Fugue en ut mineur (titre en construction

Plus de douceur, plus d’attentions, Seulement l’acte bestial, brutal. S’était comme si avec la fièvre s’était emparé de leur corps toute la frustration qu’ils avaient accumulés chacun a pensé, à rêver l’autre de son côté et avait pris le pas sur tout le reste.

Les draps, les plaids, les fourrures, les bruits étouffés venant du rez-de-chaussée, tout cela aurait pu avoir une importance à un moment, à un autrement moment. Plus rien de semblait réellement exister dans ce brouillard de sensations. Si il y avait bien quelque chose de présent de très présente, ce corps puissant, tendu, qui soufflait comme à l’agonie et la contorsionnait le cambrait pour mieux la posséder. Heureusement, le corps juvénile et souple de la jeune femme s’adaptait avec souplesse au caprice rude de l’animal qui soufflait toujours plus rauque, toujours plus court, tentant quelque fois d’articuler un mot sans y parvenir, complètement absorbé et abrutit par sa besogne.

La main de Grâce attrapa le bord du matelas pour les derniers moments, extériorisé les pics de plaisir avant que Gunof ne s’emballe rendu complètement ivre par l’acte.

Après un dernier râle extatique, il s’était effondré soufflant bruyamment. Écrasée par la masse de l’homme, la demoiselle pouvait sentir la vibration forte et rapide de son cœur se mêler à celle du sien, accompagnant sa respiration rapide. Sur sa peau perlaient encore quelques gouttes qui luisaient à la lumière.

Elle embrassa cette peau salée par l’effort qui pesait sur elle, baisant le cou d’Anton pour remonter le long de sa mâchoire et chercher de brièvement ses lèvres. Il y avait quelque chose de doux, ou plutôt d’apaiser dans ces embrassades, leurs fantasmes assouvis, leur frustration dissipée, du moins pour quelque temps.

Ils restèrent ainsi quelques instants à profiter de leur transgression, avant que Grâce, trop comprimée par le poids du garde ne se glisse hors de son emprise. Les draps étaient froids, lui arrachant un frisson et lui donnant la chair-de-poule. Son souffle était moins court, mais plus profond. Dans ses veines coulait encore les quelques gouttes du délice qu’ils s’étaient offert.

D’en bas parvinrent des éclats de voix joyeux qui encensaient le soldat, le grand absent à la petite fête improvisée.

Le regardant récupérer, il pouvait discerner une lueur de malice dans ses yeux.

« Monsieur à t’ils bien fêter sa victoire ? »

Taquina la jeune femme, avec un petit sourire satisfait.