Marbrume



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 J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)

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Scarocci CorberaChevalier itinérant
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MessageSujet: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyVen 25 Sep 2015 - 0:45
" Ah, le bon air pur de la mer ! tu le sens Bidigon, n'est ce pas ? "

Le chevalier caressait affectueusement le flanc de son colossal destrier, qui répondit en poussant un henissement discret, avant de taper le sol boueux de ses sabots. Les oreilles penchées vers l'arrière, il semblait tout sauf d'accord avec son cavalier. Bidigon était surtout préoccupé. Ses yeux gros comme des œufs de poules roulaient dans leurs orbites, fixant d'un œil mauvais les pauvres hères se trouvant dans la rue. La rue d'ailleurs, commençait à se vider. Il était tard. Il pleuvait, et faisait froid. Et surtout, ce cheval dépassant les deux mètres et faisant claquer ses dents vers ceux approchant à moins de dix mètres terrifiait tout le monde. Deux hommes patibulaires s'étaient même éloignés, comprenant instinctivement qu'ils étaient en face d'un prédateur.

Scarocci par contre, complètement à l'ouest, était d'une insouciance presque ridicule. Faisant avancer son cheval, absolument pas conscient du coupe gorge dans lequel il était entré, s’émerveillait devant ce qu'il appelait bien fort une "architecture pittoresque". Les habitants du quartier considéraient plutôt qu'ils vivaient dans des "ruines délabrées", mais soit. L'art est subjectif, n'est-ce pas ?

Et puis, vous ne voudriez pas discuter d'art avec lui...

Quoi qu'il en soit, il avancait. Les gardes avaient fait les gros yeux lorsqu'il avait déclaré vouloir aller dans le goulot. Après une demi-heure d'explications, de négociations et de recommandations, ils abandonnèrent. Scarocci n'avait pas bougé de sa position, et son cheval leur foutait une frousse de tous les diables, les regardant comme s'ils étaient des salades. Ils avaient ensuite haussé les épaules et lancés des paris entre eux pour savoir dans combien de temps il se ferait éviscérer par les lames du quartier.

Scarocci finit par mettre pied à terre, râlant à cause de la boue éclaboussant son armure. La pluie était devenue drue, et le bruit de cette dernière sur son casque métallique rendait le chevalier extrêmement sonore. Bidigon gronda.

" Moi aussi j'ai faim Bidigon. " répondit le chevalier d'un air préoccupé, regardant autour de lui. Sa main droite était tenait le fourreau de son arme par l'extremité pointue, le reste l'arme étant calée contre l'épaule. Il avancait avec lenteur, précaution et puissance, ce qui lui donnait un air patibulaire.

Devant lui, sous un porche les abritant de la pluie, deux hommes discutaient à voix basse, s'échangeant quelques produits interdit sous le manteau. Ils sursautèrent comme des chats lorsque Scarocci les interpella.

" HOLA, BRAVE CITOYENS ! PEUT-ÊTRE POURRIEZ VOUS M'AIDER ? "

Quelques oiseaux s'envolèrent et après un bruit de casseroles percutant le sol, on put entendre le miaulement d'un chat. Au loin, un ivrogne hurla des imprécations, demandant à Scarocci s'il "allait fermer sa gueule, connard". L'injonction de Scarocci avait été tellement puissante que, pendant un instant, la pluie semblait s'être stoppée.

Les deux hommes regardèrent le chevalier comme s'il venait de marcher comme une crotte de chien. Il s'arrêta à trois mètres d'eux.

" Connaitriez vous un bon endroit pour dormir ? "

Ils se regardèrent, regardèrent Scarocci, sourièrent, remarquèrent l'impressionnante épée qu'il portait, cessèrent de sourire, puis regardèrent la créature tout droit sortie des enfers qui appartenait à l'inconnu. Le cheval soufflait de ses naseaux avec tellement de puissance qu'il dégageait la boue au sol. Ils devinrent pâles, et comprirent qu'ils n'étaient pas de taille.

" Euh... nan, désolé. On se taille, salut ! "

Ils disparurent dans l'ombre.

" Hm... les gens semblent effrayés ici, c'est la troisième fois qu'on m'envoie balader... les auberges sont peut-être fermées. Je vais tenter d'une autre manière."

Le regard dans le vague, il secoua la tête lorsque Bidigon mordilla son casque.

" Quoi ? " demanda Scarocci à sa monture. Cette dernière désigna du museau une jeune femme qui venait d'arriver dans la rue. Elle avait de longs cheveux noirs, cachés malheureusement sous une épaisse capuche de lin la protégeant de la pluie. Elle était vêtue comme un homme. Scarocci, tout guilleret l'interpella elle aussi, alors que plus de 20 mètres les séparaient.

" Hola, madame aux yeux verts ! Me feriez vous l'honneur de m’accueillir dans votre modeste logis ? "

Le pied dans la porte. En demandant une grande faveur à quelqu'un et en faisant en sorte qu'il refuse, il sera plus enclin à vous en accorder une plus petite, qu'il n'aurait pas accepté en temps normal. Il espérait que celle là, au moins, lui désigne une auberge.


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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyVen 25 Sep 2015 - 16:53
Le temps avait été gris et morne toute la journée. Ça n’avait pas été un plaisir de parcourir les rues et les ruelles de Marbrume pour essayer de trouver de la cire d’abeilles de bonne qualité. Les produits de confort étaient compliqués à trouver à des prix abordables. Parfois l’herboriste arrivait à s’arranger en faisant des échanges contre des herbes thérapeutiques, mais aujourd’hui aucun des négociants qu’elle avait démarchés n’avait été réceptif à ce genre de proposition.

La nuit s’apprêtait à tomber quand la pluie décida de s’inviter, rendant encore plus désagréable cette fin de journée.

Pour ne rien gâcher la dernière personne vers qui on l’avait orienté était un petit escroc vivant dans le fin fond du goulot. La crasse et les odeurs nauséabondes omniprésentes ne lui manquaient pas. La partie du quartier que la jeune femme habitait était plus propre sans pour autant être complètement respectable.

Denea broyait du noir perdu dans ses pensées à peu près à mi-chemin de chez elle quand on l’interpella, avec une voix forte presque tonitruante qui la fit sursauter. L’homme était… Atypique. On ne pouvait pas le manquer en armure au milieu de la rue avec un cheval démesuré à ses côtés. Perplexe face à l’individu, la jeune femme ne sembla pas remarquer qu’il venait de faire allusion à la couleur de ses yeux alors qu’il était bien trop loin pour les voir.
D’ailleurs, elle fut d’autant plus surprise par sa requête. L’accueillir ? Mais, oui, non, peut-être. Quelle idée !

La question était presque candide dans le contexte. Il semblait perdu. Selon la plus grande probabilité, il devait être un nouvel arrivant. L’autre hypothèse la moins farfelue était qu’il venait des beaux quartiers. Cependant, elle n’y croyait pas vraiment.

Elle se rapprocha de quelques mètres, mais pas trop. Lui ne l’inquiétait pas trop, mais le cheval était vraiment colossal et pas spécialement rassurant. Si un éclair retentissait et que le destrier décidait de partir en courant ? Vu la corpulence du bourrin, il ne faudrait mieux pas être sur son chemin.

« Qu’est-ce que vous faites ici ? Vous semblez perdu. »

Devait-elle lui indiquer une auberge ? Où effectivement le ramener à la boutique. Il faisait de plus en plus sombre dans les ruelles et la jeune femme n’avait pas très envie de traîner dehors. Entre les fangeux et les malfrats il ne faisait pas bon à traîner le soir.

Mais est-ce qu’elle connaissait une bonne auberge dans les environs ? Ce n’était pas vraiment le moment de se plonger dans une intense réflexion. Il n’avait pas l’air bien dangereux, mais s’était compliquer de vérifier cette impression avec la cuirasse qui le recouvrait entièrement. Dans les maisons en commençait à voir danser les flammes des lampes à huile et bougies, il était temps de se bouger.

« Suivez-moi, il faut pas trainer. Il y a un palefrenier au coin de ma rue il pourra s’occuper de votre … Monture. Il est gentil avec les bêtes. »

Elle ne perdit pas plus de temps pour s’expliquer. Au fur et à mesure qu’elle enchaînait les ruelles les bâtissent tenaient de mieux en mieux debout, pourtant, c’était loin d’être le grand luxe.

Arrivée dans sa rue elle indiqua l’écurie à l’inconnu lui précisant qu’elle habitait dans la petite officine d’herboristerie au bout de la rue. Elle allait l’y attendre au relativement sec avec un linge pour s’essuyer.

Une fois dans son fief, la jeune femme alluma les quelques lampes à huile dans la pièce et retira l’étole trempée qui lui restait sur la tête et se sécha sommairement les cheveux.
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyLun 5 Oct 2015 - 22:11
Le casque de Scarocci masquait la totalité de ses émotions. Ainsi, lorsque la jeune femme s'avanca vers lui et commenca à nouer la conversation, il ne sembla aucunement en être affecté, alors qu'intérieurement il jubilait. Une amie ! Enfin !

Elle lui conseilla de la suivre, arborant un air inquiet. Il ne comprenait pas de quoi elle avait peur. Du noir ? de la pluie ? Il se mit à la suivre, Bidigon à ses côtés. Il tenait toujours son épée sur l'épaule.

Ils marchèrent ainsi pendant plusieurs minutes, le regard du chevalier détaillant la jeune femme qui leur tournait le dos. Il pouvait voir, à sa marche et sa posture qu'elle était tendue. Il fallait du courage pour tourner le dos à un inconnu sur-armé dans la rue, et il se promis de la récompenser pour sa bravoure.

Les rues étaient d'ailleurs de plus en plus... eih, de moins en moins misérables, certaines bâtisses tenant même droites. Elle lui désigna une écurie, vers laquelle Scarocci se dirigea après l'avoir remercié.

Un homme s'était levé en voyant Scarocci et surtout Bidigon arriver. L'homme, qui passait le plus clair de son temps avec les chevaux, regardait Bidigon avec déférence et respect.

" C'est une sacré bête que vous avez là monsieur! "

Les oreilles de Bidigon s'agitèrent et Scarocci lui caressa le flanc.

" En effet ! Vous pouvez le garder la nuit ? C'est combien ? "

" 25 pièces de bronze messire. "

Scarocci resta silencieux et avanca son visage très lentement vers le palefrenier qui reculait d'autant.

" 20. "

"Ma... marché conclut ! "

Au moment où les pièces changèrent de mains, Bidigon s’avança et laissa le palefrenier le desseler et lui enlever son caparaçon et pièces d'armures. Ensuite, il se dirigea vers un box, entra dedans, se retourna, et ferma la porte tout seul. Scarocci lui caressa affectueusement le museau avant de partir, lui souhaitant bonne nuit. Il parcourut ensuite la rue, transportant tout le barda de Bidigon qui lui appartenait, faisant un effroyable boucan de vaisselle.

Il arriva devant la petite officine de la jeune femme et frappa à la porte avec vigueur et force, sans trop bourriner la porte, avant de parler d'un air presque inquiet.

" C'est moi, le chevalier. Vous êtes bien l'herboriste ? Je me suis pas trompé de maison ?


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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyMer 7 Oct 2015 - 11:55
Le bruit de la clé dans la serrure eu quelque chose d’incroyablement plaisant. Entrer dans un endroit plutôt sec était une délivrance. La boutique était plutôt bien protégée la toiture était plutôt en bon état. Par contre pour l’arrière-boutique s’était un peu moins idéal. Il y avait une ou deux fuites mineures.
A peine entrée Denea retira l’étoffe détrempée qui la couvrait pour la poser sur le tabouret se trouvant derrière le comptoir. Elle se dirigea ensuite dans son arrière-boutique ou elle ouvrit un grand coffre abîmé. Il était à rempli de linges, elle en sortit une vielle chemise sèche et un vieux drap trouer élimé et usé presque jusqu’à la corde. Plus de la moitié de ce qui se trouvait dans ce rangement était-ce qu’elle avait récupéré de sa mère, plus de dix ans au part avant. S’était vieux et en piteux état, mais faute de moyen cela servait toujours.

Elle refermait le coffre quand on tambourina à la porte. Cela devait être l’énergumène, qui d’autre serait dans la rue alors que la nuit tombait ?

Allant ouvrir la porte, l’herboriste tendit à son invité du soir le drap qu’elle venait de récupérer. Mais visiblement cela devait attendre vu le barda qu’il avait en main. S’était donc lui, ce bruit de ferraille…

« Posez votre attirail… Là. Et ne cassez rien. »

Elle désignait une coin de la pièce.
L’arrachement de son cheval prenait une place impressionnante dans la petite officine. Il goûta sur le parquet qui se fonça rapidement.

« Vous devez être trempé, même avec votre armure. »

Constat la jeune femme en tendant le l’étoffe trouée qu’elle avait sorti du coffre à son invité d’infortune.
L’invitant à la suivre, elle passa dans l’arrière-boutique. S’était un peu plus grand que le commerce lui-même. Au centre de la pièce se trouvait un vieux pétrin servant de table. On pouvait en ôter le plateau pour découvrir une grande cavité dans laquelle la jeune femme rangeait son matériel. Deux tabourets traînaient autour. Beaucoup d’étagères dans la pièce avec beaucoup de bocaux. Beaucoup d’étagères dans la pièce avec beaucoup de bocaux.
Sur le mur gauche un petit foyer pouvait servir à faire un feu afin de réchauffer la pièce. Non loin de ce dernier une paillasse se trouvait sur ce qu’on pouvait identifier comme un lit. Quelques autres meubles des trouvait dans la pièce tous anciens récupéré à droite à gauche conte une bouchée de pain, certain était même cassés et réparer à la vas-vite.
Du petit espace se dégageait une impression de désordre organisé.

« Qu’est-ce que vous faisiez au fin fond du goulot à la nuit tombante ? Vous vouliez vous faire détrousser ? On trouve des timbrés ici qu’une armure et une idée n’effrayent pas vraiment. »

Demanda-t-elle en ôtant sa chemise trempée découvrant son corset. Elle ne semblait pas gêner le moins du monde. Cela ne dura qu’un instant, le temps d’enfiler un haut moins humide.

« Vous … vous voulez peut-être de l’aide avec votre harnachement »

Demanda la jeune fille désignant l’armure de son interlocuteur.
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyLun 12 Oct 2015 - 23:29
Scarocci baissa la tête lorsqu'il revit la jeune femme. Cette dernière lui désigna un coin de la pièce, et il y déposa tout son attirail, dont la valeur cumulée dépassait de loin la boutique de son hôtesse. Elle fit la remarque qu'il était trempé.

" Vous n'avez pas tort ! Mais ce n'est que de l'eau. J'ai vu pire ! "

Ah, qu'est ce qu'il se sentait bien ! Il regarda autour de lui avant de remarquer qu'elle lui avait fait signe de le suivre, ce qu'il fit donc très sagement. Ils arrivèrent dans une arrière boutique avec une table à tiroir au centre, entourée de tabourets. Mais déjà, l’intérêt du chevalier était autre part. Les étagèrent qui étaient collées contre les murs le fascinait. Il y avait des dizaines de bocaux, que Scarocci regarda et examina, en ouvrant un ou deux pour les sentir avec un mépris total des règles de sécurité et de politesse les plus élémentaires. Il lâcha un "bwaah..." dégoûté après avoir reniflé un bocal particulièrement puant.

Il y avait également un lit, tout petit, près d'un foyer. Mains sur ses hanches, Scarocci embrassa la pièce du regard.

" C'est plutôt mignon. "

Il était sincère. Il sursauta lorsque la femme se remit à parler, comme s'il avait oublié son existence. Cette dernière lui demandait ce qu'il faisait dans son quartier tout en changeant ses vêtements, exposant sa peau diaphane aux yeux du chevalier. Il la regarda, son casque masquant ses intentions et ses yeux bleus.

Il ne répondit pas, puisqu'elle enchaîna directement, lui demandant s'il avait besoin d'aide pour enlever son armure.

Il rigola d'une voix claire, moins tonitruante que d'habitude, presque douce. Mais il y avait de la passion dans sa voix, et de l'envie.

" Je me sens plus vivant ici que dans les quartiers des pète-sec qui servent de noblesse ici. Et c'est moins cher. Je ne roule pas sur l'or. Quant aux détrousseurs... ce n'est pas un problème pour moi. Je suis déçu de ne pas en avoir rencontré d'ailleurs. "

Il se racla la gorge, comme s'il était enrhumé.

" Et ne vous inquiétez pas pour mon armure. Elle a été forgée pour moi, afin que je puisse l'enlever et l'enfiler seul. Et je ne la quitte jamais de toute façon. "

Il resta immobile, avant de reparler, comme sur le ton de la confidence, même s'il était hilare sous son casque vers la fin.

"... en clair, je ne l’enlèverais pas. Même chose pour mon casque. Je me doute que ça n'est pas très rassurant pour vous, mais j'espère que vous comprendrez. Je n'aime pas me montrer. Je suis timide hahahaha ! "

Il s'inclina devant elle.

" Quoi qu'il en soit, c'est adorable de votre part de m'héberger. Si vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit, n'hésitez pas. Je sais faire autre chose que manier une épée. "

Il désigna son tabard vert, dont le motif était plein de fleurs de lys plus ou moins bien faites. Le tout était d'un niveau... passable. S'il avait été fait par un enfant.

" Je l'ai fait moi-même ! "
dit-il fier comme un paon. Puis, il se rendit compte qu'il ne s'était pas présenté, et fit une révérence appropriée.

" Scarocci Corbera, pour vous servir Madame. "
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyMer 14 Oct 2015 - 9:34
Il était vraiment étrange cet homme. Premièrement, il avait semblé oublier un instant la présence de Denea alors qu’il se trouvait dans l’habitation de la jeune femme. Puis il eut cette étonnante déclaration indiquant qu’il était déçu de ne pas avoir croisé de truands. Qui voulait croiser un truand et se faire détrousser par a bande de ce dernier ?
Sans parler de sa manie de ne pas enlever sa cuirasse. Il était vrai que ce n’était pas spécialement rassurant de ne pas voir quelque chose d’humain dans son interlocuteur. Il ressemblait plus à un tas de ferraille. L’herboriste était à peu près convaincue qu’allonger il devait avoir l’air de tout le barda qu’il avait déposé dans la pièce d’à côté.
Cette pensée eue, quelque chose d’amusant pour la jeune femme qui réprima un petit sourire.

« Comme vous-voulez, mais ça ne doit pas être très confortable. Ni très pratique. »

Ni très sain, mariner comme ça toute la journée dans ses propres effluves et émanations. Il était étonnant qu’il ne se plaigne pas d’une peau douloureuse ou irritée.

Denea fut légèrement surprise du ton plus intimiste sur lequel il lui avait prétendu être timide. En même temps il était compliqué d’imaginer des émotions sur une plaque de métal.

C’est alors qu’il lui montra tout fier son surcot. S’était digne de l’ouvrage qu’aurait pu faire une petite fille commençant à apprendre la couture. Pourtant, il en semblait très fier. La jeune femme se contrôla pour ne pas esquisser de sourire moqueur qui aurait pu vexer son invité, mais, intérieurement, elle était fort amusée par le côté enfantin de ce dernier. Cela avait quelque chose de touchant.

« Un homme qui manie l’aiguille, c’est plutôt rare, je suis impressionnée. Mais je n’ai pas vraiment besoin de travaux de couture. »

Enfin il se présenta de manière très révérencieuse. Il était vrai qu’ils ne s’étaient pas donnés le temps de se nommer. Denea décida de le suivre un peu dans cet instant qui avait quelque chose de loufoque, elle fit alors à son tour une courbette qui devait ressembler à une révérence. Toute dame de la haute société se serait sentie insultée par un signe de salutation si mal réalisé. Malheureusement, la jeune femme était dans l’incapacité de faire mieux.

« Ravie de vous rencontrer Sieur Scarocci. Je suis Damoiselle Denea. »

Personne n’utilisait son nom de famille, seuls ceux qui l’avaient connu quand elle était petite et qu’elle n’était encore que la fille de sa mère.

« Vous venez d’arriver en ville ? Rares sont les hommes qui ont tant de possessions et nul part ou dormir quand ils sont originaires de Marbrume ? »

Attendant la réponse, la jeune femme entrepris de s’occuper de ses remèdes. Sur ce qui ressemblait à une commode, se trouvait un saladier d’environ un avant-bras de diamètre. Il était rempli d’huile et devant flottait des fleurs de marguerite. Elle posa le contenant sur la table au centre le table avant d’attraper une cuillère trouée et un petit mortier.

« Ce sont les fangeux qui vous ont obligé à quitter votre chez vous ? »

En posant la question l’herboriste entrepris de retirer les fleurs de l’huile pour les mettre dans le mortier.[/color]
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyMer 21 Oct 2015 - 22:50
Ainsi donc, l'herboriste s'appellait Denea. Elle avait précisé "Damoiselle" et les deux mots furent, pour l'éternité, associés ensemble dans l'esprit de Scarocci.

" Enchanté Damoiselle Denea !"


Elle lui demanda pour quelle réponse il était venu en ville. Elle lui tourna ensuite le dos pour s'occuper de ses feuilles et de ses plantes, et le silence revint dans la pièce. Scarocci regardait faire la femme avec une déférence presque religieuse.

Puis, il secoua la tête lorsqu'il entendit une autre question, comme s'il se reveillait. Ce qui était le cas. Le chevalier venait de piquer un mini-somme de quelques secondes.

« Ce sont les fangeux qui vous ont obligé à quitter votre chez vous ? »

Scarocci se mit à rire, se grattant l'arrière du casque comme s'il s'agissait de son crâne.

" HAHAHA ! Oui et non ! "

Il chercha autour de lui et trouva un bol vide, qu'il renversa sur la table.

" En fait, je ne viens pas de Marbrume, ni du royaume de Langre. Ni de votre continent en fait ! "

Ses mains gantées entourèrent le bol, qu'il avait désigné comme étant le continent.

" Je viens d'un autre pays, loin, très loin, nommé Arcadia ! Nous vivons en paix, dans des plaines et des champs de céréales s'étendant à perte de vue ! Il n'y a pas de Fangeux chez nous. "

Il se calma, manquant de s'emporter dans sa description.

" A vrai dire, les Fangeux sont apparus au moment de mon arrivée. Autant dire que je n'ai pas pu profiter de ma visite comme je l'espérait... "

Son regard revint vers Denea.

" Je suis ici pour trouver, devinez quoi... l'amour ! Hé oui Damoiselle Denea ! Je suis venu ici pour me trouver une femme digne de moi, et la ramener avec moi en Arcadia ! "

Il soupira, avant de reprendre d'une voix plus sinistre.

" Mais vu la situation, je vais devoir nettoyer ce pays des Fangeux qui l'infestent. "

L'air sombre qu'il venait d'avoir disparu instantanément, et il reparla de sa voix puissante, claire et amicale habituelle.

" Et vous, Damoiselle Denea ! Etes vous de Marbrume ?"
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyVen 23 Oct 2015 - 10:19
Il y eut un silence quasi-religieux, seulement rompu par le bruit de pierre du mortier. Sous le pilon les marguerites se transformaient petit à petit en une sorte de bouillie verte avec une forte odeur. Ce spectacle sembla fasciner l’invité de Denea. Du moins c’est ce qu’il semblait. Il était difficile de savoir vraiment ce qu’il regardait avec cet imposant casque qui lui masquait presque complètement le visage.

Puis se fut comme si il se réveillait, qu’il venait de réaliser qu’on lui avait posé une question. Et la réponse fut assez surprenante. Il y avait quelque chose de très romanesque dans la quête et le récit de l’homme. Cela fit sourire la jeune femme, mais dans le même temps rien ne lui permettait de douter de son histoire. Denea ne connaissait que Marbrume et ses alentours plus ou moins proches les contrées plus lointaines, et encore plus les autres royaumes lui étaient parfaitement inconnus.

« On ne peut pas dire que vous ayez joué de beaucoup de chance. Arriver en même temps que les fangeux on pourrait presque dire que vous ayez la poisse. »

Son ton avait quelque chose de moqueur, mais s’était plus un rire jaune, amer. Il était de toute façon fort compliqué de plaisanter avec les fangeux.

« Mais pourquoi venir jusqu’ici pour vous trouver une dulcinée, il n’y a pas ase de femme dans votre ancien royaume ?
Ou alors en quoi elles ne sont pas assez dignes de vous ? »


S’était vraie, il n’avait pas l’air bien différent d’un homme normal, du moins de constitutions générales. Après il était dur d’en juger. Alors surement que les femmes de son royaume devait ressembler à cette du royaume de Langres, pourquoi faire tout ce chemin ?

Même si son discours avait quelque chose de merveilleux, d’un peu lointain, il avait piqué la curiosité de l’herboriste. Scarocci avait quelque chose d’innocent qui lui plaisait, dans l’ambiance morose de ces dernières semaines cela faisait un souffle d’air frais.

« Oui, je suis née et j’ai toujours vécu à Marbrume. Ma vie n’a rien d’aussi palpitant que la vôtre j’en ai bien peur. J’essaye seulement de rendre la vie dans les bas quartiers un peu moins dure en soignant les plaies et en soulageant les maux. »

Dans le mortier, les fleurs n’étaient plus qu’une pâte grumeleuse. Denea sortit d’un tiroir un petit sac de tissu aux mailles très lâches. Elle transféra le contenu du bol dans le sac n’hésitant pas utiliser ses doigts pour récupérer le plus de matière possible.
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyMer 28 Oct 2015 - 22:03
Scarocci resta silencieux alors que Denea lui répondait, décrivant sa vie et son rôle avec une modestie qui était... touchante. Oui, car même la plus forte des grandes gueules peut apprécier l'humilité.

" Une personne n'a pas besoin d'avoir une vie palpitante pour être valeureuse ! Un monde idéal serait rempli de Damoiselles Denea, et n'aurait besoin d'aucun Scarocci ! "

Il avait dit ça avec entrain, levant le poing vers le ciel. Il le rebaissa ensuite. Le chevalier jouait avec ses doigts, les tirant et les tordant autant que l'armure le permettait, comme pour vérifier qu'ils étaient tous là. La main devant ses yeux presque invisibles, il les agita avec force. Ouf, tous étaient là.

" Quant aux femmes.. elles sont très bien chez nous. Mais la tradition veut que le futur roi d'Arcadia parte du pays et ne revienne qu'avec une humaine digne de lui ! Mon père lui-même était parti pendant 10 bonnes années. C'est vous dire ! "

Il se mit à rire tout seul comme un dément.

" Dites, ce que vous préparez... qu'est ce que c'est ? Vous avez des produits qui seraient utiles pour un être comme moi ? "

Il fit semblant de se recoiffer, se cachant derrière une arrogance à demi-feinte. Il renifla.

" Ah, j'y pense... enfin, mon odorat m'y fait penser. Je pue, beaucoup. Est ce que vous avez une deuxieme bassine ou quoi que ce soit d'autre pour que je puisse me laver. Au calme, et dans un endroit isolé. Je ne tiens pas à être vu. "

Il bailla ensuite, toujours avec le même aplomb. Il reprit la parole, innarêtable une fois lancé.

" Pour dormir aussi... je suis très solitaire ! Si vous avez un lit, ou même une petite pièce dans laquelle m'enfermer la nuit, ce serait parfait pour moi... "

Il se coupa en pleine phrase, conscient qu'il noyait la pauvre herboriste sous un débit ininterrompu.

" Désolé. Je parle trop. Ça causera ma perte. "


Dernière édition par Scarocci Corbera le Dim 1 Nov 2015 - 19:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyVen 30 Oct 2015 - 15:45
La jeune fille ne put réprimer une petit rire quand son invité pris une pose très théâtrale. Cela ne s’arrangea pas quand il secoua ses mains devant ce qui devait être ses yeux. Il semblait vouloir vérifier qu’il était tous là. Il était un peu difficile de le prendre au sérieux comme il agissait comme un doux dingue. Mais après tout rien n’indiquait que cela se passait dans sa tête, s’était peut-être la coutume dans ce royaume dont il prétendait venir.

« Un être comme vous ? Vous avez quelque chose de particulier ? »

Ne faisant qu’une brève pause, Denea reprit la parole.

« J’ai fait macérer ces marguerites dans de l’huile et pour être sure que tout leur bienfait passe dans l’huile, je les broie et je vais les remettre à tremper, enfin façon de parler. C’est un remède qui est utilisé pour soigner les démangeaisons et les irritations de la peau, que ce soit pour les nouveaux nés, les adultes ou les personnes âgées. »

Plaçant le sac dans lequel elle avait mis la pâte dans le récipient rempli d’huile, elle en profita pour essayer une peu d’écraser qui lui restait sur les mains sur le bord du contenant. Une fois faite, elle place une lingue dessus et réserva sur un meuble sous les étagères, dans un endroit où personne ne risquait de le renverser. Il fallait des jours et des jours pour faire une bonne huile, il ne valait mieux pas tout mettre littéralement par terre suite à une maladresse.

« Mais des femmes dignes de vous, il n’y en a pas dans votre royaume ? Vous faites ce que vous voulez, mais c’est un peu étrange de devoir faire tout ce chemin juste pour une Dame. »

Elle avait toujours entendu parler de mariage arrangé d’alliance. Cela avait court dans les bas quartiers, mais à assez moindres échelles. Quand on avait rien à protéger ça ne servait à rien d’essayer de ne protéger trois fois rien. Par contre dès qu’on montait dans l’échelle sociale ça avait l’air de devenir complètement systématique. Et d’après ce qu’elle avait compris, il était très haut placer dans la hiérarchie de son royaume.

D’ailleurs, il ne se mouchait pas du coude. S’était vraie qu’il ne sentait pas la rose, mais elle n’avait pas de salle pour qu’il puisse le laver, elle ne comptait pas aller faire un tour pour lui permettre de faire ses ablutions en paix. Il faisait désormais nuit noir maintenant, il était donc hors de question de mettre le nez dehors.

L’intérieur était éclairé par deux lampes à huile posée sur la table et près du lit.

« Je peux vous donner de l’eau et un linge, mais je n’ai que cette pièce et la boutique. Et je ne sortirais pas, il est trop tard.
Une fois faite, elle place une lingue dessus et réserva sur un meuble sous les étagères, dans un endroit où personne ne risquait de le renverser.

Pour dormir, je peux vous mettre quelque draps et couverture dans la boutique, j’ai bien peur de ne pas avoir de meilleures paillasses à vous proposer. »


Sa propre paillasse n’était elle-même pas très confortable, mais on faisait avec ce qu’on avait ici.
Pendant le temps de la conversation, la jeune fille s’était essuyé les mains sur ce qui ressemblaient à un vieux torchon.
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyMar 17 Nov 2015 - 0:39
Scarocci réfléchit après la réponse de Damoiselle Denea.

" Et bien, je ne suis pas en position de discuter ma foi ! Vous êtes déjà extrêmement noble d’accueillir chez vous un homme comme moi. Vous auriez pu me laisser dehors, comme tous les autres l'ont fait ! "

Il s'approcha du pot recouvert de linge qu'avais préparé Denea. Il souleva le linge, renifla un peu et fit un petit "pfouah" de dégoût avec une voix enfantine. Finalement, peut-être que l’herboristerie n’était pas pour lui…

« J’ai voyagé durant des mois, et j’ai dormi à la belle étoile, à même le sol, et parfois dans des marais ! Alors le sol de votre maison, je saurais m’en contenter ! »

Heureusement, Denea était déjà aller chercher de l’eau, et Scarocci n’avait donc pas besoin de se rendre au puit du quartier le plus proche. Ils firent chauffer plusieurs baquets d’eau dans la cheminée, et le chevalier montra une certaine expertise à faire un feu. Pour maintenir Denea réveillée, étant donné qu’il commençait à se faire tard, il lui raconta des histoires.

Plus comiques, elles mettaient en scène Scarocci durant son enfance ou son adolescence. Comme la fois où son père lui affirma que l’eau repoussait les démons. Scarocci passa ainsi la journée à asperger d’eau tous les villageois et servants qui le déplaisait, criant haut et fort qu’ils étaient des démons.

Il tapa ses fesses avec sa main. Protégées par son armure, seul un « clong » se fait entendre.

« Je me souviens encore de la correction que j’ai prise. Un coup de pied au cul qui m’a fait traverser les nuages ! »

Une fois les seaux d’eau chauffés, ils remplirent le baquet, qui était pile assez grand pour que Scarocci puisse entrer dedans. Il avait fait chauffer l’eau longtemps et de la fumée s’en échappait. Le baquet remplit d’eau trônait près de la cheminée.

« Attendez… »

Scarocci se fléchit légèrement et empoigna le baquet par ses deux anses. Il le souleva tout seul sans difficulté apparente et le déplaca sur quelques mètres. Il regarda autour de lui.

« Je crois que c’est bon. » Il regarda Denea « Quel dommage pour moi que vous ne soyiez pas d’Arcadia : il est de tradition chez nous que la maîtresse de maison partage le bain avec l’invité ! Muhahaha ! »

Il s’en tint là, et c’est tout juste s’il ne la virait pas de la pièce pour qu’il prenne son bain seul et tranquille. Il referma la porte et s’y adossa, soupirant. Il était seul dans la boutique. Heureusement que Denea n’était pas ouverte le soir, car la première personne passant la porte serait tombée sur Scarocci nu prenant son bain.

Un bruit sourd de meuble qui se déplace se fit entendre quelques instants. La porte était bloquée par une armoire.

Scarocci tenait vraiment à être seul. Il vérifia que les fenêtres ne donnaient pas vue sur lui. Mais les rideaux étaient tirés.

Il enleva son casque, poussant un soupir, se passant la main dans ses cheveux inégaux, mal taillés et gris. Puis, il enleva ses gants, ses jambières et toute son armure, qu’il déposa soigneusement sur le sol, près de l’équipement qu’il avait déposé à l’entrée.

Bruit de pas, ceux des pieds nus rencontrant le sol en bois. Il s’enfonca dans l’eau chaude, voir brûlante, et fit sa toilette, avec une lenteur et une précaution, voir une douceur qu’on aurait pas attendu d’un homme, mais plus d’une femme.

Après de longue minute, le chevalier se leva et s’essuya.

« Propre comme un sou neuf ! »

Bruit de métal. Il remettait son armure. L’eau était devenue marron et jaunâtre, avec plusieurs longs cheveux gris dedans. L’hôte vida le baquet dans le petit tunnel d’évacuation des eaux commun aux maisons des villes, et qui évitait d’encrasser la rue en vidant les saletées dehors.

Scarocci sentait que son hôtesse était réveillée. Il redéplaca le meuble et toqua à la porte, sans l’ouvrir.

« Damoiselle Denea. »

Silence. Est-ce qu’elle écoutait ou dormait ? Nul ne le savait. La voix étouffée par le métal, grave et indéfinissable, repris.

« Merci de m’avoir accueilli. Je ne sais pas si je suis un bon invité, mais vous êtes une excellente hôtesse. C’est la première fois que je peux parler avec quelqu’un qui m’écoute depuis plus d’un mois… alors merci. Bonne nuit. »

L’armure vivante se déplaca, s’allonga dans les draps, par terre, en position fœtale, et s’endormit. Parfaitement immobile et sans le moindre souffle.


Dernière édition par Scarocci Corbera le Sam 28 Nov 2015 - 21:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptySam 21 Nov 2015 - 16:01
On ne pouvait pas dire que Scarocci était un homme comme les autres, il était … Particulier, mais pas forcément dans un mauvais sens. Il avait quelque chose d’enfantin dans ses réactions et dans sa manière d’agir, mais en même temps il était dur de savoir vraiment ce qu’il était à cause de cette imposante armure.

Préparer un bain s’était tellement long, avec l’après-midi qu’elle avait passé à courir la vile, la jeune femme était épuisée. Heureusement, son invité semblait avoir de l’énergie pour deux, il racontait d’anecdotes et histoires sur sa vie. Elles étaient amusantes ne manquant pas de faire rire l’herboriste et la distraire de la fatigue qui revenait régulièrement.

Ils avaient dû pousser la table pour que le baquet tienne à côté de la petite cheminée. Le chevalier sembla évaluer la situation puis il souleva le contenant et toute l’eau qu’il contenait. Denea n’en cru pas vraiment ses yeux, cela devait peser lourd, comment cela pouvait-il sembler si facile. Après tout avec la cuirasse on ne voyait rien peut être qu’en dessous il affichait un horrible rictus à cause de la lourdeur de la charge.

Sa remarque sur le fait que soi-disant là d’où il venait on prenait le bain avec son invité, fit hausser un sourcil amusé à la jeune femme. Il en était parfaitement hors de question. Heureusement qu’il la pressa pour qu’elle sorte de la pièce.

Elle laissa le feu s’éteindre doucement dans le foyer, propageant une douce chaleur dans la pièce. Enfin seule, Denea en profita pour enlever ses vêtements ne gardant qu’une chemise. Elle s’emmitoufla ensuite dans une couverture.

Des bruits étouffés provenaient de pièce d’à côté lui arrivait, mais rien qui lui semblait inquiétant. Lorqu’il n’y eut que les clapotis de l’eau, la jeune femme sentir le sommeil arrivé. Elle s’efforça de se tenir éveillée, mais s’était un bras de fer qu’elle ne pouvait pas gagner.
La jeune femme n’entendit ni quand l’homme remis son armure ni quand il vint parler à la porte, profondément endormie.

Ce n’est que lorsque le petit matin pointa le bout de son nez que Deana rouvrit les yeux. Après quelque étirement de rigueur, elle fit une toilette sommaire et enfila un pantalon avant de s’attacher les cheveux.

Enfin, elle frappa à la porte donnant sur la boutique, l’entrouvrant légèrement.

« Monsieur Corbera ? Vous êtes réveillé ? »
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyDim 29 Nov 2015 - 1:28
La nuit fut calme pour Scarocci, qui ne fut pa dérangé par des cauchemars ou rêves étranges. Il se réveilla comme ue horlogue, ouvrant d'un seul coup les yeux, avant de se redresser. Le soleil se levait à peine.

Ce n'est que plus tard que Denea toqua à sa porte, avant de l'entrouvrir. C'est une voix enjouée et en pleine forme qui lui répondit.

" Bonjour Damoiselle Denea ! Bien dormi ? Entrez, faites comme chez vous ! Muhahahaha ! "

Scarocci était assis en tailleur au centre de la pièce, face à la porte, comme un chien de garde prêt à sauter sur le premier intru venu. Il se retourna, toujours vêtu de son armure complète. Il s'étira, faisant entendre quelques craquements d'os.

" En tout cas, j'ai dormi comme un bébé. D'ailleurs, je... PALSAMBLEU ! "

Scarocci regarda autour de lui.

" Bidigon ! "

Il se dirigea en trombe vers la porte, essayant de l'ouvrir, n'y parvenant pas. Il réessaya, plus fortement, poussant et tirant comme une brute dessus, faisant craquer le bois. Puis, il remarqua le verrou, deverrouilla la porte et l'ouvrit à pleine volée, avant de la claquer si fort qu'un peu de poussière tomba du plafond. Puis, avec le bruit d'une cuisine entièrement équipée, Scarocci courru comme un dératé.

Ou plutôt, trottina dans la rue, traînant derrière lui sa patte folle qui l'empêchait de courir. Les quelques personnes dans la rue lui jetait des regards perplexe, chuchotant entre eux. Un chevalier en armure lourde dans les bas quartiers !

Scarocci avait totalement oublié Denea, se concentrant sur une chose : Bidigon. Il arriva en trombe devant l'écurie. Un hennissement l’accueilli.

" Bidigon ! "

Son cheval, cette magnifique créature qu'il aimait, avec un amour proche de l'adoration, le regardait, sa tête colossale dépassant aisément du battant de son box. Il prit son cou dans ses bras et poussa un grand soupir, avant de se faire rabrouer par son cheval, qui lécha son casque comme le ferait un chien.

Les deux palefreniers en faction firent de gros yeux, se demandant s'ils avaient affaire à un fou.

" Bidigon, je te présente Damoiselle Dene... ah, elle n'est pas là. Je présume qu'elle ne voulait pas être vue avec moi " dit le chevalier habituellement égocentrique, dans un accès de lucidité et d'autocritique. Il haussa les épaules, avant de rependre à voix haute, ignorant les gens le fixant.

" Bah ! C'est une grande dame, et je suis un grand garcon. Elle a déjà de quoi s'occuper ! " D'un coup, il tourna sa tête à plus de 180 degrés vers un palefrenier qui sursauta d'horreur.

" VOUS ! Merci d'avoir gardé Bidigon. Puis-je avoir une brosse et tout le toutim ! Si quelqu'un d'autre que moi s'occuper de Bidigon, il s'énerve.

Les palefreniers se regardèrent, puis haussèrent les épaules. Qu'un client fasse leur boulot, pourquoi pas...

Pendant une demi-heure, Scarocci étrilla le cheval, repasser le bouchon par dessus, avant de lui curer les sabots. Bidigon, d'ordinaire si agité et irradiant d'une aura d'agressivité, se laissait totalement faire.

Scarocci avait laissé son hanarchement chez Denea. Peu importe ! Il monta le colossal étalon à cru, avant de descendre la rue, les sabots de Bidigon claquant sur le sol. Il s'arrêta devant sa porte.

La taille de Bidigon faisait que Scarocci était bien trop haut, ses genoux dépassant même le haut des fenêtres. Il bascula avec souplesse sur le côté, ses jambes glissant sur la peau épaisse de Bidigon. Ainsi penché, il toqua à la porte de chez Denea, l'appellant
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyMer 2 Déc 2015 - 12:55
On ne pouvait pas dire qu’il n’était pas énergique dès le matin ce Monsieur Sacarocci. Elle l’avait retrouvé assis face à la porte comme un chien de garde. Puis, il s’était levé toujours couverte de son armure. Avait-il dormi avec ?
Cette idée la laissa dubitative, elle ne releva d’ailleurs pas la boutade un peu vaseuse qu’il avait faite lors de son entrée dans la boutique.

Il sembla d’un coup réaliser qu’il avait laissé son cheval à l’écurie, comme si s’était une chose affreuse. Il était vraiment … singulier. Il essaya d’ouvrir la porte, mais elle était fermée à clé. Il s’acharna essayant de la faire craquer. Heureusement avant que cela ne se produise, il se rendit compte que la clé était restée sur la porte. Heureuse erreur de la part de la boutiquière qui d’habitude la gardait sur elle. Mais avec la précipitation et la situation, comment dire atypique, de la veille elle avait complètement oublié.

Il claqua la porte violemment faisant même tomber un peu de poussière du plafond. En même temps la bicoque tenait peut-être debout, mais elle n’en était pas d’une solidité à toute épreuve pour autant.
L’herboriste le regarda s’éloigner dans la rue en boitant.
Tant d’émoi pour un cheval…

Laissant la porte ouverte, la jeune femme entrepris de ranger un peu le désordre de couverture qui traînait sur le sol de la boutique. Au loin elle entendait les exclamations d’une voix forte.

Elle eut le temps de plier rangé le fatras qu’elle avait sorti pour l’accueillir Scarocci, mais également de mettre en bouteille l’huile à la camomille avant qu’on ne frappe à la porte et qu’on l’appel.

Elle leva les yeux de ce qu’elle faisait pour voir que devant chez elle se trouvait un très grand cheval et dessus son invité de la veille.

Elle sorti laissant la porte ouverte, devinant qu’il venait chercher le harnachement de sa monture. Cette dernière était vraiment impressionnante surtout pour une chevale de monte, mais même pour un cheval de traie.

« Vous avez besoin d’aide ? Enfin je sais pas du tout comment ça s’accroche ses truc, mais on sait jamais pour tenir quelque chose… de pas trop lourd. »

Autant le préciser tout de suite, étant donné que la force de Denea devait être bien ridicule comparée à celle du chevalier en arme. Elle voulait éviter, premièrement, de se faire mal et deuxièmement d’abîmer une pièce qui devait coûte au moins aussi cher que tout son stock et ses meubles réunis.
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MessageSujet: Re: J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea)   J'irais dormir chez vous (Scarocci-Denea) EmptyMer 9 Déc 2015 - 20:49
Avec agilité, Scarocci fit passer une jambe par dessus bord et descendit de son cheval avec souplesse. Si l'homme était lent sur terre, il était aussi agile qu'un papillon une fois à cheval.

" La main sur le cœur comme toujours Damoiselle Denea ! "

Il s'adossa à Bidigon, qui ne broncha pas. Le cheval regardait autour de lui d'un air placide, fixant les passants de ses yeux globuleux.

" J'ai voyagé seul pendant des mois. Je suis capable de tout faire moi-même ! Comment puis-je prétendre défendre la veuve et l'orphelin si je ne suis pas capable de monter mon équipement ? "

Il fit semblant de se recoiffer, son casque masquant les cheveux qu'il aurait pu avoir. Il s'invita comme un sagouin chez elle, avisant son équipement. La selle pesait à elle seule son poid, mais il la souleva d'une seule main.

Dans la rue, un enfant fixa Bidigon. Le cheval renâcla, défié. La femme qui accompagnait son enfant, se précipita hors de vue avec son enfant. Avant de partir, le bambin, inconscient, tira la langue à Bidigon.

Bidigon lui tira la langue.

Scarocci lui, continuait de parler.

" Vous me faites penser à quelque chose Damoiselle Denea. Vous dites ne pas savoir comment fonctionne l'équipement de Bidigon. Est ce que ca voudrait dire... "

Il regarda à droite, puis à gauche, avant de s'approche très près d'elle, au point qu'elle pouvait voir ses yeux bleus. Il lui parla sur le ton de la confidence, comme si il demandait quelque chose d'honteux.

" Que vous n'êtes jamais montée à cheval ? "

Pour Scarocci, une telle révélation était dramatique. Ainsi donc, elle avait marché toute sa vie ? Jamais connu l'ivresse d'un galop ? Le lien se tissant avec l'équidé ! Et le vent soufflant sur le visage ! Les muscles tremblant du cheval, la douceur de ses poils, l'odeur enivrante de ce dernier ! Pendant un court instant, il eu sincèrement pitié d'elle, de cette... piétonne, qui salissait ses beaux pieds sur le sol boueux.

Le regard interloqué de Denea était éloquent. Scarocci se redressa, tout d'un coup très enjoué et enthousiaste.

" Alors, voilà ce que je vous propose. Je vous apprend à monter à cheval. Et en retour, vous m’apprenez à être herboriste ! "
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