Nom : Ribadier

Prénom : Erasme

Age : 30 ans

Sexe : homme

Situation : Veuf

Rang : patron de pêche, natif

Lieu de vie : Le port

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Carrière du Commerçant
HAB +1
CHA +2
ATT +1

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Baratin - Niveau 1
- Commerce - Niveau 1
- Discernement - Niveau 1
- Eloquence - Niveau 1
- Evaluation - Niveau 1

Objets :

dague acérée
alliance de sa femme en pendentif

Ce qui frappe toujours lorsque l'on rencontre Erasme, c'est sa nonchalance apparente, et sa décontraction. En tout lieu et en tout temps, il affiche un beau sourire jovial, comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Même si manifestement, rien ne va plus nulle part. Il est rare de voir son sourire s'effacer. Quand cela arrive, c'est qu'il est soit contrarié à l'excès, soit qu'il y a réellement un péril imminent et très proche. Né dans une famille de pêcheurs de Marbrume, il a eu à travailler sur le navire de son père dans sa jeunesse, et cela l'a un peu endurci... Mais il n'est pas devenu un marin rugueux, bien loin de là.
Plus fait pour les affaires que pour la pêche proprement dite, il était bien plus doué quand il s'agissait de rester à terre et de vendre le fruit de la pêche plutôt que pour jeter et remonter des filets en haute mer. Il est donc un homme de taille moyenne, très ordinaire, et de corpulence plutôt svelte. Ce n'est ni un colosse, ni un matamore qui se plaît à rouler des muscles.
Généralement, il attache même une certaine importance à apparaître soigné, et toujours propre. Ce qui n'est pas forcément bien évident par les temps qui courent. Mais de ses bottes au col de sa veste, il est rare que l'on voit sur lui quelque trace de la moindre souillure que ce soit. Dans sa jeunesse, lorsque son père était encore au summum de sa forme, ce dernier se moquait parfois de sa maniaquerie plus que manifeste en le traitant de petit bourgeois qui avait peur de se salir les mains et de s'empuantir avec le poisson. Et dans un sens... ce n'était peut-être pas si loin de la vérité.

Il ne passait pas ses journées en mer avec son père, mais plutôt sur les marchés de la ville, se débrouillant pour vendre toute la marchandise déchargée par son père et ses marins, négociant toujours vite, et plutôt bien. Son teint est donc resté plutôt clair, pour ne pas dire pâle. Un comble pour un fils de pêcheur ! Son père le pensait d'ailleurs maladif, alors qu'il ne passait juste pas assez de temps au soleil.

Loin d'afficher la mine renfrognée de son paternel qu'il adorait malgré tout, lui demeurait toujours souriant et avenant, n'économisant jamais un mot gentil pour ses interlocuteurs, qui bien souvent étaient aussi ses clients. Il avait avant l'arrivée de la Fange, prit quelques goûts de luxe. Il s'était mis à faire le grossiste, achetant du poisson à l'extérieur de la ville et du duché, et à la grande surprise de ses parents, il s'était même débrouillé suffisamment bien pour goûter à la vie de bourgeois.
C'est de cette époque bénie et hélas révolue qu'il garde une chevelure longue et soignée, ainsi qu'une moustache bien taillée. Il aimait le beau et le bon, et il l'aime toujours. C'est pour ça que même dans le marasme qu'est devenu Marbrume, il met toujours un point d'honneur à être ce qu'il était avant, dans cet ancien monde. Un homme respectable. Tout simplement.

Ce sentiment le plonge parfois dans une sorte de tristesse mêlée de mélancolie, mais il se reprend toujours annonçant que s'il ne devait en rester qu'un, il serait le dernier.

Débonnaire pourrait être le qualificatif parfait pour qualifier Erasme au quotidien. Homme affable et aimant séduire, il a appris à employer les bons mots au fil du temps pour mettre à l'aise son entourage, et il se plaît à mettre les plus humbles en valeur pour tirer le meilleur d'eux, et les pousser à se surpasser. Cela se fait d'ailleurs souvent à son profit. Louer l'excellence d'un marin que l'on emploie, pour le voir se donner à fond, et voir ses bénéfices augmenter se rapproche quelque part d'un cercle vertueux.
C'est ainsi que fonctionne Erasme. Il loue et récompense l'effort, encourage quand on peut mieux faire, et se montre toujours à l'écoute et disponible pour qui a besoin de se confier à lui.

Ayant fondé sa propre réussite sur son travail, il n'en connaît que trop la valeur, et il préfère toujours convaincre et encourager, que gueuler et grogner comme pouvait le faire son père. Un caractère beaucoup plus doux, qui obtient des résultats au moins aussi bons.
Industrieux, et besogneux, il est passé de fils de pêcheur à commerçant à la sueur de son front. Même si en toute objectivité, il n'a pas souvent sué. Il connaît ses limites, et ne cherche que rarement à les franchir. Excellant dans les comptes et la vente, il a laissé les autres aller en mer, s'est contenté de les payer, et de tirer profit en vendant avec de belles marges.

De l'avis de ses employés, de ses proches, et même de ceux qui ne le connaissent que de loin, Erasme Ribadier est un brave homme sans histoire.

En revanche, il n'est qu'une chose qui lui fait perdre contenance, et le met systématiquement dans un état de fureur indescriptible, c'est bien la déloyauté, et la trahison. Si le sentiment d'être trahi lui effleure l'esprit, il voit immédiatement rouge, et dès lors se transforme en un être colérique, et même au delà. La violence physique peut exploser, et dans des excès absolument disproportionnés, comme l'a déjà montré l'expérience, mais nous y reviendrons.

Depuis l'arrivée de la Fange, et aux yeux de ceux qui le connaissent, il nourrit une haine viscérale et profonde à l'égard de la noblesse en général. Elle demeure pourtant inexplicable, dans la mesure où dès que l'on aborde la question avec lui, Erasme change immanquablement de sujet de conversation, ne s'étalant ni ne s'épanchant jamais sur les motifs de cette rancœur mal dissimulée.

Ceux qui le connaissent le mieux ont pourtant remarqué un changement drastique dans son attitude, mais tous mettent cela sur le compte de la Fange, dont l'arrivée a provoqué son veuvage. Du moins, c'est là ce que tout le monde croit, et veut bien croire.

Devenu plus taiseux, il a passé des mois muré dans un silence quasi total. On le disait accablé de chagrin à cause de la perte de sa ravissante épouse. Et après des mois, durant lesquels il s'était consacré à son négoce devenu vital pour la cité assiégée par la Fange, il avait de nouveau changé, semblant revenir à ses anciennes habitudes, en retrouvant sa bonhomie et son sourire. Et dans une certaine mesure, c'était vrai. Chaque jour supplémentaire était une victoire contre l'adversité, la Fange, et la mort.

Pourtant... En son for intérieur, quelque chose de terriblement sombre se jouait.

Né dans les alentours du port de Marbrume, Erasme y avait passé toute sa vie. Une enfance sans histoire, avec les autres gamins du port, et même si certaines familles étaient sans le sou, elles n'en demeuraient pas moins honnêtes, travailleuses et fréquentables.
Puis dès qu'il fut en âge, il avait accompagné son père et ses hommes en mer sur son navire de pêche. Cela n'avait pas duré bien longtemps, et bien vite, il avait préféré rester à terre, accompagnant sa mère sur les marchés où il fit ses premières armes en temps que vendeur.

Une chose en entraînant une autre, et ses talents de commerçant n'étant plus à prouver, il s'était consacré pleinement à cette profession, au grand dam de son père qui l'aurait préféré à la barre du navire. Lui était plus à l'aise sur les marchés, et petit à petit, il s'y était même fait un nom.
C'est ainsi que vers ses vingt-cinq ans, il avait rencontré la fille d'un autre pêcheur de la ville, nommée Carla. Ils s'étaient fréquentés un temps, puis les fiançailles avaient eu lieu. Il avait décidé de partir avec son propre navire flambant neuf, et de s'installer dans une bourgade plus au Sud, où il avait fondé un foyer, et déplacé ses affaires, laissant du même coup toute sa parenté à Marbrume.

Tout allait dans le meilleur des mondes. Socialement, il s'était élevé d'un cran, il avait épousé une fille belle comme le jour, l'argent rentrait, et il commençait même à envisager l'avenir avec un héritier pour lui succéder. C'était une vie heureuse et bien rangée qui s'annonçait. Un ciel sans nuage, en somme...

Jusqu'au jour où des rumeurs venues de l'Ouest commençaient à arriver sur la côte orientale du duché où il se trouvait alors. Des rumeurs folles, parlant de bêtes immondes, de massacres de villages entiers... Cela était bien évidemment inquiétant, mais cela semblait si lointain et fou que sur le moment, pas grand monde n'avait pris cela au sérieux là où il se trouvait.
Les choses se firent plus inquiétantes quand les réfugiés commencèrent à affluer vers Marbrume pour y trouver refuge. Là, quelque chose se passait, et il le comprit. Puis il vit dans ces colonnes de fuyards des gens qu'il connaissait. Des gens dignes de confiance. Qui n'habitaient pas si loin. Leurs récits suffirent à l'effrayer suffisamment.

Le jour suivant, il partait avec ses deux navires de pêche, dont un récemment acquis, chargés de ses affaires et de son argent, de sa femme, et d'amis avec qui il naviguait vers Marbrume pour se mettre à l'abri. Même si ses parents ne l'attendaient pas, il était sûr qu'ils lui feraient bon accueil. Il pouvait aussi compter sur ses deux sœurs cadettes, ou même encore sur la parenté de son épouse. En outre, il avait suffisamment de fonds pour louer provisoirement une demeure, le temps que la crise passe et se tasse. Il y avait encore cet espoir...

Mais à mi-distance entre sa bourgade et Marbrume, un vent mauvais poussa les navires vers la côte. Le plus ancien, le moins solide, démâta, et partit à la dérive droit sur le rivage. Désireux de sauver ses biens, l'équipage, et les passagers à bord, il fit partir son propre navire à la suite du premier. Il le récupéra sur la plage, échoué. Les gens à bord étaient évidemment en proie à la plus grande panique, et gardant la tête froide, il fit décharger ce qu'il y avait en cale pour remettre le navire à flots alors que les hommes réparaient tant bien que mal le mât pour repartir. Evidemment, avec une tempête qui couvaient du côté de la mer, et du côté de la terre, un péril tout aussi grand, même si beaucoup n'avaient pas encore vu un Fangeux, tous avaient assez peur pour vouloir repartir très vite et arriver à bon port.

Alors qu'il supervisait les réparations du mât, sa femme vint à terre sur une chaloupe pour récupérer un coffre, à sa grande surprise. Il était suffisamment occupé pour ne pas s'apercevoir de la panique de Carla quand cette dernière constata que le coffre était introuvable. Quand le mât fut enfin réparé, la remise à flots débuta. C'est là qu'Erasme se rendit compte que sa jeune épouse s'était littéralement envolée. De ce qu'il comprit, elle était partie chercher son coffre plus au Sud sur le rivage. C'était bien le moment... Il soupira d'autant plus que le coffre en bois rouge qu'elle disait chercher avait été jeté sur la plage de l'autre côté du navire.

Curieux, il fit sauter le verrou du coffre en s'aidant d'une pierre ramassée deux mètres plus loin, et il l'ouvrit. Après tout, qu'est-ce qui pouvait valoir de mettre sa propre vie à ce point en danger? La découverte lui fit un choc. Fleurs soigneusement séchées, une correspondance abondante, et divers cadeaux coûteux, comme de la bijouterie. Bien évidemment, il n'était pas l'auteur de ses lettres, ni celui qui avait offert ces bijoux d'or et d'argent. Il ne lut qu'une demie-lettre... Puis il fit disparaître la liasse sous sa chemise, refermant le coffre en ordonnant à un marin de le remonter à bord.

Il ne voyait plus sa femme, mais il partit à sa recherche vers le Sud, ramassant au passage un maillet dont les marins s'étaient servis pour réparer le mât. Plusieurs centaines de mètres plus loin, il la trouva errante et désemparée, tournant en rond sur la plage en se rendant compte que ce qu'elle cherchait à dissimuler ne se trouvait pas là. Elle ne vit pas tout de suite le maillet... Ce ne fut que lorsqu'il leva l'outil qu'elle eut un mouvement de recul tout naturel. Mais trop tard...
Aveuglé par une rage froide, Erasme l'abattit sur son crâne encore et encore, frappant avec une démence évidente, jusqu'à réduire son visage en bouillie en continuant à marteler en hurlant entre chaque coup donné.

"TU... VAS... CREVER... SALE... TRUIE!!!"

Sa rage calmée par le meurtre de son "épouse", Erasme, jeta le maillet à travers une vague, puis il récupéra son alliance. Jusqu'à ce que la mort les sépare, disait l'adage. Il revint ensuite au navire, juste à temps pour embarquer et repartir. Aux questions posées sur son épouse absente et le sang, qui l'avait éclaboussé, il répondit sobrement que les Fangeux l'avaient prise, et qu'il avait dut se défendre. Cette version de l'histoire ne changea jamais, et ne fut jamais remise en doute. N'importe qui savait qu'il tenait à elle comme à la prunelle de ses yeux, et son chagrin n'était que trop visible. Mais pas pour les raisons les plus évidentes.

Revenu à Marbrume, il retrouva les siens, et dut se remettre au travail. Mais il avait perdu son entrain et sa bonne humeur coutumière. Non pas parce qu'il était dévasté par la perte ou la trahison de sa femme, mais bien parce qu'il était assoiffé de vengeance.
Durant des mois, il fonctionna comme un automate, accomplissant ses tâches sans entrain, ne croyant plus en rien. Le soir venu, il ruminait, jurant de se venger quoi qu'il en coûte. Chaque jour, l'air de rien, il partait à la pêche aux renseignements. Si un jour il trouvait que sa hargne faiblissait, il lui suffisait de relire une des lettres. Jusqu'au jour où il apprit que celui qui avait tourné autour de sa femme était un noble, qui n'avait jamais atteint Marbrume. Il avait été pris par la Fange.

Cette nouvelle, d'un côté, lui apporta une immense satisfaction. Que ce salopard se soit fait bouffer l'enchantait, mais de l'autre, il trouvait ça presque trop doux, et cela le laissait sur sa faim. Il devait se venger. Et cela allait retomber sur la caste du fautif. Les nobles allaient payer. C'était son nouveau leitmotiv. Ils se croyaient tout permis, et s'autorisaient tout, vivant bien à l'abri dans leur quartier derrière des remparts.
Il reprit assez vite ses vieilles habitudes, et une joie de vivre certaine. Il avait de nouveau un but, et il allait en profiter pour se refaire.
Les temps de crise étaient après tout ceux dans lesquels l'on pouvait saisir les plus belles opportunités.

Même si la ville a connu des hauts et des bas depuis son retour auprès des siens, Erasme demeure très circonspect à l'égard du pouvoir, et sa défiance ne fait que croître au fil des évènements. Il a d'ailleurs de moins en moins tendance à s'en cacher, et il tend de plus en plus à devenir une voix d'opposition nette et catégorique. Qu'un duc ou qu'un roi règne sur Marbrume, il n'oublie pas d'où il vient, et il voit le bilan comptable. Chaque petite avancée, comme la reprise du Labret, n'a su se faire qu'au prix de pertes très coûteuses en termes de vies humaines. Ce sentiment a d'autant plus été renforcé avec l'irruption de la Fange au sein-même de la cité. Un quartier entier a été perdu, et combien de vies avec? Par chance, il n'a pas été affecté directement par cette tragédie, se trouvant alors dans le port.
Mais cela lui a donné à réfléchir. Qui seront les prochains à tomber par la faute de fanatiques, ou par l'incurie des dirigeants de la ville? Assurément pas les nobles, bien lotis dans leur quartier préservé et confortable.
A ses yeux, se sont toujours les pauvres diables qui trinquent. Ils ne sont rien d'autre que des chiffres abstraits pour la noblesse, et le clergé et la milice en sont les collaborateurs dévoués. Ce que lui voit, c'est qu'à chacune de leurs initiatives, plus ou moins adroites, c'est la population qui voit ses effectifs fondre de plus en plus dangereusement. Quand tout un monde s'effondre, préserver la vie de chacun devrait être un but absolu. Même si les conditions de vie sont dures, il s'est montré plutôt ouvert à l'accueil des réfugiés récemment débarqués. Précisément pour les raisons exprimées précédemment. Même si ce sont des bouches à nourrir, il serait idiot de se priver d'eux, dans la mesure où ils représentent aussi une possible chance pour l'avenir.

(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? oui

Comment avez-vous trouvé le forum ? top site

Vos premières impressions ? bon accueil et réactivité du staff

Des questions ou des suggestions ? nope

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? oui svp