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 Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna]

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Abel le BarbierChirurgien-Barbier
Abel le Barbier



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MessageSujet: Re: Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna]   Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna] - Page 2 EmptySam 26 Mar 2016 - 23:15
Abel s’était intéressé à ses invités en attendant que le bouillon au pavot soit prêt. Ces quelques minutes lui avaient suffi pour en apprendre davantage sur le tempérament de ses invités, et les relations qu’ils entretenaient. Ainsi, à vue de nez, le barbier estimait que le dénommé Malachite avait tout du fauteur de trouble, instable et de fait dangereux : après son moment d’emportement dans le petit salon, il était à présent sage comme une image, et ne pipait plus mot. Tranquillement assis à table, il s’appliquait à décomposer le pain en menues portions afin que sa fille puisse les ingérer sans difficulté. Un tel spectacle avait de quoi laisser perplexe, dans la mesure où le va-nu-pieds semblait capable de passer aisément d’un état d’esprit à un autre, d’un comportement violent à une humeur assagie. De fait, le jeune homme, tout apaisé qu’il puisse être à présent, n’en paraissait que plus dangereux aux yeux d’Abel : en effet, si cet individu était capable d’un tel revirement dans un sens, il était également possible de susciter un subit courroux sans l’avoir anticipé. Face à une personne irascible, tout l’enjeu était donc de ne pas déclencher une soudaine crise de rage, Abel le savait bien. En ce qui concernait le jeune Malachite, le barbier avait cru saisir que prôner la modération dans le cadre de ses mœurs sexuelles pouvait s’avérer un terrain plus que glissant. En revanche, il semblait sur le point de fondre en larmes dès qu’il s’agissait de trouver de l’aide pour sa petite fille, ce qui avait de quoi attendrir. Bien sûr, Abel avait assisté à bien trop d’horreurs et de misère au cours de son existence pour être réellement capable d’empathie, mais tout du moins pouvait-il compatir à la situation du garnement. L’observer ainsi, prenant soin de sa progéniture, confirmait au barbier qu’il se souciait réellement de l’état de l’enfant : cette intention était suffisamment pure pour justifier une aide volontaire. Evidemment, même si la situation avait été toute autre, Abel aurait tout de même aidé son prochain, fidèle à sa morale altruiste ; néanmoins, le jeune Malachite valait plus qu’il n’y paraissait au premier regard, il en était maintenant persuadé. Il lui manquait simplement … une éducation.

Quant à la petite Luna, Abel ne savait trop que penser. Il était maintenant sûr d’avoir cerné son tempérament, très timide mais soucieuse de bien faire. Elle s’était installée lorsqu’elle y avait été invitée, et n’avait manqué aucune occasion de s’incliner révérencieusement depuis son arrivée. On aurait pu dire qu’elle compensait son rustre de compagnon, qui ne semblait pas venir d’un milieu où la politesse était de mise. Non, en effet, mais comment s’en étonner : l’une était d’origine noble, l’autre plus que certainement issu de la boue des rues des Faubourgs. Il y avait un monde de différence entre leurs éducations respectives, et pourtant, les invités du barbier semblaient partager un lien. Quel était-il, cela, Abel n’aurait su le deviner, mais il s’interrogeait encore quant à la raison pour laquelle une fille de la noblesse avait mené chez lui ce loqueteux qu’elle ne connaissait pas. Des deux personnages, elle était bien celle qui intriguait le plus le vieux barbier.

Emergeant de ses pensées, Abel acheva sa besogne, versant d’abord le bouillon au pavot dans un bol en bois, de facture simple mais fonctionnelle, qu’il tendit à Malachite, faisant signe que le breuvage était destiné à sa progéniture. Puis, laissant le jeune père s’occuper de faire avaler la décoction à l’enfant épuisée, le praticien s’en fut servir le rafraîchissement demandé par Luna. Enfin, Abel servit une portion raisonnable d’eau-de-vie de vin, de « fine », comme on l’appelait, à Malachite et à lui-même, avant de ranger la boisson hors de vue du va-nu-pieds, estimant plus sûr de ne pas le laisser être tenté par l’alcool. Les gobelets de bois étaient dénués de toute décoration, le barbier préférant leur caractère fonctionnel à un faste superflu. Levant lentement son verre en direction de Malachite, le chirurgien chercha le regard du malandrin, cherchant à lui signifier silencieusement que ses intentions étaient amicales. Tout en prenant ces précautions contre d’éventuelles sautes d’humeur de son patient, le praticien surveillait du coin de l’œil les réactions de la jeune Luna, qui s’était adressé à son compagnon quelques instants plus tôt, le questionnant quant à ses douleurs de jambes. Soucieux du bien-être du jeune homme, soupçonnant que son ego surdimensionné ne se traduise en un mutisme obstiné de la part du va-nu-pieds, Abel prit donc la parole, s’éclaircissant la voix avant de déclarer d’un ton calme :


« L’inquiétude de dame Luna est peut-être fondée. Il n’est jamais bon de laisser dormir un mal, surtout lorsque l’on a une vie aventureuse en extérieur.

S’en remettre à Serus pour vous garder jeune et fringant ne vous préservera pas totalement des maux de ce monde, car les dieux nous envoient aussi des épreuves. Il est important de se soigner de son mieux.

Votre fille s’endormira sitôt son breuvage englouti. Mettez votre fierté de côté, si vous en êtes capable, et expliquez-moi votre situation. »
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MalachiteMiséreux
Malachite



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MessageSujet: Re: Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna]   Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna] - Page 2 EmptyVen 8 Avr 2016 - 15:33
J'aimerais bien faire sentir dans mon regard tout le mépris que je porte à l'idée de me faire examiner le pied, mais j'ai besoin d'au moins deux yeux valides pour surveiller que le bébé se noie pas tout seul dans le bouillon à l'opium. Il faut au moins ça. Regarde la souillon, elle boit comme si on lui avait jamais donné de soupe de sa vie. Et juste après les gros morceaux de pain qu'elle s'est enfilé ! On croirait pas qu'il y autant de place dans une si petite fille. Ni que c'est si costaud. Elle m'arrache pratiquement la vaisselle des mains pour la porter plus vite à sa bouche. Si j'la laissais faire, p'tète qu'elle arriverait à gérer le poids du bol toute seule. Ca grandit si vite ces petites bêtes.

Je laisse quand même un silence avant de parler de mes jambes, ma situation ou j'sais pas quoi. J'suis un peu emmerdé quand même. J'étais venu pour le bébé moi. Y a pas d'urgence vitale sur mon cas. J'dis pas que je refuse en toute occasion la charité, mais là... bah il s'agit de me faire tripoter par un guérisseur. En plus j'ai la marque sur le bras. C'est gênant ça quand même. J'ai cru comprendre que quand on va voir un toubib, y a toujours un moment où on s'fait tripoter. Sans exagération évidemment, mais il serait pas inconcevable qu'on me demande au moins de relever mes manches pour faire une saignée ou j'sais pas quoi. Je regarde tour à tour Luna et Abel, en arborant une expression qu'on me voit pas souvent : je réfléchis.

- Beeeen... j'suis chasseur à Traquemont, alors ça fait loin pour venir, et mes bottes elles m'ont lâché. J'dois passer en prendre d'autres demain chez le cousin d'un copain qui en a en rab', ça va s'arranger. Mais j'savais pas que vous aviez remarqué que je douillais des pieds m'dame. J'ose pas appeler Luna "Luna" devant le guérisseur. En tout cas c'est pas grave ça va passer tout seul.

Je soulève deux secondes le bas de mon futal pour montrer mes pieds histoire de prouver que j'suis pas en train de pourrir de partout non plus. Mais j'les montre seulement au guérisseur. Faut pas choquer les filles avec des visions pareilles. Ils sont surtout sales, et bien rustiques. Ca c'est du panard qui a grandi en plein air, qui a pas rencontré un savon depuis un moment. Y a un peu de sang dessus, mais il pourrait aussi bien dater d'avant hier vu l'état. Et pourtant y a quelques heures encore je me payais le luxe de porter des chaussettes. J'aurais jamais dû écouter l'idée à la con d'Anne, de me clochardiser exprès et tout. C'était vraiment une idée de merde. Au naturel ça aurait déjà fait largement le travail. Et j'aurais pas été obligé de montrer mes cons de pied.

- J'suis tombé d'un toit y a un an, c'est pour ça qu'il y a en a un qui est bizarre.

Je lance un regard méfiant au guérisseur, si jamais il faisait mine de sauter sur un marteau et un burin pour me remettre les orteils en place. Y a le pied droit qui dit un peu merde à l'autre avec sa forme. Ca part un peu en biais au milieu, et il a nettement perdu en souplesse. Je compense, j'y pense pas trop. C'est comme le fait d'avoir un doigt en moins, j'm'y suis fait. Il est plus là, c'est tout, y a rien à faire.

- Mais j'suis venu pour la petite. Elle pleure tout le temps, même quand elle vient de manger sa mère elle m'a dit. Elle est pas malade ?
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Luna MontoyaChâtelaine
Luna Montoya



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MessageSujet: Re: Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna]   Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna] - Page 2 EmptyDim 17 Avr 2016 - 15:47
Elle fit semblant de ne guère noter que de "Luna", messire Malachite était repassé au "madame" comme si il souhaitait oublier leur discussion et rétablir entre eux un semblant d'écart.
A présent que sa colère avait disparu pour être remplacée par quelques sentiments qu'elle n'aurait pu nommer tellement ils lui apparaissaient complexes et qu'il était au chaud, l'homme prenait un visage incongru, bien peu ressemblant à celui qu'elle lui avait découvert dans la rue. Peut-être pour ne pas la mettre mal à l'aise ? Il se montrait aussi étrangement poli en se détournant un peu pour qu'elle ne perçoive pas davantage les blessures qui ornaient ses pieds. Mais par là, sans doute sans le vouloir, il lui offrait un angle de vue intéressant sur les hématomes qui couraient sur son faciès.

Ses doigts se crispèrent sur ses genoux furtivement. Pauvre homme. La vie ne devait pas lui faire bien souvent des cadeaux. Entre visiblement ses cours de funambulisme ratés sur un toit, sa braillarde et sa dame qui ne se portaient pas mieux l'une que l'autre - bien que pour la seconde, cela pouvait s'entendre. -, les fangeux, la famine, son travail et les emmerdes qui devaient lui arriver parce qu'il ressemblait davantage à un jeune homme crasseux qu'à un adulte fort et viril, messire Malachite devait avoir un emploi du temps digne d'un duc malchanceux.
Elle avait beau être naïve, elle savait bien qu'il ne faisait pas bon d'être même légèrement chétif quelque soit la classe sociale que l'on représentait. Outre que l'on n'était trop peu pris au sérieux - preuves en étaient si il le fallait, les poupées qui s'accumulaient dans sa chambre à elle. -, il semblait que posséder une fragilité visible offrait à autrui le droit de vous donner parfois des ordres. Et à la victime d'alors, transformée en servante, uniquement le devoir d'obéir sous peine de recevoir moult injonctions paternalistes. Vu comme il s'était régalé et en avait profité pour faire faire bonne pitance à sa fille, combien de fois avait-on refusé de le nourrir juste parce qu'il paraissait moins imposant qu'un autre ?
Oh, qu'il devait être bien plus fort que bien du monde pour vivre toujours et ne pas s'effondrer dans un coin. Poussé par un honneur peut-être que lui seul pouvait définir exactement, il gardait la tête haute, comme en ce moment où il tentait de ramener l'attention générale sur son bébé.

Elle se mordilla la lèvre inférieure, détourna son regard pour laisser à patient et docteur un temps soit peu d'intimité. A présent que sa mission était terminée et qu'elle avait invité le barbier, indirectement, à s'occuper du père autant que de l'enfant, elle ne savait plus trop quelle tâche effectuer. Peut-être rassurer le mendiant qui ne savait guère comment accepter que l'on prenne soin de lui aussi ? Oui, cela elle pouvait le faire. Aussi s'entendit-elle prendre la parole doucereusement et lentement encore en mirant à nouveau Malachite.

" Messire Abel a dit que... Que votre fille n'allait pas tarder à fermer les yeux, messire. "

Elle jeta un coup d'oeil au soigneur, dès fois qu'il désirait la contredire, avant de poursuivre pour leur protégé commun :

" Je sais que vous ne souhaitez guère de soins. Mais si ce n'est pour vous, acceptez le pour l'enfant. Je vous en conjure, elle... aura sans doute besoin de vous en bonne santé à son réveil. "

Surtout avec sa mère indisposée, même si elle n'osa l'énoncer. C'était sinon du pur chantage affectif, elle en avait bien conscience : elle comptait beaucoup sur la tendresse du paternel pour le faire fléchir et se laisser ausculter par Abel sans ronchonner et sans gêne. Chose improbable, soit, puisque depuis le début de leur entretien peu fameux en trio, il n'avait de cesse de se comporter comme si il était un rien trop peu important pour qu'on s'occupe de lui et cela n'allait sans doute pas changer de sitôt.

Elle lissa à nouveau un pli invisible sur ses jupes, puis s'adressa au docteur un peu trop rapidement, cherchant peut-être à faire oublier déjà ses précédents dires qui la rendaient en partie honteuse :

" Puis-je me rendre sinon utile, messire ? De... D'une quelconque manière ? "

A rester immobile là, elle allait véritablement finir par s'endormir elle aussi, tout comme l'enfant que Malachite tenait, et ce tant la chaleur du feu lui faisait du bien. Aussi entendait-elle faire une entorse à sa discrétion quitte à se faire mettre dehors, si le médecin songeait que c'était là la meilleure occupation qu'elle pouvait avoir à présent.
Dans tous les cas, elle savait la petite famille entre de bonnes mains. Sans doute aucun ou presque.
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Abel le BarbierChirurgien-Barbier
Abel le Barbier



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MessageSujet: Re: Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna]   Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna] - Page 2 EmptyMer 20 Juil 2016 - 13:07
Après quelques instants de réflexion, Abel fut enfin en mesure de comprendre une part de ce sentiment de gêne qu’il ressentait depuis le début de la conversation. L’immaturité et la manifeste instabilité du jeune homme qui lui faisait face n’étaient certes pas sans impact sur le malaise ambiant, mais depuis plusieurs minutes c’était une nouvelle idée qui venait de traverser l’esprit du barbier. Peut-être que la raison pour laquelle il avait tant de mal à contrôler le cours de cette entrevue relevait tout simplement du fait que l’un des deux visiteurs ne désirait pas coopérer. Le praticien avait déjà fait la rencontre de tels individus, mais ceux-ci tendaient à se révéler plus rares : le plus souvent, les patients coopéraient pleinement lorsqu’il s’agissait de soigner leurs divers maux. Chez le bas peuple, lesdits maux pouvaient se révéler tantôt gravissimes, tantôt bénins, le manque d’hygiène et d’éducation créant parfois des situations tantôt amusantes, tantôt dramatiques. Le manque général d’hygiène était une vérité malheureusement très courante à Marbrume, comme l’avait maintes fois rappelé Abel, qui déplorait que ses patients, pauvres ou fortunés, mais tous bien ignorants, demeurent trop souvent sourds à ses conseils.

Situation singulière donc, que celle de notre ami barbier, sollicité pour examiner le membre meurtri d’un va-nu-pieds peu coopératif. Abel fit doucement tourner son gobelet entre ses longs doigts, avant de se rendre compte qu’il ne restait plus une goutte d’eau de vie dans le contenant en bois. Un soupçon de déception assombrit le visage du chirurgien lorsqu’il comprit que son alibi pour garder le silence n’était plus, et qu’il lui faudrait bientôt reprendre la parole. Reportant son attention sur le pied de l’imprudent jeune homme, le praticien tâcha de se concentrer, afin d’effectuer un diagnostic précis. Mais ce qu’Abel pouvait voir de l’orteil déformé, enfoui sous une épaisse couche de crasse, ne laissait guère de place à un quelconque espoir de guérison. Le jeune homme disait avoir fait une mauvaise chute qui lui aurait causé cette déformation. Le barbier pouvait imaginer que les os avaient été brisés, et qu’aucun soin n’avait jamais été prodigué, le patient ignorant probablement qui consulter. Abel ne pouvait que présumer de l’état dudit orteil à l’heure actuelle, mais une chose lui paraissait claire : il n’y avait rien à faire. Le jeune énergumène qui lui faisait face demeurerait infirme pour le reste de sa vie, son pied estropié ne pouvant être miraculeusement soigné. Il s’agissait cependant d’une infirmité mineure, et si l’irrévérencieux saltimbanque ne ressentait pas de douleur dans le membre amoché, alors il pouvait s’estimer chanceux de ne pas avoir contracté une quelconque infection, ou que la fracture n’ait pas perturbé le flux de ses humeurs. Les déséquilibres des humeurs constituaient les maux les plus ardus à guérir aux yeux d’Abel, ne serait-ce que parce que le traitement communément appliqué par ses pairs pour ce genre de cas requérait de multiples saignées -procédé dont le barbier mettait l’efficacité en doute.

La timide jeune fille venait de prendre la parole, cherchant à se rendre utile, et probablement aussi afin de rompre le silence qui s’était installé. Abel appréciait la bonne volonté dont la demoiselle faisait preuve, mais il n’en restait pas moins perplexe quant à la raison de son implication dans les affaires d’un pauvre garçon devenu père avant l’heure. Le barbier s’humecta les lèvres, avant de s’adresser à elle, l’air circonspect.


« Ma chère enfant, vous avez déjà fait beaucoup pour ce pauvre hère, Anür soit témoin de votre louable altruisme.

Si chaque habitant de cette ville se montrait aussi bienveillant à l’égard de son prochain, nul doute que la vie serait alors bien plus agréable en ces murs.

Mais il se fait tard, et je ne voudrais pas que votre bonté vous cause des ennuis. »



Ayant pour ainsi dire ouvert la porte pour que la jeune noble puisse prendre congé si elle le désirait, le praticien se retourna alors vers son autre interlocuteur, les lèvres serrées en une mince ligne violacée. Lorsqu’il reprit la parole, c’était du ton le plus rassurant possible, cherchant à apaiser le nerveux jeune homme.


« N’aie crainte, mon garçon, ta fille devait simplement avoir froid ces derniers jours, ou bien le lait de sa mère ne suffisait pas à apaiser sa faim. Tout va bien maintenant.

Si tu le souhaites, il y a un grand cuvier d’eau chaude dans la pièce annexe. Tu peux t’en servir pour faire ta toilette, et dormir ici avec ta fille.

Tu dois apprendre à maintenir une certaine hygiène de vie. »
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MessageSujet: Re: Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna]   Nous avions des gueules à briser les miroirs, et à montrer nos yeux que dans le contrejour. [Luna] - Page 2 Empty
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