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 Ad orgasmum aeternum. [Anton] [Terminé]

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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Ad orgasmum aeternum. [Anton] [Terminé]   Ad orgasmum aeternum. [Anton] [Terminé] - Page 2 EmptyVen 13 Nov 2015 - 17:28
"Je vois, je vois... Du sang, des morts, des morts qui se relèvent !" "..." La dernière fois qu'il avait fait causer une diseuse de bonne aventure, le moins qu'on puisse dire c'est qu'Anton avait été assez incrédule. La garce ne se mouillait pas, pensait-il tout en tenant le bouillon de poule morte dans ses mains en coupe. Cette dernière, qui faisait mine de fixer les trois cheveux du garde Gunof qui tournoyaient paresseusement au milieu de l'eau chaude, jetait des regards au client peu convaincu. "Je vois aussi des rencontres surprenantes." Le garde arquait un sourcil. "Oui oui, des surprises !" "Des bonnes surprises ?"

La voyante n'avait pas su lui répondre, à présent, il comprenait pourquoi. A mesure que cette nuit avançait, Anton était de plus en plus convaincu qu'il n'aimait pas ça, les surprises. La plus désagréable, et celle qui allait sceller son avis à propos de toutes les autres, c'était ce fameux Malachite qui la produisit. Malachite... Il était presque indigne de nommer cette loque qui rampait bon gré mal gré sur le parquet éprouvé du boui-boui. Si le garde n'était pas du genre à sous-estimer qui que ce soit, la serpillère si présente semblait demander moins de vigilance qu'une hypothétique diabolique assoiffée de chair humaine, et les deux compagnons de fortune la laissèrent pour morte, anxieux de sécuriser une bonne fois pour toute cette maudite cabane.

Mal leur en pris ! L'homme-torchon, avec une détermination et une vitesse qu'aucun d'eux ne lui soupçonnait un seul instant, ramassa sa carcasse spongieuse de fluides aussi multiples que dégoûtants et, dans un sursaut vital, se remit sur ses jambes. La fulguration d'un coup de poing puissant tonne contre la face du tenancier décontenancé. La bousculade recommença, et après une poignée de secondes où ce corps ressuscité jetait des forces insoupçonnées dans la sauvagerie brouillonne qui caractérisait sa boxe, il retourna son visage ravagé et l'arbalète du tavernier en direction du regard écarquillé d'Anton.

La demi-seconde qui s'ensuivit dura une existence. Le mouvement, une secousse, de la dondaine se dressant vers lui, les mains tremblantes d'effort de Malachite s'agrippant à l'arc de fer, ses doigts qui se refermaient lentement sur la gâchette, c'était autant d'images qui s'imprimèrent avec une clarté extraordinaire dans la mémoire du garde. Incapable de dépasser sa stupeur, il esquissa un mouvement pathétique du bras tandis que la corde se détentait dans un déclic sec. Il ne dut sa vie qu'à la chance et son armure, car au moment où il fut pris pour cible, l'aurbergiste eut un dernier mouvement de résistance qui déstabilisa le bras du tireur. La tête du carreau versa vers le bas et en diagonale, et quand elle se propulsa, elle se contenta de ricocher sur la maille de fer, du côté de la hanche et non loin de la main, avant de se planter dans le sol. Le petit con, qui n'était pas à bout d'initiative, laissa un aubergiste mal en point et un milicien pantelant d'effroi dans son sillage ; déjà il s'élançait vers l'issue la plus proche. L'arbalète serrée fort entre ses bras, le gars fonçait tête en avant vers une fenêtre remisée de cuir, étroite mais assez haute. Mais quand il crut souffler un grand bol d'air frais de liberté, son crâne vint buter contre un ensemble de planches clouées de l'extérieur. La barricade de fortune craqua sous le choc, tout comme la tête du malandrin, qui tomba sur le cul, sonné.

Avant qu'il ne put se remettre de cette rencontre avec un environnement hostile, les pognes d'Anton, non moins hostiles, le maîtrisèrent. Un violent droit à la mâchoire finit de l'allonger, suivi par un pilonnage en règle du soldat décidé à faire payer cet after déplaisant au jeune banni. Ses genoux sur le corps agonisant de Malachite, Anton s'expliqua à grand coup de phalanges avec le visage de la raclure, et comme ce dernier croyait sa transformation en brouet imminente, un cri perça la nuit. Le garde tourna la tête vers son origine, et quand il en revint à l'affaire qui occupait ses poings, un coup de crosse d'arbalète le coucha.
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MalachiteMiséreux
Malachite



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MessageSujet: Re: Ad orgasmum aeternum. [Anton] [Terminé]   Ad orgasmum aeternum. [Anton] [Terminé] - Page 2 EmptyVen 13 Nov 2015 - 19:18
J'ai rien dit quand le gros connard s'est mis à me bourrer de coups, principalement par impossibilité technique. Il a installé ses gros genoux de connard sur mon torse, tu vois, du coup je respire pas. Déjà ça ça fait mal. Puis j'étais à moitié mort du coup que je me suis pris sur la tête en plus. J'avais oublié ces putain de planches clouées sur la fenêtre ! Du coup j'ai essayé de sauter au travers comme un abruti, mais tout ce que j'ai fait c'est m'encastrer dans 5cm du bois tellement fort que j'ai senti mon crâne se déchirer en deux et toutes les couleurs de la terre exploser dedans. Et maintenant le gros connard m'a chopé et je vais crever. J'estime avoir assez mal pour pas tolérer de vivre longtemps dans des conditions pareilles en tous cas.

Y a une seconde où la violence a cessé, et, je sais pas, j'ai eu l'état de grâce ou un truc comme ça. Je serrais l'arbalète dans ma petite paume pleine de sang et je lui en ai mis un grand coup en travers de l'occiput. J'visais le coup du lapin mais tant pis. Il s'est écroule face en avant. L'état de grâce j'te dis. Tu m'aurais mis un mec dos à moi pas plus tard que cet aprem, quand j'étais encore en forme, je sais même pas si j'aurais réussi à l'assommer avec une bûche. Là j'endors un gros connard en train de me tuer en un coup, alors que j'y vois à moitié rien et qu'il doit me rester genre un dixième de cerveau valide. Mais la journée est pas finie pour autant.

Je me faufile de dessous le gros connard, ce qui est pas simple non plus. Déjà, tout moi même me supplie d'arrêter de bouger et de m'évanouir proprement au lieu d'aller faire le con. C'est que j'ai un peu pris cher dans ma gueule, sur ce coup là. J'sais pas combien on peu perdre de sang avant de mourir mais j'dois pas être loin de la limite. J'en ai partout, surtout sur le visage. Et qu'est ce qu'il fait le tavernier pendant que je galère ? Il me regarde comme un con avec les yeux écarquillés. J'dois avoir quand même une allure assez spéciale, surtout que j'arrive pas à m'empêcher de me baver dessus, probablement à cause de ma gueule défoncée. Ca me fait des filets de bave sanglants sous le menton c'est dégueulasse, mais au final j'arrive à me remettre debout sans encombre quoi. J'sais pas trop quoi faire, faudrait que je gère le tavernier, que je trouve un truc pointu histoire de finir le gros connard en le surinant dans la jugulaire, puis que je me barre pour sauver mes fesses. Ca fait un programme chargé, et je sais pas trop par où commencer alors que j'arrive pas à tenir sur mes deux jambes sans qu'elles tremblent. Le temps de trouver un plan je m'occupe les mains sans trop réfléchir.

- Mais... mais qu'est ce que... mais t'es en train de lui pisser sur la gueule ! Mais arrête ! Tu crois que c'est le moment de ça espèce de p'tit enculé ?

Je réponds pas, parce que ça ferait super mal de parler, mais si j'pouvais j'lui dirais que la peur de mourir ça donne bien envie de pisser et que ça serait dommage de gaspiller quand on peut le faire sur un milicien. Quand on en vient à des moments pareils dans la vie, on mérite bien de profaner le cadavre de l'ennemi, même si il est pas encore mort. Du coup je lui fais pipi sur la tête, voilà, allez tous vous faire foutre.
Au moins ça motive le tavernier à bouger, pour m'empêcher de faire ou je sais pas quoi. Il avance vers moi en tous cas. Et là, tu sais quoi ? En deux coups d'arbalète sur le buffet je le dé-mon-te. Il est couché après la seconde frappe, ses yeux sont devenu un peu vitreux puis il est tombé de toute sa hauteur. Putain, le massacre que je fais avec une arbalète déchargée, si j'avais eu des carreaux j'aurais peut pu gérer une armée, on sait pas.

Enfin... non. Ces deux coups d'arbalète m'ont fait mal aussi. Je me suis mis à avoir des vertiges, plein. Une nuée. C'était pas bien quoi. J'ai su à ce moment là que j'avais autant de chance de rentrer au marais là tout de suite maintenant que de ramper jusqu'à la lune. J'ai titubé quelques pas jusqu'au comptoir, puis je me suis à moitié écroulé dessus. C'est bien parce que je risque de mourir d'une minute à l'autre que je m'évanouis pas, crois moi bien. N'importe quel autre motif, absolument n'importe lequel, n'aurais pas obtenu autant de ténacité de ma part. Mais j'suis physiquement incapable de sortir de la taverne, alors je rampe dans un réduis, dans l'espace minuscule entre les réserves de bière et l'escalier pour le grenier. Ca prend genre trois heures et demi, je l'ai perçu comme ça en tous cas. Au moins j'peux pas me sentir mal entre ces tonneaux, y a à la fois le boire et le manger là dedans. J'peux perdre connaissance tranquille, et j'me gêne pas.
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MessageSujet: Re: Ad orgasmum aeternum. [Anton] [Terminé]   Ad orgasmum aeternum. [Anton] [Terminé] - Page 2 EmptyVen 20 Nov 2015 - 16:24
L'était de grâce d'un banni avait un fort arrière-goût de pisse pour un milicien.

"Des bonnes surprises ?" avait insisté le garde Gunof en fixant sa bohémienne de voyante. Celle-ci eut une moue circonspecte en fixant le bouillon divinatoire, puis, pour donner le change, feignit d'apercevoir quelque élément troublant dans l'arabesque des cheveux flottant dans l'eau. "Les signes sont... C'est dur à dire, les dieux ne veulent pas me laisser dire, me laisser voir... Mais je vois un homme, un homme comme vous, qui est couché, mais qui se relève... la tête humide de sang !" Anton eut un frisson, ce qui réjouit cette devineresse à la manque, il pensait à sa propre mort, à sa résurrection. Bien, se dit-elle. Pas des bonnes surprises, se dit-il.

C'est vrai qu'il faisait sombre dans ce boui-boui infect et mortuaire de fortune, mais cette connasse aurait quand même pu deviner qu'il ne s'agissait pas d'hémoglobine mais d'urine, tout de même. Si Anton avait été encore conscient, il se serait décidé à réserver un nouveau rendez-vous avec cette arnaqueuse éhontée, afin de lui tirer les vers du nez. Mais conscient il n'était pas. Endormi par la caresse d'une crosse d'arbalète, il perdait tout du spectacle, digne d'une pantomime par son grotesque s'il ne prenait lieu dans un décor aussi irréel.

Ainsi donc s'entamait dans la taverne le dernier acte de cette pièce trouble ; là, c'était un tavernier encore remué par la peur mais pas dénué d'un certain sens de la dignité envers Anton Gunof, son éphémère compagnon d'armes, qui prit à partie le jeune banni Malachite qui, bite à l'air et arme en main, semblait décidé à faire goûter un peu de sa répartie au tenancier en colère. A peine l'ondée d'or eut-elle le temps de former un sillon dans les cheveux de Gunof ou de couler en mille ruisseaux jusqu'à son cou que Malachite se retourna, les frocs sur les genoux, et répliqua aux remontrances de son interlocuteurs. Il franchit comme il put le corps du milicien inconscient et conclut la dispute en deux coups de cuiller à pot, ici représentée par la toujours plus redoutable arbalète.

Au dehors, le cri dans la nuit avait fait diversion. Les deux conscrits d'Anton, déjà mal en point, s'étaient tournés vers le bruit, appréhensifs. Une rumeur, inaudible mais bien présente, lui fit suite. Ils ne réagirent pas, encore dans l'expectative, jusqu'à ce qu'une patrouille arriva aux environs et au pas de course. Soulagés, ils crièrent à l'aide. Nos deux protagonistes n'étant plus disposés à entendre ou voir quoi que ce soit de la suite, elle sera donc tue.

[A suivre ici]
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