Marbrume



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 [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire

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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyMer 2 Nov 2022 - 21:00
Marbrume, le 3 Mai 1167

Une mauvaise nouvelle n’arrivait que rarement seule. Autant dire qu’elles avaient afflué en masse ces jours-ci. Mais la dernière que les tympans de Théophile avaient capté au mess l’avait secoué.

Le soleil n’avait pas encore pointé le bout de son nez, enveloppé dans un manteau de brume épais. Rare pour cette saison, ce temps avait le mérite de laisser les Marbrumiens morose sans qu’on leur ne leur pose de question. Les miliciens en particulier avaient encore en tête l’incident des Fangeux et attendaient de savoir quels étaient les coupables. Bien entendu, il était plus facile de chercher une tête à couper que de chercher sa propre culpabilité et ingérence. A l’image des hommes qui déjeunaient bruyamment derrière l’archer ce matin là.

Comme à son habitude et malgré le dégoût que lui inspirait ce qu’il entendait, le soldat n’avait rien laissé paraître, continuant de jouer aux dés avec ses petits camarades pendant qu’on crachait sur l’une des leurs à la table de derrière.

« T’as entendu ? Parait que Corbac s’est faite coincée après avoir zigouillé un type. »

« Ahahah ! Elle f’ra moins la fière. Son p’tit air supérieur va en prendre un coup. »

« Ca c’est clair. M’tarde de voir sa tête quand elle aura pris des coups d’fouet ou quand on l’aura zigouillée à son tour. »

Ces types manquaient toujours de respect à Plume, alors qu’elle avait un sens de l’honneur bien plus aiguisé que le leur. Ces sombres merdes ne lui arrivaient pas à la cheville. Malheureusement ils semblaient suffisamment convaincus de la nouvelle pour que Théophile prenne ça au sérieux. L’emprisonnement, pas le meurtre. Il ne doutait pas que cette femme agile ait la capacité de tuer quelqu’un, seulement qu’elle le fasse sans raison et s’en retrouve en faute.
La belle milicienne qu’il avait rencontré un mois plus tôt avait certes la langue bien pendue mais son sens de la justice était très aiguisé. De plus, elle avait une qualité que peu de personnes possédaient dans leur monde actuel : l’empathie. Théo l’avait senti, ils avaient été sur la même longueur d’ondes quant il avait été question de poser des questions d’abords et de choisir la punition appropriée après.

« J’te pari cinquante sous qu’cette fois elle accept’ra de laisser tomber son air de p’tite prude pour sauver sa tête. »


Le borgne avait bien peur de comprendre ce qu’insinuait le milicien dans son dos. Et son honneur n’acceptait pas qu’un gradé puisse demander à une femme sous ses ordres d’utiliser son corps pour alléger sa peine. Quel homme avait besoin de se délecter de la faiblesse d’autrui et d’en tirer parti ? Il y avait bien assez de prostituées désespérées qui donnaient du plaisir pour une bouchée de pain. Et maintenant que les filles d’Anür commençaient à faire entendre parler d’elle, on pouvait avoir une prostituée de luxe tout en ayant à priori bonne conscience. Même si Théophile connaissait le réel but de leur création. Mais là n’était pas la question.

Posant son verre vide un peu bruyamment, l’archer se tourna légèrement vers ses voisins.

« J’espère que votre Sergent sera aussi clément si un jour ça vous arrive. Peut-être se laisserait-il convaincre de laisser vos magnifiques lèvres baiser ses pieds et votre langue bien pendue lécher ses bijoux de famille. Si vous êtes aussi doués pour raconter des conneries que pour faire de la lèche, je ne me fais aucun soucis pour vous camarades. »

Il se leva en claquant le dos d’un des hommes en question, sourire moqueur aux lèvres, les laissant bouche béante. La porte d’entrée s’était déjà refermée sur lui quand ils régirent enfin à ses accusations. Mais il était trop tard, les grandes guibolles de l’archer l’avaient déjà envoyé dans le dédale de couloirs qui le menait aux cellules.

Si auparavant, les geôliers surveillaient l’entrée depuis la table sur le côté, ils étaient aujourd’hui en faction devant la porte menant au sous-sol. L’incident des fangeux qui avait eut lieu quelques jours plus tôt avait éclaté depuis ici après tout. Le sérieux des coutilleries qui s’y relayaient avait été gravement remis en question, ne leur laissant d’autre choix que de redoubler d’efforts pour montrer leur professionnalisme. Personne ne pouvait plus passer sans raison valable. Sauf quelques exceptions. Dont Théophile, car étant de ceux qui avaient particulièrement aidé à arrêter le massacre. Il dut tout de même indiquer la raison de sa présence.

« J’ai appris qu’une milicienne du nom de Claire a été arrêté pour meurtre. Je la connais, et j’aimerais voir comment elle va pour rassurer ses proches. »


Le plus âgé des deux geôliers pencha la tête sur le côté avant de finalement accepter.

«  Saches qu’on doit rapporter la liste de tous les visiteurs. Pas d’entourloupe Castaing. »


« Les Trois en soient témoins. »

Dans un grincement caractéristique des vieilles portes en bois, le passage vers les froides cellules de la caserne s’ouvrit. Les flambeaux étaient la seule source de lumière, dont la flamme vacillante était à l’image du reste d’espoir qui brûlait dans l’esprit des pauvres âmes qui finissaient dans ce trou à rat.

Il fut rapide de trouver son objectif. Dès qu’il avait posé le pied en bas des marches, Théophile avait été observé par deux billes sombres, encadrées par de longues mèches tout aussi sombres. Il n’hésita donc pas à s’approcher des barreaux qui restreignaient la liberté de Claire et s’agenouilla. Les traits du soldat ne contenaient aucun jugement. Au contraire, ils étaient emplis de compassion. Tout comme le ton de la voix qui s’adressa à elle.

« Vous êtes dans un sale pétrin Plume. Si vous me racontiez ce qui vous est arrivé ? »


Dernière édition par Théophile Castaing le Jeu 23 Fév 2023 - 19:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyJeu 3 Nov 2022 - 21:51
Je serai brûlée au lendemain,
Mon infortune est si faite
Que le grand bourreau
Au lieu de pendre l'assassin
Dans le noeud mettra ma tête
Et serrera l'étau...

Je serai brûlée à la fin du jour,
Ne regrettant point la vie
Le vrai meurtrier court toujours
Et la haine l'emporte sur l'amour...

Tout est arrivé ce soir de mai,
Purificateurs je vous hais
Vous remportez le jeu
Et moi la haine m'embrase
Moi, Corbac, la folle qu'on toise
Qui donc aura de la peine ?
J'aimerais que l'on me plaigne
Car ma famille restera à jamais invengée
Et que ma quête de justice fut vaine...


Une chanson imparfaite sur un air de sa région, improvisée pour soulager un peu l'immense chagrin qui l'envahissait.
Clervie se morfondait, attendant l'heure où le bourreau viendrait. Julius jurait ses grands dieux qu'il allait trouver du secours, mais il était inutile de se mentir ; personne ne viendrait l'aider.
Au moins, c'était terminé. Elle ne souffrirait plus... Du moins, si les dieux lui envoyaient une dernière miséricorde pour qu'elle les rejoignît sans douleur. Alaric avait tellement hurlé dans les flammes du bûcher...
Au moins, je vais enfin te retrouver dans le royaume d'Anür.
Elle songea à Erwan. Aurait-il de la peine en apprenant sa mort ? Elle n'en savait rien. Et Morrigane ? Cela l'affecterait-elle ? Ou serait-elle seulement soulagée que ce fût elle et non un membre de sa famille qui subisse la colère des infâmes purificateurs qu'elles s'étaient jurées d'arrêter ?

Tu es seule, Clervie. Tu l'as toujours été, dans le fond.

Elle entendit soudain un dialogue dans le couloir et son coeur fit un bond.

« J’ai appris qu’une milicienne du nom de Claire a été arrêté pour meurtre. Je la connais, et j’aimerais voir comment elle va pour rassurer ses proches. »

Clervie reconnut aussitôt la voix. C'était celle de Théophile Castaing. Ils avaient passé une joyeuse soirée ensemble début avril. Ils n'avaient pas eu l'occasion de réitérer, mais lorsqu'ils se croisaient sur les chemins de ronde, Clervie ne manquait pas de lui souhaiter le bonjour avant de vaquer à ses occupations.
Lorsqu'il se rapprocha des barreaux, son unique oeil la regardait avec une telle compassion qu'elle faillit pleurer. Son ton fut d'ailleurs très doux lorsqu'il l'interrogea :

« Vous êtes dans un sale pétrin Plume. Si vous me racontiez ce qui vous est arrivé ? »

Hors de question.
Elle se refusait de raconter la vérité à Théophile et de le laisser s'embarquer sur le noir chemin où elle s'était retrouvée. Il valait mieux qu'il ne sût rien de la terrible conspiration qu'elle avait tentée de contrer. Tous ceux qui apprenaient la vérité risquaient leurs vies. C'était la dernière chose qu'elle pouvait faire en ce monde.

- Ne vous mêlez pas de ça, Castaing, répliqua-t-elle d'un ton froid. Je sais que vous êtes quelqu'un de bien, et cela ne sert à rien de vous attirer des ennuis avec moi. Cette nuit, j'ai égorgé un type, on a trouvé son sang sur moi, sur mes vêtements, ma lame était miraculeusement propre par contre, mais c'est moi, c'est moi que l'on a trouvée là. Pourquoi ai-je fait cela ? Parce qu'après tout, tout le monde sait que la Corbac a une case en moins dans le cerveau. Fin de l'histoire, il n'y a rien à chercher, point d'interrogatoire à mener. Mais si toutefois je vous inspire un peu d'amitié, j'aimerais vous demander une faveur...

Elle s'approcha de lui et dit à voix basse :

- Essayez de récupérer ma bourse si mes charmants collègues n'ont pas déjà tout bu... Et donnez ce qu'il faudra au bourreau pour qu'il accepte de me briser la nuque avant de me jeter sur le bûcher. J'ai vu mon frère brûler vif et... j'aimerais au moins ne pas subir cette horrible souffrance. Et... Recommandez mon âme à Anür... Puisse-t-elle me pardonner mes péchés...
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MessageSujet: Re: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyMar 8 Nov 2022 - 21:09
L’accueil n’était pas aussi chaleureux qu’il l’avait escompté. Mais après tout, qui ne serait pas morose quand la hache du bourreau était presque sur sa tête ? En vérité, bien peu, dont Théophile faisait habituellement parti, oseraient tourner leur malchance en dérision.
L'archer fut attentif aux dires de sa camarade, persuadé qu'il obtiendrait déjà des réponses. En effet, il comprit aux premiers mots que, malgré la rigidité avec laquelle elle le traitait, la colère était belle et bien présente. Que ce soit par rapport à la situation dans laquelle elle se trouvait, ou bien par rapport au traitement que lui infligeaient la plupart des miliciens.

Quand la jeune femme s'approcha, Théophile ne put s'empêcher de remarquer le reflet des flambeaux dans ses longues mèches de jais. Malheureusement, aujourd'hui elles étaient emmêlées. De la poussière s'était incrustée partout, signe de la longue nuit qui avait été la sienne. Les cernes qui entouraient ses billes sombres rendaient le contraste avec sa peau claire encore plus saisissant. Sa pupille ambre continuait à scruter les signes évident de sa fatigue alors qu'il se décida de couper court à cette comédie.

« Et bien je vois que la nuit vous a laissé matière à mûrir votre discours, il m’a l’air parfaitement rodé. Mais je suis étonné de voir une battante comme vous baisser les bras aussi vite. »


Surtout qu'elle avouait a demi-mots s'être retrouvée au milieu de tout cela presque par hasard. Elle était simplement résignée, ayant l'habitude de se faire maltraiter par la milice.
Ou alors, elle ne lui faisait pas suffisamment confiance, cachant sa méfiance envers lui sous ce fameux « bon type » dont elle l’affublait. Cette éventualité le mettait mal à l'aise. Après les événements des derniers jours, il avait besoin d'être ce gars sur qui on pouvait compter. Etait-ce pour se faire pardonner de ne pas avoir pu sauver tout le monde ? Peut-être…

Il n'était pas exempt de tout péché. Loin de là. Claire voyait en lui ce coureur de jupons un peu trop espiègle qu'elle avait rencontré quelques semaines auparavant. Mais en ce moment, il ne pouvait pas en être plus loin. Il était temps qu'elle rencontre celui qui avait prêté serment au Roi, pas seulement celui qui s'adonnait aux rares plaisirs que la vie leur laissait désormais.

« N’oubliez pas que j’étais soldat Plume, pas un de ces rigolos en armure scintillante. J’ai peut-être un certain sens de l’honneur mais j’ai déjà tué des hommes de sang froid parce que c’était ce qu’il fallait faire. Pas plus tard qu’il y a quinze jours, j’ai planté une de mes flèches dans le ventre d’un adolescent. Croyez-bien que les ennuis n’ont pas besoin de vous suivre pour me trouver. Et jusque là, je ne m’en suis pas trop mal sorti. »

En ce moment, il doutait quelque peu de sa capacité à voir le bout du tunnel. Mais il n'était pas question de lui ici. Plume était dans une situation bien plus dramatique que la sienne. Et il était temps qu’elle se confie.

« Donc, nous en sommes à ce moment où vous me mentez, je le sais et vous savez que je le sais. Est-ce que vous donnez votre tête au bourreau, ou est-ce que vous me laissez comprendre comment vous vous êtes retrouvée dans ce merdier afin d’essayer de trouver de quoi alléger votre peine ? »

La défier avait bien marché lors de leur première rencontre. En serait-il de même cette fois ?
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MessageSujet: Re: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyMar 29 Nov 2022 - 17:45
Evidemment, Théophile n'était pas un milicien stupide. A vrai dire, Clervie se disait qu'il était un peu trop malin pour son propre bien. C'était une raison supplémentaire de ne rien lui révéler, bien qu'elle fût touchée qu'il fût prêt à prendre des risques pour quelqu'un qui n'était même pas une soeur d'arme proche.

« Donc, nous en sommes à ce moment où vous me mentez, je le sais et vous savez que je le sais. Est-ce que vous donnez votre tête au bourreau, ou est-ce que vous me laissez comprendre comment vous vous êtes retrouvée dans ce merdier afin d’essayer de trouver de quoi alléger votre peine ? »

Clervie lâcha un profond soupir.

- Et vous croyez que c'est aussi facile ? Qu'est-ce que vous croyez pouvoir faire, Théophile ?

Elle marqua une pause :

- Pour me sortir de là, il faudrait au minimum une grâce royale ou en tout cas, l'intervention d'une personne haut placée. Et cela ne risque pas de se produire.

Elle songea avec amertume à Dame Morrigane. Mais la comtesse lui avait déjà fait comprendre que son aide avait une limite et elle ne pouvait lui en vouloir. Elle avait quatre soeurs sur lesquelles elle devait veiller, quand Clervie n'avait plus rien à perdre. Et les Ascalon avaient déjà fait beaucoup pour l'aider.

- Il n'y a rien, strictement rien à faire pour m'éviter ce maudit bûcher demain. Sauf me faire évader. Pour aller où ? Au fond des plaines du Morgestanc avec les fangeux et les bannis ? Voilà qui ressemble à une condamnation à mort sur le long terme. Allez plutôt vous débrouiller pour que le bourreau accepte de me jeter dans le feu déjà morte. Ceux qui voulaient me voir là ont gagné...

- Ah bah bravo, Corbac ! C'est ainsi que tu comptes remercier tous ceux qui ont compté sur toi ?
Clervie reconnut immédiatement la voix tonitruante qui venait de retentir. Julius venait à son tour de descendre dans les cachots.
- Je n'en reviens pas que le garde t'ait laissé entrer...
- Blancfer m'a filé la permission. Bref, j'entre et qu'est-ce que j'entends ? Tu comptes te laisser carboniser les bras croisés ? Tu n'as aucune honte ? Sais-tu que le quartier du bordel de la Rosaline est sur le point de fomenter une révolte depuis qu'ils ont appris ce qui t'est arrivé ?
- Tu plaisantes... ? fit Clervie en ouvrant de grands yeux.
- Non, je plaisante pas ! La maman du petit Alcyne, tu crois qu'elle a oublié que tu as sauvé son enfant d'une bande de salopards adorateurs d'Etiol ? Et la Clémentine, tu t'es figurée qu'elle avait oublié ce que tu as fait pour elle, quand tu l'a débarrassée de ce soudard qui la harcelait depuis des lunes de ses prétentions ? Quand tu as sauvé Loup Cordouanier, injustement accusé d'être un purificateur, tout ça parce qu'il avait couché avec la femme de son voisin et que celui-ci voulait se venger ? Et quand tu as acheté du pain pour Linou et son petit frère un jour où ils n'avaient rien mangé depuis trois jours ? Ou la fois où le Gros Joseph a brutalisé cette petite artisane qu'il accusait de contrebande et que tu l'as empêché de la violer ? Sans parler de tous les autres trucs que tu as fait et dont j'ai pas été témoin... Pour tous ces gens-là, tu es une héroïne, Corbac ! Si tu meurs demain, jamais plus ils n'auront la foi en cette justice en laquelle tu leur a appris à croire !
Il marqua une pause :
- Tu dois te battre et nous laisser te laver de ces abominables accusations. Y'en a peut-être qui sont assez crédules pour croire que t'es une hérétique, mais il y en a quand même certains qui savent très bien qui tu es, Corbac, quelle âme noble se cache sous cette chevelure noiraude. Et on dirait que le Castaing en fait partie, ajouta-t-il en avisant Théophile. T'es avec nous, l'borgne ? Dans ce cas, viens avec moi, car il faut que je te dise deux ou trois petites choses et que cette entêtée de Corbac t'en dira pas plus. Mais pas ici où on risque de nous entendre. Car si y a un truc que j'ai compris, c'est qu'on pouvait pas faire confiance à grand monde à propos d'cette sale histoire.

[Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire 92cd0380db84dd6f93454ddbaf2ce59c
Il entraîna Théophile vers l'extérieur de la prison, puis à l'arrière de l'un des baraquement. Le ciel était grisé et la pluie menaçait, mais l'air était doux. Quelques miliciens discutaient plus loin, Julius les salua d'un signe de la main avant de guider son camarade près d'un banc de pierre sous un vieux saule. Ils s'assirent et Julius commença son récit :
- Je connais Corbac depuis l'automne dernier, et j'en sais plus sur elle que la plupart des miliciens d'ici mais même pour moi, y a sûrement de sacrées zones d'ombre entre ce qu'elle dit et la vérité. Prends par exemple sa phobie du feu. Corbac prétend que c'est depuis qu'un incendie lui a enlevé sa famille. Sauf que...
Il marqua une pause :
- En novembre dernier, il s'est passé un truc. Un sang-bleu du nom de Henry Duchemin a fait appel à nous pour enquêter sur des sectaires. Corbac a semblé... très intéressée par cette traque. Si je puis dire. Et je sais notamment qu'après que nous ayons tué ces bâtards masqués, les deux ont eu une discussion assez échauffée. C'est à partir de là que Corbac a commencé à vraiment cacher des choses. Et surtout, elle s'est fait un devoir de pincer tous les sectaires dont elle avait pu trouver les traces. Elle a également entretenu des liens secrets avec d'autres nobles, je le sais car j'ai parfois couvert ses absences auprès de notre coutilier. Elle a fini par me dire qu'une branche très influente se planquait sur l'Esplanade et qu'elle essayait de les faire tomber. Le type qui s'est fait assassiner, là, Gwendal de Beaumont. C'était un de ses informateurs, un comte réfugié qui vivait sur l'Esplanade depuis trois ans.
Il s'interrompit un instant, regarda passer un oiseau dans le ciel antracithe. Une brise fraîche se leva, les vieilles toitures des baraquements sifflèrent. Etait-ce un signe de mauvais augure ?
- Bref. C'que j'pense, c'est que la mort de la famille d'Corbac a jamais été accidentelle. Et que ce sont ces fumiers d'sectaires qui en sont responsables. Et que c'est pour ça qu'elle les hait comme ça et qu'elle est prête à tout pour les arrêter. Et ils le savent. C'est pour ça qu'ils veulent qu'elle meurt.
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MessageSujet: Re: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyVen 2 Déc 2022 - 18:14
Rien à faire, Plume ne voulait rien entendre. Pourquoi les femmes devaient-elles être parfois si bornées ? Alors qu’elle pouvait lui confier ces problèmes, elle préférait s’emmurer dans le silence. Etait-ce une forme de culpabilité ? Le soldat avait déjà vu des gens plaider coupable pour le simple fait qu’ils pensaient mériter leur sort, alors qu’ils étaient parfois même les victimes.

Théophile soupira, puis leva les paumes de mains vers le ciel. L’image même de l’innocence. Ou presque.

« Ah Plume...Croyez-vous réellement que je vais rester là sans rien faire ? »

Ce fut à ce moment, qu’un troisième larron se rajouta à leur petit comité. Et comme si le grand archer n’existait pas, il commença à tailler une bavette à la prisonnière. Théophile fit un pas en arrière et posa son épaule contre les barreaux. Décontracté, il les laissa dans leur bulle, grappillant les informations qui pourraient lui être nécessaires pour sortir cette jolie tête de mule de sa geôle.

L’homme, qui semblait bien connaître la jeune femme, eut un discours plus impactant que le siens. Et surtout des arguments plus percutants, ils rallumèrent une étincelle d’intérêt dans les yeux sombres de la milicienne. Ce type avait l’air de bien la connaître, peut-être un de ses rares camarades qui ne la persécutait pas. Un homme un tant soit peu intelligent à priori.

Sans lui laisser vraiment le choix, le deuxième homme l’entraîna à sa suite vers l’extérieur. L’archer le suivi donc, non sans un dernier regard bienveillant et déterminé vers la prisonnière.

Son camarade semblait vraiment craindre que de mauvaises oreilles ne les surveilles pour l’entraîner ainsi bien plus loin des geôles. Avait-il peur, comme il l’avait évoqué, que des personnes ici, au coeur de la caserne, puissent conspirer d’une manière ou d’une autre ? Cela faisait bien trop écho à ce qu’il avait vécu ces derniers jours. L’attaque étrange d’un fangeux à la caserne, la découverte d’une branche des purificateurs, secte tentaculaire qui le débectait. Les images repassèrent dans l’esprit du borgne et il finit par secouer la tête pour les faire s’échapper. Ce n’était pas le moment de penser à tout ça. Plume avait besoin de son aide.

Comme si ça ne le touchait pas tant que ça, cet autre milicien continuait de déballer l’histoire de sa camarade, comme si c’était un sujet que l’on pouvait aborder dans un dîner mondain. Le soldat eut un rire sarcastique avant qu’un sourire en coin ne reste gravé sur ses lèvres. Sa pupille unique elle, par contre, était sérieuse, aiguisée comme celle d’un rapace.

« Ecoutes l’ami, je ne sais de quoi tu me parles. Pour le moment j’ai envie de tout sauf de penser à ces fous qui vénèrent Etiol. Ce qui est important c’est de faire sortir Claire de là. Si des gens ont plaidés en sa faveur, nous devrions pouvoir nous appuyer sur eux pour réclamer une enquête, quitte à la faire nous-même. Je ne sais pas si ils accepterons qu’elle sorte de là pour chercher les preuves de sa propre innocence mais il faut au moins arrêter la sentence. »

Théophile aimait se mêler de la vie des gens, il aimait à mieux les connaître, mais jamais il n’irait déterrer le passé des autres sans leur consentement à moins qu’il y ai une raison valable. La confiance était la base de toute relation solide, même en amitié, même avec ses chefs. Plume se confierait sur son histoire lorsqu’elle le voudrait. Et si elle ne le voulait pas, et bien c’est qu’elle ne le considérerait pas comme digne. L’archer, connu pour être casse-pieds, savait où étaient les limites. La plupart du temps...

« Tu as bien fouiné sa vie mais est-ce que tu sais au moins qui est en charge ? A qui est-ce que nous pouvons plaider ? »


Une façon comme une autre de mettre à l’épreuve les soi-disant bonne intentions de ce type.
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MessageSujet: Re: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyVen 10 Fév 2023 - 12:44
Sacrés bons dieux de bordel de foutre, je sais pourquoi il s'entend bien avec elle maintenant, songea Julius face à la réponse du borgne. Il est aussi impulsif qu'elle ma parole, et d'genre à aller foncer d'abord et discuter ensuite. Drôle de caractère, pour un foutu archer ! Qu'les Trois m'protègent...

- On a déjà fait valoir que le petit Linou affirmait avoir vu courir un sale type masqué de blanc comme celui que décrivait Claire,
expliqua-t-il. Ca leur a pas suffi, à ces boursemolles. C'tait pour ça que je suis retourné arpenter l'quartier, car le seul espoir de Claire, c'est de retrouver ce type, ou du moins, sa planque. Ils disent que le gosse a menti, ça les arrange. Les filles de Rosaline n'ont rien vu, malheureusement, mais elles sont très en colère qu'on ait arrêté Corbac et jurent leurs grands dieux que jamais elle n'aurait pu faire une chose pareille. On pourra éventuellement demander le témoignage de la maman du petit Alcyne, qui a été retrouvé grâce à Corbac et a failli être victime des kidnappeurs d'Etiol. Ainsi que rappeler toutes les fois où Corbac a foutu des sectaires au bûcher... Mais je sais pas si ça suffira, ils oseraient bien dire que quelqu'un d'infiltré dans une secte doit bien balancer des camarades de temps en temps pour se couvrir lui-même...
Il ajouta :
- On peut plaider au sergent Dupré, éventuellement, pour faire reculer la sentence. Est-ce que par hasard, tu l'connais ? Corbac lui a tiré une fois une belle épine du pied, grâce à ses capacités d'enquêtrice. Mais à mon avis, le plus efficace resterait quand même de trouver une bonne fois pour toute la planque du meurtrier de Gwendal de Beaumont. Il leur faudra un coupable, tu comprends. C'est un sang-bleu qu'on a r'froidi là, pas un vulgaire savetier.
Il marqua une pause avant de poursuivre :
- Et si on pouvait avoir le résultat d'ses investigations, ça s'rait pas mal non plus. Je sais que Corbac et lui ont passé un bon moment à se parler, d'après l'un des serveurs de l'albatros, avant de s'éclipser dehors. Clairement, il voulait pas être entendu, il a dû découvrir un truc énorme.
Il conclut enfin :
- En attendant "ces fous qui vénèrent Etiol", comme tu dis, ils sont bien dangereux. Rien que le mois dernier, ils avaient kidnappé au moins une vingtaine de gosses pour en faire des sacrifices ignobles ! Corbac en a retrouvé cinq grâce à l'aide d'un chevalier, mais elle a failli y laisser sa putain de tête ! Alors va pas les sous-estimer, vu ?

Le Castaing semblait animé de bonnes intentions, mais Julius n'était pas vraiment sûr qu'on puisse lui faire confiance pour sortir la Corbac de là. Il avait l'air du genre un peu gaffeur, et un peu trop dans le déni concernant le danger des sectes. Et évidemment, tout comme le Coutillier blancfer, quand ça touchait les Sangs-Bleus, il ne devait pas avoir vraiment envie de s'en mêler. Mais d'un autre côté, il semblait éprouver une amitié sincère pour Claire et Julius avait envie de croire qu'il pouvait ne plus être le seul avec Landric pour veiller sur elle. Corbac aimait tellement se fourrer dans les ennuis, par les Trois... Mais c'était justement pour ça que la milice avait besoin d'elle, même si elle ne le comprenait pas encore.
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MessageSujet: Re: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyMar 14 Fév 2023 - 12:27
« C’est noté. Je vais voir ce que je peux faire. »

Ce type ne lui avait pas été d’une grande utilité, hormis lui donner quelques noms pour commencer son enquête, et lui raconter la vie de son amie. Le borgne avait écarté tout ce qui touchait trait à cette partie. Si elle souhaitait lui en parler, elle le ferait. Apprendre ainsi des choses d’une tierce personne, ça le mettait mal à l’aise, comme si il entrait dans l’intimité de son amie sans y avoir été invité.

Théophile salua d’un bref signe de tête l’autre milicien et alla vers la cantine, retrouver les camarades qu’il y avait laissé. Ces derniers étaient partis se préparer pour leur garde, il n’avait pas vu l’heure passer. Il fut donc obligé de laisser ces histoires pour quelques heures. Il réussit tout de même à raconter les grandes lignes de l’affaire à ses amis pendant qu’ils surveillaient les environs du Labourg. Enquêter seul, c’était de la folie. Pourtant, si il voulait aider Plume, Théophile n’allait pas avoir le choix. C’est pourquoi le Rouquin et Puceau s’engagèrent à aller fouiner avec lui après la fin de leur quart. Chef n’était pas des plus ravi mais il ne pouvait pas vraiment leur dire quoi faire sur leur temps libre.

Les trois compères allèrent chercher la piste du petit Linou et la mère du petit Alcyne. Il n’avait pas été aisé d’aller les retrouver sur les seules indications données par le camarade de Plume. C’était comme trouver une aiguille dans une botte de foin. Heureusement que la coutilerie de Théophile avait l’habitude de traiter les recherches.
La soirée était bien entamée lorsqu’ils réussirent à dénicher leurs témoins, qui corroborèrent assez facilement ce qui avait été rapporté au borgne par l’autre milicien. Puceau, fort de ses cours d’alphabétisation depuis leur création, s’efforça de noter au mieux le nom des témoins et les parties importantes de leur témoignages.

« Soyez prêt à témoigner à nouveau au besoin. »


C’est ce que l’archer leur avait dit avant de quitter les lieux, ce à quoi chacun de leur témoin avait vivement acquiescé. Ne restait qu’à trouver quoi faire de ces informations. Il était clair que du côté de Claire, il y avait pas mal de pourris et d’égoïstes. Le borgne ne pouvait pas se présenter devant ces hommes pour leur demander une faveur. Même ce Dupré qui avait été mentionné, il ne le connaissait pas et même si c’était pour rendre une faveur à Claire, ce n’était pas sûr qu’il veuille faire quelque chose sur les dire de quelques miliciens s’étant improvisés enquêteurs.

Ne restait que sa propre hiérarchie. Son Sergent n’était pas commode mais de manière générale il était plutôt juste. Même après le bruits qu’ils avaient fait après avoir arrêté des étiolistes en Février, il les avait puni mais aussi il avait fini par les féliciter. Le Sergent avait d’abord eut des remarques négatives des autres Sergents mais à priori, le Captaine avait fini par remarquer les bonnes actions effectuées dans leurs rangs. Le Sergent se trouvait donc plutôt en bonne position.

C’est pourquoi, tard ce soir là, Théophile toqua à sa porte. Après avoir été invité à entrer dans son bureau, il le salua et attendit qu’on lui donne la parole. L’estagnol expliqua les tenants et les aboutissants de l’affaire, tout du moins ce qu’il en avait compris lui-même.

Le Sergent étudia attentivement la question, observant le parchemin devant lui comme si les réponses allaient en sortir. Silencieux jusqu’au verdict, le borgne fut étonné par le nombre d’expressions faciales qu’il n’avait jamais vu sur le visage de son supérieur.
Puis, finalement, après plusieurs minutes de ce cirque, le verdict tomba.

« Ecoutez Castaing. Vous êtes un des mes hommes sur qui je peux compter. On a pas beaucoup d’anciens soldats dans nos rangs et la différence se voit assez facilement. Je vais demander une faveur et faire en sorte qu’une coutilerie de confiance soit mise sur l’affaire. Si cette fille est vraiment innocente, ils le prouveront, soyez en sûr. »


« Merci Sergent ! Je... »

D’un signe de la main, le Sergent le coupa.

« Me remerciez pas trop vite ! J’ai une condition Castaing. Pour le moment restez loin d’elle. Cette fille, elle a plutôt pas bonne réputation à la caserne. Ce n’est pas la première fois qu’elle se retrouve au trou dans des conditions étranges. Je ne veux pas perdre un de mes meilleurs éléments pour de sombres affaires. C’est clair ? »


Théophile avait bien vu le traitement réservé à Plume, il ne pensait cependant que c’était si mauvais. Le poisitif étant que le Sergent avait une bonne estime de lui, et c’est sans doute ce qui avait fait pencher la balance pour qu’il demande une faveur.

« On ne peut plus clair monsieur. Si ça vient de vous, j’ai confiance dans ces personnes qui se chargerons de l’affaire, j’en resterais éloigné pour ne pas créer de problèmes. »

« Bien, vous pouvez disposer. »

Tête basse, le soldat quitta les lieux. La condition ne lui plaisait pas particulièrement mais il comprenait son supérieur. Il ne voulait pas se trouver entaché car un de ses sous-fifres fricoterait avec une des femmes les plus controversée de la caserne. Plume avait déjà été arrêtée ? Que se tramait-il ? Elle était une personne intègre, avec des valeurs, comment pouvait-elle se trouver ainsi par deux fois enfermée ? Son camarade avait l’air d’indiquer qu’elle avait cherché des ennuis avec les sectaires. Et de ce qu’en avait vu Théophile à peine deux jours plus tôt, c’était des personnes avec qui il ne fallait pas rigoler.

C’était un sacré coup de massue, si on s’attaquait aux mauvaises personnes, on finissait au pied de la potence. Quoi que Théophile fasse pour dénicher ces branches sectaires, il devrait être des plus prudents. D’autant plus de raisons de tenter de surveiller le comportement d’Alderman. Avec son habitude de foncer dans le mur, l’homme finirait par réveiller le mauvais ennemis. Qui pouvait savoir le sort qu’on lui réserverait alors...

Mais pour l’instant, il y avait une priorité, Plume. L’archer se dirigea vers la cantine, l’endroit était un lieu de rassemblement même hors des repas. Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver son homme : le camarade de Clervie, dont il ne connaissait toujours pas le nom. Le Rouquin, source providentielle d’informations, lui avait soufflé plus tôt qu’il s’appelait Julius.

« Julius ! »

L’homme se retourna et Castaing lui fit signe de le rejoindre dans un coin de la pièce suffisamment éloigné des oreilles indiscrètes pour pouvoir lui raconter brièvement les grandes lignes de ce qu’il avait pu faire. Il lui posa la main sur la clavicule et le fixa avec le plus grand sérieux, chose qui n’était pas habituelle pour quiconque le croisait régulièrement dans les couloirs de la caserne.

«  Ecoutes, j’ai peu de temps disponible et j’ai ordre de ne pas m’approcher de Claire pour le moment. Mon Sergent va intervenir pour qu’une enquête soit effectuée par une coutilerie digne de confiance. Ils vont étudier les preuves qu’on a sérieusement. Si quelqu’un peut sortir Claire du trou, c’est bien eux. Dis à Plume que je serais ravie de la revoir quand tout ça sera tassé, et qu’elle se fasse petite pour le moment. On ne la fait pas sortir pour qu’elle se retrouve la corde au cou la semaine d’après. »

Théophile tapota son épaule et lâche un sourire avant de le laisser. Il venait de donner sa parole ne pas rester près des problèmes pour le moment, il devait tenir sa promesse dès maintenant.
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MessageSujet: Re: [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire   [Terminé] - Ne pas échouer avant la victoire EmptyJeu 23 Fév 2023 - 15:33
« Ecoutes, j’ai peu de temps disponible et j’ai ordre de ne pas m’approcher de Claire pour le moment. Mon Sergent va intervenir pour qu’une enquête soit effectuée par une coutilerie digne de confiance. Ils vont étudier les preuves qu’on a sérieusement. Si quelqu’un peut sortir Claire du trou, c’est bien eux. Dis à Plume que je serais ravie de la revoir quand tout ça sera tassé, et qu’elle se fasse petite pour le moment. On ne la fait pas sortir pour qu’elle se retrouve la corde au cou la semaine d’après. »

Julius fit un signe de tête affirmatif au borgne sans chercher à engager davantage la conversation. Il comprenait très bien que le Castaing doive se monter prudent, bien que ce naïf semblât plus craindre de se faire remonter les bretelles par ses supérieurs que de finir égorgé dans une ruelle comme le malheureux Comte de Beaumont. Tant mieux en l'occurence qu'il ait pas pigé dans quoi Corbac était embarquée, songea-t-il. Moins y 'a de monde au courant, mieux on s'porte si vous v'lez mon avis.
Maintenant, il ne lui restait plus qu'à aller rassurer Claire qui devait se faire dessus en attendant l'aube.

Lorsque Clervie vit arriver Julius, elle fit un violent effort pour ne pas éclater en sanglots. Nul doute que son ami venait simplement lui faire ses derniers adieux. Au dehors, depuis la lucarne de sa cellule, elle pouvait voir le ciel se teindre d'un bleu outremer typique des aurores, lorsque le soleil se cache encore à l'horizon tout en laissant deviner sa prochaine présence.

- Tu as pu parler au bourreau ?
- J'ai fait mieux ; tu ne seras pas brûlée demain, Corbac. Ton exécution a été suspendue. Je sais pas à qui le Castaing est allé causer, mais apparemment, quelqu'un lui devait une faveur.
- Suspendue ? Donc, je ne suis pas encore tirée d'affaire.
Malgré le soulagement qui l'envahissait peu à peu en comprenant qu'elle ne serait pas brûlée tout de bon, une certaine angoisse la rongeait. Elle ajouta :
- Le meurtrier au masque blanc avait des doublures. Il a eu tout le temps de disparaître. Si au moins ils pouvaient prouver qu'il existe bel et bien, cela suffirait à m'innocenter.
- Mais rendrait pas justice au pauvre Comte, dit Julius. Sur l'Esplanade, ils doivent être furibards.
- On le vengera si on arrête une bonne fois pour toute cette branche sectaire. Parmi eux, ce mécréant se trouvera bien, va !
- Doucement, Corbac. Le Castaing a bien dit que son aide avait une p'tite condition...
- Ne plus fouiller dans les affaires des purificateurs ? répondit aussitôt Clervie.
- Te faire toute p'tite, ouais.
- L'avertissement revient beaucoup, ces derniers temps, grogna Clervie.
- A juste titre ! rétorqua Julius d'un ton soudain furieux. Tu as le don pour te foutre dans les ennuis, Corbac !
- Je n'abandonnerai pas, Julius. Quoiqu'il advienne.
- Je sais qu'entre toi et ces foutus bâtards, c'est une affaire personnelle. Mais tu te rappelles pas d'ce vieil adage ? La vengeance, c'est un plat qui s'mange froid. Toi, tu fonces et tu laisses pas la marmite r'froidir ! C'est pour ça qu'tu t'attires des ennuis ! Le borgne et moi, on n'a pas envie d'te voir pendue ! Alors, quoiqu'il arrive, tu vas m'promettre dès maintenant d'te tenir à carreaux quand tu sortiras d'ici ou j'te promets que j'vais me débrouiller pour que Blancfer t'laisse encore là une petite huitaine !
Clervie ne put s'empêcher de sourire d'attendrissement. Pauvre Julius ! Elle lui donnait décidément bien de la peine, à ce brave coeur qui l'avait adoptée peu à peu et qui était le seul gaillard sur lequel elle pouvait compter !
- Je te le promets, Julius. Plus de sectaires.
- Et tu me préviens à l'avenir avant d'faire quoi que ce soit. J'suis tout à fait d'accord moi, pour les coincer, ces fumiers, surtout qu'après tout, j'pourrais pt'êt gagner d'l'avancement vu comme le clergé et le roi les aiment pas non plus. Mais reste pas seule quoi.

Le Sergent auquel Castaing avait parlé tint parole. Une coutillerie de confiance fut en charge de l'affaire, et Julius les guida pour leur donner toutes les informations en sa possession. Grâce également aux indications du jeune Linou et de Clémentine, ils purent râtisser les alentours de l'albatros et retrouvèrent notamment chez trois individus en apparence bien sous tout rapport de curieux masques blancs que Clervie, à nouveau interrogée, confirma comme étant semblables à celui que portait l'assassin. Deux d'entre eux finirent pendus tout en clamant leur innocence, mais une autre surprise les attendait en perquisitionnant le domicile du troisième ; ils trouvèrent notamment un poignard de très belle facture. Lorsqu'ils montrèrent cela au prisonnier, celui-ci sembla perdre complètement l'esprit. On rapporta à Clervie qu'il confessa alors le meurtre avec forces détails sordides, en ricanant comme un fou. Lorsqu'on le fit monter sur le gibet, certains témoins relatèrent que ses yeux flambèrent un instant comme éclairée par une flamme digne de celles qui hantent les yeux des créatures de la nuit ; qu'une aura pourpre se dessina presque autour de lui alors que la nuit tombait ; et qu'enfin, en dernière parole, il prononça ces mots :

"Nous sommes un et nous sommes une multitude... Jamais au grand jamais vous ne nous arrêterez... Nous sommes partout... Nous sommes votre châtiment ! Que les Trois vous damnent tous et que la fange vous emporte enfin car nous seuls sommes dignes d'arpenter cette terre ! "


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