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 Entre quatre murs [Zephyr]

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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptySam 6 Aoû 2016 - 20:22
Le flash de l’éclaire rendit tout blanc un instant, puis quelques pas et le grondement durent tonner recouvrit tout. S’ensuivit un étrange silence comme si la nature se préparait au déchainement des éléments qui se préparait. Depuis une heure le ciel n’avait fait que s’assombrir d’abord seulement voilé de nuages blancs il était devenu de plus en plus gris, de plus en plus noir. La bande avait suivi le duo Clahauser un peu plus dans les terres pour trouver de quoi se nourrir de quoi chassé. Maintenant il fallait trouver un abri, vite.

L’instant hors du temps pris fin quand un craquement lourd et un le fracas des buissons résonnèrent à quelques mètres seulement.

« FANGEUX !!!! »


La masse s’éclata, formant de petits tandems et trios qui se perdirent de vue. La blonde était restée avec son frère, mais un crissement douteux les avait séparés au détour d’un bosquet. La pluie commençait à tomber, lourde, dure, percutante. Il faisait sombre, comme en fin de soirée, il fallait, pour sa vie trouver quelque chose pour s’abriter. Foutu temps à mordeur.

Tout bruit devenait un danger, toute ombre qui se démarquait du son sombre était le motif pour rater un battement de palpitant.

Ça faisait bien deux semaines que la bande traînait dans les parages, ils avaient repéré un vieux hameau de pêcheurs abandonné, une des cabanes était rongée par le sel, l’autre tenait assez debout pour lui être un refuge et laisser passer la tempête. La porte grinça, dans la fraction de seconde ou la blonde s’engouffra entre les murs qui vibraient à chaque coup de vent un peu plus fort que les autres. Le bruit d’eau qui gouttait dans un coin se laissait entendre aux dessus du grondement sourd du déluge qui se déchaînait dehors. Main sur la garde de sa dague, Loreline fit le tour de la petite pièce. C’était plus par acquit de conscience, s'il y avait une abomination dans la petite bâtisse la blonde aurait déjà été sa proie, son repas. Anxieuse, elle posa la main sur la porte de qui avait dû être un jour un sellier. La balafrée prise une grande inspiration et soupira elle craignait ce qu’elle pourrait trouver dans le petit espace. La porte claqua contre le mur. Vide.

Bordel un peu de chance, ça faisait pas de mal.

Lore se détendit, se paya même le luxe de s’étirer avant d’enlever son chaperon complètement détrempé. Elle ne savait pas vraiment combien de temps elle allait passer là, autant se mettre un peu à l’aise, juste un peu, pas trop non plus, l’abri était convenable, mais pas complètement sûr. Elle venait de secouer, essoré ses cheveux et les remonter mettant en avant son cou pas très épais, mais surtout sa peau abîmée qui la recouvrait et les petites égratignures de la vie hors des murs.

Quand la porte s’ouvrit. Un type avec une épée en main se tenait là.

Bah non finalement, la poisse, comme d’habitude.


« On se calme et si possible on range ça. Y'a pas d'bêtes ici. »

Une main levée en signe de bonne foi et une proche d’une arme, parce qu’il ne fallait quand même pas non plus être stupide. Loreline faisait avait parlé avec un certain calme. Des types louches elle en avait croisé dans sa vie et encore plus depuis qu’elle avait eu cette marque sur son bras, qui a l'instant était cachée. Même si elle n’en menait pas large, elle le montrait pas tant que ça, elle savait que s'il s’énervait elle aurait pas le dessus.

Alors tendue, elle attendait.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 9:21
L'Opération Labret avait été un succès bien amer, mais un succès malgré tout. Le plateau avait été reprit aux Fangeux et était ardemment défendu depuis lors, les hommes d'armes s'y relayant sans cesse pour protéger les paysans qui s'attelaient à l'aménagement du site pour les récoltes, chacun ne manquant point de travail ni de volonté, la menace omniprésente étant une motivation inégalable pour se faire. Zephyr avait choisit la veille de se rallier à la bannière Ventfroid et, si cette décision lui paraissait de loin la meilleure, suivre les recommandations du Comte n'avait point été difficile puisque celles-ci allaient dans le même sens que ses propres aspirations : rentrer et se reposer, revoir Idalie et la rassurer quant à son état. Les blessures reçues le trois Mars étaient encore douloureuses, mais ne l'empêchaient point de monter à cheval et le Banneret avait décidé qu'il prendrait la route en cette fraiche matinée ensoleillée du vingt-et-un Mars mille-cent-soixante-cinq. Hélas et bien que les Trois aient été cléments quant à sa survie à l'opération, voilà que plus il cheminait le long de la côte -à son sens le meilleur moyen pour éviter les Fangeux- le temps s'était progressivement couvert, si bien qu'avant même qu'il n'ai fait plus de la moitié du chemin devant le mener jusqu'à Marbrume, le ciel devenu noir se zébra d'éclairs et de coups de tonnerre qui agitèrent sa monture. Cette dernière hennit violemment en se cabrant, manquant renverser son cavalier qui grimaça et grogna sous la douleur du mouvement qu'il fit pour s'accrocher à la selle et aux rênes. Flattant l'encolure de l'animal pour l'apaiser, il jeta un regard autour de lui et songea qu'avec un temps pareil, ce n'était plus qu'une question de temps avant que des Fangeux ne lui tombe dessus et alors...

"Tout sauf ça."

Songea-t-il avec une certaine sueur froide, ayant encore à l'esprit le souvenir de la bataille -enfin, bataille... massacre serait plus exact- et la façon dont l'une de ces créatures avait déchiqueté son armure de plates comme un vulgaire tissu trop délicat. Se remémorer l'évènement fit naitre une nouvelle pulsation douloureuse dans son dos et l'homme éperonna sa monture, l'obligeant à galoper un peu pour accélérer et gagner un temps sans doute précieux, malgré la pluie qui choisit de tomber drue à cet instant précis. Ce ne fut qu'au bout de quelques minutes qu'il aperçu des baraquements de pêcheurs à l'abandon, près de la plage. Leur aspect piteux le dissuada d'abord, mais il choisit de s'approcher et constata que quelques-unes des petites maisons tenaient encore à peu près vaillamment, si bien que Zephyr s'arrêta devant l'une d'elle, allant accrocher son cheval du côté où le toit avait été prolongé pour former un abri. La pauvre bête ne serait pas trop trempée ainsi et, à défaut de réelles écuries, c'était mieux que rien. Il tira de son sac en vieux cuir une carotte qu'il donna à sa monture, flattant encore son encolure et lui murmurant quelques mots rassurants, avant de se diriger vers la porte d'entrée de l'habitation. Son pas, cependant, se stoppa net devant le bois alors qu'il lui sembla percevoir, entre le gémissement du vent, le grondement du tonnerre, de la pluie et le ressac de l'océan non loin, un son ténu qu'on pouvait associer à du mouvement. Dégainant lentement, déglutissant pour chasser la sueur froide qui cru bon de courir le long de son échine, faisant naitre une chaleur associée à une terreur qu'il refusait de reconnaitre comme étant sienne, l'homme d'arme inspira un grand coup et ouvrit la porte d'un coup sec, prêt à frapper le Fangeux qui...

« On se calme et si possible on range ça. Y'a pas d'bêtes ici. »

La surprise avait été aussi grande pour l'un que pour l'autre, cependant il fallu bien deux secondes au Banneret pour réagir, son corps se redressant lentement alors qu'il jetait un regard dans la petite pièce, sentant son cœur bondissant se calmer un peu, lentement mais sûrement, alors que son souffle revenait gonfler sa poitrine sans qu'il n'ai réalisé l'avoir retenu. La femme était apparemment seule, probablement une personne du bas peuple à en juger par son apparence et probablement même ne vivait-elle pas ici non plus. La pluie avait le don de surprendre bien des gens. Rengainant finalement son épée, Zephyr repoussa en arrière la capuche qui couvrait son visage sans le préserver des trombes d'eau qui s'étaient déversées sur lui, passant une main dans ses cheveux noirs mi-longs pour les chasser en arrière et éviter que l'humidité ne ruisselle dans ses yeux gris.

- Pardonnez cet excès de velléité jeune dame, mais l'on est jamais trop prudent.

La voix, grave et un peu rauque, était faussement tranquille alors que le cœur de l'homme d'arme battait encore le ramdam dans sa poitrine et peinait à comprendre qu'aucun Fangeux n'allait lui sauter dessus pour le déchiqueter vivant. Il ne perdit cependant pas un instant de plus et rentra dans la cabane, refermant soigneusement la porte avant de fixer l'inconnue d'un regard vif et acéré. Qu'est-ce qu'une femme faisait seule ici, aussi loin de Marbrume, du Labret comme de toute place forte en activité ? Elle ne portait point d'habit de pêcheur et, de toute façon, cela faisait bien longtemps que plus aucune embarcation ne servait à qui que ce soit, tout le bois ou presque ayant servit à se chauffer durant le rude hiver qu'ils avaient eu. Instinctivement, les yeux gris allèrent se poser sur les avant-bras de l'inconnue, laquelle portait un vêtement couvrant ceux-ci et empêchant toute éventuelle identification de Bannie. Relevant son attention sur le visage de sa vis-à-vis -avec qui il choisit de garder une distance certaine- Zephyr plissa les paupières, méfiant et surtout prudent, se sachant incapable de résister à un assaut trop violent avec ses blessures.

- Je suppose que vous avez été également surprise par cet orage, cependant je m'interroge quant à la présence d'une femme, seule, dans une zone aussi exposée que celle-ci.

Le sous-entendu était d'une évidence même et le Banneret savait n'avoir nul besoin d'en dire ni d'en rajouter davantage pour faire comprendre son manque de confiance quant à celle qui se trouvait face à lui. Bien que rengainée, son épée était tenue par le manche d'une main ferme en signe de méfiance et d'Auvray profitait de cet instant de répit pour scruter le visage apparemment abimé de son interlocutrice. Une marque de brûlure comme celle-ci, il en avait déjà vu sur des hommes d'arme qui avaient eu maille à partir avec les flammes et les traces sur ce joli visage semblaient dater d'un certain temps déjà. Nul commentaire ne fut cependant fait, car cela n'avait point lieu d'être, cependant il allait falloir décider si rester là, à deux, était ou non une bonne idée.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 12:13
Au moins quelqu’un de raisonnable…

L’homme avait rengainé son épée, s’était tout ce qu’elle demandait, ne pas se prendre un coup de lame dans de le ventre, ou finalement n’importe quelle autre partie de son corps. Dehors ça se déchaînait encore et personne ne pouvait dire quand ça s’arrêterait. Tout pouvait se stopper aussi net que s’était apparu, ou bien durer des heures et des heures jusqu’à ce que ça s’essouffle finalement, que le ciel se vide de toute son eau.

À son allure, à la façon dont il parlait, dont il se tenait, il était facile de comprendre que ce mec avait reçu une vraie éducation, du genre que seule les prêtres, les bourgeois et les nobles pouvaient se permettre. Le contraste devait être assez saisissant avec Loreline qui finalement avait dû trouver les règles toutes seule le monde et les adultes. Elle avait baissé la main et commencer à inspecter un peu plus en profondeur ce qui se trouvait dans la petite mansarde, prenant tout de même soin de ne jamais vraiment tourner le dos au nouvel arrivant, de toujours le garder dans un coin de son champ de vision. On savait jamais…

Tout était plus ou moins resté tel que ça avait dû être quand les occupants s’étaient fait la malle, que ce soit pour Marbrume ou le domaine d’Anür. Une table, quelques tabourets, un vieux buffet rudimentaire une vieille paillasse qui-là était complètement détrempée à cause d’une des fuites du toit et un âtre qui ne contenait plus que de la cendre humide.

Ploc, ploc, ploc.

Les gouttes tombaient sur la toile détrempée.

Dans le silence, difficile de ne pas entendre la question qui cachait à peine la véritable interrogation. Un souffle amusé, traversera les lèvres. C’était un petit rire jaune. La balafrée se demanda un instant ce qui était mieux, le révéler maintenant ou attendre ? Parce que de toute façon il ne fallait pas se leurrer un moment elle allait forcément relever ses manches, dire quelque chose qui ferait comprendre ce qui se trouvait sur son bras droit. Elle toisa un instant l’homme cherchant à déterminer si jouer franc jeu avec lui était la bonne stratégie à suivre ou si ça lui assurerait seulement un coup de lame dans la face.

La jeune femme fit une moue contrariée et lâcha un soupiré alors qu'elle défaisait la pièce de cuir qui recouvrait son avant-bras, puis de remonter la manche de sa chemise ou du moins de ce qui tenait lieu de chemise. La marque avait déjà quelques mois, elle avait eu le temps de cicatrisé, ce n’était plus une chose immonde et douloureuse.

J’allais tellement le regretter.

« Comme ça on sait tous les deux à quoi s’en tenir… Sinon, si ça vous intéresse, je m’appelle Loreline, je veux juste passer l’orage sans risquer de me faire déchiqueter. »

Un petit frisson parcouru la peau, les muscle et les os de la bannie. Elle était trempée, ou au moins mouillée sur une grande partie du corps, et en ce début de printemps, il ne faisait pas assez chaud pour s’en moquer complètement. Faire un feu, aurait été une bonne idée, mais avec l’humidité ambiante et le fait que personne ne semblait avoir de quoi faire facilement démarrer un foyer, l’opération n’était pas assurée de réussir.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 13:13
L'endroit était loin d'être idéal. Il faisait frais, l'air était humide et l'eau qui gouttait d'une fissure dans le toit au-dessus de leurs têtes n'aidait en rien à améliorer cet état de fait. Bien sûr ils auraient pu faire un feu, mais d'une part ils n'avait pas grand-chose pour se faire -encore que les tabourets eussent pu faire l'affaire- mais d'autre part c'était surtout le meilleur moyen de signaler sa position et qui sait alors si les Fangeux ne seraient pas le cadet de leurs soucis. Pour peu que d'autres Bannis se trouvent dans les parages et Zephyr était assuré de ne pas voir la fin de ce jour, ce qui aurait été un comble après avoir survécu au Labret. D'autres Bannis, car après avoir eu une sorte de rire presque désabusé, la jeune femme avait finalement relevé la manche de son vêtement, révélant une marque parfaitement identifiable et déjà cicatrisé, celle qui lui interdisait l'accès à la dernière Cité franche des environs. Les raisons de la présence de la dénommée Loreline furent évoquées, les mêmes en somme que celles de l'homme d'arme qui hocha machinalement la tête de façon neutre : ils en étaient tous là au final, à juste vouloir survivre.

- Vous pouvez m'appeler Zephyr en ce cas. Et tout comme vous je suis ici pour m'abriter de l'orage. Je pense donc que nous avons un accord.

Un léger éclat miroita dans ses yeux gris, entre ce qui pouvait passer pour un lointain amusement et de la ruse. Le frémissement de froid ne lui avait point non plus échappé.

- Je ne vous attaquerais point et j'escompte bien que vous vous absteniez également. Une fois l'orage passé, chacun de nous reprendra son chemin.

Nul besoin de jouer les pseudos pourfendeurs de criminels, surtout qu'en ce qui concernait les Bannis, le Banneret avait eu l'occasion de constater que si certains d'entre eux auraient mérité d'être décapités sans autre forme de procès, d'autres au contraire ne méritaient pas d'être livrés aux Fangeux en étant jetés hors de Marbrume après avoir eu l'avant-bras brûlé au fer rouge. C'était un châtiment par trop cruel à son sens et il eut été plus clément de les enfermer ou de les exécuter que de leur imposer une survie dans un milieu atrocement hostile. Enfin, n'étant point d'ici et comprenant que nécessité fait loi, il ne pouvait guère juger autrement qu'en pensée et s'abstenait donc de faire le moindre commentaire à ce sujet. Sentant l'humidité commencer à traverser son vêtement, il ôta la cape et l'étendit au mieux sur la table afin de lui permettre de sécher un peu ou, à tout le moins, de se débarrasser du surplus d'humidité. Immédiatement le goutte à goutte vint rejoindre ceux déjà présents au sein de la bâtisse et le Banneret retint un soupir en songeant qu'il lui faudrait se changer une fois rentré chez lui. Et faire venir un soigneur pour vérifier son dos qui l'élançait encore atrocement malgré qu'il n'en montra rien. Avisant sa besace et sentant son estomac protester silencieusement, il en tira une demi miche de pain puis, suspendant son geste, leva son regard gris sur Loreline en plissant les paupières.

- Avez-vous faim ? Je puis vous en donner la moitié si vous le désirez.

Prévoyant, l'homme d'arme avait beau voyager à cheval, il avait envisagé la possibilité d'avoir faim en route et avait emmené avec lui un peu de pain et de la viande séché, au cas où. Il n'avait pas pensé en avoir besoin, mais c'était là une habitude qu'il tenait de l'époque où il partait chasser en forêt ou devait se rendre au village dont il avait jadis la charge. Toujours il y avait eu quelqu'un avec qui partager un morceau de repas frugal, que ce soit avec son écuyer l'accompagnant partout ou bien un brave paysan faisant une pause dans le labour de son champ, ou cette petite fermière qui gardait son troupeau et qui avait un si beau sourire. Une époque pas si lointaine que cela qui remontait à la surface de ses souvenirs et eut le mérite de lui faire un peu oublier les dernières semaines.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 14:06
Ils avaient la même vision des choses pour ce qui était du temps qui aillait passé ensemble dans ce petit endroit, c’était bien, ça éviterait des problèmes stupides et des situations désagréables.

« Ça me va parfaitement. »

Tout allait au moins pire, il aurait juste fallu un feu, ou une couverture, une fourrure, quelque chose de chaud pour éviter de finir complètement transie de froid. Mais tant pis, on pouvait pas tout avoir, elle avait vu pire, espérant seulement pas attrapé mal. Dans sa situation ça serait délicat, compliqué, dangereux, voir un mortel.

Si j’avais faim ?! Il m’avait bien regardé ?

La question n'était pas si, mais à quel point elle avait faim ? Vivre hors des murs, fuir, trouver de la nourriture, chasser, parfois se battre, tout ça, ça demandait de l’énergie, ça demandait des forces et souvent s’était pas aussi rentable qu’il le fallait. La faim, elle avait appris à faire avec et ça même avant le bannissement, s’était juste que depuis elle avait dû apprendre à se satisfaire d’encore moins et surtout à y faire face quotidiennement.

« J’dis pas non … Mais généralement, ils ont plus envie de me laisser mourir dans mon coin. Rapport à la marque tout ça, tout ça. »


Ils s’étaient les gens en général, les bannis, les pas bannis, tout le monde. La nourriture sa se faisait rare. S'il y avait bien quelque chose que Lore comprenait, c'était le chacun pour soi, fallait bien trouver une excuse pour pas partager, ça passait mieux. Et quoi de mieux dans son cas que d’invoquer la justice ? Les braves gens allaient pas aider une criminelle condamnée, ça allait pas.

Le coup de stress était passé, la situation semblait plus ou moins stable, quoiqu'elle ne doutait pas vraiment que quoi que ce soit de travers la fasse dégénérer quasiment forcément en sa défaveur. L’adrénaline était partie et une lourdeur sembla l’emparer de ses jambes. Elle pouvait souffler un peu. S’appuyant conte le mur à un endroit où il était à peu près sec, la jeune femme se laissa glisser au sol recroquevillé sur elle-même. Elle avait froid, son vêtement chaud était trempé, elle l’avait accroché sur le buffet, le tissu gouttait sur le vieux parquet poussiéreux.

Quelque chose s’écrasa sur le sol dehors, quelque chose de petit, une tuile sûrement qui avait été malmenée et décrochée par le vent.
Dire que Jehan était peut-être en pleins milieux de ça, en pleins milieux de l’ombre de l’eau, de tout ce qui était défavorable à l’homme et favorable au fangeux. Les autres elle s’en moquait plus ou moins, si elle en appréciait certains, s’était juste des remplaçable, leur chance de mourir était trop importante pour vraiment tisser des liens. Mais Jehan c’était pas pareil, même si elle savait qu’il était là pour espérer sauver ses miches, et que s’était pas vraiment l’harmonie parfaite entre eux, ça restait son frère, avec qui elle avait grandi, avec qui elle avait imaginé, réalisé des plans plus ou moins fous.

Le laissez pas mourir s’il vous plais…


C’était pas comme si les Dieux allaient l’écouter, mais au moins elle se l’était dit.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 20:56
Zephyr se doutait en vérité que les Bannis ne devaient point rouler sur l'or ni posséder des champs leur permettant de subvenir à leurs besoins -à moins qu'ils n'aient réussit à s'organiser, auquel cas ce serait là une étrange surprise- mais c'était avec la force de l'habitude qu'il avait posé la question de la faim, n'ayant pas celle qui consistait à s'enquérir du degré de faim de son interlocuteur. Le fait qu'il soit parvenu à un accord avec Loreline lui faisait penser qu'en théorie, à moins de montrer quelque faiblesse ou signe de richesse ostentatoire -comme la bague de vassal Ventfroid à sa main droite- elle ne devrait point l'attaquer et tenir parole. S'écartant du mur près duquel il se tenait, le Banneret déchira la miche de pain en deux et tendit l'un des morceaux à la jeune femme, ses yeux gris s'attardant d'abord sur ses mains par souci de précaution avant de remonter à son visage. Une fois qu'elle l'eut prit, il tira de sa besace deux fines lamelles séchées d'un rouge foncé indiquant une cuisson passée et les lui déposa dans le creux de l'autre main en lui adressant un léger signe de tête.

- Mangez lentement, sans quoi vous aurez mal au ventre.

Sans parler du goût salé de la viande qui n'allait pas manquer de donner soif à celle avec qui il partageait l'abri de la pluie, mais de cela elle devait déjà sans douter. Reculant sans la quitter des yeux, il prit le parti de s'assoir sur l'un des tabourets en appuyant ses avant-bras sur la table, la moitié de celle-ci n'étant pas recouverte par sa cape qui gouttait tranquillement de son côté. La position assise, le dos légèrement vouté, lui permit de soulager un peu la douleur qui irradiait le long de celui-ci et Zephyr laissa échapper un soupir de contentement avant de mordre dans son morceau de pain. A quoi bon faire des manières lorsqu'il n'y a point de nobles pour vous scruter sous toutes les coutures pour voir si vous respectez bien l'étiquette ? C'était l'une des choses que l'homme avait toujours apprécié, au-delà de sa condition et de l'éducation qu'il avait reçu, c'était de pouvoir se détendre comme n'importe lequel de ses gens sitôt que plus personne n'était là pour rapporter ses faits et gestes. La Bannie présente n'était en soi pas une menace et il doutait même de la revoir, sans parler du fait qu'elle ne parviendrait peut-être pas à survivre au-delà d'un certain temps, surtout si comme elle avait dit, on ne désirait point la nourrir de par sa condition.

- Ce n'est point dans ma nature de laisser mourir de faim qui que ce soit, pas même un criminel attendant la potence.

Peut-être n'avait-elle rien fait pour mériter un tel châtiment, peut-être qu'au contraire elle avait déjà tué et n'hésiterait pas à recommencer si cela pouvait servir ses desseins. A moins qu'elle n'ai déplu à un seigneur quelconque ou provoqué le Duc... Il y avait tant de raisons de se faire bannir que le Banneret ne désirait même pas essayer de savoir pour quel motif Loreline avait été jetée hors de la cité. C'était un fait, un point c'était tout et il n'y avait nul besoin d'en apprendre davantage. Après tout, chacun reprendrait sa route une fois l'orage passé.
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 22:25
Oui papa.

Avait-elle sarcastiquement pensé quand il lui avait prodigué son fort précieux conseil sur le fait de la pas mangé trop vite. Comme si elle avait dix ans et qu’elle était pas capable de se contrôler, même si parfois la faim reprenait le dessus quand elle était trop profonde, trop tenace. Mais hier ils avaient piégé des petites bêtes, pas de quoi se remplir complètement la panse, mais de quoi éviter que ça en devienne douloureux, que ça les rende trop faibles.

Elle coupa sa partie pour en détacher un petit bout alors que le reste, elle le posa sur ses genoux. Le fragment de pain qu’elle avait dans la main elle le regarda sur toutes les coutures. De pain, ça faisait un moment qu’elle n’en avait pas avalé, du moins pas aussi bien que celui-là. Parfois elle troquait avec d’autres bannis qui avaient réussi à voler des sacs de grains qu’ils avaient vaguement écrasé, en avait fait une vague bouillie qu’ils avaient cuite. S’était infecte bien sûre, mais ça changeait de la viande, des racines ou du rien.
Pas de gros bout qui crissait sous les dents, du goût, finalement ne s’était pas si mal pour un moment d’orage.

Eh beh, au moins, comme ça, le mot était lancé : criminel.

Prenant un nouveau morceau, elle mâcha en silence, pendant un instant, semblant pensive.
Loreline n’avait pas vraiment la prétention de nier qu’elle avait faite des trucs louches, ou pas bien dans sa vie. C’était comme ça, elle avait bien essayé de gagner sa vie honnêtement, mais pour ce que ça rapportait. Elle était même pas sûre que si elle s’était crevé à la tâche toutes les heures d’un jour, à la fin de la semaine elle aurait eu de quoi se nourrir un peu plus que sur le pouce comme ça, pour survivre. C’était sûre que s’était par elle qui se serait engraissée, serait devenue une bonne à rien, à part à gueuler, imposant et gras. Alors arnaquer, truander, voler, ça rééquilibrait un peu la balancer, c'était plus facile en quelque sorte.
Enfin facile, s’était vite dit.

« Techniquement, j’attends pas la potence, je suis déjà punie, et franchement si je pouvais revivre ce passage de mon histoire je crois que je me laisserais passer dessus. Après, si je retourne dans Marbrume, là oui, je risquerais d’attendre la potence, mais pas bien longtemps, la corde au cou, on me la passera vite. »

La jeune femme n’avait pas vraiment de mal à parler, c'était une embobineuse, une arnaqueuse. Parler, s’était facile, parler ça permettait de captiver l’attention sur son visage sur ses lèvres et pas sur tout ce qui pouvait bien se passer autour. Dehors, parler, elle n’en avait pas autant l’occasion ou du moins, pas comme avant, elle devait avoir perdu un peu de son habileté, tout en gardant cette fâcheuse tendance à en dire un peu trop parfois, à en rajouter. Puis l’inconfort de la situation ça l’aidait pas à trouver quand il fallait s’arrêter vraiment. En parlant elle avait roulé une boule de mie de pain qu’elle avait ensuite fait glissé entre ses doigts, pour enfin la manger quand elle avait terminé sa phrase.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 22:44
Le terme de "criminel" pouvait paraitre bien rude, mais Zephyr avait parlé de manière générale et ne s'était certainement pas attendu à recevoir une telle réponse de la part de Loreline. Loin de se dégonfler, bien que les paroles soient pour le moins crues, elle lâcha sans gêne aucune des bribes de ce qui était arrivé et de ce qu'elle pensait actuellement de sa condition, lucide quant au sort qui l'attendait si d'aventure il lui prenait la folle envie de revenir à Marbrume. Pour un homme comme le Banneret qui avait toujours veillé farouchement sur ses gens et qui avait toujours appliqué une justice exemplaire, découvrir qu'ailleurs les visions étaient différentes de la sienne -au point de condamner quelqu'un qui s'avérait être une victime s'étant défendue- avait le don de le surprendre et de le faire grimacer. Ses lèvres se crispèrent et ses sourcils se froncèrent d'une sourde colère alors qu'il braquait sur la Bannie un regard d'un gris aussi orageux que celui qui sévissait au-dehors.

- J'ose espérer que si une telle chose devait se reproduire, vous agiriez de la même façon et sauveriez votre vertu, bien qu'être châtiée pour cela me semble aussi cruel qu'injuste.

Et ce fut tout, pas de "j'espère que le véritable coupable a souffert mille tourments avant de trépasser" ou de "s'il ne tenait qu'à moi, vous seriez de nouveau au sein de la cité". Non, la vérité sur le monde qui était désormais le leur ne lui permettait en aucune façon de lancer de belles paroles ou de vaines promesses, car il était des choses contre lesquelles on ne pouvait rien, si ce n'est s'attirer de graves ennuis. Sa sœur ne pourrait survivre seule à l'Esplanade, aussi Zephyr se devait-il de courber l'échine et de respecter le Duc et ses lois, quand bien même certaines lui semblaient incompréhensibles. Reprenant le cours de leur frugal repas, l'homme d'arme mâcha en silence durant quelques longues minutes avant de finalement reprendre la parole sur un ton plus tranquille, bien qu'il sembla encore tendu, la faute aux douleurs lui vrillant le dos.

- Avez-vous songé à proposer vos bras pour le Labret ? Le plateau a été repris il y a bientôt trois semaines de cela et j'ai cru comprendre que l'on manquait de monde là-bas pour aider à cultiver les champs.

Une façon comme une autre, bien qu'un peu maladroite, d'engager la conversation sur un sujet moins sombre, bien que le Banneret ignora si l'on laisserait des Bannis investir l'endroit. Une femme, seule, aurait malgré tout plus de chances à son sens que tout un groupe de gaillards à l'allure peu avenante, même si l'on pouvait dire que l'habit ne faisait point le prêtre. Peut-être lui mentait-elle, peut-être jouait-elle la comédie pour bien se faire voir et endormir sa vigilance... Mais si l'on ne laissait point le bénéfice du doute aux gens, à quoi bon avoir une société organisée ?
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyDim 7 Aoû 2016 - 23:34
Elle avait failli s’étouffer avec sa boulette de pain. C’était beau de dire ça quand on pouvait rentrer tranquillement, dans un endroit au moins à moitié sûr. Trouver un endroit où dormir dehors, c'était le bordel. Regardant autour d’elle Loreline jaugea la petite mansarde, il devrait se faire un point fixe ici, au moins si les environs étaient propices pour trouver de la nourriture. Enfin, ça elle le verrait demain, elle aurait le temps de le voir demain, pas comme souvent.

« Haha, ma vertu ? Il est mignon. Je crois que je l’ai définitivement perdu quand j’ai fait payer un type parce que j’avais faim, parce que personne ne voulait me prendre pour un travail, et que ma mère, pour une fois qu’elle avait de l’instinct maternel refusait de nourrir ceux qui avaient plus de dix ans. Elle n'avait pas assez, le père s’était pas assez bouger le cul, ou avait trop picolé, je sais plus. C'pas important. »


Sa vie de merde, ce n'était pas important, elle ne pouvait pas la changer de toute façon. Puis ça servait à rien de la ressasser.

« J’en aurais chié, j’aurais sûrement pu plus me regarder en face, mais au moins, je serais encore dans la ville. Derrière des grands murs dans un environnement que j’ai toujours connu. »

Ça semblait si facile comme ça, mais s’était comme ça, après coup, le coût du mal qu’elle pensait évaluer et celui qu’elle ressentait maintenant, maintenant qu’elle avait connu, expérimenté la vie hors des murs. La douleur elle était en elle avec la faim, elle était hors d’elle avait les chocs, les éraflures, les entailles, les morsures il y en avaient partout. Puis cette impression constante de ne jamais être à l’abri, ça usait, elle avait cette impression que ça rendait dingue à petit feu.

Elle prit à nouveau un peu de mie entre ses doigts qu’elle de grignota en écoutant sa proposition qui avait de quoi lui faire souffler un nouveau de rire.

« Décidément, j’aurais pas cru que vous auriez de l’humour. Vous croyez vraiment que des gars qui viennent tout droit de Marbrume vont croire une nana qui a une marque de bannissement ? Puis c’est pas comme si j’avais fait qu’une bêtise. Par instinct de survie. »

On pouvait pardonner d’avoir tué un pauvre type pour légitime défense, mais moins facilement les années de larcin qui avaient lourdement pesé dans la balance au moment de prononcer sa sanction.

« Ils ont peur, peur de tout, peur de dehors, peur d’eux-mêmes, et ce n'est pas pour rien. Tout ce qui m’arriverait c’est d’être un putain d’exutoire, un responsable à leurs emmerdes. »

Avoir peur, ça maintenait en vie, avoir peur ça permettait de tenir le choc, mais avoir peur, ça rendait con, très con et égoïste, très égoïste. Déjà que les type du labret n'étaient pas forcément tous là de leur plein gré, si elle avait bien compris ce que Jehan lui avait raconté de ce qu’il avait dit avec Hannah, alors avoir quelqu’un de louche parmi eux, ça ne ferait que canaliser leurs mauvais penchants, leur mauvais côté. Et au final il en deviendrait peut-être pire que des fangeux, moins bestiaux, plus fourbes, et n’ayant pas l’excuse d’avoir le mal pour justifier leurs actes les moins avouables.

Déjà on pouvait se demander si le bannissement n’était pas pire que la pendaison.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyLun 8 Aoû 2016 - 9:29
Perdre sa vertu pour pouvoir manger à sa faim, voilà un concept qui, s'il n'était point étranger à Zephyr, lui avait toujours paru des plus difficiles à entendre. Sa famille n'était pas issue d'une grande lignée, bien qu'elle remonta déjà à plus de six générations, mais jamais il n'avait été oublié qu'à l'origine, les d'Auvray n'étaient point nobles et ne devait leur statut à la bravoure des hommes sur le champ de bataille ainsi que leur dévotion envers la couronne. De ce fait, chacun des héritiers, homme comme femme, avait reçu une éducation convenable à laquelle était venue s'ajouter l'apprentissage de l'humilité et le respect des petites gens qui se trouvaient à leur service. Le bourg sur lequel ils régnaient ainsi que les terres alentours étaient un véritable havre de paix et jamais ils n'avaient connus les problèmes que l'on rencontrait dans les grandes cités telles que Marbrume. Si famine il y avait pu y avoir en quelques rares occasions, recensées dans les ouvrages de ses aïeuls, jamais leur peuple n'avait eu à se prostituer pour manger et les Banneret avaient tout fait pour répartir aussi équitablement que possible les ressources, de sorte qu'en leur domaine nul mendiant ne demeura seul plus d'une à deux journées. Le regard gris de Zephyr scrutait Loreline alors qu'elle lui confiait quelques bribes de son passé et son ressenti quant à ce qu'elle aurait du faire et, bien que l'homme d'arme ne soit pas facile à attendrir en apparence, intérieurement il était profondément désolé qu'une jeune femme ait du en arriver à de tels extrêmes pour espérer survivre. Il ne voyait point quoi ajouter d'autre et se focalisa sur le Labret, mais là encore visiblement son idée n'était pas aussi bonne qu'espérée. A croire que son ancien domaine avait été l'une des exceptions qui confirmaient la règle de l'Humanité.

- Alors n'y allez point et tournez-vous vers les Places Fortes. Il paraitrait qu'on y aurait vu quelques Bannis y travailler, peut-être votre salut se trouve-t-il là-bas.

Il était si inconscient des difficultés du peuple de la cité et de ceux qui vivaient au-dehors de celle-ci, hormis le Labret où il n'avait guère pu s'attarder outre mesure, qu'il songea avec le plus grand sérieux à aller arpenter les rues de Marbrume pour rassembler des informations et se faire une idée précise de tout ce qui se faisait, d'écouter ce que l'on racontait et de prendre de plein fouet la dure réalité de ce monde qui était désormais le leur. La misère avait toujours existé, assurément, mais de voir à quel point la survie pouvait rendre les gens fous avait de quoi abattre le moral des plus optimistes. Une idée saugrenue vit cependant le jour au sein de son esprit tiraillé par la douleur et la compassion, une idée folle que nombre de ses contemporains jetterait aux oubliettes tant elle était mauvaise. Et pourtant.

- Je ne possède pas grand-chose, n'étant point natif de cette contrée, cependant je puis peut-être vous aider en quelque façon.

Et comment, hein ? Il ne possédait aucune influence auprès du Duc, sa vassalité avec Ventfroid venait à peine d'être nouée et il était hors de question de demander la moindre faveur au Comte, d'autant plus qu'il devait d'abord en apprendre davantage sur Loreline avant de prendre la moindre décision à son égard, au-delà de partager un maigre repas. La voix grave du Banneret résonnait à peine dans l'air entre eux deux, alors qu'il fixait la Bannie d'un regard sombre.

- Êtes-vous seule ici dehors ou bien l'orage vous a-t-il séparé de personnes en qui vous avez confiance ? Vous reste-t-il encore de la famille au sein de la Cité ?

C'était là des questions essentielles et les premières d'une série qui s'avèrerait plus ou moins longue selon les réponses apportées, la suspicion de véracité des propos et les réflexions qui allaient naitre de cet échange. Étrange comme la peur des Fangeux pouvait faire naitre certains liens.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyLun 8 Aoû 2016 - 13:08
C’était amusant, ironiquement amusant, de voir que dans les yeux des autres, la vie d’un banni pouvait se régler facilement, ou plutôt s’améliorer facilement. Frapper au Labret et s’était fait, mais non. Les places fortes et ils seraient à l’abri. Mais les place forte, il y en avait pas tant, Traquemont, peut-être, s’était vrai que parmi les rebus de Marbrume, ça se disait que dans le fort on les accueillait, pourtant, Loreline ne savait pas, elle avait un mauvais pressentiment sur le fort, puis il y avait souvent des miliciens en garnison là-bas. Si c'était pour se faire regarder de travers et risquer de se faire tabasser par un type du Duc, valait peut-être mieux les fangeux, la bande, tout le reste. Entre marquer, même si souvent ça se tapait dessus, au moins ils se comprenaient, en quelque sorte.

Mais ça servait à rien de le dire, son silence devait être assez éloquent, sur ce qu’elle pensait de sa proposition. Du moins de sa première proposition, l’autre, elle intéressait plus la blonde, pas vraiment étouffée par la fierté, si quelqu’un voulait lui tendre la main elle allait pas cracher dessus pour une stupide histoire d’ego.

Mais qu’est-ce qu’il avait en tête ?


Parce que quand on avait plus rien, s’était dur de donner à quelqu’un.
Lore leva les yeux sur l’homme qui s’appuyait sur la table. Il avait l’air du genre expressif, mais visiblement les bribes d’histoire qu’elle lui avait laissée filtré lui semblaient avoir piqué un peu sa curiosité, peut-être que c'était une curiosité un peu malsaine elle en savait rien. Enfin il avait pas l’air de ce genre, il avait l’air droit, c'était un truc qui se dégageait de sa manière d’être de sa façon de parler.

« Si j’avais dû finir seule, je serais sûrement morte depuis une baille … Loreline fit une pause, ce n’était pas réellement une idée qui lui plaisait même si elle ne s’était jamais concrétisé. J’ai un frère avec moi, lui il est pas banni, il est juste con. Puis y'a quelques personnes qui nous suivent, entre deux et quatre, mais on ne va pas vraiment dire qu’on se fait confiance, on s’entre-tue pas et on partage la nourriture. Juste qu'hors des murs, survivre en meute c’est plus facile. »

Dehors ça se déchaînait encore et toujours, un petit courant d’air passa entre les planches des murs provoquant un violent frisson dans le dos de la jeune femme. Pas faire de feu s’était quand même la merde pour ce réchauffé quand on était trempé.

« J’ai encore … la jeune femme regarda des doigts pour compter … quatre frères et sœurs dans les murs. Y'a Hannah, qui est prêtresse, elle m’a fait passer des onguents les premiers temps pour que ça cicatrise plus vite. Les autres, je ne sais pas, je crois qu’ils continuent à vivre leur vie.»

La fratrie éclatée n’avait jamais eu des liens d’une solidité à toute épreuve même s'il finissait à part se retrouver un moment ou un autre. La blonde, elle, elle avait toujours eu un peu plus de complicités avec les deux grands avant elle, fallait dire qu’ils n’avaient pas tant d’écart.

« Vous êtes bien curieux d’un coup. Et vous, vous êtes tout seul ? Puis vous êtes quoi au fait ? Parce que ça s'voit que vous êtes pas un pecnot des bas quartiers. »


Si parler d’elle ne la gênait pas vraiment, elle préférait savoir où elle foutait un peu les pieds.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyMar 9 Aoû 2016 - 10:52
Zephyr avait conscience de ne point connaitre assez cette région ainsi que les possibilités ouvertes à ceux qui avaient été déclarés coupables et, au vu de la situation actuelle, jetés hors de la Cité faute de place dans les prisons, les livrant ainsi aux mille et un dangers que représentait la Fange et ses ravages. Lui qui était bien né et n'avait point connu le manque au-delà de l'éducation qu'il avait reçu, lui qui malgré tous ses efforts pour se mettre à la place de ses gens, n'avait jamais pu le faire totalement faute d'y être réellement, il cherchait en son esprit une façon de porter assistance à cette jeune femme située à quelques pas de lui. Peut-être était-ce parce qu'ils étaient tous deux coincés ici alors que l'orage faisait rage dehors, à moins que ce ne soit son désir de porter aide à qui en avait besoin, un trait de caractère contre lequel feu son cher frère l'avait toujours mis en garde. "Sur le champ de bataille, soit sans pitié, car l'ennemi n'en aura point avec toi." Cette phrase résonnait encore en son esprit, alors qu'après leurs premiers fait d'arme ensemble, son ainé avait du le sauver d'une hésitation à achever son adversaire tombé au sol sous ses coups. Depuis plus jamais le Banneret n'avait failli à abattre son épée, mais face à la pauvreté, la faim et la souffrance de gens du peuple, fussent-ils des voleurs cherchant ainsi à gagner leur pitance, son cœur de Noble saignait pour eux et il lui était alors plus difficile de rester insensible. Même Idalie avait pu constater que sa réputation de "juste" était des plus fondée, cela dit face à Loreline, qui sait si cela devait ou non perdurer, difficile à dire.

Les explications de cette dernière, ces bribes d'existence qu'elle confiait, tout cela eut le mérite de rappeler de nouveau à d'Auvray sa vie passée sur ses terres et les bienfaits qui étaient alors les leurs. Et dire que sans la Fange, tout aurait continué à prospérer, tout aurait été parfait... Mais visiblement pas ici, à Marbrume, pas dans cette grande cité où la pauvreté faisait rage, probablement tout comme aux alentours de la Cour où sa chère sœur aujourd'hui certainement disparue s'était rendue. Peut-être finalement que ce monde avait eu besoin des Fangeux et du malheur pour comprendre, pour faire un immense tri. Peut-être qu'il s'agissait là d'une terrible épreuve et que les Trois espéraient les voir survivre et vaincre, pour mieux renaitre. A moins qu'eux aussi n'aient pas vu venir cette menace et qu'ils comptent sur leur création pour en venir à bout, auquel cas, quoiqu'il en soit, l'homme d'arme espérait bien en finir un jour.

« Vous êtes bien curieux d’un coup. Et vous, vous êtes tout seul ? Puis vous êtes quoi au fait ? Parce que ça s'voit que vous êtes pas un pecnot des bas quartiers. »

Un instant d'égarement et voilà que le Noble se faisait surprendre par quelques questions qui lui étaient tout naturellement retournées. N'eut été la douleur vrillant son dos, il aurait sourit de ces interrogations, au lieu de quoi ce fut une grimace esquissant à peine l'amusement, qui disparue aussi vite qu'elle était venue alors que le pain était posé sur le bois de la table, sans précipitation aucune. Après tout, au vu de l'orage qui tempêtait au-dehors, ils avaient bien du temps à tuer.

- Veuillez pardonner ma curiosité, elle n'est nullement mal intentionnée. Pour vous répondre, je ne suis point seul à la Cité, j'ai la chance d'avoir encore une sœur cadette dont je m'occupe au mieux, bien qu'elle soit en âge de se marier.

Cette fois un vrai sourire, bien que discret, apparu sur ses lèvres, rendant son visage mal rasé aux traits tirés moins froid, étirant légèrement la vieille cicatrice sur sa pommette droite et éclairant un peu le gris de son regard. L'on ne pouvait point douter de son attachement à celle qui demeurait désormais sa seule famille.

- Elle refuse pour l'instant de s'éloigner et j'étais en chemin pour aller la retrouver après le Labret quand l'orage m'a surpris, tout autant que vous. Quant à ma naissance...

Zephyr retint un haussement d'épaules, mauvaise idée qui n'aurait fait que raviver la douleur de ses blessures, se contentant de secouer légèrement la tête, comme si cela importait peu, bien qu'en réalité c'était là que se faisait toute la différence entre son monde et celui de Loreline : rien qu'un titre sur un morceau de papier, un peu plus de chance au niveau de ses ancêtres et le tour était joué. La vie tenait parfois à si peu de choses, faisant disparaitre alors ce léger sourire qu'il avait eu.

- Je suis un Banneret venu de l'Est, sans plus aucune terre à gouverner. La Fange a tout détruit comme elle l'a fait pour l'ensemble du Royaume et j'essaye de me rendre utile du mieux qu'il m'est possible. Je n'ai guère plus grand-chose hormis mon épée et ma volonté, mais j'escompte bien continuer la lutte.

Jusqu'au bout, de cela il en avait prit conscience lorsque le convoi avait été attaqué, lorsqu'il avait taillé dans la chair des Fangeux, jusqu'à-ce que l'un d'eux ne l'arrache à son cheval et manqua de le décapiter. N'eut été celui qu'il n'avait point vu venir dans son dos, peut-être aurait-il été en meilleur état et aurait pu participer à la défense du Plateau quand les bêtes avaient de nouveau attaqué, profitant d'un mauvais temps qui avait été contre eux pendant une éternité, leur avait-il semblé. Aujourd'hui il était en vie et c'était tout ce qui importait, mais combattre la Fange allait s'avérer être atrocement difficile et une tâche de chaque instant. Le souvenir du combat lui arracha un frémissement, qu'on eut pu associer au froid et à l'humidité ambiants de la petite bâtisse où ils étaient abrités.

- J'espère que votre frère aura pu trouver un abri et échapper au danger.

Lâcha soudain d'Auvray en fixant la jeune femme de ses yeux assombrit par les échos des batailles passées, n'imaginant même pas dans quel état il serait lui-même si par malheur sa chère Idalie devait se retrouver prise au piège hors de la Cité, à la merci de Bannis sans scrupules et de Fangeux avides de chair fraiche. De quoi en perdre à tout jamais le sommeil.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyMar 9 Aoû 2016 - 12:19
Un noble, comme quoi on pouvait croiser de tout et n’importe quoi dans la vase étendue sauvage et hostile qui s’étendait hors de Marbrume. Ça aurait pu l’impressionner avant, avant que la survie passe avant tout, avant d’avoir vu en quelques mois plus de morts que dans toute sa vie. Des grands, des chétifs, des expérimentés, des miliciens, des bannis, tout crevait comme une merde ici, quelques soit son origine de base. Puis ici au milieu de nulle part, au milieu de la tempête, est-ce qu’un titre comptait vraiment ?

En tout cas, il avait l’air de se dérider doucement, il avait même souri, oh, pas bien longtemps, mais quand même il avait fait une risette. S’était quand il avait parlé de sa sœur, facile de deviner qu’il devait y tenir plus que ce qu’il le disait. Il s’était montré taciturne, tout en retenue, ce qui allait à Loreline, de toute façon, tout lui allait, elle s’adaptait à tout et à tout le monde à de rares exceptions.
Quand il se mit à la regarder, l’air sombre, pour lui dire qu’il espérait que Jehan ne soit pas condamné à une mort quasi certaine dehors, cela déstabilisa tout de même un peu la jeune femme. Elle lui en avait parlé, comme ça, puis par forcément en termes très flatteurs.

« Moi aussi … »

Il était peut-être con de s’être attiré des ennuis avec des mecs dangereux, alors que tout était tendu, compliqué, presque sans espoir. Mais il ne pouvait pas mourir.

« Mais bon, paraît que la vermine, ça survit à tout. »

Souffla Lore amusée alors qu’elle se levait faisant tomber quelques miettes sur le sol. Elle posa son morceau de pain sur la table pour pouvoir faire quelques pas, elle avait trop froid, si elle restait sans bouger en boule, ça serait pire que mieux. La cabane vivrait au rythme des bourrasques, mais elle tiendrait. Le bois couinait, crissait, mais rien ne ressemblant au son d’une planche qui faiblissait, qui cédait lentement sous les assauts des éléments. C’était presque calme.

La porte s’ouvrit en claquant contre le vieux buffet produisant un claquement sourd. Ça aurait très bien pu être le vent, malheureusement ce ne fut pas ça. Un type, trempé, boueux, avec un air aussi avenant qu’un molosse d’attaque hargneux en fin de vie venait d’entrée, hache à la main.
Il jeta un regard circulaire autour de lui, reflexe, il vérifiait simplement qu’il n’y avait pas de fangeux dans les lieux. Même s'il fallait bien le dire, un homme seul face à un fangeux dans une pièce exiguë, si on devait parier, mieux valait miser sur la bête. Tout ce qu’il perçut fut les deux silhouettes de la balafrée et du banneret.

« Je vous déconseille de bouger. »

Sa voix grave et éraillée claqua comme un sinistre avertissement. À sa dégaine, son équipement faire de toute de rien, mais surtout de pièces dont il était évident qu’elles avaient été récupérées sur de la viande froide, criait que lui aussi il avait l’avant-bras droit marqué. La porte avant à nouveau claquer en se refermant.

L’homme fit quelques pas dans la pièce en regardant plus longuement ceux qui se trouvait là. Il toisa le type aux cheveux noirs, l’avait l’air trop propre, trop rigide pour représenter un vrai danger aux yeux du nouvel arrivant. Enfin ses yeux s’attardèrent sur la jeune femme et un sourire torve apparu sur sa sale gueule.

« Bah tien Clahauser, au moins si ça s’éternise on pourra s’amuser… »

Ouai, s’amuser…

Quand on était un banni qui avait pas pour passion de buter tout ce qui passait, on avait tendance à être plutôt sociable et faire des alliances, du troc avec les autres groupes, ou simplement négocier pour pas se faire décimer. Lui Elle aurait préféré pas le revoir.

L’intrus avait pas perdu de temps, hanche toujours à la main, il avait pris ce qui restait de la part du pain de la blonde pour cloquer dedans. Loreline ne dit rien de particulier, ne réagit pas, laissa le reste son repas, sans ciller. Elle n’était pas rassasiée, pas vraiment, mais … tant pis.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyMar 9 Aoû 2016 - 13:05
Se considérer comme de la vermine était, aux yeux de Zephyr, bien peu reluisant et indiquait clairement une habitude à être déconsidéré qui n'était pas pour lui plaire. Enfin, au moins Loreline semblait-elle vouloir espérer que son frère s'en sorte malgré la tempête et, s'il était aussi débrouillard qu'elle, l'on pouvait penser qu'il avait trouvé refuge quelque part et attendait lui aussi que l'orage passe avant de se mettre en quête de sa sœur. Celle-ci se leva d'ailleurs, ayant visiblement besoin de bouger, de remuer, posant son morceau de pain sur la table avant que la porte ne s'ouvre soudain en claquant. Déjà le Banneret avait porté la main à son épée, s'apprêtant à la tirer de son fourreau avant de suspendre son geste : sur le pas de la porte, ce n'était point un Fangeux, mais un homme en quête d'abri qui se trouvait là. Sa hache à la main fut immédiatement repérée et d'Auvray se leva immédiatement, avant de se figer aux mots de l'individu qui leur déconseillait de bouger. Allons bon, celui-là il était évident qu'il n'avait rien d'un enfant de chœur, on pouvait même affirmer qu'au vu de son accoutrement, c'était tout l'inverse. Les sourcils du Noble se froncèrent quand il vit le nouveau venu s'adresser à Loreline, semblant visiblement avoir déjà eu affaire à elle et, d'un regard en direction de la blonde, Zephyr su qu'elle n'était pas ravi de le voir : aucune réaction positive et même une absence de réaction quand le sale type entreprit de prendre le morceau de pain, le mangeant sans se préoccuper de l'estomac auquel il était destiné à l'origine.

- Faites comme chez vous.

Lâcha le Banneret d'une voix rauque, sa main n'ayant toujours pas quitté la garde de son épée qu'il tenait fermement, alors que ses yeux d'un gris orageux ne quittaient pas le Banni une seule seconde.

- Un ami à vous, Clahauser ?

Question somme toute inutile tant il était évident que l'individu n'avait rien de commun avec celle-ci, sans parler du fait qu'il lui volait sa pitance sans vergogne. La main du Noble qui tenait encore le morceau de pain tendit la nourriture en direction de la jeune femme qu'il ne regarda pas, espérant qu'ainsi avec cette excuse elle se rapproche de lui et ne reste pas à proximité de l'autre homme armé. Toute cette situation était sur le point de dégénérer, cependant Zephyr n'avait pas survécu aux Fangeux pour se faire bêtement tuer par un Banni à quelques lieues seulement de Marbrume, cela serait trop stupide. Quant à l'idée de "s'amuser" avec Loreline, disons que pour le coup le Banneret se ferait une joie de trucider celui qui avait osé parler de la sorte. La main tenant son épée le démangeait déjà.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] EmptyMar 9 Aoû 2016 - 13:49
Bien sûr,’il comptait faire comme chez lui, manquait plus qu’il puisse pas faire ce qu’il voulait alors qu’ici s’était le plus fort. Il se voyait comme l’alpha des lieux. Il faisait le fier, regardant le monde de haut, mais au fond il avait bien vu que le gars il avait une épée, et pas une épée pourrie et qu’il avait encore la main dessus. Ça l’inquiétait un peu, mais pas tant que ça, il en avait mouché et couper des plus épais, puis sa babiole, là, elle ferait bien à sa ceinture.

Loreline qui avait juste regardé l’intrus s’en prendre à son repas, sans ne-serait-ce qu’esquisser un geste de protestation, jeta un regard dubitatif sur le geste du banneret.

Qu’est-ce qu’il faisait ?

Elle, elle savait pourquoi elle avait pas bougé, elle savait juste que si elle avait essayé de s’interposer elle y aurait récolté une paire de claques, une violente paire de claques sûrement et pas son bout de pain. Autant s’éviter cette douleur. Mais lui, elle ne comprenait pas ce qu’il voulait. Elle avait quand même fait les quelques pas vers lui, mais s’était fait attraper au vol par le charmant nouvel arrivant, qui, entre-temps, avait lourdement posé son cul sur une chaise et poser sa hache, pas loin vraiment pas loin, il lui aurait fallu même pas une fraction de seconde pour l’attraper.

« Vous, c’est qu’il te cause bien le sieur. L’a pas encore vu ta marque ? »

Il tordit le poignet qu’il tenait pour forcer la blonde à faire apparaître l’intérieur de son bras. S’était inutile bien sûr, mais lui n’en avait aucune idée, il prenait les choses comme elle était, en cours de route. Au pire ça ferait une petite démonstration de force et une humiliation pour Lore, qui semblait étrangement détachée de ce qu’il tentait de lui faire éprouver.

« J’dirais pas ami… mes comparses z'ont plus de couilles que la Loreline. Il laissa échapper un rire sale. Note que si elle en avait, des couilles, on serait pas amis. C’est qu’elle est docile la sale gueule quand on lui donne trois miettes pour sa peine. »

Ça l’amusait follement de faire étalage de toute la bassesse de la balafrée. Lui il s’en tapait, de toute façon, il savait qu’il avait juste à hausser la voix, à menacer du revers de sa main et elle, elle la fermerait bien gentiment. Parce qu’elle était comme ça, la blonde, elle préférait s’écraser que l’affirmer et risquer de se faire tabasser, voire pire. Elle avait dû prendre quelques sales raclées dans sa vie pour trouver que se laisser marcher dessus comme ça était un moindre mal.

« Et il est qui le Monsieur ? Questionna-t-il lançant une œillade au banneret de l’autre côté de la table. Oh mais j’chui con, je me suis pas présenté. Azy fait le. »

Il l’avait poussé un peu contre la table, qui trembla, et grinça un peu quand la bannie la percuta pas bien fort. Au moins, il la tenait plus, s’était mieux que quelques instants avant.

« Harman, Banni. Normalement il est dans une bande, c’est le second, mais visiblement j'suis par la seule à m’être fait séparer de la masse. »

Ne lui ayant pas montré le moindre signe d’intérêt, n’ayant pas jeté un seule regarde au dénommé Harman, Loreline avait parlé d’un ton égale quoiqu'un peu contrarié. Si elle ne comptait pas réagir, ça lui plaisait pas vraiment de se faire prendre pour un jouet par une brute. Mais ce manque de considération ne plus pas vraiment au banni qui du coup se senti d’en rajouter une couche avant de prendre une nouvelle grosse bouchée de pain.

« Ouai, sauf que tes mecs c’est des lavettes, vont crever et tu seras seule et désespérée, les miens c’est des rocs, ils en veulent, vont bouffer ces connards de fangeux. »
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