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 La Horde Sauvage

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La Poisse
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MessageSujet: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyLun 29 Aoû 2016 - 1:18
La forteresse de Tourbière était l'un de ces ouvrages militaires qui représentaient ce vieux monde où tout était simple. En ce temps, les paysans ne voyaient pas plus loin que le clocher de leur église, et les seigneurs vivaient en leurs bâtisses, pour défendre, mais aussi imposer, vilains et serfs qui travaillaient la terre.
Mais comme les choses avaient bien changées... La Fange était arrivée, et l'aristocratie qui ne fut pas héroïquement tuée, se retrouva à fuir comme des poltrons jusqu'à la dernière Cité, Marbrume, face à la mer, mettant un terme définitif à la fuite effrénée de tous ces lâches et couards de sang-bleus. Et les paysans ? Les voilà qu'ils n'osent même plus aller travailler, forçant les autorités à les déporter de force pour se retrouver sur le plateau du Labret...

Mais la chose amusante, c'est que lorsqu'une place se libère, elle est immédiatement occupée. Et la loi, en quelques sortes, est établie tout près de la belle forteresse. Un herboriste se croit malin à venir faire ses courses ici, tout près du village fortifié de Lods. Bien qu'il fasse attention à la Fange, le monsieur trentenaire, au crâne rasé et au vieil habit sale et boueux, se retrouve à quatre pattes à chercher quelques herbes et plantes qu'il reconnaît à l'habitude, pour préparer onctions et préparations... Mais voilà qu'il tourne le dos, et là, devant lui, trois hommes se tiennent en jaques de cuir, couteaux longs à la main.

- Que fais-tu ici, petit homme ? Tu sais donc pas qu'ici c'est le territoire de la Horde ?!
- Je ne fais que passer, seigneur... Je ne vous souhaite aucun mal, et ne manifeste aucune hostilité... Je ne suis ici que pour quérir quelques plantes et herbes, afin de vivre et d'aider ma famille...
- Zavez vu les gars ?! Il m'a appelé « seigneur » ! Ah !
Pourquoi trembles-tu donc, hein ? Tu as peur ?
Tu as raison.


Et le sourire du criminel se fit carnassier, comme celui d'un loup. Ses joues creuses se ridaient pour afficher ses dents jaunes, et partant dans tous les sens...

Malheureusement l'herboriste ne montra que trop peu d'intérêt à la racaille. Ils le bastonnèrent un peu et lui volèrent ses maigres affaires ; Mais il hurlait trop, beaucoup trop, ce qui risquait d'attirer la Fange. Un coup de taille lui arracha le sommet de la tête, et termina cette affaire.

- On retourne au château les mecs.
- Quelle poisse ! Ce gars là avait quasiment rien sur lui !

Ils se partagèrent le maigre butin en retournant vers le fort de Tourbière : Une simple bourse pas pleine, et pas grand chose de plus. Il voyageait léger, une grossière erreur.
La Horde Sauvage n'a pas fait son apparition depuis bien longtemps, que déjà, cette organisation est devenue le cancer qui parasite Marbrume, alors même qu'ils se sont installés bien loin de là. Est-ce qu'on peut ne serais-ce parler d'une organisation ? N'importe qui peut entrer, c'est comme dans un moulin... Des bannis, et des criminels qui n'ont pas encore affronté la justice ducale, se retrouvent à agir ensemble, au nez et à la barbe de la milice.
Il faut dire que bannir à tout-va a été une grave erreur. Pendant longtemps, on s'imaginait que c'était une condamnation à mort, un moyen de se débarrasser de l'engeance qui s'insurge et suce les maigres ressources du dernier bastion de l'Humanité... Mais même un rat est capable de survivre. Et de grandir.
Beaucoup de gens aiment s'imaginer les bannis comme des attardés mentaux, notamment parce qu'ils ont été assez cons pour se faire pincés et se voir expulsés de la dernière cité qui tient encore debout. Mais Prosper Médéric n'était pas un simple banni cruel et violent. Non pas qu'il ne soit pas cruel et violent, mais il était un homme d'une intelligence rare, notamment lorsqu'il s'agissait de la survie. Et plus que tout, c'était un homme avec une vision.

Pendant tout l'hiver, les bannis avaient soufferts. De la faim, du froid, et surtout, de la fange. Mais avec le retour du printemps, et de l'été, et la reconquête du Labret, il était temps pour ces bannis de donner à Marbrume une douce vengeance pour la douleur qu'ils avaient subis...
Tant de gens avaient été tués par la Horde. Des convois du Labret pillés, des petites péniches éperonnées, des patrouilles de Traquemont qui disparaissent subitement... Et personne qui soit capable de réagir. Oh bien sûr, les bandits de grand chemin ont toujours existé, mais avant, on envoyait des chevaliers patrouiller les routes, traquer dans les forêts, et les criminels étaient suppliciés par la roue devant la foule. Aujourd'hui, quels nobles de l'Esplanade accepteraient de quitter le petit confort de leurs manoirs pour aller au fond des marais, risquer leur vie non pas face à des petites frappes sous-armées, mais face à des fangeux ?

Ah, mais c'est que Prosper Médéric, le chef de la Horde, était un homme intelligent. Et bien aimé de son « peuple », si tant qu'on puisse l'appeler comme ça.. Il avait réussi à conquérir la forteresse de Tourbière, d'en expulser les squatteurs, et de l'utiliser comme base pour ses protégés. Ici, ils venaient, pour entreposer les affaires qu'ils avaient pillés, bien à l'abri. Et pour aussi se protéger des fangeux, pour ne pas aller crever dehors au fond des marais. Oui, traitez Prosper de ce que vous voulez, mais au moins, il a bien aidé les siens.

- Nous v'là rentrés tiens, au bercail.

Juste devant l'entrée de Tourbière se trouvaient de grands poteaux. Dessus, des torses et des têtes arrachées étaient exposées. Des membres qui appartenaient jadis à des miliciens, trop malchanceux, et à des chasseurs de primes, trop entreprenants. Nos trois bannis s'approchèrent de la grande porte, et au-dessus debout sur le rempart, un de leurs collègues les observaient.

- La chasse a été bonne ?! Hurla-t-il, se prenant pour une vigie de château-fort.
- Ferme ta gueule ! Et ouvre !

Décidément, ils n'étaient vraiment pas drôles.
Il n'y avait plus de pont-levis, arraché depuis bien longtemps par quelques dommages du temps... Mais il y avait encore une puissante herse, qu'il fallait soulever à l'aide d'un mécanisme en haut sur la tour. On souleva la grille juste assez pour permettre aux trois comparses de rentrer, et aussitôt, on ferma derrière eux.
N'importe qui allait et venait à Tourbière. Tant qu'on était encore accepté par Prosper, il n'y avait pas de problème.
Sinon, on allait rejoindre les mecs sur les poteaux.

Le problème, c'est que voilà, Prosper ne s'amusait pas à faire un hôtel, ou un hôpital pour les pauvres bannis en détresse. Non, non, Prosper se réservait le droit d'en appeler à ses bannis de venir au garde-à-vous lorsqu'on avait besoin de lui. Un peu comme un Roi pouvait convoquer le ban et l'arrière-ban en cas de guerre. Imaginez-vous ça putain, le Roi des bannis, le Roi des marais...

En tout cas, c'est aujourd'hui, que Prosper avait demandé à tous ses « fidèles » de bien vouloir venir ici au fort. « Bien vouloir » voulant dire « Venir ici au pas de course ou en souffrir les conséquences ». Et si Prosper pouvait être un homme très accorte, très sympathique, il pouvait également se révéler extrêmement cruel lorsqu'on se décidait à l'énerver. Encore une fois, allez donc demander aux mecs qui sont accrochés aux poteaux dehors.

- Il est où le chef ?
- Il est dans le donjon. Allez-y.

« Donjon ». Ah ah ah, cette blague digne de l'humour d'un vieillard. En réalité, la forteresse de Tourbière fuyait de partout. Les remparts étaient mal foutus, les pierres étaient couvertes de verdure, et heureusement la pluie n'était pas tombée depuis un moment, car sinon les trous et les nids-de-poule de la cour seraient remplis à ras-bord d'eau.

Mais il y avait un donjon. Un minuscule donjon, lugubre, qui paraissait tout droit sorti d'un roman de vampire d'une chanson de geste. Celui où que le preux chevalier se doit de l'escalader et de l'anéantir pour aller sauver sa princesse.
Et il y avait du monde, dans la grande salle d'entrée de ce donjon tout le toit était brisé, laissant passer la lumière à l'intérieur. Des tas de gens, bannis ou non, qui s'étaient réunis et attablés autour d'un repas extrêmement fugace : Une soupe et un quignon de pain. Mais ils étaient des bannis venant des marais, alors pour eux, c'était un festin. Pour manger à leur faim, ces gens là auraient été prêts à faire les pires sévices, et ils le faisaient d'ailleurs. Beaucoup avaient depuis longtemps abandonné leur fierté et leur fibre morale, celle tant prônée par les prêtres... Les Dieux sont bien bon, mais ils sont miséricordieux ; Ils pardonneront bien après la mort, non ?

Les trois bannis s'installèrent, tandis qu'au milieu de la pièce, un nain s'amusait à jouer au bouffon. Non pas qu'il le voulait : Mais encore une fois, avoir un toit et de la nourriture alors qu'on était condamné à errer au milieu des fangeux, c'était un luxe incroyable. Alors, si on demandait à Sigismond de détendre la racaille, il le faisait.
Et d'ailleurs, il réussissait plutôt bien. Autour de lui, les gens se mettaient à aboyer de rire. Vivre dans les marais, ça rendait complètement dingue.

Néanmoins, les rires furent bien vite complètement tût lors qu’entra en scène le chef de cette meute. Un très grand homme, âgé, aux cheveux plissés, aux joues creuses et à l'expression morne.

Prosper Médéric, chef de la Horde:

Il était vêtu d'un gros vêtement chaud, quand bien même il faisait une chaleur étouffante dehors. Une brigande sous laquelle se trouvait des plaques d'acier, et des manches de maille sous ses protections en cuir. Il entra, et les gens arrêtèrent de rigoler dans tous les sens. Ils continuaient tout de même de manger, tiraillés par cette atroce faim typique des survivants.

Prosper arriva jusqu'au bout de l'ancienne table du seigneur de Tourbière, qui n'était plus en son palais depuis des lustres. Il posa ses poings dessus, alors qu'à ses côtés, sur les autres sièges, se trouvaient ses « subordonnés », sa « maison ». En réalité, il s'agissait d'une femme qui lui servait d'esclave sexuelle en échange de nourriture et d'un toit ; d'un grand gaillard encore musclé malgré les privations et au crâne rasé qu'on appelait « Franck » ; un petit gars pas plus haut que 1m65 qui avait une longue chevelure crasse et n'arrêtait pas de se ronger la peau des bras avec ses ongles, qu'on appelait « Arrache-burnes » ; un abruti ultra hautain, aux cheveux blonds et au visage couvert de cicatrices, qui s'amusait à aiguiser son épée sur la table, qui était surnommé « le Damier » tellement sa tronche était entaillée ; et puis, un dernier, un vieux monsieur de cinquante ans passés, tout blanc, les yeux vitreux, miné par la maladie et la faiblesse, que tout le monde appelait « mon père » parce qu'il paraît qu'il était prêtre à une époque, on savait pas trop.

- Mes amis, annonça Prosper d'une voix rauque. Mes collègues, mes collaborateurs, mes vassaux... Merci de me prouver votre loyauté et votre dévotion en venant ainsi à moi. Merci, de venir à cette réunion trimestrielle de notre glorieuse entreprise !
Il est vrai que ces dernières semaines furent très enrichissantes pour nous. Nos celliers sont enfin plein. Je ne sais pas pour vous, mais moi, c'est la première fois depuis des mois que je ne suis plus réveillé par la faim.
Mais bien sûr, comme vous deviez vous en douter, il fallait qu'arrive un jour où on attire le mauvais œil des autorités de Marbrume. Allons, allons, n'ayez pas peur... Nous savions tous que ce jour arriverait. Personnellement, je ne peux pas en vouloir à son altesse le duc. Il est vrai que nous sommes le cancer qui mine leur petit confort, qui empêche ces beaux nobliauds à pouvoir faire leurs beaux banquets.
Mais que voulez-vous que je vous dise ? Ce sont eux qui nous ont forcés à faire cela. Ils auraient très bien pu nous passer au billot, tous, au lieu de nous jeter dans un exil au milieu de l'enfer, et d'appeler ça de la pitié !


Le discours de Prosper, bien sûr, eut un taux d'approbation de 100%. C'était un peu trop facile. C'est comme si, pour les élections, le candidat au poste de prévôt des marchands allait voir les vieux et leur dire que toute la crise économique est la faute aux immigrés.

- Dans quelques heures à peine, une ost d'hommes de loi vont arriver avec un objectif très clair. Tous nous tuer. Et optionnellement, peut-être, récupérer le fort.
Oh, je vois de l'étonnement sur vos visages... Vous ne vous attendiez peut-être pas à ça. Je suis sûr que beaucoup d'entre vous sont en train de faire dans vos bens, n'est-ce pas ?


Effectivement. Beaucoup de gens ne s'attendaient pas à l'annonce de cette nouvelle. Y compris autour de Prosper... Sa « garde rapprochée » avait écarquillée des yeux, et avaient tous tourné leurs têtes pour le regarder.

- Mais ne craignez rien. N'allez donc pas fuir comme des lâches en craignant l'arrivée de coupes-jarrets qui vont tenter de marcher et de faire du grabuge à travers les marais... En réalité, cela faisait depuis un moment que j'avais prévu, que NOUS avions prévu cette éventualité... En fait, je pense même que cette journée va être extrêmement productive pour nous.
Ces imbéciles viennent avec des chevaux, et du matériel de siège, persuadés de mener une vieille guerre comme si nous étions de bons et honorables châtelains. Eh bien, je ne sais pas pour vous... Mais moi je vous dis, c'est qu'ils vont avoir une bien jolie surprise !


Il souriait, tout satisfait, en levant un verre de vin. Certains dans l’assistance se mettaient à hurler, comme un cri de guerre, alors que d'autres semblaient un peu moins sûr d'eux...

- De toute façon ce n'est pas comme si vous aviez le choix, voyez-vous... Fuyez, et vous risquez de tomber dans les griffes des fangeux ou des chasseurs de prime.
Restez vous battre... Et vous aurez de quoi piller, de quoi rester en sécurité, et surtout... De quoi faire payer ces chiens. Ils vont apprendre qui sont les seigneurs du marais, pas vrai ?


Il eut un sourire sadique sur le visage alors qu'il posa le verre sur ses lèvres pour en boire une bonne gorgée. Malheureusement, c'est alors que quelqu'un vint le troubler. Le Damier ne put s'empêcher d'ouvrir sa gueule cicatrisée.

- Mais, chef... Depuis quand t'es au courant de ça ? Pourquoi tu ne nous en as pas parlé ?
- Pour une raison très simple mon cher ami !
Parce que, voyez-vous, il y a un traître parmi nous. Un homme qui a craché aux autorités beaucoup de détails... Pas seulement le fait que nous habitions la forteresse de Tourbière, encore que je puisse avouer que n'importe quel enquêteur débutant l'ait déjà su... Mais également, des détails très personnels... Sur moi... Et sur l'identité de certain d'entre vous, ici présents, dans cette salle.
Malachite, par exemple, comment réagirais-tu si une saloperie de traître allait dire à Traquemont que tu fréquentes ceux qui s'attaquent à leurs patrouilles ? Hein ? Et toi, Hector, qui n'est pas banni, que ferais-tu à cet homme, s'il était là, devant toi, en sachant qu'à cause de lui tu risques de ne plus jamais voir ta famille ?

- Je lui arracherai les yeux ! Et la langue !
- Bien !

La salle était soudainement agitée, suspicieuse. Mais Prosper se contenta de tourner les talons, pour observer le « prêtre » qui était en train de tousser.

- Alors, mon père. On se sent pousser une fibre morale, ces derniers temps ?
- Que... Quoi ?
- Espèce d'enfoiré ! Toi qui était mon ami le plus proche ! Comment as-tu pu me faire ça ?! Nous faire ça ?! C'est ta mort prochaine qui te fait avoir des regrets ?!
- Je ne vois pas... *Kof kof*, de quoi tu parles !
- La prochaine fois que tu fais le rat, soit plus intelligent, et n'embarque pas avec toi d'autres bannis. Allons, les autres m'ont tout raconté. N'est-ce pas, Franck ?
- J'avoue. Le prêtre a voulu que je l'accompagne jusqu'à Lods pour rencontrer un sergent de la milice. Je l'ai vu de mes propres yeux. J'ai fais semblant d'être de son côté, puis je suis immédiatement allé tout raconter à Prosper.

Médéric attrapa le prêtre par le collet, le souleva au-dessus du sol, et le jeta en l'air pour qu'il atterrisse au milieu des bannis.

- Allez-y ! Faites-lui payer le prix qu'on fait payer aux traîtres !
Puis venez prendre les armes et revenez... Nous discuterons du plan qu'il nous faudra mettre en œuvre pour repousser l'ennemi qui s'approche...





Le village de Lods se tenait à moins de 10 kilomètres de la forteresse de Tourbière. Depuis le minuscule bourg, on pouvait voir le château à travers les arbres denses de la forêt, là, pointant le bout de son nez au-dessus des arbres, le donjon lugubre de la vieille bâtisse.

Lods était un village fortifié. L'endroit le plus éloigné de l'Humanité tenant encore. Une vie stressante et nerveuse pour ces paysans, qui devaient travailler la terre avec la peur constante de voir leurs fermes ravagées par les fangeux... Il fallait des patrouilles régulières, dresser des fortifications en bois, des pieux, et constamment se tenir vigilant pour ne pas risquer de voir une invasion insurmontable. Jusqu'ici, c'était seulement l'aide de Rikni (Et de la milice) qui leur avaient permis de ne pas mourir.
Alors, avec Tourbière qui appartenait à la Horde, on comprend pourquoi le village de Lods se retrouvait dans une posture dramatique. En fait, tellement dramatique, que certains paysans de Lods commençaient à suggérer que ce serait une bonne idée d'aller offrir de la nourriture à la Horde, une sorte de « contribution », « d'impôt », pour éviter de se faire exterminer par des gens cruels et vicieux...

Vous vous imaginez bien que beaucoup de gens ont bondit à cette idée. Et s'il est vrai qu'il y a des nobles qui passent leur temps à faire des banquets et à s'occuper d'histoires aussi ridicule que des disputes dynastiques ou des mariages, il y a des nobles qui savent encore où se trouvent leurs intérêts financiers et politiques, et qui ont donc décidé d'agir.

Des nobles comme le vicomte Alexandre de Terresang, ce malgré sa main manquante, ce qui lui donnait un aspect certes plus lugubre (Et donc plus charismatique), mais aussi qui l'handicapait terriblement face à la Fange. Des nobles comme le baron Simon de Vauchamp, ou le seigneur Henri de Flocques. Trois grands propriétaires fonciers, trois nobles qui à une époque étaient bien influents et prestigieux.
Trois, qui en théorie, étaient dirigés par quelqu'un de beaucoup moins grand qu'eux. Le chevalier Guillaume de Dranville.

Guillaume de Dranville:

Guillaume n'est rien. Rien qu'un chevalier banneret, qui, comme son nom indique, a offert à son altesse Sigfroi une bannière. Une bande de quelques sergents de mesnie et des hommes d'armes, qui le suivaient pour la rare solde qu'il était encore capable de les verser.
C'était un fin tacticien, et un plutôt bon combattant, bien qu'il n'avait jamais vraiment eut l'occasion de se prouver. Mais malheureusement, c'était également un homme très narcissique, jaloux, qui avait du mal à supporter le rang de ceux au-dessus de lui. Et il n'aimait pas devoir les diriger. La plupart des nobles tiennent encore aux vieilles coutumes, aux vieux titres. Qu'importe que le vicomte de Terresang n'ait plus aucune terre à lui ; Il était vicomte, et ça, ça c'était au-dessus du rang d'un simple chevalier.

C'est donc avec dédain qu'il se mit à pester en les regardant de loin, ces nobles, qui piaillaient ensemble, vêtus d'un beau tabar de la couleur de leurs maisons au-dessus de leurs armures.

- Bah ! Qu'ils m'énervent, ces gentilshommes ! Si ça ne tenait qu'à moi, j'serai venu qu'avec des routiers, va !

C'est que Guillaume de Dranville n'était pas venu avec une armée professionnelle, avec une ost bien constituée et garnie... Non. Il était venu avec tout ce qu'il avait pu trouver, avec tout ce que le maigre argent et les faveurs que le capitaine de la milice lui devait pouvait bien lui permettre d'obtenir. C'est à dire, deux douzaines de miliciens, et pas mal de chasseurs de prime, des pseudos-mercenaires ou aventuriers qui étaient venus casser du banni en échange d'une solde. Un peu comme ce mec en armure bizarre, sur son cheval qui faisait peur aux autres, et qui avait une démarche étrange et bizarre.

- Un boiteux ! J'ai un boiteux dans mon ost !
- Et regardez les miliciens qu'on vous a filé, sire. Il y a des femmes parmi eux.
- Foutre !
- Vous allez tellement vous faire défoncer... Si vous voulez, il est pas trop tard pour retourner à Marbrume.

Le mec qui lui parlait, c'était un des paysans de Lods. Un vieux monsieur moustachu, très mince, et débordant de sueur, sa peau bronzée par tout le temps passé au soleil. Il avait pensé que l'arrivée de renforts de la ville serait une bonne lumière. Sauf que ces renforts n'avaient pas pour lui de les défendre face aux fangeux. Juste de se déplacer jusqu'au fort pour tenter de se battre face à la Horde.
Ce paysan avait été l'un de ceux qui avaient suggéré de corrompre Prosper, plutôt que d'aller le tuer.

- Mêlez-vous de ce qui vous regarde, gueux !
- Eh, c'est vot' vie monseigneur. J'dis juste... Si vous crevez, Prosper il va vous voler votre armure. Et du coup, on va se retrouver à affronter un banni qui est cuirassé de la tête aux pieds.
Moi j'le vois arriver j'tente même pas de résister, j'men fiche de faire honte à Rikni, y a des limites à tout.
- C'est aux chevaliers de vous défendre, normalement, paysan. Laissez-nous faire notre travail en vous défendant, imbécile !

Le paysan haussa les épaules et retourna au labourage de son champ. Les récoltes avaient été très moyennes.

Guillaume s'approcha de là où sa minuscule « armée » avait établi son camp. Des tas de tentes sauvages et de la paillasse dressée en plein milieu du village fortifié. Heureusement, il était ravi de voir qu'on avait pris soin de l'équipement qu'il avait demandé à ce qu'on construise. C'est à dire, six échelles assez hautes pour escalader les murs de la forteresse, et un bélier qui était protégé par un petit toit en bois, recouvert de peaux d'animaux, qu'on appelait un « chat ». Il passa devant ses troupes, et mit ses doigts à sa bouche pour siffler.

La petite troupaille observa le banneret, la plupart se levant alors pour se mettre en branle, alors que Guillaume dépassa les trois hauts-nobles pour aller devant sa tente, où il avait foutu une barrique en bois en guise de table.
Étaient aussi invités pour piailler le bon vieux Scarocci, parce qu'il avait une grosse armure et que donc on le prenait pour le plus apte de tous les chasseurs de prime, et puis, Raoul le Bréteur, un milicien coutillier, qui était accompagné d'une jeune fille appelée Sydonnie. Enfin, il y avait un dernier homme qui restait caché dans la tente derrière, silencieux, mais qui écoutait. Un chevalier. Un chevalier tout cuirassé, de la tête aux pieds, par un épais harnois de plate. Un mec sacrément bizarre, voire-même carrément malade mental : Bohémond la Masse.

- Messieurs dames bonjour.
J'espère que vous êtes tous prêts, et toujours aussi chauds, parce que aujourd'hui, on va faire tomber Tourbière.
J'vois que les équipement sont prêts. Alors dites-moi. Quand est-il des hommes qui sont avec vous ? Sont-ils prêts et équipés pour se battre ?
Ensuite, j'en appelle à vous pour vos conseils et votre expertise. Normalement, pour faire tomber un château, il faut des trébuchets, de l'artillerie... Là les gens seront coincés, tout en haut, au milieu de la forêt du marais, et on peut s'attendre à des embuscades. Sans oublier que les chemins sont escarpés comme tout, alors nos chevaux auront énormément de mal à circuler.
Du coup. Avant que je vous propose mon plan. Quelles sont vos suggestions ? Qu'avez-vous à dire ? À... « Apporter », à notre entreprise ?



Dernière édition par La Poisse le Lun 29 Aoû 2016 - 10:15, édité 1 fois
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyLun 29 Aoû 2016 - 9:04
"Criminels", "Sauvages","Pleutres'' voilà les mots qui viennent à l'esprit d'Alexandre quand il entendit parler de Prosper et de son ''armée'' de Bannis. Il avait réussi à investir la Forteresse de la Tourbière ... La même forteresse que le Vicomte avait demandé d'investir au nom de Sylvrur lors du Sommet.
Alexandre rageait intérieurement, si ce bouffon lui avait accordé cette exclusivité on en serait peut être pas ici. M'enfin, une bonne bataille ne fera pas de mal.

Lorsque le Vicomte apprit qu'un jeune chevalier du nom de Guillaume de Dranville -Hm ... Dranville... Non inconnu au bataillon, encore un p'tit toutou du Duc.- rassemblait une ost pour combattre la menace qu'était la Horde. Il avait sourit et ordonna immédiatement qu'on lui prépare son armure et qu'il fallait envoyer une missive au sieur de Dranville pour lui donner sa réponse. Il voulait casser du banni.

Il avait dit au revoir à sa femme comme un chevalier partant en guerre contre un autre seigneur mais ce temps là était révolu. L'Homme était désormais contraint à se battre entre eux pour sa survie. Pour un quignon de pain ou une parcelle de terre fortifiée.
Le Vicomte était arrivé à Lods avec seulement douze hommes : sept hommes d'armes de l'Ordre de l'Astre d'Azur, deux gardes de sang et trois gardes de son ancienne armée. Il s'était vêtu de son habituelle armure : Un plastron en plates légères avec en dessous sa cotte de maille, des jambières en mailles et le tout surmonté d'un tabard aux couleurs de sa Maison et de son Ordre. A son côté droit, il avait une épée courte à une amin dans son fourreau : Rageterre. Épée familiale des Terresang. Et une hachette de jet qu'il avait acheté.

Ils furent tous au camp près de Lods. Alexandre s'était installé avec Bertrand de Montbard, son homme de confiance. Le Vicomte parlait avec un petit enthousiasme sur la tournure du combat avec le Seigneur Flocques lorsque le ''Général'' s'amena et s'amusa à les appeler comme des chiens. Alexandre se leva en dernier et s'approcha du lieu de réunion avec la lenteur digne d'un vieillard débile et écouta attentivement le jeune chevalier puis le Vicomte dit:

«Envoyez des éclaireurs. Deux pas plus et en armement léger, il ne faut pas oublier que nous sommes en guerre contre la fange, il faut donc faire vite. Envoyez des éclaireurs créer des grands feux, nous suivront derrière. Les Bannis se demanderont certainement ce qu'il se passe et sortiront certainement de la forteresse. Pendant ce temps nous, nous rentrons et nous massacront le reste des défenseurs pendant que les fangeux s'occupent des bannis restés dehors. Ou alors plus traditionnel. On creuse un tunnel sous la forteresses on émaille les murailles et on tiens un siège qui risque de durer pas très longtemps si vos bannis n'ont pas de réserve de nourriture.
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MalachiteMiséreux
Malachite



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyLun 29 Aoû 2016 - 11:40
Je suis assis par terre autour de la table, comme pas mal de gens. Prosper a essayé de donner à la grande salle une allure de cour, mais y a pas assez de meubles. Y a qu'une seule table longue et une poignée de chaises qui ont pas servi à alimenter le feu. Tout ce qui était du genre inutile type buffet à vaisselle sculpté ou étagère à bibelot a subi le même sort. Si ça brûlait pas, que ça se mangeait pas, ou qu'on pouvait pas le balancer à la gueule d'un copain un soir d'ivresse ou jouer un peu avec, ça a été poussé dans une grande salle à moitié écroulée au rez-de-chaussée. J'crois que c'était la laverie, cette pièce, mais y a une poutre porteuse qui a pourri. Peu importe, c'est pas comme si on vivait vraiment ici. Là c'est juste un campement d'attardés mentaux. Tout le monde chie partout ! J'suis désolé c'est pas des détails à dire, mais c'est complètement fou de chier dans tous les recoins comme ça.

Bon j'peux comprendre certaines mauvaises habitudes. Déjà quand on se fait bannir on se retrouve souvent enfermé dans une petite pièce avec son propre caca dans un trou dans le sol en attendant de mourir. Ca dédramatise pas mal l'importance de l'hygiène. Après coup je me suis senti un peu sale d'avoir même pas accordé une seule pensée pour ma dignité personnelle quand j'ai cru mourir, mais ça fait belle lurette que je culpabilise plus là dessus. Prosper il aime pas ça. Un jour il a réuni tout le monde et il a dit où c'est qu'on peut chier ou pas. Y a des trous en haut des murailles qui donnent sur le vide en dessous. Si on vise au bon moment on peut faire caca sur un Fangeux, c'est rigolo, mais faut se taper les escaliers en colimaçon pour sortir dans le froid. Si tu réveilles un mec mal luné en passant tu te prends une beigne, et si t'as la chiasse, c'est une nuit de sport intense en perspective. Alors il en a qui essaye de ruser. Ils chient dans la vaisselle sale dans un placard vide pour aller vider ça le lendemain. Mais des fois ils sont trop con alors ils oublient le seau. C'est un travail de bonne femme de vider ça, mais y a pas de bonne femmes dans le coin, juste des tarlouzes qui se prennent pour des guerriers et qui ont trop traîné dans leur propre caca.

Pour comparer avec Traquemont - ma seule autre expérience en matière de fort au milieu des marais - là on est en présence de gens qui s'en foutent vraiment. De tout. Faut comprendre, la plupart sont tendus fous par la faim, le froid, la saleté qui gratte et le manque de futur agréable à imaginer. Moi je m'en sors plutôt bien, mais parce que j'ai été dans les premiers groupes de gens à se faire bannir, j'ai eu plus le temps de m'adapter. La plupart des gens encore vivants sont des exilés récents. C'est quand j'ai vu tous ces types la première fois que j'me suis rendu compte à quel point la ville a banni à tour de bras.

Ici y a tous à faire et aucun matériel pour ça. J'crois que sur le groupe entier, on a deux haches. J'ai vu personne d'autre se balader avec une arbalète. Y a un type qui sait tailler des cailloux coupants avec le silex qui est sur l'éboulis derrière le fort, mais on a quasiment pas de corde, ou elle est pas à la bonne taille, ou à moitié pourrie, alors ça sert à rien. La plupart des gens ont du matériel agricole type fourche en guise d'arme. Ca c'est le résultat du pillage des morts. J'ai aidé pour ça. J'suis hyper fort pour trouver les fermes isolées, les cabanes de chasseurs, et les piller en un minimum de temps sans se faire tuer par les ex-occupants. C'est pas quelque chose qu'on peut apprendre sans Fangeux. Personne a jamais eu à faire ça dans le passé. Souvent on rapporte des trucs qui s'mangent pas ou qui se picole pas, mais qui sont utiles, genre de la corde ou du matériel de chasse. Une ou deux fois j'ai rapporté des bidules rigolos à Prosper, mais pas trop pour pas faire lèche-cul - j'pense que c'est le genre à pas aimer ça. Un bijou pour sa dame et un bouquin assez petit que j'ai ramassé au pif. J'me suis dit que ça lui plairait, que ça collait bien avec sa Vision. Il a eu l'air content. Et moi j'veux que ce mec soit content.

Je l'aime pas trop Prosper, il fait peur. Je voudrais qu'il me remarque pas. Déjà parce qu'il est complètement barjot, un peu comme Oscar, du genre à aimer quand ça couine, ensuite parce qu'il a réussi à faire une horde avec des gens rendus cons et violents par la faim. C'est pas le genre qu'on peut se permettre de contrarier. Il essaye pas de faire appelle à leur bon sens ou à leur instinct de survie, il se contente de coller des morceaux de gens partout pour les faire flipper. Ca marche bien. Parce que l'erreur ça aurait été de pas se mettre à leur niveau.

Moi je m'en sors un poil mieux parce que je bouffe à tous les râteliers. Ici y a pas de quoi nourrir tant de monde, y a juste assez pour mourir de faim très très lentement. Quand Prosper a dit le mot "chevaux", y a la moitié de la salle qui s'est mise à baver. En fait je suis sûr que personne entrave le discours. Moi je l'écoute pas vraiment, c'est toujours plus ou moins le même de toute façon. Je suis juste occupé à engouffrer ma part de bouffe le plus vite possible pour pas qu'on me la pique. Personnellement je vois aucun problème dans le fait de traîner à la fois avec des bandits et avec des gens de Traquemont. J'y pense pas vraiment, les deux loyautés cohabitent dans mon cerveau. Dans les deux cas, tout ce qu'ils voient, c'est que je me barre des jours entiers tout seul pour revenir avec des trucs utiles et de la bouffe. Le seul qui me pose problème c'est Lendemain, j'aimerais pas qu'il se fasse tuer par accident. Quand ça me préoccupe trop je me dis que j'arriverais plus ou moins à le sauver au dernier moment, et ça suffit à faire descendre la pression.

Alors que je repose le couvercle de marmite qui m'a servi d'assiette, propre comme le jour où on l'a trouvé, le nain saute de mon coté. J'aime pas du tout ce nain, j'avais oublié qu'il était là. En général je l'évite sans trop réfléchir. Il est... enfin bizarre. Il fait peur, des fois la nuit j'imagine qu'il est dans le noir à me regarder et je trouve ça flippant. Mais j'en ai pas parlé parce que c'est un truc de gamin. Une fois quand j'étais petit on est allé au village, et y a un nain déguisé en clown qui m'a parlé en hurlant pour son spectacle. Après j'en ai fait des cauchemars. J'ai été hanté super longtemps par les nains cachés dans le noir, et ça me fait une petite remontée de souvenir d'en voir un là.

J'écoutais pas trop le chef parler jusqu'à entendre mon nom vu que j'étais bloqué sur cette connerie de clown. J'ai hoché la tête sans savoir de quoi ça parlait, puis j'ai raccroché les wagons en cours de route. Les gens assis autour de moins se sont excités à la perspective du sang. Moi je me sens frustré parce que ça a aucun intérêt de se mettre à cinquante pour taper un vieux désarmé. J'veux dire, t'as même pas la place de te faufiler pour lui péter les dents à coup de pied, toutes les bonnes places sont déjà prises. C'est nul. J'en profite juste pour faucher un bout de pain qu'un abruti total a fait tomber dans la cohue.
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Sig' le P'titBanni
Sig' le P'tit



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyLun 29 Aoû 2016 - 14:22
Rejoindre un groupe important de bannis avait fait redécouvrir au nain des habitudes qu'il avait cru oubliées dans les marais, cernés qu'ils étaient par la Fange. La plus notable étant celle consistant à le considérer comme le plus apte à faire rire son monde. Un grand gaillard avait sorti d'il ne savait où une coiffe de bouffon mitée aux couleurs vives presque oubliées et au dernier grelot fort triste. La surprise passée, Sigismond s'était fait à l'idée car il avait tout à perdre en refusant et tout à gagner en acceptant, bien que dépendre de sa capacité à faire se fendre la poire à son public n'était pas pour lui plaire au plus haut point. Cela lui rappelait des souvenirs d'enfance, pas forcément déplaisants, mais qu'il croyait avoir dépassé. Du moins leur situation précaire rendait les bannis enclin à la rigolade.

Et puis ce passe-temps-ci fut oublié au profit de celui consistant à massacrer avec tout ce qui tombe sous la main un vieux traître. Sa place privilégiée sur l'unique table de la salle oubliée, trop inquiété par la cohue vengeresse - du genre à s'faire piétiner le P'tit Sig' -, le nain demeura à distance respectueuse, sa coiffe de bouffon à portée de main. Faut dire que les gars avaient décider de traîner le vieux sur le meuble, certains l'écartelant gaiement tandis que les autres les encourageaient en braillant tout en arrosant de détritus le traître. Non loin, le Grand Sig' se régalait d'une miche de pain supplémentaire qu'il avait gagné au bras de fer contre un autre gars. L'a parié sur la faiblesse du mauvais muscle. Avait songé le nain, notant l'évènement entre deux pirouettes, avant que Prosper ne débarque et ne donne lieu à la curée. A présent, à l'écart, il loucha sur un gusse - Malachite qu'avait dit Prosper ? - qui le regardait bizarrement. V'là qu'y en a qu'peuvent pas m'blérer ici non plus, ha !

Et c'sont c'fous furieux qu'vont s'battre. songea Sig' alors que les hurlements du vieux atteignaient des sommets. Moi aussi... L'idée le fit grimacer, mais celle de perdre la protection des grands murs de la forteresse, bien davantage. C'tait trop beau pour qu'Marbrume s'en mêle pas. Nous bannir puis v'nir nous chercher jusque dans l'fond d'la Fange... On est dans la misère, on s'd'emmerde à leur dépend, alors y viennent jusqu'ici. Qu'y s'mettent un peu d'boue dans leur chausses, ça leur f'ra pas d'mal ! Entre autre pensée véhémente, Sig' ne pouvait s'empêcher de s'interroger quant à leur chance de réussite, et notamment sur les capacités de Prosper. L'a t'nu jusqu'ici... Personne d'aut' pour s'montrer plus apte. Constata-t-il sombrement. Le même baratin que les nobliaux, avec juste un peu plus de métal apparent. Tenir les fous, tueurs, violeurs, voleurs et innocents rendus violents par la Fange n'était pas une mince à faire, mais il y était parvenu. Maintenant, l'heure était venu de mettre cette foule gorgée de violence à l'épreuve. Un hurlement déchirant, à peine humain, surpassa le rugissement de la foule alors que les hardes du supplicié s'imbibait brusquement de rouge au niveau d'une épaule. D'la miséricorde... Personne n'en a eu pour nous, 'lors on n'en montre pas davantage.
Si loin, et pourtant encore frais dans les souvenirs de Sig', le temps où il était son propre maître et où le reflet de l'or suffisait à tenir à distance les plus gros problèmes.

- QU'EST-CE T'AS PRÉVU MEDERIC ?! brailla le nain quand il eut une chance de se faire entendre.


Dernière édition par Sig' le P'tit le Lun 29 Aoû 2016 - 19:43, édité 1 fois
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyLun 29 Aoû 2016 - 18:49
Raoul était venu me trouver, braillant que cette fois il avait trouvé LA solution pour qu’enfin notre duo se fasse remarquer et qu’on monte en grade. La dernière fois qu’il m’avait dit ça, on avait dû enquêter sur des affaires morbides de meurtre en lien avec nos divinités, alors sur le coup j’ai grogné. Raoul, lui, il en démordait pas, jouant même sur les points sensibles, m’expliquant que c’est le moment de faire la guerre, la vraie, que j’allais pouvoir prouver que même en tant que femme je savais jouer de ma lame. Au fond, l’idée me plaisait bien, vivre dangereuse, c’était mon truc à moi. Drainville ? Le nom ne me parlait pas, mais s’il lui fallait des Hommes, alors j’allais en être. Evidemment, je n’allais pas dire directement oui à Raoul, alors je lui avais promis que j’allais réfléchir et… Une heure après, je lui confirmer notre participation. L’idée de ne jamais revenir ne m’avait même pas effleuré l’esprit, je voulais être positive, me dire que cette fois j’allais enfin pouvoir montrer qu’une femme peut avoir de la valeur au combat. Le lieu de rendez-vous fixé avec mon supérieur et j’étais partie préparer mes affaires. Les hurlements de ma mère et de son désaccord avaient bercé ma préparation, mon armure, une cotte de mailles, ma lame, une dague… Rien de bien lourd, rien d’exceptionnel non plus. La porte de la demeure familiale avait ensuite claqué et j’étais partie sans un mot de plus devant les larmes de ma tendre mère.

Raoul était déjà là, je lui avais offert un sourire et nous avons pris le chemin du village de Lods. Pendant le trajet, j’avais gardé le silence, laissant le soin au jeune homme de faire la conversation. Il était bavard de toute façon, il avait le don de faire les questions et les réponses et même si je ne participais qu’au minimum à son échange presque solitaire, il me permettait de me détendre. A notre arrivée, on avait pris le temps de s’installer dans une tente, j’avais appris dans la milice à ne pas chercher à avoir d’intimité. Femme ou homme, pas de différences. Après avoir encaissé quelque provocation de la part d’autres soldats, j’avais finalement rejoint Raoul qui semblait avoir trouvé le lieu du débat. J’écoutais. Mes yeux s’étaient légèrement écarquillés devant la déclaration de Drainville. Il voulait notre avis, mais son plan était déjà fait ? Il n’est pas mal dans le genre. J’avais grogné, en prenant le soin de ne pas me faire entendre, Raoul m’avait mis un coup de coude, histoire de me signifier que lui il m’avait entendu. Tant pis, il avait l’habitude maintenant. Chacun donnait sa vision des choses… Sauf que voilà, il fonçait tête la première sans même poser la question la plus évidente… Qu’est-ce qu’on sait ? Parce que c’est bien beau de vouloir envoyer des éclaireurs, de faire des feux, de creuser un tunnel ou d’y aller et de voir après… Mais sans information, du moins sans partage d’information -parce que je ne doutais pas que l’autre de Drainville devait savoir deux trois trucs quand même avant de lancer une attaque- on n’allait pas aller bien loin. Evidemment, moi et ma grande-gueule on n’avait pas pu se la fermer, et mon idée de rester discrète vola en éclat au même moment ou j’avais pris la parole.

- « Sans vouloir vexer qui que ce soit, avant de faire des plans dans le vide. Il serait peut-être judicieux de nous dire ce que vous savez ? Nombre de personnes peut-être ? Réserve ou pas ? Sinon l’idée des éclaireurs, je trouve ça bien. Faire une diversion pour mieux frapper sur le côté, c’est bien. Ou si c'est possible faire deux groupes, histoire d'attaquer a deux endroits différents en même temps. Le tout, c'est de savoir si on a l'avantage de l'attaque surprise ou pas ? »

Oui, l’idée avait de quoi séduire, surtout que je me voyais bien dans le rôle de l’éclaireur. J’étais plutôt rapide, plus petite et moins imposante que les hommes, donc forcément plus discrète. Raoul m’avait lancé un regard noir, celui qui signifie que j’aurais dû me la fermer au lieu de l’ouvrir. J’avais roulé les yeux, croisant les bras, me glissant dans la troupe pour retrouver ma discrétion. Au fond, il avait raison, il fallait déjà écouter les idées de chacun, je n’étais pas qualifiée dans le domaine de la planification d’embuscade ou autres.

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Scarocci CorberaChevalier itinérant
Scarocci Corbera



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptySam 3 Sep 2016 - 17:27
Des bandits ! Des canailles ! Des voleurs de grands chemins, pilleurs bannis qui harcelaient, volaient et tuaient les honnêtes gens ! Lorsque Scarocci avait entendu la nouvelle d'une expédition punitive dans la rue, ni une, ni deux, il était sorti de son bain pour chevaucher Bidigon et s'en aller rejoindre les forces armées. Chevauchée épique gachée par son retour à l'intérieur, se balader nu sur un cheval en ville n'étant pas conseillé.


Il avait laissé un petit mot à Sélène dans l'hypothèse où elle passerait à la maison, atrocement mal écrit. Sélène s'était étonnée qu'un noble soit aussi mauvais en orthographe, et il avait répondu d'un air bougon que "chez lui, on écrit d'une autre manière!" Le mot donnait quelque chose comme ca.

" Bonjoure Sélen. Je suy parti chassé dé bandy. Je reviun ce soire. "

Le chevalier était venu lourdement équipé. Son armure était retapée, sa cape blanchâtre recousue. Bidigon avait été nettoyé, ses fers reposés, son tablier de lin couleur noire (Scarocci n'ayant pas de blason, il se devait d'être noir) couvrant sa robe. Scarocci avait même eu droit à une nouvelle selle après le tournoi des preux, où il avait particulièrement brillé. Plus confortable, cette dernière se distinguait par la présence d'un mini-dossier, qui montait jusqu'au milieu du dos de Scarocci, lui permettant de se "reposer" plus facilement lorsqu'il était sur Bidigon.

Ses deux épées étaient chacune sur un des côtés de la selle, prêtes à être dégainées en un instant. Enfin, il transportait derrière sa selle de la nourriture, aussi bien pour lui que pour Bidigon, ayant emporté un peu de fourrage. Bien équipé, il pu rejoindre le village de Los en paix, rejoignant les troupes présentes sur place.

Combien étaient-ils ? Scarocci avait du mal à compter au delà d'une certaine quantité, mais l'on pouvait estimer leur nombre total à une quarantaine, dont deux tiers de miliciens, avec plusieurs mercenaires et une poignée de chevaliers comme lui. Il y avait même une femme, une jeune milicienne à laquelle il fit un petit bonjour, arborant un sourire rassurant qu'elle le put pas voir à cause de son casque.

Ah, les expéditions ! Les combats, les faits à raconter et à se vanter ! Qu'est ce qu'il aimait ca ! Bien sûr, ils affrontaient des humains. Bannis ou pas, Scarocci n'avait guère envie de les tuer, aussi s'était-il promis de les épargner et de les laisser en vie, avec seulement quelques membres en moins et quelques fractures en plus. Même si au fond de lui, éviter un combat, aussi frustrant que ca puisse être, était la meilleure chose possible.

Le vicomte de Drainville avait demandé à l'assemblée si quelqu'un avait un quelconque plan. Hein ? Il n'avait rien préparé ? Il assurait que si, il avait un plan en tête, mais voulait quand même écouter leurs suggestions. Ha ! Amateur ! Un bon chef a déjà son plan en tête, et l’exécute. Que connaissent les paysans à la guerre après tout ?

Deux personnes avaient réagies. Alexandre de Terresang, un noble que Scarocci connaissait pour l'avoir rencontre au tournoi des Preux. Il avait eu envie de le saluer, mais la main en moins du noble ainsi que son air sévère l'avait refroidi, et il préféra rester à l'écart, se disant que, peut-être, il n'apprécierait pas la compagnie exubérante du chevalier errant. Comme on pouvait s'y attendre, il avait proposé un plan sensé et des mesures sages, prudentes, et compréhensibles, même s'il doutait des capacités de Terresang à prévoir les réactions des bannis.

C'est ensuite une jeune femme qui avait pris la parole, s'emportant contre le noble et réclamant des informations. Si les regards pouvaient tuer, le méchant coup d'oeil que Drainville lui lança aurait sûrement désintégré la jeune sur place. Scarocci décida de vite changer de sujet, s'avancant au milieu de l'assemblée à cheval.

" Sommes-nous obligé de nous entretuer ? Ces bannis doivent voler et piller pour survivre. Ils ne pourrons pas tenir un siège prolongé, son sans-doute mal équipés, mal-nourris, n'ont aucune expérience du combat à par quelques rapines et agressions sur des innocents non armés. Même le plus stupide d'entre eux saura qu'ils ne sont pas de taille face à nous ! "

L'assemblée le regardait, attendant de voir où il voulait en venir.

" Les fangeux sont de plus en plus nombreux, et les humains sont en voix de disparition. Ne pouvons nous pas parlementer ? Ces hommes avaient un métier autrefois ! Ils seront plus utiles vivants et à notre service en tant qu'esclaves, qu'avec leur tête au bout d'une pique ! "
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La Poisse
La Poisse



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyDim 4 Sep 2016 - 19:51
Le « prêtre » de Tourbière regretta bien vite son office, quand il fut accusé de traîtrise. On l'entendit bien hurler, vociférer son innocence, demander pitié... Cela ne servit pas à grand chose quand on lui arracha un bras, à la seule force des mains de criminels qui l'assaillaient de toute part. Pour ne pas salir le grande salle (Prosper avait HORREUR de la saleté dans sa grande salle), on le jeta dehors, dans la cour, pour ensuite venir le frapper et le bastonner de manière la plus violente possible. Aucun coup à la tête, ce qui abrégerait son supplice ; Juste des coups de semelles dans le ventre, dans le torse, pis des entailles de couteau, avant de finalement le prendre au-dessus de la foule, pour jeter ce qui restait de son corps démembré par dessus les murailles désagrégées et très peu entretenues du fort. Il tomba tête la première, se brisa la nuque, et tout ce qui resta de lui fut un pantin complètement désarticulé.

Passé ce coup de sang sanguinaire (Qui eut l'avantage de resserrer les liens, car tuer des gens ensemble est un sacré exercice pour former une solidarité), tout le monde retourna voir Prosper Médéric, qui attendait debout sur une petite estrade, devant son donjon.

- Qu'ai-je prévu, le nain ? Ah ! Tu me demandes ce que j'ai prévu ? Tu fais bien ! J'ai prévu beaucoup de jolies surprises pour nos invités ! Ils vont apprendre qui est le maître de la poliorcétique, même marqué au rouge !

- Ça veut dire quoi poliorcétique ?
- Ça veut... Ah, t'inquiète pas, Damier. T'inquiète juste de combien de crânes tu vas briser aujourd'hui.
Maintenant ! Ouvrez bien grand vos oreilles, et restez calmes. On va faire un truc de chevaliers. On va... S'organiser.




Guillaume de Dranville écouta sagement les « conseils » de ses « subordonnés ». Mais il le fit en grimaçant bien méchamment, prostré au-dessus de ce qui lui servait de table, fusillant du regard l'un après l'autre de ceux qui ouvrirent leurs clapets.
C'est que c'était un grand impatient, le Guillaume. Un défaut qui lui avait coûté extrêmement cher dans la vie. Quand ils eurent tous fini de parler, tour à tour, il devint alors rouge, rouge, et commença à piailler.

- Coutillier Raoul ?
- Heu... Oui m'sieur ?
- Demandez à la gaupe de fermer sa gueule.

Regard interloqué du milicien. Il a la bouche entre-ouverte, béat.

- Allons ? C'est quoi ton problème ? T'es mou de la tête ? Je t'ai donné un ordre !

- Heu... Ou... Ouais m'sieur.
Soldat Sydonnie, heu... Veuillez... Ne pas faire de remarques.


Ensuite, Guillaume se tourna vers le chevalier, qui avait suggéré, en bon chevalier chevaleresque, d'aller parlementer avec la garnison. Le sieur de Dranville ricana (Un faux ricanement, tout arrogant) en le regardant, avant de continuer de parler avec une voix railleuse.

- Vous avez raison, mon bon sieur ! Et après quoi ? Je vais aller dans la cour du château, défier le chef de la Horde en duel singulier pour que Rikni décide du bon et du mauvais ?
Ne soyez pas idiot ! Ces bannis sont violents et dangereux, ce sont des criminels et le duc m'a chargé de tous les tuer. S'ils se rendent, tuez-les quand même, je ne tolérerais pas le moindre prisonnier.
C'est bien clair ? Si quelqu'un n'est pas d'accord avec ça, il peut partir tout de suite !


Les deux autres nobles, Simon de Vauchamp et Henri de Flocques, se regardèrent tous les deux en se lançant un regard qui voulaient tout dire. Guillaume était vraiment bizarre, à la limite de la folie, presque.

- Quant à vous, sire Alexandre, je me demande si vous vous rendez compte de la situation ! Creuser un tunnel ? Vous pensez qu'on a le temps de creuser une sape ? Attirer la fange, comme si ça allait faire sortir les bannis, au lieu d'au contraire les obliger à aller se terrer comme des rats ! Et faire un siège, mais, bon sang, même affamé, même assoiffé, les bannis peuvent bien tenir un jour entier ; Ce qui est suffisant pour attirer des monstres sur nous !
Réfléchissez !

- Du calme, chevalier. Vous vous adressez à un vicomte ! Dit Simon en posant une main ferme sur l'épaule de Guillaume.
- Et heureusement, c'est moi qui dirige l'opération. Sans quoi nous risquerions tous de mourir aux mains des monstres.
Non. Vous allez m'écouter plutôt.
Nous ignorons tout de la Horde Sauvage. Nous ne savons pas combien ils sont, nous ne savons pas comment ils sont armés, nous ne savons pas l'état général de Tourbière.
Moi je connais Tourbière parce que j'y suis déjà allé dans le passé. C'est un fort sur une butte, entouré d'un marais plus ou moins profond au sud, et d'un terrain assez détrempé autour. Plus loin, c'est entouré d'une forêt, mais il y a globalement 50 toises (=100 mètres) qui sont totalement découverts. Et puisque les bannis auront des archers, eh bien, c'est autant de terrain où l'on sera harcelés.
Mais déjà, il faut faire le chemin pour atteindre Tourbière. Et l'on peut s'attendre à tomber sur quelques embuscades.
Je dirigerai l'arrière-garde avec le « gros » de nos très maigres forces. Vauchamp et Flocques, garderont le corps principal, avec le bélier. Messire de Traquemont, si vous le voulez bien, vous serez à l'avant-garde, et servirez d'éclaireurs.
Tâchons de faire vite. Plus nous sommes divisés, plus nous sommes susceptibles de tomber sur la Fange.





HRP : Ça a été très compliqué de trouver un moyen d'arbitrer le RP. J'ai pas envie que ça se finisse en style de jeu vidéo de stratégie, ni que les seules décisions des joueurs soient de pouvoir choisir où attaquer.
Comme vous avez vu dans le topic où vous vous êtes inscrits, il s'agit d'une quête où vos persos risquent de mourir, ou d'être sérieusement blessé ; Cela ne veut pas dire que je vais vous tuer ou vous blesser sur un coup de dès. Plutôt, essayez de RP le plus librement possible, et en prenant les décisions qui vous semblent les plus logiques. S'il est vrai que Prosper est un fou furieux qui souhaite massacrer le convoi, et que Guillaume de Dranville ne veut surtout pas parlementer avec les bannis, rien ne vous oblige à leur obéir.

Pour l'instant, la première « étape » du RP est le chemin vers Tourbière. Les camps sont constitués ainsi :

Les chevaliers :
- Alexandre de Terresang
- 2 cavaliers lourds (Chevaliers vassaux de Terresang)
- Scarocci Corbera
- 2 chasseurs de prime (Cavaliers légers, sous les ordres de Scarocci)
- Sydonnie d'Algrange
- 3 arbalétriers
- 3 fantassins
Équipement : Une échelle (A transporter jusqu'à Tourbière)

Les bannis :
- Malachite
- 4 tirailleurs (Armés d'arcs)
- Sig le Petit
- 3 brutes (Peu protégés, armés d'armes d'hast)
- Le « snaïpeur » (PNJ)

L'environnement est très simple : Il y a un chemin détrempé, assez large pour que deux hommes soient côtes à côtes. Tout autour, il y a une forêt très dense, avec de très nombreux arbres qui peuvent servir comme couverture. Le terrain est totalement plat.





Marche sous un soleil de plomb. Heureusement que la forêt, très dense, en bloque les rayons ; L'épaisse végétation ne permet qu'à quelques filets de lumière de venir éclairer les troupes qui marchent en rang serré. Le cliquetis de leurs armures fait écho dans toute la zone. Et pourtant, les voilà bien silencieux. Ils ne sont pas bêtes ; Tous se savent observés. Maintenant, la question, c'est juste de savoir quand on va leur tomber dessus.
Le coutiller Raoul marche à pied. Il trotte jusqu'au bout du groupe, où Alexandre de Terresang se tient, dressé sur son cheval blanc, tout vêtu de son armure.

- Hey... Excusez-moi monseigneur. Bonjour, je... J'voulais vous dire que c'était un honneur de vous servir. Voilà. Et... Ahem.
'Fin bref, excusez-moi de dire des choses comme ça, mais...
Le type, là, Guillaume de Dranville... Zêtes sûr que c'est un type fiable pour ce genre de missions ? Enfin, j'veux dire... Vous lui faite confiance ? J'ai un peu l'impression qu'il nous envoie au casse-pipe pendant qu'il est tout derrière nous, loin d'ici, va.


Voir le milicien trotter pour aller rejoindre le bout de l'avant-garde, où volait au vent une petite bannière de la famille de Terresang, tenue par l'un des chevaliers de la maison, fit doucement sourire l'un des chasseurs de prime. Tancrède n'était strictement là rien que pour l'argent. Depuis maintenant un bout de temps, il n'avait pas parlé, mais ce vieil homme blond et au visage bien bronzé ne put s'empêcher de faire la discussion au chevalier noir boiteux qui était juste à côté de lui.

- Prosper Médéric il a une sacrée prime sur sa tête. Il paraît, en plus, que le bailli a promis que si un banni ramenait sa tête, on lui lèverait sa punition.
Je sais pas ce qui s'est passé, mais on dirait que les gars de la cité en ont vraiment après lui.
T'es là pour ça, mec ? J'veux juste te dire... On est dans le même camp, mais si jamais on tombe sur Prosper, il est à moi, essaye de pas te foutre dans mon chemin. D'accord ?





- T'as vu mon épée ? Elle est classe, hein ?
- Tu l'as trouvée où ?
- Un prêtre, sur lequel je suis tombé dans les marais... Malachite te racontera mieux que moi.

Chuchotant, deux hommes se tenaient dans la forêt, tout près du chemin de terre. Ils avaient pris position non loin de ce qui était un « pont », terme exagéré. Ce « pont » cherchait à combler un trou dans le chemin de terre, où passait un minuscule cours d'eau. Pas un trou énorme, hein, n'importe qui pouvait le surmonter en sautant, y compris un cheval, mais le trou était suffisant pour permettre à un homme accroupit, sûrement un homme de trait, à pouvoir l'utiliser comme couverture.

- Tiens. Le voilà. Malachite et le nain, approchez-vous.
- Pourquoi on t'appelle « le snaïpeur », en fait ?
- C'est... C'est une longue histoire. Va te positionner sous le pont.
Vous deux, là, venez. J'ai un cadeau pour vous.


Il tendit à Sig et à Malachite un petit sac pour chacun. Un sac qui semblait rempli de quelque chose.

- Ce sont des chausses-trappes. Restez bien cachés dans la forêt, chacun d'entre vous d'un côté. Si les gars vous poursuivent, balancez ça par paquets. Ça les tueras pas, mais ça les ralentiras.
On court moins vite avec une blessure dans le pied.
Au travail.


Le snaïpeur portait dans ses mains une arbalète qui fonctionnait avec un système à poulie. Il avait trouvé, semble-t-il, la position parfaite. Debout sur une grosse racine d'arbre, il avait une vue imprenable sur le petit convoi qui déjà approchait. Il put parfaitement voir le chevalier de la maison de Terresang qui arrivait, ouvrant la marche.
Petit sifflement. Un homme très agréable, ancien chasseur pour son maître noble, il avait appris, on ne sait pas trop pourquoi, à imiter les cris d'animaux.
En tout cas, personne dans le convoi qui arrivait ne se doutait de quelque chose. Mais la bonne dizaine de bannis étaient déjà en position.
Quand le chevalier commença à franchir le pont, un arbalétrier caché en dessous bondit vers sa droite, leva son arme, et tira dans le colosse qui se dressait au-dessus de lui...
Carreau qui perfora l'armure d'épaule du chevalier, qui rugit et gémit... Mais qui ne s'écrasa même pas, bien trop cuirassé. À la place, il sortit l'épée de son fourreau avec son autre main, et fit tourner sa bête pour hurler à l'attention de ceux qui se tenaient derrière lui.

- EN GARDE ! IL Y A DES BANNIS DANS LA FORÊT !
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Sig' le P'titBanni
Sig' le P'tit



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyDim 4 Sep 2016 - 21:10
Par les dieux, c'tait pour son bien ! ... Mais pourquoi qu'j'me sens comme un morpion sans son grand frère ? Pensa le nain tout en attachant le "cadeau" à son ceinturon. Convaincre qui de droit que garder le Grand Sig' pour balancer des rochers du haut des remparts plutôt que l'envoyer faire tout petit ses deux mètres de muscles et de chair dans les buissons n'avait eu rien de difficile. La difficulté avait été de s'éloigner de lui, avec la sensation tenace d'avoir oublié quelque chose, qu'il soit incomplet. Mais c'était pour le bien du grand simplet... Sans parler du risque qu'il les fasses repérer, la perspective de le retrouver le crâne fendu ne plaisait pas au nain. Comme au bon vieux temps... Pensée douce-amère, lui rappelant l'époque où il se faufilait dans une forêt de jambes afin d'en dérober les bourses - celles qui sont lourdes de métaux précieux -.

Laissant le "pont" avec ses embusqués, le nain s'était avancé de quelques mètres dans les fourrés, ne surestimant pas sa petitesse au point de ne pas chercher à se faire encore plus petit. Ses hardes et sa crasse l'aidait quelque peu à se fondre davantage dans la végétation dense et obscure. Puis, ayant à peine conscience de la présence de ses comparses, il attendit, sa fronde à portée, ses quelques petites lames accessibles mais ternies et plus ou moins emmitouflées afin de ne pas agrémenter le moindre de ses gestes d'une ode au trépas. La moiteur ne le changeait guère, l'inconfort non plus. Ce fut le bruit des chevaux puis, bientôt, les armures ruisselantes de lumière qui lui firent battre le coeur.

En réponse au frémissement qui lui remonta le dos... Enfoirés, vous v'nez nous cherchez jusqu'là... Un des hommes de têtes hurla. Profitant de la surprise, le nain jaillit de sa cachette, un couteau de lancé dans chaque main - fait avec c'qu'on a -, et s'élança entre les longues pattes des équidés. Nous v'là !
Sans un mot, il fit de son mieux afin de lacérer chair et tendons des deux bêtes sous le ventre desquelles il se glissa. Par les dieux, par - MAMAN ! - Les branches lui giflèrent la trogne quand il se glissa dans les fourrés de l'autre côté alors que les bêtes se cabraient en hennissant de douleur. Ranger couteaux, prendre la fronde... Ou les chausse-trapes ?! Se demanda-t-il non sans vérifier ses arrières. Il comptait prendre le large et se fondre dans la végétation, histoire de se faire oublier pour mieux se faufiler de nouveau, un peu plus tard.
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MalachiteMiséreux
Malachite



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyMar 6 Sep 2016 - 13:52
J'ai jamais été dans une bataille rangée comme ça, avec des mecs à cheval en face. J'ai plus l'habitude des affrontements de clodo. Il y a des nobles ! Comment un ex-gardien de chèvre peut se retrouver dans cette situation à la con ? Mais j'ai vraiment très envie de les tuer, alors ça met pas mal de peur de coté. Je les vois pas encore mais je les imagine. Ils doivent... euh... manger des trucs toute la journée. Des gâteaux ! Des putain de gâteaux. Au miel. Et se mettre du parfum. Moi j'en ai marre de bouffer des lapins tout filandreux et de puer la merde. Salauds. Je les visualise plus comme des espèces de monstre que des êtres humains. Au moins avec les bannis je sais où je vais, ils disposent des mêmes moyens que moi. Les mecs de la ville sont déjà mieux logés que nous sur absolument tous les plans, ils faut qu'ils viennent nous persécuter ici ! Avec leurs chevaux et leurs savons ! Fils de pute !

Je prends le paquet que me tend l'autre connard sans rien dire, le glisse dans les replis du tas de haillons qui me sert de fringues avant de partir chercher un bon spot dans la végétation. Quelque chose avec beaucoup d'arbres et de rochers, là où un gros mollasson de citadin aura du mal à transbahuter sa graisse pour venir me défoncer la soupière. Heureusement que je suis très en colère et rendu à moitié fou par la faim, les souvenirs et le reste, sinon j'aurais vraiment super peur. Je crispe mes doigts sur mon arbalète de vingtième main, je voudrais faire du mal à un type à cheval. N'importe lequel. Mais je bourrine pas comme un con. J'attends de voir si il y en a un qui s'éloigne du groupe, pour que je le surine dans le dos. Ou si il il y en a un qui a l'excellente idée de rester bien immobile à l'écart pour pisser - quoique ça serait vraiment con de faire ça. J'ai vraiment pas envie de mourir.

Je m'accroupis derrière un bosquet de ronce, observant de loin l'éclat métallique d'un connard en train de passer. Ils abordent le pont. Premier tir. Le gars tombe même pas, son armure brille au soleil quand il lève son arme pour exhorter ses troupes à nous tuer. Moi j'ai le cul sur les talons, accroupi dans la boue comme un petit Gollum qui aurait été très malade, et j'ai la détermination qui flanche un peu en voyant ça. Mais je lève mon arme, j'attends qu'ils s'égaillent tous comme des cons pour tirer.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyVen 9 Sep 2016 - 18:46
La mission venait à peine de débuter qu’elle me faisait déjà chier. Ce n’était pas le problème qu’on me remette en pleine face mon statut de femme non, le problème c’est que l’autre crétin demande l’opinion du groupe pour finalement nous demander sans aucune délicatesse de fermer nos boites à parole. Super. Je grogne. J’enrage. Je lance un regard glacial à Raoul qui refuse encore une fois de porter ses couilles plus haut que le ras du sol. Idiot. Comment est-il arrivé à être mon supérieur en s’aplatissant tout le temps comme ça ? Ce n’est pas vivable un caractère pareil. Enfin, je suppose que l’effet fut celui escompté plus que j’ai fermé ma gueule, je me suis assise dans un coin écoutant de loin tout ça. Il ne m’inspirait pas le type, il était aussi con que ma bite et comme tout le monde le sait, elle est inexistante, tout comme son cerveau.


- - - - - - - - - - - - -

Le chemin est long, trop long pour qu’il puisse réellement me plaire. Je me retrouve en binôme avec Raoul et franchement je n’ai pas envie de lui adresser un mot. D’ailleurs, il doit bien le ressentir, je ne fais même plus l’effort de faire semblant de rire à ses blagues à la con. On ferme la marche, du moins il y a encore les arbalétriers derrière nous, ainsi que trois pauvres types. Niveau équipement ce n’est pas folichon, une pauvre échelle, de quoi se défendre, une armure pas si lourde que ça. Bref, moi je la sens toujours pas cette mission, mais je ferme ma grande bouche. Alors j’avance, oui j’avance dans un silence morbide avec la désagréable impression qu’on va droit au cimetière, enfin au feu plutôt parce que de nos jours les corps on les brûle ou alors on décapite tout. Super. Je regarde un peu autour de moi, la forêt, l’abri a fangeux par excellence, ou alors à embuscade. Faites votre choix. Enfin, je marche, je marche, encore et encore dans le silence. Je garde la main sur mon épée, je reste sur mes gardes, je veux pouvoir anticiper le moindre mouvement. Je vais peut-être me répéter, mais moi cette histoire je la sens pas. J’active le pas, quand un hurlement retentis… Des bannis. Evidemment. Je dégaine, reste encore plus sur mes gardes, prêt à riposter si besoin.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptySam 10 Sep 2016 - 17:49
Ça c'est. Le chevalier banneret avait la colère du vicomte sur lui. Alexandre ne l'avait guère aimé au premier regard mais alors là ! Dans ses paroles, la goutte venait de déborder du vase. Il regarda alors ce dernier avec un air noir et dit lorsque de Vauchalps l'interrompit :

«Laissez, Simon. Nous verrons cela après cette triste besogne.»

Il laissa alors le chevalier faire son résumé. En clair, il se prenait pour le chef incontesté de cette expédition et le Vicomte ainsi que les autres seigneurs n'étaient que des sous fifres. A quoi bon, faire une réunion de stratégie pour ne pas être écouté ? Rah, ces jeunes ! Il dit alors quand il sut son poste :

«Eh bien allons nous massacrer pendant que messire de Dranville se la coule douce aux frais de la Princesse à l'arrière»

***

Alexandre avait revêtu sa plus belle armure ... Ce qui ne servait à rien pour une bataille, je vous le concède ... Alexandre devient complètement gâteux. Monter sur son fidèle destrier : Poils-Blancs... Il menait la troupe que le jeune impétueux de Dranville lui avait confié pour aller jusqu'en éclaireur à Tourbière. Raoul, le coutumier arriva auprès de Terresang et baragouina des choses presque incompréhensible. Sauf 'a question sur la confiance de Dranville. Le noble regards alors le milicien :

«Dranville n'a aucunement ma confiance, bien au contraire. Il est jeune, fougueux sans aucune expérience au combat et de commandement. Il se prend pour Rikni toute puissante et j'ai cela en horreur. Mais il a était mandaté mar notre cher Duc même si je pense qu'il n'a mas les épaules pour ce genre de d'expédition. Sitôt cette besogne finit, croyez moi soldat. Il paiera les pots cassés. »

Le Vicomte discuta vivement avec le milicien lorsque Podrick de Gangreville, chevalier de la Maison Terresang et cousin lointain du seigneur se prit un carreau d'arbalète et hurla l'alerte.

«Qu'est ce que je disais !» Il dégaina alors Rageterre laissant son crochet sur les rênes puis dit :

«Pieds à terre ! A couvert ! il

regarda alors la coutilier

«Ordonnez aux arbalétriers de se tenir en position et qu'ils enflamment leurs carreaux. Que les fantassins les protègent. Dites à un des cavaliers léger d'avertir le cortège arrière et aux autres de se préparer pour une attaque éclaire. Allez avec votre protégée.

Puis il regarda à travers les fourrages, toujours sur son fidèle cheval, il regarda Podrick qui gémissait mais semblait allez bien.

«Theandre. Amenez Podrick à l'arrière et ne faites rien sans que je l'ai décidé !

Les deux cavaliers partirent alors en arrière laissant alors le Vicomte sans protection mis à part son heaume et son armure ... Qui ne ferait pas grand chose face à un carreau. Il cria alors à travers les fourrages.

«Bannis. S'il vous plait. Nous sommes tous dans la même galère, les fangeux. Nous devons être fort face à cette menace, en combattant l'un contre l'autre nous ne faisons que nous diviser, divisions que nous ne pouvons accepter. Certes le Duc a eu tort de vous exiler des murs protecteurs de la Cité mais ... Si vous vous rendez ... Je plaiderais votre cause auprès de ce dernier pour que vous ayez en plus de la vie sauve, une terre d'asile ! S'il vous plait ... Nous pouvons nous entraider. Évitons les effusions de sang ... Il a était assez versé comme cela. Réfléchissez au nom des dieux !
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Scarocci CorberaChevalier itinérant
Scarocci Corbera



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyLun 12 Sep 2016 - 20:58
Deux hommes avaient été placés de manière totalement arbitraire sous le commandement de Scarocci, ce qui ne plaisait guère au chevalier errant. Il était un chevalier, un guerrier, un homme de combat, pas de commandement. Les deux mercenaires avaient acceptés ce statut avec une indifférence professionnelle. Après tout, mettre les "indépendants" ensemble n'était pas une mauvaise idée en soi. Scarocci leur avait assuré qu'il n'allait pas les chapeauter pendant l'expédition, mais prit plaisir à leur rappeler qu'il fallait rester solidaires et dévoués les uns envers les autres, face à une adversité maléfique. Un beau discours qu'ils ne comprirent qu'à moitié, mais devant lequel ils opinèrent doucement du chef, ne voulant pas vexer ce type étrange en armure, et surtout pas son cheval qui terrorisait littéralement ceux des autres nobles.

Lorsqu'un de ses homme lui parla de la prime, Scarocci éclata de rire et lui fit une tape dans le dos amicale qui manqua de briser les omoplates de l'homme.

" L'argent ne m'intéresse pas, seul l'honneur d'une belle victoire compte ! Ne vous inquiétez pas pour ça. Si jamais je tue Prosper, je vous laisse la prime avec plaisir ! "
avait-il répondu.

Scarocci n'avait pas été surpris par l'embuscade. Le danger était sa vie, l'affrontement, sa passion ! Au milieu des cris et des henissements, on put l'entendre distinctement s'exclamer " HA BAH ENFIN ! " d'un air enjoué. Il gardait la tête froide, sachant quel était son rôle.

Scarocci n'est pas un homme intelligent, souvent dans son monde, brusque socialement, contrôlant peu sa force et ne faisant pas attention aux conséquences de ses actes et ses paroles. Mais si l'on ne pouvait pas le considérer comme un tacticien hors-pair, il y avait un domaine dans lequel il brillait : la guerre. Le chemin était étroit, la foret, dense, mais leurs ennemis n'étaient pas si nombreux, moins expérimentés et moins bien équipés.

Lorsqu'il vit le chevalier hurler alors que le carreau était profondément enfoncé dans son épaule, Scarocci fit bondir Bidigon en avant, hurlant avec une voix puissante qui n'avait plus rien de chaleureux.

" ECARTEZ VOUS ! "

Comme tous les chevaliers, il craignait les arbalètes, ces armes mortelles qui, même utilisées par un paysan, pouvaient abbatre un chevalier à plusieurs dizaines de mètres. Mais voilà, les arbalètes avaient un long temps de rechargement.Le chemin étroit et la densité des arbres indiquait clairement que le ou les tireurs n'avait pas de bonnes lignes de tir, et devait donc se trouver à proximité. Il y vit une opportunité et fonca en avant, désireux de briser la ligne de front et de s'occuper des tireurs embusqués. Il était en armure complète et à cheval. Il devait profiter de sa mobilité et du couvert des arbres et des branches, et non pas être immobilisé dans une mêlée générale.

Bidigon se mit à pousser un hénissement plus proche du hurlement sauvage qu'autre chose, et s'élanca. Rapidement, la machine de guerre se mit en branle. Le sol tremblait, et les coups de sabots massacraient le chemin alors que plus d'une tonne de muscles et d'agressivité était lancé.

Plusieurs hommes avec des armes d'hast servaient de fer de lance à l'embuscade. Un d'entre eux se trouvait sur le chemin de Scarocci. Il leva son arme, sûr de son coup, avant que son visage ne se décompose devant la vision d'apocalypse se tenant devant lui. Ce cheval énorme, plus épais qu'un taureau et dont il n'arrivait même pas au garrot, sans rênes, aux yeux exorbités et injectés de sang, bavant partout, et sur lui, une silhouette humaine tellement armurée qu'elle ne semblait plus humaine. Bidigon le percuta de plein fouet. Un bruit sourd se fit entendre et l'homme fut projeté sur le côté avec force, s'écrasant contre un tronc. Il n'avait même pas ralenti Bidigon, comme un petit oiseau s'écrasant sur une vitre. Assomé ? Mort ? Blessé ? En pleine forme ? Son destin n'intéressait pas le chevalier.

Ainsi libéré du combat, riant et l'épée dégainée, Scarocci fonça en direction d'où était parti le premier carreau d'arbalète, bien décidé à neutraliser le fils de péripatéticienne utilisant cette arme de lâche.

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La Poisse
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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptySam 17 Sep 2016 - 16:31
Le but d'une embuscade, c'est toujours de semer le chaos. En tout cas, si tel avait été effectivement l'objectif des bannis, c'était bel et bien réussi. Personne ne sut trop réagir à l'attaque. Tout le monde avait sauté dans tous les sens, on avait entendu des cris, des ordres braillés de toute part, et les obéissances ont été très différentes...

Scarocci sauta en avant. L'un des chevaliers, croyant à une grande charge glorieuse, se mit à taper des éperons et à foncer en avant avec lui, comme un autre des cavaliers qui avait sorti le sabre au clair. Ils fonçaient en hurlant du fond de leurs gorges rauques un « MONTJOIE ! » terrifiant, qui fit écho entre les arbres.

Cette charge en avant permit à Alexandre de gagner assez de temps pour réorganiser ses troupes. Il eut l'intelligence stratégique d'envoyer un des chasseurs de prime à l'arrière. Tancrède ronchonna, mais fut tout de même très heureux de fuir un combat perdu d'avance avec la bénédiction du chef. Il s'en alla à grand cris, voûté sur la croupe de son cheval, au galop, pour aller demander des renforts derrière.
Puis les arbalétriers déployèrent de grands pavois, des boucliers rectangulaires, derrière lesquels ils se cachaient. Mais impossible pour eux de perdre leur temps à enflammer leurs carreaux. Ils n'avaient ni la logistique, ni l'envie. Non. Ils se contentaient de regarder dans tous les sens, difficilement, un coin, une ouverte de par laquelle ils pouvaient tirer sur un quelconque ennemi.
Mais rien. Strictement rien.

Trois cavaliers avaient foncé dans la forêt. L'un des chevaux tremblait de partout, pris de spasmes, hennissant. Un couteau avait été planté dans son ventre. Comment ?! L'un des bannis, d'une très petite taille, avait réussi à aller sous la croupe de la bête. Quel chien ! Le chevalier roula alors que son cheval tombait, et mis énormément de temps à se relever et à sortir le fourreau de son épée.

- TOI ! LE NAIN ! VIENT TÂTER DE L'ACIER !

Il laissa son cheval là, en train de souffrir, pour pourchasser Sisgimond, l'épée levée. Il fonça en courant, en rugissant comme un lion, prenant une seule foulée lorsque l'homme de petite taille devait en faire trois.

Scarocci et le second des chevaliers se retrouvaient en plein milieu de la forêt. Ils voguaient entre les gros troncs d'arbres et les feuillages. Ils devaient être sacrément fous pour faire une telle chose. Une charge aussi effrénée. Surtout que derrière eux, Alexandre ordonnait à ses miliciens de ne pas attaquer, mais plutôt de garder leurs positions. Ce fut trop facile.

Des flèches et des carreaux volaient de partout, déchiquetaient les feuilles. Scarocci et le chevalier qui le suivait étaient cuirassés, les projectiles rebondissaient ou s'éclataient sur leurs jolies armures scintillantes. Leurs chevaux, en revanche, n'avaient pas la chance d'être aussi bien armés.

La bête sur laquelle le chevalier se tenait s'écrasa sur le côté en hurlant. Et le chevalier se retrouva ainsi avec une jambe coincée sous le flanc. Il hurla et se débattu, tandis qu'on entendait dans les feuillages des bandits en train de bouger.

Scarocci pouvait encore fuir, revenir vers la route... Ou bien peut-être tenter de venir en aide au chevalier qui se trouvait à cinquante mètres de lui, au milieu de ronces.

Mais pendant que les bannis étaient bien occupés par cette charge surréaliste, une deuxième chose tout autant incroyable se produisit. Debout sur son cheval, Alexandre s'éloignait de la route pour s'approcher de deux arbres, et se mettre à parler aux bannis. Il hurlait, et heureusement, sa voix portait haut.
Quelques bannis hésitaient. Combien d'entre eux surveillaient encore la route ? Impossible à dire. En tout cas, la réponse ne se fit pas attendre.

Un carreau d'arbalète vola dans l'air. Il passa au loin, très loin, on ne sait d'où, pour traverser l'espace entre deux branches avant de se loger juste dans le crâne du cheval sur lequel Alexandre était assis. La bête s'écrasa par terre comme un amas de viande, rendant l'âme presque immédiatement. Quel gâchis.

Le snaïpeur sourit en se relevant et en donnant une tape dans l'épaule d'un de ses comparses tout proche.

- Je me casse. Je rentre à Tourbière.
Si t'es intelligent, tu feras la même chose.





Bon, je vais être honnête avec vous, il y a trop de combattants pour que je fasse plein de jets de dès successifs pour plein de trucs, surtout que ça casse un peu la narration. J'ai donc préféré faire plusieurs jets de dès plus décisifs pour régler les questions des divers affrontements qui se sont déroulés le long de mon message. Maintenant je vais vous faire un petit bilan de la situation é_è

Premier jet de dès : Sisgimond et les chevaux
HAB : 10
Jet : 9
Résultat : Sisgimond arrive à trancher l'un des chevaux avant de fuir. Le chevalier qui était monté dessus descend donc de sa bête et parvient à le poursuivre (Le carreau de l'arbalète n'a pas réussi à endommager son armure, ni à lui faire le moindre dégât)

Deuxième jet : La brute se fait piétinée par le cheval de Scarocci
FOR : 12
Jet : 1
Résultat : Réussite critique. La brute est miraculée, aucune des pattes du monstre d'une demi-tonne a réussi à le toucher. Il se relève et fuit dans la forêt rejoindre Malachite.

Troisième jet : Scarocci et l'environnement
HAB : 9
Jet : 7
Résultat : Scarocci arrive à éviter les arbres et les ronces.

Troisième jet bis : Le second chevalier et l'environnement
HAB : 13
Jet : 15
Résultat : Le chevalier tombe de son cheval et se trouve perdu au milieu de la forêt, avec un nombre indéterminé de bannis qui cherchent à l'achever tant qu'il est à terre.

Troisième jet : Le snaïpeur tente d'abattre Alexandre
TIR : 18
Jet : 9
Résultat : Le snaïpeur tire un carreau d'arbalète dans le front du cheval d'Alexandre, qui s'écroule, tué net sous le coup


Comme vous avez tous posté des textes qui parfois se contredisaient (Sig qui tue un cheval alors qu'Alexandre fait se replier ses deux chevaliers), j'ai dû trancher, et écrire des trucs qui peuvent ne pas vous plaire, et en laissant les dès décider.

Donc, voilà maintenant, écrit beaucoup plus clairement, la situation :

Alexandre de Terresang est seul, à terre, sonné, proche de la forêt. Derrière lui, Sydonnie, 3 fantassins, 1 cavalier léger et 3 arbalétriers cachés derrière des pavois (Qui les rendent invincibles face aux arcs tirés dans leur direction) sont en train d'attendre des ordres, hésitants et démoralisés.
Malachite, accompagné de 2 tirailleurs et de 2 brutes, observe lla situation.

Dans la forêt, Scarocci se retrouve totalement seul. Il est plus éloigné. Un collègue chevalier est à terre et incapable de se battre. Un nombre indéterminé de criminels peuvent s'attaquer à lui.

Sisgimond se retrouve également perdu dans la forêt, mais plus proche de Malachite et de son groupe. Il est poursuivi par un chevalier bien armé et déterminé à l'abattre.

Au niveau des pertes : Aucun mort pour l'instant, mais plusieurs des « Marbrumiens » ont perdu leurs montures et sont dans une position délicate. De plus, le snaïpeur, avec ses stats pétées, a choisi de quitter le champ de bataille, tandis qu'un des cavaliers est parti à l'arrière prévenir des renforts.
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Alexandre de TerresangVicomte
Alexandre de Terresang



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyDim 18 Sep 2016 - 13:02
«'chier !» Alexandre regarda un cavalier (Corbera !) charger comme un damné les bannis et évidemment les autres l'avaient suivi. Bon sang de bon soir ! Maintenant que la solution diplomatique était à rayer de liste , il fallait utiliser la manière forte et ... Alexandre avait tout fait pour ne pas en arriver là. Il n'aimait guère cela mais il fallait intervenir.

Il tourna la tête vers ses troupes et d'un coup son cheval s'affaissa sur le côté. Le noble eut juste le temps de sauter pour ne pas être écrasé sous sa monture et se prit le tronc d'un arbre en pleine face quand il se remit sur ses pied .
L'un des fantassins accourut pour aider son supérieur qui releva un Alexandre au bord de la crise de nerf avec un nez qui pissait le sang.

«Bon dieu, Corbera !» Hurla t-il. Il se décrocha de l'étreinte du soldat et reprit son épée sur le sol qui était tombée quand ce dernier essaya de sauver ses jambes.
Il leva cette dernière vers le front et se tourna vers ses troupes :

«Pour le Duc ! Pour nos familles ! Pour Marbrume ! Sus aux bannis, pas de quartier, massacrez les ! Dispersez vous par deux, trouvez moi les bannis et tuez les ! Utilisez la végétation pour rester couvert.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: La Horde Sauvage   La Horde Sauvage EmptyDim 18 Sep 2016 - 20:13
Le problème avec le travail d’équipe, c’est qu’une fois sur deux c’est un véritable fiasco et là… Bah là… On était en plein dedans. Chaque personne part d’un côté, puis de l’autre, les flèches fussent et personne ne bouge, ou alors si, il bouge pour partir tout seul en avant à cheval… Ou alors pour parlementer. Parlementer, la bonne blague… Moi, dans tout ça, je me suis contentée de me protéger et de protéger Raoul qui est devenu blanc comme un linge. Pauvre coutilier, je ne sais pas trop comment il est parvenu à ce titre, il me semble complétement dépassé. Enfin, quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas rester là, ni lui d’ailleurs… J’ai attrapé son bras, emprunter un bouclier à un homme derrière moi et avancé pour nous mettre à l’abri dans la forêt. J’ai avisé Raoul un long moment, attendant un ordre, une façon de faire… Mais rien, il me regarde avec de gros yeux globuleux, les mains tremblantes, j’ai pris le temps de le secouer et d’écouter autour de nous.

- « Bon ça suffit, il faut bouger, soit tu rentres, soit tu me suis… Moi j’vais explorer la forêt à la recherche des bannis… On ne va pas se courber devant des idiots quand même ?! »

Raoul ne répond pas, non, il semble complètement submergé par la situation. J’ai lâché un long soupir, écoutant les ordres lointain de celui qui se voulait « chef de bataille ». Je fais le point, une petite voix me murmure de partir, mais je suis bien trop fière pour ça. Hors de questions de prendre la poudre d’escampette pour un groupe de bannis. Il faut juste faire tomber les poussins du nid et hop, le tour sera joué, j’en suis certaine.

- « Raoul bordel, porte tes couilles. On y va. »

Il opine vivement et je m’engage dans la ténébreuse, le coutilier dans mon ombre. Je ne m’éloigne pas trop de la route, certaine que pour pouvoir nous tendre une embuscade, ils ne doivent pas être bien loin, mais aussi pour pouvoir porter assistance à un compère si besoin. Mon arme est dégainée, mon bouclier emprunté prêt à me protéger, prête en cas de rencontre à tuer. Intérieurement je bouillonne, à la fois de colère mais aussi d’excitation, j’ai hâte que tout ça se termine, d’une façon ou d’une autre.
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