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 La fuite après la chasse

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Atropos
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MessageSujet: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyDim 9 Avr 2023 - 18:50
Germain talonnait encore sa monture, dont les naseaux ne cessaient d’exhaler l’air humide des marécages. La robe baie du canasson écumait, et même lui devait s’essuyer régulièrement les yeux pour continuer d’y voir clair. Le fracas des fers sur le sol meuble était erratique, et il avait manqué de plonger dans la boue sur quelques glissades. Mais Etiol lui-même semblait à ses trousses. Il avait entendu – ou cru entendre – le bruit de ces bêtes immondes tapis dans l’ombre des arbres mornes. Le milicien avait croisé une ou deux formes indéfinies, assez monstrueuses pour qu’elles le convainquent de poursuivre à bride abattue. Il n’avait même pas pris une seule pause, oubliant sa faim et sa soif, laissant ses lèvres se gercer avec le vent qui fouettait son visage. La peur aux tripes, il avançait sans se retourner. Il n’avait pas hésité longtemps à se saisir de la pauvre jument, dont le propriétaire l'avait confié. Ils venaient à peine d'arriver à Balazuc quand le chauve l'avait approché, l'exhortant de prévenir les renforts. Ils resteraient à Balazuc lui avait-on dit. Et lui, devait traverser une nouvelle fois le domaine du Damné pour rejoindre Sombrebois. Foutre-Rikni, il en avait bavé par le passé, mais jamais il n’avait un jour imaginé pouvoir trembler comme une fillette. Ses doigts agrippaient les rênes, tentant de se maintenir en selle malgré les jambes flageottantes tant de peur que de fatigue. Un coup d’œil rapide sur sa monture lui indiqua qu’elle non-plus, n’en pouvait plus.

C’est dans un petit cri de soulagement, qu’il aperçut les premières maisons, et plus loin encore, les barricades et le château. Là, la route était meilleure. On quittait la gadoue pour le pavage, et le fracas du galop raisonna dans les bâtisses inhabitées. Il ne faudrait plus que quelques foulées pour atteindre les portes, et pourtant elles lui paraissaient si loin. A bout de souffle, il se sentait presque défaillir. Mais il devait tenir ; pour lui d’abord, puis pour ses compagnons. On comptait sur lui, et il ne pouvait pas faillir à sa tâche. S’il ne parvenait pas à délivrer le message, alors tout aurait été fait en vain. Ses compagnons, ces innocents, la marchandise, tout serait perdu dans les marais putrides. Et Germain refusait à ce que la mort de ses comparses n’ait aucun sens. Il se devait, pour eux, pour lui, de venir au bout de l’ordre qui lui avait été donné et du serment qui était sien. Il n’avait aucune envie de mourir, vraiment aucune. Du moins pas ici, et pas comme ça. Mais il le ferait, parce que telle était sa mission, bien qu'il demanderait sûrement un sacré dédommagement. Il ne pourrait partir aussi dignement que Blancfer. Pour sûr, il serait de ceux à implorer les Dieux, et peut-être à réclamer sa mère, une ultime fois.

« — OUVREZ ! Il soufflait si fort qu’il était presque incapable de faire une phrase complète, ou assez bruyante pour surpasser le bruit de sa cavalcade. OUVREZ PAR ANÜR !

Il ralentit la cadence alors que les portes de Sombrebois s’ouvraient, sous le regard interloqué de la garde qui se trouvait là. Il était seul, et sembla assez mal en point pour qu’on ne lui refuse sa demande. Et puis, il était familier des lieux maintenant. Avec son vêtement qui eut été marron un jour, trempé de sueur et de sang, il était tout de même reconnaissable. Il pénétra dans le bourg, tirant à peine sur le mors de l’équidé, manquant de renverser un piéton, les yeux ahuris à chercher du regard quelqu’un qui saurait l’aider. Au moins, il était sauf.

Y A-T-IL UN MILICIEN ICI ?! UN GRADE ?! PRESTE ! »

Il avait survécu.


Dernière édition par Atropos le Sam 15 Avr 2023 - 21:44, édité 1 fois
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Gaël de Conques
Gaël de Conques



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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyLun 10 Avr 2023 - 0:24
Un mouvement de foule soudain attira l’attention de Gaël et des autres miliciens qui n'avaient pas été là pour ouvrir la porte, les travailleurs se bousculaient pour s’éloigner d’un homme qui s’égosillait.

Sans attendre, les hommes en vert se précipitèrent, poussant à leur tour la foule sans ménagement. La méfiance avait rassemblé les gardes de la porte autour du messager.

«— Y A-T-IL UN MILICIEN ICI ?! UN GRADE ?! PRESTE ! »

Une bande d’ahuris le regardait maintenant, que se passait-il donc ? Des bannis ? Une nouvelle attaque ? La Fange ?

Alors que l’idée faisait son chemin dans la tête des spectateurs, c’est un vent de panique qui commença à souffler. La gente encore traumatisée des derniers événements se mit à se disperser alors qu’un garde gueula de fermer les portes, par peur de ce qui aurait pu suivre le cavalier.

Devant le manque d’action de ses collègues, Gaël saisit l’un des plus jeunes.

«- Va donc avertir la caserne ! Que l'on ramène un supérieur !»

Le jeune idiot tenta de protester et Gaël posa sa main sur son épaule pour le pousser, lui donnant l’élan nécessaire pour démarrer sa course, non sans une perte d’équilibre.

Le milicien s’approcha ensuite du cavalier, il fut prudent pour ne pas se faire bousculer par le cheval agité dont il saisit enfin les rênes avant que quelqu’un ne se fasse écraser le pied par un sabot.

«- Expliquez-vous par les Trois ! Devons nous craindre une attaque ?»

D’autres hommes approchèrent enfin pour aider le malheureux à descendre de sa monture, il n’en restait pas moins que la délicatesse n’était pas le mot d’ordre et que l’homme semblait plus être traité en tant que menace qu’autre chose.
Si bien que les miliciens s'apprêtaient à le maintenir, voire à le renverser au sol si l’homme possédait encore l’énergie de se débattre. Ce que la peur peut rendre agressif...
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Louisa CourtepointePrêtresse
Louisa Courtepointe



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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyLun 10 Avr 2023 - 11:02
Louisa échangeait encore quelques mots avec une ouaille sur la petite place de Sombrebois. L’habitante du bourg était venue chercher réconfort et conseils auprès des Dieux et lorsqu’elle avait remercié la jeune prêtresse pour son oreille attentive, celle-ci l’avait raccompagnée à l’extérieur du Temple, poursuivant leurs discussions avec des sujets plus légers et plus mondains.

La prêtresse essayait en effet de s'occuper comme elle pouvait, aidant au Temple de Sombrebois partout où elle le pouvait. Il fallait qu’elle se distraie, qu’elle pense à autre chose, n’importe quoi. Car elle ne pouvait plus rien faire pour les petits Piana désormais, à part attendre. Leur avenir était hors de ses mains et elle faisait tout son possible pour ne pas laisser son impuissance l’accabler. Elle avait fait tout ce qu’elle pouvait, pas vrai?

Du bruit aux portes de la cité attira alors son attention et elle salua son interlocutrice d’un petit signe de tête et d’un doux sourire. La commotion aux portes était immanquable et Louisa se tourna vers sa source, curieuse. Elle était trop loin que pour déterminer l’origine du désorde mais une étincelle d’espoir s’alluma dans son esprit. Avait-on attraper le coupable? Le remettait-on à temps pour le procès?

La prêtresse remonta alors la rue principale de Sombrebois en courant, ses robes relevées pour ne pas trébucher et à contre-sens des gens qui, pris de panique, s’éloignaient au contraire de l’élément perturbateur. Il ne lui vint pas une seule seconde à l’esprit qu’il pourrait y avoir danger. Si le P’tit Jean avait été retrouvé, elle voulait le savoir.

Dans sa course, elle croisa un jeune milicien qui remontait la rue en direction de la caserne. Il se passait donc bien quelque chose de significatif…

Lou’ atteignit donc rapidement les portes, cherchant des yeux à comprendre la situation. Mais le nouvel arrivant, que l’on aidait à descendre de son cheval, était seul, épuisé et dans un sale état. Ses instincts de prêtresse l’amenèrent à faire un pas en avant lorsqu’elle repéra les blessures du mercenaire mais quelque chose dans l’attitude des gardes de Sombrebois l’arrêta. Ils étaient méfiants et même Gaël, qu’elle fut soulagée d’apercevoir dans cette cohue, semblait tendu.

La prêtresse resta donc figée en bordure du petit attroupement, hésitante et faisant enfin preuve d’un peu de prudence. Il serait peut-être judicieux d’attendre d’en savoir un peu plus, voire les consignes des miliciens qu'elle connaissait, avant d’offrir secours à un inconnu.
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Atropos
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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptySam 15 Avr 2023 - 21:24
On saisit la bride de la jument, et ce fût presque avec violence qu’on l’aida à mettre pied à terre. Il avait réussi à amasser la foule, et avec elle la suspicion de la garde qui se trouvait là. Crétin qu’il était ! Pour sûr, il était arrivé comme si la Fange était à son cul, pour sûr qu’on se posait des questions ! Mais il était trop ereinté, et trop perturbé pour faire preuve de bon sens. Même les mots du chauve s’embrouillaient dans son esprit. Qu’avait-il recommandé déjà ? Voir la baronne et lui dire qu’il l’aimât ? Non, ce n’était pas ça ! Qu’Etiol damne son imbécilité. Il remettrait de l’ordre dans le chaos de ses pensées plus tard. Pour l’heure, c’est les bras costaud d’un milicien qui l’accueillirent. Et bien qu’il eut préféré ceux d’une rombière, le mercenaire ne recula pas devant un peu de chaleur humaine. Il avait failli finir bouffé par un putain de monstre au fin fond de ces marais puant. Alors même une étreinte virile était bienvenue : elle lui rappelait avec joie qu’il était en vie. D’un rapide coup d’œil, il jaugea la foule et montra ses mains en signe d’apaisement. Le bandage crasseux à sa main droite, dont le sang gouttait en des plocs réguliers, devrait d’ailleurs être changé sous peu, sinon il chopperait la gangrène à coup sûr. Il avait déjà vu comment ça se passait avec sa grand-tante Henriette, et il n’avait guère envie de pourrir sur place.

« — Là ! Tout doux messieurs ! J’ai pas traversé le putain trou d’Etiol pour venir me faire planter par la bleusaille ! J’suis pas assez payé pour ça. C’est vous qu’êtes en charge ici ?

Ses yeux marrons se posèrent sans jugement sur le petit génie qui l’avait interpellé. Le minet lui paraissait bien propret dans son tabard vert, et il avait fait montre d’assez d’autorité pour mériter son attention. Puis il avait la mine de ceux qui commandaient : l’air grave, de ceux qui ne se détendent jamais vraiment, même après avoir fourré la dinde ou chier après un ragout. Il aurait bien craché un molard sur le sol si sa bouche n’était pas aussi desséchée de sa folle course. Il n’avait jamais vraiment compris les miliciens et leur sens du dévouement. Germain était quelqu’un de simple, qui aimait les choses simples : les femmes et l’argent. Et ce pauvre petit semblait avoir ni l’un ni l’autre, ou alors sa femme était un laideron. C’était un peu le lot de tous ces gaillards qui se battaient pour la gloire, ou l’honneur ; de nobles causes pour de pauvres pieux. En étant à son compte, le mercenaire était sûr de pas risquer son cul pour des clopinettes. En plus de ça, il commençait à vieillir, et il comptait bien charbonner un an ou peut-être deux avant de s’offrir une petite maison au Labret où il coulerait sûrement de longs jours heureux à ne plus rien branler d’autre que lui-même.

Une attaque, pour sûr mon garçon, mais pas ici ! J’ai été embauché par le Ribadier, il avait une affaire avec ta Dame, et l’convoi a été attaqué. Une vraie putain d’boucherie. Mais on est quelques-uns à avoir survécu, on a fait fissa pour rejoindre Balazuc, mais on est bloqués là-bas. Faut vous organiser, on a b’soin de renfort. Y’a pas mal de blessés, et toute la putain de marchandise de ce putain de trou pourrit au milieu de ces putains de marais. On n’est pas assez d’bras pour faire revenir tout l’monde en seul morceau.
Germain interrompit son discours grandiloquent, pour se tourner vers un autre gaillard à sa dextre.
Va prévenir ta Dame Rosen, si on s’magne pas le troufignon, y’en a qui vont rester sur l’carreau c’est sûr. Z’auriez vu ça, une horde qu’ils étaient ! ».

Une horde. Il n’avait vu que deux ou trois créatures maudites, mais il y avait tellement peu de survivants qu’il avait dû en louper dans la précipitation. Il voulait bien sauver le cul de son employeur, mais pas au prix qu’il l’avait payé, lui et ses compagnons ; alors, ni une ni deux, il avait pris la poudre d’escampette, laissant les plus lents servir de dîner. Ils avaient au moins eut le mérite d’être utile. Il aurait tout le temps ce soir de se faire pardonner de ses mauvaises pensées. Pour l’instant il se réjouissait – peut-être trop -, d’être vivant. Il en venait à se demander pourquoi il avait accepté cette mission, et pourquoi il s’était laissé convaincre de suivre ce marchand pédant une fois celle-ci accomplie. Il aurait tout aussi bien pu faire route vers Marbrume, là où les monstres ne peuvent franchir les hautes murailles. Mais le bon Germain était trop stupide pour refuser, ou trop cupide. Maintenant, il faisait le pigeon entre un type qu’il ne connaissait pas et ce bourg maudit. Il n’y avait plus que ça pour expliquer comment Sombrebois pouvait patauger autant dans la chiasse depuis sa reprise.
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Gaël de Conques
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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyDim 16 Avr 2023 - 21:33
L’homme se débattit à peine, à la place il demanda fermement à ce que les miliciens le traitent avec plus de compassion, quand son regard se posa sur Gaël en lui posant une question, le jeune homme du vite chasser de son visage la surprise pour reprendre son sérieux.

«- Suffit. Par Rikni, laissez l’homme souffler.»

Pendant un instant, les hommes échangèrent des regards, ils n’étaient pas bien sûrs de la légitimité de Gaël à se prononcer sur ce genre de chose, mais bon, qui endossait la charge des ordres, endossait aussi la responsabilité, et il était toujours plus facile de s’en remettre à quelqu’un d’autre pour ces choses-là. Alors il ne resta plus que deux paires de mains pour maintenir le mercenaire en place, ou plutôt debout.

«- Une attaque, pour sûr mon garçon, mais pas ici ! J’ai été embauché par le Ribadier, il avait une affaire avec ta Dame, et l’convoi a été attaqué. Une vraie putain d’boucherie. Mais on est quelques-uns à avoir survécu, on a fait fissa pour rejoindre Balazuc, mais on est bloqués là-bas. Faut vous organiser, on a b’soin de renfort. Y’a pas mal de blessés, et toute la putain de marchandise de ce putain de trou pourrit au milieu de ces putains de marais. On n’est pas assez d’bras pour faire revenir tout l’monde en seul morceau.»

Ses premiers mots eurent pour effet d’apaiser un peu l'attroupement, soulagé par les retrouvailles avec leur propre sécurité, peu des gens présents eurent la compassion nécessaire pour s’inquiéter du reste. Pour eux, l’histoire s’arrêtait là, et l’on voyait déjà qu’ils mettaient bien moins de cœur à l’ouvrage.

«- Va prévenir ta Dame Rosen, si on s’magne pas le troufignon, y’en a qui vont rester sur l’carreau c’est sûr. Z’auriez vu ça, une horde qu’ils étaient ! »

L’homme prit à partie, ne se gêna pour se montrer récalcitrant, il était difficile de dire ce qui le dérangeait vraiment, qu’un mercenaire m’as-tu-vu lui donne des ordres, ou qu’il se retrouve à devoir aller courir jusqu’à l’autre bout du patelin pour parler avec la Baronne.

«- Je n’aimerai pas voir débarquer le coutilier et lui annoncer que personne n’a prit le temps d’aller avertir la Baronne.» Gronda Gaël, avant que l’homme ne se magne enfin le troufignon.

«- Donc… Y a pas d’attaque ?!» Gueula un des gardes à la porte, pour s’assurer que le danger n’était plus d’actualité.

Un autre lui répondit, et la nouvelle fit son chemin avec plus d’assurance, certains éclatèrent même de rire maintenant que l’atmosphère s’allégeait un peu. Gaël lui, n’avait pas oublié le reste de ce que lui avait annoncé le mercenaire, et pendant que ses collègues prenaient la chose à la légère, il les maudissait légèrement pour ne pas penser un peu plus à leurs camarades en danger.
Heureusement, il n’était pas le seul à anticiper la suite, et de ceux qui étaient restés près de lui et du messager, quelques-uns échangèrent avec lui des regards lourds de sens, jusqu’à ce que l’un d’eux les interpelle sur autre chose.

«- L’veut quoi le joli p’tit brin d’prêtresse ?» Demanda-t-il en indiquant la jeune femme avec un signe de tête.

Gaël tourna la tête, sans sortir de ses pensées, il fit un signe de main à Louisa pour l’inviter à approcher. Il ne savait pas très bien ce qu’elle faisait ici, mais les Trois ne l'avaient peut-être pas envoyé par hasard, après tout, elle pourrait probablement aider à soigner le mercenaire.

«- On parle de combien d’hommes debout, combien peuvent marcher ? Se battre ? Combien à porter ?»

D’ici là, que les supérieurs se ramènent, il était bon de commencer à avoir un meilleur aperçu de la situation.
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Louisa CourtepointePrêtresse
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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyLun 17 Avr 2023 - 20:46
La scène n’avait rien de réjouissante et les paroles du mercenaire rien de rassurantes. Aussi, lorsqu’une partie de l’attroupement sembla bêtement soulagée et se dispersa, Louisa resta derrière. L’homme faisait donc bien partie de l’escorte du marchand de poissons qui avait été envoyé avec d’autres à la recherche de P’tit Jean. L’avaient-ils retrouvé avant l’attaque? Et si oui… Par pitié non, qu’il ne fasse pas partie des victimes…

Gaël remarqua alors sa présence et l’invita à approcher, ce qu’elle fit sans se faire prier tandis que le milicien interrogeait le mercenaire plus avant. Un convoi de blessés était en route pour Sombrebois et une horde de fangeux se promenait à quelques encablures du bourg mais au vu de la poignée d’hommes qui étaient restés autour du messager, cela ne semblait pas inquiéter grand monde. Magnifique.

Se faisant une petite place au coude de Gaël, les yeux de la prêtresse scrutèrent le messager au pied duquel les gouttes de sang se répandaient. Là, à sa droite, un bandage poisseux et à moitié défait recouvrait une main dégoûtante.

L’homme avait bien l’air d’être ce qu’il prétendait et elle était entourée de miliciens. Elle lança donc un regard en coin à Gaël pour chercher son approbation mais dut s’y prendre à deux fois, ses yeux étant attirés par une étrange marque argentée dans le cou du milicien. Allons bon, ‘manquait plus que ça! Lui aussi?! Il aurait toutefois été incongru d’en parler, aussi la prêtresse remit-elle cette discussion à plus tard en serrant les dents. Mais que se passait-il donc dans ce bourg de malheur?

Lou’ était de moins en moins à l’aise dans ces rues, l’anxiété qui la terrorisait depuis le trajet ne refluant que dans de très rares moments. Et c’était loin d’être l’un de ces moments, alors qu’elle s’avançait vers le messager, les mains un peu tremblantes tendues devant elle en signe d’apaisement mais d’invitation également.

« Laissez-moi voir votre main… », fit-elle fermement quand même, sans pour autant prendre le membre blessé d’initiative.
« Et le criminel en fuite? A-t-il été attrapé? », demanda-t-elle dans la foulée. C’était pour cela que le Ribadier était ressorti après tout. Et pour cela qu’elle s’était jointe à l’attroupement pour commencer.
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Rosen de SombreboisBaronne
Rosen de Sombrebois



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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyJeu 20 Avr 2023 - 20:00


La fuite après la chasse
...




4 juin 1167
Sombrebois



Plus j’essaie de me débattre et plus je m’enfonce. J’ai de la tourbe jusqu’à la taille. Il est là, juste en face de moi. Je vois Athanase pleurer à ses pieds, dans un cercle de bougies. J’essaie de crier, mais aucun son ne sort de ma bouche. Bientôt, ma tête toute entière sera ensevelie.


J’ouvre les yeux dans un sursaut qui m’arrache une grimace de douleur. Il manquerait plus que je fasse encore sauter mes sutures… Au dehors, je peux apercevoir que l'après-midi touche à sa fin.

« Rosen... ? »

Pénélope est en face de moi. Il va vraiment falloir qu’on répare au plus vite cette putain de porte que je puisse à nouveau la fermer à clé…

« Quoi encore ? », m’exclamé-je fort peu aimablement.

Oui, je suis un peu sur les nerfs… Ça ne se voit pas ?

« Il y a un homme qui est revenu… un homme de ‘Ribadier’. Il dit que le convoi a été attaqué… il voudrait des renforts pour récupérer la marchandise et rapatrier les rares survivants. »



Je soupire lourdement en me prenant la tête.

« Je veux juste me reposer. Est-ce trop demander ?! J’ai. Besoin. De. Me. Reposer ! »


Une nouvelle toux m’arrache les poumons de longues secondes. C’est encore pire de jour en jour… J’en ai assez de tout ça ! Ces conneries, c’est rien que des conneries !

« Débrouillez-vous sans moi pour une fois ! demande à Jürgen de s’en occuper.
- Mais Rosen… Il ne peut pas prendre une telle décision à ta place… »

J’ai envie de hurler. Non, on ne me laissera jamais me reposer, et je ne sais absolument pas quoi faire. Tout ce que je fais est surveillé attentivement et le prochain faux pas sera fatal. Je le sais.

Envoyer des renforts… la belle affaire. Je ne sais pas ce qu’ils ont foutu ces débiles, mais ils n’ont pas été foutu d’arrêter un homme qui était pourtant encore dans le coin. Une vingtaine d’hommes… ils étaient pas censés se faire dégommer comme ça !

Qui envoyer ? Je n’ai que des miliciens, et chaque milicien compte ici. De plus, je ne peux pas me permettre d’envoyer des hommes qui ne sont pas les miens. Mes propres ‘hommes de mains’ j’en ai juste quatre, dont trois anciennes prostituée et un tavernier. Magnifique… je ne peux pas envoyer cette équipe là, c’est juste pas possible. A la rigueur, je pourrais plutôt…

J’ai envie de m’arracher les cheveux. Mais je n’ai pas des heures à réfléchir devant moi, il me faut prendre une décision rapidement. De plus, tout cela va encore me retomber sur le coin de la gueule.

Après tout, c’est moi qui ait envoyé ces hommes à la mort… n’est-ce pas ? Décidément, cela devient une fâcheuse manie. Ce serait bien le comble d’abandonner les survivants à leur sort, et encore plus mal venu quand l’on sait que de ma décision dépend également tout une cargaison de nourriture destinée à ma population affamée.

« Demande à Jürgen qu’il aille quérir quelques volontaires à la coutillière Chantebrume pour l’accompagner là-bas dès l’aube. »

Il ne sera pas nécessairement utile, mais mon intuition me dit que c’est mieux comme ça.

« Préviens Eve aussi. Elle pourra s’occuper des blessés pendant le retour. »

Je ne me vois pas envoyer Edwige là-bas. J’ai besoin de ma prêtresse ici, et Marie-Ange n’est plus là. Mais pour changer des bandages, donner quelques gorgées d’eau et détendre un peu les rescapés, m’est avis qu’elle s’en sortira très bien.

« Je laisse Jürgen s’occuper de tout ça et aller demander les renseignements nécessaires au rescapé. Qu’on me tienne au courant... »

Ça devrait bien se passer. Balazuc n’est pas si loin…

Pénélope hoche la tête avant de disparaître pour prévenir les deux intéressés. Je repars dans un longue quinte de toux insupportable. Pourquoi rien ne se passe jamais bien ?


***

Jürgen quitte donc le château pour se diriger vers l’entrée du bourg à la rencontre du messager afin de comprendre un peu mieux ce qu’il se passe pour pouvoir organiser le rapatriement.

« Salut mon gaillard ! lance-t-il gaiement. C’est bien toi le messager ? C’est ton jour de chance ; t’as gagné une bière. Viens me raconter tout ça à la taverne. La baronne me charge d’organiser le transport de tes compagnons et de la marchandise dès l’aube. » 



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Maître de JeuAdministrateur
Maître de Jeu



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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptySam 6 Mai 2023 - 18:03
L’agitation de son arrivée fracassante s’amenuisait déjà, et les badauds massés quelques secondes plus tôt s’en retournaient à leurs pénates, mi-soulagés mi-déçus. Il n’aurait su identifier avec justesse lequel des deux sentiments prévalaient sur l’autre ; d’un côté, les habitants du bourg étaient bien contents de ne pas voir poindre une énième catastrophe sur le bout du nez. De l’autre, ils n’en restaient pas moins humains, appréciant le drame. Fallait bien avouer qu’en matant les alentours, devait pas y avoir beaucoup d’animation dans ce p’tit bled pourrit au milieu de la bouillasse. Sombrebois n’avait guère plus le lustre d’antan. L’ancienne capitale baronniale n’était plus qu’un vestige, tenant debout avec des rafistolages souvent médiocres. Ce qui avait un jour été une grande ville florissante pour le duché n’était aujourd’hui qu’un amas glacial d’espoir et de misère. Il était déjà venu par ici, à la grande époque ! C’était encore le père de feu Hector le baron des lieux, dont la richesse reposait sur le commerce sylvestre principalement. C’était une chouette cité d’après son souvenir, et on y servait de la bonne bière – pas comme cette pisse venue du Labret. Foutre-Sérus, la Fange avait vraiment tout bousillé, même le contenu des chopes !

Puis les gens étaient moins chiants. Ou du moins, il ne se voyait pas confier des missions non rémunérées par Rikni-savait-qui, après avoir manqué de se faire croquer le cul par un démon des marais, et se faire assaillir de questions auxquelles il n’avait majoritairement aucune foutre idée de la réponse. Au moins, se dit-il, on le prenait au sérieux. Enfin restait à voir ce qu’allait en dire la donzelle du château, mais le minet semblait convaincu. Cela faisait son affaire ; il avait guère envie de passer des lustres à convaincre des gens qui n’allaient, de toute évidence, pas le croire. Germain n’était pas tellement un grand orateur. Il n’avait jamais eu besoin de la parlotte pour accomplir son travail proprement et dans les temps, sa lame ou sa plus mauvaise mine suffisait généralement. Néanmoins, il avait couru bride abattue pour se faire messager, alors il devait bien aligner quelques mots maintenant ; autrement il aurait pu aussi bien laisser reposer son séant à Balazuc, ou filer tout droit à Marbrume. Son commanditeur avait disparu et plus rien ne l’attachait réellement à ce foutu convoi. Mais l’autre chauve il l’avait attrapé et pris par les sentiments ; ou alors il était malin et avait profité de sa confusion pour abuser de sa gentillesse. Le Saint-con d’Anür lui pardonne d’être à moitié idiot pour se faire avoir dans de pareilles affaires. Vivement la retraite.

C’est alors qu’il l’a vit, petit pissenlit au milieu du purin, sainte parmi les saintes. Elle était belle comme un cœur la rouquine, et sa bure de prêtresse l’aurait poussé à se confesser autant de foi qu’elle l’exigeait. Ô certes, il avait bien une épouse qui devait l’attendre quelque part, et qu’il aimât de tout son cœur, mais l’esprit des hommes était ce qu’il était, et la bonne femme pouvait bien lui pardonner une incartade de plus. Enfin, si elle l’apprenait un jour parce que sa mère lui bassinait toujours quand il était gamin : « c’que tu sais pas mon p’tit Germain, peut pas t’faire de tort ! ». Une sage femme, sa daronne. Depuis il s’évertuer à ne jamais faire de tort à sa bru, jamais. Sauf la fois où elle l’avait surpris avec la Gilberte, mais ça ne comptait pas vraiment : elle était grosse comme une orange, sur le point de pondre son énième gosse dont il ignorait très probablement le nom. Il aurait bien l’temps de l’apprendre quand il aurait rendu les armes t’façon. L’avantage de la retraite, c’est qu’on a le temps pour ce genre de connerie.

« — Pas qu’je sache madame. Faut dire qu’on a pas trop eu l’temps de faire de la chasse à l’homme quand on avait toute cette merdaille de fangeux à nos trousses. C’était plus vraiment la priorité. Me semble quand même qu’le Ribadier avait fouillé une vieille bâtisse et l’bled de Piana, mais j’saurais pas vous dire ce qu’il en est. J’étais pas tellement dans la confidence des inspecteurs voyez.

Il avait insisté sur la dernière phrase avec une moue qu’on aurait juré contrariée, tendant la main docilement, prêt à lui confier chaque millimètre de son corps si elle souhaitait l’examiner. Mais l’expérience lui avait appris à ne pas trop en faire ; les femmes n’aimaient pas beaucoup les approches de front avant le dîner. Bref, cela étant, il avait été on-ne-peut-plus honnête avec ses interlocuteurs : la curieuse bande composée d’un marchand, du chauve sortit d’nulle part, et d’une coutillerie de l’intérieur n’avait pas jugé bon de partager leurs découvertes. Il avait déjà du mal à saisir pourquoi ils s’étaient vus confier une « affaire » au dehors, et comment ce groupe avait été formé. Tout cela lui semblait abominablement obscur et sans queue-ni-tête. Le Ribadier était assez riche pour payer comptant la rallonge de son service, et encore plus riche pour qu’il ne pose aucune question. Ce n’était pas son rôle, après tout. Mais maintenant qu’une jolie jeune femme venait le secourir et lui demander des nouvelles, il était furibond de ne pouvoir lui donner pleine satisfaction. Peut-être plus tard, dans la nuit ?

Pour ce qui est des hommes, cap’taine, y’en a bien un tiers qui est au choix : mangé, manchot, éborgné, éventré, sonné… J’ai vu un des charretiers devenu muet comme une carpe. C’était vraiment un drôle de bordel – ‘xcusez moi l’expression ma sœur. J’ai pas vraiment eu l’temps d’faire les comptes avant qu’le chauve m’attrape par l’colbac. J’sais même plus comment il s’appelle lui, mais p’têtre que vous l’connaissez ; il avait l’air assez important pour faire partit des inspecteurs. Il insista encore sur ce dernier mot, visiblement plus vexé de ne pas être de ceux-là qu’il n’imaginait.
On était d’jà pas beaucoup d’gaillards pour défendre le convoi. J’dirais qu’avec l’expérience, on était même en dessous d’ce qui m’semble être l’minimum requis. Alors maintenant qu’les plus courageux ont fini boulotés… L’point positif c’est qu’y a aussi moins d’marchandises et moins d’chariottes. Z’êtes habitué à l’extérieur mon gars ? Pt’être que vous saurez combien qu’il faut d’gardes pour combien d’passagers. Mais en tout cas, si on rapatrie les blessés par ici, va falloir des bras. Il regarda la jeune prêtresse s’affairer dans une grimace douloureuse. Il s’était vraiment pas arrangé la main. Et vous, ma sœur, vous z’auriez pas l’cœur assez solide pour v’nir faire les premiers soins ? Avec votre aide, y’en a qui pourraient marcher pt’être, puis il est grand temps qu’les Trois soient avec nous ».

Derrière son épaisse barbe rousse se dessinait une mine étrangement sérieuse. Il reprenait peu à peu son calme et ses esprits. Il n’était pas tout à fait apaisé, mais au moins, il était lucide sur la situation ; la plupart des gens qui avaient été embauchés pour le convoi ne voudraient plus s’aventurer dans les marais après ce qu’ils avaient vécu. Germain ne pouvait les en blâmer ; la première fois que ça lui était arrivé, il avait bien failli changer de métier. Il faudrait quelqu’un d’assez convainquant non pas pour qu’ils oublient, mais au moins pour qu’ils fassent confiance. Et la Foi, c’était le vraiment le dernier doudou de l’humanité.

Spoiler:
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Gaël de Conques
Gaël de Conques



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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyLun 8 Mai 2023 - 14:26
Il s'était fait grand à l'approche de la prêtresse, de quoi la rassurer et lui garantir sa protection. Le milicien observa ses gestes, admirant sa douceur avec une certaine envie.
Il en avait vu des soignants qui prenaient autant de précautions avec leurs patients qu'un buffle chez un marchand de poterie.

Louisa, elle, s'inquiétait vraiment pour les autres, elle avait cette tendresse qui se perdait chez les femmes de nos jours.
Sans un doute, il se disait qu'un jour, elle rendrait un homme très heureux et il espérait bien que ce mari en serait digne.
En tout cas il ne semblait pas être le seul à le penser, cela se laissait clairement voir dans le regard de ceux qui les entouraient. Un brin de jalousie se faisait voir sur le visage de ses collègues.

«— Pour ce qui est des hommes, cap’taine, y’en a bien un tiers qui est au choix : mangé, manchot, éborgné, éventré, sonné… J’ai vu un des charretiers devenu muet comme une carpe. C’était vraiment un drôle de bordel – ‘xcusez moi l’expression ma sœur. J’ai pas vraiment eu l’temps d’faire les comptes avant qu’le chauve m’attrape par l’colbac. J’sais même plus comment il s’appelle lui, mais p’têtre que vous l’connaissez ; il avait l’air assez important pour faire partit des inspecteurs. Il insista encore sur ce dernier mot, visiblement plus vexé de ne pas être de ceux-là qu’il n’imaginait.
On était d’jà pas beaucoup d’gaillards pour défendre le convoi. J’dirais qu’avec l’expérience, on était même en dessous d’ce qui m’semble être l’minimum requis. Alors maintenant qu’les plus courageux ont fini boulotés… L’point positif c’est qu’y a aussi moins d’marchandises et moins d’chariottes. Z’êtes habitué à l’extérieur mon gars ? Pt’être que vous saurez combien qu’il faut d’gardes pour combien d’passagers. Mais en tout cas, si on rapatrie les blessés par ici, va falloir des bras.»


«-Je vois...» Dit-il d'un ton grave, il baissa les yeux, la situation était bien pire que prévu.

Le bon croyant qu'il était se refusait d'y penser, mais peut être devraient-ils abandonner la mission.
L'homme d'arme qu'il était devenu, avait perdu de sa naïveté d'antan. Il commençait à comprendre que l'héroïsme était parfois l'ennemi du bien.
Pouvaient-ils se le permettre ?
De risquer à nouveau des vies pour ramener des gens déjà perdus ?
Auraient-ils assez de troupes pour partir et assez en contre partie pour garder la ville ?
Il se rappela à l'ordre, malgré le faux titre que l'on venait de lui discerner, ce n'était pas à lui de prendre la décision.

Pourtant pour le bien de ses camarades, il valait peut être mieux qu'il émette des doutes, mais plus tard, ce n'était pas le moment.

«-Et vous, ma sœur, vous z’auriez pas l’cœur assez solide pour v’nir faire les premiers soins ? Avec votre aide, y’en a qui pourraient marcher pt’être, puis il est grand temps qu’les Trois soient avec nous »

Il tourna son regard à nouveau en direction de la demoiselle.
Quelle horrible situation dans laquelle la mettre.

C'était déjà si dangereux pour les plus aguerris, alors pour une personne du temple, qui plus est une femme...

«-Ne nous pressons en rien.» Commença-t-il d'une voix assurée.

«-Rien n'est décidé pour le moment et nous devrions attendre les ordres. Il serait dommage de se précipiter pour qu'au final les secours envoyés aient besoin d'être secouru.»

Il inspira, prenant cette fois une voix plus douce, compréhensive, comme si naturellement il cherchait à rassurer son entourage.

«-Merci pour vos services mercenaire, j'imagine que vous avez accompli là, bien plus que ce que votre contrat exigeait de vous.
Si d'aventure vous vous sentez encore capable de vous joindre à nous, des bras en plus ne seront pas de trop.
J'ai bien peur que nous ne pourrons vous proposer une quelconque compensation pécuniaire.»


Par la suite, il posa sa main respectueusement sur l'épaule de Louisa pour la prendre à part un instant et sans vouloir la brusquer.

«- Un mot, je vous prie ?»

Il attendit de pouvoir continuer sans être entendu, malgré le peu de distance qu'il avait mit entre eux et les autres.

«-Ne vous sentez en rien obligée, prêtresse. J'ai vu votre cœur se montrer à la bonne place plus d'une fois déjà, et votre bravoure n'a rien à envier à celle des hommes.
Si nous devons partir, nous saurons les ramener à vos soins.
Ne faîtes pas vôtre un devoirs qui ne l'est pas, je sais de quoi je parle.»


Il soupira avant de se gratter les quelques poils qui repoussaient sur sa joue, puis un sourire un peu amusé, lui échappa.

«-Mais si vous êtes bien trop une tête de mule... Et bien... Vous pourrez compter sur ma protection.»

Il laissa à nouveau son regard retourner sur les autres, soulagé d'avoir dit ce qu'il pensait.
Mais par les dieux ! Que foutait donc ce fichu supérieur ?!
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Louisa CourtepointePrêtresse
Louisa Courtepointe



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MessageSujet: Re: La fuite après la chasse   La fuite après la chasse EmptyLun 8 Mai 2023 - 20:27
Louisa avait donc pris la main du mercenaire, faisant tomber le bandage souillé au sol pour observer la plaie tandis que l’homme répondait à sa question.
Puisqu’elle obtenait des réponses, certes incomplètes mais quand même, elle tenta même d’adoucir un peu son air sévère avant de chercher à nouveau Gaël du regard.
« Il faudra vérifier auprès des survivants s’ils savent quelque chose et si le marchand a trouvé quoi que ce soit à Piana… Le procès est pour bientôt. », suggéra-t-elle avant de revenir au membre blessé. Et pas qu’un peu d’ailleurs…Elle le retourna entre ses mains froides alors que le mercenaire faisait un rapport un peu plus circonstancié à Gaël, l’appelant ‘cap’taine’ au passage. Louisa lança alors un petit regard amusé en coin au milicien. Avait-il été promu pendant qu’elle avait les yeux tournés?

Attapant le rouleau de bandage qu’elle avait toujours dans une des nombreuses poches de ses robes depuis qu’un certain quelqu’un trouvait que c’était une bonne idée de se mettre la main au feu tout seul - non mais sérieusement! -, elle enveloppa la main blessée de son mieux. Ce serait loin d’être suffisant. La plaie aurait besoin de bien plus de soins. Elle venait de terminer et s’apprêtait à expliquer cela au mercenaire un peu brut de décoffrage quand celui-ci l’interrompit pour lui demander si elle ferait partie des renforts. Ahah, c’ était une blague, pas vrai?

« Moi?! », fut tout ce qu’elle parvint à dire d’une voix un peu aigue, juste avant que Gaël n’intervienne, à point nommé. Elle laissa donc la question disparaître dans les limbes et revint à la blessure du rouquin.
« La plaie est profonde. Elle doit être désinfectée et recousue. Passez donc au Temple sans trainer et demander Soeur Gudrun. Elle est bien plus habile que moi avec une aiguille. », conseilla-t-elle enfin.

Gaël l’alpagua alors d’une main sur l’épaule et la jeune prêtresse le suivit à l’écart, la surprise marquée sur ses traits.

Oh… C’était donc ça. Le vocabulaire utilisé était différent mais elle avait l’impression d’avoir entendu exactement le même discours la veille. Ne pas prendre de risques, hein? Qu’est-ce qui leur prenait à tous les deux, au juste? Ils s’étaient donné le mot ou quoi? Et puis, d’où leur venait cette soudaine manie de lui dire quoi faire?! Avait-elle l’air si fragile et si vulnérable pour que ces Messieurs la commandent de cette manière? Devait-elle rester à les attendre bien sagement pendant qu’ils allaient en découdre à l’extérieur? Et puis quoi encore?!

Au fur et à mesure de sa petite tirade mentale, ses yeux s’étaient rétrécis en deux fentes méfiantes. Sa petite voix lui fit toutefois remarquer que ce n’était pas vraiment après Gaël qu’elle en avait. En tout cas, pas que. C’était plutôt le Baron qui avait l’art de la mettre hors d’elle. Mais il n’était pas là. Gaël si. Elle essaya toutefois de mettre de l’eau dans son vin et répondit à sa dernière phrase d’une voix un peu tendue.
« Bien… Il semblerait que vous commenciez à me connaître un peu. Si je ne vous gêne pas trop, », le défi dégoulinait de chaque mot, « je vous accompagnerai. L’affrontement a eu l’air terrible, certains auront peut-être besoin de soins urgents et Soeur Gudrun dont je parlais plus tôt n’est pas en état de se déplacer. »

C’était de la pure provocation, elle se l’admettait bien volontiers. Dans le fond, elle tremblait déjà dans ses bottes à l’idée de quitter à nouveau une position fortifiée. C'était cette peur combinée à l'étrange expérience partagée avec le Baron qui l'avait poussée à ne pas s'insurger la veille quand il lui avait intimé de rester.
Alors qu’Anür la pardonne si un certain noble essayait de l’empêcher de se joindre aux renforts maintenant, tout comme le milicien d’ailleurs. Elle avait hérité de sa mère un certain don pour le spectacle et elle n’hésiterait pas à s’en servir en public…

Magnifique. Toute cette situation avait fini par lui mettre les nerfs en pelotes!

« Et les renforts qui sont venus à notre aide à notre arrivée? Sont-ils toujours dans les parages? », ajouta-t-elle, réellement curieuse en repensant soudainement à leur sauvetage providentiel. La garnison de Sombrebois n’avait effectivement pas l’air très fournie et ils avaient perdus nombre d’hommes pendant le trajet…
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