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| [Quête] - Panser les plaies | |
| LarimarMaître du jeu
| Sujet: [Quête] - Panser les plaies Mar 13 Déc 2022 - 19:17 | | | Bourg-Levant Le 29 Mai 1167 au soir
Le bureau de l’intendance du Roi de Bourg-Levant était encore ouvert en cette heure tardive où la plupart des Marbrumiens étaient en train de profiter du dernier repas de la journée. Pourtant, quelques braves s’étaient aventurés jusqu’ici pour répondre à l’appel du Roi. N’écoutant que leur courage, et pour certain la promesse de récompenses, ils s’étaient rendus jusque dans ce bâtiment entretenu, portant le blason de la Royauté sur sa devanture. Deux miliciens à l’air farouche gardaient la porte d’entrée, accueillant les visiteurs pas un « C’est pour quoi ? ». Heureusement la mention de Sombrebois leur arrachait un signe de tête approbateur, laissant les braves entrer dans le cœur de l’organisation logistique de la ville. En tous cas, c’est ainsi que l’intendant aimait à l’appeler. A peine furent-ils entrés qu’un jeune homme les cueillit d’un air hautain.
« Venez, c’est par ici. »Nul doute qu’il avait entendu la raison de leur visite et les amenaient là où on s’occuperait de leur cas. Ses cheveux blonds ondulés et entretenus, ainsi que sa démarche pompeuse furent la seule chose que le petit groupe entrevit de lui le temps qu’il monte les deux étages. Sur le palier étroit, il continua sans aucune hésitation vers la porte la plus à gauche. Plus les braves approchaient, plus il leur était facile de distinguer des ronflements. Leur guide frappa à la porte mais n’attendit aucune réponse avant de rentrer. Après tout, il était assez évident qu’il y avait peu de chances qu’il en obtienne... L’ambiance feutrée du bureau dans lequel il entrèrent était entachée par le bazar sans nom qui régnait ici. Les deux fauteuils confortables près du feu croulaient sous diverses caisses dont le couvercle de la plus haute menaçait de tomber au moindre coup de vent. Les étagères de la bibliothèque étaient désorganisées, laissant entrevoir des bouquins énormes à côtés de petits livres, sans compter ceux que l’on avait rangé à la va-vite au dessus des autres. Ce qui expliquait peut-être pourquoi des piles de livres se retrouvaient un peu partout dans la pièce : à côté du meuble d’herboriste posé près de la fenêtre, au pied des fauteuils, de part et d’autre du bureau du ronfleur. Bureau qui par ailleurs était lui aussi un champ de bataille. Plusieurs piles de parchemins formaient une petite barricade, débordant parfois dangereusement sur le vide. Rien de toute cela ne dérida le guide, qui se contenta d’aller se positionner près de la silhouette du vieil homme en train faire un petit somme sur son grand fauteuil. Cheveux blancs et longue barbe blanche laissaient entendre que toutes ses premières fois étaient bien lointaines. « Monsieur Harry ? Ces gens sont ici pour l’annonce, celle de Sombrebois. »Les rides du vieil homme se creusèrent, laissant l’insouciance du sommeil laisser place à l’inquiétude de son rôle. Ses paupières fatiguées se levèrent pour laisser apparaître deux iris marrons qui cherchaient le coupable de ce réveil soudain. Encore rauque à cause du sommeil, la voix de Monsieur Harry s’éleva contre celui qui était un de ses secrétaires. « Qu’est-ce donc Léonard ? »
Malgré le ton peu aimable de la requête, ledit Léonard ne bougea pas d’un iota. Et à raison, car d’un seul coup, le vieillard se redressa complètement, comme si les mots prononcés plus tôt avaient enfin été intégrés. « Ah ! Vous venez aussi pour Sombrebois ? Attendez un instant. »Les mains de l’intendant se dirigèrent vers la pile de parchemin directement à sa droite. Aussi vite qu’il était possible à un homme de cet âge, il farfouilla les papiers un à un, sachant au premier coup d’oeil si c’était celui qu’il cherchait ou non. Pendant ce temps, ses lèvres se mirent aussi en action. « Vivement que cette journée se termine, je vous en foutrais moi des missions d’urgence...Et comment on fait nous pour gérer ce foutoir ? Personne n’y pense à comment on doit s’organiser. Non, le vieux Harry se chargera de tout, comme d’habitude. J’ai intérêt d’avoir une prime, ça c’est sûr »Inconscient que le reste de l’assemblée pouvait capter sa diatribe, le vieil homme continua de marmonner en fouillant dans ses papiers. Léonard assista à ce spectacle sans rien dire, comme si il y avait assisté plusieurs fois auparavant. Finalement, arrivé au tiers de la montagne de parchemins, le vieil homme sorti avec une agilité remarquable le document qui semblait si important à ses yeux. « Donnez-moi vos noms et votre corps de métier, que je note ça là-dessus. »Sans relever la tête de son parchemin, le vieux Harry trempa sa plume dans un encrier qui se trouvait bien caché derrière les piles. - Louisa:
Jet de dés d'observation [Intel 11] : résultat 1 Sur le parchemin, tu vois qu'il y a pas mal de miliciens. Les appréciations ressemblent à s’y méprendre aux atouts et désavantages de la personne concernée, laissant entendre que les chiffres sont son pourcentage de survie estimé. Au total la liste compte à vue d’œil une trentaine de noms
- Angélique:
Almère : Jet de dés d'observation [Intel 11] : résultat 2 Sur le parchemin, tu déchiffres une liste de noms, des chiffres et une appréciation sans arriver à déchiffrer le détail. Au total la liste compte à vue d’œil une trentaine de noms.
- Almère:
Almère : Jet de dés d'observation [Intel 8] : résultat 4 Sur le parchemin, tu déchiffres ce qui te semble être une liste de noms mais comme tu ne sais pas lire...pas moyen d'être sûr. Tu vois pas mal de lignes et tu te représentes mentalement le nombre de personnes (une trentaine environ)
- Edgar:
Edgar : Jet de dés d'observation [Intel 16 + 1 sens de l'observation] : résultat 13 Tu n'es pas assez près (ou sobre ?) pour voir toute la liste, mais le peu que tu vois te montre des noms, leurs métiers et une annotation. Tu n'arrives pas à déchiffrer exactement l'annotation mais certains mots te sautent aux yeux comme "boiteux", "musclé mais pas futé".
- Aloys, Gaël et Margaux:
Aloys : Jet de dés d'observation [Intel 8 + 1 Acuité visuelle] : résultat 17 Gaël : Jet de dés d'observation [Intel 8] : résultat 17 Margaux : Jet de dés d'observation [Intel 10] : résultat 15 Vous êtes mal placés, et malheureusement vous ne voyez rien de ce qui est écrit
- LARIMAR a écrit:
Bienvenue à tous dans cette quête.
Tout ceux qui commencent la quête ici ensemble le resterons jusqu’à leur arrivée à Sombrebois, où ils seront accueillis par Rosen, la responsable des lieux (Merci de lui confirmer quand ce sera à son tour de poster ^^)
Les retardataires pourront se présenter plus tard auprès de l’intendant sous les mêmes conditions (vous pourrez me MP au besoin)
Sur ce premier tour, je vous laisse décider de l’ordre de passage.
Ma prochaine intervention se fera Lundi 19/12 au soir au plus tard, ou plus tôt si vous avez tous postés d’ici là.
Je reste dispo en MP pour toute question.
Dernière édition par Larimar le Ven 10 Fév 2023 - 18:14, édité 1 fois |
| | | Louisa CourtepointePrêtresse
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Mar 13 Déc 2022 - 21:13 | | | Louisa avait passé une matinée plutôt… larmoyante qui ne l’avait pas vraiment mise dans les meilleures dispositions pour une petite aventure. Si elle avait bien annoncé son départ à sa famille dès qu’elle avait reçu l’autorisation de sa hiérarchie, il était apparu que certains de ces frères et sœurs s’étaient tout simplement attendu à ce qu’elle change d’avis. Alors, quand elle était entrée dans la petite bicoque qui servait de demeure aux Courtepointe pour dire au revoir, ils avaient dramatiquement déchanté et les plus jeunes avaient fait connaitre leurs sentiments de façon très… vocale. Yvette et Octavien sur les genoux, elle avait de nouveau expliqué à sa famille que ce n’était pas des adieux, et que Sombrebois n’était pas si loin que cela. Qu’elle reviendrait les voir. Ou qu’ils pourraient lui rendre visite, à l’occasion. Sa fratrie, et Hattie en particulier, qui avait déjà très mal vécu le départ de Lou pour le Temple, n’avait pas eu l’air très convaincu mais la jeune Prêtresse était parvenue à apaiser les tensions et, au moins, à ne pas partir fâchés.
Margot était aux abonnés absents, et c’était très bien comme cela.
Elle était ensuite retournée au Temple, rassembler ses affaires et dire au revoir à son autre famille. Celle-ci avait été beaucoup plus compréhensive et encourageante. Les derniers mots de sa Sœur responsable avaient quand même été : « Tiens-toi bien… ». Comme si elle était capable d’autre chose…
Avec la bénédiction du Temple, elle s’était mise en route accompagnée de Théandre, un prête bien né qui savait exactement où se trouvait le bureau de l’Intendance. Car Louisa, elle, n’avait aucune idée de sa localisation. Arrivés devant un bâtiment bien entretenu de Bourg Levant, Théandre lui avait souhaité bonne chance et l’avait laissée dans une rue fréquentée. Ils étaient plusieurs, de toute évidence de tous les horizons, à avoir répondu à l’appel. Son expression se ferma immédiatement.
Elle suivit le petit attroupement lorsqu’ils se mirent en route et passèrent devant les deux miliciens. Le jeune homme qui les accueillit ensuite était tout ce qu’elle détestait, hautain et pédant, aussi garda-t-elle ses distances et suivit la montée des marches. Un fameux spectacle d’ailleurs…
Le bureau était exactement comme elle l’avait imaginé. Et l’intendant aussi, pour être honnête. Tellement qu’elle amena une main légère devant son visage pour cacher le sourire, un peu moqueur c’est vrai, qui y apparut au réveil du vieil homme.
Alors que la plupart des personnes présentes s’étalaient dans la pièce pour ne pas être les unes sur les autres, Louisa suivit le mouvement et fit le tour, jusqu’à se trouver proche du chaotique bureau.
Là, debout au milieu de cet endroit inconnu, rempli de gens tout aussi inconnu, elle eut un doute. Un infime doute. Mais qu’est-ce qu’elle était en train de faire, au juste ? Heureusement, ces réflexions plutôt dangereuses furent interrompues par la production d’un parchemin et d’une plume.
Elle y prêta d’abord peu d’attention. Puis des annotations et chiffres lui mirent la puce à l’oreille. Mais qu’est-ce que… Elle essaya de gagner un peu de temps, et de clarté, en répondant à l’interpellation de l’intendant en premier et en faisant un pas en avant vers le bureau.
« Louisa Courtepointe, envoyée du Temple. »
Elle était maintenant à peu près sûre de ce qu’elle voyait sur ce bout de papier : des commentaires sur des personnes qui s’étaient portées volontaires, positifs et/ou négatifs selon les lignes, et des nombres qui variaient en fonction de ces commentaires. Les chances de survie ? Et qui étaient ces gens ? La liste devait compter une trentaine de personnes, principalement des miliciens. Une précédente expédition ?
Un sourcil auburn s’arqua gracieusement tandis qu’elle s’écartait pour laisser la place aux autres. D’un côté, ça paraissait presque logique. Ils s’aventuraient sur une route dangereuse, pour une mission qui n’avait rien de simple. Un peu de planification ne pouvait pas faire de mal. Mais elle trouvait l’étalage dont l’intendant faisait preuve franchement insultant. Qu’allait-il noter, à côté de son nom ?
Elle hésita un bref instant. La voix de sa responsable raisonnait dans sa tête. Bien se tenir… Bon, ce serait donc un compromis. Alors qu’elle avait repris sa place sur le côté du bureau, elle étendit une main vers le parchemin.
« Est-ce là les noms de ceux qui nous ont précédé ? Vos prédictions se sont-elles avérées justes ? » Son expression était toujours fermée, sans être accusatrice. Peut-être que les observations du vieil homme pouvaient s'avérer utiles, qui sait…
Dernière édition par Louisa Courtepointe le Lun 19 Déc 2022 - 20:57, édité 2 fois |
| | | AngéliquePrêtresse
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Mer 14 Déc 2022 - 0:20 | | | A première vue, le bâtiment ne paraissait pas être des plus hospitalier et d'autres personnes rassemblées devant sa façade, à l'exact identique de la rouquine, semblaient plus enclines à tourner les talons qu'à s'y engager. L'ambiance, vraisemblablement alourdie par les récents et tragiques évènements, ceux-là même pour lesquels ils se trouvaient réunis ici, suggéraient des adieux définitifs et larmoyants plus que de simples «à bientôt». Qu'importe où se posait le regard d'Angélique, il lui apparaissait clairement qu'on se préparait à un aller simple sans retour –excepté quelques braves têtes brûlées, et autres simples d'esprit. La mort, cette maîtresse jalouse et possessive, ne rôdait jamais très loin de l'endroit où ils se rendraient ; on se préparait en conséquence. Elle-même reviendrait-elle ? Ses yeux clairs, sensiblement plus glacés qu'à l'ordinaire, glissèrent sur les deux hommes, d'avantages chiens de garde que miliciens, qui encadraient la porte par laquelle ils devaient passer pour s'engager dans cette mission. Ils étaient à la fois nombreux et rares, ceux qui l'avaient franchie. Dans quelques instants, lorsqu'elle aurait terminé ses propres au revoir, Angélique suivrait leurs pas, la tête haute et la démarche assurée. Non pas qu'elle n'avait pas peur, bien que sa nature un brin téméraire ne soit un mystère pour bien peu de monde, mais parce qu'elle avait la foi. Après tout, ce n'est pas en s'imaginant le pire qu'il lui serait épargné. Bien au contraire. Ne mourrait-on pas tous un jour lorsque les Dieux, quels qu'ils fussent, le décidaient ? C'était tout, ni plus, ni moins. Elle se tourna alors vers celui qui l'avait accompagné jusqu'ici, plus comme s'il avait voulu grapiller quelques instants de plus en sa présence plutôt que simplement la guider. Le père Altan semblait fidèle à lui-même, à la fois sérieux et léger, enveloppé de cette aura mélancolique qu'elle lui trouvait parfois comme s'il portait le poids de nombreuses années d'existence, et le regard indéchiffrable quoi que fatigué. Cela, la jeune femme le comprenait aisément ; lui-même venait tout juste de revenir de Sombrebois, où il avait d'ailleurs été aux premières loges de l'incident, et raison de son propre départ. Il ne parlait pas –et qu'aurait-il seulement eut à dire qui ne l'eut déjà été ? Car s'était sous ses instructions qu'Angélique s'était ainsi apprêtée, ses cheveux impeccablement peignés et tressés, en tenue officielle de prêtresse sans un pli et légèrement empesée pour les circonstances. Puisqu'elle représentait Le Haut Dignitaire de Sérus, elle s'efforçait également à maintenir une image de calme et de sérénité qu'elle était très loin de ressentir. Au fond d'elle, elle n'était qu'excitation et curiosité ; bien qu'un soupçon de tristesse et de crainte accompagnait cette première expérience en dehors de Marbrume. « Caressez Férol de ma part. Reposez-vous. Ne dormez pas dans votre bureau. Ne faites pas trainer vos livres. N'énervez pas Alice. Et prenez tous vos repas ! » ordonna-t-elle fermement avec une pointe de moquerie, quoi que trop faiblement pour que quiconque d'autre qu'eux ne put l'entendre. Puisqu'il n'y avait plus rien à ajouter, Angélique vérifia pour la énième fois sa tenue ; de l'escarcelle qui ornait invariablement sa ceinture à la besace sur son épaule qu'elle rajusta en se remémorant tout ce qu'elle y avait très soigneusement entreposée, ou la broche discrète à sa poitrine, qui représentait sa fonction au sein du Temple –et qui avait radicalement changé sa vie– à laquelle elle porta une main dépourvu de tout tremblement. Assurément prête, la prêtresse hocha la tête et gagna la porte exactement comme convenue : la tête haute et la démarche franche. « Pour Sombrebois » affirma-t-elle simplement aux gardes avant de disparaître à l'intérieur de la bâtisse. Angélique fut presque aussitôt happée dans l'attroupement de gens plus ou moins volontaires pour gagner le Bourg, et c'est à peine si elle eut le temps d'accorder un regard curieux autour d'elle. Fut-ce pour cette raison que le ton hautain de leur guide, comme elle découvrit presque immédiatement, marqua davantage son esprit qu'aucun détail dans la décoration ? Malgré l'envie de lui décrocher une remarque bien sentie, la prêtresse se tint coite et disciplinée, droite et digne, jusque dans le bureau où ils furent introduit ; et dans lequel ronflait un personnage bien rustre pour sa position. Comme insensibles à son attitude, le groupe se déploya bruyamment dans la pièce, chacun s'écartant d'autrui. La jeune femme, quoi qu'elle-même s'échinait à se mettre en retrait de cette troupe des plus hétéroclites, le ressentit telle une manifestation commune de maintenir une distance raisonnable entre les uns et les autres, comme si établir de quelconque liens étaient futile. A mi-distance entre le bureau –qui lui en rappelait un autre par son rangement des plus approximatifs– et un empilage bancale de livres –tout aussi familier– et objets presque aussi hétéroclites que leur troupe, la rouquine écoutait l'introduction de chacun d'une oreille distraite, en attendant son tour. D'une certaine manière, elle ne souhaitait pas attirer l'attention sur elle plus que nécessaire. Une femme, un homme, puis un homme suivi par un autre homme, une nouvelle femme... Elle ne les compta pas. Cependant, lorsqu'elle jugea opportun de se présenter, Angélique se rapprocha du bureau surchargé du vieil homme afin d'assouvir sa curiosité bien mise à mal. Un simple « Angélique, prêtresse » énoncé distinctement franchit ses lèvres alors que la rouquine, aussi discrètement que possible, observait le parchemin que le prénommé Harry couvrait d'une petite écriture étrangement appliquée. Les sourcils froncés, elle recula d'un pas lorsque le vieillard lui jeta un regard soupçonneux tandis qu'elle s'attardait trop. Que signifiait cette liste ? Car s'en était assurément une, bien qu'elle dut la lire presque à l'envers. Angélique n'avait pu, ni eut le temps, de parcourir plus de quelques lignes mais elle avait clairement vu des prénoms, des nombres à la significations obscures, et des appréciations probablement aussi douteuses que l'homme qui les écrivait mais qu'elle n'avait pu déchiffrer assez vite. Pourtant cela ne l'empêchait pas de réfléchir, analyser, théoriser, jusqu'à en perdre le fil des possibilités. A vu de nez, elle avait compté une trentaine de noms... Comme il y avait ajouté les leurs, cela signifiait en toute logique qu'autant de personnes étaient passées dans ce bureau. A priori, cela n'avait rien d'anormal. Au contraire, songea la rouquine en se mordillant les lèvres alors qu'elle ne pouvait pourtant se défaire d'un étrange sentiment. Une personne aussi désordonnée que ce Harry pouvait-elle être aussi organisée ? Quoi qu'elle n'exprima rien, Angélique n'était pas la seule à s'interroger sur le sens de ce document. Une prêtresse, qu'elle ne connaissait pas personnellement et dont elle ignorait le prénom, faute d'attention, semblait être en proie aux mêmes doutes qu'elle. Qu'avait-elle lut elle-même ? Elle mourrait d'envie de lui demander, ou de s'emparer du parchemin afin de lire entièrement, mais devait se retenir ; au lieu de quoi elle observa ses camarades de fortunes –ou d'infortunes– dont seuls certains paraissaient particulièrement intrigués. Quelques uns, quoi que rares, arboraient des mines contrariées. Etait-ce de perdre du temps ? Ou bien pour une autre raison ? Cette lourdeur dans l'atmosphère n'était elle qu'une impression ? Réfléchissait-elle trop ? Une vague d'appréhension lui noua les entrailles, bien qu'elle se montra aussi impassible qu'il le lui était possible –être inexpressive n'avait jamais figuré parmi ses compétences. |
| | | Margaux de Piana
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Ven 16 Déc 2022 - 12:48 | | |
La jeune Margaux avait passé une très bonne journée.
"Employée" depuis peu à la Guilde des Voleurs, elle souffrait profondément de la perte de son petit frère. Torturée à l'idée qu'il ait pu souffrir de son incapacité à le protéger, elle avait exactement obéit à son nouveau maitre, dans l'espoir d'être aidée, que la Guilde rachète l'héritier du domaine de Piana. Etais-ce réellement possible ? Si c'était le Démon qui le tenait entre ses griffes - ce qu'elle supposait fortement - alors tout serait perdu ; mais en attendant, il fallait se tenir sage et obéissante.
Ainsi, elle vint présenter ses cahiers de compte falsifiés à son responsable, un homme à l'allure patibulaire, qui, après avoir craché copieusement par terre et scellés ses écrits dans une armoire fermée à clé, lui mit une bourse volumineuse dans les mains.
- "C'est d'la part du chef. Y'a un convoi qui part à Sombrebois aujourd'hui, alors t'vas y'aller et livrer ça à un certain P'tit Jean. Il est à l'auberge, et il lui manque un oeil, t'pourras pas l'rater. Après, tu bosseras pour ta couverture, pis tu r'viens nous donner l'argent quand t'auras fini. Et pas d'entourloupes, sale gamine, ou je m'arrangerais pour que ton frère soit pendu quand on l'retrouv'ra."
L'enfant acquiesça d'un air sombre, heureuse malgré de l'occasion de sortir, se retrouva bientôt dans les rues. En se renseignant un peu, on lui indiqua qu'il faudrait se rendre au bureau de l'Intendant Royal, à la tombée du jour. Un reste de naïveté la fit se réjouir, comme d'une récréation, de ces instants d'oisiveté. Elle savait qu'il faudrait bientôt entamer une route difficile, où les dangers seraient nombreux ; mais en attendant, Margaux de Piana avait de quoi se réjouir. Ainsi, elle acheta une brochette de poulet, qui lui brûla les doigts agréablement, se rendit lentement au Temple, pour prier pour la vie de son cher petit frère, et s'autorisa même à flâner dans les marchés de la ville, en prenant garde aux gens qui la bousculaient sans ménagement. Malgré sa mise humble, elle était heureuse de pouvoir se présenter au bureau de l'Intendant vêtue d'une robe qui ne fût pas déchirée. Elle était propre, ses cheveux tressés convenablement ; et se réjouissait de ne pas devoir faire la route en sabots de bois.
Ce fut ainsi, d'un pas presque guilleret, qu'elle finit par arriver au lieu du rendez-vous. Suivant le petit groupe avec précaution afin de ne pas trébucher, elle claudiqua jusqu'au bureau en question, dont elle examina les lieux en écarquillant ses yeux sombres. Un peu choquée par tout ce désordre, elle faillit pouffer de rire en dévisageant le vieil homme endormi. La gamine se contint à grande-peine ; et s'approcha à petits pas malaisés, sa canne tapotant à chaque mouvement le plancher poussiéreux.
Le parchemin l'intrigua, aussi tenta t-elle, plus maladroitement, de se placer sur le côté ; mais le bougre tenait le feuillet bien trop haut pour sa petite stature. Aussi ne vit-elle rien du tout, et qu'elle dût se contenter, à son tour, de répondre à la question du vieillard.
- "Je m'appelle Margaux, messire. Je viens chercher du travail à Sombrebois."
Elle s'exprimait avec aisance, d'une petite voix claire et aigue, et dévisagea avec plus d'attention les deux prêtresses. Elle éprouvait beaucoup de respect pour les représentants des dieux, et leur adressa un sourire timide, tandis que les deux jeunes jeunes femmes commençaient à poser des questions sur ce qui semblait une liste de leurs prédécesseurs. Un frisson parcourut son corps maigre, et elle déglutit lentement, en se tournant en direction de l'administrateur royal. Sans doute étaient-ils tous destinés à mourir en chemin, à se trouver la proie des fangeux - mais si elle voulait sauver son frère, la petite n'avait pas le choix. Il fallait courir le risque, sans se soucier d'avoir peur.
C'était le devoir de la sœur du dernier chevalier de Piana.
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| | | Almère
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Ven 16 Déc 2022 - 23:57 | | | Deux bottes qui battaient la boue, c'est tout ce qui habitait l'esprit d'Almère. Il se refusait à noyer son esprit une nouvelle fois avec les doutes qui l'avaient animé ces dernières semaines, un tourment qu'il n'avait pas connu depuis des années maintenant. Il savait ce qui le poussait à entreprendre cette mission, il n'était simplement pas certain que la cause soit suffisante. Ceci dit, l'idée de quitter la ville était un ajout séduisant, une motivation supplémentaire qui lui faisait de l'œil.
Il contourna une fontaine morte devant laquelle se présentaient deux putains maigrelettes pour finalement franchir une dernière rue et quitter le Goulot. Cette idée lui procura une étrange appréhension, mais aucun regret. Il avait passé la majeure partie de sa triste vie dans ce trou à purin, et s'il l'avait déjà quitté pour accomplir quelque méfait ou disparaître, il ne l'avait jamais quitté dans l'idée de s'extirper de cette foutue ville.
Lorsque la terre humide et souillée laissa place au pavé, il ne put retenir un lourd soupir. Il se trouvait maintenant chez les un-peu-moins-miséreux. Toute cette entreprise s'annonçait comme une sacrée chienlit. Il parcourut quelques rues avant de finalement s'arrêter devant une fontaine elle bien vivante, où rincer ses bottes. Sa tenue, maintenant ajustée, dessinait plus clairement que d'ordinaire sa silhouette massive. Il s'efforçait, sur le conseil d'un homme sage, de présenter un front moins crasseux. Il n'était pas certain que ça lui plaise.
Il reprit son chemin et abandonna cette considération.
Al' fut parmi les derniers arrivés à l'entrée du Bureau de l'Intendance. À la mention de "Sombrebois", l'un des miliciens sembla hésiter un instant avant de lui ouvrir le passage. Sous sa barbe épaisse, la gueule pas si propre qu'il l'aurait espéré, le criminel réalisa qu'il n'était définitivement pas aussi présentable qu'il l'aurait aimé. Alors mieux valait ne pas se faire remarquer, du moins pour l'instant.
Il ne frappa pas le petit empaffé qui leur tint lieu de guide, Rikni soit louée, mais la tentation avait bien serpenté entre ses phalanges. Tentation idiote, se sermonna-t-il. La violence ne doit jamais être la première solution, avait dit ce même homme sage. Et quand c'était la seule ? Il abandonna vite ce chemin de pensée sûrement déraisonnable.
Et finalement, le bureau se dévoila à eux. Parmi les derniers à entrer, dévisageant l'étrange agrégat d'égarés qui composait leur groupe, Almère commença enfin à réaliser l'absurdité de la situation dans laquelle il s'engageait. Il se rappela la récompense promise et réévalua à la baisse la dite-absurdité. Dos au mur, dans un coin de la pièce, il conserva d'abord le silence.
Mais il n'était pas pour autant à l'aise. L'œil mauvais, il vit le croulant farfouiller dans ses papiers pour finalement en extraire une sorte de missive informe. Quelques regards nerveux furent échangés, qui ne lui échappèrent pas. Son impatience avait pris le dessus sur sa prudence, pour l'instant. Quelques types et bonnes femmes le précédèrent, puis la pauvre gamine qui lui sembla trop joyeuse pour bien comprendre la situation, avant qu'il se décide à prendre la parole. Il ne prit pas la peine d'avancer.
Almère, et...
Merde. C'était quoi, son corps de métier ? Rocouvreur de dettes ? Collecteur de tibias ? Il repensa au Père et improvisa ce qui serait sans doute l'un des mensonges les plus sots de sa vie.
... Émiss- Mercenaire.
Il recula de quelques pas, se renfonçant dans un coin de la pièce. Il aurait dû prévoir quelque chose, il le savait.
Dernière édition par Almère le Mer 4 Jan 2023 - 21:26, édité 2 fois |
| | | Gaël de Conques
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Dim 18 Déc 2022 - 0:40 | | | La demande de volontaires n’avait pas amassé grand monde à la caserne, quelle idée de vouloir sortir hors des murs, si il n'y avait pas obligation alors valait mieux rester en sécurité.
Pourtant, c’était une occasion de se prouver, peut être d’évoluer dans les rangs de la milice en faisant bonne figure. Non, l’idée paraissait beaucoup trop teintée d’ambition, c’était avant tout l’occasion d’aider en dehors de la ville, de faire ce qui était juste et bon. En tout cas, c’était ce dont Gaël essayait de se persuader. Certainement qu'au fond de lui le milicien avait plus de projets qu'il ne l'avouait, et prendre du grade était l'un d'eux, quelque soit sa manière de le justifier cela n'en restait pas moins pour autant ambitieux.
Bien que le coutilier George eut été le premier à pousser l’idée auprès de ses hommes, Gaël lui, eut à le convaincre. George ne semblait pas très enclin à l’idée de laisser partir son aide précieuse, peut-être même qu’au fond il y avait un peu d’inquiétude, un peu d’attachement, mais principalement le fait qu’il allait devoir faire son boulot entier lui-même. Agacé il avait fini par soumettre la demande de permission au sergent, laissant enfin Gaël prendre ce risque.
«-Bien… S’tu veux jouer l’chevalier servant, t’prives pas.» Avait répondu le coutilier en baissant les bras.
Le jeune homme avait soigné plus que d’habitude sa présentation, il ne devait pas faire honte au vert de sa tenue, la barbe rasée de près et les cheveux fraîchement coupés, il avait pris la direction du bureau de l’intendance avec détermination, du moins au départ. C'était étrange de se retrouver dans ces quartiers à cette heure sans la compagnie habituelle de sa coutilerie, l'impatience qui l'avait habité toute la journée pendant l'attente s'était dissipée très rapidement.
Une des deux têtes lui avait dit quelque chose parmi les miliciens postés à l’entrée, celui-ci n’avait pas l’air de l’avoir reconnu à son tour. Rien de bien grave, ce n’était pas son premier souci, il était trop occupé à essayer de faire taire l’anxiété qui montait en lui.
À l’intérieur du bureau cela ne s’arrangea pas, il n’avait pas vraiment imaginer autant de femmes, pas du tout pour être honnête, mais une enfant ?
Difficile de se concentrer, il n’avait même pas remarqué que le vieil intendant avait posé les yeux sur lui, attendant sûrement de lui qu’il soit le prochain à se présenter.
Gaël se sentait les mains moites, il espérait ne pas avoir laissé un trop long silence, par les trois, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas eu à se présenter devant autant d'inconnus.
«-Ga…» Il s'assura d'abord de n'avoir coupé la parole à personne bien que cela soit trop tard maintenant, enfin il se reprit pour faire quelques pas vers le bureau, pour éviter d’avoir à hausser la voix, peut être n’aurait-il pas dû, est ce que les autres avait fait ça eux ? «-Gaël DeConques. Milicien ?»
Pendant un instant, il n’avait plus été très sûr de ce qu’avait demandé l’intendant, donc bien évidemment la réponse était sortie comme une question. C’était sûr qu’il avait l’air idiot maintenant, c'était raté pour une première bonne impression. De plus il n'était même pas certain d'avoir dit son nom assez fort pour se faire entendre du vieillard, le nom de DeConques ayant tendance à sortir dans un chuchotement à chaque fois qu'il le prononçait.
«-Enfin non, enfin je veux dire que je sais que je suis milicien…» Il se racla la gorge. «Gaël DeConques. Milicien.»
Il valait mieux arrêter là les frais, il n'osait même plus regarder qui que ce soit préférant se remettre dans un coin de la pièce comme si de rien n’était. Avec un peu de chance, cela avait sûrement paru pire que ça ne l’avait vraiment été.
Droit comme un piquet, les mains dans le dos, il écoutait d’une oreille distraite les conversations, il n’arrivait pas à détacher son regard d’un livre qui tenait en équilibre par l'opération divine de la trinité, au moindre mouvement brusque, c’était la pile entière qui menaçait de s’écrouler.
La distraction lui permettait au moins de calmer un peu son esprit, heureusement que dans sa position personne ne pouvait voir ses mains s’agiter par nervosité. |
| | | InvitéInvité
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Dim 18 Déc 2022 - 1:37 | | | Cela faisait maintenant deux bonnes semaines que le Baron de Tourbière demeurait cloué au lit au manoir familial. Victime d’une vilaine maladie infectieuse à son arrivée dans la capitale, il n’avait pu se montrer à la cour du Roi, ni même quitter l’enceinte de l’Esplanade. Quand il apprit la nouvelle pour Sombrebois, il se leva mais tomba aussitôt, comme si son énergie eut été drainé. Têtu, ce ne fut que grâce à ses compagnons qu’il entendit raison et qu’il se résigna à entreprendre cette mission suicidaire. Aloys rejoignit alors de nouveau ses draps, et envoya ses hommes en direction du Bourg. Certes, assez tardif, les assaillants ayant été repoussés, mais il savait que toute aide restait la bienvenue sur ces terres moins sûres que le Labret. Si seulement il eut été là, non loin, dans ses quartiers à Lods. Il regrettait son indisponibilité et le hasard des choses. Ce fut comme s’il eut manqué à son devoir, ou à son amitié avec la Baronne. Il passa ces quatorze jours, rongé par la culpabilité, pressant sa domestique Brunehaut, à visiter chaque apothicaire de Marbrume pour acquérir le remède qui le guérirait le plus vite possible. Toutefois, il n’y avait rien de mieux qu’une bonne hygiène de sommeil, ou plus largement de vie, pour guérir de son état grippal. Aujourd’hui, fièvre, maux de tête et douleurs musculaires l’avaient quitté, mais son état demeurait fragilisé par une fatigue qui semblait vouloir perdurer. Après avoir boudé sa soupe, il enfila sa cape sombre par-dessus sa jaque verdâtre, déterminé à sortir ce soir. « Je vais prendre l’air dans le quartier, je n’en ai pas pour longtemps. », prévint-il, saisissant une courte épée du râtelier d’armes avant de quitter les lieux. En vérité, il franchit les portes de l’Esplanade pour rejoindre les quartiers populaires, plus précisément celui de Bourg-Levant. Il s’arrêta devant un bâtiment bien distinct, sur lequel luisait fièrement le blason de la Royauté sur sa devanture. Ce ne fut pas un hasard, car quelques jours plus tôt, il eut vent d’un appel aux volontaires pour prêter main forte au Bourg de Sombrebois. La nouvelle lui fut rapportée par nulle autre que Brunehaut, qui reçue l’information d’un crieur pendant son approvisionnement au Vieux Marché de la Grande Rue des Hytres. Aloys ne réfléchit pas deux fois avant de répondre à l’appel. Ce dernier lui rappelait d’ailleurs celui qui surgit deux ans plus tôt, pour la reprise du labret, et auquel il participa, dans d’autres circonstances plus critiques. Outre que pour les raisons évoquées précédemment, il y voyait l’opportunité de regagner plus rapidement le sud du duché via le convoi imminent. Il ne pouvait tout simplement pas se permettre d’attendre le retour de ses compagnons à la capitale. Il ne tarda pas à remarquer qu’un groupe de visiteurs était en train de pénétrer dans l’édifice à tour de rôle en ce moment-même, et il décida de les suivre tout en gardant ses distances. Il sentit le regard des miliciens peser sur son dos, toisant le blason décorant la somptueuse cape du noble au blason familial : de sinople à la forteresse d'argent, au chef du même aux trois hérons de sinople. Le Baron monta les deux étages en silence et dans la fatigue post-maladive, sous l’accroissement d’un charivari peu chic, s’apparentant à des ronflements au fur-et-à-mesure que la troupe s’approchait de la source. Le jeune homme de bonne famille fit rentrer le groupe dans un bureau anarchique, et à la prononciation du mot Sombrebois, Aloys sut qu’il se trouvait au bon endroit. Les ronrons laissèrent place à une nouvelle voix qui s’éleva dans la pièce. Âgée et lointaine, le Baron ne perçut qu’un mot sur trois. Toutefois, il entendit les volontaires se présenter à tour de rôle, et décida d’en faire de même. Il passa parmi les derniers, se frayant un chemin à travers la plèbe pour atteindre le vieil homme responsable de la mission. « Aloys de Tourbière, Baron de Tourbière. Je n’ai point d’hommes à offrir, mais je ferai de mon mieux pour guider ces braves gens vers Sombrebois. », affirma-t-il d’une voix ferme, inclinant légèrement la tête en guise de salutations. Il remarqua également la présence d’un document sur le bureau du présumé Harry, mais il ne put le déchiffrer en raison de sa position. Sur ces paroles pleines de confiance, il fit quelques pas de côtés. Il fit le choix de rester proche du bureau, traçant par la même occasion une ligne nette entre lui-même et les 99%. |
| | | Edgar DuvalIngénieur
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Dim 18 Déc 2022 - 23:57 | | | Les senteurs printanières, diverses, variées, avaient déjà bien investi le sempiternel bastion de Marbrume depuis ces deux derniers mois. Les derniers évènements avaient été riches en rebondissement. Des individus étaient allés et venus, sans jamais se retourner. Si un différend avec une certaine dévôte avait initialement affecté le vieil ours au cœur de bois dans sa tannière, sans doute le trépas de l’Ogre de Rougelac lui avait glacé le dos alors qu’il avait appris la sombre nouvelle par l’un de ses anciens sbires. Cela faisait certes un client en moins, mais un client à qui il avait témoigné tant de sympathie. Sans parler de son archer au crâne rasé qui avait, d’après les rumeurs, échappé à une condamnation certaine ; lui aussi porté disparu. Et cette drôle de femme qui était allé et venu dans son quotidien, lui ayant proposé un contrat qui lui aurait permis, au-delà de redonner de l’élan à ses finances, de développer son activité. Plus rien. Les opportunités semblaient tomber comme des mouches. Était-ce à nouveau un caprice d’Anür pour torturer davantage le vieil estropié qu’était Duval ? Il lui était difficile de penser autre chose que « il ne me reste plus rien. »
Dans son quartier, il avait entendu la rumeur. Sombrebois avait besoin de volontaires. Après sa contribution à Balazuc qui était passée inaperçue, faute d’avoir travaillé avec un mort en sursis, il sentit comme un appel.
Il s’était présenté, le visage au teint blafard, le regard vitreux et dégageant des odeurs d’alcool. Malgré qu’on l’eut prit de haut, il ne suscita aucun agacement de ses hôtes alors qu’il s’était présenté aux chiens à la solde de Sylvrur, ainsi qu’à l’intendant qui s’était montré hospitalié au vu de la condition « claudiquante » du vieil homme.
« Mes salutations. lança-t-il d’une voix puissante, malgré son état d’ébriété, à l’attention de l’assistance. »
Se tenant fermement sur sa canne en amboine, sa main tremblante se délesta de sorte à ce qu’il sentît, du bout de ses doigts, les gravures qu’il y avait inscrites l’an passé, souvenir d’une dextérité dont il se voulait le héraut. Mais sa vue, elle, trouble à l’envi, ne parvint qu’à décrypter ce qui ressemblait à un registre ; et des qualificatifs fort douteux qui ne démentirent point.
Boiteux, il l’était. Musclé aussi, fort d’un début de carrière dans la charpente. Futé, probablement pas, pour ce qu’on lui demanderait de faire. Mais c’était sans doute à l’image de ce vieil imbécile qui, malgré les âges, ne servait à rien de mieux que d’organiser la prochaine fournée à finir en pâture à on savait quel destin.
« Edgar Duval, architecte. J’ai déjà fait plusieurs voyages, au Labret comme à Balazuc, sans inquiéter mes hotes, malgré ma guibole. »
Ses yeux semblaient avoir repris une certaine teinte, alors qu’il dardait un regard assuré sur l’homme au poil blanc. |
| | | Théodora PriostCommerçante
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Lun 19 Déc 2022 - 6:07 | | | La porte du bureau de l'intendant s'ouvrit brusquement, laissant passer un petit homme trapu. Mal rasé, habillé pauvrement, barbe touffue, le nouvel arrivant avait pourtant fait un effort sur sa coiffure. Ses cheveux mi-long grisonnants avaient été tirés arrière, et il repassa un coup dessus avec sa grosse paluche pour tenter de garder en forme ce semblant de coiffure. Il salua maladroitement l’assemblée, en particulier l’intendant et son assistant. « B'jour m'sieur l'intendant. J'viens d'la part d'la famille Priost. La patronne a dit que j'devais prendre un d’nos chariot, mettre deux caisses d'armes et laisser l’reste de la place disponible pour les marchandises ou les gens a convoyer. Gratos pour cette fois. Enfin, euh, si vous z'etes contents d'moi elle m'a dit que j'pouvais accepter la récompense. »Un petit rire forcé sorti des lèvres du petit homme en sentant des regards sur lui, avant qu’il ne lisse de nouveau sa tignasse. Il ne devait pas faire honte à Dame Priost, elle l’avait un peu augmenté récemment, mais il la connaissait assez pour savoir que la moindre faute lui vaudrait d’être payé comme le dernier des clampins. Autant mettre toutes les chances de son côtés, que ce soit pour garder sa place, ou pour faire bonne impression à l’intendant. « Ah euh j'm'appelle Rudolf. J'suis convoyeur régulier entre Marbrume et l'Labret. C'est pour ça que la patronne elle m'a choisi. J'ai d'jà survécu à plusieurs attaques de ces sales bestioles. Ah au fait ! T'nez, un message pour vous d’la part de Dame Priost. »Jouant un peu des coudes pour passer, Rudolf atteint finalement le bureau de l’intendant. Malheureusement sa taille ne lui permettait pas de passer outre les barricades de papier, alors il se contenta de lever son pli jusqu’à ce que l’un des deux hommes de l’intendance veuille bien le délester de ce bout de papier, oh combien important pour la patronne. Il ne savait pas les mots qui y avait été inscrits, mais si ils acceptaient de le lui prendre, il s’en sentirait bien soulagé. - Mot de Théodora a écrit:
Cher Monsieur Harry,
Nous avons déjà été amenés à travailler ensemble à de nombreuses reprises. Aussi, en apprenant que la Couronne avait besoin de bonnes volontés, la famille Priost a souhaité faire un geste envers les infortunés de Sombrebois.
Un de mes convoyeurs les plus chevronnés, Rudolf, est à votre disposition avec un de nos chariots. Deux caisses d’armes de la forge Martel seront chargées pour donner aux défenseurs des lieux, le reste de la place peut-être utilisée à votre guise. Nous prendrons aussi en charge les éventuelles réparations qui pourraient être nécessaires au retour du convoi.
Si les travaux pour Sombrebois venaient à perdurer, sachez, cher intendant, que nous sommes à votre disposition pour faire parvenir les marchandises du Labret et de Marbrume jusque là-bas.
Mon époux et moi serions ravis de continuer notre collaboration sur cette ligne.
Bien à vous,
Théodora Priost.
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| | | LarimarMaître du jeu
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Lun 19 Déc 2022 - 20:12 | | | Chacun des arrivants s’était présenté à son tour, dans le calme, chose qu’un homme de l’âge de Henry appréciait particulièrement, surtout lorsqu’il était ainsi dérangé dans sa méditation sur les affaires du Roi. Il avait observé chaque interlocuteur avec une vision qui lui était propre et, ne nous mentons pas, assez simpliste. Deux prieuses un peu trop curieuse, une gamine, deux hommes d’armes qui ne savaient pas où ils habitaient, un beau jeune nobliau, un boiteux et un simplet, voilà à quoi se résuma ce qu’enregistraient ses yeux fatigués. Un rire sarcastique lui échappa. « Emimercenaire ? Milicien ?Vous êtes sûr que vous allez bien mes garçons ? Vous devriez éviter de boire avant de partir dans les marais. »Le vieil intendant replongea sur sa liste et ajouta les noms qu’il venait d’entendre. Tout en écrivant, il répondit à la question de la première fouineuse. « Les expéditions précédentes ? Ca m’arrangerait bien ! Non ça c’est tous ceux qui partent avec vous demain matin. Et on verra quand vous viendrez chercher votre récompense si j’ai vu juste. Vous croyez qu’on sort des pièces comme ça jeune fille ? Faut bien que quelqu’un s’assure qu’il y ait assez d’argent pour vous payer ! » Des chiffres et des appréciations vinrent immédiatement s’ajouter à la suite, sans qu’il ne se cache vraiment. On aurait même pu dire qu’il avait tiré le papier de manière à ce qu’il soit visible du maximum. Volontaire ou non, cette manœuvre permettait à tout un chacun de savoir ce qu’il valait aux yeux de l’intendant. « Si vous revenez en vie, on verra bien si je me suis trompé ou non. »- Appréciation:
Vous pouvez désormais apercevoir les appréciations d’Henry, enfin, pour ceux qui savent lire. N’oubliez pas qu’il s’agit de pronostics, et non de ce qui vous sera réellement alloué à l’issue de la quête.
Edgar [Charisme 12] - Résultat 3 Bonnes chances de survie. Récompense 100 %
Margaux [Charisme 10, jet avec désavantage "Enfant"] - Résultat 9,3 Aloys [Charisme 8, jet avec avantage "Noble"] - Résultat 12,7 Survivra sans mal, reviendra sans doute avec les honneurs. Récompense 110 %
Louisa [Charisme 10] - Résultat 16 Angélique [Charisme 8 + 1 Chance] - Résultat 12 Almère [Charisme 8, jet avec désavantage "Mauvaise présentation"] - Résultat 13,16 Gaël [Charisme 8, jet avec désavantage "Mauvaise présentation"] - Résultat 9,7 Rudolf [Charisme 8] - Résultat 18 Il y a des gens qui partent mal dans la vie. Mais qui sait, une surprise peut toujours arriver. Récompense 50 %
Il laissa planer un silence, puis reprit la parole, avec un quelque chose ressemblant à du sadisme au fond des yeux. « Mais pour ça, n’oubliez pas que les marais sont dangereux. On a jamais beaucoup revu les gens bavards. »- Carnet de voyage:
La météo des fangeux est prévue comme il suit pour vos 3 jours de voyage
Jour de voyage 1 Météo Matin : Partiellement couvert Fangeux : Pas de fangeux Météo Après-midi : Couvert Fangeux : Pas de fangeux
Jour de voyage 2 Météo Matin : Partiellement couvert Fangeux : Fangeux => Attaque de 3 fangeux Météo Après-midi : Giboulées Fangeux : Fangeux => Attaque d'un fangeux
Jour de voyage 3 Météo Matin : Couvert Fangeux : Non Météo Après-midi : Averse Fangeux : Oui => Attaque de 3 fangeux
Riant à sa propre plaisanterie, sans tenir compte du malaise qu’il pouvait provoquer chez les futurs convoyés, le vieil homme plaça son parchemin sur le haut de la pile, avant d’en saisir un autre. Plongé dans sa lecture, il mit quelques secondes pour s’apercevoir que ses invités étaient toujours présents. « Et bien quoi ? Déguerpissez maintenant. Si vous avez d’autres questions, voyez ça avec Léonard. Je suis un homme occupé. Par les Trois, c’est pourtant évident... »Comme il l’avait fait plus tôt, l’ancien continua à marmonner. Son assistant, sentant que son chef leur avait accordé autant de temps qu’il lui était possible, s’avança vers la sortie et invita la troupe à le suivre. - LARIMAR a écrit:
Vous voici désormais livrés à vous-même. Ceux qui veulent peuvent poser des questions à Léonard en sortant.
Pour la suite, je vous laisse voter en mettant un message dans le post de préparation d’ici Vendredi 23/12 :
Possibilité 1 : RP convoi puis arrivée à Sombrebois Il vous reste le convoi à RP ensemble, pour lequel il n’est pas prévu que j’intervienne en tant que MJ, sauf si besoin est. L’ordre de post est le même qu’ici (vous pouvez vous arranger entre vous pour modifier des ordres de passage si vous le souhaitez) A vous de voir le rythme que vous souhaitez, je vous conseille de faire le faire avancer d’au moins 1 jour par tour. Le convoi est composé comme il suit :
Nombre de chariots : 8 Nombre de caisses par chariot : 4 20 14 3 11 2 3 1 Type de caisse (1Matières premières 2Vivres 3armes 4Marchandises manufacturées) : 1 2 1 4 2 1 3 3 Nombre de personnes par chariots (à convoyer) 2 2 3 3 2 3 2 1 (18 au total) dont Louisa, Angélique, Margaux, Edgar, Rudolf => 24 miliciens + Aloys + Almère + Gaël
Soit :
Chariot 1 : 4 caisses de matière première + 2 convoyés Chariot 2 : 20 caisses de Vivres + 2 convoyés Chariot 3 : 14 caisses de Matières premières + 3 convoyés Chariot 4 : 3 caisses de Marchandises manufacturées + 3 convoyés Chariot 5 : 11 caisses de Vivres + 2 convoyés Chariot 6 : 2 caisses de Matières premières + 3 convoyés Chariot 7 : 3 caisses d’armes + convoyés (dont Rudolf et les caisses Priost) Chariot 8 : 1 caisse d’arme + 1 convoyé
Vous pouvez décider de réorganiser la répartition des marchandises et convoyés au cours du voyage si vous le souhaitez. Vous pouvez aussi ajouter des caisses ou des convoyés (sur justification) au cours du voyage. Attention cependant les, attaques de fangeux peuvent aussi faire des dégâts si votre protection est insuffisante.
Il vous est toujours demandé de faire 1 tour par semaine au minimum.
Le convoi doit arriver au plus tard le Lundi 9 Janvier, ce qui vous laissera 3 semaines pour RP Librement à Sombrebois.
Possibilité 2 : Arrivée à Sombrebois (1 seul post pour le convois) Une autre possibilité vous est offerte, celle de complètement passer le convoi avec 1 seul post chacun. Il vous sera tout de même demandé de faire mention des attaques de fangeux et de votre ressenti et vos actions.
A la fin du tour, Rosen vous accueillera officiellement à Sombrebois pour vous indiquer les réparations à effectuer.
Dans tous les cas : Chaque post qui justifie de la défense du convoi/de Sombrebois, ou qui justifie des réparations effectuées sur place fera gagner 5xp.
Les dégâts faits à Sombrebois sont évalués à environ 25 %, ce qui vous demandera 500xp de réparations.
Certaines actions pourront attribuer un bonus, soumis à ma seule et tyrannique appréciation
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| | | Louisa CourtepointePrêtresse
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Mar 20 Déc 2022 - 16:59 | | | Louisa observa d’un œil curieux les personnes qui se présentèrent à sa suite et elle ne put empêcher son inquiétude de grandir à chaque introduction.
La toute jeune prêtresse également présente ne lui était pas inconnue, bien évidemment. L’assistante du Père Lucian ne passait pas inaperçue. Elles ne s’étaient toutefois jamais adressé la parole, aussi l’aînée se contenta-t-elle d’adresser un sourire poli à Angélique lorsque leurs regards se croisèrent. Mais soyons honnête… Elle savait déjà qu’elle ne serait pas très utile sur la route en cas de grabuge… Mais une seconde prêtresse ?
Puis vint une enfant, et Louisa dut se retenir de faire un scandale au milieu du bureau. Elle ouvrit la bouche pour parler mais voyant que personne d’autre ne semblait tiquer, elle la referma discrètement. Est-ce que tout le monde était vraiment d’accord avec le fait qu’une gamine les accompagne ?
Un type un peu louche, un milicien bégayant, un noble distant et un homme boiteux - mais… est-ce que ce gars était saoul ?! – se succédèrent et Louisa sentit sa confiance, qui n’était déjà pas très solide, fondre comme neige au soleil. Au mois le convoyeur avait-il l’air de savoir de quoi il parlait ? Pas vrai ?
Les explications du vieil Harry l’apaisèrent un peu. Au mois seraient-ils accompagnés, d’une petite trentaine de miliciens. Le reste de ses mesquineries lui passèrent au dessus de la tête. La traversée était jouable et les moqueries de l’intendant étaient plutôt malvenues. Ce n’était pas comme si une prêtresse était particulièrement intéressée par une quelconque récompense. Oh, bien sûr qu’elle ne cracherait pas dessus. Mais c’était loin d’être sa motivation première.
Il les chassa ensuite de son bureau et Louisa fut bien contente de quitter la pièce encombrée.
Elle s’arrêta brièvement devant le dénommé Léonard.
« A quelle heure et d’où exactement partons-nous ? »
La réponse reçue, elle le remercia d’un signe de tête et quitta le bâtiment de l’intendance aussi vite que possible. Il lui fallait déployer toute sa volonté pour ne pas attraper la jeune Margaux par les épaules et tenter de la convaincre de ne pas participer. Autant mettre le plus de distance possible entre elles. Quelqu’un avait dû envoyer la petite ici et elle ne voulait pas s’en mêler. Pas encore.
Une fois dans la rue, elle attendit quelques instants de voir si sa Sœur la rejoignait, puis elle se mit en route pour le Temple. Ses affaires étaient déjà prêtes mais une bonne nuit de sommeil ne ferait pas de tort.
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| | | LarimarMaître du jeu
| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies Sam 7 Jan 2023 - 22:23 | | | Léonard était ravi que les choses se passent rapidement. Le vieil Henry retournerait à sa sieste et lui retournerait à son travail. Il avait bien assez à faire ces jours-ci. Entre cette histoire de Sombrebois, puis cette nouvelle lubie d’aller faire les Jeux d’été à Usson…
Tout ce petit monde quitta le bâtiment, enfin presque. La prêtresse au regard aiguisé s’arrêta pour l’interroger. Bien entendu, il fallait que ce soit elle qui vienne lui poser une question. Au moins, ce qu’elle lui demanda n’était absolument pas idiot, et même nécessaire à leur mission. Peut-être Henry n’avait-il pas bien évalué cette jeune femme.
« Le convoi par dès le lever du soleil à la porte principale. Je vous conseille donc de ne pas vous y rendre trop tard. Sur ce, si vous n’avez pas d’autres questions, je gage que votre temps sera mieux utilisé si vous le gardez pour vos préparatifs. »
Une manière un peu cavalière de leur faire prendre congé, mais au moins, les choses étaient claires. Si bien que la jeune femme quitta les lieux sans demander son reste, ainsi que le reste de la troupe, laissant Léonard se concentrer sur ses affaires. Combien en reverrait-il ? Seuls les Dieux en serraient juges. |
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| Sujet: Re: [Quête] - Panser les plaies | | | |
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