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 Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)

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Le Capitaine



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MessageSujet: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyDim 29 Mai 2016 - 22:49
" Hum... tout le monde est là ? "

Strakhov se racla la gorge. Le vieil homme sortait à peine d'une sévère quinte de toux qui l'avait éloigné du terrain d'entraînement. Encore fatigués, ses yeux ridés balayaient la grande salle principal du Quartier Général de la Compagnie des Lames. L'ancienne bâtisse avait été rénovée, victime d'un chantier permanent ayant duré plusieurs semaines. Des fenêtres savamment disposées filtraient la lumière du soleil, baignant le bâtiment d'une lumière rassurante et apaisante. Le Capitaine avait été clair : il fallait qu'on s'y sente bien. Le Vieux Borgne avait insisté pour mener le projet du début à la fin, indiquant en silence ce qu'il fallait faire.

Devant Strakhov, toute la compagnie s'était rassemblée, dont Finn et Cywel, ainsi que Thomas, Tobias, Aarlan, et un petit nouveau, Bjorn. Le Capitaine se tenait à côté de Strakhov, les mains croisées dans le dos, silencieux.

" Demain soir aura lieu notre première mission officielle. Une noble nous a chargé de faire passer de la nourriture à de nombreux habitants du goulot. "

Silence. Les recrues connaissaient bien le goulot. Il s'agissait sans doute du recoin le plus dégueulasse et dangereux de Marbrume, ravagé par la pauvreté, la criminalité et la maladie, agité d'affrontements et famines régulières.

" Les habitants en question n'ont pas accès à la nourriture, donc autant dire que notre aide est primordiale. On entre, on donne la nourriture, et on ressort. "

Strakhov regarda le Capitaine, l'interrogeant en silence sur sa prestation. Le Capitaine hocha de la tête, à peine d'un millimètre, avant de fusiller ses hommes du regard.

" Questions ? "

Arlan leva la main.

" Pourquoi nous et pas des gardes ? " demanda le robuste blond. Ce fut Strakhov qui répondit.

" Le noble en question veut rester discret, et ne souhaite pas risquer la vie de ses hommes. C'est pour ça qu'on fait appel à nous. Pas question que la milice soit au courant. "

Arlan hocha la tête d'un air compréhensif, et ce fut ensuite Thomas, le premier à avoir rejoint la Compagnie, qui leva la main.

" On sera payé combien ? " Cette question attira l'attention de tout le monde. Thomas était jeune et enjoué, assez passionné et motivé par le métier de mercenaire, et ne donnait pas l'impression de faire tout ceci par appât du gain. Toutefois, la réponse était attendue avec impatience.

" 1000 sous chacun. " répondit sèchement le Capitaine.

Thomas manqua de s'étrangler, et même Strakhov fut interloqué, pendant une toute petite seconde. C'était une sacrée somme, l'équivalent d'un mois de très bon salaire. Presque deux en se contentant de peu. Thomas chuchota un merci, rouge, se posant en ce moment même la plus belle question du monde "Qu'est ce que je vais faire de tout ce fric ? ".

Avant qu'une autre question soit posée, Le Capitaine prit la parole.

" Ce n'est pas un travail facile. "

Strakhov rajouta afin d'expliquer les dires du Capitaine.

" Nous avons trois chargements et le tiers du goulot à visiter. Ça nous prendra une bonne partie de la nuit, et va sans aucun doute attirer des envieux. "

" Vous aurez certainement à tuer. " Commenta le Capitaine, plus dur que jamais. Il avait entraîné ces hommes et femmes durement, et tous étaient plus forts, plus rapides, et plus expérimentés que la première fois qu'ils avaient franchis cette porte. Mais, excepté Finn et Strakhov, ils étaient tous des bleus. La dureté de l'entraînement ne valait jamais un vrai combat.

" Peut-être même que certains d'entre nous mourrons. Je ferais en sorte que ça n'arrive pas. "

Ambiance plombée. Même lorsqu'on s'engage dans un tel métier, on ne prend jamais conscience des risques ou de la mort qu'une fois confronté à cette dernière en direct. Il le sait. Il est déjà passé par cette étape. Ils ont peur, se rassureront, entrerons dans le goulot l'esprit calme, et seront terrifiés lorsque viendra le temps de se battre. Et ce sera à lui de leur faire tenir le coup.

Il fallait qu'ils soient unis surtout. Le Capitaine faisait en sorte que ses hommes passent la majorité du temps ensemble, que ce soit dans les entraînements ou temps de repos, parfois tous ensemble, parfois en duo ou en trio, changeant sans cesse ces derniers. C'est dans ces moments là que la solidité de leurs liens sera mise à l'épreuve.

" Reposez vous aujourd'hui. On se revois demain. Vous savez où me trouver. "

Strakhov claqua des mains pour signer la fin de la réunion et Le Capitaine monta les escaliers. Il avait un bureau et une chambre au second étage, avec notamment un tout petit et minuscule balcon côté cour. Il y avait installé une chaise pour profiter du soleil et d'une relative tranquillité lorsqu'il le voulait. Installé sur la chaise, son épée posée contre le mur près de son lit, il se demandait à quoi les autres pouvaient penser.
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyLun 30 Mai 2016 - 6:06
Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis l'arrivée de Cywel au sein de la Compagnie des Lames et le moins que l'on pouvait dire, c'est que personne n'avait chômé. La bâtisse abritant le Quartier Général avait été entièrement retapée du sol au plafond, en passant par les poutres principales comme secondaires, les portes et les fenêtres, le mobilier et la toiture. La cour au sol en terre battue solide servait de zone d'entrainement et avait vu défiler de nombreux exercices tous plus rudes les uns que les autres, conditions sine qua non en vue de la première mission qui leur incomberait et qu'on s'apprêtait à leur annoncer aujourd'hui même. Finn s'était rassemblé avec les autres, adressant un bref signe de tête à Strakhov qui s'occupait de l'annonce, son regard se levant ensuite vers le Capitaine qui se tenait à ses côtés. La mission telle qu'elle fut exposée ne recueillit d'abord qu'un silence attentif, le jeune homme plissant les yeux pour sa part en se souvenant de sa dernière incartade dans les Bas-Quartiers. Il voyait venir d'ici les ennuis et, alors même que Thomas posait la question du paiement, le Mercenaire accrocha le regard de Cywel et ouvrit les yeux comme pour faire "ouhla", puis reporta immédiatement son attention sur leur Capitaine qui, lui, ne plaisantait pas le moins du monde. Pourquoi pas les Miliciens, avait demandé Arlan juste avant, mais ça Finn n'avait même pas eu besoin de demander tant il connaissait bien des motifs de refus de la part des gardes. Pour autant la paie serait juteuse et leur permettrait à tous de bien vivre pendant quelques temps, surtout si chacun économisait comme ils le faisaient déjà. Lorsque Le Capitaine et Strakhov évoquèrent les risques et la certitude d'avoir à tuer, l'expression de Finn se durcit et il hocha imperceptiblement la tête, déjà paré à cette éventualité. Si on s'approchait à cause de la faim et qu'on se contentait de demander, il y aurait distribution. Si en revanche on cherchait à attaquer pour voler la nourriture en question, ce serait un combat et peut-être même la mort du malheureux mourant de faim. Le jeune homme espérait que la plupart se montreraient raisonnables et écouteraient les mises en garde, mais la faim pouvait rendre n'importe qui follement agressif. Pour sa part l'ancien artisan du bois comptait bien ne pas perdre la vie pour une telle mission et il se jura de veiller sur ses camarades, attendant que la réunion ne se termine avant de se détendre un peu, soufflant pour évacuer le stress avant de tapoter l'épaule de tout camarade passant à portée, échangeant quelques mots avec Thomas sur la Milice, à mi-voix, avant de rejoindre Cywel, sourire aux lèvres.

- Enfin notre première mission ! Comment tu te sens ? Prête pour le grand jour ?

Il ne voulait pas trop la brusquer, mais il savait aussi que considérer d'avance que ça n'irait pas n'était pas la meilleure façon de procéder. Il ne doutait pas un seul instant qu'elle pourrait faire l'affaire, cependant il comptait malgré tout faire en sorte que tout se passe bien.

- Je comptais aller demander quelque chose au Capitaine concernant la mission, tu veux m'accompagner ?

Comment ne pas avoir remarqué les regards qu'elle lançait parfois à leur supérieur hiérarchique ? Il faut dire que si Finn avait été une femme, il aurait sans doute lui aussi pu éprouver quelque émotion allant au-delà de la simple loyauté et de la confiance, mais même s'il se faisait sans doute des idées quant à ce que pensait la jeune femme de l'homme massif et taciturne qui les dirigeaient, c'était toujours plus agréable de ne pas aller le questionner seul pour le cas d'une mission, histoire d'avoir un témoin auditif des réponses apportées.
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyLun 30 Mai 2016 - 12:38
Durant les semaines qui se sont écoulés, la bâtisse avait pris des allures plus attrayantes et chaleureuses pour les mercenaires, d'autant plus qu'ils avaient travaillés tous très durs que cela soit aux entraînements comme à la construction pour parvenir à de tels résultats. Comme beaucoup d'entre eux, Cywel était très fière du résultat et considérait cette bâtisse comme le coeur d'une nouvelle vie, de centre d'un nouveau foyer. Les premières blessures de Cywel s'étaient rétablit avec le temps, elle en eut d'autre en retour mais le principal était certainement la naissance d'une carrure un peu plus forte que celle qu'elle avait le premier jour. Un fin trait rouge se dessinait sous son œil, rien de bien méchant pour Cywel qui avait tenté de rassurer Finn de l'inutilité de l'inquiétude qu'il avait pu avoir. Elle n'avait qu'à se défendre, c'est tout.

Ses cheveux avaient légèrement poussé, très légèrement, seule Cywel s'en était rendu compte et semblait à la fois s'enthousiasmer comme s'ennuyer de ce constat. La jeune femme ne savait pas si elle allait laisser de nouveau ses cheveux pousser. Pour ce qui était du reste, elle n'avait pas eu beaucoup de bouleversement, on lui avait suggéré de prendre une nouvelle armure, plus résistante surtout. Il semblerait qu'elle pourrait se permettre cette petite folie lorsque la mission, sa première, serait accomplis.

Elle n'avait jamais vraiment visité l'intégralité des bas-fonds, Cywel connaissait le goût de certains pour le glanage et le pillage, sans plus. La famille Tannhauser n'avait jamais été assez pauvre pour vivre près des bas-fonds.

L'information qui l'avait pour autant la plus inquiétée était celui de la possibilité de tuer des individus. Non pas par plaisir ni par gratuité mais par légitime défense. A la mort, Cywel avait du s'y confronter à plusieurs reprises, commettre elle-même cet acte était tout autre chose. Etait-elle seulement capable d'aller jusqu'à cela ? Il ne fallait mieux pas y songer maintenant.

Durant la réunion, la jeune femme n'avait eu de cesse de rester river sur le Capitaine, de temps à autre, elle rejoignait le regard de Finn, une complicité avait naquis durant ces dernières semaines, il était bien l'un des seuls qu'elle estimait et a qui elle faisait confiance dans ce lieu. Elle n'était pas bien bavarde et lorsqu'elle avait besoin de quelque chose, elle n'hésitait pas à recueillir des conseils auprès de lui. Y avait-il plus ? Y avait-il moins ? Rien ne semblait éloigner son sauveur de son esprit.

Finn l'avait rejoint à la fin du rassemblement, s'extasiant de cette première mission comme attentionné par rapport au ressenti de la jeune femme.

« Je ne le serai jamais assez, Finn. Disons que de cette mission, nous saurons si oui, ou non, je l'étais. » Ses paroles pouvaient être dures envers elle-même mais le sourire, léger, amusé qu'elle arborait semblait montrer qu'elle n'en était pas affecté plus que cela.

La mission était digne d'un don des Dieux mais beaucoup de choses dérangeaient la jeune femme. Concernant l'identité du noble, tout d'abord et de ses intentions, par la suite. Cywel s'inquiétait peut être trop, elle avait simplement des difficultés à comprendre pour quelles raisons autres qu'un piège ou d'un coup politique les nobles pouvaient bien s'intéresser aux pauvres. Son avis sur la chose était de toute manière biaisée, elle ne tenait pas les nobles dans son coeur.

Lorsque Finn lui proposa de venir à la rencontre du Capitaine, elle ne put s'empêcher d'ouvrir grand les yeux, ceux d'un enfant excité à l'idée d'avoir ce qu'il désire, telle une promesse de l'obtenir sous peu. Un mélange enfantin et passionné. Pour autant, elle détourna vite le regard en feintant un léger désintérêt.

« T'accompagner m'dégourdira un peu. J'ai des fourmis dans les jambes à force d'rester droite comme j'étais. »
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptySam 11 Juin 2016 - 1:49
Le Capitaine poussa un grognement qui signifiait "entrer" lorsqu'on tapa à sa porte. Avec lenteur, le colosse se leva de sa chaise, avant de se diriger vers la porte pour acceuillir ceux qui désiraient lui parler. Finn entra, suivi de Cywel. Ils n'étaient jamais venus "chez lui", au second étage. Il s'agissait d'une chambre tout à fait banale, avec son balcon, sa fenêtre, son bureau en bois simpliste, ses deux chaises et un grand lit deux places.

C'était le seul luxe du Capitaine. Après avoir passé sa vie à dormir par terre ou dans des couches étroites, il s'était offert un grand lit, chose indispensable lorsqu'on est aussi grand, l'homme dépassant des pieds et de la tête dans un lit classique. Il remarqua que Cywel observait beaucoup la chambre ainsi que le lit, mais ne fit aucune remarque, se contentant de fixer Finn, attendant qu'il parle.

Ce dernier prit la parole, lui rapportant un événement assez singulier, sa rencontre avec une jeune femme rousse (Le Capitaine ne put s'empêcher de penser à June avec nostalgie, le regard un instant rêveur) et la défense de cette dernière face à plusieurs malfrats. Le Capitaine ne savait pas vraiment pourquoi Finn lui racontait cela. Pour se faire mousser ? Peu probable, le jeune homme était d'une humilité presque crispante. Il avait en plus agit avec prudence, ne mentionnant pas la Compagnie. Il le soupçonnait de raconter cet acte par "devoir", tout simplement.

" Félicitations Finn. "

Deux mots rares dans la bouche du Capitaine. Il n'était pas du genre à complimenter quelqu'un de manière directe.

" Je sais que nous pourrons compter sur ta lame demain. "

Il regarda ensuite Cywel, qui lui posa plusieurs questions. La jeune femme semblait inquiète et soupçonneuse des motivations de leur employeur, et demandait plus de précisions au Capitaine. Il avait compris, petit à petit, que la jeune femme se méfiait de la noblesse.

" Notre commanditaire a plus de bonnes intentions que d'influence. "
se contenta t-il de répondre évasivement. l savait que Cywel voudrait plus de réponses, mais ne souhaitait pas lui en donner plus. Il était temps de tester quelle confiance la jeune femme avait en lui, et si elle saurait le suivre, même aveuglement.

Après quelques autres échanges, il congédia Cywel et Finn, leur recommandant de rester en forme, mais de profiter de leur temps libre. Ils étaient de grands adultes après tout.

" Si l'opération se passe bien, nous irons en dehors des murs. " leur promit-il


Dernière édition par Le Capitaine le Mer 22 Juin 2016 - 20:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptySam 11 Juin 2016 - 18:08
Il trouva que sa camarade prenait les choses bien sérieusement, mais d'un autre côté il ne pouvait le lui reprocher malgré son propre enthousiasme. En tant que femme, Cywel devait certainement se faire un devoir d'assurer aussi bien que n'importe lequel des hommes de la compagnie durant la mission qui s'annonçait, cependant Finn n'avait aucun doute quant à ses capacités à faire ce qui serait demandé, aussi difficile cela pourrait-il lui paraitre pour cette première fois. Le fait qu'elle sourit légèrement était malgré tout un signe encourageant et, tapotant virilement son épaule -tout en retenant sa force pour ne pas lui infliger de douleur inutile- le jeune homme lui proposa de l'accompagner et fut bien content qu'elle accepte, riant de bon cœur à la mention des fourmis dans les jambes. Ainsi prirent-ils la direction de l'étage du bâtiment, frappant à la porte et attendant que le Capitaine les autorisa à entrer pour ce faire. L'ancien artisan se sentait effectivement le devoir de faire un rapport quant à ce qui était arrivé quelques jours plus tôt, ayant certes un peu tardé, mais davantage par souci de tout bien ordonner dans sa tête que par crainte de remontrances. Il parla de Ilhanne, de son agression, du fait qu'il l'ai raccompagné et qu'il lui ait expliqué où le trouver en cas de besoin. Il nomma également le lieu où elle chassait, Traquemont, ainsi que sa proposition de venir lui porter assistance si jamais elle devait avoir besoin d'un coup de main. Si Finn demeura concis et terriblement sérieux, acceptant les félicitations de son supérieur avec un hochement de tête grave, l'on pouvait se questionner sur ce qui l'avait poussé à se montrer aussi prévenant avec la chasseuse, fut-ce parce qu'il était déjà de nature fort serviable. Vint ensuite le tour de Cywel dont Le Capitaine écouta les doutes avec compréhension, Finn lui-même ayant brièvement songé à cela. Les réponses apportées furent concises et, après qu'ils eurent conversé brièvement, les deux jeunes gens prirent congés de leur supérieur, revenant à l'étage inférieur où l'ex-Milicien s'étira en baillant.

- Je ne sais pas toi, mais moi je mangerais bien un morceau histoire de profiter de cette journée. Je t'invite quelque part ?

La proposition était somme toute amicale, puisqu'il n'avait jamais eu ni mot ni geste déplacé à l'intention de sa collègue, cependant libre à elle de refuser. Il comptait bien ensuite passer le reste de l'après-midi à se détendre et, une fois le soir venu, du faire plusieurs exercices afin d'être assuré de s'endormir comme il convenait.

Le lendemain matin le trouva frais et dispo, déjà en tenue avant même le lever du jour, impatient qu'il était de se mettre au travail et ce bien qu'il ait encore un peu de temps devant lui. Finn était ainsi, sérieux et compétent sur le terrain, mais terriblement pressé tant qu'il n'y était pas, comme pourvu d'une énergie sans fin qui ne s'épuisait jamais.

Spoiler:
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyDim 12 Juin 2016 - 23:56
Finn frappa à la porte du deuxième étage, Cywel avait vu à plusieurs reprises le Capitaine prendre ces marches pour rejoindre cet endroit, néanmoins elle n'avait jamais franchit le pas jusque là. Il n'était pas prudent de s'aventurer là à la vue de tous. La jeune mercenaire avait suivit son ami et n'avait à aucun moment cherché à s'imposer. Elle resta silencieuse, discrète tandis que son regard se baladait dans chaque recoin de la pièce. C'était donc ici que vivait le Capitaine. Le lieu était simplet, il y avait tout le matériel nécessaire pour vivre tranquillement. L'odeur singulière de la chambre chatouillait ses narines, c'était une odeur propre comme à chaque chambre et lieu, il y avait là une odeur nouvelle, agréable si l'on n'était pas habitué aux parfums luxueux. Son regard s'était arrêté sur le lit. Il n'avait rien de spécial, juste qu'il s'agissait ici du lit du Capitaine. Des spectres dansaient dans son esprit, des illusions honteuses qui ferait rougir de honte la jeune femme si l'on pouvait lire dans son esprit. Pour autant, elle resta de marbre, à l'extérieur. Est-ce qu'un jour ce lit, comme n'importe quel autre serait souillé de sa sueur ou peut être…

Son regard revint en direction des deux hommes. Le silence s'était installé pendant un temps assez long pour qu'elle puisse le remarquer. Cywel partagea alors ses doutes quant à la gentillesse supposée du commanditaire, ce qui fut, sans surprise, infirmé. Très certainement que ce ou cette noble avait des intentions bienveillantes mais, à nouveau, elle se demandait quel intérêt pouvait bien avoir ces individus envers les personnes des quartiers défavorisés. Enfin, elle n'allait tout de même pas s'en plaindre, il fallait croire en cette bonne action et advienne que pourra.

Cywel et Finn furent finalement congédier, les laissant seuls à profiter de leur temps libre. En ce beau temps, il devait y avoir pas mal de monde dans les rues. C'est alors que Finn lui proposa d'aller manger un morceau quelque part, où, il l'inviterait. Proposition audacieuse mais qui n'ébranla pas un instant la jeune femme sur ses positions de garçon manqué, elle avait finit par s'habituer à son rôle.

« Conserve ta galanterie pour une fille à marier, Finn, je payerai ma part.» le taquina-t-elle doucement.

Il n'y avait là rien d'agressif, non. Cywel voulait être considéré comme un des leurs, comme un homme plus qu'une femme. Pour cela, certains privilèges devront être omis pour un certain temps. Et puis, elle préférait garder ses distances avec les hommes pour deux raisons : la première étant qu'elle souhaitait tenir la promesse faite à son père de trouver un homme convenable, puis, elle n'avait qu'un seul être en tête.

Cywel leva la tête vers le soleil, aussi clair et brillant que les autres jours mais sa chaleur semblait avoir augmenté.

«En tout cas, je suis partante si tu connais un endroit servant de bonnes chopes, je meurs de soif ! »

Au lendemain, lorsque le soleil pointa à peine le bout de ses rayons, la jeune femme s'éveilla et entreprit de se préparer sans plus tarder et ce, quitte à être prise de vertige quelques secondes des suites de son empressement. Elle était habituée à se réveiller tôt et, à présent qu'il n'y ait plus de moyens de se réveiller seul, il lui fallait trouver des moyens plus drastiques comme décaler son lit de telle sorte que la lumière vienne à la réveiller. Cywel avait passé une mauvaise nuit, trop impatiente de commencer sa première mission, inquiète aussi, elle n'avait pas trouvé le sommeil avant un certain temps. Par la suite, des rêves étranges l'avaient hanté, du peu dont elle se souvenait, un fangeux s'était introduit chez les mercenaires comme d'un nouveau membre, il avait mit Cywel au tapis en menaçant de lui arracher la gorge de ses crocs acérés sous le regard attentif des mercenaires. Il sentait la viande cuite et alors qu'elle semblait ne plus être capable de bouger, elle s'était réveillée avec la sensation de ne plus avoir de gorge. Ses mains étaient restés plaqués sur cette dernière un moment avant qu'elle ne revienne à la réalité. Elle les descendit doucement avant qu'elle n'atteigne la corde de son pendentif, puis le coeur de celui-ci. Pour une babiole, elle avait du charme. Sans doute pouvait-on la vendre à un bon prix si on savait y faire avec les affaires. Par peur de se le faire voler, elle le gardait constamment sur elle, autour de son cou et le couvrait par moment sous son haut, ce qu'elle n'avait pas fait aujourd'hui, par négligence.

Cywel semblait bien moins pimpante que ne pouvait l'être Finn à cet instant, baillant à s'en démonter la mâchoire, elle finit par saluer mollement son compagnon.

« Nous avons du pain sur la planche pour aujourd'hui, j'espère que tu es d'attaque. » finit-elle par dire alors qu'elle s'étira de tout son long pour apaiser ses engourdissements.
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyJeu 23 Juin 2016 - 1:25
" Haa.... "

Le Capitaine souffla un peu avant de s'asseoir devant la table de sa chambre. Strakhov amena une bière et s'assit en face du Capitaine, qui le remercia d'un geste de la tête. Les deux hommes, qui dépassaient le siècle à eux deux, trinquèrent et se mirent à boire silencieusement, la bière leur dessinant des petites moustaches blanches sur leurs barbes. Après quelques minutes, Strakhov brisa le silence.

" Tu pense qu'ils s'en sortiront ? "

Il était inquiet et concerné. Le vieil homme, malgré sa bonhomie, était un grand anxieux, et s'attendait toujours au pire. Se balader dans les bas fonds avec des vivres pouvait apporter des ennuis. Et il était persuadé qu'ils viendraient.

" Pas tous. " Répondit Le Capitaine avec aplomb. Il ne semblait pas être affecté par la mort possible de ses hommes. Insensibilité ? Strakhov en doutait.Il était de toute façon relativement dur de comprendre ce que pensait véritablement Le Capitaine. Mais après le décès de tous ses hommes, le Vieux Borgne devait être simplement préparé à voir la mort faucher les nouvelles recrues. Le Capitaine prit une longue gorgée de bière, et se mit à débiter plus de mots en une minute que cette dernière semaine.

" Finn est un bon combattant. Bjorn est de loin le meilleur. Arlan et Tobias ont du cran, mais je n'en enverrais aucun tout seul. Thomas n'a pas les tripes. Cywel... je m'inquiète pour elle. Elle est déterminée, et remonte le moral des gars par sa simple présence. Mais elle n'a aucune expérience, et reste une femme. Elle n'a pas peur de la mort, mais... "

Mais ceux qui lui mettront la main dessus lui réserveront un traitement surement pire que la mort.

" Et moi ? " demanda Strakhov d'un air enjoué. Le Capitaine se mit à sourire.

" Tu me survivra, mon vieil ami. "


Ils rièrent, un peu. Strakhov descendit, et le manteau nocturne recouvrit alors Marbrume.

-------

C'est la première fois qu'il contemple Terminus Est d'aussi près.

Le Capitaine garde toujours l'épée sur son dos. Mais là, elle est posée contre le mur, qui donne l'impression de bientôt s'effondrer d'un instant à l'autre. Elle semble... si lourde. Pesante et irrésistiblement attirante, comme si le monde se courbait légèrement autour d'elle.

Arlan se sent attiré par l'épée. Elle est étrange. Grossière. Noire comme du charbon, sans pointe, un gros morceau de pierre (car elle ne semble pas être forgée avec du métal) noir et rectangulaire. Primitive. Il renifle. L'arme exalte une odeur ferreuse qui rappelle le sang et la chair. Le mercenaire s'approche de la lame et hume l'odeur. Elle pue le sang. Il ne l'avait jamais réalisé.

Les doigts épais d'Arlan se posent sur la lame. Elle est... chaude ? Il retira sa main prestement, avant de la reposer. Une douce chaleur, qui le fait frissonner d'incompréhension. Fasciné, il fait glisser ses doigts. Il y a des fentes, des fissures tout le long, comme un sol creusé pendant des siècles par des rivières ayant cessées de couler.

" Belle, hein ? "

Arlan sursauta, se retournant comme la foudre pour se trouver devant le Capitaine. Il bredouilla le titre de son chef, mais ce dernier souriait d'un air presque paternel. Il avanca, et Arlan s'écarta instinctivement. La main énorme du Capitaine se posa sur le manche de son épée, et il la souleva. Le bras du chef mercenaire tremblait. La lame était lourde. Il n'était pas de ces héros littéraires à la force surhumaine.

" Aide-moi. "

Arlan aida le Capitaine à enfiler son épée. Cette dernière tenait dans un foureau spécial, composé de deux barres métallique parallèles, avec un ingénieux mécanisme qui "clipsait" l'épée entre les barres. Il était ainsi aisé de dégainer l'arme, mais très dur de l'enfiler sans aide. Du moins, Arlan le supposait. Il était le seul à pouvoir toucher l'épée, ayant été désigné par le Capitaine pour lui servir "d'écuyer". Car s'il était fort, Arlan était aussi et surtout très soigneux et précis dans ces gestes. Mais il n'avait jamais eu la possibilité de soulever seul l'épée ou d'essayer de s'en servir. Il pouvait seulement en supposer le poids. Une dizaine de kilos. Si peu et tellement à la fois.

Le Capitaine était vêtu d’un long manteau épais et vieux, déchiré à plusieurs endroits. Noir comme la nuit, il recouvrait des plaques d’armure de métal noirci et de cuir. A sa ceinture, deux dagues épaisses et une épée courte. Ainsi vêtu, il était relativement intimidant. Arlan et les autres étaient aussi armurés, mais pas autant. Problèmes de budget.

Le Capitaine entra dans la grande salle, suivit d’Arlan qui alla rejoindre ses camarades. C’était la première fois qu’ils étaient tous en armes, équipés de pied en cap, et cette vision les gonflaient tous d’orgeuil. Enfin, les entraînements, la vie de soldat, la douleur, tout commencait à porter ses fruits, à devenir concrets. Ils étaient une unité de soldats, de guerrier, de mercenaires, de lames à louer.

Pour une fois, ce fut le Capitaine qui prit la parole.

« Mes Lames. »

« Ce soir est votre première mission. Distribuer de la nourriture à des pauvres hères n’a rien d’héroïque, ni de difficile. Peut-être qu’il n’y aura aucun problème et que vous allez passer la nuit à décharger des sacs. Peut-être que nous serons tous morts après que la moitié des criminels du goulot nous ai tombé dessus. »
« Quoi qu’il en soit, après votre première mission, vous serez des Lames, des vraies. Rendez-moi fier. Allons-y. »


Dehors, deux mulets bardés de marchandises attendaient, gardés par Strakhov, toujours souriant derrière son épaisse barbe. Les rues étaient vides, la nuit assez froide. Ils marchèrent en rang et en silence. Les miliciens ne patrouillaient plus autant le secteur qu’avant, même s’ils durent éviter quelques patrouilles, donnant une scène cocasse ou tous les huit s’étaient presque empilés dans une ruelle sombre avec les deux ânes placides. Ils entrèrent ensuite dans le Goulot. Une des entrées n’était étrangement pas bien gardée. Le Capitaine avait du graisser quelques pattes.

Après quelques pas seulement, la tension avait monté d’un cran. Mais pas de quoi les inquiéter. Tous les huit, groupés et équipés, ils avaient de quoi se sentir en sécurité. Bjorn, encore plus grand que le Capitaine et au visage patibulaire ouvrait la voie, suivit du Capitaine, de Finn, de Strakhov, de Cywel, puis de Arlan, Tobias, et enfin, Thomas. Strakhov prit la parole.

« Nous allons distribuer la nourriture dans trois quartiers. Tous ensemble. Je connais les maisons. Les gens sont déjà prévenus. »

Strakhov avait passé les dernières semaines dans le Goulot, à planifier et préparer l’opération. Ils savaient à quelles portes frapper et quel sac donner à qui. Ils arrivèrent au milieu d’une petite place de quelques dizaines de mètres de côté. Quelques personnes étaient déjà sorties malgré la nuit. Des gens attendant le chargement les yeux brillants.

« Groupe de 3. Cywel et Bjorn avec moi. » commença le Capitaine. « Finn, Strakhov et Arlan ensemble. Tobias et Thomas, gardez les ânes. »

La distribution pouvait commencer.


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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyJeu 23 Juin 2016 - 8:13
Ils s'étaient préparés dès l'aurore et pourtant ce ne fut que le soir venu que Le Capitaine les rassembla pour la première réunion précédant leur première mission. Tôt le matin, Finn avait salué Cywel avec un sourire non pas nerveux, mais impatient, lui lançant à la dérobée qu'elle paraissait moins fraiche que lui et qu'elle ferait mieux de retourner dormir. Lui en était incapable et la journée sembla s'écouler beaucoup trop lentement à son goût, ce qui ne l'empêcha pas de manger et de profiter du calme qui précéderait la potentielle tempête. Une fois le soir venu, chacun patientait dans la grande salle quand Le Capitaine entra, suivit de près par Arlan qui vint se placer à leurs côtés alors qu'un bref discours était énoncé à voix haute. On aurait pu entendre une mouche voler tant la concentration et le silence planaient tout autour des Mercenaires, puis l'on se dirigea vers l'extérieur sans un mot ni parole inutile. Chacun savait ce qu'il avait à faire, chacun suivit le plan et se faufila avec le reste de la Compagnie jusqu'au Goulot, Finn notant les légères différences pour y avoir été récemment, mais ne fit aucun commentaire là encore. Il lui tardait de distribuer cette nourriture à tous ces gens qui en avait si cruellement besoin. D'ailleurs à peine avait-il atteint le lieu adéquat que déjà des silhouettes se profilaient dans l'ombre, mais point de menace là encore : ils avaient tous l'air affamé et le regard brillant d'envie, sans rage au fond des yeux.

Strakhov parlait pour les tenir au courant de ce qui était, mais ce fut bel et bien Le Capitaine qui forma les groupes, obtenant un hochement de tête significatif de ses hommes qui se séparèrent immédiatement avec une rapidité qui ne souffrait d'aucune hésitation. Finn était fier de se trouver avec Strakhov et Arlan, l'un étant aussi ancien et expérimenté que le Capitaine, l'autre étant prometteur et ayant l'autorisation de s'occuper de la grande épée qui symbolisait la Compagnie elle-même et son détenteur. Commençant à décharger l'un des ânes, Finn en profita pour passer une main sur l'encolure de l'animal avec un "brave bête" soufflé à voix basse avec un sourire léger sur les lèvres : ces animaux étaient parmi ses préférés, toujours doux et tranquilles, fort patients avec les enfants et très humains à leur façon. Ils obéissaient ce soir sans ahaner ni donner de la voix malgré le poids sur leur dos. Récupérant avec Strakhov et Arlan les premiers sacs, il hocha la tête pour leur signifier qu'il était prêt et entreprit de les suivre. Cywel, il en était certain, serait entre de bonnes mains avec Le Capitaine en personne.
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyMer 21 Sep 2016 - 20:45
Ils s'étaient répartis dans la place et les rues, progressant à plusieurs et lentement. Ils toquaient aux portes, interrogeaient les gens sur leur identité et leur donnait la nourriture et les vivres associées sous une pluie de remerciements craintifs. On avait pas l'habitude de mettre le nez dehors à cette heure ci dans le quartier, ni de voir des hommes en armes "de 'l'extérieur", à par un chevalier boiteux et inconscient de temps en temps.

Le Capitaine grimaçait en charriant les sacs de denrées, sa lourde épée toujours dans son dos. Ils changèrent de rue. Certaines personnes avaient refusées les denrées. Il n'écoutait pas leurs excuses, et déposait les sacs devant la porte, avant de faire signe à Bjorn et Cywel de le suivre. Ils étaient là pour faire leur travail. Le reste n'avait aucune importance, et ils n'avaient pas à se soucier de ce que les gens feraient de cette nourriture. Ils pouvaient la jeter à le mer qu'il n'en avait cure.

Puis, des cris. Des plaintes même. Le Capitaine revint sur ses pas, rejoignant le groupe de Finn. Devant le jeune homme se trouvait une femme, à genoux et suppliante, presque à ses pieds, lui demandant de lui donner la nourriture. Le Capitaine marcha vers eux, voyant que Finn hésitait sur la conduite à adopter.

" Elle est sur la liste ? "

Finn lui répondit que non. Alors Le Capitaine lui prit le sac des mains, le remettant sur le dos du mulet.

" On ne fait pas charité. " dit-il, totalement sourd aux plaintes de la femme. Son attention était ailleurs...

Sur la quinzaine de malandrins qui venaient d'investir les rues.


Dernière édition par Le Capitaine le Mar 13 Déc 2016 - 22:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyVen 23 Sep 2016 - 21:16
La distribution avait commencé et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle était efficace. Les hommes de la Compagnie des Lames frappaient discrètement aux portes, glissaient quelques mots concernant la nourriture offerte, puis changeaient de palier pour réitérer l'opération sans perdre la moindre seconde. Si d'aventure quelques rares habitants furent effrayés et craignaient qu'on ne veuille les empoisonner, la grande majorité se répandit en remerciements et en quelques pleurs teintés de soulagement et d'une gratitude qui ne les concernaient pas : c'était leur commanditaire qui était leur bienfaiteur, eux se contentaient de suivre les ordres et de se faire payer, ce qui ôtait grandement à la noblesse de l'acte. A force d'aller au sein du quartier, l'on finit par les repérer et Finn, qui venait à peine de s'éloigner de l'âne après avoir prit un nouveau sac de victuailles, se fit arrêter par une femme qui se jeta presque à ses pieds, lui demandant de lui donner un peu de nourriture. La mine grise, les traits tirés et presque la peau sur les os, elle semblait affamée et, aussi dur que se voulait le jeune homme, une hésitation le saisit alors que la peine lui serrait le cœur devant une telle vision. Lui avait réussi à survivre, mais d'autres n'avaient pas cette chance et il en avait la preuve vivante, juste là, à ses pieds.

- Je suis désolé, je...

Le Capitaine à qui rien n'échappait jamais remarqua la scène, de même que tous les autres en vérité car la pauvre femme venait d'éclater en sanglots, l'implorant d'une voix brisée à fendre le plus dur des cœurs... C'était sans compter sur la détermination de celui qui les guidaient tous et qui vint s'enquérir de la situation.

" Elle est sur la liste ? "

- Non...

Le sac qu'il tenait encore lui-même lui fut prit des mains et reposé sur l'âne, alors qu'une phrase tombait tel une chape de métal sur leurs épaules à tous, une sentence sans appel et qui ne souffrait d'aucune contestation.

" On ne fait pas charité. "

Les pleurs de la pauvresse redoublèrent et Finn sentit son cœur se briser pour elle. S'accroupissant pour poser ses mains sur ses épaules, il chercha quoi dire, douloureusement confronté à la réalité du monde dans lequel ils vivaient désormais. Un mouvement attira son attention et il releva la tête pour voir des silhouettes sortir des ombres et s'avancer vers eux. Le Mercenaire retint un juron, puis porta la main à son vêtement dépassant légèrement de l'armure de cuir, glissa deux doigts sous le tissu et en tira deux pièces d'argent qu'il déposa discrètement et rapidement dans la main de la femme en larmes, refermant de la sienne les doigts de l'affamée sur les deux petits morceaux de métaux.

- Prenez ça et partez, partez et sauvez votre vie.

Elle écarquilla les yeux, releva sur lui un regard mêlant stupeur et compréhension, s'apprêtait sans doute à dire quelque chose, mais Finn se relevait déjà, dégainant son épée bâtarde pour venir se placer aux côtés de son Capitaine et des autres, faisant barrage entre ce qui avait tout l'air d'être des brigands et leur âne chargé de nourriture. C'était à présent le moment de prouver ce pour quoi on avait recruté des Mercenaires et non de simples gens pour cette tâche au sein des Bas-Quartiers.
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyMer 21 Déc 2016 - 0:17
Les nouveaux arrivant avaient tôt fait d'encercler les mercenaires, s'interposant entre ces derniers et toutes les ruelles pouvant éventuellement servir de sortie. L'air était, soudainement, devenu lourd. Le Capitaine évalua les forces en présence. Ils étaient inférieurs en nombre à hauteur de 2 pour 1, et, excepté lui, Finn et Bjorn, il ne pouvait pas compter sur la victoire de la qualité sur la quantité.

Le Capitaine avait peur. Il savait que si leurs assaillants décidaient de passer à l'action, tout tournerait au bain de sang, et il ne disposait pas de beaucoup d'informations, ni de voix de retraite. Il n'avait pas dégainé d'arme, même si une de ses mains était cachée sous son épais manteau. Son autre main épaisse s'érigea en une barrière devant Finn.

" Reste calme. Sois toujours prêt à frapper et à fuir. " dit-il dans un chuchotement grave, avant de prendre la parole de façon plus claire.

" Je veux parler à votre chef. "

Il respirait longuement, toutes les 4 secondes, pour lutter contre les tremblements de son corps, qui étaient autant d'excitation que de peur.

Il voulait utiliser Terminus Est. La lame le brûlait. Avancant avec la lenteur d'un acteur qui se sait attendu, un homme arriva. Petit, chauve, l'air mesquin et criminel, il agitait bien en vue deux surins, avant de faire un signe à ses hommes d'avancer. Quelques mètres à peine séparaient la petite troupe des malandrins. Le nouveau venu fit une révérence fluide mais prudente, ses yeux acides fixés sur Le Capitaine et surtout, Finn, qui lui arracha un léchage des babines.

" Bienvenus dans notre domaine messieurs. Depuis quand est ce que des étrangers se permettent de jouer les bons samaritains ? "

Le Capitaine lui répondit avec gravité.

" Nous sommes payé pour livrer de la nourriture. "

" Et qui vous paye pour marcher sur mes plates-bandes ? "

Silence lourd. A la simple idée de donner le nom de son commanditaire, le visage stoïque du Capitaine fut marqué par une moue de dégoût.

" Donc, vous pensez pouvoir ramener vos grosses bottes ici et faire comme si vous êtes les chefs, hein ? " demanda le meneur des criminels avec une colère exagérée, faisant les cent pas de droite à gauche du Capitaine, regardant parfois Finn avec un grand sourire. Il tendit sa dague vers le Capitaine.

" La nourriture est pour nous. Ces habitants m'appartiennent à MOI. Et donc, leur nourriture ! Est ce que c'est assez clair pour votre esprit simplet ? "

" Non. "

Le malandrin se crispa, alors qu'un sourire carnassier défigurait le visage de Bjorn. Le Capitaine reprit la parole.

" J'ai été payé pour livrer cette nourriture. Rien ne nous empêchera d'accomplir notre tâche." Dit le Capitaine avec la détermination d'un navire fendant les flots agités.

" Ce que vous faites de la nourriture n'est pas mon affaire. Prenez tout si vous voulez. Je vous donnerait même la liste des gens que nous avons livrés. "

Il sentait sur lui les regards scandalisés de plusieurs de ses hommes. Il ne pouvait, hélas, par argumenter avec eux. Ils étaient payés pour livrer. Pas se battre en infériorité numérique en territoire ennemi. Ils n'avaient AUCUN intérêt à jouer les justiciers. Même s'ils parvenaient à se débarrasser de leurs ennemis sans perte et livrer la nourriture, les représailles seraient catastrophiques.

" Laissez nous finir notre boulot. Ensuite, on se retire. Tout le monde sera content. " gronda le Capitaine. Il devait maintenant espérer que les mafieux seraient raisonnables.

Dans le cas contraire... il était prêt à se battre.
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyVen 20 Jan 2017 - 0:36
"Non, moi je ne serais pas content. Peut-être devrais-je tous vous tuer pour ne plus être dérangé ?"

Lâcha l'homme avec un bref ricanement qui n'avait rien de joyeux, avant que Finn ne fasse un pas en avant, la main sur la garde de son épée, les doigts serrés et tremblant d'indignation.

- Tu peux toujours y croire, mais tu seras mort avant de poser la main sur l'un d'entre nous.

Non pas que l'ancien artisan se soit cru intouchable, bien au contraire il ne savait que trop bien les dangers auxquels ils étaient exposés et, plus précisément, l'infériorité numérique qui était la leur, sans parler de leur dernière recrue qui n'était pas encore suffisamment autonome en combat pour s'en sortir indemne. Pour autant l'idée de laisser ce sale type dicter sa conduite au Capitaine et même aux plus anciens de la Compagnie mettait le jeune homme en rage. La fougue de la jeunesse diront certains.

"Tu tiens ton chiot en laisse ou bien faut-il que je lui apprenne à laisser parler les grands ? Il faudrait lui apprendre à ne pas menacer le premier venu, on ne sait jamais sur qui on peut tomber par les temps qui sont les nôtres."

L'homme se dirigea vers Finn, un rayon de lune accrochant brièvement les lames de ses surins l'espace d'une fraction de seconde, ce qui semblait accentuer le côté dérangeant de son sourire. Il stoppa à quelques pas du Mercenaire dont la main n'avait pas quitté la garde de son épée et leurs regards se croisèrent durant de longues secondes, le plus jeune fronçant les sourcils avec l'air de bouillir intérieurement tandis que celui qu'il voyait déjà comme une menace à abattre souriait de plus belle, semblant s'amuser follement de la situation.

"N'est-ce pas que tu vas écouter ton chef et la fermer, hein mon mignon ? Ca serait dommage d'abimer une aussi belle gueule et je suis sûr qu'ils auront encore de l'utilité avec toi."

Provocation qui ne manqua pas de faire se crisper le concerné dont la mâchoire se serra aussi fort que ses poings. Tournant la tête pour aviser chacun des membres de la Compagnie, le regard de fouine du leader s'arrêta sur le Capitaine vers qui il revint finalement, s'arrêtant cette fois à un bon mètre avec une précaution évidente : mieux valait ne pas trop jouer avec le feu, même si tandis que le brigand changeait de place, deux de ses acolytes s'étaient rapprochés de Finn alors que les autres s'étaient davantage déployés autour du groupe de Mercenaires, les jaugeant d'un regard mauvais qui en disait long sur leurs possibles réactions.

"Toi qui est le chef, garde tes corniauds en laisse si tu ne veux pas que vos boyaux décorent le pavé. Ce quartier m'appartient et nous allons faire ainsi : vous nous donnez tout ce que vous avez en nourriture et en monnaie, et nous nous ferons comme si nous ne vous avions jamais vu... pour cette fois."

Le visage du petit homme se ferma soudain et ce fut comme si l'ombre avait remplacé la lumière sur son visage, son regard se chargeant d'une menace que ses lèvres formulèrent d'une voix un peu rauque sous le fruit d'une tension presque palpable.

"Mais si jamais j'en vois un autre revenir par ici jouer les miséricordieux, je le découperais en morceaux et le jetterais aux Fangeux, sauf les yeux que je vous enverrais en guise de souvenir. Ais-je été clair ?"

Chacun fixait l'échange avec différentes émotions plus ou moins visibles, mais pour sa part Finn ne ressentait qu'un seul besoin impérieux : trancher la gorge du brigand qui avait la main-mise sur les pauvres gens vivants dans ce quartier misérable et s'assurer qu'aucun de ses hommes n'en réchappe non plus, histoire d'en finir une bonne fois pour toute. Mais qu'est-ce que le Capitaine en pensait, lui ? Là était toute la question et de sa réponse allait dépendre la suite des opérations.

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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyLun 6 Mar 2017 - 12:34
Le Capitaine laissa le criminel s'exprimer sans aucune interruption. Il était dangereux, menacant, soucieux de faire impression devant ses hommes. La concurrence dans le milieu du crime était celle d'une meute de loups. Au premier instant de faiblesse, la traitrise n'était pas loin. Il n'aime pas cette situation. Quoi qu'ils fassent, quelqu'un en subira les conséquences, que ce soit ses hommes ou les habitants. Le criminel en avait conscience, et comptait sur cet état de fait pour prendre le Capitaine en otage.

" Très clair. " répondit le Capitaine avec un soupir de lassitude, jouant un numéro d'enfoiré passif-agressif. " J'ai tout compris. "

Il recula legèrement.

"J'obéis à l'argent, pas aux menaces. " Il regarda les hommes de mains.

" J'ai proposé un compromis. Il le refuse. J'espère que vous serez raisonnable. "

Il est dans la même position que ce criminel. Il ne peut montrer le moindre instant de faiblesse, et doit se montrer dur, décidé et cruel, même lorsqu'il veut simplement discuter. Faire couler le sang pour faire couler le sang... bon, il aime tuer. Mais il faut savoir ménager plaisir et travail.

Le criminel regarde le Capitaine d'un air interloqué, qui lance un rapide coup d'oeil à Finn, comme pour lui dire "regarde et prend note". Au moment où la fouine était en train de marcher, lorsque son pied avançant était en l'air, lorsqu'il était en marche, déséquilibré, le Capitaine frappa.

Dans un geste circulaire parfaitement fluide, il détacha Terminus Est. La lame noir, colossale et énorme, se dressa vers le ciel, tel un poing rageur vers les dieux, dépassant le premier étage, avant de retomber avec fracas sur le criminel. Plus marteau qu'épée, Terminus Est pulvérisa le corps humain, faisant exploser la tête, brisant le corps et les jambes. Un bruit sourd. Le sol et les jambes de tous ceux autour tremblèrent lorsque l'arme touchait enfin le sol, faisant voler des membres, des viscères et du sang partout.

Le chef de bande n'avait pas été tué. Il avait été complètement annihilé. Rien de ce qui restait de son cadavre ne permettait d'identifier un humain. Il n'y avait qu'une masse informe de chair.Le Capitaine désigna les ennemis de son index, avant de hurler, comme il ne l'avait jamais fait. Sa voix gronda comme le tonnerr, se répercutant dans un colossal écho dans les rues, une rugissante voix de stentor dont la puissance seule justifiait son stoïcisme et son mutisme occasionnel.

" A MORT ! "

Il avait fait son choix. Tant pis si les pavés finissaient gorgés de sang, et les civils essuyaient des représailles. Si des bruits couraient que Le Capitaine se soumettait aux premier malandrins venus, sa réputation, et celle de la Compagnie, était ruinée. Parfois, mieux valait affronter une tempête que l'éviter. Et tant pis pour les membres de l'expédition périssant en chemin.


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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptyLun 6 Mar 2017 - 14:01
Tel un roc sur lesquels les flots venaient se briser, telle une montagne que jamais le vent ne faisait ployer, tel la Mort elle-même venu pour l'emporter, le Capitaine avait tranché, au propre comme au figuré. Le brigand avait cru pouvoir lui dicter sa conduite, le forcer à obéir à une menace que d'aucun des membres de la Compagnie des Lames avait trouvé aussi déplacée que risible, à l'exception des deux plus jeunes recrues du groupe, Cywel et Finn. Ce dernier ne connaissait pas encore tout du mode de fonctionnement en mission réelle, il avait laissé parler son impétuosité lorsqu'il avait mit en garde l'homme d'essayer de les toucher, lui promettant une mort certaine... mais c'était à leur Capitaine qu'il revenait de décider de si et quand le sang coulerait. Un regard, un seul regard fut adressé à Finn qui le capta immédiatement, n'ayant pas même le temps de plisser les yeux que déjà le geste de son mentor, rapide et d'une fluidité surprenante, occupait tout son champ de vision. Terminus Est, l'immense épée attendant son heure dans le dos du chef des mercenaires, fut déployée comme si elle ne pesait rien malgré sa masse imposante, venant se fracasser sur leur ennemi comme on abattrait une masse sur un vulgaire morceau de bois pourri et, comme aurait pu le faire celui-ci, le corps du brigand fut broyé, explosant en un jet de sang, de chair et de viscères qui éclaboussa les plus proches, y compris Finn qui écarquilla les yeux, muet de stupeur. C'était la première fois qu'il voyait cette arme en action et une part de lui venait de prendre goût à cette vision, à tout ce sang qui avait jaillit en un flot brûlant, à cette forte odeur qui soudain emplissait l'air et faisait courir l'adrénaline dans ses veines. Lui, l'ancien artisan, venait de changer à jamais.

" A MORT ! "

L'index pointant en direction de leurs ennemis, tel un seigneur de guerre lançant son armée contre une cible insignifiante, le Capitaine claqua l'ordre d'une voix grave et retentissante qui atteignit chaque oreille présente dans cette ruelle mal famée des bas quartiers. Les Mercenaires dégainèrent leurs épées d'un même geste, mus pour certains par l'entrainement, d'autres par l'expérience, et tous foncèrent sur l'ennemi le plus proche, leurs lames fendant l'air pour mieux taillader la chair et les os, des cris de rage et de douleur se mêlant dans l'obscurité de la nuit, sous le regard impassible des étoiles et de la lune qui brillaient là-haut, loin au-dessus du carnage qui se fit à même les pavés. Finn pour sa part sentait chaque fibre de son être vibrer intensément, un voile devant les yeux lui semblait rendre tout cela des plus naturels et il ne s'arrêta que lorsque les sons extérieurs parurent disparaitre derrière un sifflement dans ses oreilles. Encore essoufflé après cette poussée d'adrénaline, le jeune homme fixait les cadavres au sol d'un air détaché, s'étonnant d'être étrangement si insensible à la vue de ces corps dont le liquide carmin qui s'en échappait teintait la poussière de la ruelle crasseuse, de son épée et de la main qui la tenait, tâchées de sang. Clignant des yeux, il porta son attention sur ses camarades, puis finalement sur le Capitaine, à qui il se surprit à sourire d'un air un peu absent. Une petite voix dans son esprit lui soufflait combien cela était plaisant et combien elle avait hâte de continuer, de recommencer.

- ...

La Milice ne risquait-elle pas de leur faire des ennuis si elle découvrait une telle boucherie au milieu des ruelles ? Et que dire des enfants qui vivaient sans doute dans ces bâtiments et qui, s'ils n'étaient pas déjà à la fenêtre avec leurs parents, pourraient bien tomber sur le massacre au lever du jour. Finn croyait se rappeler qu'il y avait eu une sorte de briefing à ce sujet, mais son propre sang battait encore trop à ses tempes pour que son esprit retrouve encore toute sa lucidité et à cet instant il en oubliait l'essentiel, celui que le combat touchait à sa fin sans que cela ne soit encore tout à fait achevé. Que voilà une étrange et merveilleuse sensation qui le tenait, le jeune Mercenaire avait l'impression d'être un autre qu'il regardait agir hors de son corps.
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MessageSujet: Re: Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine)   Opération humanitaire (Cywel, Finn, Le Capitaine) EmptySam 29 Avr 2017 - 22:14
Dans les histoires, les combats peuvent durer longtemps, alors que chaque protagoniste augmente le niveau par des passes d'armes de plus en plus adroites. Dans la réalité, il suffit d'un ou deux coups pour tuer, et l'on frappe au mieux dès que possible.

Le combat dura un battement de cil et une éternité, durant laquelle tout le monde s'abandonna à la joie du carnage, assoiffés d'hémoglobine. Le Capitaine avait laissé tomber Terminus au sol, au milieu des viscères de sa dernière victime et avait sorti de longues dagues de combat. Entre ses mains, il s'agissait de dagues, mais aux yeux des hommes normaux, plus petits que le colosse borgne, elles étaient aussi grandes que des épées courtes. Bien plus rapide que ce que sa taille ne le laissait supposer, le Capitaine frappait pour tuer, le plus efficacement et douloureusement possible, sans émettre le moindre son, comme s'il craignait de couvrir les hurlements de douleur de ses adversaires.

La place, devenue l'enfer sur Terre, devint bientôt encore plus vide qu'un mausolée. Presque une vingtaine de cadavres étaient étalés sur le sol. Le Capitaine croisa le regard de Finn, plein de passion brûlante et d'une soif de sang. Plein de fierté aussi. Son corps était tremblant d'adrénaline, alors que celui du Vieux Borgne était aussi raide qu'une planche de bois.

" Qu'est ce qu'on fait des corps ? " demanda Arlan avec une voix rauque et chaude.

" ... "

Le Capitaine marcha sans répondre vers celui d'une jeune femme.

" On ramène les nôtres. "

Boum. L'air devint plus lourd, et les silhouettes s'affaissèrent. Les mercenaires, la vision voilée par l’excitation du carnage, clignaient des yeux, comme revenant au monde réel.

Ils n'étaient pas tous debout. Un d'entre eux manquait à l'appel.


Thomas était étalée sur le sol, le corps désarticulé. De sa bouche entrouverte coulait un mince filet de sang, alors que ses grands yeux fixaient le ciel, les pupilles voilées. de son ventre ouvert en deux coulait du sang à flot, qui fit un "splatch" lorsque le Capitaine marcha dedans, accroupit devant lui.

Il était morte par sa faute. Au moment où il avait crié " à mort" il avait condamné tout le monde à une mort possible. Il était folie de croire qu'une dizaine de mercenaires, la majorité inexpérimentée, puisse affronter un ennemi supérieur en nombre sans pertes. N'en avoir qu'une seule relevait déjà du pur miracle.

Ce que le si perspicace Capitaine ne savait pas, c'est que les jours d'Arlan étaient eux aussi comptés. Son écuyer, le seul autorisé à toucher Terminus Est, au coeur de lion, allait mourir dans deux semaines, rattrapé par l'infection de ses blessures qu'il ne sentait pas encore, alors qu'il ramassait Terminus Est avec encore plus de prudence que le Capitaine qui prenait Thomas dans ses bras.

Il suffisait de voir la scène pour comprendre l'inconscience dont ils faisaient tous preuve. Dans les bras épais du Capitaine, le jeune homme, le premier à l'avoir rejoint, semblait minuscule. Un enfant. Il n'était qu'un enfant qui avait suivi le mercenaire dans ses jeux de guerre, et il était mort, l'arme à la main, dans une ruelle puante, pour des miséreux sans reconnaissance, sous les ordres d'une jeune noble pleine d'illusions, alors qu'il aurait du vivre, paisiblement, avec une femme et des bambins.

Arlan, Tobias, Thomas, Finn, Cywel, n'étaient que des enfants jouant à la guerre. L'un en était déjà mort, à son premier vrai combat. Et si le visage plein de sang du Capitaine n'avait pas bougé d'un millimètre, toute la détresse du monde se lisait dans son regard. Ce n'était pas la première qu'il envoyait quelqu'un à la mort. C'était déjà arrivé à plusieurs centaines d'hommes. Malgré tout, son coeur se serrait, écrasé par la culpabilité. Ses lèvres tremblèrent quelques instants. Il embrassa du regard la place, pleine de morts, de sang, et de civils qui les regardaient terrifiés, derrière leurs fenêtre, terrifiés par ceux qui avaient tués en leur nom.

Il regarda chacun de ses hommes, Finn, le plus longtemps. Lui et Cywel regardaient le cadavre bouche bée, proches l'un de l'autre. Dans le regard de Finn, il y lisait de la culpabilité, et un début de réalisation de ce qui s'était passé. Il y a longtemps, Le Capitaine ressemblait à Finn, plein d'espoirs, d'idéaux, avant d'être corrompu par les massacres réguliers, le corps et le coeur se couvrant de cicatrices.

" Arlan, garde Terminus. Rentrons chez nous. Nous n'avons plus rien à faire ici. "

Et, leur tournant le dos, il s'éloigna, tenant Thomas dans ses bras, cet homme assez jeune pour être son petit-fils, une main sur le ventre ouvert, afin d'empêcher pudiquement ses viscères de se répandre par terre, qu'ils puisse la voir, jusqu'au bout, comme un camarade, un guerrier, et pas un simple cadavre plein de viande.
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