tête du bourg.

Forcément, elle ne sait rien de toute cette histoire qui est en train de se jouer et de ses enjeux. Cela dit elle n’a pas tort en disant qu’il y en a eu bien avant que je ne sois sur cette terre et qu’il y en aura encore bien après. Mais qu’importe le passé et le futur ; présentement, c’est moi qui suis visée et c’est à moi d’éponger les dommages.

« C’est... compliqué. Tu sais pas ce qu'il se passe... »

Lorsqu’elle me dit que je suis sa seule amie, qu’elle m’aime beaucoup et qu’elle aussi en a marre de perdre les gens qu’elle aime, je ne sais même pas quoi lui répondre. Il ne fait pas vraiment bon d’être mon amie… suis-je seulement faite pour avoir des amis ? Rien ne semble aller dans ce sens en tout cas et je suis vouée à la solitude. Il faudrait bien que cela change pourtant.

Ça va changer. Je ferai en sorte de m’entourer convenablement dorénavant. Edwige me raconte donc ce qu’il s’est passé ici pendant que Roxanne finissait de me traîner à travers tout le château pour aller me planter. Hilde est morte. Sur le coup, je ne réagis pas. ‘Cette femme’ l’a tuée.

Elle n’a jamais eu si peur de toute sa vie, m’apprend-t-elle après avoir explosé en sanglots. La peur… cette stupidité. La peur rend faible et stupide. Plus jamais je ne laisserai la peur me consumer. Elle me parle ensuite de Victor, de danger si elle me dit la vérité.

« Ne t’avais-je pas dit de partir ?
lui rappelé-je. Tu savais que c’était dangereux... de rester. Alors maintenant, arrête de pleurer. »

J'ai la mâchoire serrée, tremblante. Moi aussi, j’aurais pu partir d’ici. Moi aussi, on me l’a proposé. Mais je n’ai pas saisie cette chance d’une nouvelle vie. J’aurais dû. Moi aussi je suis restée. Fierté mal placée, refus de fuir, envie d’en découdre, sens du devoir et des responsabilités. Athanase serait sans doute encore avec moi si je l’avais fait. Mais on ne vit pas avec des regrets ou la souffrance. On étouffe lentement ou on survit tout au plus. Pareil pour la peur. Et moi je veux vivre. Oui, je veux vivre à défaut de mourir. Je refuse de survivre.

« Le danger est partout… partout. Mais encore plus ici là où je suis. Il n’y a plus de place pour la faiblesse ou pour la peur maintenant. C’est marche ou crève. Mais si tu crains que je puisse vous mettre en danger... alors ne me dis rien. »

Oh, ça fait longtemps que j’ai compris que Victor n’est pas vraiment l’allier le plus fidèle de toute façon et qu’il fait plutôt parti du camp ennemi. Mais si elle ne veut pas parler, ça m’est égal.  

« Par contre. Tu en as déjà trop dit, Edwige. Un peu tard pour douter de la confiance que tu me portes… »


Je fixe les voilures au dessus de moi, lasse. Je pourrais la rassurer en lui disant qu’elle ne m’apprends rien et que je garderai son secret. Ou pas. Je pourrais aussi lui dire d’ailleurs qu’il me serait possible de demander directement des comptes à Victor sur toute cette histoire. Ou pas. Quelle importance au fond tout ça ? Sa confiance m'importe peu. Je ne laisserai plus rien m'atteindre désormais.

« Marie-Ange est morte. Le fort a perdu sa prêtresse… Si tu veux partir, c’est le moment,
lui proposé-je une deuxième fois. Ces temps de guerre ne seront paisibles pour personne et il y aura sans doute d’autres attaques à essuyer tôt ou tard. D’autres morts. »

Je tourne lentement mon visage vers elle.

« Si tu restes, tu devras faire avec le danger et de nouvelles responsabilités. Ce sera toi, dorénavant, la prêtresse du château. Tu devras prendre en assurance et en force pour pouvoir tenir le coup et assumer ce rôle. Toi, est-ce que tu comprends ça ? »  

Marie-Ange n’en manquait pas. Ce n’est pas ce qui l’aura sauvée… alors Edwige… aura-t-elle seulement une chance de survivre ici plus que quelques lunaisons si elle reste ? Mes yeux se posent par réflexe sur le berceau à côté du lit, à la recherche d'Athanase. Vide.

Une seconde d'errement. Je ressens comme un flottement vitreux suivi d’une tension dans les entrailles qui ravive la douleur de ma plaie. Mon bébé... Je ferme les yeux le temps d’une seconde pour chasser l’anxiété et ne pas me laisser à nouveau submerger par la douleur ou l’angoisse. J’ai envie de hurler. La nausée monte à nouveau, je me sens vaseuse et tellement faible. Mes doigts sont désagréablement froids et ma poitrine me démange affreusement.

Je ramène mon regard vers Edwige, ne supportant plus la vision terrifiante de ce berceau vide.

« Prends bien le temps de réfléchir. Tu es libre… Tu ne me dois rien. Alors ne te sens pas obligée de rester si tu n’en a pas envie. Je ne t'en voudrais pas si tu pars Edwige. »

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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyDim 28 Aoû 2022 - 9:58






L'aube, écarlate



Edwige se heurte une nouvelle fois contre la barrière qui s'est dressée entre elle et son amie. Ses émotions pourtant légitimes ne rencontrent qu'un calme froid, presque méprisant. Rosen lui fait comprendre que, ayant été prévenue de l'éventualité d'une attaque et fait le choix de rester, elle devrait assumer et cesser de geindre. Vexée, la jeune clergesse baisse les yeux, puis obéit séchant ses larmes. Elle avait pourtant eu l'impression que leur relation privilégiée leur laissait le loisir de se confier, sans avoir à mettre de couvercle sur leurs émotions. Rosen avait été la première personne à lui faire ce cadeau, mais peut-être s'agissait-il d'une autre, une Rosen qui n'apparaissait que lorsque les choses se portaient bien. Athanase ayant disparu, la Rosen du passé refaisait surface.

- Désolée... murmure la brune, reprenant elle-même ses anciennes habitudes récessives. Je ne me défile pas, je...

La baronne lui annonce la mort de Marie-Ange, sans détour. Edwige demeure muette face à cette nouvelle tragique, de peur de paraître faible à nouveau. Son poste désormais vacant lui est offert non sans avertissement. En prenant sa place, elle devrait aussi adopter son attitude, sa vivacité, et son courage. Un costume qui, présenté de la sorte, lui paraît bien grand. Rosen lui fait comprendre qu'elle n'y sera pas forcée, mais qu'il s'agit là de sa seule alternative face au départ. Ce sera cela ou rien.

Le front bas et les épaules basses, Edwige ne répond pas immédiatement, consciente d'avoir atteint un point de non-retour. En acceptant, elle sera confrontée aux mêmes personnes qui ont déferlé sur le domaine la nuit passée. Elle devra revivre les mêmes horreurs, peut-être de multiples fois avant d'y laisser la vie. Les chances d'une fin heureuse sont extrêmement minces, et quand bien même ces adversaires seraient-ils vaincus, les retombées promettent d'être cataclysmiques. Elle n'a pas les épaules pour cela ; elle mourra certainement avant de les développer. Personne n'est dupe.

Tout cela est très loin de ce qu'elle avait imaginé en venant se réfugier à Sombrebois...

- ... La femme a épargné le comte, confesse enfin la guérisseuse, confrontée à une estime d'elle-même en chute libre. Elle a ordonné notre exécution, à Pénélope et moi, mais pas celle du seigneur de Rougelac. Tout aurait pu s'achever là, mais il s'est interposé... Il nous a mises sous sa protection.

La petite brune frissonne, le souvenir de ces longues secondes d'incertitude encore bien trop fraîches dans sa mémoire. Elle porte inconsciemment un main à sa joue, là où l'assassine était venue répandre un peu du sang d'Hilde telle un chat jouant avec sa proie. Le sentiment de nausée la reprend à la gorge.

- La tueuse a laissé faire, complète-t-elle après un temps de silence. Le comte nous a fait promettre sur nos vies de ne rien révéler de ce moment à qui que ce soit. A la place, nous devions prétendre qu'il avait abattu le dernier assaillant d'Hilde pour nous protéger.

Edwige demeure assise sur le lit, les bras serrés autour de sa poitrine, honteuse. Sa confiance en Rosen n'est pas la question... Mais elle ignore comment l'en convaincre.

- D'une façon ou d'une autre, reprend la novice, sire Victor a pris un grand risque pour nous faire épargner. Rien ne l'y obligeait, et je n'ai pas le sentiment qu'il ait été informé de ce qui était en train de se jouer. Je t'en conjure, ne prends pas de décision hâtive à son endroit...

Elle peut déjà imaginer la baronne s'extraire de son lit pour aller mettre une dague sous la gorge du noble et le presser de répondre à ses questions. Ce serait, à n'en pas douter, une catastrophe à bien des niveaux. Rosen revendique sa confiance, il faut espérer qu'elle ne soit pas jetée aux ordures sur un coup de tête.


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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyDim 28 Aoû 2022 - 13:28


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Rosen feat Edwige


Edwige, après une énième excuse, m’explique ce qu’il s’est passé. Elle me reparle de ‘la femme’ encore une fois. Cette femme… Elle me raconte aussi la version que Victor leur a intimé de donner, comme quoi il aurait tué un attaquant. Comme s’il était capable de tenir tête à un assassin.

« Rien ne l’y obligeait ?
répété-je d’une voix presque sarcastique, si elle n’était si faible. Ce n’est pas Victor qui vous a sauvé la vie. C’est Roxanne. » 

Peut-être a-t-elle déjà oublié la menace que la châtelaine a proféré au gouverneur. Moi pas. Je pourrais cruellement lui laisser croire que je vais aller lui régler ses comptes. Par sadisme, par méchanceté, pour ne plus être la seule à souffrir et angoisser. Mais ce n’est pas ce qui me rendra Athanase. Ce n’est pas ce qui apaisera mes tourments. Et Edwige ne mérite certainement pas ça. Du reste, elle a assez souffert comme ça.

Ainsi donc cette femme a sciemment épargné Victor. J’ignore si cela vient directement de la reine ou d’autres personnes, mais j’en ai assez de toutes ces histoires. La seule chose qui m’importe, c’est de retrouver mon fils et de leur rendre la monnaie de leur pièce à tous.

« Donc… Notre gouverneur s’est interposé... pour ne pas que vous vous fassiez tuer, résumé-je. Il faudra lui rendre hommage. Pour ça. »

J’émets un court soupir dans une grimace de douleur. Je ne peux déjà plus supporter cette blessure… Je fixe en l’air, encore une fois. Me remémorant le regard froid de Roxanne. Le sourire cruel de l’autre face de cadavre. Quand je ferme les yeux, j’ai l’impression de les revoir. Tantôt l’un, tantôt l’autre. J’ai l’impression de trembler. J’éternue, mais je n’ai pas la force de lever le bras pour m’essuyer le nez.

« Edwige ? l’appelé-je après avoir reniflé à défaut de pouvoir me moucher. Cette femme... avait-elle un masque de cadavre et une robe noire à capuche ? »

Certainement que c’est elle. Mais où était l’autre, alors ?


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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyMar 20 Sep 2022 - 20:52






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Quelque chose de mauvais brille dans le regard de Rosen, et cela l'effraie. Edwige sent qu'elle fait de son mieux pour retenir de déverser sur elle le fond de sa pensée. C'est un effort à la fois touchant et inquiétant. Celle qui encore la veille était son amie lui rappelle aujourd'hui une mère louve blessée, prête à mordre toutes les mains qui lui sont tendues, pourvu qu'elle retrouve son petit. Ce n'est pas le genre de blessure que l'on soigne avec un onguent et une prière.

La baronne parvient tout de même à remettre sous couvert cette part d'ombre, et évoque son devoir de courtoisie envers le gouverneur. Cela ne l'enchante pas, mais il y a du mérite à s'y engager. Edwige tente un sourire encourageant.

- Il se peut en effet que votre amie ait motivé sa décision, reconnaît la brune. Son expression se fait plus anxieuse lorsqu'elle réalise que la rouquine n'a pas été retrouvée. Me direz-vous ce qu'il est advenu d'elle...?

Rosen éternue alors que la guérisseuse pose sa question. Celle-ci vient saisir un mouchoir en tissu et vient lui frotter le bout du nez pour la soulager. Sa patiente est faible, il lui faudra du temps pour récupérer. Pourtant, elle s'entête à poser des questions sur cette femme assassine. Dès qu'il lui sera possible, Rosen se mettra en quête de son enfant, il n'y a aucun doute à cela.

- ... C'est cela, confirme la jeune religieuse face à la description de son agresseuse. Un masque hideux, une robe noire... Et elle dansait presque, en se battant. Au repos, en revanche, on aurait dit une marionnette...

Diable, comme elle déteste se rappeler. Et dire qu'elle espérait que l'invasion de la Fange dans Marbrume resterait la pire journée de sa vie. A présent, les deux sont au coude à coude. De qui se moque-t-elle : la journée la plus insupportable sera certainement la dernière de ce bastion d'humanité.

- Tu la connais...?

Elle ignore ce qu'elle préfèrerait entendre. Il serait bien meilleur pour leurs chances de succès que Rosen sache à qui elles ont affaire, mais en même temps, Edwige se satisferait de ne plus jamais la revoir de sa vie. Ce ne sera probablement pas possible, malheureusement. Athanase doit être secouru. Il faut essayer.


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MessageSujet: Re: L'aube, écarlate [Edwige x Rosen]   L'aube, écarlate [Edwige x Rosen] EmptyMer 21 Sep 2022 - 1:13


L'aube écarlate
Rosen feat Edwige


Je n’ai jamais compris cette étrange manière qu’ont les gens d’alterner entre le tutoiement et le vouvoiement, surtout concernant Edwige. D’ailleurs, je n’ai jamais compris le vouvoiement. Mais je peux voir dans son regard cette inquiétude qui la caractérise si bien malgré le pâle sourire qu’elle essaie de m’adresser. La faiblesse. Cette faiblesse qui me consume et que je ne veux plus accepter. Que je ne peux plus supporter.

« Elle a fait ce qu’elle avait à faire. »


Une simple réponse succincte aux plusieurs sens possibles. J’ignore ce qu’est devenue Roxanne depuis qu’elle s’est tirée avec mon enfant. J’imagine qu’elle trace au plus vite pour atteindre sa destination et le mettre à l’abri, si c’est bien là son vrai objectif. Mais l’est-ce seulement ?

Même si je n’ai aucunement envie d’en parler ni de dire ce qu’il s’est réellement passé, je ne me vois pas mentir à Edwige pour autant. Elle me répond ensuite concernant Face de cadavre. Évidemment, c'était elle. Si je la connais ?

Je souris à mon tour.

« Essaie de deviner. »


On se croirait la veille, quand je lui demandais avec l’enthousiasme d’une pucelle de deviner qui était cette femme qui me faisait vibrer. En un peu moins mignon… un peu moins stupide. Un peu plus inquiétant et malsain, certainement. Mon regard s’éclaire presque.

Je crois que j’ai atteint un point de non retour. Ou alors le point du retour au contraire. Celui où la brèche s’est entièrement colmatée pour me laisser un vide de désolation et d’amusement. Le point où Etiol souhaitait me pousser, peut-être. Sans doute même.

Je tousse un peu, grimace de douleur comme quelques secondes auparavant lorsque j’ai éternué et qu’Edwige m’a essuyé le nez avec bienveillance.

« D’où pourrais-je connaître cette sectaire ? »

J’ai froid… je tremble. J’ai un mal de chien. Cette fébrilité que je connais si bien est en train de m’engloutir.

« Tu ne connais rien à la chasse, hein ? demandé-je amusée. Tu n’as aucune idée de l’état d’esprit d’un prédateur qui traque sa proie des lieux durant. Mais c’est un peu ça pourtant, la vie. Une partie de chasse géante qui peut s’étaler sur des mois, des années à notre échelle. Il y a les proies, il y a les prédateurs. Et il y a les proies-prédateurs. Ce qu’il y a de bien avec l’humain… c’est que l’on peut choisir dans quelle catégorie on veut se situer. Les Dieux nous ont au moins offert ça… »

J’esquisse un léger rire silencieux. Je repense encore au regard de Roxanne, au sourire de la détraquée. Des images qui me hanteront sans doute bien longtemps.

« Quand l’on traque du gibier, il faut se lever de bonne heure pour le pister. D’abord, on repère une piste. C’est la phase la plus longue. Ça peut prendre du temps. Beaucoup de temps… mais c’est ça qui est grisant. On remonte ensuite jusqu'à lui. Quand il est en vue... on le prend en chasse. Puis on le poursuit sur une longue distance. Jusqu’à l’épuiser. Il fuit, et plus il fuit, plus il s’épuise. Si on arrive à le blesser, alors il va se vider de son sang et on est presque assuré de l’avoir à l’usure. C’est la chasse à cor et à cri. » 


Je regarde alors Edwige dans les yeux.
 
« C’est la base de la vie. » 

Je déglutis difficilement, prise d’un léger malaise et de bouffées de chaleurs. Tant parler m'épuise. Non. Je refuse d’être une proie. Je ne veux plus être une proie-prédatrice. Tout cela a assez duré.

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