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 Entre quatre murs [Zephyr]

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Zephyr d'Auvray



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 14:50
Voir Loreline faire quelques pas vers lui, puis la voir se faire alpaguer comme une vulgaire putain dans un établissement de débauche des Bas-Quartiers, avec de surcroit son poignet tordu pour exhiber la marque comme s'il s'agissait de la pire chose qui soit... Si Zephyr ne broncha ni ne dit mot, son regard assombrit par l'humeur massacrante qui montait crescendo en lui allait finir par parler à sa place. Lentement la main qui tendait le morceau de pain s'abaissa, la nourriture retrouvant posément le dessus de la table alors que le Banneret, debout, en avait profité pour se décaler subrepticement de l'angle, se permettant ainsi d'avoir une vue directe sur l'individu qui ne cessait de mal parler durant tout le processus. Un peu moins de deux mètres les séparaient, cependant la présence de la jeune femme entre eux deux bloquait toute tentative d'attaque sur celui qui se révéla s'appeler Harman. Banni, cela fut donc confirmé, rustre dénué de toute faculté cognitive utile, cela aussi était évident, quoiqu'à ne pas sous-estimer pour autant. Faussement calme, la respiration profonde et silencieuse, la main toujours sur la garde de son épée, d'Auvray ne quittait plus des yeux sa cible et n'attendait qu'une chose : une ouverture.

- Je ne suis donc point le seul à avoir été séparé de mon groupe.

Béni soit son cheval attaché à l'arrière de la bâtisse qui avait été d'une si grande discrétion que, visiblement, l'homme n'y avait pas prêté attention ni ne l'avait repéré, trop heureux sans doute de trouver un abri pour songer à ne serait-ce qu'en faire le tour. Mentir n'était probablement pas la meilleure chose à faire, mais Harman n'avait aucune raison de penser qu'un Noble ne puisse pas être sortit avec d'autres personnes armées. Peu importait, l'essentiel aux yeux de Zephyr était de gagner du temps et de laisser croire à son interlocuteur que la cavalerie pouvait arriver à n'importe quel moment... même si cela risquait davantage d'être des Bannis que des soldats.

- Nous sommes plusieurs hommes du Duc qui revenions du Labret que nous avons repris aux Fangeux quand l'orage nous a surpris. Nous nous sommes dispersés le long de la côte en attendant une accalmie.

Nul besoin de lancer un titre ou quoi que ce soit d'autre, avec un peu de chance le Banni n'insisterait pas et songerait que celui qui lui faisait face avait la chance d'être l'un des préférés d'un Noble quelconque, voir même un serviteur armé des plus zélés. Le seul bijou visible était la bague des Ventfroid à sa main droite, celle posée sur le manche de son épée, tous les autres ornements étant restés auprès de sa sœur qui veillait sur leurs armoiries, celles sur feu son armure de plates ayant jusque-là suffit. D'Auvray jeta un bref regard à Loreline, puis prolongea de côté ce regard comme pour indiquer un autre endroit, mais il fut bien difficile de faire comprendre qu'il espérait la voir se déplacer rapidement de côté en cas de grabuge : il ne pouvait communiquer par la pensée. Ses yeux gris revinrent malgré tout se fixer sur celui qui était désormais identifié comme un ennemi, un vif désir de l'occire faisant briller ses prunelles d'une lueur indéchiffrable.
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 15:36
De là où elle était Loreline voyait bien la tête du banneret, il avait jamais eu une expression très ouverte, mais là ça se voyait, y avait un éclat dans ses yeux qui trahissaient une certaine envie d’au moins remettre Harman à sa place, si ce n’était pas simplement abréger sa vie. Enfin, ça, s’était simplement une déduction, l’air grave, la main sur l’épée, la tension. Heureusement que le banni avait un sens de l’observation proche de celui d’un aveugle, surtout de suite, ou il se sentait en confiance, pas vraiment tranquille, mais pas vraiment inquiet, avec de la nourriture, puis il avait une blonde qu’il savait parfaitement soumise de peur de se faire violenter ou pire. On pouvait trouver pire manière de passer un orage sur le littoral.

En écoutant l’autre homme parlé, la brute se contenta de le toiser en mâchant pas très gracieusement son pain. Harman, s’était par un type raffiné, dans Marbrume c'était un homme l’homme de main d’un bourgeois, un commerçant qui avait deux trois boutiques et qui avait besoin de chient de garde pas trop regardant sur l’éthique pour éviter que ses gagne-pain se fassent impressionner par la concurrence. Ça arrivait pas si souvent, mais bon au moins leur présence dissuadait. Il s’était fait foutre dehors parce que ça avait toujours été un bagarreur violent. Le bordel qu’il mettait n'était pas assez grave pour la potence, mais trop important pour le laisser dans la ville et lui payer un séjour aux cachots.

« Ah ouai, le Labret… ça en causait beaucoup même au fin fond du marais. Pour le moment c’est juste un nid à emmerde, mais quand ça commencera à récolter, là faudra y faire un tour. »

Pensa-t-il à haute voix en se grattant un barbe pas très bien entretenue. Il ne quittait pas le type en face de lui des yeux.

« Un gars du Duc, tout seul, avec deux bannis. Ça va, y flippe pas trop le troupard ?»

Parce que pour lui un mec qui tenait une arme de toute façon c'était un casse-couilles, un nuisible. Dans son esprit, y'avais des grandes chances que le gars du Duc passe as l’orage, mais pas maintenant. Il voulait le faire rager un peu avant, s'il était pas particulièrement observateur, jusqu’à pas faire attention à la chevalière que le banneret portait et qui n’était pas aux armoiries ducales, mais il voyait bien la tête qu’il tirait. Il voyait bien que leur manque d’estimer était réciproque.

« ‘Fin avec la petite chose là, Harman fit claquer sa grosse main sur le postérieur de Loreline, il risquait pas grand-chose. Même pas de la trouver mignonette, regarde cette mocheté-là. »

Ce que le banni montrait était bien entendu la grosse cicatrice qui rongeait la joie de la bannie. Pas solidaire pour deux ronds entre eux. Mais ça commençait à bien faire.

« Tu peux parler, t’as vu ta tronche, en plus tu pues la ménagerie. »

La blonde l’avait ouvert, parce que ça commençait à devenir même trop gratuit pour elle. La balafrée n’avait pas la prétention de fleurer la rose, dans les marais, sur le littoral, il y avait des priorités à avoir et trouver un moyen de se laver était pas souvent à l’ordre du jour. À cet instant, la pluie avait retiré le gros de la boue, mais s’était tout.
Le rustre avait tapé dans son côté assez fort pour arracher un grognement de douleur.

« Ta gueule ! Aller, dégage, laisse les hommes parler. »

Tonna-t-il en la poussant à nouveau, mais cette fois vers le fond de la maisonnette, tournant un instant, à moitié le dos au banneret.
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Zephyr d'AuvraySergent & Modérateur médiateur
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 15:48
Le "troupard" sentit un sentiment rarement éprouvé au cours de son existence faire frémir de rage chacune des fibres de son être. Ah ! L'on pouvait dire que celui-là avait le don pour se faire détester, mais plus encore sa stupidité était si grande que c'était à se demander comment il avait pu survivre jusqu'ici... à moins que ce ne soit sa grande gueule qui lui ait permit de rester en vie, mais même ça ne pouvait vous sauver d'un Fangeux, loin s'en fallait. Lâcher devant un homme d'arme qu'on comptait s'attaquer au Labret, plateau pour lequel ils avaient tant sacrifié pour le récupérer, était de loin l'une des pires erreurs qu'il eut faite. Car si défendre l'honneur -enfin ce qu'il en restait- de Loreline et la protéger contre un Banni qui n'hésiterait sans doute pas à la malmener, voir même certainement à la violer sitôt seul à seul avec elle, était une chose que le Banneret comptait bien faire, éradiquer une future menace pour ce en quoi il croyait et se battait lui faciliterait grandement la tâche. Nul besoin d'hésiter cette fois, Harman allait mourir et plus vite que ne l'escomptait son futur meurtrier, puisque l'autre eut la bêtise d'éloigner la jeune femme après qu'elle ait eu un sursaut de fierté bienvenu. La claque fit serrer les dents de Zephyr, qui sitôt les premiers pas de la blonde faits, se précipita en avant en dégainant son épée, aussi vif qu'il l'avait été sur le champ de bataille face aux Fangeux et au diable les blessures !

L'arme était d'une excellente facture et avait fait ses preuves en combat bien plus de fois que ne saurait le dire son propriétaire, lequel amorça un vif mouvement du côté où se trouvait la hache de son ennemi, persuadé que l'autre allait essayer de s'en emparer et bien décider à trancher tout ce qui s'en approcherait. Un bras de préférence. Que son coup porta ou non -sait-on jamais, un réflexe d'esquive était si vite arrivé- d'Auvray tenterait alors de plonger la lame dans le corps de son ennemi afin de le projeter à terre d'une bourrade de l'épaule. Par les Trois, cela allait être douloureux et risquait même de rouvrir une partie de ses blessures, mais il était hors de question de laisser la moindre occasion à ce Banni de l'attaquer. L'honneur d'un combat à la loyale n'entrait point ici en ligne de compte, il s'agissait de survie, au même titre qu'on ne laissait pas le temps à une bête sanguinaire de vous sauter à la gorge, on ne laissait point le temps aux hommes comme Harman de fomenter quelques sombres machinations dont ils avaient le secret.
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 16:19
Si son bras avait échappé belle, et qu’il n’avait pas été planté, Harman s’était pris une sale, une très sale entaille en esquivant l’estoque. La Lame du banneret s’était imprégné de sang. À la bourrade le banni compris que quelque chose faisait souffrir son adversaire. La douleur on la reconnaissait à force de l’infliger, et lui il souffrait plus que ce qu’entrer violemment en contact avec un tas de muscle pouvait faire souffrir. Il avait un point faible, mais encore fallait-il savoir où il était. S’était qu’il en voulait le gars du Duc. Il avait bien failli le faire rétamé par terre, mais pas de chance pour lui, le mur l’avait soutenu, lui avait permis de se rattraper avant de tomber.

Harman n’allait pas laisser passer l’occasion, lui qui n’avait pas pu attraper sa hache on peine d’y perdre un bras. Le bannit attrapa son adversaire aux épaules pour le claquer violemment contre les planches. Le dos, la tête, l’un des deux tapa, il était pas sûr. Sous l’effort l’entaille sur le côté s’était étendue, ça saignait, ça saignait fort. L’homme posa une main sur son flanc en essayant d’attraper sa deuxième hache, celle qui pendait encore à sa ceinture. Là, il était vulnérable, plus vulnérable que jamais.

C’était le moment. Loreline n’avait pas pendant le début de l’affrontement. C’était le meilleur moyen de prendre un coup perdu. ‘Fin s’était par pour autant qu’il fallait les laisser s’entre-tuer. Puis si c'était Harman qui était gagné elle passerait un sale moment, être sa pute n'était pas vraiment un programme réjouissant. Mais là, là, il était offert. Heureusement la maison était petite, toute petite la blonde n’eut qu’à faire quelques pas, quelques pas très silencieux pour planter une dague dans le dos du banni. Ce n'était pas réglo, mais être réglo c'était le meilleur moyen d’y passer.

Il s’effondra lourdement sur le sol après avoir émis une espèce de couinement pathétique. Il était pas mort, pas encore, mais avec le sang qu’il perdait ça allait pas tarder.
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Zephyr d'AuvraySergent & Modérateur médiateur
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 16:36
Tout stupide qu'il était, le Banni possédait malgré tout de bons réflexes qui lui permirent de ne pas finir embroché sur l'épée de Zephyr, lequel n'était pas habitué aux combats dans des lieux exigus, d'autant plus avec son épée longue qui limitait certain de ses mouvements. S'il eut la satisfaction de voir la lame trancher partiellement le flanc de son ennemi, la bourrade qu'il lui donna ne suffit point à le renverser faute du mur à proximité qui l'aida à se rattraper, mais également à riposter. Les solides mains de Harman empoignèrent les épaules du Banneret qui se retrouva projeté contre le mur, son dos heurtant celui-ci sans que sa tête ne soit inquiétée... mais inévitablement la douleur traversa son corps et lui fit lâcher un bref cri de souffrance, bien trop fort pour n'être du qu'à un choc ordinaire. Haletant, une chaleur inquiétante glissant le long de son dos, l'homme d'arme vit quelques points noirs danser devant ses yeux et leva son épée, prêt à se défendre en apercevant le mouvement du Banni vers sa ceinture où se trouvait une autre hache. Une silhouette se profila en arrière-plan, telle une ombre qu'on avait point vue venir et qui laissa un bref éclat brillant accrocher l’œil avant que Harman ne s'effondre, poignardé par derrière. Le souffle court et quelques gouttes de sueur perlant à ses tempes et son front, Zephyr releva les yeux sur la tête blonde debout près du futur cadavre, passablement surpris, même si point tout à fait étonné.

- ... Bonne réaction.

Le sort en était scellé et, pour ne point laisser l'horrible individu souffrir inutilement, mais également pour s'assurer qu'il ne se relèverait pas, le Banneret leva son épée et l'abattit avec force sur sa nuque, décapitant le Banni avec un mélange de rage et de soulagement, bien heureux qu'il était de se débarrasser de cette menace et d'en avoir terminé... enfin presque.

- Aidez-moi à le mettre dehors.

Lâcha l'homme d'arme en essuyant son épée sur le vêtement crasseux de Harman avant de la rengainer, attrapant les poignets du corps avant de le tirer vers la porte, sentant son dos le vriller atrocement à chaque effort, comme si les blessures allaient se rouvrir de nouveau en grand. Serrant les dents et souffrant visiblement, il n'en avait cependant que faire, car l'urgence était toute autre et ne leur permettait point d'attendre plus longtemps.

- Il faut l'éloigner d'ici avant que l'odeur du sang n'attire les Fangeux.

Ce qui signifiait sortir au-dehors malgré l'orage, le vent et la pluie torrentielle qui s'abattaient sur l'extérieur, trainer le cadavre jusqu'aux premiers arbres et brouiller ensuite la piste en revenant vers leur abri, de quoi se tremper et s'épuiser pour de bon.
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 17:20
La tête tomba au sol avec un bruit sinistre. Vite suivit du bruit mou du corps qui s’écroulait sur le vieux parquet.

Un connard de moins.

Fut tout ce qui traversa l’esprit de Loreline en le voyant comme ça, refroidit, privé de sa caboche qui de toute façon avait toujours été désespérément vide. Elle respirait profondément, ses pensées divaguant un peu.

« On survit pas un mois et demi sans prendre des bonnes habitudes… »

Un mois et demi, ça semblait si long et si court en même temps. Juste le temps d’une cicatrisation de surface sur son bras, quand l’appuyait trop fort, son muscle la lançait encore en profondeur. Juste le temps de se faire quelques nouvelles cicatrices et des frayeurs, beaucoup de frayeurs. Sûrement avaient-ils survécu parce qu’ils étaient deux, et qu’il ne s’était pas refermés sur eux même, qu’il s’était entouré, sans vraiment le vouloir des rebus plus ?

La blonde attrapa à la volée la tête, non sans un moment d’hésitation de dégoût, avant d’attraper les pieds du corps pour le porter lors de la bicoque.

Le vent, la pluie, l’obscurité, son cœur battait, battait à s’en emballer, battait à s’en arrêter. Son pied glissa sur la terre détrempée s’écrasant sans le vouloir sur Harman et lâchant sa tête. S’était dégoutant. L’estomac de la blonde en fut secoué mais alors qu’elle était en train de se relever, un éclair illumina un instant les alentours Il y avait des ombres mouvantes qui se dirigeaient droit sur eux. Pas de doute possible, avec le temps qu’il faisait, aucun humain ne traînait dehors. Ils n’étaient pas si loin, une dizaine de pas, tout au plus. Ils avaient une chance si …

« Putain … courrez. Courrez jusqu’au cellier ! »

L’intérieur de ce qui avait été une pièce à vivre était tapissée de sang, et de toute façon, si la porte pouvait tenir en la barricadant avec la table, ou s'ils avaient réussi à le bouger, le buffet, la fenêtre déjà malmenée par endroits ne ferait pas le poids face à des fangeux déchainés. Le cellier et sa toute petite ouverture en hauteur, c’était sûrement ce qui restait comme endroit le plus sûr dans cette cabane.

Loreline avait détalé comme un lapin.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 17:42
Le temps était épouvantable, le sol glissant à cause de la pluie diluvienne qui tombait sans interruption et pas la plus petite accalmie en vue à voir la noirceur du ciel rendant le jour aussi sombre que la nuit même. Le cadavre pesait comme le sale poids mort qu'il était et la douleur qui vrillait le dos de Zephyr ne l'aidait guère à le déplacer rapidement. Quand Loreline trébucha sur le corps, il fallut bien s'arrêter et ce fut à cet instant que tout bascula de nouveau dans l'horreur. Un éclair zébra le ciel, illuminant brièvement les alentours, juste assez pour que les deux comparses ne repèrent des silhouettes se déplaçant anormalement dans la pénombre des arbres alentours. Et merde. Le cœur du Banneret rata plusieurs battements alors même qu'il se redressait, son souffle s'étranglant dans sa gorge alors que de vives réminiscences de l'Opération Labret remontait à la surface de son esprit. Déjà la jeune femme détalait et il ne mit guère plus d'une seconde à la suivre, même si avec les Fangeux, c'était déjà leur donner bien trop d'avance. Dérapant dans la boue, il se précipita à la suite de la Bannie en direction de l'abri, sachant son cheval en sécurité puisque ces monstres ne s'attaquaient pas aux animaux, courant du plus vite qu'il lui était possible alors que la souffrance irradiait dans son dos et faisait danser de nouveaux points noirs devant ses yeux, déjà fortement aveuglés par la pluie battante.

- Plus vite !

Hurla-t-il à l'intention de Loreline qui avait malgré tout une bonne avance, la regardant se précipiter à l'intérieur de la bâtisse et la suivant peu après. Il dérapa dans la flaque de sang laissée par le cadavre de Harman -jusqu'au bout il aura été une plaie celui-là- et fonça au cellier, saisissant à la volée un tabouret avant de refermer vivement la porte après lui. Pas de verrous, évidemment on ne mettait jamais cela dans une si petite pièce, mais pour une fois il aurait beaucoup aimé que cela soit le cas. Délaissant le tabouret, d'Auvray dégaina son épée, le souffle court et erratique, le dos de sa tunique se teintant d'un rouge sombre que le bleu du vêtement rendait presque noir, alors qu'il fixait la porte du regard, la main sur la poignée.

- Trouvez quelque chose pour la coincer !

L'homme d'arme n'avait pas eu le temps de jeter un seul regard au mobilier se trouvant là, il guettait davantage les bruits pouvant provenir de l'autre côté de la porte, mince rempart de protection qui volerait en éclats au premier coup de griffes venu. Leur seul espoir était que les bêtes se soient attardés quelques secondes sur le cadavre de Harman avant de choisir de les poursuivre, un comportement que Zephyr avait pu observer sur le champ de bataille, comme si les Fangeux hésitaient entre se nourrir et finir d'abord de massacrer tout ce qui se trouvait à leur portée, un peu comme pour se préparer un bon buffet garni. Sitôt que Loreline eut trouvé, il entreprit de l'aider au mieux, son épée à portée de main, priant de toutes ses forces les Trois de les épargner et songeant, ironiquement, que si le Banni n'était point venu à eux, ils auraient relâché leur vigilance et n'auraient sans doute pas vu arriver l'attaque des créatures. Comme quoi même la pire des ordures pouvait avoir son utilité.
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 18:34
Le sol glissant leur avait fait perdre de précieuses secondes. Pourtant, avec le vacarme ambiant, le bruit de la fuite, celui de l’orage dur de pire si ce qu’il semblait être des grognements était en le bruit des bêtes en train de se rapprocher, ou le fruit de leur imagination paniquer par la vue des mordeurs. Le claquement de la porte sonna agréablement, mais pas le temps de souffler. Les traces de sang menaient droit sur l’ouverture. La table en bois massif était lourde, il avait fallu forcer, forcer tout ce qu’elle pouvait pour la faire bouger, mais une fois faite, sur le sang elle glissa mieux. Si les fangeux voulaient vraiment entrer, ils pourraient, même si ça les ralentirait.

Le cellier était petit, minuscule même, juste un cellier avec des étagères plus ou moins en état. D’ailleurs, c’est l’une d’elle qui avait servi à barricader l’accès à la toute petite pièce. Ils pouvaient souffler, au moins instant, au moins le temps de voir ce qui allait se passer, ce que les fangeux allaient choisir de faire.

Leurs souffles résonnaient dans l’espace exiguë. Ça semblait calme même si on entendait quelque chose rôder. Quelque chose piétinait proche des murs, reniflait. Ça allait, venait, grognait, grattait un peu plus loin, peut-être à l’entrée de la maison. Un bruit, un choc, une bête venait de se jeter contre les murs de la mansarde. Dans son sursaut, Loreline s’était rapproché du banneret, sa main et son avant-bras avaient touché son dos. C’était chaud, pas chaud comme une peau humaine, plus chaud, comme une plaie qui essayait de cicatriser. Puis ce n’était pas de l’eau, pas que. Quand elle récupéra sa main la blonde l’observa, comme elle pouvait. On ne voyait presque rien, leurs yeux vaguement habitués à la lumière ne distinguaient que les valeurs de noir, les contrastes. Ce qu’il y avait sur sa main était coloré, et au toucher, c'était pas granuleux comme de la boue.

« Vous êtes … blessé ?! »


Oh non, non, non ! Déjà qu’on pue l’humain, si en plus il y a du sang …

Un instant, la panique s’empara de la blonde. Elle respirait rapidement. C’était la merde, la grosse merde. Il fallait se calmer, du sang, il y en avait partout et en plus grande quantité, ça allait pas changer grand-chose un peu plus ou un peu moins.

« il faut essayer d’arrêter le saignement. Je suis pas guérisseuse, mais je peux essayer de faire un bandage. »

Avec les moyens du bord ils avaient pas beaucoup de solution. Il y avait bien l’espéré de foulard, écharpe de Lore, mais le tissu n’était pas d’une propreté irréprochable. Sinon il y avait bien leur tunique ou chemise, mais dans leurs deux cas il ne valait mieux pas.

« Qu’est-ce qui vous est arrivé ? »
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 19:13
Ils avaient poussé la table contre la porte d'entrée de la bâtisse et avaient foncé vers le cellier sans se retourner, barricadant celui-ci avec l'une des étagères qui se trouvait là, bien maigre rempart contre la rage des Fangeux qui tournaient au-dehors. Très vite les deux survivants les avaient entendus, perçus, malgré l'orage et la pluie au-dehors. Ça n'avait d'abord été qu'une impression, peut-être même leur esprit qui leur jouait un mauvais tour... jusqu'à-ce qu'un choc ne résonne contre l'un des murs, les faisant sursauter malgré eux. Ils étaient piégés, ne restait plus qu'à espérer que la tempête passe et qu'ils survivent à la nuit qui tomberait dans quelques heures à peine, peut-être même moins au vu du temps qu'il faisait. Le souffle court, Zephyr fixait la porte, épée à la main, les muscles tremblants par la faute de son état, mais bien décidé à ne pas se laisser emporté ni non plus la pauvre Loreline à ses côtés qui n'avait rien demandé à personne. Peut-être que s'ils n'avaient point été deux au même endroit -voir même trois- les créatures ne seraient pas venues par ici; qui pouvait dire jusqu'où elles pouvaient renifler la chair fraiche ? Il sentit la jeune femme s'approcher dans son dos et, si sa proximité ne le dérange pas outre mesure, la main touchant son dos lui arracha une grimace et un faible tressautement nerveux.

« Vous êtes … blessé ?! »

- Ce n'est rien.

Mensonge éhonté lâché d'une voix basse et rauque, la mâchoire crispée et le ton tendu trahissant à la fois la douleur et la concentration qu'exigeait de tenir la position dans son état. Et dire qu'il était si fier de pouvoir de nouveau monter à cheval et faire la route jusqu'à Marbrume, voilà qu'il se retrouvait dans le même état que la semaine passée, à ne point devoir bouger pour permettre à ses plaies de se refermer. Dans son dos, la Bannie affirmait qu'il fallait arrêter les saignements et la seule réponse qu'elle obtint fut un soupir las, suivit d'un léger signe de tête négatif.

- Nous n'avons point le temps pour cela, il nous faut d'abord survivre à leurs attaques, ensuite nous aviserons.

L'idée même de cesser de défendre le seul accès menant au cellier lui apparaissait comme parfaitement suicidaire et rien au monde, si ce n'est l'évanouissement ou la mort, n'aurait pu lui faire lâcher son épée à cet instant. Pas avec des Fangeux rôdant dehors, cherchant un endroit par où passer pour venir les dévorer. La question légitime qui suivit de la part de la jeune femme lui arracha une grimace au souvenir du trois Mars et au sort qu'avait subit son armure de plates qui avait vu tant de batailles avant ce jour funeste.

- J'ai été blessé pendant l'Opération Labret.

Il y eut quelques brèves secondes de silence pesant avant que le Banneret ne se sente forcé d'ajouter quelques mots se voulant rassurer.

- N'ayez point d'inquiétude, je ne les laisserai pas entrer.

Ce n'était guère le moment de jouer aux héros, mais il s'agissait avant tout de leurs deux vies, aussi insignifiantes soient-elles dans l'immensité de ce monde qui était désormais le leur. Que deviendrait sa chère Idalie s'il périssait ? Comment pourrait-il honorer son serment envers le Comte de Ventfroid ? Et ses ancêtres, ne riraient-ils point de lui s'il périssait dévoré vivant et sans avoir pu redorer le blason de leur famille ? Non, il était hors de question de mourir de la sorte, plutôt endurer mille tourments que de se laisser aller au désespoir et de rendre les armes maintenant.
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 19:54

Les bruits, autres de ceux de la nature, s’étaient éloigné, ils ne les entendaient plus. Sûrement bêtes s’étaient éloignées pour aller dévorer Harman, faute d’avoir trouvé un moyen d’entrer de suite. Les bêtes allaient sûrement revenir après, pour espérer se faire un meilleur festin après amuser gueule sûrement un peu faisandé.
Un étrange calme régnait dans le cellier. Une quiétude presque surréaliste seulement rythmée par le martellement erratique des bourrasques et de la pluie sur les murs.

Ce n’est rien … autant dire qu’il est en train d’agoniser.


À avoir une vie chaotique, agitée, Loreline s’était souvent blessée et ses frères aussi. L’avantage d’avoir une mère guérisseuse, même si c'était une mauvaise guérisseuse, s’était surtout d’avoir souvent assisté aux soins. Les garçons à chaque fois c'était pas grave, limite plus la blessure était affreuse et inquiétante, plus s’était rien du tout, mais plus in s’énervait quand on leur en parlait. De par sa voix grondante et le contenu de sa phrase, le banneret faisait honneur à son sexe, ce qui ne manqua pas d’arracher un soupir sourd à la jeune femme.

«Y'a pas que mon frère à qui il manque une case à ce que je vois… »

S’étaient bien beau de faire l’homme fort qui ignorait la douleur cuisante qui lui lacérait les chaires, mais est-ce qu’il voyait plus loin du bout de son nez, le monsieur avec le grand substitue de virilité ? Parce que s'il continuait comme ça, avec le stress, il allait finir par s’effondrer très probablement, peut-être même qu’il allait y passer si était vraiment trop anémié. Le plan parfait, passer le reste de l’orage dans un cagibi avec un cadavre décapité, parce qu’il fallait être lucide, s'il trépassait elle lui couperait la tête, manquait plus qu’il revienne en mordeur.

« Et vous ferez comment quand vous serez en train de vous évanouir très virilement parce que vous avez perdu trop de sang et que ça fait mal ? J'suis pas experte, mais je pense que c’est dur de jouer au défenseur de la veuve et de l’orphelin quand on est dans les pommes.»

A vrai dire Loreline ne lui posait pas réellement la question, elle essayait surtout de lui faire comprendre que sa fierté et son excès de zèle étaient mal placés à ce moment. Puis à deux, ils auront plus de chance de s’en sortir en duo si les bêtes revenaient à la charge et que cette fois, elles arrivaient à pénétrer dans la maison.

« Les mordeurs sont pas encore rentrés et le bois des murs est assez épais pour les retenir. Alors pour notre survie, à tous les deux, vous allez enlever le haut, que je fasse un bandage pour éviter que vous finissiez complètement vidé. »

Il était pas le seul à pouvoir gronder et prendre un ton autoritaire. Il y avait encore trois gamins, trois frères et sœurs en dessous de la balafrée, elle avait joué les petits chefs et les mamans de substitution un certain nombre de fois. En parlant la bannie défaisait la pièce de tissue qui était enroulée de manière très lâche autour de son cou.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 20:53
Zephyr savait d'expérience que tant que la douleur irradiait dans son dos, c'était signe qu'il gardait conscience de son environnement et conservait suffisamment de réflexes pour ne point se laisser aller à l'évanouissement. Malgré tout, Loreline à ses côtés ne l'entendait pas de cette oreille et alla même jusqu'à lâcher une remarque quant à sa santé mentale, ce qui en temps normal aurait rendu plus que mécontent l'homme qui s'acharnait à guetter la porte du cellier, ainsi que les bruits au-delà, pour l'instant fort éloignés. Rien, pas de bois qui se brise ni de table qui s'envole sous un violent coup de griffes, pas de pas précipités ni de choc contre la porte, de grognements ou de hurlements terrifiants. Dehors l'orage était toujours furieux, mais les Fangeux semblaient s'être éloignés pour le moment et, alors même que la Bannie achevait de faire la morale à son partenaire de survie du jour -morale plus que méritée et compréhensible au vu de la situation- la main d'Auvray s'abaissa lentement alors qu'un lourd soupir lui échappait.

« Les mordeurs sont pas encore rentrés et le bois des murs est assez épais pour les retenir. Alors pour notre survie, à tous les deux, vous allez enlever le haut, que je fasse un bandage pour éviter que vous finissiez complètement vidé. »

- Je plains votre futur époux.

Lança Zephyr par pur désir de répartie cinglante, quoiqu'un sourire apparaisse sur ses lèvres, signe de son amusement face à l'autorité de la jeune femme qui insistait tant pour le soigner. Celles-là, quand elles avaient quelque chose en tête, elles ne l'avait pas ailleurs, c'était l'évidence même et chaque nouveau spécimen du genre ne faisait que confirmer cette règle, à croire qu'elles venaient toutes du même moule. Préférant déposer son épée au sol plutôt que de la rengainer, il entreprit d'ôter lentement son haut en étouffant un gémissement entre ses dents serrées, faisant tomber la tunique pour ne garder que ses chausses et son pantalon de cuir, dévoilant un bandage soigneusement noué autour du buste et imbibé de sang. Il fallut serrer les dents pendant que Loreline le retirait, l'opération révélant alors l'étendue du désastre qui n'était pas joli joli. Le dos du Banneret arborait des blessures en forme de larges entailles courant de ses omoplates pratiquement jusqu'au creux de ses reins. Si le début et la fin de ce qui avait du être deux coups de griffes plus ou moins distincts n'avaient pas profondément entaillés la chair, le milieu du dos, lui, était le plus salement amoché de par la profondeur de la blessure, laquelle s'était partiellement rouverte et saignait au rythme des mouvements que l'homme s'était forcé à faire. A présent immobile, cela semblait pouvoir se calmer, à condition de ne point trop bouger.

- J'ignore à quoi cela ressemble, mais si vous ne vous sentez point le cœur assez accroché, refaire le bandage me conviendra tout autant.

La mère de la blonde avait beau être guérisseuse, cela ne signifiait pas pour autant que cette dernière était au fait des soins à administrer en cas de blessure sérieuse et, quand bien même, le Noble était le genre de malade à peiner à rester en place, un trait de caractère que l'on retrouvait chez bien des hommes d'arme de leur époque. Sans doute encore un moule similaire qu'on avait un peu trop réutilisé dans leur cas aussi. Soupirant de nouveau, comme si ôter sa tunique lui permettait de se détendre enfin, il n'en garda pas moins pour autant le regard rivé à la porte du cellier, à l'affût des bruits de l'extérieur qui pour l'instant n'étaient que ceux de la nature environnante se déchainant librement.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 21:54
Loreline venait d’apprendre une chose là, de suite, on pouvait avoir la tête et se montrer raisonnable, deux concepts opposés, étrange mais qui visiblement réussissait à cohabiter dans la caboche à l’expression fermée du type avec qui elle essayait de sauver sa peau depuis tout à l’heure. Les Dieux pouvaient parfois faire n’importe quoi avec le genre humain.
Un rire ouvertement amusé et moqueur franchit ses lèvres.

« Vous m’avez bien vu . Même avant mon bannissement, mes chances de me marier étaient quasi nulles. Vous auriez pu trouver mieux comme remarque blessante. »

Des piques comme ça s’était monnaie courante dans une fratrie, surtout dans une fratrie aussi grande et hétérogène que cette Clahauser. Ça allait de son petit commentaire, ça jouait du coude pour être celui qui ferait le truc qui impressionnerait plus les autres. Ils s’étaient construit et avaient construit leur rapport autour d’eux-mêmes et pas réellement autour de leurs géniteurs. La blonde en avait vu d’autres, des plus sales, des plus vraies aussi. En réalité le mari de Lore n’aurait pas eu grand-chose à redouter d’elle, elle était pas du genre à s’imposer de manière brusque sauf si le fallait vraiment. Enfin, la question ne s’était jamais réellement posée et désormais, elle ne se poserait plus.
Au moins il avait retiré cette chose imbibée de sang qu’il lui servirait de vêtements. Il avait un bandage en dessous et il était lui aussi imprégner de fluide de couleur sombre. La jeune femme savait que s’était rouge, sachant ce qui avait souillé le tissu, mais en réalité elle voulait juste une plage sombre.

« C’est moche. »

Elle avait pas encore vu pire, mais l’envie de s’en sortir avait pris le dessus sur sa répugnance. Pour avoir une chance infime de pas y passer si les fangeux revenait, il fallait qu’il puisse tenir debout. S’étaient forcément des griffures de fangeuses vues la tronche que ça avait, du moins à ce qu’elle voyait, les grandes lacérations ça pouvait difficilement être autre chose, enfin sur quelqu’un qui avait participé au Labret. Le banneret put entendre qu’on déchirait des bandes tissues, Loreline en fit autant qu’elle put, il faudrait faire avec ce qu’ils avaient.

« Ça va serrer. »

Ça devait pas être agréable, pour lui de sentir des bandes lui comprimer le dos et le torse et contrarier un peu sa respiration quand il forçait. La bannie faisait au plus vite et au mieux, ayant peut-être tendance à être un peu brusque à y aller un peu franchement. À la fin, il restait deux bandes, les deux plus sales, elle avait choisi ces parties les plus propres du tissu qu’elle venait de sacrifier pour faire se bandage de fortune.

« J’espère que vous avez un bon médecin, ou un bon apothicaire, vous allez en avoir besoin. »

Déjà sur quelques endroits du dos, le tissu se tâchait de petits points sombres bien plus présents sur le haut du dos, cette partie qu’elle avait commencé à couvrir. Dehors, l’orage semblait perdre un peu en intensité, pourtant, la luminosité n’augmentait pas, sûrement parce que le soir arrivait. C’était leur veine.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyMar 9 Aoû 2016 - 22:36
Têtu, l'on pouvait dire que Zephyr l'était, mais l'inconscience ne faisait pas partie de toutes les décisions qu'il prenait, bien que cela soit parfois le cas au pire des moments, comme lorsqu'il avait chargé durant l'attaque de l'Opération Labret, alors que Morion de Ventfroid lui criait de ne pas approcher. Il était des moments dans une vie où il fallait laisser la raison de côté et faire son devoir, quoi qu'il en coute, ou même plus simplement ce que nous dictait notre morale personnelle. Malgré tout, l'homme n'était point mauvais et la petite pique lancée pour plaisanter n'avait pas vexé la jeune femme qui pour le coup ignorait que lui aussi avait grandit au sein d'une grande fratrie. Bien sûr la mort avait emporté la moitié d'entre eux, mais il lui restait toujours Idalie et en cela il avait une raison suffisante pour demeurer vivant. Débarrassé de sa tunique et des bandages imbibés de sang, le Banneret grogna en sourdine quand il entendit la Bannie qualifier de "moche" ses blessures, soupirant ensuite en se faisant une raison, se demandant au passage si ces cicatrices-là ne déplairaient pas aux femmes qui partageraient à l'avenir sa couche. Autant les anciennes marques d'épée ou même celle sur sa pommette pouvaient intriguer, autant un coup de griffes de Fangeux pourrait fort bien en rebuter plus d'une, de quoi le dissuader plus encore de jamais prendre épouse.

- Alors serrez autant que nécessaire.

Quitte à avoir mal, autant que cela ne soit pas vain ni partiellement utile. D'Auvray ne broncha pas beaucoup, tout au plus serra-t-il les dents en laissant échapper quelques soupirs crispés et inspirations douloureuses, mais à aucun moment il ne cria ni ne se répandit en gémissements inutiles : non pas que cela ne l'aurait point soulagé, mais ça aurait été le meilleur moyen de convaincre les créatures de revenir à la charge. Les quelques à-coups qui le secouèrent lorsque Loreline manqua de douceur le firent hoqueter, mais si tremblements il y eut, l'homme se contenta de fermer les yeux en serrant les poings, se contrôlant au mieux grâce aux premiers soins qui avaient été bien plus difficiles à endurer, quand bien même on lui avait administré à des moments du lait de pavot pour tenir le choc. Foutus médecins.

- Je ferais quérir un soigneur n'ayez crainte. Ma sœur ne me laisserait point tranquille sans être assurée que je fasse ce qu'il convient et elle peut être bien plus hargneuse que vous, ne vous déplaise.

Un peu d'humour, fut-il prononcé d'une voix rauque, ne pouvait pas faire de mal et le ricanement de Zephyr, semblable à un bref aboiement sec, trahit le comique de comparaison qu'il faisait entre la Bannie et la jeune héritière qui attendait en leur demeure à l'Esplanade. Nul doute que ces deux-là s'entendraient fort bien malgré le monde qui les séparaient, car souvent les femmes avaient ce don de soit se haïr, soit s'entendre comme larrons en foire. Un mystère que le Noble ne comprendrait probablement jamais.

- Je vous remercie pour votre aide, fut-elle dictée par le désir de survivre. Vous auriez pu m'abandonner là-bas et vous enfuir, mais vous n'en avez rien fait.

Elle l'avait prévenu avant de décamper, alors qu'il aurait très bien pu représenter un parfait festin pour ces monstres qui auraient potentiellement pu ne pas s'acharner ensuite sur la bâtisse suite au repas de deux cadavres bien frais. Bien sûr si l'astuce n'avait point fonctionné, elle aurait assurément trépassé, dévorée vive, tandis qu'à deux ils avaient plus de chances de survivre, mais quelque chose disait à Zephyr que Harman n'aurait rien eu à faire de le livrer aux Fangeux et, même, s'en serait fait une grande joie. En cela Loreline lui semblait nettement plus digne de confiance que n'importe quel autre Banni.

- J'ignore de quels moyens je disposerais une fois rentré à Marbrume, mais si je le puis, je vous apporterais mon aide, aussi modeste soit-elle. Peut-être pourrons-nous convenir d'un arrangement si nous survivons à cette nuit.

Car la nuit tombait, c'était l'évidence même au vu du temps qui s'était écoulé, de l'orage qui tout en se calmant au-dehors, n'apportait nulle lumière supplémentaire par la petite ouverture du cellier. Le Noble songeait déjà à instaurer un tour de garde afin qu'ils puissent se reposer chacun leur tour et n'hésita pas à en faire part à la jeune femme, persuadé qu'elle approuverait cette idée qui semblait être la meilleure chose à faire.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyJeu 11 Aoû 2016 - 21:22
Elle aurait pu… Elle aurait pu filer sans lui dire que les fangeux arrivaient, même si le seul faire de se précipiter dans la maison aurait été un indice suffisant que la situation s’était d’un coup mise à puer sévèrement. Mais qu’est-ce qu’elle en aurait retiré ? Au mieux, quelques précieuses secondes en plus et encore, le temps qu’un fangeux égorge le banneret. Puis quoi ? Elle aurait été seule, cernée de bêtes, on pouvait pas dire que c'était une situation enviable.

« On a qu’à dire que j’aime pas la solitude. Puis vous m’avez pas tué et vous avez décapité Harman parce qu’il avait parlé de s’intéresser au Labret, disons qu’on est quitte. »

Ce fumier, elle n'allait pas le regretter, sans gang sûrement plus, mais un autre neuneu avec plus de muscle de cervelle allait prendre se place et le cercle de la vie allait reprendre. La jeune femme lâcha un bref soupiré, le calme était toujours là, on entendait la pluie tomber moins drue, et le tonner s’éloigner, l’orage n’était pas encore tout à fait passé. Rien ne rôdait autour de la maison on pouvait s’accorder un instant de répit, juste une fraction de seconde.

« Je prendrais le premier tour de garde, vous avez besoin de lâcher la pression au moins un peu. »

Ils étaient bien obligés de se faire confiance, au moins un peu. De toute façon, lui il ne tiendrait pas toute la nuit éveillée avec ce qu’il avait pris avant de trouver refuge dans la petite pièce. Lore ne s’était jamais montrée agressive, les seules choses qui pourraient le faire douter étaient sa marque, signe d’un crime et le coup dans le dos qu’elle avait donné à Harman, mais lui, il l’avait malmené et ça avant ce soir.

S’était qu’il insistait pour lui venir en aide en plus.

« J’vous ai dit qu’on est quitte… Si on passe la nuit, demain vous retrouverez Marbrume et un semblant de vie et moi j’essayerais de remettre la main sur mon frère, en espérant qu’il ait pas des envies de me bouffer. »

Loreline s’était assise au pied de l’étagère qui barricadait la porte, si les mordeurs avaient peu de chances de casser le bois du mur, elle en mettrait pas sa main à couper non plus et s'il venait de la maison elle aurait le temps de relever avant qu’il essaye de déchiqueter la lourde du cellier. Elle avait parlé d’un ton égal, sauf sur la fin, ou on pouvait sentir l’inquiétude qui la rongeait.

T’es vraiment trop conne ma pauvre. T’es plus dans la merde que jamais et tu refuses la proposition de quelqu’un qui veut t’aider presque de bon cœur. T’as vraiment quelque chose qui tourne pas rond.

Mais voilà, lui il avait une chance de survie, il avait quelqu’un à protéger, puis il l’avait pas mal traité, il avait même été plus correct que beaucoup de types. L’égoïste et l’instinct de survie, ça avait parfois ses limites. Parfois, fallait savoir pas saloper les jolies choses du monde.

Demain elle ferait ce qu’elle faisait depuis plus d’un mois, depuis la sanction, elle repousserait de quelques secondes, minutes, heures à la fois, un jour tout au plus le moment de son entrée dans le domaine d’Anür. S’était bien encore la seule déesse qui avait encore un peu de valeur à ses yeux, la sirène. Elle et son eau salée que les fangeux ne supportait pas. Comment, en sachant ça, les gens pouvaient penser que s’était-elle qui avait envoyé la fange pour punir l’humanité ? Et la punir de quoi ? Les hommes n’avaient pas été pires qu’ils l’avaient été l’année précédente et celle encore d’avant. Et si le fléau était censé les expurger, faire ressortir leurs bons côtés, ça semblait compromis l’humanité était pire que tout quand elle se sentait acculée. Peut-être qu’un jour quelque chose de beau de bien émergerait de tout ce merdier, il faudrait juste espérer que ce ne soit pas trop tard.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 EmptyDim 14 Aoû 2016 - 9:41
L'idée qu'une personne n'aimant pas la solitude se retrouva Bannie avait quelque chose de singulier et d'embêtant pour elle, mais il fallait croire que son intervention auprès de Harman, sa tentative pour éloigner Loreline de ce sale type, n'était pas passée inaperçue auprès de la jeune femme. La façon qu'elle eut de parler du Labret lui fit hausser un sourcil, comme si apparemment elle approuvait cette reprise du Plateau, elle aussi. Sans doute était-ce le cas, tout du moins Zephyr avait-il donné cette justification quand il avait tué Harman, mais en vérité il se serait "contenté" des propos déplacés que le Banni avait eu envers la blonde pour l'égorger : on ne le changerait jamais sur ce point, abuser des autres était une chose qu'il avait en horreur. La conversation dériva sur le tour de garde et d'Auvray plissa les yeux en observant celle qui se proposait de commencer le premier, songeant qu'elle devait avoir la terrible habitude de ne dormir que d'un œil, à guetter toutes les nuits les bruits inhabituels pour s'assurer qu'aucun Fangeux ne se glisse parmi son groupe pour les dévorer vivants dans leur sommeil. Ce fut finalement un léger signe de tête approbatif qui vint chasser son expression grave et songeuse : il n'allait pas se leurrer, il était épuisé.

- Nous ferons donc ainsi. N'hésitez point à me réveiller au moindre bruit suspect, quand bien même vous penseriez avoir rêvé éveillée, peu m'importe. Nous savons tous deux combien ces monstres peuvent être furtifs avant de fondre sur leurs proies.

Zephyr jeta un regard au cellier, hésita un peu, puis finit par choisir le mur donnant sur l'extérieur, au-dessous de la petite lucarne. Bien sûr l'endroit était exposé, mais si jamais cela devait rôder trop près de leur abri, il pourrait peut-être l'entendre lui aussi et se réveiller, tandis que Loreline semblait vouloir demeurer adossée à la porte menant sur l'intérieur de la maison qui n'avait pour l'instant pas été envahit. L'homme proposa de nouveau son aide, mais celle-ci fut une fois encore refusée, ce qui fit qu'il n'insista pas outre mesure, songeant qu'il trouverait bien un moyen de lui rendre la pareille car, quoi qu'elle en dise, ils n'étaient pas quitte, pas encore. Peut-être que les Trois avaient voulu cette rencontre, non pas dans un désir d'une romance quelconque fort naïve, mais plutôt parce qu'il n'y avait pas que le Labret et les Places Fortes cernés par les Fangeux au-dehors : il y avait aussi les Bannis. Négliger ce morceau de population était une erreur que le Banneret ne comptait point faire, pas seulement pour s'assurer qu'il n'aurait jamais d'ennuis -car des ennuis il en aurait forcément avec nombre d'entre eux- mais parce qu'ils représentaient des bras et une volonté non négligeable, des gens qui pouvaient s'avérer utile et qui, de surcroit, ne méritaient sans doute pas tous d'être considérés comme de vulgaires trancheurs de gorge : les prisons avaient manqué de place, voilà pourquoi on les avaient mis dehors, ce qui constituait un refus de faire face au problème. Un criminel, soit on le tuait, soit on l'enfermait, mais on ne le jetait pas en pâture à des monstres qu'on redoutait soi-même, c'était faire preuve de bien trop de cruauté.

- Je vous promet qu'à mon tour de garde, vous pourrez dormir sereine comme si vous étiez de nouveau à Marbrume. J'y veillerais.

Une ombre de sourire passa brièvement sur ses traits que la pâleur et la fatigue n'aidaient pas à rendre avenants, puis l'homme s'allongea dos aux planches de bois, sur son côté épargné par les blessures. Il cala sa tête sur son bras replié, inspira profondément plusieurs fois tout en fixant de sa vue penchée la blonde et la porte menant vers l'autre pièce. Bien sûr il tenta de lutter contre le sommeil, cela se vit quand ses paupières papillonnèrent plusieurs fois et qu'il étouffa deux bâillements d'affilée, jusqu'à-ce que l'épuisement ne l'emporte. Sombrant dans un sommeil sans rêve, le Banneret fut comme aspiré par son propre corps, oubliant la douleur et le froid qui l'engourdissait progressivement, promettant un futur réveil difficile et des muscles raidis par le manque de chaleur ou même de confort. Cet apaisement, bien que temporaire, lui fit le plus grand bien, détendant ses traits et le faisant paraitre moins dangereux ou rigide que lorsqu'il était éveillé. Qu'importe combien de temps il dormit, quelques instants ou plusieurs dizaines de minutes, son esprit lui ne fut accaparé par aucun cauchemar depuis de longues nuits et cela lui fit le plus grand bien.
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MessageSujet: Re: Entre quatre murs [Zephyr]   Entre quatre murs [Zephyr] - Page 2 Empty
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