Marbrume


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 Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]

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MessageSujet: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyDim 12 Juin 2016 - 13:10
La vue est jolie. Le temps est gris mais le vent fait des super jolies vagues avec une belle écume blanche qui viennent s'écraser sur les reliefs torturés des rochers. Le monsieur avait raison. Celui qui m'a filé de l'alcool. Tu sais, ce monsieur là ? Nan je le connais pas non plus en vrai. Je l'ai rencontré sur la plage, j'étais en train de me livrer à mes ablutions mensuelles. D'habitude je viens exprès jusqu'ici pour pas qu'un autre mec voit mon physique de Gollum, mais lui il a sorti de l'alcool assez vite pour me calmer.

Mes fringue - que j'ai lavé en même temps - sèchent sur moi, j'ai froid et le sel me gratte la raie des fesses. Mais enfin, enfin, j'ai de l'alcool. C'est vraiment putain de dur à trouver ces temps ci. Qui a les moyens de laisser des fruits pourrir pour les vomir ? Personne. Les gros accro font de l'alcool à partir de n'importe quoi, mais c'est la croix et la bannière pour s'en faire donner. Parce que j'ai pas d'argent. Evidemment.
Le mec a un peu ri en me voyant boire les premières gorgées assez vite pour m'étouffer. On a blagué sur le fait que l'époque était propice à l'alcoolisme, mon petit organisme sobre a très bien accueilli l'eau-de-vie de semelle de chaussure qu'on lui a offert et résultat des courses : je suis content. Détendu. Tellement dans du coton.

Je me souviens plus très bien de quoi on a discuté, mais c'était rigolo. Le mec a proposé à un moment de rentrer dans la forêt pour faire un feu, que je devais avoir froid. J'ai dit oui. Il m'a aidé à me remettre debout, j'avais la tête qui tournait. On a marché longtemps, et mes membres me semblaient en plomb. Le type a dû m'aider pour la moindre branche à enjamber, je voyais rien du tout. Mais j'étais content. A un moment on a rejoint une femme. Le type et la nouvelle venue se sont mis à parler ensemble, je comprenais pas trop :

- C'est quoi ça ?

- Chépa je suis tombé dessus en cherchant des coquillages.

- Il va nous emmerder ?

- Nan j'avais tout sur moi, il tient pas debout tout seul là. J'ai mis double dose d'opium, et et il s'est enfilé toute la bouteille. J'en ai chié pour le ramener ici.

Je décroche du brouhaha de la conversation et j'observe autour de moi. Il a un feu, une grande cage à ours rouillée jusqu'à l'os, inutilisable, et des poteaux à coté. Il y a surtout un menhir sculpté. Grand, noir. Pas de dorures, pas de nappe en dentelle, pas de gentil prêtre qui parle de rédemption. Juste un gros morceau de rocher noir aux arrêtes coupantes. Il a de la présence, il me fait un peu peur. Au pied du monument il y a un con qui a foutu toute sa viande. Du mouton, j'arrive pas à bien voir. Plus petit qu'un boeuf en tous cas.
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyDim 12 Juin 2016 - 16:15
J’ai pas vraiment aimé le réveil, d’habitude je me débrouille pour anticiper, mais là j’ai encore enchaîné deux cycles et j’ai pas émergé à temps. C’est de plus en plus difficile ces derniers jours, les types tombent comme des mouches, ils cherchent des excuses pour plus sortir.

J’ai massé mon épaule. Il y avait pas été de mains morte sur le coup de poing.

Allez bouge, on y va.

Je me suis levé du lit de fortune, j’avais mal partout mais j’étais surtout heureuse qu’il me passe pas un savon.

Oui chef.

J’aurais pu râler, avec lui je pouvais me le permettre, c’était le coutiller que je préférais et il avait pas l’air décider à mourir, du coup je mettais attacher à lui, il savait me motiver. J’ai ramassé mes lames, renfiler mes pièces d’armures, resserré mes sangles et j’ai rejoint les autres avec lui. Il m’avait attendu, il allait m’épargner une petite séance d’humiliation comme ça.

Le coutiller Keran il a annoncé la couleur à peine arrivé dans la grande salle :

Bon, c’est pas bien compliqué vous devriez comprendre ce que je vous bave.

J’ai une bonne nouvelle, la vague de fangeux qui nous bloquait les axées extérieurs à été éradiqué, les patrouilles de cette nuit annonce le calme plat. On va pouvoir s’éloigner de Marbrume, enfin !


Chef, c’est quoi “éradiquer” ?

T’es sérieux le pécore ? Tu connais même pas ça ?

Il a rit grassement Louis, avec son sourire édenté et son regard malsain.

Ça veut dire qu’ils sont tous mort recrues.


Bien…

Il s’était enrôlé volontairement le paysan. Il était pas mauvais avec une arme dans les mains, je l’avais entraîné un peu. Mais il était timide et un peu niais, et ça, ça pardonnais pas. Il à prit plus cher que moi quand je suis arrivé ! A part que personne a essayé de lui passer dessus parce qu’il est de loin aussi laid que Louis.

Comme ils continuaient à se marrer et que ça devenait contagieux dans l’unité, Keran a ramené le silence avec tact.
Fermez vos gueule, j’ai pas finis.
Ceux qu’on a ramené du village en même temps que Jack - il a désigné le timide du menton- ils ont dit comme lui. Ils ont de la famille prêt de la cote, on va aller voir ça. S’ils sont encore en vie on les ramène ici.


Ils nous a regardé de travers avec son air lasse, ses cernes noirs. Il s’est approché de la table et ma lancé une pomme que j’ai rattrapé au vol.


Personne n’a de questions parce que les ordres sont simples et que je suis fatigué. J’ai pas envie. Allez, on se magne.


Les autres se sont relevés dans un fracas assourdissant. Voix rendus rauques par l’alcool, chaises qu’on tirent, métal qu’on trimballe. Bientôt on étaient tous dehors.
Comme on avait prit les chevaux j’en menais pas large.

Mes mains étaient crispées et moites tellement j’étais appuyé sur le pommeau de ma selle. Le cheval lui il renâclait et il s’agitait un peu trop à mon gout. Peut être que je serrais trop les rennes, ou pas assez, peut être parce qu’il était épuisé aussi, comme nous, parce qu’il trébuchait régulièrement.

Au début tout c’est bien passé, c’était calme. Effectivement les collègues ils avaient bien bossé. On a croisé les restes d’un bûcher, un tas de cadavres de fangeux terminaient de s’y consumer. Heureusement, le vent se faisait plus fort comme on approchait des cotes et l’odeur de chairs brûlés était restés soutenable.

Les cheveux avaient un peu de mal, leurs sabots ferrés faisaient du bruit sur les rochers tandis qu’on grimpait l’ancien chemin qui nous conduisait jusqu’à la côte. Je ne se sais pas s’ils y sont arrivés parce que moi pas.

Fangeux à gueulé le coutillé en dégainant, alors que j’étais perdu dans mes pensées. Ils sont tombés d’en haut, des falaises au dessus du nous. Ils étaient un peu plus nombreux que nous, ça sentait vraiment pas bon. J’ai pas eu le temps d’avoir peur pour ma vie, ni de serrer ma main sur la poignée de ma seconde lame qui m’a échappé un fangeu m’est tombé dessus. J’ai juste eu le temps de voir Louis se faire tailler en pièce.

Après j’ai glissé de cheval, on a dégringolé en bas de la falaise. Le fangeu s’est écrasé le crâne sur une caillasse et moi j’ai perdu connaissance en heurtant le tronc d’un arbre. Je me suis réveillé avec l’impression de mettre fait passer à tabac et d'avoir bu aussi, j’avais une migraine carabiné. J’ai essayé d’ouvrir les yeux trop vite, la lueur des flammes m’a ébloui. Des larmes ont roulés au coin de mes paupières. J’avais un peu mal aussi parce que j’avais la tronche par terre et les mains attachées très serrées dans le dos, une position peu sympathique. Je voyais mes cheveux roux épars autour de mon visage.

Enfin mes yeux se sont habitués et là j’ai commencé à avoir peur mais j’ai pas bougé d’un pouce. Tant qu’on me croyait endormit j’étais en sécurité, peut être…
Un type et une nana discutait, sereinement. Je voyais l’homme de dos, elle de profil. Elle avait l’air assez jeune, plutôt jolie.

J’ai repéré un troisième individu, non, un énorme rocher sculptés, noir et pleins d'arètes saillantes, j’ai reporté mon attention sur le type. Il avait l’air jeune, c’était un putain d’étranger. Ses pupilles étaient dilatés. J’ai pas réussi à voir s’il était attaché lui aussi. Il avait des cicatrices pleins la gueule, il était carrément flippant. Je me suis mise à paniquer encore plus, il venait de me voir le regarder.

Merde, qu’est ce qu’ils allaient me faire ?

Je me suis mis à chercher une solution, à une contre trois, sans mes armes.
Je pense que j’ai pas réussi à lui cacher à quel point j’en menais pas large. J’ai continué à le fixer inutilement avec un regard de chaton, en essayant désespérément de défaire les liens qui m’entravaient les poignées, discrètement.
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MalachiteMiséreux
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyDim 12 Juin 2016 - 17:23
Y a une fille en face de moi. Rousse, habillée comme un homme - j'ai pas encore pris la pleine mesure des changements niveau parité depuis qu'on est dans la pleine détresse. Elle a l'air attachée à un poteaux, les mains dans le dos. Pourquoi elle est comme ça ? Ca... ça se fait pas normalement non ? Je m'oblige à redresser la tête et à faire plus attention à ce qui m'entoure. J'ai terriblement envie de dormir. Je suis bien, dans un cocon douillet d'alcool et de je sais pas quoi. Mais y a quelque chose qui va pas non ?

L'homme et la femme qui ne sont pas attachés discutent.

- T'es sûre on fait les deux lunes ? Faut se taper toute la préparation, c'est super long.

- Oui mais on en a que deux, on peut pas faire la cérémonie du Pont et de la Tour.

- Bah si on le fait qu'une fois comme ça.

- Non ! Si c'est pas pour faire les choses bien, on les fait pas, c'est tout. Alors on commence avec celui là, si on s'y mets maintenant ça sera plus vite fini.

Je comprends pas à quoi ils font références, et je les regarde avec une curiosité de vache qu'on emmène à l'abattoir prendre des petits sacs en cuir et des espèces de bâton noircis au bout. Ce qu'ils font m'intéresse moins que dormir, je dois lutter pour garder les yeux ouverts tellement y a du sable dedans. La rousse quant à elle se tortille. Je comprends pas pourquoi.

Le mec me prend le visage entre ses doigts et la femme farfouille du coté de mes pieds. Il bricole quelque chose avec son bâton et me l'approche du visage. J'aime pas trop ça. Je commence à essayer de me reculer, mais mes mains m'obéissent pas aussi bien que d'habitude, tout va trop vite pour moi.
Ils peignent quelque chose sur ma peau.

Le processus est relativement indolore - en fait ça chatouille sous la plante des pieds, là où la dame est en train de faire son activité peinture. Ca a l'air super minutieux. C'est long. Je sais pas ce qu'ils utilisent pour leur sale couleur, mais ça sent très fort et très mauvais, j'en ai un peu les larmes aux yeux. Rien que pour finir son travail sur mon visage, le mec reste super longtemps dessus. J'aime pas trop l'avoir à cinq centimètres de mon nez. C'est pas une bonne place pour quelqu'un.
Ensuite ils tirent sur mes fringues pour exposer toute la peau nue qu'il leur faut pour les arts créatifs. Je commence à trouver de sérieuse protestation à l'affaire. En fait, j'ai un peu moins envie de dormir et un peu plus de m'en aller. C'est pas normal non ? Hein ? Plus j'y réfléchi plus je me sens mal et en colère en fait. J'devrais pas être tout nu avec des gens qui m'écrivent des choses dessus à la peinture noir. C'est pas un truc que j'approuverait d'habitude je crois. C'est pas agréable. Non mais franchement, imagine avoir un vieux clodo penché au dessus de tes couilles en train de dessiner des conneries autour de ton nombril. De temps en temps y en a un qui me lève une jambe ou un bras pour me dessiner en dessous. La clodo meuf, j'approuve pas non plus hein. Y a rien à voir avec le sexe et tout. En plus je sors du bain j'ai plus qu'à me relaver là. Merde. Je demande d'une voix voilée :

- Vous foutez quoi là en fait ?

- Des peintures pour rendre hommage à Ethiol, c'est tout. On fera pareil à la fille tout à l'heure.

C'est la femme qui a répondu. Je réfléchis soigneusement à ce qu'on vient de me dire.

- J'le connais pas lui. Et déshabiller une fille comme ça pour peindre dessus ça me paraît encore moins... je suis où là en fait ?

- Oh là là, t'avais jamais pris d'opium avant ? Ne t'inquiète pas de tout ça, reste sage et laisse nous finir de te préparer ou on deviendra méchant.

Et là elle pique la pointe de son bâton à peinture dans ma cuisse, assez fort pour me faire mal à travers le brouillard de la drogue. J'ai un peu peur maintenant. J'aimerais beaucoup qu'ils arrêtent de me peindre dessus, je me sens vraiment pas bien avec l'idée. En tournant la tête à droite je vois la ceinture de l'homme penché au dessus de mon ventre, en train de soigneusement dessiner des mots que je ne sais pas lire et des petits dessins glauques. Il y a un couteau dans son fourreau. Complètement défoncé, bah je me contente de le prendre sans discrétion pour le lancer à la fille rousse qui est attachée.
Le mec m'a senti lui faire les poches et il n'est pas très content.
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Xandra ErkalMilicienne
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyDim 12 Juin 2016 - 18:54
Je commence à retrouver ma lucidité. Je suis pas couché, c’est ma tête qui pendait bêtement. Qu’est ce que j’ai mal à la nuque ! Je redresse la tête et je me cale contre le poteau. J’observe ce qui se passe autour de moi tout en continuant à frotter la corde contre le bois, inlassablement. J’ai les mains un peu engourdis parce qu’ils ont vraiment trop serrés, je me sens pas vraiment efficace…

Je regarde l’étranger, il a vraiment l’air dans le colletard. S’il était avec eux les autres s’en soucieraient non ? J’essaie d’attirer son attention en agitant un pied pendant que les autres m’ignore toujours, mais il arrive à peine a rester réveiller et ses pupilles sont toujours dilatés. Je comprend vite que ça sert à rien. Il m’aidera pas à me sortir de cette merde.

J’écoute distraitement ce qu’ils racontent ceux qui m’ont ligotés là. Je comprend vite que c’est deux gros tarés parce que ce qu’ils racontent n’a juste aucune sens. Deux lunes ? Cérémonie du Pont ? Putain de merde, des fanatiques. Là c’est pire que tout. Je vais mourir, sur. Les Dieux seuls savent comment. Je me remet à paniquer, j’en ai mal au cœur, je continue de faire de mon mieux pour me débarrasser des liens, avec encore plus d'énergie. J’ai l’impression que ça commence à servir à quelques choses.

Alors on commence avec celui là, si on s'y mets maintenant ça sera plus vite fini.


Oh non, ils vont lui faire quoi ? J’ai pas vraiment envie de voir sur lui ce qui m’attend moi. C’est encore plus glauque. Il va hurler et tout le pauvre. Je ferme les yeux et j’essaie de calmer ma respiration. Je dois me barrer à tout prix. Je sens que le frottement commence à faire couler du sang entre mes doigts mais j’en ai plus rien à faire, je veux pas mourir. Pas comme ça.

Finalement, fermer les yeux et imaginer ça me fait encore plus de mal. Je rouvre un oeil. Il pleure pas, il crie pas ? C’est quoi cette odeur ? Non, il est a moitié à poil et il se fait...peindre ? Le fait que ce soit tout tranquille, là c’est trop. J’essaie même plus d’être discrète, mais plus du tout. Il faut pas que ces dingues me touchent.

Soudain mes yeux se posent sur l’avant bras de l’étranger. Un banni ? Super. Bon c’est pas comme si ça avait de l’importance vu la situation. J’ai envie de les insulter quand même, j’ouvre la bouche pis finalement je dis rien. J’ai plus peur de ce qu’ils vont me faire si je l’ouvre que d’essayer de sauver un bannis Mais je m’en veux, quand même..

Je tire un grand coup pendant qu’ils sont occupés à parler, je lâche un cris de rage mais toujours rien. Pourtant là j’y croyais. L’étranger il a l’air de commencer à comprendre que ça tourne pas rond du tout. Je recommence, cette fois ça va le faire.
Oui c’est bon, mais les deux tarés se retournent comme un seul homme. L’étranger viens de me lancer un couteau, il doit pas trancher grand chose mais ça ira.

Je lui souris au banni.

Merci !

Mais le type il lâche sa peinture sur corps et commence à me foncer dessus et moi je galère un peu à tenir le couteau, j’ai mal.
Je balance mon pied dans son buste, il se vautre et roule comme un con dans le feu.

Je me lève et je commence à courir, très très difficilement. Réflexe de quand c’était moi qui était poursuivi par la milice, me barrer très vite, et trouver un toit ou me hisser. Mais là je suis plus une voleuse, y a pas de toit et c’est pas des miliciens. Puis y a le bannis. Il m’a sauvé la vie.

Je fais demi tour et comme la fanatique elle sait plus quoi faire entre éteindre son copain et s’occuper de mon cas je m’approche de l’étranger en toute hâte. Je m’accroupis et je bloque un peu, trop longtemps pour être prudente. J’ai jamais de type complètement nu et le premier que je vois est nu ET peint. Je secoue la tête comme pour chasser cette étrange pensé.

Je ramasse ses fringues d’une main, je les pose sur mon bras, je garde le couteau dans ma main et je glisse un bras sous le sien. Mais je pourrais pas le traîner toute seule…

Allez, bouge toi, accroche toi à moi il faut qu’on se casse !

La femme se retourne vers nous, le vieux se reprend. Çà sent à nouveau pas bon.
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MalachiteMiséreux
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyLun 27 Juin 2016 - 17:14
Il ne faut pas essayer de courir et de mettre un pantalon en même temps. Ca marche pas. Rien à faire. J'arrive même pas à le déplier d'une main. Du coup je m'accroche à la femme en essayant de pousser sur des muscles lourd comme la pierre - j'étale l'espèce de peinture partout sur ses fringues. Les barjots qu'on fuit, quant à eux, se remettent doucement en état de nous emmerder. J'ai du mal à saisir clairement les tenants et les aboutissants de la situation parce que je suis complètement perché, mais une sourde angoisse éclot dans mon ventre. C'est pas le moment de mettre mon futal, la meuf m'a embrouillé en me le donnant, mais c'est pas pour tout de suite. Là c'est l'heure de fuir.

J'ai eu plein d'occasion de fuir dans ma vie. J'connais la plupart des handicaps qu'on peut se trimbaler : fuir blessé, fuir dans le noir, fuir à travers une végétation dense, fuir vers un danger plus grand encore. Mais je me suis toujours tenu loin de l'opium jusque là, donc la fuite éperdue en ayant envie de dormir j'ai jamais essayé. C'est dur.
Je m'écorche les pieds sur les ronces et les petits bouts de bois en traître, mais je sens pas grand chose. Quelque chose de doux et chaud roule dans ma tête et j'ai envie de me lover autour. Je pense à la dame qui a des cheveux blonds très sale et qui sent fort le hareng, et son copain qui a un espèce d'abcès monstrueux dans le cou - je l'ai vu quand il était penché au dessus de moi -, j'ai pas très envie de passer plus de temps avec. Cette histoire de peinture à poil et de droguer les gens, ça me semble pas très sain. Non ? C'est pas le genre de chose que j'ai envie de faire normalement, je crois. C'est flou.

J'ai du mal à distinguer le décor. Je le vois, mais je sais pas où je suis. C'est grand les marais. Si on a pas le sens du détail, y a rien qui ressemble plus à un tas de bouse qu'un autre tas de bouse. Là les arbres se tordent un peu, les couleurs sont plus intenses par intermittence. Comment on peut se servir de son sens de l'orientation dans ces conditions ?
Si j'avais l'esprit clair, je pourrais parfaitement signaler à mon alliée que vers le littoral y a plein de zone où la boue des marécages vient se mélanger à l'eau couleur caca de cancéreux de la mer, et que ça donne d'immenses champs de merde avec une texture de mélasse. Veuillez donc assister, mesdames et messieurs, à la course poursuite la plus lente de l'histoire.

C'est une fois engagé jusqu'aux genoux dans la gadoue qu'on s'est dit que c'était une idée con. Nos poursuivants gagnent du terrain sur nous - oui il faut pas se retourner pendant une fuite, mais on a tous péché un jour là dessus. Ca dure pas longtemps vu qu'ils se sont heurté au même obstacle que nous. L'étendue du bazar est dissimulée par la végétation grasse qui pousse en surface. Et ça devient de plus en plus profond. Les peintres barjots gueulent des trucs pas très gentils. Comme quoi on sert qu'à être sacrifiés à leur dieu, qu'on est des merdes, que ça se fait pas. Mais un truc nous relie : on a tous l'air d'abrutis complet.

Comment savoir dans quelle direction est le bord - une direction où il y a pas des hérétiques fous, s'entend ? On patouille dans la patouille jusqu'aux hanches - enfin les miennes du moins. A un moment je trébuche sur une conne de bûche, je disparais d'un coup du monde visible. Me voilà tout coulé dans un mètre vingt de boue.
Tu sais ce qui manque là vraiment à la scène ? Un Fangeux.

Il a vu des jolis sandwichs vivants se promener avec une discrètement et une agilité de phacochère, il décide d'y mettre bon ordre en venant nous rejoindre dans la plus grande piscine à merde du monde civilisé. Moi j'en étais encore à essayer d'enlever la boue de mes yeux et de mon nez - j'en ai vomi un peu pour faire de la place aussi. Et là notre destin tient à pas grand chose : si le bord est pas loin et que le monstre décide d'attaquer les autres avant nous, on a peut être une minuscule chance de vivre. Sinon j'suis un peu embêté j'ai perdu mes fringues pendant la noyade.
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Xandra ErkalMilicienne
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyLun 27 Juin 2016 - 19:10
Je regarde le banni avec un air un peu désolé. Je comprend qu’il ait envie de se rhabiller mais là tout de suite, ses vêtements sont biens sur mon bras. J’ai envie de l’engueuler mais je vois bien qu’il fait de son mieux pour se mettre debout. En l'occurrence il peut peu...Heureusement pour nous deux il est pas particulièrement lourd l’étranger et on arrive à se traîner.

J’ai l’odeur de la peinture dans le nez maintenant, je la respire à plein poumons et je me dis que j’ai vraiment pas envie de savoir ce qu’il y a dedans. J’espère juste que ça va partir et pas imprégner définitivement le cuir, ça m’arrangerait beaucoup. J’essaie de lui parler un peu pour le réveiller, parce que je commence déjà à peiner avec son poids. Surtout que je peux pas vraiment prendre mon temps, la distance entre les tarés et nous se réduit doucement mais sûrement…

Allez s’il te plaît, je sais que c’est pas de ta faute mais là tu me tapes sur le système. Ils vont nous rattraper, je plaisante pas !

J’essaie de réfléchir à la meilleure option, en dehors de la plus évidente, le planter là et continuer seule. Si je le faisais il est clair que je pourrais les distancer assez facilement. Peut être même qu’ils me courraient pas après, se contentant de lui. Mais comme je ne compte pas faire ça, j’ai intérêt de trouver une idée lumineuse parce que là ils sont presque sur nous, je commence à ralentir un peu trop. J’économise mon souffle, j’arrête d’essayer de le faire parler, il arrive même pas à me dire son nom toute façon. On verra ça plus tard, si on s’en sort. J’ai beau regarder je vois rien. J’ai pas d’idées.


Tu connais l’endroit toi ?


Puis, tandis que j’essaie de passer outre les cris et les insultes des deux dégénérés qui se font de plus en fort, comme la panique recommence à me gagner, je devine de la boue, beaucoup de boues. Je me dis que ça va les ralentir, bon nous aussi, mais pour l’instant on à encore un poil d’avance, vraiment juste un poil et un poil très court, genre un cil.

Et c’est sur cette brillante idée, la seule que j’ai trouvé, qu’on patauge. Je me dis que s’il le pouvait, il serait en train de m’engueuler le type qui pèse de presque tout son poids sur mon épaule. Comme les deux tarés ont un peu hésité, plus le niveau gadoue se faisait handicapant ont a repris de l’avance. Peu, mais je me dis que ça compte, ça me fait un truc auquel me raccrocher. Nos poursuivant se remettent à nous gueuler dessus, à nous traiter comme des vaches qui devraient accepter de se faire tuer sans ne serait ce que meugler, comme si on était à eux...

Vous allez pas la fermer les connards ?

Le résultat du stress chez moi est rarement bon et comme je me retourne pour gueuler, de la boue jusque sous la poitrine, je fais plus vraiment attention à l’homme défoncé qui m’accompagne. Je sens que son équilibre devient un peu scabreux. Il trébuche, moi aussi, et on finit la tronche dans cette merde épaisse. Je fais de me mon mieux pour me relever rapidement et l’aider.

Merde, merde… Escuse moi.

Il ne m’entend pas le pauvre, il a encore la gueule dans la boue des marécages. Je l’aide à se sortir de là, sauf que pour ça je lâche le couteau et ses fringues nous glissent des bras. Bon les vêtements passons, tans pis, mais le couteau c’est le seul truc qu’on a pour survivre aux deux débiles et...mes yeux se posent sur un fangeu, non une en fait, avec une jolie morsure dans le cou. Là c’est trop pour moi, vraiment trop. Je ferme les yeux, je réfléchis, non là franchement, des solutions, j’en voix plus tellement.

Je prête à peine attention aux vomissements du banni parce que je m’occupe de cracher la propre boue que j’ai dans la bouche, sans lâcher la créature des yeux. Je me dis que finalement on est plutôt chanceux d’être tombé sur des fanatiques parce que n’importe qui d’autres aurait lâché l’affaire, arrêté de gueuler, mais pas eux. A force de grands gestes et de beuglement je vois le fangeu tourner la tête vers nos poursuivants et foncer prestement dans leur direction.

C’est pas le moment de chercher plus loin, de jeter un oeil en arrière, toute façon si le fangeu change d’avis il nous rattrapera sous peu. Alors je réajuste l’homme, je repasse son bras par dessus mon épaule et j’avance, encore et encore en grimaçant, dans les Dieux savent qu’elle direction. J’en peux plus je respire comme un boeuf, justement. Bientôt j'entends un hurlement de femme dans notre dos.

On va s’en sortir ok ?

Je sais pas trop si c’est lui ou moi que j’essaie de convaincre parce que je nous considère pas vraiment tiré d’affaire, mais pour le moment la chance nous sourit un peu. Je continue à avancer au pif, longtemps, partout ou mes yeux se posent je vois la même chose tandis qu’on s'extirpe lentement de la boue. Je me dis qu’il faudrait qu’on aille jusqu’au rivage, se laver, se cacher. Mais je reconnais rien et je commence à être vraiment épuisé.

Si bien que je finis par l’aider à s’adosser à un arbre et je me repose un peu, histoire d’être en état de me le traîner encore au besoin. Accroupis, je jette des coups d'oeil partout autour de nous en espérant qu’un fangeux nous tombe pas dessus tout en reprenant mon souffle. Je finis par poser les yeux vers le visage dégueulasse du banni.

Ça va un peu mieux ?
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyDim 21 Aoû 2016 - 8:58
- Non !

Je remonte mes genoux contre ma poitrine et j'essaye de cacher un maximum de moi même avec mes bras. Il n'y a aucune position qui soit gracieuse quand on est à poil et couvert de boue. Parce que ce micro détail m'est revenu en tête, maintenant que je me suis bien aéré les synapses à courir partout.

- J'ai froid.

Entre autre. Mais me faire peindre le corps par des religieux barjots et sales, ça m'a pas plu, dans le fond. Il peut rien ressortir de bon de cette histoire. J'aimerais beaucoup avoir des vêtements, je regarde la fille d'un air suppliant. Elle porte plusieurs couches de fringues de mec, ce qui fait un effet étrange. Tu m'excuseras, mais j'ai pas été en ville depuis un moment, j'ai pas encore vu de milicienne. Moi je vois qu'une rousse qui a décidé de devenir travelo.
Après qu'elle soit parti enlever une couche - j'ai eu la politesse de pas regarder - je deviens l'heureux propriétaire d'une tunique. Niveau pudeur ça va un peu mieux, même si j'ai vraiment l'air d'un con avec mes cuisses de mouche à l'air libre. J'ai toujours pas mal froid. Je suis mouillé et le tissu aussi. Mais on s'en occupera plus tard.

- Il faut s'en aller !

Je veux pas que les barjots nous retrouvent. Je veux pas qu'on me peigne pendant que je suis tout nu. C'est pas des choses qui se font. Je prends la fille par le bras pour la tracter derrière moi. Maintenant que je suis en état de capter que la situation est vraiment préoccupante, je reprends du poil de la bête. Le Fangeux je l'ai quasiment oublié. C'est une mort propre, de se faire boulotter par un monstre. Y a un tas de types bien qui meurent dévorer par un monstre. Puis c'est un peu social, t'as les copains qui courent à coté de toi et tu pries tous les dieu qu'ils se fassent choper à ta place. Fuir devant un mec qui veut me mettre tout nu pour me gribouiller dessus, j'y vois pas un truc sain, désolé. Oui il y avait une fille aussi, mais c'est surtout au mec que je pense. J'vais pas m'inquiéter d'une fille avec un couteau quand même.

Je cours devant, alors les ronces et les brindilles pointues vont se prendre dans mes chevilles - j'ai pas de chaussure. Y a des petits cailloux qui me lacèrent les pieds - qui avaient déjà pas belle allure - et je laisse des gouttelettes de sang un peu partout. Ca me préoccupe pas. Je suis poussé en avant par l'adrénaline. Aucune envie de m'arrêter. A cause de la drogue je me sens lourdaud, respirer est pénible, mes muscles sont exsangues, mais je persiste. La fille a repris une allure de croisière et ne peine pas trop pour me suivre. Je lui ouvre la voie à travers la végétation.

Je cherche des signes d'activité humaine. Surtout celle de Traquemont. Mais on est loin du fort et je sais que les expéditions qui vont vers la mer ne passent pas par ce vallon. On y voit rien là dedans et c'est facile de se faire piéger entre une mare de boue et une falaise à pic. Je finis par débouler dans une cabane isolée. Pas un avant poste de chasseur, peut être un mec qui avait décidé de vivre absolument tout seul. Le potager est retourné à l'état sauvage et y a un arbuste qui a poussé à travers le toit. Mais c'est une cachette à l'abri. Je suis déjà passé devant. On s'y précipite.
Il y a des signes d'habitation récents. J'aime pas ça.

Comme je dors dans le dortoir des enfants, à Traquemont, des fois je suis là quand un petit veinard se faire lire une histoire par sa mère. Ca devient une denrée rare, les gamins pas orphelins, alors ce genre de truc attire toujours du monde. Moi je m'approche pas parce que j'ai quand même dix neuf ans quoi, merde, mais j'entends quand même. L'autre fois c'était une histoire avec une gamine qui rentre dans une maison habitée par trois ours, qui fauche tout comme une mal élevée et qui tape le squat dans le lit de l'ourson. Après ça lui attire des problème. Bah j'ai repensé à ça en entrant dans la cabane.

Il y avait le bordel de l'occupant mort depuis longtemps, puis des signes de campement récent. Des fringues boueuses mais pas encore moisis. Des os rongés. Des traces de feu. Et un livre. Je sais pas mes lettres, mais il a l'air compliqué à lire, ancien, et précieux. Il y a des jolis dessins dedans. Et des couteaux décoratifs. Décoratifs mais bien coupant. Et un qui ressemble trait pour trait à celui que j'ai lancé à la fille pour nous délivrer. Quand on était avec les mabouls.
Putain on est tombé sur les affaires des religieux barjots.

C'est logique vu que c'est la seule habitation du coin. Je jette un regard terrifié aux peaux puantes qui leur servent de couchage. Ca ferait vachement chier Boucle-d'Or que papa ours se trompe et lui fasse le cul à elle. C'est être enfermé dans un espace clos qui sent le jambon moisi, ça me rend nerveux.
J'entends des bruits de végétation brisée à travers la porte en bois pourri derrière nous.

Je me préoccupe pas de ce que fait la travelo rousse, je me jette pour me cacher sous les vestiges du lit du premier propriétaire. J'ai pas d'arme, je suis défoncé, et on voit mes couilles à chaque fois que je cours. C'est pas le jour à galérer avec un peintre trapu qui a un abcès dégueulasse dans le cou.

Je vois des pieds qui rentrent, des pieds qui ont suivi les tâches de sang et qui sont les premiers surpris de se retrouver chez eux. Ils ont vu la rousse. Moi pas encore. J'aurais dû attraper un des couteaux décoratifs ! J'ai eu trop peur. Et c'est toujours le cas. Je me suis recroquevillé sous les ruines du sommier autant que j'ai pu et mon coeur bat fort à m'en faire mal. Les deux barjots braillent des trucs sur la rousse, j'écoute pas et je comprends pas. Je veux pas savoir. Peut être qu'ils vont la tuer. Ils l'ont frappé en tout cas. La vilaine avec les cheveux blonds très sales me préoccupe pas trop, c'est les gros pieds masculins que je regarde. Ils se rapprochent. Soulèvent le meuble. Je me mets à hurler.

Au début je réagit comme un gosse quand le mec me chope. Je hurle à m'en décoller la plèvre en m'agitant inutilement. Je me tortille comme un furet enragé, je bats des jambes dans le vide. Puis je me rappelle que j'ai dix neuf ans, quoi, merde.
Je mets un coup de boule arrière bien placé dans le pif du gars. La première fois que je fais ça proprement. C'était un peu sorti de nul part. La seconde d'avant je hurlais comme un môme, et après je lui ai cassé le nez tellement fort qu'une de ses incisives est un peu partie avec. Il s'est mis à beugler aussi, le malheureux, et il m'a lâché. Ca a été un grand soulagement. Je suis retombé sur mes pieds.

La meuf aux cheveux blonds sales domine la rousse en la menaçant d'un gros couteau. Mais c'est des histoires de gonzesse, ça m'intéresse pas ça. Moi je suis sur le gros connard avec un abcès dégueulasse dans le cou. Il est pas très content. Personne l'est après s'être fait péter le nez. Il tend ses grosses mains d'enculé vers moi. Il est costaud mais il a que ça en fait. Je porte mieux mes coups. Il essaie de m'étrangler, mais il s'y prend tellement mal que j'arrive à le mordre au visage. Un type qui a plus l'habitude y aurait vu direct une opportunité de me péter la mâchoire très salement, et d'assurer au moins mon décès à moyen terme. Le gros connard il a juste paniqué totalement. Pour le coup c'est lui qui s'est mis à hurler comme un enfant en s'agitant inutilement. Il m'a jeté contre le mur puis il s'est à moitié roulé par terre en tenant la bouillie sanguinolente qui lui sert de visage. J'crois que je lui ai crevé un oeil. Peut être les deux. Je suis pas expert,mais j'crois que quand tu vois un liquide visqueux à moitié transparent sur la joue de quelqu'un, c'est que ça a fait du vilain au niveau des yeux. J'ai déjà vu ça. Enfin ça fait un problème de moins.

Bon et du coté des filles ? Bah ça se bagarre au couteau, en toute élégance. La blonde a bien pris cher, mais elle bloque la seule sortie et elle tient encore son arme. J'ai pas vu ce que lui a fait la travelo rousse, mais ça lui a pas fait du bien. Je lui balance le premier truc lourd qui me tombe sous la main : le gros grimoire qui est tombé au sol pendant la lutte. Elle se prend le coin juste derrière l'oreille et part se manger violemment le chambranle de la porte. Ses cheveux sales agglomérés ensemble par la crasse volent dans tous les sens en gros paquets. Je ramasse un gros débris de table pour finir le travail et vraiment bien lui défoncer la gueule. Faut être sûr qu'elle se relève pas. Après je ferais pareil avec le mec, mais juste pour qu'il arrête de hurler.
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptySam 27 Aoû 2016 - 16:00
Ca aurait put bien se passer, la petite cabane, le type qui reprend ses esprits. Les autres qui se sont fait bouffer par un fangeu, ou pas…

Je regarde mon banni personnel se jeter par terre d’un coup et rouler sous le lit dégueulasse. J’ai entendu les bruits de pas, un bref éclat de voix. Par réflexe mes mains se portent à mes fourreaux un peu sales, surtout très vides. Je fonce vers la table, je récupère deux couteaux. Ca se voit que c’est pour abimer des victimes attachées ou inconscientes. C’est trop léger, pas très bien équilibré et j’aime pas la prise que j’ai sur la garde.

Mais ce que j’aimerais encore moins c’est mourir. Alors je me plains pas et je me prépare à les recevoir. Si je meurs, il meurt l’étranger, ça me met un peu la pression. Nos deux amis entrent, elle manque prendre son envol en glissant sur une tâche de sang. Je réalise que même s’il est caché sous un lit en me laissant avec deux adversaires c’est plutôt courageux d’avoir autant marché avec les pieds dans cet état…

Ils se mettent à m’insulter, à dire que j’ai pas à être là, ils devraient plutôt me remercier, je leurs épargne des heures de recherches, la proie elle là, acculée.

Et l’autre il est ou, hein ?


Merde…
J’essaie de m’interposer entre le lit et l’homme mais la blonde qui pue autant que moi la merde et la vase m’envoie une droite bien senti. J’ai pas été assez prudente. Je vois un peu flou mais je me reprend vite, mes doigts se crispent sur mes armes.

Je soupire, juste un peu, elle doit pas l’entendre mon adversaire. Je suis soulagé qu’il soit capable de s’occuper du cas de l’homme mon “compagnon” mais clairement je m’y attendais pas. C’est un froussard ou pas ? Non ça colle pas...C’est peut être une technique pour endormir la vigilance de ses adversaires. A priori, ça marche. Vraiment, vraiment bien en fait.

Mais je peut pas trop me permettre d’admirer le massacre parce que la blonde, elle se bat vraiment bien, après tout elle vit au milieu du danger, elle baigne dans la fin du monde mais moi bah je suis pas non plus une petite fille fragile. Je m’entraine, beaucoup, trop, j’ai le don pour les ennuis et les fangeux c’est quand même le niveau au dessus et j’en ai tué. On se tourne aussi, ça cherche, ça perce, je me rend compte que j’ai gagné en précision. Je l’ai bien amoché, je prend le dessus, mais si elle pouvait bouger de là, ou me laisser la tuer, ça m’arrangerait.

Puis je capte un mouvement, l’instant d’après elle fusionne avec le bois vermoulu de la porte.

Merci…

Je le regarde la finir, salement, un coup de poignard aurait suffit. J’aurais peut être dut lui en proposer un ? Peu importe, faut que j’égorge le mec, maintenant, qu’on traîne pas trop longtemps dans le coin. Je me dis qu’ils doivent être nombreux pour s’adonner à leurs rituels chelous. J’espère qu’on va pas se faire un petite fête, je commence à avoir peur. Vraiment, maintenant, en décalé. Un frisson me parcourt l’échine, je veux pas qu’ils y en aient d’autres...

Comme le mec termine de s’étrangler avec son sang et sa salive, tout en continuant d’essayer de communiquer, c’est qu’il a de la constance, je m’approche de ses jambes et je lui retire ses bottes avant de les jeter doucement vers le bannis. Il se débrouillera pour le reste.

Je m’assois sur le lit, le temps de faire le point sur mes nouvelles blessures. Une ou deux mériterais bien que je m’en préoccupe, surtout dans ces conditions. Je grimace un peu avant de relever le nez vers lui, quittant ma cuisse ouverte des yeux.

He, c’est quoi ton nom ? Je m'appelle Xandra. Tu…

J’hésite un peu, je regarde la marque sur son bras à nouveau.

Tu pourrais m’aider à regagner Marbrume, fin les environs.

Autant en ville je m’y retrouve sans la moindre difficulté, autant dans la “nature” après avoir autant crapahuter à l’aveugle, non.

Ou...Si tu connais un endroit ou on attaquera pas quelqu’un comme moi, je tacherais de me débrouiller.

Au font j’espérais qu'ils soient pas tous mort mes collègues, qu'ils remontent ma trace, qu'ils me ramènent à la caserne, les machos me manqueraient presque, là tout de suite.
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyDim 28 Aoû 2016 - 17:39
Je tire sur les jambes de pantalon du gars. C'est pas simple de piller les cadavres des mecs plus costauds que soi. Heureusement que je suis un profanateur de cadavre première classe. La fille m'a récupéré les bottes, mais j'ai plus d'ambition que ça : je voudrais le futal. J'vais pas faire de sensiblerie sur l'hygiène de la chose, ou sur le fait que j'ai du sang dans les cheveux. Le mourant gargouille encore pas mal, mais il est inoffensif. J'en ai rien à foutre. Rien à foutre, rien à foutre, rien à...

La travelo rousse me réclame sans complexe le trajet retour jusqu'à la ville. Je relève le regard qui se perd vers mon avant-bras. Je réfléchis à la réponse le temps d'emballer mes genoux cagneux dans mon nouveau pantalon. La réponse doit être à la hauteur de... de ce que j'ai envie de dire quoi.

- Et avec ça tu veux des p'tits gâteaux et que j'te lèche la chatte ? J'vais pas là bas, c'est loin en plus. Pis j'veux pas traîner avec une grosse gouine.

Pour bien appuyer mon propos, je lui tire la langue en montrant ma bite, avant de la faire disparaître dans mes fringues. Personne aime voir une bite. C'est moche et un peu flippant.

J'ai la tête lourde maintenant, et je me sens vidé et con. L'opium ça. Faudrait que je m'éloigne pour aller dormir quelque part... mais pas ici. J'ai un peu honte de ce qui s'est passé. Le truc avec la religion bizarre et les peintures. Ca devrait pas arriver aux gens normaux. Mais c'est ça le monde du dehors, complètement fou. Je voudrais que la fille s'en aille aussi, ou qu'elle reste et qu'elle me dise que c'est pas grave. Je sais pas trop. Dans le fond j'ai rien contre elle même si elle est travelo.
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyVen 2 Sep 2016 - 17:39
- Et avec ça tu veux des p'tits gâteaux et que j'te lèche la chatte ? J'vais pas là bas, c'est loin en plus. Pis j'veux pas traîner avec une grosse gouine.

Je le crois pas, il est sérieux là ?! Je lui sauve la vie et tout ce qu’il trouve à dire c’est ça ? Bon, il a aussi sauvé la mienne, mais moi je suis polis, j’ai rien à me reprocher et je lui dois rien.
Au fond le vrai problème c’est pas qu’il soit désagréable le bannis, c’est qu’il me laisse me débrouiller seule. Je reverrais jamais Marbrume, entre les fangeux et les fanatiques c’est le pompon…

- T’es obligé d’le dire comme ça ?

Il est même pas foutu d’enfiler un pantalon. Bon il lui manque des doigts, c’est vrai mais...Bordel ! Je supporte pas son petit air supérieur sur son visage pleins de sangs et de boues et encore moins la vue, pour la seconde fois, de son pénis. Putain, fallait que ce soit le premier que je vois et qu’il me le le colle sous le nez, encore. Cette journée pouvait être pire, j’aurais pas cru ça possible....

- Va te faire émasculer pauv’ type !


Pis après un dernier regard pour ses parties qu’il daigne enfin ranger, je prend la direction de la sortie, enjambant le cadavre. J’essaie de garder un air digne, un semblant de consistance mais je me liquéfie de l’intérieur, mes jambes tremblent un peu, j’ai peur quand même, mais quand faut y aller…

Attend, ça me chiffonne beaucoup ce qu’il a dit, même si je vais surement me faire bouffer incessamment sous peu, je peux pas laisser passer ça là. Je fais volte face et je le regarde de travers, genre vraiment, une main sur la hanche, un peu crâneuse, quand même.

- C’est quoi ces insinuations sur ma sexualité, soit disant déviante ?

J’en ai même pas ! Un comble !

- Tu dis ça parce que je suis rousse, ça te pose un problème à toi aussi ? Je vais te dire un truc mon gars, non seulement j’ai une âme mais j’ai aussi des genoux, en bons état et là j’ai très envie de te frapper là ou je pense avec !

Pas vraiment au fond, là j’ai juste envie de pleurer, voila, c’est ridicule. Ma crise de nerf ça les a fait lâcher, d’un coup, et il pleut sévère de mes yeux alors que je m’en retourne m’asseoir sur le lit, ma tête dans les mains.

- Tu peux...au moins me donner un semblant de direction ?

Voila que j’ai la voix chevrotante, on dirait une gamine. Je me sens crade, j’ai mal, je suis fatiguée et vexée.

Je vais retrouver les autres, la patrouille, ça va aller, oui, ça va aller...
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyJeu 8 Sep 2016 - 14:26
Elle se met à pleurer. Je m'y attendais pas. D'habitude c'est les autres qui me font chouiner, pas l'inverse. Elle était pourtant partie dans la bonne direction en me menaçant d'un coup dans les couilles. Et soit dit en passant, j'ai rien contre les roux. En Métèquie on en a pas, et c'est à mes yeux une couleur de cheveux aussi inintéressante que le blond ou le châtain.
Bon, j'ai beau avoir trop d'expérience en matière de violence, il y a des domaines où je reste assez candide. Je fais parti de ces hommes qui coupent tous leurs processus mentaux quand une fille pleure. J'y vois (pas encore) une façon déloyale d'avoir toujours raison. Et elle s'affaisse devant moi, comme si j'étais son frère ou je sais pas. Je rougis et je me détourne pour finir de faire ce que je faisais : piller les morts. J'vais pas continuer à me balader cul nu quand j'ai tous ces chouettes cadavres à dépouiller. De temps en temps je lui lance des regards mauvais, au cas où elle essayerait de me voler mes affaires en lambeaux, moisies et/ou pleine de puces. Mais j'sais quand même à la sensation de chaleur de mon visage que j'suis en train de rougir à plein tubes.

- Nan, c'est parce que t'es habillée comme un homme ! Mais moi j'm'en fous que... - grognement d'effort pendant que je retourne le mec pour achever de le dépouiller de sa chemise - ... que tu veux être moche, j'disais ça comme ça.

Il faut préciser que le fait qu'elle porte de l'équipement de combat pour le coté pratique ne m'a pas traversé l'esprit. La dame de Traquemont en porte aussi, mais c'est pas pareil, c'est une noble, les règles sont pas les mêmes.

Je mets toutes les possessions matérielles des deux macchab' en tas, les laissant tout nus ou quasiment. J'ai laissé les jupons en lambeaux que la fille portait, quand même - sans tablier, mais bon elle a fait comme elle a pu. J'en ai pas l'utilité. 'fin y a toujours l'usage d'un tas de tissus, mais j'ai encore un peu de pudeur quand il s'agit d'une meuf décédée. Moi ça me gêne ces Fangeux féminins qui se baladent en bloblotant de partout, et en suitant d'endroits où c'est pas élégant de suinter pour une dame. Alors si je peux m'épargner de reluquer un cul plein de cellulite et un frifri récemment périmé en la tirant par les pieds dehors, merci bien.
Bref, c'est pas que j'aime pas t'expliquer des trucs raffinés, mais continuons. Pendant que la grosse travelo chouine de peur et d'épuisement dans son coin, moi je poursuis mes petites procédures de survie. Etape importante : crever le coeur des deux cadavres. Je préfère décapiter, parce que c'est plus sûr, mais j'ai pas d'épée sous la main. Que des poignards sacrificiels à la con. Je tire les morts dehors d'abord, parce que sinon ça va foutre du beurk dans la cabane. Le mec doit bien peser le double de mon poids, je le traîne par à-coups en ahanant. Le plus loin possible.

Mon plan, c'est de passer la nuit ici. Je suis crevé, à moitié défoncé à l'opium. Pas la force d'aller crapahuter dans le froid et la peur des Fangeux. Juste sortir de la cabane j'suis déjà au bord du pipi trouille. De toute façon il reste pas tellement d'heure de jour devant n... moi. Et si y a un truc que je supporte pas, c'est de me réveiller et d'reluquer des cadavres d'hier. C'est important pour le moral de pas avoir la flemme dans les moments cruciaux. Je tire donc mon gros colis avec persévérance, après lui avoir poignardé le coeur, jusqu'à la pente abrupte la plus proche. Le cadavre, comme tout machin dont on essaye de se séparer pour jamais le revoir, va se coincer dans la végétation à peine cinquante centimètres plus bas. Je soupire de découragement. Journée de merde. Je négocie la descente pour aller mettre des petits coups de pied dans le macchabée en l'insultant de sale con. Les nerfs. Mais de toute façon l'univers s'en fout et je finis par me calmer parce que c'est fatigant et que ça sert à rien. Je fais suivre le même chemin au corps de la morte.

Maintenant que le plus urgent est réglé, je vais m'habiller. Je préviens la travelo :

- Tu regardes pas hein !

Et j'essaye de lui adresser un regard menaçant - même si j'ai juste l'air d'un hamster qui boude - avant de lui tourner le dos. De temps en temps je vérifie qu'elle triche pas, mais elle a l'air de s'en foutre. C'est vexant. J'emballe mon petit corps nauséabond dans autant de couches que je peux. J'ai cette fois ci gagné de la laine raide de crasse qui gratte et du cuir à moitié moisi. Mais la crasse j'vais finir par la remplacer par la mienne, et tant que j'ai chaud je m'en fous. De toute façon je ressemble déjà plus à rien. Si la fille avait tourné la tête, elle aurait juste vu un cul de gamin crève-la-dalle plein de cicatrices.
Mais, maintenant qu'il y a plus de cadavres dans le secteur et que la fille peut plus me reluquer le derrière, je me sens un peu mieux. Juste un peu.

- Ben moi aujourd'hui j'vais faire le camp là, chuis fatigué, toi tu fais comme tu veux.

Je commence déjà à inventorier ce que je vais devoir faire avant de me rouler en boule sur le plancher tout dur et tout froid de la cabane. Eau. Feu. Essayer de trouver de la nourriture - et je sais pas comment je vais mettre la main sur un truc pareil. A l'idée de passer encore une nuit sans manger j'ai la tête qui tourne et un peu envie de pleurer. Mais je préfère m'en prendre à la fille.

- J'suis sûr tu vas rester sur tes grosses fesses à rien foutre hein ! Et pis demain comme ça t'iras retrouver toute ta sale bouffe en ville. Genre du beurre et... et...

Je secoue la tête, j'ai souvent des hallucinations de bouffe quand je suis fatigué. C'est très désagréable et je préfère pas me lancer là dedans.
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Xandra ErkalMilicienne
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyJeu 15 Sep 2016 - 15:27
J’essuie mes larmes et je l’oeille, un peu de biais. Maintenant que c’est sorti ça va mieux, contrairement aux apparences je suis pas une pleurnicharde, un peu seulement. Là c’est clairement son manque d’empathie qui me perturbe. Faut bien que je trouve une excuse. Il a toutes les raisons du monde d’être un peu froid mais son nom, une direction, je demande pas la lune ! Peut être qu’il veut pas vraiment que je parte, ça m'arrangerait bien. Est ce qu’il est en train de rougir ? Il me montre son entrejambe et c’est lui qui rougit, le comble...

Je le regarde vraiment cette fois, peut être que je devrais l’aider avec les deux morts ? Mais ça saigne pas mal, ma cuisse, c’est plutôt un garrot que je dois faire, parce que je vais pas prendre le risque de me recoudre avec quoique ce soit qui traîne ici.

- Nan, c'est parce que t'es habillée comme un homme ! Mais moi j'm'en fous que...que tu veux être moche, j'disais ça comme ça.

Cette fois j’ouvre des yeux grands comme des soucoupes.

- J’essaie pas d’être moche, j’essaie de survivre ! On serait plus là depuis longtemps si je portais pas de pantalon. Tu me vois patauger en robe ?

Même si je m’en défends, même si je déambule dans et hors Marbrume avec quasiment que des hommes depuis gamine, et de temps en temps avec des femmes qui ressemblent pas trop çà maintenant, j’en reste une justement et j’ai ma petite fierté. Le moche là il me plait pas beaucoup, j’affiche un petit air vexé même si il a juste dit que j’essayais, pas que je réussissais à l'être. On se console comme on peut.

Je continue inutilement de ravaler mes derniers sanglots en me disant qu’il va bien falloir faire quelque chose et surtout savoir ce qu’il va faire justement lui, savoir si je inclus dans la suite du programme. Peut être qu’il va me foutre dehors, genre cette nuit, il a l’air bizarre ce type. Comme pleins de bannis en fait...
La fange ça a l’air de bien aggraver les pètes aux casques. Ceci dit il m’a sauvé, je l’ai sauvé, il m’a re sauvé...En vérité je lui fais un peu confiance et j'éprouve pas mal de reconnaissances.

Quand il sort j’en profite pour me relever et ramasser le tissus qui me semble le moins crasseux dans le tas, un bel échec en sommes. Je retourne m’asseoir et je le vois revenir pour s’occuper du corps de la femme alors que je termine le noeud bien serré. S’il revenait pas finalement ? C’est ridicule, il se serait pas donné autant de mal

Je jette quand même un oeil par la fenêtre brisée, je finis par le voir émerger des arbres et se traîner vers la cabane. Je soupire, soulagée et je retourne sur le lit. Je me sens un peu conne assise là à rien foutre.

Comme il arrive je commence à ouvrir la bouche pour lui dire merci mais il dégaine les mots plus vite que moi.

- Tu regardes pas hein !

Parce qu’il reste quelque chose que j’ai pas vu ?

- C’est promis.


Je trouve ça tellement gênant ce silence seulement troublé par le bruit des vêtements qu’il enfile. Je trouve ça gênant d’être là, avec lui. Même si c'est mieux que seule. J’ai envie de rentrer, mais il va faire nuit. J’ai pas le choix que d’attendre demain matin pour élaborer une “stratégie”. En gros essayer de retrouver mon chemin. Au lieu d’hériter d’une grosse poitrine j’aurais préféré le gros sens de l’orientation de mon marin de père.

- Ben moi aujourd'hui j'vais faire le camp là, chuis fatigué, toi tu fais comme tu veux.

Je me relève, je suis un peu soulagée, c’est une manière un peu bourru de me dire que je suis la bienvenue, mais ça me suffit. Je lui souris, m'apprêtant à aller chercher de quoi allumer un feu mais mon sourire disparaît au profit d’une mâchoire crispé et d’un regard noir.

- C’est plus souvent de la soupe avec des trucs étranges qui flottent dedans à la case...J’habite au Labourg tu sais, pas dans un palais !

Mais je m’arrête parce que c’est ridicule comme jeu, celui de savoir qui est le plus pauvre et celui qui mange le moins bien des deux, surtout que d’avance je gagne et que j’en retire aucune fierté en fait, parce que bouffer du rat et des pains dans la gueule j’ai bien connu avant d’être capable de voler ma pitance.

J’ai peur de faire une gaffe, je sais qu’il va finir par comprendre que je suis une milicienne, mais le plus tard sera le mieux. Il doit avoir une sacré dent contre nous vu la jolie marque sur son bras, vu...tout. Sa gueule, ses fringues, ses traits tirés. J’ai bien vu de quoi il est capable j’ai pas trop envie de me battre contre lui, même s’il est affaibli, moi aussi, et les multiples blessures dont celle bien profonde de ma cuisse m’handicaperait pas mal.

Allez Xandra, essaye de rendre cette soirée la moins pénible possible, fait un effort.

- Dis moi ce que tu préfères que je fasse pour le..notre camp ?

Je lui souris à nouveau, il m’a sauvé, je dois garder ça à l'esprit pour supporter toutes les piques qu’il va me lancer ce soir, en espérant que ça aille pas plus loin. Ne pas se trahir, surtout pas...
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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyMer 12 Oct 2016 - 12:01
La grosse goudou m'a répondu poliment. J'ai pas l'habitude. Ca m'a cloué le bec direct. J'ai peut être même ressenti un petit frisson de culpabilité à l'idée d'opprimer une femme seule et blessée. Puis je me suis rappelé qu'elle portait une armure d'homme, donc qu'elle rentrait dans la catégorie "hautement chelou" - on m'a pas encore mis au courant de la politique d'égalité des sexes de la Milice. Encore heureux.
Enfin voilà, elle me demande gentiment ce qu'elle peut faire pour le camp. Ma seule pensée fut "bordel on va crever de faim et de froid toute la nuit, quoi qu'on fasse". L'opium m'a juste laissé abattu, la tête lourde, le cerveau mou. Mais c'est le manque de nourriture qui me fait le plus de mal. J'ai froid même en me collant à un doigt de distance de n'importe quel feu, parce que j'ai plus beaucoup de substance à mettre entre moi et l'extérieur. Enfin c'est le soir du ras le bol. Je ferais n'importe quoi pour un bol de bouffe. N'importe quoi. Et je crois que tu mesures pas bien l'étendue de ma détresse. Si un milicien entrait dans la pièce et disait "si tu m'suces j'te files les épluchures de légume d'hier", ben tu me verrais déjà à genoux. Enfin j'en ai déjà passé des soirées de merde à pas savoir ça serait quand la prochaine fois que je vais manger. Mais là c'est la fois de trop. Y a un petit rouage dans mon cerveau, dont j'avais pas conscience jusque là, qui se pète. Quelque chose sur les interdits. Je dis d'une voix blanche à la rousse :

Euh... occupe toi du feu et de mettre de l'eau là dedans - je désigne d'un signe de tête une outre en cuir qui a l'air d'avoir vécu la guerre -, moi je m'occupe de chercher à manger.

A ce moment là c'est pas une idée consciente, pas encore, donc sans me poser de question je ramasse des couteaux, et le plus grand carré de cuir que je trouve. J'improvise avec ce que je trouve sous la main pour rassembler les outils nécessaires au dépeçage d'un animal de la taille d'une très grosse chèvre. Les couteaux de cérémonie seront très bien pour négocier les articulations les plus épaisses. Y en a un avec une lame dentelée en plus, c'est Noël. Le cuir c'est pour transporter la viande, après. J'ai l'habitude de devoir me débrouiller avec quasiment rien pour chasser.
Je sors sans regarder la fille. Je me dirige vers la pente pleine de broussailles où j'ai balancé les deux cadavres tout à l'heure. Je négocie la descente. Puis c'est une fois en bas que je me rends compte que je suis parti pour faire du cannibalisme.

Avoir les deux cadavres, concrètement, sous les yeux me décourage. Je pourrais jamais faire ça. J'ai épluché des tas de lapins, chevreuils, chèvres, chats, chiens, et quelques fois - avec beaucoup de difficulté - des chevaux. Mais là c'est tellement au dessus de mes forces que j'ai l'impression que mes boyaux vont fondre d'angoisse, juste en regardant les deux macchabées. Je peux pas, je peux pas je peux pas...
Mais mon corps donne aussi son avis. Il m'envoie tous les signaux qu'il peut pour m'indiquer que je suis en train de crever de faim. Là maintenant. C'est vraiment une façon très lente de mourir. Ca prendra encore plusieurs jours. Encore plus longtemps si je trouve une poignée d'herbe, des baies toutes acides ou un cadavre d'animal pas encore trop moisie, de la nourriture en quantité insuffisante que mon estomac atrophié va digéré en trois minutes. Disparu, néantisé, et tout sera à refaire dans deux heures. J'ai jamais réussi à chasser seul un truc aussi gros qu'un chevreuil, et ça doit pas peser la moitié de ce que pèse le mec mort à mes pieds.

J'imagine vingt kilos de viande cuite. Trente. Toutes les cellules de mon corps hurlent leur manque. Mes organes qui fonctionnent en service minimum depuis des mois, mes muscles réduis à leur plus simple expression, ma puberté qui fout complètement le camp, mon cerveau qui aligne péniblement deux pensées la minute parce que j'ai pas l'énergie de faire mieux.
J'ai pas le choix.

J'ai préféré penser la suite des événements en terme de "viande à éplucher". Être complètement déconnecté de ce que je suis en train de faire. J'aurais jamais eu la force, sinon. Evidemment la pe... le cuir, je veux dire, je vais pas le garder. J'ai balancé ça le plus loin que j'ai pu. J'ai commencé par l'ho... l'individu mâle, parce que c'est un poil moins horrible que de faire ça à une... une...
Pas penser, surtout pas penser.
On a failli me perdre dès le début, j'ai senti ce qu'il me restait de santé mentale vaciller au bord du gouffre quand il a fallu enlever la peau. Pour un truc tout con : normalement il faut entailler la peau de l'anus jusqu'à l'encolure pour dépecer un animal. Mais sur un humain niveau entrejambe c'est pas du tout monté pareil. Et... et... et bordel c'est une bite non ?

Je dirais pas comment je m'en suis dépatouillé, c'est fait, c'est tout. Rien à dire. Les articulations de l'épau... du garrot et de la croupe m'ont bien fait sué aussi. Elles sont grosses, et solides.
Enfin toute l'affaire m'a pris des heures, la nuit était déjà tombée quand j'ai fini. J'en ai chié. Mais sur mon carré de cuir se tenait de gros morceaux de viande gras et tendre, plein. J'vais devoir en faire sécher. Comme toujours quand il s'agit de chasse, je me suis méticuleusement appliqué pour récupérer le maximum possible. La seule différence c'est que j'ai laissé les parties comme les joues, la vessie, et les... le... le bout des membres. Tout ce qui était trop... trop quoi.

Je reviens à la cabane couvert de sang, épuisé, en traînant derrière moi un mètre carré de cuir plein de viande. Une vision qui vend du rêve. Ce qui en vend un peu moins, c'est mes yeux rouge et gonflés d'avoir pleuré de toute mes forces.
Puis je me dis qu'il faudrait que je dise à la fille. Je peux pas lui faire manger des gens sans la prévenir. Il paraît que ça peut rendre malade.

- C'est... peut être que t'auras pas envie d'en manger parce que... parce que... parce que...

On dirait un disque rayé, mais j'arrive connement pas à finir.
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Xandra ErkalMilicienne
Xandra Erkal



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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyDim 16 Oct 2016 - 19:09
- D’accord, mais peut être que...D’accord.

Peut être que je devrais venir avec toi, peut être que tu vas partir et me planter là ?
Mais je vais pas la ramener, pour une fois qu’il me répond sans la moindre animosité, je vais juste lui sourire et faire ce qu’il me demande. J’ai vraiment peur qu’il me mente et qu’il revienne pas. C’est con, je serais peut être plus en sécurité toute seule qu’avec lui, il a pas l’air super stable. Fin c’est pas un reproche, j’imagine que si je devais vivre comme ça chaque foutu journée de mon existence, le résultat serait pas brillant. J’y crois pas en fait, c’est juste pour rendre tolérable l’idée de rester là, seule.

- A toute à l’heure...

Je lance ça d’un ton, ça fait pitié ! J’aurais pleuré que ça aurait rendu mes mots à peine plus pathétiques. Le fait est que si il est encore là physiquement, mentalement il est déjà partit. Il ramasse des couteaux et sans me voir il prend la porte. Je me retiens, quelques secondes, puis je traîne ma carcasse douloureuse jusqu’à la fenêtre brisé pour le regarder s’éloigner. Je reste là, comme un chien au bout de sa chaîne qui couine en voyant son maitre partir jusqu’à ce qu’il soit hors de vue. Puis je me reprend, je secoue la tête comme si ça allait mettre de l’ordre dans mon esprit et je fais ce qu’il m’a demandé.

Ca me prend pas trois heures non plus de vider de l’eau dans un récipient et de frictionner un morceau de bois. J’ai un semblant de feu, timide, hésitant, mais déterminé à tenir le coup. Je retourne m’asseoir et je gamberge. Le temps passe au ralentis, la nuit tombe, chaque bruit m’arrache un nouveau frisson. Je pense à tout un tas de trucs, plus ou moins cohérent, plus ou moins utile. Du genre qui va dormir dans le lit ? Parce que c’est pas terrible en fait, le sol est encore plus dur et sale que le matelas, alors on devrait dormir tout les deux, mais mettre un truc entre nous, histoire de...Pis on va manger quoi ? Il va trouver un truc ? Oh il doit avoir l’habitude. Est-ce qu’il va vraiment revenir, c’est long non ? Est-ce que j’ai retrouver mon chemin demain, est-ce qu’ils me cherchent les autres ? Bon sang je commence à avoir salement froid. Est-ce qu’il va vraiment revenir, c’est vraiment trop long non ?

Puis finalement je lâche un cri quand la porte s’ouvre enfin. De peur, de surprise, je sais pas trop mais je me retrouve debout, mes armes à la main face à...Il m’a toujours pas dit comment il s'appelle, on va l’appeler le moche. J’ouvre de grands étonnés, il a pleuré, ça se voit. On dirait un gosse qui s’est fait réprimandé ou qui a vue un truc horrible je sais pas trop, à moins que ce soit les nerfs qui lâchent, chacun son tour. Il est tellement mal que je le sens d’ici. Du coup je me sens moins bien moi aussi, déjà que c’était pas glorieux...

- C'est... peut être que t'auras pas envie d'en manger parce que... parce que... parce que...

Je réalise soudain qu’il a ramené quelque chose, en même temps c’était bien pour ça qu’il était partit. Je jette un œil, y a de quoi faire. Je pose une main sur son épaule, je la frotte un peu, puis je la tapote, c'est même pas de la pitié, j'essaie juste de le consoler.

- Parce que quoi ? C’est de la viande, elle a pas l’air avar…

Pis je m’arrête de parler d’un coup, je plonge mon regard dans le sien. Non c’est pas possible, je suis fatiguée, il est partit longtemps, pis je veux pas envisager une telle possibilité. Il a largement eu le temps de chasser. Je regarde s’il est pas plus blessé, peut être qu’il pleure pour ça, mais ça colle pas à ce qu’il vient de me dire. Non, ça peut pas être ce que je veux pas envisager, mais je vois pas ce que ça pourrait être d’autres en fait. En même temps….

- T’as pas mangé depuis quand ?
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MalachiteMiséreux
Malachite



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MessageSujet: Re: Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra]   Tape au fond je suis pas ta mère. [Xandra] EmptyJeu 20 Oct 2016 - 22:27
La fille me tapote l'épaule pour me consoler. J'apprécie le contact comme un chien qui se fait gratouiller derrière l'oreille. J'essuie mon nez plein de morve sur ma manche. C'est un peu la honte, mais moins que si c'était un gars. De toute façon c'est pas ça qui me préoccupe là tout de suite. Je fixe la rousse d'un air hagard, qui me parle doucement. Je lui réponds d'une voix grave :

- Je... je sais plus. J'mange pas beaucoup depuis que je suis banni...

Puis je reprends mes esprits. Justement, il serait temps de résoudre l'affaire, et j'ai toute cette viande à cuir. C'est pas la peine de réfléchir au bien, au mal, au dégueulasse et au pas dégueulasse... de toute façon j'ai déjà les mains sales.

- Enfin j'm'en fous ! J'veux pas crever, c'tout, alors j'fais ce qu'il faut. Tu fais comme tu veux.

Et je me détourne de la fille pour m'occuper de ce que j'ai à faire et pas avoir à la regarder dans les yeux. Il y a deux tisonniers tout rouillés par terre, ça sera parfait pour faire des broches au dessus du feu. En fouinant je trouve aussi deux plats, un chaudron en cuir et un genre de coupe religieuse. Le tout est pas très propre, et je me préoccupe pas de rincer. Je suis pas là pour faire de la grande cuisine. Le seul arrangement que je fais avec la viande, c'est de la couper en petits morceaux pour pas trop galérer à la mâcher, vu qu'il me reste pas beaucoup de dents.
Je fais ensuite un bricolage dans la cheminée avec des lanières en cuir pour tout foutre au dessus ou à coté du feu. J'ai peur que le crochet au dessus du foyer lâche, il est quand même tout rouillé aussi. Mais ça fait du bien d'être dans un endroit chauffé avec une odeur de viande en train de cuir.

- Euh... t'as envie de faire pipi ou je peux bloquer la porte ?

Il reste quand même la fille, hein. Ca me chiffonne. J'ai pas mal vidé mon agressivité, et je suis pas le genre de personnalité qui peut se contenter d'être neutre. Je pourrais la draguer comme un gros lourd, histoire d'être socialement cohérent, mais honnêtement j'suis trop fatigué pour tenter des trucs et je serais bien emmerdé si elle me disait oui. En fait là maintenant je voudrais que ma maman me réveille de mon cauchemar et m'apporte un bol de lait de chèvre avec du sucre. Mais maman risque pas de se pointer.
Alors je retourne m'occuper de ma viande humaine en train de cuire, et de mon monde plein de Fangeux, au lieu de rêvasser.

Une fois que tout le monde a fait pipi, la fille et moi on pousse plein de trucs devant la porte. Le meuble le plus massif de la modeste chaumière, c'est le sommier du lit. Tant pis, on dormira par terre dans les peaux moisies. Faut mieux ça qu'être mort. D'ailleurs, pendant que je pousse très péniblement le meuble - c'est lourd cette merde - on entend un Fangeux hurler au loin.

- T'inquiète pas, c'est l'odeur du feu qui les affole, mais ils pourront pas nous tuer. Y a qu'une ouverture à la cabane et on l'a bien bloqué. Y vont foutre le bordel, mais ça ira. Je m'appelle Malachite au fait. Heureusement qu'on est déjà sorti faire pipi hein ?

J'essaye d'afficher un calme que je ressens pas. J'ai peur aussi en fait. En entendant la créature hurler une deuxième fois je me crispe. Et si je faisais une erreur ? Ca m'est pas arrivé souvent de faire cuire de la viande de nuit. Peut être que le Fangeux va réussir à rentrer. J'crois qu'ils ont bien pigé que l'odeur de feu c'était souvent des humains. Ils doivent voir la cabane comme un joli emballage de bonbons. Je me mets en face du feu, assis les jambes remontés contre la poitrine, le menton sur les genoux.
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