Nom : Songecreux

Prénom : Morgane

Age : 26 ans

Sexe : Femme

Situation : Veuve

Rang : Le jour, elle élève des lapins pour vendre leur fourrure, la nuit elle est sorcière ou enchanteresse

Lieu de vie : Les Faubourgs

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Carrière de la Sorcière

+1 CHA
+1 INT
+2 HAB

Compétences et objets choisis :

CHIROMANCIE
DIVINATION
CONNAISSANCE VÉGÉTALE
TANNAGE

Outre son domicile et les animaux qui y vivent, elle possède tout le nécessaire pour pratiquer la sorcellerie : un jeu de tarot et quelques runes pour la divination, un petit chaudron pour ses préparations et beaucoup de pots, boîtes ou petits sacs pour ses ingrédients, une serpette bien aiguisée pour la récolte des simples et un petit couteau.
Son petit atelier de tannage n’est pas très fourni en outils car elle ne travaille que des peaux de lapin, fines et fragiles, qui ne demandent pas plus qu’une brosse, un grattoir et un petit trépied pour le fumage.

Pour une sorcière, Morgane est plutôt jolie. Un air encore juvénile s’attarde sur son visage rond et lui donne l’air innocent. Un sourire paisible et un peu mystérieux lui éclaire souvent les traits, comme si elle savait quelque chose que tout le monde ignore, et malgré la fatigue qui parfois lui cerne les yeux, elle ne courbe ni les épaules ni le dos. De taille moyenne et plutôt svelte par la force des choses, elle a moins souffert de la famine que les habitants des bas quartiers en ville et profite désormais pleinement de la reconquête du Labret ainsi que des produits de l’été qui sont parvenus jusqu’au marché.
Morgane a toujours eu de longs cheveux d’un blond cendré très clair, cependant depuis la Fange de nombreux cheveux gris se mêlent aux autres. Elle les porte souvent attachés pour se dégager le visage mais achève toujours la journée avec plusieurs mèches folles qui s’échappent de ses tresses et chignons. Ses prunelles en revanche sont tout à fait grises.

Comme presque toutes les petites gens, la sorcière a les mains souvent sales, de la terre sous les ongles et parfois du sang lorsqu’il le faut, quelques feuilles dans les cheveux ou des traces de suie en bas de ses jupes. C’est qu’il faut s’occuper de la maison, des bêtes et de la cueillette, elle n’a pas le temps de se regarder dans une glace pour se repoudrer ! Ça ne lui donne pas une allure très distinguée, néanmoins elle porte plutôt bien ce petit air sauvage et brut. D’ailleurs, lorsqu’elle doit manipuler les cartes ou les runes, elle veille à se récurer les mains consciencieusement.
Habillée très simplement, Morgane porte des jupes longues et si possible de couleurs vives, qu’elle brode parfois même de quelques motifs de son invention, et choisi des chemises claires ou des blouses, avec ou sans manches lorsque le temps le permet. Une ceinture lui marque en permanence la taille et une escarcelle toujours bien garnie lui bat la hanche.

Morgane croit aux dieux, de ça il ne faut pas douter. Elle est convaincue qu’ils existent, qu’ils ont créé le monde ainsi que les hommes et qu’ils veillent sur chacun d’eux. Elle les respecte et les prie autant que n’importe quel autre habitant.
Le seul petit soucis, c’est qu’elle croit également en une forme de prière et de magie cachée que les Trois n’ont enseigné qu’à quelques initiés. À ses yeux le clergé se rend coupable de dissimuler à la population une partie des rites à accomplir et des pouvoirs que les dieux peuvent accorder, corrompant ainsi le lien qui devrait exister entre l’homme et le divin. Pire encore, à force de garder pour eux des secrets, ces prétendus hommes de foi les auraient oubliés et taxeraient à présent de sorcellerie quiconque entretiendrait ces pratiques ancestrales. Morgane sait qu’elle doit oeuvrer en secret et qu’il est vain d’essayer de convaincre les autres. Elle préserve donc l’enseignement que sa mère lui a transmit depuis toujours en espérant pouvoir le léguer à son tour à quelqu’un.

La jeune femme se considère comme quelqu’un de chanceux : elle a un toit et un travail qui lui rapportent de quoi manger, elle a aimé passionnément un homme qui lui a rendu son amour et elle entretient une relation privilégiée avec la nature et les forces invisibles. Pour tout cela elle est reconnaissante envers les Trois. D’une nature plutôt tranquille, elle donne souvent l’impression qu’aucune situation ne la surprend. Elle est encline à aider quiconque viendrait quérir ses dons et traite avec autant de considération un châtelain qu'un paysan, cependant elle n’est pas dénuée d’une bonne dose d’impulsivité et peut même se montrer un peu excessive à l'occasion.
Très attachée à ses pratiques de sorcellerie et au respect de la nature, elle aime vagabonder seule aux abords du marais ou le long de la côte pour se rappeler qu’elle doit toujours rester humble face aux forces indomptables de la terre et de la mer. Bien sûr elle n’est pas inconsciente au point de le faire de nuit alors qu’elle risque de rencontrer des fangeux ! Morgane considère d’ailleurs la Fange comme une chance nouvelle pour les hommes de renouer avec les Trois et avec la magie, puisqu’en désespoir de cause ils seront plus nombreux les croyants qui viendront chercher réconfort et conseils auprès des sorcières.

— Aah, c’est la Morgane qui vous intéresse ? Ben moi j’peux vous dire une chose, l’était drôlement amoureuse la piote, ça c’est sûr. Drôlement amoureuse. Lui reste même pas un gosse aujourd’hui, l’est toute seule dans sa ferme, c’pas triste ça ? J’vous jure, quelle époque de malheur on vit, hein. Allez-y voir par vous-même, z’avez qu’à descendre la route, c’est la grande bâtisse avec un banc sous un arbre mort, pouvez pas vous tromper.

La matronne adressa un signe de la main au disciple du temple qui était venu lui poser des questions et reprit le balayage minutieux du pas de sa porte. Les Faubourgs étaient devenus une zone presque aussi dangereuse que les marais eux-même, mais les quelques courageux - ou malheureux - qui vivaient là semblaient s’accrocher à la vie avec plus d’ardeur encore. Chacun profitait en journée du plus de lumière possible pour travailler et à la tombée de la nuit il ne restait plus un chat dans les rues, la vie cédant sa place à la Fange. Le jeune disciple qui osait s’aventurer si loin des murs protecteurs était parti très tôt pour pouvoir s’assurer de rentrer bien avant le crépuscule et malgré tout, sa mission le faisait frémir.
Un fidèle plutôt véhément était venu trouver un prêtre au temple pour se plaindre des agissements d’une sorcière, une femme maléfique qui tourmentait les honnêtes croyants des Faubourgs. Il avait haussé la voix tant et si bien que le prêtre avait fini par lui accorder la faveur d’envoyer un novice pour enquêter. Il semblait convaincu que c’était une perte de temps, mais pour le jeune homme à qui incomba la tâche de faire le voyage il s’agissait d’une épreuve doublement dangereuse qui le mettait très mal à l’aise.

D’un pas raide il descendit la ruelle boueuse qu’on lui avait indiqué, glanant au passage d’autres informations. On la connaissait mieux pour ses malheurs que pour ses soi-disant pouvoirs semblait-il, pourtant quelques détails firent grimacer le garçon.

« Oui oui, c’est la ferme avec l’arbre mort devant. C’est une drôle d’histoire d’ailleurs : il parait qu’il s’est desséché en quelques jours après le décès de son mari. On raconte que c’est son chagrin qui a tué l’arbre. »

« Mh, j’en sais trop rien, c’est une dame comme il faut je suppose… M’enfin c’est quand même bizarre qu’elle soit pas remariée, vous trouvez pas ? J’sais bien que les temps sont troublés, mais c’est pas très correct si vous voulez mon avis. »

« Ben en plus, mon frère il dit qu’il a entendu chanter chez elle pendant la tempête. Pis chaque fois qu’il y a tempête, ben ça chante chez elle. Même que, même que ma maman elle dit que c’est sa faute si on a des tempêtes parce qu’elle les attire. Mais moi j’l’aime bien. »

Lorsqu’il parvint à la fameuse ferme, le disciple constata qu’effectivement un grand arbre noir étendait ses branches nues au-dessus d’un petit banc que l’hiver avait salit. Plus personne ne s’asseyait dessus depuis longtemps visiblement. La solide maison qui se trouvait à côté en revanche semblait tout à fait habitée et une fumerolle blanche s’échappait de la cheminée. Un demi tonneau retourné où poussaient diverses plantes se trouvait à côté de la porte, juste sous la fenêtre. Curieux, le jeune homme jeta un oeil à l’intérieur mais ne perçut aucun mouvement. Une brise marine se leva alors, apportant avec elle le lointain bruit de la mer. Le village où vivait cette supposée sorcière se trouvait bien loin des portes de Marbrume et bien proche de la mer. Ici l’air sentait le sel et non la vase du marais. Une voix héla alors le disciple.

— Par ici jeune homme, approchez.

Honteux de s’être fait surprendre à épier par une fenêtre, le garçon avança prudemment vers le flanc droite de la maison et découvrit un espace dégagé qui faisait office de cour. Au fond se trouvait un enclos entouré d’une palissade sans jours et un peu plus à sa droite, un atelier au toit de chaume. Puis, devant ledit atelier, celle qu’il était venu rencontrer.
Elle lui présentait son profil gauche, les mains occupées sur la dépouille d’un lapin qu’elle avait attaché par les pattes arrières, tête en bas. La bête avait été éventrée et ses tripes reposaient désormais dans une bassine de métal posée sur un tabouret juste en-dessous de lui, une vision qui fit froncer le nez à l’apprentis clerc. D’un geste net et rapide, la jeune femme entailla la peau des cuisses du rongeur et tira sèchement dessus, l’arrachant dans un étrange bruit presque semblable à du tissu qui se déchire. La fourrure se retourna pour dévoiler les chairs à vifs de la carcasse et en un rien de temps, le lapin fut déshabillé des pattes jusqu’aux oreilles. La peau fur plongée dans un grand seau au sol.

— Vous arrivez pile à l’heure, dites-moi. C’était le dernier, lui lança la dépeceuse avec un sourire.

Ses mains étaient fines mais couvertes de sang séché ce qui lui donnait un air redoutable malgré la candeur aimable de son visage. Elle n’avait pas l’air étonnée du tout de voir arriver un novice du temple, elle paraissait l’attendre, au contraire. Déstabilisé par l’assurance autant que par l’apparence de cette sorcière, le jeune homme prit sans rechigner le seau qu’elle lui tendait et dans lequel baignaient quatre ou cinq peaux fraîchement découpées dans ce qui lui semblait être simplement de l’eau. La maîtresse des lieux, quant à elle, prit le lapin suspendu et se dirigea à grandes enjambées vers sa maison, l’invitant à la suivre.

— Venez vous reposer, c’est une sacrée marche depuis la ville. Il y a de l’eau en train de chauffer près du feu, j’espère que vous appréciez une tisane de ma confection, dit-elle en déposant sur une table le lapin avant de plonger les bras jusqu’au coude dans un bac d’eau.

Après quelques rapides ablutions, elle délesta le novice de son fardeau et lui présenta une chaise. Tout en s’affairant autour de son âtre pour prélever deux tasses d’eau chaude et y verser quelques herbes sèches, elle enjoignit son invité à exposer les raisons de sa visite. Rassuré de constater que cette étrange femme ne savait pas tout, le garçon prit une inspiration et annonça sans détour qu’il était envoyé par le temple car des troubles avaient été signalés. Clairement amusée par la tournure de phrase, la dénommée Morgane s’assit face à lui après avoir posé les tasses devant eux et croisa les mains, un sourire mutin sur les lèvres. Elle ne ressemblait en rien à l’idée que le novice c’était fait d’une sorcière, pourtant il devait reconnaître qu’elle savait s’auréoler d’une impression étrange qui n’allait pas du tout avec le simple métier de pelletière.

— On m’a dit que vous viviez seule depuis la mort de votre mari. Vous n’avez pas cherché à vous remarier ? Demanda-t-il avec autant d’assurance qu’il le pouvait.

L’expression de la sorcière se troubla, comme une onde à la surface lisse d’un étang et son sourire se fit plus triste.

— Non, je ne peux pas m’y résoudre. La mer m’a pris l’homme que j’aimais mais elle n’a pas emporté mon amour en même temps que lui. C’est ainsi.

— Mais cela fait déjà longtemps, d’après les autres habitants. Et vous n’avez plus vos parents pour vivre avec vous. Ce n’est pas convenable qu’une femme reste seule !

— Ce ne sont que trois années. Et je ne peux pas abandonner l’élevage ni l’atelier de ma famille. C’est tout ce qu’il me reste. Tant qu’il me reste des acheteurs pour mes fourrures et mes lapins, je n’ai aucune raison de partir. En ville les gens s’entassent et meurent de faim, vous ne suggérez pas que j’aille rejoindre leurs rangs, pas vrai ?

Le jeune disciple écarquilla les yeux et se défendit d’un tel discours, assurant qu’il était bon de travailler à l’activité de la ville et qu’un travail honnête était la première des vertues à entretenir. Il enchaîna avec d’autres questions, toutes plus personnelles les unes que les autres. Sans faillir, Morgane répondit.
Elle n’avait plus de parents car les siens étaient morts un peu avant la Fange, emportés par une fièvre qui les avait trop affaiblis et par l’âge. Elle n’avait plus d’époux car une furieuse tempête avait avalé son navire, ne restituant même pas son corps pour permettre de l’enterrer. Elle n’avait pas d’enfants car toutes ses grosses s’étaient terminées en fausses couches. Oui, l’arbre était mort après que Tristan ait disparu. Non, elle ne pratiquait aucune forme de magie corruptrice et n’attirait pas les tempêtes. Bien sûr, elle priait et révérait les Trois tous les jours, poussant parfois jusqu’à se rendre en ville. Et effectivement, il était troublant et bien dommage qu’un homme se soit plaint d’elle.

— Je réfute cette accusation de sorcellerie. N’y a-t-il aucune affaire plus pressante à traiter par les temps qui courent pour que le temple dépêche l’un de ses jeunes aspirants jusqu’ici sur la base d’une idiote accusation ? finit-elle par demander avec douceur.

— Nous devons répondre à tous les appels à l’aide pour sauver les âmes des égarés et des apeurés. Je comprends que ça ne soit pas agréable d’être à votre place, mais puisque vous avez répondu sincèrement à toutes mes questions, je pense que nous en resterons là.

Le jeune homme se leva pour la remercier de son hospitalité. Malgré son interrogatoire, il n’avait pas eu l’impression d’agacer particulièrement son hôte et ses propres craintes s’étaient apaisées. Il allait passer le seuil de la maison lorsqu’une dernière question lui vint aux lèvres, plus motivée par une curiosité décomplexée que par un doute.

— Des enfants disent vous avoir entendu chanter un jour de tempête. Ne chantez-vous que lorsqu’il vente et pleut ?

Morgane se leva à son tour pour s’approcher, les mains jointes devant elle sur les plis de sa jupe. Son regard se fit plus pénétrant, faisant courir un frisson le long de la colonne vertébrale de son interlocuteur qui s’en voulu sur l’instant d’avoir demandé. D’une voix plus basse, elle demanda :

— Il n’y a que l’orage qui puisse convenir à cette chanson-là. Alors je ne la chante que par temps d’orage.

— Et vous jurez que ce n’est pas un maléfice, n’est-ce pas ?

— Faut-il que je la chante pour être lavée de tout soupçon ?

Le jeune homme se tourna tout à fait vers elle et hocha la tête, ragaillardi à l’idée que le verdict soit tout à coup entre ses mains. S’il avait déjà le pouvoir d’obliger une personne à dire ou faire ce qu’il voulait sous prétexte de s’innocenter, qu’est-ce que ce serait lorsqu’il serait prêtre ? Une bouffée d’orgueil lui fit monter un sourire un peu suffisant aux lèvres. Face à lui, la prétendue sorcière ne fronça même pas les sourcils et conserva tout son calme même si son sourire à elle avait disparu. Un fredonnement fut la première chose qu’entendit le novice et il ne reconnut pas la mélodie. Elle lui semblait plutôt triste et il en fut de même pour les paroles.



Dans les embruns cruels et glacés
Loin de mes bras tu fus emporté,
Entends ma voix portée par les flots,
Je t’ai aimé bien trop.

Sur les vagues, au fond des abysses,
Tu as emporté mon cœur jadis,
Cent ans j’attendrai s’il le faut,
Je t’ai aimé bien trop.

Viens mon amour au sommeil profond
Reviens-moi que nous nous enlacions,
Se noient nos rêves sans aucune pitié
C’est le prix pour t’aimer

Chante-moi encore cette vieille chanson,
Hurlons, tempête, et ensemble pleurons,
De mon âme tu as toujours la clé,
Elle aussi a sombré.

Sauvage et fier, rien ne te retient
Ni fers aux pieds ni chaînes à tes mains,
Mais sous la mer tu demeureras
Causant mon désarroi.

Dans les embruns cruels et glacés
Loin de mes bras tu fus emporté,
Entends ma voix portée par les flots,
Nous nous aimions bien trop.

Le silence sembla peser bien lourd après cette complainte et le garçon hésita un moment avant de se décider à saluer rapidement et prendre congé avec tout autant d’empressement. Il se sentait aussi gêné d’apprendre le sens de cette chanson que troublé par la fascination qui l’avait étreint face à la douleur vive de cette femme. Malgré l’innocence de ces mots, il ne parvint pas à se défaire de l’impression que cette incantation pouvait bel et bien enjoindre l’âme d’un noyé à se lever des eaux, apportant avec lui la tempête qui jadis l’avait fauché. Son rapport n’en fit jamais mention et jamais il ne revint poser de questions à la sorcière, la laissant survivre du mieux qu’elle pouvait et profiter de la reconquête du Labret pour, comme les autres paysans, mettre la tête hors de l’eau.

Chanson (très) librement inspirée des paroles de Fialeja

◈ Mai 1166 - Invasion du Goulot

N'ayant pas pu participer aux festivités à cause des travaux à la ferme, Morgane a échappé au massacre. Vivant dans les Faubourgs près de la mer, à l'autre bout de Marbrume, elle n'est pas inquiétée par des possibles apparitions de fangeux venus de Marbrume, en revanche elle a déjà fait plusieurs fois les frais de visites de miliciens. Jamais formellement accusée ou condamnée, elle s'est cependant mise à dissimuler ses cartes et ses runes ainsi qu'à ranger avec plus de soin sa cave pour éviter les ennuis en cas de fouille chez elle. Elle sent la tension monter et se doute que des habitants ne voyant pas sa présence d'un bon oeil ne perdront pas l'occasion de l'accuser de cacher des mordus ou d'être de mêche avec les hérétiques.
Ses visites en ville sont un peu moins fréquente et elle tente de trouver des accords commerciaux avec des gens au Labret pour dépendre moins de Marbrume où la milice est un peu trop zélée à son goût. Elle n'hésite cependant pas à rendre service même aux exilés dont la ville ne veut pas, bien qu'elle ne puisse pas leur donner un abri pendant longtemps.

◈ Septembre 1166 - Les Naufragés

L'arrivée de nouveaux venus à Marbrume l'inquiète. Bien qu'elle se réjouisse de voir qu'un peu d'humanité est parvenue à survivre ailleurs, elle se méfie beaucoup de la façon de penser des étrangers. Comme tout le monde, elle a entendu parler de l'esclavagisme pratiqué à bord du navire échoué et des croyances de ces arrivants à propos d'un quatrième dieu. Et tout cela ne la rassure en rien : étant une femme seule à l'extrémité des Faubourgs et à la réputation sulfureuse, elle se doute qu'elle serait une cible parfaite pour un peu plus de méfiance de la part des marbrumiens déjà plus que tendus, et ne voudrait pas avoir affaire avec les pratiques déviantes des nouveaux arrivants.
Sans se montrer ouvertement hostile, elle ne peut réprimer une méfiance presque farouche envers ces nouveaux venus et ferait volontiers des entorses à ses principes si l'un d'eux venait chercher son aide. Inutile de se rendre plus suspecte qu'elle ne l'est déjà.

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