Nom : Blanchevigne (née Rochebois)

Prénom : Élisabeth (Lisa ou Élisa pour les intimes)

Age : 22 printemps

Sexe : ♀

Situation : Veuve

Rang : Native du duché - Née paysanne

Lieu de vie : Caserne de la milice

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
+1 HAB - +2 CHA - +1 TIR
Carrière du milicien

Compétences et objets choisis :
Adresse au tir (Arcs) - Chasse - Séduction - Pistage
Epée courte - Arc - Armure de cuir (Si possible pour une bleusaille)

Une milicienne... Rien qu'en la regardant, vous auriez de quoi rire aux éclats en sachant cela. Elle n'a pas vraiment le physique d'une guerrière, comme le montre déjà sa taille. Haute d'un mètre cinquante cinq, plutôt fine et élancée, sa carrure n'a rien de celle de la plupart de ses pairs. Ses cheveux châtains sont assez longs, coiffés en tresse la majorité du temps, ils lui arrivent presque jusqu'au bas du dos. Les quelques mèches subsistant à l'avant encadrent un visage fin et bien équilibré, charmant, agrémenté de deux yeux d'un vert sombre.

Sa peau est lisse, dépourvue des marques d'une vie difficile ou d'un artisanat très physique, bien que ses mains devraient à priori reprendre assez vite les callosités spécifiques aux archers au vu de son nouveau métier. La seule exception à ce tableau se situe au niveau de son tibia droit ou une assez grande cicatrice a élu domicile, en diagonale, d'une bonne dizaine de centimètres de long. Elle côtoie de loin une tâche de naissance de deux centimètres de diamètres présente sur sa cuisse gauche.

En service, Élisabeth se revêt du peu de protections dont elle dispose, son armure de cuir, et ses armes. Là encore son physique ne joue pas en sa faveur malgré l'uniforme et elle n'a vraiment rien d'intimidant. Mis à part ces moments, ses vêtements sont en général loin d'être exquis. Plutôt des vêtements du bas peuple, simples, la couvrant entièrement. Ils ont encore l'air "relativement" neufs, car Élisabeth a pris la peine de renouveler sa garde robe personnelle avant son nouveau travail. Bien que récents, ils sont d'un basique assez triste, passe-partout, sans rien en dehors de l'ordinaire. Elle reste assez propre sur elle maintenant qu'elle en a l'occasion. Du moins, aussi propre qu'une milicienne peut être...

Solitaire, suspicieuse. Élisabeth a du mal à faire confiance aux autres. Elle ne cherche pas particulièrement les contacts humains, surtout vu la façon dont la considère toute la société. Une femme combattante? Qui diraient-il s'il savait qu'elle était ancienne paysanne et prostituée? Alors elle en parle pas, ou bien très peu. Préférant mettre en avant son passé de chasseuse. De mentir.

Pourtant elle rêve d'avoir une relation amicale, forte, quelqu'un à qui se confier. Sa solitude pèse sur son esprit. Son caractère jovial qu'elle avait il y a longtemps s'est envolé, mais dort toujours en elle. Elle a surtout besoin de se reconstruire dans un milieu n'étant pas du tout adapté pour cela.

Toujours accrochée au passé, les visions de ce fangeux l'ayant attaqué reste gravé dans sa mémoire. Elle ne sait pas comment elle réagira face à une de ces créatures, dans son nouveau "travail". Mais elle appréhende ce moment avec une peur certaine. Elle est néanmoins un peu plus à l'aise envers la gente masculine. Malgré tout le mal qu'elle en pense, son temps passé dans la maison lui a laissé son charme comme arme. Mais elle est consciente que c'est une arme très risquée à manier, et elle s'y refuse la plupart du temps. Elle ne peut également pas s'empêcher de comparer les hommes qu'elle croise à son défunt mari.

Toutefois assez fière, elle a beaucoup de mal à avouer ses échecs et préférera mentir plutôt que d'admettre son tort. Têtue et assez forte d'esprit, elle n'est pas du genre à baisser les bras facilement, ni à changer d'avis à tout va. Bien au contraire. Maintenant, elle décide d'un cap à suivre, pour elle, et pour sa vie, et s'y tient.

Néanmoins, son obstination la rend aussi extrêmement loyale envers toute cause qu'elle juge juste. L'inverse étant également vrai. Cela la rend toutefois assez prévisible. La jeune milicienne prend tout de fois plus le temps d'utiliser sa tête que ses muscles en général. Ses réflexes de chasseuse la rendent assez tranchante dans ses observations, très réfléchie dans les situations calmes. Stressée, elle sait immédiatement basculer sur son instinct, et réagir plus rapidement. Elle ne se juge pas réellement prompte à la panique, mais ouvrir sa bouche et se vanter sans avoir connu une nouvelle situation réelle... C'était un peu prétentieux. Alors Élisa se garde bien de se vanter de tout et n'importe quoi. Plutôt modeste et calme, elle n'a pas le sang chaud.

Au niveau de la religion, elle était une fervente croyante de Serus avant les derniers événements. Cependant, sa foi est désormais fortement ébranlée. Elle se sent abandonnée par les dieux. Elle n'est pas encore au stade de les renier, ni de les blâmer entièrement pour ce qui arrive... Mais il n'est pas trop tard pour la ramener sur le droit chemin... Ou l'en écarter définitivement. C'est peut-être le seul point sur lequel elle n'est pas complètement bornée. Le doute sur ce point la rend indécise.

C'était il y a 22 ans, au début d'un mois d'Octobre pluvieux. Une petite fille naissait dans la ferme familiale des Rochebois, benjamine de deux frères cinq et trois ans plus âgés qu'elle. L'exploitation se portait alors bien, et, deux ans après sa naissance, un autre frère fit son apparition en ce monde.

Ses premières années furent paisibles, bercées par le rythme des saisons et des récoltes. Du moins de son point de vue, car vers ses douze ans, le noble en charge des terres exploitées alors par la famille Rochebois décida de leur retirer la moitié de leurs terres au profit d'une famille voisine plus influente. C'est alors que la terre cultivée ne suffisait plus vraiment à sa famille de vivre. C'est alors qu'ils eurent du avoir recours à la chasse et à la cueillette pour subvenir à leurs besoins. Le frère aîné avait bien prétexté pouvoir aller gagner son pain à Marbrume, mais leur père avait refusé catégoriquement la proposition, prétextant que ce serait lui qui reprendrait l'exploitation familiale et personne d'autre.

C'est ainsi qu'Élisabeth apprit dans un premier temps l'art de la chasse (ou plus exactement du braconnage car la légalité de l'opération était douteuse) ainsi que la cueillette. Dans un premier temps, son père lui apprit volontiers les bases. Mais alors que le temps progressait, la tâche de la chasse était plus souvent assignée à ses frères, et elle avait bien plus le droit à la cueillette de son côté. Là où ses frères aînés étaient intransigeant comme leur père, son benjamin était bien plus conciliant - ou faible. Ce dernier échangeait donc parfois en secret son devoir de chasse avec sa sœur, et elle lui en était reconnaissante.

La routine s'installa donc une fois encore entre les récoltes, le peu d'élevage, la chasse, la cueillette, ses frères aînés un peu trop fiers et son petit frère beaucoup plus conciliant. Le seul accident à déplorer fut un accident de chasse de sa part où elle se blessa gravement au niveau du tibia droit, cicatrice encore visible aujourd'hui. Elle en réchappa néanmoins et fut de nouveau sur pieds quelques temps après. En attendant son père tentait de trouver un bon parti pour la marier mais la réputation de sa famille était trop basse, même au sein des paysans de la région. Cela ne l'empêcha pas d'avoir de nombreux amis dans les fermes voisines, et même quelques amourettes de printemps qui ne duraient jamais très longtemps...

Le plus gros changement arriva en Septembre 1164, comme pour beaucoup de gens. C'était une journée normale, où Élisabeth était partie chasser près des marais. Un terrain qu'elle connaissait bien. Mais elle ne trouva pas de gibier cette fois ci. Il était mystérieusement complètement absent de l'endroit comme s'il avait fuit quelqu'un d'autre qu'elle. Et elle tomba sur une créature humanoide, tapie dans la pénombre, qui la fit d'abord penser à un humain sale, mais... différent.

Elle n'eut pas le temps de peaufiner son analyse. Il tourna la tête vers elle. La vit. Elle tressaillit. Tourna les talons. S'enfuit. La bête était à ses trousses. Alors elle courut. Encore et encore. Elle connaissait la forêt, les meilleurs passages, les chemins, les troncs sur lesquels sauter. Jamais elle n'avait couru aussi vite. Elle arriva à la ferme, au niveau des champs, éclairés par un soleil pâlot mais bien présent. La créature s'arrêta à la lisière des bois. Elle continua à courir jusqu'à s'enfermer dans le bâtiment principal qui l'avait vue grandir.

Ses poumons étaient en feu. Elle tremblait, de tout son corps. Jamais elle n'avait vu une chose pareille et pourtant son instinct lui avait crié une chose : Elle faisait face à quelque chose de plus fort qu'elle. Elle avait du fuir. Et elle avait le sentiment que ce choix était le bon. Mais la jeune femme avait le sentiment qu'elle avait échappé au pire. Elle mit plusieurs longues minutes à s'en remettre, jusqu'à ce qu'elle remarque sa mère inquiète à côté d'elle. Pouvait-elle vraiment le lui dire? La croirait-elle? Elle prétexta simplement qu'il s'agissait d'un ours... Gros mensonge, pas énormément crédible vu son état de choc... Mais elle ne dit pas un mot de plus. Cette vision allait hanter ses cauchemars pendant des années.

Pourtant, quelques jours plus tard, son père ne revint pas. Il était parti en forêt, comme souvent, mais il aurait dû être rentré depuis des heures déjà, et le soleil se couchait. Élisabeth n'arriva pas à dormir, et, la nuit, elle revit la créature errer dans les champs. Errer discrètement dans les terres cultivées à la lumière de la lune. Elle se cacha immédiatement hors de vue. Et le lendemain, confirma le passage de la chose en observant ses traces.

Pourtant, après deux jours d'absence de leur père, son frère aîné qui était parti prendre des nouvelles en villes, revint à la ferme avec un air livide. Un air livide, mais déterminé. Et avec un message. Ils partaient, en ville, leur père était sûrement mort. Ils abandonnaient la ferme.

Parmi les premiers réfugiés d'une longue série, ils arrivèrent à dénicher un logement insalubre près du port. Une fois arrivés, son frère aîné l'empoigna à la gorge, la plaqua contre le mur branlant et sale qui menaçait de s'effondrer. Il n'avait jamais agi comme ça. Il était fort, bien plus fort qu'elle. " Tu savais, hein? Tu l'as vu, le fangeux, quand tu es revenue en courant l'autre jour. " siffla-t-il d'un air mauvais. Elle savait de quoi il voulait parler. La jeune femme ne savait pas pourquoi il lui en voulait autant, et elle ne pouvait même pas répondre, la gorge serrée, étouffant. Son petit frère tenta de s'interposer, mais un revers monumental l'envoya au sol directement.

Cette nuit là, elle fut passée à tabac par son propre frère. Jusqu'à l'inconscience. Sa mère ne broncha pas, le cadet non plus. Ils l'avaient jugés responsable. Responsable de ne pas les avoir prévenus. Responsable de leur perte.

La suite fut difficile. Son frère aîné avait repris la famille d'une main de fer, et Elisabeth avait été envoyée à une maison de passe. Forcée plus exactement. Cela dura presque un an. On lui apprit les bases, le temps que ses blessures de son passage à tabac disparaissent, puis on l'avait jetée en pâture comme un vulgaire bout de viande. Autant dire que le métier ne lui plaisait pas.

Pourtant, un client, un habitué, revenait souvent la voir. Éric Blanchevigne. Rapidement, leurs échanges dépassèrent la simple rencontre charnelle. Ils échangèrent beaucoup, apprirent à se connaitre. Apprirent à s'aimer. L'alchimie entre eux était parfaite. Une nuit, elle fugua simplement de la maison de passe, quitta ses obligations, et se trouva un taudis. Littéralement un taudis, inondé dés qu'il pleuvait, misérable. C'était le mieux qu'elle pouvait avoir avec les quelques petits boulots qu'elle pouvait dénicher mais qui ne duraient pas, et le minuscule reste de la solde de Éric qu'il réussissait à économiser. Mais elle était libre, et heureuse, étrangement. Éric lui parlait souvent de son travail de milicien en dehors de la ville. Quand ils abattaient un fangeux, c'était jour de fête. Lui rêvait d'une ville en paix, d'une menace éradiquée. De justice et de gloire.

Elle se maria avec lui rapidement, peut-être prématurément, diront certains, mais la flamme qui brûlait dans son cœur était plus forte que tout. Elle pensait. Elle le pensait vraiment... Mais rien n'est plus fort que la mort. Éric Blanchevigne trouva la mort au combat, début décembre 1165. La vie semblait s'acharner sur elle cette dernière année, qui avait été horrible. Elle était endeuillée, inconsolable. Elle envisagea de mettre fin à ses jours ici et maintenant. Mais elle n'avait pas été élevée de sorte à baisser les bras si facilement.

Elle n'avait aucun revenu, était sûrement recherchée par sa famille, dont son frère qui allait certainement la passer à tabac plus fort encore pour sa fuite. La maison de passe aussi où elle avait fuit ses fonctions sans un mot était peut-être à sa recherche. Pourtant elle avait l'âge, l'âge de faire ses propres choix, choisir sa propre voie. Mais elle n'en avait pas. Pas de voie, pas de but, pas d'idée. Depuis qu'elle avait quitté la ferme, elle ne savait plus vers où aller. Alors elle décida de prendre celle de son défunt mari. Cela lui garantissait un toit, une paie, et une raison de vivre. Cela n'allait pas être simple. Elle n'était pas au bout de ses souffrances. Elle n'était qu'une paysanne à peine chasseuse s'enrôlant dans un des endroits le moins adapté pour les femmes de son espèce. Mais qu'avait-elle d'autre, à part les rêves de son défunt mari, et sa misère?

Mi-décembre, en plein hiver, dans le froid, elle décida donc de s'engager, dans la milice, seule. Une folle de plus. De la chair à canon. Prête pour l'abattoir. Mais déterminée à combattre son destin et la fatalité qui était décidée à faire de sa vie un enfer.

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