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 On peut dormir, la ville veille... [Eadwin & famille]

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Aelys De BeauvalCouturière
Aelys De Beauval



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MessageSujet: Re: On peut dormir, la ville veille... [Eadwin & famille]   On peut dormir, la ville veille... [Eadwin & famille] - Page 2 EmptyMar 19 Juil 2016 - 8:57
A aucun moment Aelys n'avait eu connaissance ni conscience de la présence de Samuel, bien caché dans les ombres de la cuisine, alors qu'elle-même n'était venue que pour se servir un peu d'eau. L'arrivée de Luna et Eadwin avait été une surprise de taille, mais voir son Oncle apparaitre comme par magie, bien que titubant et visiblement peu en état d'encaisser une telle situation, voilà qui avait eu de quoi en rajouter une couche. Pourtant ce fut bel et bien le Chevalier qui rassura la Couturière quant à l'état de sa chère Cousine, laquelle semblait passablement choquée, mais saine et sauve. Les palpations de la fille De Beauval lui avaient permit de discerner presque immédiatement cette cape serrée comme une protection, dissimulant ainsi des vêtements déchirés qu'elle entraperçu brièvement, si brièvement que nulle autre personne aurait pu le voir, mais qui suffit pour que Aelys recule d'un pas, scrutant celle qu'elle aimait comme sa propre sœur.

Nul regard accusateur au fond des yeux verts, rien qu'une inquiétude qu'un début de soulagement ne parvenait pas encore à chasser, tout du moins jusqu'à-ce que la future Châtelaine elle-même n'affirma que son sauveur s'était assuré de son intégrité. L'histoire de l'enlèvement ne prit pas vraiment, cependant la Couturière acquiesça, prête à corroborer s'il le fallait, levant sur Eadwin un regard complexe, entre reconnaissance, joie de le revoir et questionnement muet. Il y avait beaucoup à demander, à dire, sans parler de l'impulsion contenue de lui serrer les mains avec chaleur, chose dont il fallait s'abstenir. Samuel Montoya sembla parvenir à ne pas faire un arrêt cardiaque et sa nièce vint serrer brièvement son épaule d'une main rassurante, lui offrant un sourire réconfortant avant de reporter son attention sur Luna qui s'adressait à elle.

- Bien entendu Cousine, j'ai justement eu l'occasion d'acquérir quelques talents en ce domaine et votre sauveur ne pâtira point de mes sutures.

Luna était la seule à qui Aelys ait parlé des activités de la Dame d'Ayguemorte, de ce qu'elle lui avait demandé de faire et qu'elle avait continué de lui demander, de sorte que la Couturière avait finit par se documenter auprès d'un praticien afin de pouvoir apprendre plus convenablement à suturer une plaie sur un être vivant et non plus sur de simples cadavres incapables de se plaindre ni ne nécessitant par la suite d'être fonctionnels.

- Puisque nous voici assurés de votre intégrité, grâce au Sir de Rivenoire, je suis certaine que votre Père nous laissera nous habiller décemment. N'est-ce pas mon Oncle ?

Un sourire de nouveau pour Samuel, de ce genre de sourires qui font fondre les cœurs des ainés et protecteurs, un art que la fille De Beauval avait commencé à développer depuis peu et qu'elle n'utilisait seulement que pour les situations d'urgence. Oh voyez comme elles sont délicates, ces deux cousines, voyez comme elles ont besoin de s'habiller afin de ne pas manquer à l'étiquette. Nul doute que l'on pouvait comprendre cela, assurément. La Couturière adressa un nouveau regard à Eadwin, plus grave et discrètement appuyé, avec un léger signe de tête entendu.

- Soyez assuré, Chevalier, que vous avez toute ma gratitude pour avoir sauvé ma Cousine. Il faudra que vous me contiez cela lorsque tout ceci sera apaisé.

Et le Labret, il fallait qu'il lui parle du Labret, au même titre qu'elle devait lui parler de tout ce qu'elle avait vu, de son propre séjour là-bas sur le plateau, des cadavres recousus, des derniers contrats noués, de la vie à Marbrume et de tout un tas d'autres choses. Cependant, pour cette nuit et probablement la journée de demain, c'était sa chère Luna qui l'accaparait et qui semblait avoir terriblement besoin de réconfort et de chaleur. Délaissant toute étiquette, Aelys vint entourer les épaules de sa Cousine d'un bras nu, mais chaud, la pressant doucement contre elle en redressant le menton, l'air d'être prête à défier quiconque l'empêcherait de la mener jusqu'à sa chambre, y compris son cher Oncle dont l'état d'éméché ne faisait aucun doute au vu des effluves qu'il exhalait à chaque expiration. Ah par les Trois, quelle nuit !
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MessageSujet: Re: On peut dormir, la ville veille... [Eadwin & famille]   On peut dormir, la ville veille... [Eadwin & famille] - Page 2 EmptyJeu 21 Juil 2016 - 17:44
Je me concentre sur ma respiration, les battements de mon coeur, les ajustements minuscules qu'on fait en permanence pour rester debout. Trop bourré pour la situation. N'importe quelle personne qui me connait un peu sait que je suis totalement hors service entre minuit et le lever du soleil. C'est pas que le fait que je sois bourré. Je suis aussi éméché en journée, mais c'est la nuit que je le gère le moins bien. Le problème c'est le sommeil. Je dors quatre heures, je me réveille très mal parce que j'ai à la fois la gueule de bois et le manque, alors je me met cher à nouveau, mais du coup je souffre aussi parce que, comme tout le monde, je trouve ça épuisant et idiot de me mettre une mine au milieu de la nuit. J'essaye juste de rester vivant jusqu'au lendemain matin. Et c'est un calvaire.

On me dit des mots, des phrases, plein, mais je les comprends pas très bien. Je reste planté devant tout ce petit monde en oscillant légèrement. Je retiens vaguement que Luna va bien. La présence débraillée de ma nièce me surprend un peu. Celle de l'homme armée me dérange. Il devrait pas être dans ma cuisine, comme ça, sans prévenir. C'est la mienne. Une menace. Je saisis vaguement d'après les interventions des uns et des autres que le problème se situe au niveau des promenades nocturnes de ma fille. On me parle d'un sauveur, d'un type qu'il faut soigner, mais je vois qu'un gros barbu à coté de mon bébé. J'aime pas ça. Mais je comprends la seule chose qui importe vraiment, finalement.
Je suis totalement dépassé par la situation.

- Je vais... 'vais chercher ma femme.

Je me frotte le visage d'une main malhabile. Le trajet jusqu'à la chambre va être laborieux, mais j'ai besoin d'un interprète sobre. Tant pis que je ne supporte pas sa présence et qu'elle casse les pieds à Luna, mais je pige strictement rien de ce qu'on me veut. J'aimerais que ma soeur soit là. C'est la présence d'Aelys qui m'y fait penser. C'est la seule qui serait vraiment de mon coté sans m'agacer autant que mon épouse - bien sûr je ne doute pas de la loyauté de ma fille ou de ma nièce, mais leur utilité est limitée vu leur jeune âge.
Je me détourne de la scène, le mec je le laisse comme je l'ai trouvé : sans un verre d'eau et sans un bonjour. Je vais à l'escalier de service pour que Luna ne me voit pas monter les marches à quatre pattes. C'est très dangereux les escaliers bourrés. J'ai peur de tomber. Je t'ai déjà dit que ma hantise dans la vie c'était de tomber bourré ? Ca arrive tout le temps. Des fois je me fais vraiment mal.

L'architecte qui a conçu le manoir a eu a coeur de prendre en compte le confort du maître de maison : la chambre principale est donc éloignée du couloir où se trouvent celles des enfants. Ca me fait mal au ventre à chaque fois de voir toutes ces portes fermées à clef. Je suis sûr que ça m'aurait plu d'en avoir dix ou vingt, des gosses. L'important en tout cas c'est que j'arrive à ramper jusqu'à ma carrée sans croiser ma progéniture et ma nièce en train de se refaire une beauté. Parce que c'est vraiment pas joli. La montée des escaliers m'a fait perdre le peu de confiance que j'avais en mes facultés motrices, et je finis le trajet à quatre pattes comme l'ivrogne que je suis.

Réveiller ma femme, c'est vraiment pas l'étape facile non plus. C'est pas une tâche qu'on devrait confié à un gros bourré. Je me retrouve comme un singe face à une machinerie complexe. Du coup je fais ce que n'importe quel babouin ferait : je m'assois dessus et je lui tape l'épaule.

- Qu'est ce que vous faites ?!

Surprise en plein sommeil, son premier réflexe est de me vouvoyer, ça fait plaisir. Le second c'est de me pousser parce que je lui fais mal : elle m'envoie promener dans le décor avec une facilité déconcertante. Comme elle ne détruit pas ses synapses tous les soirs, elle analyse assez vite l'étendue des dégâts. Mais ça m'arrive pas souvent de la réveiller, vu que même imbibé au dernier degré j'aurais jamais le réflexe suicidaire de chercher sa compagnie. C'est donc que j'ai une "bonne" raison. Elle s'assoit sur le lit - le matelas ploie un peu sous la masse - et me demande ce qui se passe.

Je suis vautré contre le bas de lit sculpté, les jambes dans le vide, les bras en désordre. Je m'aperçois que je me sens beaucoup mieux une fois allongé, même si j'ai un peu de mal à respirer. Du coup je bouge plus. C'est un vrai soulagement de pas me préoccuper de mon équilibre.

- Y a Luna dans la cuisine... ma nièce aussi... elles vont bien ch'crois. Chépu je... y a un homme aussi.

- Comment ? Que s'est il passé ?

- J'ai pas compris je... la tête qui tourne.

Je pousse un rôt qui me brûle jusqu'aux sinus. Ma femme prend un air paniqué et me tire violemment par le biceps. Entre autre qualité, je suis une bombe à vomi (vivre avec moi est vraiment une expérience délicieuse). Je pousse sur mes muscles pour aider mon épouse à éviter le drame (la literie c'est vraiment chiant à nettoyer). Elle arrive à me guider jusqu'à la salle d'eau avant que je me déleste sur la jolie mosaïque au sol. Après un court débat intérieur où elle hésite entre supporter le spectacle et me laisser gérer la situation tout seul, elle me pose - oui ! elle ne me fait pas tomber elle me pose ! - sur le sol avant de partir se rendre présentable. Mission accomplie de ma part. Le message a été transmis à quelqu'un de compétent. Bravo capitaine. Repos.

Pendant les cinq minutes qui ont suivi, j'ai regretté d'être en vie. Comme toutes les nuits depuis environs cinq ans. Vomir c'est pas censé être quotidien, mon système digestif apprécie modérément. J'ai horriblement mal. J'ai aussi vaguement conscience que Luna a besoin de moi et que je suis pas en état. Et je peux te garantir que c'est pas des pensées à avoir quand on a un taux d'alcoolémie à deux chiffres : je me mets à chouiner très fort, la joue dans mon dégueulis. Très beau spectacle. Très fameux. Un délice de fin gourmet. Je suis vraiment désolé de t'infliger cette description.

- Par les Trois ! Mais pourquoi tu es nu ?!

Je ne sais pas quand je me suis déshabillé, mais voilà. Probablement dans la logique où ça serait à faire de toute façon, vu la catastrophe sanitaire. Je commence un couplet sur la thématique "chuis une merde", mais mon épouse me connait assez pour ne pas me laisser continuer. Elle est revenue super vite d'ailleurs, elle porte une robe d'intérieur qui présente le double avantage d'être à la fois assez décente pour accueillir un chevalier au milieu de la nuit, et simple à enfiler. J'aimerais avoir cette chance. La mode masculine c'est d'avoir l'air toujours sur le point de partir à la guerre, alors ça implique plein de sangles et de conneries dans tous les sens. Cet été néanmoins la tendance n'est pas aux bracelets de force, qui cachent les avant bras, mais les plus coquets pourront se balader avec une peau de loup sur les épaules ou des morceaux de Fangeux dans les cheveux, pour accessoiriser. Mais bref.

- J'ai croisée Aelys dans le couloir. Quelle histoire ! J'ignore ce qu'il convient de faire envers le Sir de Rivenoire. Il nous a épargné un sort si... comment réagir à pareille horreur ? Je ne sais pas !

Je la fixe d'un oeil vitreux. Et moi donc, ma cocotte. Mais elle n'a aucune pitié.

- Je vais t'aider à t'habiller. Il faut que tu descendes. C'est une affaire d'honneur.

Devant un tel argument, je ne peux que me soumettre. Quand elle me dit de plonger la tête dans un broc d'eau, je le fais, et l'un dans l'autre les récents événements me dessaoule pas mal. Comme on dit, "vomir, c'est rebondir". J'arrive quasiment à mettre mes fringues tout seul. On descend en bas dans une position laissant entendre que je tiens le bras de mon épouse alors qu'en réalité elle est en train de supporter la moitié de mon poids. Je me sens vieux et humilié, mais je suis motivé par la recherche de Luna. Tout à l'heure j'étais trop dans le cirage, trop surpris et trop attaqué cardiaquement pour vraiment analyser la situation. Maintenant je me sens inquiet.

Mon épouse me pose sur une chaise dans la cuisine, face à une table. Le chevalier est tout seul, assis dans la pénombre. Pas un verre d'eau, pas un quignon de pain. Les filles sont partis devant moi en précipitation pour se rendre décente et j'ai... enfin t'as déjà vu le tableau. J'ai les yeux injectés de sang à plus en voir le blanc et les cheveux mouillés. Sans parler de l'expression particulièrement éveillée. C'est donc Adélaïde qui parle :

Messire, veuillez nous excuser nous... notre dette envers vous est... et nous vous accueillons très mal ! Laissez moi remédier à cela.

Oui, c'est dur de trouver ses mots, et dans un éclair surprenant de lucidité je comprends pourquoi. La question c'est qu'est ce qu'une jeune fille fait dehors à cette heure. C'est très suspect. Le chevalier s'est forcément posé la question, ma femme aussi. Il n'y a plus de domestique présents dans la maison la nuit - mis à part le garçon d'écurie qui dort dehors - parce qu'on a plus assez d'argent pour ça. Luna est peut être compromise, et ça va se savoir. La panique me met un coup de poing dans le ventre. Cet homme vient peut être me dire que la vie de ma fille est foutue.
Pendant ce temps ma femme bondit partout à travers la cuisine pour tirer de l'eau, raviver le feu, préparer du thé et des biscuits et allumer des bougies. Moi je suis les coudes sur la table, à me tenir la tête des deux mains en attendant les filles.

- Veuillez excuser mon mari, il est souffrant. Êtes vous blessé ? Je peux envoyer quelqu'un chercher un herboriste.

Ca lui plaît bien à l'autre mégère de jouer à la femme qui est obligée de tout gérer à la place de son mari. Connasse va. Ca ne fait que cinq ans que j'ai un gros coup de mou, physiquement, niveau résistance à mon propre mode de vie. Avant aussi j'étais bourré mais je tenais debout. C'est flagrant comme j'ai mal vieilli à coté de messire chevalier connard là. On fait sensiblement la même taille mais j'dois faire le tiers de son poids. Moi aussi j'étais musclé, quand il fallait que je dresse des étalons paranoïaques et que je sortais tous les soirs. Mais ma bouffée de haine paranoïaque repart comme elle est venue. Avoir l'alcool mauvais, c'est comme le reste, ça date d'une autre époque.
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