La Horde Sauvage

Un autre "pataclop" s'était fait entendre derrière Scarocci, et il pu voir qu'un autre cavalier l'avait suivi. Ah ! Un autre intelligent. Avec leurs chevaux, coincés au milieu de la troupe, ils ne pouvaient rien faire. Le risque n'était pas éloigné, bien au contraire, mais ils pouvaient maintenant tenter quelque chose. Bidigon zigzaguait entre les arbres, peu gêné par le terrain forestier. Les quelques branches basses qui aurait pu être un danger pour un autre duo s'écrasaient sans effet sur le destrier ou son cavalier, alors que les sabots épais de Bidigon pulvérisaient le sol, laissant derrière lui une terre retournée et dévastée, comme si une horde de barbares étaient passés par là.

De plus, leur charge avait legèrement désorganisée l'ennemi. Les autres n'avaient plus qu'a charger derrière et engager les bandits, qui ne pourraient tenir un combat de front. Autant dire que la frustration du chevalier fut grande lorsque les autres soldats avaient manifestement décidés de garder position.

* Quelle bande de lâches ! Ils espèrent quoi, à rester plantés comme des lapins au milieu d'un chemin ? C'est nous les assaillants ! *

Voilà ce qui se passe quand ceux chargés du commandement ont encore moins de couilles qu'un Eunuque. Résultat, les bandits n'avaient qu'à se focaliser sur les deux cavaliers, vu que le reste de la troupe, restée plantée sous les ordres d'un commandant incompétent, ne représentait aucun danger.

Comme il s'y était attendu, une demi-douzaine de flèches furent tirées vers lui et son temporaire compagnon d'infortune. Quelques unes s'écrasèrent sur l'armure de Scarocci, sans effet. Seuls des arcs longs à courte portée et des arbalètes représentaient un quelconque danger pour lui. Une flèche perça le carpaçon de cuir de Bidigon, qui hennit de gêne, mais ne sembla pas être plus troublé. L'énorme cheval faisait la guerre depuis 15 ans, et était aux destriers ce que Scarocci était aux hommes. Résistant, et absolument pas effrayé par la douleur et la guerre.

Malheureusement, l'autre chevalier n'avait pas une aussi bonne monture, et poussa un hurlement de rage et de douleur lorsque son cheval lui écrasa la jambe après avoir été perçé d'une flèche. Scarocci fit immédiatement demi-tour pour le rejoindre, se penchant légèrement sur le côté pour casser en deux le bois de la flèche qui s'était enfoncée dans le caparaçon de Bidigon.

" Mon ami ! "

Le cheval de l'homme s'agitait dans tous les sens, paniqué, avant de se remettre debout et de s'enfuir. Le cavalier avait la jambe apparemment, sans angle bizarre ni os écrasé, mais mieux valait ne pas prendre de risque.

" Ne bougez pas. " dit Scarocci, avant de descendre de cheval. L'homme geignait et grimaçait, étouffant des injures, se traînant pour s'appuyer contre un arbre. Au loin, toujours aucun bruit d'affrontement. Et près d'eux, le bruit caractéristiques des pas dans la terre, ceux des hommes qui venaient les tuer. Scarocci hurla, sa voix claire et amicale devenant grave, puissante et agressive, faisant s'envoler les oiseaux et se faisant entendre à une bonne centaine de pas.

" BON, VOUS COMPTEZ RESTER PLANTES COMME CA PENDANT LONGTEMPS OU VOUS ALLEZ VOUS BOUGEZ LE CUL ???!!! "

Il avait révéla sa position, mais il s'en fichait. Bidigon renaclaît, sentant la présence des bandits, et s'agitait, semblant plus excité que paniqué. Scarocci le fit venir et tira de leur fourreaux ses deux épées.

" N'ayez crainte, je ne vous abandonnerais pas. " dit-il au blessé. Plutôt mourir que se battre comme un lâche ! Il était chevalier ! Et il resterait droit sans ses bottes jusqu'au bout !

***

Gaspard sorti calmement des fourrés, tenant une arme d'hast entre ses mains. Il faisait face au chevalier encore debout, celui qui venait de gueuler comme un possédé. Son coeur battait à tout rompre. Il avait peur, un peu. Il avait toujours été vu comme un gars fort, lorsqu'il était dans la milice, et il savait se battre. Mais en face, c'était un putain de noble, bien nourri et équipé. Mais il avait ses potes avec lui, encore cachés, enfin à demi, car l'armure vivante en face se doutait bien qu'ils tournaient autour.

Il avanca, soufflant longuement, pour calmer son corps, les jointures de ses mains blanches tellement il serrait fort son arme.

" Hey le nobliau ! Si tu nous file tes armes et ton cheval, on veut bien te laisser 100 mètres d'avance " dit-il à Scarocci. Le chevalier tourna lentement la tête avant de le regarder, comme une statue venant de prendre vie. Le cheval s'était arrêté et le fixait aussi.

Aucune réponse. Il avança, avant de s'immobiliser lorsque le chevalier prit la parole.

" Avez vous déjà été mordu par des fangeux ? " demanda t-il, détendu comme s'il parlait du beau temps. Gaspard s'immobilisa.

" Qu'est ce que ça peut te foutre ? "

Scarocci se mit alors à frotter avec lenteur ses épées l'une contre l'autre, comme un boucher prêt à découper une pièce de viande.

" J'ai besoin de savoir s'il faudra que je brûle vos cadavres, où si je pourrais les laisser à mon cheval. "

Un frisson d'horreur, une horreur instinctive, purement animale secoua le corps de Gaspard, alors qu'il sentit le cheval poser les yeux sur lui, et frotter le sol de son sabot, la bave aux lèvres.

C'est le bruit des chevaux le plus effrayant des sons de bataille. Je suis là, avec mon arbalète, mais j'arrive pas à me résoudre à approcher assez pour en bousiller un. Je vois que des éclats métalliques à travers la végétation. De temps en temps - quand je suis pas occupé à recharger - je tire un carreau mais je n'entends pas de cri de douleur après. Je tiens beaucoup à ma vie. J'pense qu'une rencontre avec des dizaines de kilos de métal propulsé par des muscles plus épais que moi ne lui ferait pas du bien. J'ai déjà vu des chevaux de guerre pendant mon très bref service dans l'armée de mon pays. Ca fait combien un bestiaux comme ça ? Six cents kilos ? Plus ?

Donc voilà on le sait, je suis lâche, alors je suis resté avec les copains là où ça faisait pas trop peur. Puis il y a eu beaucoup de bruits, dont celui très marquant d'un humain en train d'avoir mal. Ca aussi ça fait pas du bien aux vessies un peu fragiles. Putain ils sont de la ville, ils doivent avoir une putain d'armée avec eux, et moi j'suis là comme un con à ressembler à un gamin qui s'est déguisé en soldat pour la Fête de la Chèvre. Je chuchote aux autres types autour :

- Euh... j'vais balancer ça par là où y a l'air d'y avoir le plus de mecs, vers le chemin là, dans le doute. Faites gaffes à pas marcher dessus.

Je désigne le sac à mes pieds d'un mouvement de tête. Je balance des chausse trappe là où j'estime qu'un imbécile de citadin irait mettre son gros pied sans regarder. Et là sur ma gauche en me relevant je vois entre les arbres un type à terre en train de douiller, rejoint par quelqu'un d'autre - que je vois pas du tout. La végétation est bien dense, mais ces cons bougent plus.

- J'vais grimper dans l'arbre là, si j'y vois mieux.

D'en bas ça a l'air d'un chouette poste en hauteur, mais c'est toujours le truc casse gueule à estimer depuis le sol. En plus ça m'éloigne un peu de tout le monde, genre vers derrière là où y a personne. Ca fait très loin dix mètres quand y a des gens avec des épées.

Résumé des épisodes précédents :
Scarocci Corbera, le brave chevalier, s'est retrouvé à s'enfoncer dans la forêt à la poursuite de bannis qui ont tiraillé l'avant-garde des soldats de Marbrume. Pendant ce temps, Alexandre de Terresang, piètre diplomate, a décidé d'envoyer ses soldats dans une charge à travers la forêt, accompagné pour cela de la jeune Sydonnie d'Algrange. Avec tout ceci qui se passe, Malachite monte à un arbre, et Sisgimond le nain est en train de fuir car un chevalier est bien décidé à le fourvoyer.
Est-ce que les bannis vont réussir à s'en sortir ? Est-ce que les renforts appelés par le vicomte vont parvenir à temps ? Est-ce que l'on verra au moins les murailles de Tourbière ?


Sur la route

Alexandre était en vie. Il se sortait du cadavre de son cheval pour se tourner vers les « braves » soldats qui l'accompagnait, les exhortant à le suivre à travers la forêt pour aller anéantir ces chiens de bannis qui avaient osé l'offenser.

Citation :

Charisme d'Alexandre : 11
Bonus : Alexandre est le chef du convoi et un commandant respecté, +3
Jet : 17. Échec.

Et quel ne fut pas sa surprise lorsque le vicomte, se mettant à couvert derrière un arbre pour échapper aux flèches et aux carreaux qui volaient dans sa direction, vit que ses hommes...
Ne bougèrent pas.

Cachés derrière d'épais pavois, les arbalétriers tentaient de répliquer. On entendait les petits « clics-clics » de leurs armes qui tiraient, on les voyait se baisser pour recharger et continuer l'échange de tir... Mais Alexandre n'était pas idiot. Il se rendait bien compte de ce qui se passait : Ils restaient bien à couvert derrière leur minuscule muraille de bois, faisant le minimum syndical pour pas être vus comme des déserteurs, mais peu désireux de suivre le vicomte à travers une charge dans la forêt.

En tout cas, le chevalier qui les accompagnait avait vu ça, et était devenu rouge derrière son heaume. Il se mit à attraper un milicien par le collet, avant de pointer du doigt la position des bannis, à 150 mètres, où Malachite était en train de s'amuser à escalader un arbre comme un petit singe.

- TOI ! Qu'est-ce que tu fais ?! Va ! Attaque !
- Tu rigoles ?! J'ai pas envie d'me faire buter ! J'reste ici et j'attends les renforts !
- Le vicomte t'as donné un ordre ! Obéis ou subis-en les conséquences !
- Ou sinon quoi, vous allez me bannir ? Bonne idée, comme ça je vais rejoindre les gars en face ! Moi je reste ici j'vous couvre avec l'arbalète, si vous voulez vous battre pour « le duc et nos familles », allez-y vous-même !

Le chevalier exulta de rage. Il poussa le milicien dans la boue, avant de sortir son épée et de foncer rejoindre son maître pour le protéger.
Il n'était pas seul. Sydonnie, plus dégourdie, ou peut-être juste plus idiote que les autres, se décida d'aller en avant dans la forêt, vite accompagnée du coutillier Raoul qui pestait et murmurait tout le long, et qui n'était pas plus capable de rallier les hommes que le vicomte.

C'est ainsi que les 4 hommes commencèrent à s'enfoncer dans le petit bois, où on voyait de nombreux arbustes, troncs d'arbres et autres couvertures de fortunes. Couvertures bien pratiques ; En face, un nombre indéterminé de bannis était en train de faire feu. Des flèches et des carreaux volaient, allaient s'empaler dans le sol ou dans le bois, projetant de la sève et des écorces à chaque fois.
Alexandre tenta aussi vite que possible de faire bouillir son cerveau pour trouver une solution.

Citation :

Compétence activée : Connaissance tactique.
Intelligence Alexandre : 9
Jet : 6
Réussite.
Alexandre comprend bien vite que les bannis n'occuperaient pas une position aussi dense s'ils n'avaient pas de moyen pour se défendre... Il devine donc qu'il doit y avoir des pièges ou des chausses-trappes devant les bannis. Il serait donc plus prudent d'attendre les renforts, ou alors de contourner les bannis, plutôt que de les charger de front.

Pendant ce temps, Malachite a escaladé à son arbre. Il peut donc clairement voir Alexandre, son chevalier, et deux miliciens cachés derrière un arbre, et peut-être tenter de les abattre...
Ce qui est bête, c'est que du coup, perché de là-haut, il est aussi une cible privilégiée pour les arbalétriers cachés sur la route, un peu plus loin, qui pourraient le truffer de carreaux et le transformer en hérisson vivant s'il se faisait repérer à un seul instant. Un risque à courir...
Mais à sa gauche, un peu plus loin, Malachite peut également observer une toute autre scène.


Dans la forêt

Scarocci retourna en arrière pour aller voir le chevalier tombé à terre. Il aurait pu tout aussi bien l'abandonner et fuir le champ de bataille, mais il semblerait qu'il y ait une certaine fibre chevaleresque en lui...

Citation :

Endurance du chevalier : 12
Jet : 10
Échec.
Le chevalier qui se retrouve sauvé par Scarocci est blessé. Sa jambe lui fait atrocement mal et il ne peut plus mettre du poids dessus. Il peut néanmoins encore rampé et se déplacé s'il est soutenu par un camarade.

C'est ainsi que Scarocci attrapa son compagnon cuirassé, lorsque surgirent des buissons trois bannis. Deux étaient équipés d'arbalètes, le dernier d'une superbe hallebarde qui ne pouvait pas lui appartenir. Probablement à un milicien malchanceux qui était tombé entre ses griffes...
Scarocci tenta de se montrer menaçant. Chose qui ne prit pas avec les bannis. Gaspard leva son bras et désigna les deux chevaliers qui se soutenaient mutuellement.

- Tirez.

Citation :

Deux bannis tirent immédiatement à l'arbalète. L'un vise Scarocci, l'autre vise le chevalier blessé.

Ennemi A (Carrière : Bandit des routes) :
Compétence tir : 14
Jet : 2
Réussite.
Dégâts : 34 + (dès : 8) - (END : 8) - (Armure : 15)
Localisation des dégâts : Bras droit.
Résultat : Scarocci est perforé dans le bras droit. Il gagne un malus d'habilité (-1) pour le reste de la quête.
Il perd 19 Pvs. Il lui en reste 56 pour le reste de la quête.

Ennemi B (Carrière : Traqueur)
Compétence tir : 14
Jet : 1
Réussite critique.
Localisation des dégâts : 18, dos
Dégâts : 34 + 34 (Effet critique) + (dès : 1) - (END : 12) - (Armure : 15)
Résultat : Le chevalier perd 42 Pvs. Il lui en reste 58 pour le reste de la quête.
Le chevalier tombe à terre en râlant. Il sera capable de se lever et d'aider Scarocci à se battre, mais avec un grave malus d'habilité

- Bordel ils tiennent encore debout !

Gaspard devint réellement inquiet. C'est vrai que les deux chevaliers étaient cuirassés de partout, et qu'on ne pouvait pas les tuer n'importe comment.
Il fit alors un nouveau signe de main, avant de se lancer en avant. Les deux arbalétriers posèrent leur arme à terre et commencèrent à recharger, tandis que Gaspard bondit en avant, l'hallebarde pointée vers Scarocci.
Son cheval toujours présent, rien n'empêchait à sire Corberra de s'enfuir et de rejoindre le convoi en toute sûreté... Mais il devrait alors laisser l'autre chevalier comme prisonnier.

Non mais c'est quoi ça ? Alexandre avait les yeux écarquillés ... Il n'y croyait pas, les miliciens refusaient de se battre ... Bon dieu. Le Vicomte n'avait jamais vu ça, et cela n'allait pas se passer ainsi. Il leva alors son crochet en l'air puis dit :

«Bande de pleutres ! Je vous ferais tous écarteler ! Allez au combat immédiatement ou je crame vos familles !»

Il n'attendit pas la réponse des miliciens qu'il partit au côté de Sydonnie et de son supérieur puis de Harald, son fidèle chevalier. En s'enfonçant un peu dans la forêt, il pensa aux bannis .. Quel était leur nombre ? Et surtout ... Il y avait t-il des pièges ? Et si tel était le cas, devait-il amener ses troupes à la mort ?

Il se tourna alors vers les arbres, de droit à gauche, de gauche à droite ... Puis il se tourna vers ses hommes.

«Reculez. Reculez ! On ne sait pas ce qui nous attend, si il y a des pièges nous courrons à la catastrophe. Milicienne d'Algrange, veuillez attendre les renforts et les amener à nous quand ils arriveront. Harald, venez avec moi. Raoul allez avec votre protégée.

Puis il partit, son arme au poing avec le chevalier en rasant les arbres inspectant le sol à la recherche du moindre piège pendant que son homme, inspectait les arbres.

Le mec là... celui qui a pas de cheveux... je le connais ! Mes souvenirs se résument principalement à moi en train de fuir pendant qu'il me balançait une hache depuis son cheval. Une histoire de fou. Enfin c'est là que j'en ai conclu qu'il fallait être discret, niveau métèquerie. Très discret. Il avait pas apprécié que je fasse un rituel religieux de chez moi. De toute façon j'ai plus la tête à ça.

Enfin c'est l'occasion de régler les comptes. Je tire un carreau en espérant lui toucher le coeur. Si il en a un. Jamais tiré dans un mec emballé dans du métal.

Ensuite je décide de prendre le large. Vite m'enfuir de là. Je reste pas pour observer la suite. C'est que depuis là haut, j'ai eu un aperçu des ennemis. Y avait des arbalètes, du métal qui brille parce qu'il a pas rouillé sur un cadavre. Le type chauve avait pas l'air content. Je me sentirais mieux à Tourbière.

Parfois, la peur donne des ailes. Certains se pissent dessus et s'enfuient en courant, terrorisés et en larmes. D'autres, au contraire, devenaient plus lucides et motivés, leur corps et leur esprit s'impliquant entièrement dans la survie. Gaspard était de ceux là. En voyant l'assurance du chevalier, il compris qu'il était risqué de s'y frotter. Aussi ordonna t-il à ses compagnons embusqués de lui tirer dessus.

Deux carreaux partirent en un éclair, et Scarocci eu à peine le temps de réagir que la pointe de la flèche s’enfonça dans son bras, une vive douleur parcourant son corps. Il ferma les yeux et grimaca, restant silencieux, tandis que son compagnon hurlait de douleur. Scarocci, bourré d'adrénaline, se mit à rire.

" HAHAHAHA ! BIEN ESSAYE, LACHE, MAIS CE N'EST QU'UNE ÉGRATIGNURE ! "

Heureusement qu'il portait un casque, car sinon, son nez aurait poussé d'au moins 20 cm. Il douillait à mort. Le porteur de hallebarde foncait vers lui. C'était l'occasion ! Scarocci se savait plus en sécurité au corps à corps, plus ou moins protégé des tirs. Aussi répondit-il au défi de Gaspard, hurlant à son cheval et au chevalier de se mettre à l'abri. Bidigon poussa un hennissement sauvage et disparut dans les fourrés, se dirigeant vers le lieu de l'embuscade.

Scarocci plia ses deux bras. La douleur s'était atténuée dans le bras gauche perforé par la flèche. Bien. Il ne piuvait pas perdre ! Il était Scarocci Corbera, le plus grand chevalier du monde ! Il allait vaincre ces bannis, se faire ovationner et rentrer voir Sélène pour le dîner ! Voilà ce qui allait se passer ! Avec l'assurance du téméraire, il se jeta sur Gaspard, tenant Gae Bolg de la main droite et son autre épée de la gauche. Le goût du sang avait effacé toute peur de la mort.


( Scarocci attaque avec ses deux armes et violence forcenée sur Gaspard, se tenant le plus près de son adversaire possible pour ne pas se faire flinguer comme un idiot)

Malachite, tout en haut de son arbre, eut une vue parfaite sur Alexandre de Terresang, et profita de l'opportunité pour tirer un carreau vers le cœur du vicomte. Un choix étrange, étant donné qu'il ne portait pas de casque et qu'il aurait été mille fois plus intelligents de tirer sur son crâne nu et chauve...

Citation :

Tentative de tir sur Malachite.
Compétence TIR : 13
Bonus : Adresse au tir (+1)
Malus : -2 car Malachite tente un tir précis (Tronc)
Ouais faites attention quand vous décrivez ce que votre personnage attaque, moi je sais jamais si je dois interpréter littéralement ou comme une figure de style ! è_é

Jet : 14

Échec. Le carreau passe au-dessus du crâne d'Alexandre.

Sitôt Malachite eut tiré, sa position fut découverte. Perché à son arbre, tout le monde avait aperçu le morceau d'acier voler d'entre les branches.
Les miliciens sur la route, s'ils étaient coupables d'être lâches, n'étaient pas idiots.

- FEU SUR LUI ! LE BANNI DANS L'ARBRE !

Citation :

Malachite saute de l'arbre alors que 3 miliciens tentent de le cribler de carreaux.
Capacité des 3 miliciens : 12
Malus : -6 (-2 distance + -4 pour une cible en mouvement très rapide)

Jet : 11 (Échec)
Jet : 15 (Échec)
Jet : 3 (Réussite)

Dernier carreau :
Jet de localisation : 3 (Bras droit)
Dégâts : 34 + (Dès = 5) - 8 - 1 (Veste de cuir (5 point) - Arbalète perforante (-4)) - (Capacité Coriace : Dès : 3)
Total : -27 PV
Il reste à Malachite 43 PV.
Malachite souffre d'une blessure au bras droit. Il souffre d'une pénalité de -1 en ATT.

Le jeune garçon fonça vers ses hommes, qui continuaient de tirer dans la direction d'Alexandre et Sydonnie, ne voulant pas leur laisser la moindre marche de manœuvre. L'embuscade s'était transformée en une sorte d'échange de projectiles extrêmement confus. Et inutile... Les bannis étaient cachés derrière un arbre, les miliciens derrière des pavois. Toutes les flèches ne faisaient que voler, siffler, et se planter dans les écorces d'arbres ou sur le sol.

Le chevalier aux côtés d'Alexandre parut subitement extrêmement inquiet.

- Sire, je ne comprend pas ! Les renforts ne sont toujours pas là !
Qu'est-ce qu'on fait ?! On peut pas attaquer de front ! On se replie ?

Mais le plus drôle dans l'histoire, c'est que les bannis en face ne comprenaient pas plus au bordel qui était en train de se passer.
Avec son carreau planté dans le bras, Malachite fut aidé par ses collègues, qui semblaient tous paniqués en même temps qu'ils tiraient leurs munitions.

- Où est le snaïpeur ?! Il était censé nous diriger !
- Il est reparti à Tourbière !
- Que... Quoi ?! Mais pourquoi ?!
- Il a pas dit autre chose !
- Fait chier !

De la sueur perlait le long du front de celui qui venait de sortir un petit juron.

- Alors on est censés faire quoi ?! Les prendre à revers ? Les mecs c'est des putains de chevaliers !
On se replie ?!

---

Scarocci et Gaspard foncèrent en même temps, prêts à en découdre. L'autre chevalier, en attendant, tentait de se remettre sur ses jambes, pour venir en aide à son sauveur...

Citation :

Initiative :
Initiative de Gaspard : 14
Initiative de Scarocci : 9 (+ Malus d'armures : -2)

Gaspard commence le combat.

Compétence ATT : 12 (+ Malus Broigne : -2)
Jet : 3
Scarocci ne pare pas (Violence forcenée)
Zone visée : 2 (Tête)
Résultat : 18 + (Dès : 3 et 8 (Percutante, donc le meilleur résultat est gardé)) + (Force*2 : 26) - 8 - (Coriace : 3) - (Casque : 15)

Gaspard assène un gigantesque coup du tranchant de son arme dans le casque de Scarocci. Heureusement qu'il porte un heaume ; Le chevalier est sonné, comme s'il recevait un gigantesque coup de poing, mais il ne souffre d'aucune entaille qui lui aurait été fatale.
Enragé, il utilise l'une de ses épées pour bloquer la hallebarde de Gaspard, et fonce sur lui avec l'autre.

Résultat : Scarocci perd 26 PV.
Il lui en reste 30.
Scarocci souffre d'une grave commotion cérébrale. Il perd -2 points en intelligence.

Compétence ATT Scarocci : 13 (Malus : -4 à cause des armures, mais bonus +2 (Arme de prédilection + Rage chevaleresque. Oui j'ai inventé ça.)
Jet : 10
Compétence HAB Gaspard : 15 (Malus : -2 à cause de la Broigne)
Jet : 2, Réussite.

Gaspard parvient à reculer son dos et à éviter la lame de Scarocci...
Mais celui-ci attaque immédiatement après, en détachant son épée qui bloque la hallebarde, et dans le même mouvement, avec une rage gigantesque, il tente d'égorger son adversaire à l'aide de Gae Bolg.

Compétence ATT Scarocci : 11
Jet : 5
Compétence HAB Gaspard : 13
Jet : 14
Résultat : 21 + (Dès : 7) + (FOR : 24) - (END : 12) - 12
Gaspard perd 24 PV. Il lui en reste 66.
Malus : Égorgé. Gaspard perd -5 PV à chaque NA.

Gaspard se recula immédiatement, sérieusement blessé. Il s'effondra sur le sol alors que du sang sortait en abondance, comme un geyser, de sa jugulaire.
Mais voilà que les deux arbalétriers avaient rechargé. Ils pointèrent leurs armes directement vers lui...

Scarocci fut projeté à terre. L'autre chevalier l'avait jeté. Les carreaux le perforèrent lui ; L'un dans le casque, l'autre dans le plastron. Il s'effondra, raide mort.

Les deux bandits, sans carreaux, fuirent en courant vers leurs collègues, alors que Scarocci se retrouvait avec le corps du chevalier dans les bras.

Alexandre n'avait pas vu le Banni qui un peu plus, lui perforait le crâne d'un carreau d'arbalète, si il avait su viser. Ah enfin ! Ces foutus miliciens s'occupent, bordel, il était temps ! Bon par contre, obliger de se planquer derrière les arbres pour éviter de se faire encore plus trouer la peau. Il regarda Harald qui semblait inquiet.

«Ordonnez seulement aux fantassins de venir m'épauler. Dîtes leur que pour chaque bannis de tué, deux pièces d'or leur sera offerte. Il faut qu'on récupère Corbera et Arnold sinon, ils ne feront pas long feu. Allez !»

Puis le Chevalier alla vers la troupe sur la route pendant que l'arbre d'Alexandre reçut un nouveau carreau.

* JBONGk *

La lame de la Hallebarde percuta lourdement le casque du chevalier dans un magnifique mouvement circulaire. Geste qui aurait signifié une mort instantanée si Gaspard n'affrontait pas un chevalier casqué.

Et manque de chance, le chevalier s’appelait Scarocci Corbera, un homme trop déterminé, trop brave, trop borné, trop stupide peut-être, pour simplement se coucher à terre après un tel coup. Il frappa Gaspard d'un revers avec son épée en main gauche, mais ne trancha que l'air alors que le banni reculait d'un air précipité devant cette armure vivante qui n'avait pas ralenti d'un pouce.

Il essaya de ramener sa hallebarde vers lui, mais il rencontra une résistance aussi inattendue que terrifiante. Le chevalier avait bloqué la jonction hampe/lame de la hallebarde avec son épée. Gaspard lâcha son arme pour s'échapper, et parvint à esquiver la lame se dirigeant vers sa tête.

Cette dernière trancha sa gorge, et du sang s'échappa en cascade de sa jugulaire. Il s'effondra à genoux devant Scarocci, avant de s'effondrer en convulsant sur le sol.

Scarocci s'effondra à son tour, à la fois emporté par son élan, le poid de la hallebarde sur son épée, le coup reçu à la tête, et surtout, le poid du chevalier qui s'était jeté sur lui, sauvant celui qui s'était désigné comme son protecteur.

D'un coup, le calme. Les arbalétriers étaient partis après leur forfait. Gaspard, régurgitant son sang, s'effondra face contre terre, une flaque carmine apparaissant sous son corps. Scarocci était à terre, le corps armuré du chevalier mort sur lui, comme un couple dormant l'un sur l'autre.

Puis, un bruit, suivit d'un mouvement.

Scarocci se mit à bouger, renversant le corps du chevalier au dessus de lui, avant d'agiter son visage, comme s'il venait de se réveiller. Il regarda Gaspard, puis le chevalier. Il comprit alors le sacrifice consentit par son allié temporaire et anonyme. Il se releva, avant de tomber. Il avait du mal à garder l'équilibre, et les couleurs autour de lui étaient changeantes.

Cahi-cahant, malgré la flèche enfoncée dans son bras, son casque enfoncé à moitié et ses gestes tremblants, Scarocci mit le corps du chevalier dans une position plus présentable, bras croisés sur le torse, jambes droites. Il fit de même avec le banni.

Il n'avait pas tué d'humain depuis des lustres. Il essayait toujours d'épargner ses ennemis, mais la soif de sang et la folie des combats prenait sans cesse le dessus. A chaque fois, il marchait sur une pente de plus en plus raide, à deux doigts de basculer dans la folie furieuse. Mais maintenant, il avait retrouvé son calme. Il était bien ici, accompagné de ces deux cadavres muets. S'il n'y avait pas toute cette histoire de forteresse à prendre, il resterait sans doute ici, allongé au sol.

Il avait mal à la tête...

Il entendit des bruits de pas, disciplinés et nombreux. Sans doute le reste de la milice. Il espérait qu'ils s'en étaient mieux tirés que lui. Et que quelqu'un pourrait lui enlever cette saleté de flèche. Il n'osait pas le faire de lui-même. Ses doigts tremblaient en permanence, et il n'arrivait même pas à serrer franchement sa main.

( Si les nouveaux arrivants sont des miliciens, Scarocci rejoindra les rangs de l'expédition et demandera des soins ainsi que quelqu'un ramasse la hallebarde. S'ils sont des ennemis, il se battra, naturellement)

Je me suis précipité vers les collègues, porté par les ailes de la terreur. Sur le moment de l'impact, je n'ai eu que la sensation de la pression, puis d'un liquide chaud en train de me couler le long du bras. C'est quand j'ai arrêté de courir que je me suis mis à vraiment douiller ma race.
J'ai bien chouiné ma mère en fixant d'un air horrifié l'abominable bout de bois qui me sort du bras. Enfin on est en pleine bataille, la vie continue, j'ai pas le temps de me rouler en boule autour de la douleur en attendant que maman me retire le carreau et fasse un bisou sur le bobo. J'ai piaillé :

- J'veux... j'veux rentrer dans le gros château !

Les autres ont eu l'air de trouver l'idée bien, même sortant de la bouche d'un neuneu en train de pleurer. Je me suis agité pour pas qu'on m'abandonne derrière avec les sales citadins. Surtout le barjot chauve qui balance des haches. Surtout les types avec des grosses armures qui les font ressembler à des démons. Surtout les chevaux de bataille qui pourraient me transformer en purée de fraise avec leurs sabots. Donc on s'est pas enfui, on s'est replié dans une position stratégique.