Victoriane de Tourbière

Prénom : Victoriane
Nom : de Tourbière
Sexe : ♀
Âge : 25 ans
Rang : Châtelaine
Domaine : Forteresse du Marécage de l'Obliance
Attirance sexuelle : ♀/♂
 

Victoriane ressemble à une courtisane à sa propre cour. Dans une société de voyous et de malandrins, elle ne détonne pas le moins du monde. Habillée de vêtements élégants mais d'une mode passée et peut-être un peu trop aguicheurs pour être ceux d'une noble dame, elle alterne entre la simplicité de redingote de chasse, et l'outrageuse lascivité d'une robe d'intérieur au décolleté profond.

Elevée parmi la noblesse, elle connaît les usages des grandes cours d'autrefois, mais éprouve un certain dédain à l'égard de ceux qui les conservent encore à une époque où être "noble" n'a plus beaucoup de sens. Elle n'a pas la rigidité des femmes bien nées et a su s'adapter à la rudesse de ses gens. Son langage peut être de la plus grande délicatesse mais elle s'exprime généralement dans un registre courant, simple et compréhensible par tous. Elle réserve les mots les plus jolis à l'ironie, tout comme elle ne porte ses perles et ses bijoux précieux que pour recevoir avec un sourire affecté, quelque chef de bande venu lui vendre des biens volés.

Elle n'est pas une femme légère et rayonnante, sa jeunesse est déjà gâtée par les vicissitudes de son temps, de trop nombreuses nuits de veille ont alourdies ses paupières et sa voix un peu rauque pour une femme témoigne de longues heures d'angoisses passées à hurler des ordres dans le noir.

Elle inspire néanmoins le respect que l'on a pour ceux qui connaissent la dureté du monde, et parmi la mauvaise société qui l'entoure, son pouvoir est reconnu et elle est tenue en estime par le bas peuple, à défaut de l'être par ses paires.
 

Il est difficile de décrire le caractère de la Châtelaine car elle fait toujours preuve d'une sorte de calme désintéressé, comme si plus rien au monde ne pouvait encore la captiver ou la surprendre. Elle gouverne d'une poigne de fer dans un gant de velours, peut accorder son hospitalité aux plus pauvre et repoussant des bannis, mais traite avec une cruauté extrêmement celui ou celle qui ose la trahir.

Bien qu'appartenant à la noblesse, elle a beaucoup perdu de l'élégance de son rang et ses gestes comme ses propos témoignent d'un abandon des bonnes manières au profit d'un mode de vie qui lui permet de survivre malgré l'hostilité du monde. Elle parle à chacun avec respect, y compris à ceux dont le langage est déplorablement et involontairement grossier, et mange dans la même gamelle que les assassins et les mercenaires qui partagent sa table.

Victoriane a la réputation d'être sorcière et nécromancienne. Les heures qu'elle passe enfermée dans les catacombes de sa forteresse penchée sur des grimoires ou prenant des notes sur ses expériences ont fait naître de sombres légendes à son sujet. Certains prétendent qu'elle est capable de créer des Fangeux ou de le contrôler. Ce n'est bien évidemment pas le cas et elle ne possède aucun don magique mais elle n'a pas cru bon de démentir de telles rumeurs, car elles la rendent plus redoutables aux yeux de ses ennemis et adversaires politiques.

Les ténèbres qui entourent le monde et la cruauté de ce qu'elle a vu lui ont fait perdre toute foi en un dieu. Ses grimoires d'alchimie et ses études que les Fangeux sont sa seule croyance, ainsi que quelques superstitions effrayantes qui hantent les marécages.

Le Châtelain de Tourbière était déjà vieux et faible quand il vut naître sa fille dont la mère mourut en la mettant au monde. L'air nauséabond des marécages n'était pas bon pour la santé fragile de sa pauvre épouse, ni pour personne d'ailleurs.

Victoriane fut élevée par une nourrice, une femme acariâtre mais qui s'était attachée à la petite fille et qui lui apprit à parler et à se comporter comme les gens du peuple avant qu'un instructeur lui enseigne les usages de son rang. La future châtelaine reçut une éducation solide. On lui enseigna la lecture, l'écriture, et l'art de l'épée.

Le Châtelain de Tourbière mourut en défendant ses terres lorsque vint le Fléau. Il revint à la forteresse porté par ses hommes, couvert d'horribles morsures qui devinrent noires et s'infectèrent. Il fut emporté par une fièvre, et s'éteignit après de longues heures de hurlements de terreur et d'hallucinations. Victoriane garda un souvenir d'épouvante de ces instants. Et lorsqu'elle devint elle-même Châtelaine de Tourbière, elle entreprit de chercher par tous les moyens un remède à l'inexplicable épidémie.

Malgré les dangers que représentaient les marécages, elle refusa de quitter ses terres. Et pour aller où d'ailleurs ? Se réfugier à Marbrume ? Les Ducs de Marbrume étaient d'anciens rivaux politiques, et la châtelaine était fière. Elle demeura donc sur son domaine dans les marécages qui de mois en mois, furent infestés de Fangeux. Ses gens d'armes ne suffirent bientôt plus à défendre la forteresse et la Dame prit à son service mercenaires et assassins. Peu à peu, le domaine des marais devint un repaire de bandits et de bannis.

Obsédée par l'idée de comprendre l'origine de ces monstres, elle en captura et les fit enfermer dans ses souterrains afin de pratiquer expériences et observations. Elle se procura des grimoires, des parchemins, et autres textes précieux, difficilement obtenus et négociés, traitant d'anciennes légendes de morts revenus à la vie, d'épidémies étranges et de sorcellerie. Ses recherches l'absorbèrent des nuits entières, quand elle n'était pas occupée à défendre ses murailles.

La Châtelaine devint un personnage mystérieux et sombre. A Marbrume on la traita de sorcière et certains l'accusèrent d'être responsable des attaques de Fangeux venus des marécages. Seule force militaire présente dans ce coin abandonné des hommes et des dieux, elle concentra ses forces armées à sécuriser sa forteresse et le village des bannis qui représentait son seul allié commercial et un important vivier d'hommes d'armes à employer.

Elle n'a bien sûr pas découvert à ce jour de remède contre les Fangeux, ou de moyen d'empêcher la victime d'une morsure de l'un de ces monstres d'en devenir un à sa mort, mais elle continue ses expériences, et reçoit à sa cour toutes sortes d'alchimistes, de chercheurs et de religieux dans l'espoir de trouver un jour une explication au Fléau.