[Event] Du Pain et des jeux - Partie Marbrume - [Equipe 1] [Clôturé]

Un an. Un an que le monde avait basculé dans l’horreur, que tout avait été irrémédiablement bouleversé. Séraphin jadis calme et souriant était devenu brutal et mutique, mais dans le fond qu’était-il vraiment aujourd’hui? Un milicien violent et impulsif ou toujours le même fermier au grand coeur désespérément avide de tendresse? Certaines choses ne changent pas, pour d’autres de petits rien comme cette chasse au clair de lune suffisaient à chambouler des certitudes qui semblaient immuables.

    Après tout son ancienne vie était morte avec celui qu’il était, même s’il en subsistait quelques parts, pourquoi ne pas tenter d’embrasser la vie qu’on lui tendait à présent? À quoi bon se complaire dans son propre malheur et se morfondre jour après jour le regard vitreux au dessus d’une pinte à moitié vide?

    Dans les yeux de Séraphin dansaient les ombres de son passé, la lueur des flammes qui avaient tout réduit à néant. Il fut tiré de ses pensées par la voix grave d’Hector qui lui indiquait de s’occuper d’un des pontons en compagnie d’Oriane. Destin quand tu nous tiens, peut-être était-ce un signe? Ou bien tout simplement une chance. Il murmura un remerciement discret à l’intention du Baron et pris la direction du quai en compagnie de la belle mercenaire.

    “Attend, on est plus à quelques secondes prêt. Regarde.”

    Du menton elle désigna à son camarade le port, l’animation, la vie, tout simplement.

    “J’ai l’impression d’être revenue des mois en arrière, avant tout ça.”

    “À regarder la ville qui vit et s’ébat, c’est presque comme si rien ne s’était passé, que le monde n’était pas devenu fou. Comme si ici la mort ne rôdait pas, avide et cruelle. Je vois ce que tu veux dire.” Il s’arracha à sa rêverie au son de quelques musiciens qui offraient leur art et leur vie aux étoiles et aux hommes. Elle lui avait pris le bras tout en parlant et son contact était grisant, autant que le son de sa voix d’où émanait une certaine nostalgie plus que de la tristesse, peut-être que la fange n’était pour rien dans les ombres qui obscurcissaient parfois ses yeux verts. “Merci, ça faisait longtemps que je ne m’étais pas simplement arrêté pour regarder la ville, regarde les étoiles, la nuit est belle et claire.”

    Elle lâcha son bras à son grand regret et planta son regard dans le sien.

    “Peut être que j’ai tort de prendre ça aussi au sérieux. Autant qu’un contrat, qu’une mission avec la compagnie. Je crois que je, qu’on, devrait s’amuser, tu ne crois pas ? Prendre ça un peu plus à légère. Je crois qu’on en a besoin.”

    “Non je te comprends, j’ai du mal à lâcher prise aussi mais je pense que tu m’aides à me détendre.” Il détourna brièvement le regard, gêné et penaud avant qu’elle ne reprenne la direction du ponton, ils avaient toujours une énigme à résoudre.

    Séraphin fouilla le quai de fond en combles, retournant paniers et caisses, puis il se dirigea vers l'extrémité du quai et observa les alentours, est-ce qu’il y avait quelque chose de caché dans l’alignement des quais? L’obscurité pouvait à la fois cacher et révéler nombre de choses, un coup d’oeil vers le port au cas où quelque chose s’y dissimule.

    Soudain il eut une idée, l’obscurité, la carte! “Peut-être que l’obscurité est là pour aider à regarder la carte, qu’en mettant la torche juste derrière nous pourrons y découvrir un message caché! Regarde il y a quelque chose d’écrit sur le bord de la carte au dessus du serpent et tout à gauche aussi. Tu sais lire toi? Sinon retournons voir le Baron, lui saura surement déchiffrer cet énigme pour nous.”

    Ils retournèrent au pas de course vers Finn et le Baron qui les attendaient à l'entrée du ponton et leur exposèrent leur idée, nul doute qu'Hector saurait déchiffrer cet indice et dans le cas contraire Séraphin retournerait explorer les bateaux à quai et s'il ne pouvait monter à bord se dirigerait vers la taverne la plus proche où les capitaines seraient certainement en train de boire en cette belle soirée.

A Marbrume, la nuit commençait à prendre des airs irréels. Et dans le bon sens du terme. Prenez-donc le temps qu’il faut. Reposez-vous et ne pensez plus. Désormais que le fléau, un milicien taciturne le fit bien remarquer, était parmi nous, il était impossible ou presque de laisser son esprit au repos plus de quelques heures, lorsque l’on arrivait à grappiller, misérablement, quelques précieuses minutes d’un sommeil agité et inquiet. Néanmoins, cet été, cette chasse et ces fêtes mettaient un point de suspension à l’horreur qui était devenue le quotidien de tous les citoyens, qu’ils soient nobles, bouseux, prêtres, érudits, riches marchands. C’est bons, vos yeux sont clos ? Alors sentez simplement la fraîcheur bienvenue d’une brise marine, dispensée par les courants aériens que lâche le souffle d’Anür depuis ses opaques royaumes. Une brise caressante, cajoleuse, dispersant une odeur iodée, se mêlant aux odeurs poissonneuse du port. Les quelques odeurs de boiserie salée aux pieds des chasseurs sont fortes aussi, un bois soumis aux vagues et parfois à la pluie. Pas si loin, la pierre renvoie encore la chaleur accumulée durant la journée. Une chaleur douce désormais, aux odeurs de blés et de cordite. Mais l’odeur la plus impressionnante, celle vous attaque aux tripes, et vous fait vous souvenir que non, en effet, la mort n’est toujours pas la seule reine, c’est l’odeur du peuple. Il est là. On l’entend. Et pour une fois, il rit, il chante, il crie de joie, d’amusement. Le ponton va jusqu’à vibrer sous les pas frénétiques des danseurs et des coureurs que l’on peut entendre - vos yeux sont toujours clos, je vous rappelle - à quelques dizaines de mètres de là. Et pas qu’entendre. Derrière vos paupières baissées vous pouvez voir quelques éclats flambants qui dansent, à intervalles réguliers. Juste après un souffle colossal d’un cracheur de feu, suivi de près par la clameur de la foule, à moitié apeurée, à moitié impressionnée, mais unanimement admirative de ces hommes qui domestiquent le feu.
Parfois, lorsque le vent se fait facétieux, il vous renvoie cette odeur de vie. Un mélange savoureux, un peu musqué, mais bel et bien vivant de sueur, de parfums capiteux, d’alcool aussi, de poisson, d’étoffes terreuses, de chair chaude, de nourriture. Autant d’odeur que l’on côtoie pourtant tous les jours, mais que l’on a oublié au profit des odeurs nauséabondes de la peur, de la colère, de la putréfaction, de l’alcool de pisse et du foutre rassis dans les pageots des puterelles sautées à la va-vite, au cas où ce serait le dernier coup de trique donné avant la dernière mission. Mais Marbrume, ce n’est pas ça. Marbrume possède encore un coeur. Arrêtez-vous pour écouter ses battements, parfois. Peut-être étaient-ce là l’intention des organisateurs de cette chasse, de ces festivités.

Marbrume vit.

En tout cas, ce fut, pendant quelques secondes, une étincelle que purent sentir Oriane et Séraphin, lorsqu’ils prirent tous deux le temps de s’arrêter, d’écouter, et de regarder. Quoique leur attention fut essentiellement dirigée de l’un à l’autre.

Trêve cependant de sentimentalisme. Tous étaient d’accord; il fallait explorer les pontons. Sur l’injonction d’Hector, ceux plongés dans les ténèbres furent la priorité du groupe. Il fallait bien commencer quelque part. Les déductions d’Oriane, le lien entre Rikni et l’obscurité, était loin d’être idiot.

Néanmoins… Eh bien sur le ponton exploré par le Baron de Sombrebois comme sur celui observé par le couple en devenir, quel que soit l’angle sous lequel on regardait, que ce soit en dessous, par dessus, il n’y avait rien. Il restait le même assemblage immobile de planchettes de bois reliées et clouées les unes aux autres. L’arbitre ne disait rien, se contentant d’observer chacun des couples d’observateur au bord des jetées.

Cela étant, des pontons, il y en avait cinq.

Citation :

Test D’observation

♦ Hector de Sombrebois - Intelligence : 13.
Jet : 6. Réussi.
Hector, tu peux voir que l’autre équipe est présente également, mais que contrairement à vous, elle a choisi d’inspecter en priorité le ponton le plus éclairé. Et cette inspection semble visiblement plus fructueuse que la votre puisqu’ils n’inspectent aucune autre jetée par la suite.

Je ne lance pas d’autre jet, celui d’Hector est largement suffisant.

Quant aux deux autres, ils eurent fort à faire également. L’idée de Séraphin était clairement loin d’être idiote. Et peut-être même auraient-ils dû s’attaquer à la carte avant de s’attaquer à l’exploration. Car dès que l’arbitre vit que Séraphin tentait de percer les mystérieux secrets du parchemin, il arriva en courant à petites foulées, un sourire amusé aux lèvres. S’il avait été choisi, c’était notamment parce qu’il savait lire. Et effectivement, ces inscriptions avaient un sens. Il pointa du doigt la petite phrase, discrète mais bien présente, au dos de la carte, un sourire en coin aux lèvres.

«J’ai cru que vous ne regarderiez jamais… Monsieur le soldat, cette phrase dit simplement “Suivez les lumières.”»

Il ne dit rien de plus, laissant les deux tourtereaux narrer leurs observations. Et malgré son silence, la situation l’amusait beaucoup. Ils auraient tout de même pu faire l’effort de regarder le papier sous tous les angles avant de cavaler comme des fous dès leur obtention, peut-être auraient-ils économisé pas mal de temps.

Deux pontons sombres vides de sens, et “suivez les lumières”.

Citation :

Vous m’avez donné vos actions par MP, actions qui globalement, vont toutes (à l’exception de Séraphin) vers une exploration de tous les pontons si nécessaire. Je mjite donc en conséquence.

♦ Séraphin > Je pars du principe que tu suis les autres, surtout après l’obtention du dernier indice, si jamais je dois éditer mon post, n’hésite pas à me le dire. Ce dont je doute vu ce qui suit.

♦ Finn > Tu ne postes pas, donc je préfère te considérer comme un pnj qui suit les instructions d’Hector pour le moment.

Suivre les lumières s’avéra effectivement une bien meilleure idée que de suivre les ténèbres. Puisque les pontons sombres semblaient être une mauvaise idée, ils se dirigèrent vers celui qui jouxtaient le ponton le plus éclairé, sur lequel l’on pouvait nettement apercevoir l’autre équipe et son arbitre.
Vu la proximité, vous pouvez même voir que l’un des joueurs est trempé, complètement. Et que leurs recherches semblent terminées.

Citation :

Test d’observation

♦ Hector de Sombrebois - Intelligence : 13.
Jet : 4. Réussi.

♦ Oriane Manceau - Intelligence : 8.
Jet : 16. Raté.

♦ Finn Gallagher - Intelligence : 8.
Jet : 2. Réussi.

♦ Séraphin Chantebrume - Intelligence : 10.
Bonus pour Sens du détail (+1).
Jet : 11. Tout pile.

Trois réussites sur quatre, j’estime que vous êtes assez malins pour vous communiquer ce qui suit.

Vous pouvez voir, en sus de l’autre équipe qui a l’air affairée à bien autre chose que de l’exploration, la présence d’un piquet planté dans l’eau, à quelques mètres du bout de la jetée. Cela nécessite donc de plonger, mais une chose est sûre, ce morceau de bois n’était pas là lorsque vous êtes venus dans la journée. Les yeux acérés de Finn vous permettront également de savoir que sur le bois est gravé un serpent, en tous points identiques, si ce n’est par la taille, à celui écrit sur votre carte.

Citation :

Prise arbitraire de décision purement entropique

Ce titre à la con signifie juste qu’exceptionnellement, afin de ne pas mjiter un tour dans le vide, je prends la liberté de faire agir un personnage sans son consentement exprès. Dans l’autre équipe, un pnj est là pour ça, ce qui est plus pratique. Ici non, mais Finn possède Natation, ce qui motive mon choix. Et vu la suite, il ne devrait pas m’en vouloir. Et c’est pour bouger un peu les choses, et rattraper au passage mon retard de la semaine dernière.

Le mercenaire, rompu à la nage, ne tarda pas à laisser son équipement lourd au sol pour plonger. Et les recherches, après quelques secondes d’exploration autour du morceau de bois, furent fructueuses : il revint avec en main, une bouteille de verre solidement bouchonnée, dans laquelle un parchemin avait été enfermé. L’arbitre, tendant une main grâcieuse à Finn, ne le fit cependant pas pour l’aider à se hisser à nouveau sur le bois. Il eut un petit sourire contrit. «Permettez...»

Il récupéra ainsi la bouteille.

«Bien, mes amis. Malgré votre précipitation, qui a finalement failli vous coûter l’épreuve, vous avez pu trouver la clé vers la prochaine épreuve. Nous devrions peut-être aussi remercier la présence de l’autre équipe, qui vous aura, je gage, un peu aiguillés… Il toussota légèrement, moqueur, puis se reprit. Néanmoins, ne vous y trompez pas. La carte indiquait essentiellement le ponton le plus éclairé. “Suivez les lumières”, un indice qui vous aurait fait gagner un temps considérable et surtout… vous aurait également permis d’obtenir une énigme bien plus simple. Celle-ci n’est point la plus dure mais… Il haussa les épaules. L’important, c’est votre victoire !»

Martin lutta légèrement contre le bouchon qui refusa, pendant quelques secondes, de glisser hors du goulot, mais qui finit par céder avec un bruit de succion sonore, libérant une légère odeur de parchemin vieilli et de sel.

«Je vais vous réciter l’énigme. Et vous la réciterai autant de fois que nécessaire. Inutile d’inspecter ce parchemin, il n’y a d’autres inscriptions que l’énigme que je ne vais pas tarder à vous lire. Avant cela, je tiens à vous faire un rappel des règles qui accompagnent cette épreuve. Premièrement… Aucun indice. Je ne vous serai d’aucune aide, et il vous sera également interdit de faire appel à des personnes extérieures. Secondement, vous disposez d’une voix chacun, et celle-ci est nominative. En d’autres termes, toute personne qui propose une réponse ne pourra pas en proposer une autre. Mais rien ne lui interdit de proposer ses idées aux autres joueurs, afin de l’influencer ou de faire avancer les réflexions. Cela vous laisse donc en tout et pour tout quatre essais. Passées ces quatre tentatives, l’épreuve sera soit une réussite, dans le cas où vous donneriez la bonne réponse, soit un échec. Quant au temps imparti… Il les jaugea gravement l’espace de quelques secondes, puis son visage se détendit. Vous disposez de tout le temps dont vous aurez besoin. Voici donc l’énigme.

“Nommez ce qui vient au déclin de la sûreté,
Et faites face à ses propylées.

D'Anür vers Rikni vous irez,
Sans moellons quitter,
Mais leur protection conservée,
Ces pieds-ci vous numérerez.

Engagez-une main sûre
Au sein de l’obscure
Et pétrée meurtrissure.”

Citation :

Et voilà, on y est, c’est la troisième épreuve ! Là c’est pas compliqué, enfin… Le principe ne l’est pas; il vous faut juste trouver la réponse, et le tour sera joué ! le reste, c’est à moi que ça incombe.

Inutile de cacher vos posts, désormais. Vu que l’équipe 2 a une énigme différente, peu importe ce que vous pouvez raconter, ça n’a pas d’importance. Aucune limite de posts, également. Je mjiterai le dimanche comme se veut, mais en attendant, vous disposez d’autant de tours que vous voudrez, évidemment.

Creusez-vous bien la cervelle, et quand vous toucherez le fond, creusez encore. Bon courage.

Prochain post : 15/01 au soir.

Et bien, une fois n'est pas coutume, Hector passa pour un idiot ! Fier de son idée d'explorer les sombres pontons, il riait sous cape en voyant l'équipe adverse se diriger vers ceux éclairés... Mais son rire ne dura point. Il vit un homme plonger à l'eau et ramener de son escapade maritime une fort belle pêche.

La putain d'sa race à sa mère la chienne ! Jura-t-il intérieurement.

Aussi, lorsque l'équipe du baron fut rassemblée, il ne dit rien et, fort heureusement, n'entendit aucun commentaire désobligeant sur sa médiocre tactique. L'on se contenta de suivre le chemin du lumineux ponton gagnant. Et, par chance, Finn était bon nageur, et il se dévoua à piquer une tête dans la grande bleue qui, d'ailleurs, à cette heure tardive, était plutôt noire.

Tandis qu'il se déshabillait sous les yeux légèrement embués d'Oriane, Hector encouragea son nouvel ami :
- Courage Finn... et n'oubliez pas que votre prénom rime avec "sardine".

Et, effectivement, quelques secondes plus tard, le jeune homme remontait avec une bouteille à la main. Une bouteille dans laquelle se cachait - attention, surprise ! - un nouveau parchemin !

La putain d'sa race à sa mère la chienne ! Re-jura Hector à cours de jurons

Une troisième énigme ! Comme s'ils n'avaient pas suffisamment galéré jusque là ! Une piètre réconfort fit naître un demi sourire sur le visage du baron : c'était Martin, l'arbitre, qui galérait - chacun son tour ! - pour ouvrir la bouteille.

Hector écouta attentivement l'énoncé de l'énigme. Et, voyant les yeux ronds de ses camarades, il se sentit, en bon lettré, le devoir d'expliciter les quelques termes incongrus qui y figuraient :

- Alors, mes amis, des propylées sont des porte d'entrée monumentales conduisant parfois à des sanctuaires. Les moellons, vous devez savoir qu'il s'agit de pierres de petites dimensions, brute, ébauchée ou équarrie, employées avec du mortier pour maçonner un mur. Et pour finir, la pétrée meurtrissure pourrait être comprise comme une cicatrice dans les pierres... Hum ... moins vraisemblablement une cicatrice de pierres.

Et oui, ce n'était pas bien clair non plus après ces quelques explications. Hector s'essaya tout de même à une proposition :

- Ma foi, les propylées peuvent faire référence aux portes de la ville. D'Anür vers Rikni vous irez... Il faudrait allez... dans la nuit ? Dans les ténèbres ? Ensuite... "sans moellons quitter" Il faudrait rester dans l'enceinte de la cité... Peut-être visiter les égouts, puisqu'il est dit "leur protection" à moins qu'il ne s'agisse que de rester dans la ville... sur les pavés ? Pfffiou - il soupira d'un air las. "Ces pieds-ci vous numérerez" Sont-ce les pieds de ce poème ? ou les pas de la balade sur ou sous les remparts ou les égouts ?

Un mal de crâne fort ennuyeux coupa un instant la parole du baron. Il se malaxa le front avant de reprendre :

- "Engagez-une main sûre Au sein de l’obscure Et pétrée meurtrissure" : il y aurait une fissure dans la roche et un énième parchemin à récupérer...

Hector regarda l'arbitre d'un air désespéré, tentant de voir si l'idée d'aller marcher sur les pierres lui semblait bonne ou mauvaise... Puis il se tourna vers ses compagnons :

- Ou bien peut-être suffit-il de trouver le mot qui convienne pour conclure cet horrible poème ! Mais, pour cela, mes chers amis, je me sens trop las.

Ses mains, au bout de ses long bras tombèrent en avant dans un mouvement théâtral du plus bel effet, et retombèrent ballantes, le longs de ses cuisses... Quelle image l'attitude du chef - officieux - de cette équipe pouvait-il bien donner à ses compagnons ? Sûrement pas une image très motivante, n'est-ce pas ?

Spoiler:

En entendant le juge prononcer la phrase qui avait été inscrite au dos de la carte, Oriane eut du mal à réprimer un fou rire.

- Bon sang, une chose est sûre, nous, on est pas des lumières. Sans toi on pataugerais encore...

Surtout elle, en réalité, parce qu’elle avait insisté lourdement sur l’obscurité. Au moins n’avait-elle pas eu totalement tort, ils n’auraient pas trouvé quoique ce soit en plein jour. Sa fiertée était sauve, en partie.

La jeune femme s’était rapproché des autres pour assister non sans une certaine agitation à l’ouverture bien trop lente à son goût de la bouteille contenant l’énigme qu’ils allaient devoir résoudre. Quelle énigme ! Oriane n’y comprenait pas grand chose. Elle choisit ce moment ou tout les esprits et les regards étaient focalisés sur le juge, pour répondre enfin à Séraphin, lui donnant un coup de coude un peu maladroit.

- Le hasard fait bien les choses, quand on lui donne un petit coup de pouce.

Même les explications du baron données et ses idées partagées elle restait dans l’expectative. Haussant les épaules elle se décida à prendre la parole à son tour.

- Je vous propose une chose, on s’échange toutes nos idées, même celle qui nous semblent ridicules et on voit ensuite. Si l’un de vous s’avise de se précipiter et de gâcher une réponse je lui coupe la langue.

Elle se tourna vers Martin :

- Excusez-moi, mais, pourriez vous d’ailleurs me réciter l'énigme à nouveau.

Le front de la mercenaire était plissé par l’effort qu’il lui fallait pour se souvenir des définitions des mots que venait de leurs donner Hector.

- Ils ont oublié que la moitié d’entre nous sont des bouseux illettrés ? Pétrée, non mais franchement, qui utilise ce mot…Tsss…Quoiqu’il en soit, voila ce que je pense :

Le déclin de la sûreté je dirais la nuit ou l’obscurité, les proly je ne sais plus quoi font surement références aux portes de Marbrume mais vu qu’ensuite il est fait allusion aux Déesses, peut être s’agit-il plutôt des portes du Temple ? D'autant qu’il est dit implicitement que nous conservons leurs protection, je doute qu’il s’agisse de quelque chose qui se trouve hors des murs de la ville.

La suite me laisse dubitative, l’histoire des pieds là. Je suppose que “numérerer” c’est compter ? Je sais pas le faire, mais si on pense aux déesses, ça nous ferait un 4…
“Engager une main sûre”...Peut être ouvrir une porte, une barrière, oser s’engager, l’idée d’épreuve me fait songer à Rikni. L’obscure, la nuit, c’est son domaine. Si l’énigme avait un rapport avec les sous sols du temple, les catacombes ? Nous serions sous les pierres, “pétrée” ? La meurtrissure fait peut être référence là encore à l’épreuve. Les égouts peut être…

Oriane regarda tout le monde d’un air désolé.

- Voila, le fruit des mes premières réflexions. J’espère que vous êtes inspiré ?

Oriane lui donna un petit coup de coude discret et lui murmura ces paroles rassurantes “Le hasard fait bien les choses, quand on lui donne un petit coup de pouce.” Séraphin était partagé entre l’envie de se noyer dans son regard et la peur d’y lire autre chose que ce qu’il aurait voulu y voir. Tant pis qu’à cela ne tienne, il lui sourit timidement et acquiesça. “Oui, certaines personnes valent la peine d’être connues.”

    Encore enrobé des vapeurs de l’amour, Séraphin ne comprit pas un traître mot de l’énigme que leur énonca l’arbitre. Des propylées? Moellons et meurtrissures pétrées? Il contint sa colère et évita de brusquer encore un peu plus un arbitre qui s’était révélé au final aimable et bienveillant. Mais il maudit intérieurement les organisateurs de cette chasse et se promit de crucifier l’auteur de ce poème psychanalytique s’il avait jamais l’occasion de lui mettre la main dessus.

    “Si je tenais le scribouillon insomniaque qui nous a pondu ce charabia cryptographique je lui péterais bien la meurtrissure à ma façon. Bordel j’ai rien capté, MERDE!” De rage il mit un grand coup de pied dans une bouteille qui traînait sur le quai, bouteille qui cueillit une mouette en plein vol produisant un son horrible à mi chemin entre le cri de surprise et d’étranglement avant que la bête ne s’échoue lamentablement dans une gerbe d’eau et de plumes.

    Heureusement que le bon Baron était là pour enseigner aux gueux qu’ils étaient l’art des mots et de leurs sens cachés. Séraphin écouta les idées de ses partenaires et prit la parole pour y apporter sa contribution.

    “Je suis d’accord avec Oriane, les prapoulées ou quoi que ce soit font certainement référence au grand temple, peut-être que d’Anür vers Rikni désigne les statues du temple et nous indique une direction, quant aux pieds j’ai entendu que certains érudits comptaient les mots de cette manière mais je n’en sais pas plus.” Une lueur sombre traversa son regard un bref instant, assortie d'un sourire sadique. “Pour ce qui est des meurtrissures j’en ai infligé quelques unes à divers malfrats et je pense qu’à l’endroit désigné la pierre doit être fêlée ou fendue. Pour résumer je pense qu’à un endroit précis entre les statues d’Anür et Rikni quelque chose est caché dans une fissure et que l’obscurité en est la clef.”

    Séraphin s’arrêta pour faire le point sur ses idées et demander l’avis de ses comparses. “À votre avis est-ce que nous devons aller voir sur place ou bien est-ce que seule la réponse importe? Si vous désirez vous y rendre je vous suis, sinon nous pouvons nous rendre à la taverne pour réfléchir au chaud.”

Les mots d'Oriane, et plus encore ceux de Séraphin, étaient des révélations. Hector commençait à être persuadé qu'il fallait aller au grand temple et...

- Oui c'est ça ! Le temple ! Le temple et ses catacombes ; il faut partir de la statue d'Anür... et longer le mur en direction de celle de Rikni sur... 8 pieds et... et là, il y aura sûrement une faille entre les pierres... et, j'espère, un message caché !

Hector souriait, presque certain qu'il n'y avait plus qu'à y aller, voir et vaincre. Veni Vidi Vici tout simplement... Mais quelque chose semblait le contrarier. Il s'assombrit un peu. Il avait eu bien des certitudes, lors de cette chasse notamment, qui s'étaient montrées erronées alors mieux valait rester un peu prudent.

- Disons qu'on peu commencer par ça. Si on ne trouve pas directement, on cherchera autour. Peut-être que les pieds sont des pas, peut-être être qu'il ne s'agit pas des 8 pieds du vers même mais ceux d'un autre du poème. Peut-être que... Peut-être qu'il ne s'agit pas du temple mais d'autres portes de la ville...

Le pauvre Hector ne le savait pas mais il se fourvoyait une fois de plus ! Ah la la, que l'instigateur de ces épreuves devait avoir l'esprit tordu... tout semblait si clair pourtant !

Oriane réfléchissait avec un sérieux et un silence digne de l’une de ses prières au temple. Ses yeux allaient des uns aux autres et quand enfin tout le monde sembla avoir fait le tour des idées que leurs évoquait cette énigme, elle se racla la gorge et fit un pas dans la direction de Martin.

-Je crois que ce qui revient et ressort de nos réflexions, à tous, c’est les catacombes. Il s’agit d’une énigme, nul besoin d’y crapahuter, alors il me semblerait pertinent de proposer ça comme première réponse, en espérant que ce soit la bonne. Qu’en pensez- vous ?

Comme tout le monde semblait d’accord avec cette idée, Oriane sourit à Martin :

- J’offre ma voix pour cette première tentative, la réponse à cette énigme est : les catacombes.

Restait à espérer qu’ils avaient vu juste, peut être les Dieux étaient-ils avec eux, peut être leurs avaient-ils soufflés la bonne réponse dans la bise du soir, ou peut être, allaient-ils devoir se creuser un peu plus les méninges ? Manque de chance, foncer dans le tas sans réfléchir, voir se perdre, était plus dans leurs cordes, finalement. Oriane était inquiète parce qu'elle n'avait pas d'autres idées, pour le moment en tout cas, mais elle doutait d'une révélation soudaine...
L'idée qu'une petite fortune puisse échapper à la Compagnie, qui saurait en faire bon usage, la rendait folle, mais ne venait-elle pas de dire qu'il fallait lâcher un peu du lest ?

Était-ce le repas ou bien le repos pris à la taverne ? Quoi qu'il en soit, tandis que le groupe devisait face aux pontons qui se présentaient à eux, Finn était resté dans un silence à la fois contemplatif et songeur, son regard se portant par moment vers la fête qui battait son plein et qui était la première du genre qu'il ait jamais observé. Par les Trois, est-ce que c'était ainsi tous les ans ? Tout ce vacarme, cette agitation, ces gens qui buvaient et ripaillaient, parlant d'une voix forte pour se faire mieux entendre que leurs voisins, leurs rires à gorge déployée résonnant dans l'air pour rejoindre la masse de sons divers et variés qui emplissaient l'air avec une telle intensité que les oreilles du Mercenaire en bourdonnaient de désagrément. C'est qu'il venait d'un petit village paisible, notre brave ancien artisan, il avait grandit au milieu de gens paisibles n'aspirant qu'au travail de la terre, du bois ou à l'élevage des bêtes, il avait bien sûr connu de très nombreuses fêtes, mais rien qui n'ai pu le préparer à la masse d'habitants s'entassant dans des rues et ruelles trop petites pour accueillir tout ce monde, d'autant plus depuis que tant de réfugiés vivaient au sein de la cité. C'était là un spectacle aussi attirant qu'effrayant et l'on aurait su dire si l'homme était fasciné ou effrayé de voir tant de gens rassemblés en un même endroit, ici sur les quais. Et si jamais l'on subissait une attaque, avec tout ce bruit, combien de temps faudrait-il avant qu'ils ne soient prévenus ? Combien de temps avant de permettre aux soldats de prendre les armes ?

Ainsi ce ne fut que quand ce cher Hector lui parla directement que Finn revint à la conversation, n'ayant guère suivit l'échange et se sentant intérieurement penaud de ne pas participer davantage à cette chasse au trésor. Il sourit au Noble et lui emboita le pas sans hésiter pour autant, souriant brièvement et éclairant d'une torche les endroits que lui désignait le Baron. Voir ce dernier s'allonger au sol comme un homme du peuple ne manqua pas de l'étonner, mais il garda silence sur une telle chose, s'en retournant par la suite auprès de Oriane et Séraphin, lesquels venaient de mettre en lumière -au propre comme au figuré- un élément pour le moins important. L'exploration reprit et une observation assidue permis à Finn de repérer le symbole sur le piquet de bois planté dans l'eau. Allons bon, voilà qu'il allait falloir se mouiller, encore que ce ne soit guère un problème si l'on considérait qu'aucun Fangeux ne s'approchait de l'eau de mer et que celle-ci protégeaient les humains. Ni une, ni deux, le Mercenaire se débarrassa de son équipement encombrant -non sans sourire malgré lui à l'humour du Baron- ôtant également ses bottes et son haut de tissu grossier avant de se plonger dans l'eau, bien content que tout ceci ne se passe pas en hiver au vu du froid qui le transperça presque immédiatement. Allez, un peu d'exercice ne lui ferait pas de mal et les occasions de nager librement n'étaient pas si courantes. La bouteille était nouée au piquet de bois de telle sorte que les vagues ne puissent l'emporter, mais que des mains habiles puissent la détacher, ce que fit l'homme sans attendre. Revenant vers le ponton, s'y hissant d'une main à la force du bras, il eut d'abord une esquisse d'agréable surprise en voyant la main de l'arbitre se tendre vers lui... et l'ombre de son sourire qui commençait à poindre disparue presque immédiatement lorsqu'il réalisa que l'homme ne voulait que la bouteille.

«Permettez...»

- Humph... bien sûr....

Laissant l'arbitre récupérer leur indice, Finn pu ainsi se hisser pour de bon sur le ponton à l'aide de ses deux mains, se secouant comme il pu une fois sur les planches de bois avant de se rhabiller aussi vite que cela lui était possible. Un bon bain chaud, voilà de quoi il aurait besoin à la fin de cette chasse, et dire qu'il avait cru que cela se ferait sans courir ou nager en tous sens. Écoutant le message caché dans la bouteille et présenté sous forme d'énigme, Finn fronça les sourcils et laissa les autres énumérer à haute voix les idées qui lui traversaient en même temps l'esprit. Ils avaient tous plus ou moins saisit le sens de l'énigme, mais il s'agissait à présent de ne pas se fourvoyer quant à l'endroit d'où il fallait commencer leurs recherches, sans quoi ils risquaient fort de perdre un temps précieux.

- La première phrase peut avoir un autre sens.

Lâcha tout à coup le Mercenaire qui ne s'était guère fait entendre ces dernières heures, à tord ou à raison ça personne ne saurait le dire.

- "Ce qui vient au déclin de la sûreté", c'est ce qu'il faut nommer, c'est bien l'obscurité qui permet le déclin de la sûreté, mais ce qui vient, c'est le danger. Et vu nos idées, je crois bien que c'est effectivement là où il y a un danger que peut se trouver l'indice, même si je trouve étonnant que les organisateurs prennent le risque de nous exposer à tout ce que l'on pourrait trouver dans les égouts ou les catacombes. Il n'y a pas si longtemps, on raconte qu'il pouvait même y avoir des Fangeux, mais surtout des Bannis qui passent par ces endroits-là... Jusqu'à présent les organisateurs n'ont pas eut l'air de vouloir nous exposer au danger, alors pourquoi maintenant ?

Son regard glissa de Hector à Séraphin, Oriane puis finalement l'arbitre, sur lequel ses yeux s'attardèrent avec une lueur froide qui ne permettait guère de douter de l'avis qu'il avait à présent sur cet homme-là.

- Cependant je rejoint ma camarade sur son choix, les Catacombes semblent être une solution pour le point de départ des recherches.

Après tout, cette course n'était-elle pas en l'honneur des Dieux ? Et même si pour l'instant l'on avait guère pu parler de Sérus, le fait demeurait que seule la Fange empêchait les participants de quitter l'abri des murs de la cité pour aller crapahuter en pleine verdure, ce qui s'était probablement fait en d'autres temps, lors de chasses passées. Finn, en tout cas, se tenait prêt à suivre une fois de plus le mouvement et adviendra que pourra.

Spoiler:

Sans mot dire, l’arbitre écoutait chacun des arguments avancés par les chasseurs. A force de les avoir vus cavaler partout dans la ville avec frénésie et empressement, même lorsque la carte leur révélait l’attente nécessaire pour l’accès à la prochaine étape, il avait fini par douter de leurs facultés cognitives. En attendant, il s’était, pendant quelques minutes, une oreille dédiée à leur parole, l’autre à l’ambiance musicale et festive du port, perdu dans la contemplation des festivités bruyantes et lumineuses sur les quais. Participer à cette chasse, malgré les quelques déboires qu’elle avait provoqué, lui avait permis d’assister, en de nombreux points de la ville, à ces rassemblement, à cet oubli commun de l’horrible menace extérieure, et il appréciait beaucoup cette ambiance. Son regard se teinta légèrement de mélancolie, lorsqu’il se rendit compte que malgré toute la ferveur déployée aujourd’hui, et depuis déjà plusieurs jours, cela ne durerait pas. Les fangeux frapperaient, encore et encore. Si la conquête du Labret apportait aux citoyens de la ville un espoir providentiel, inattendu, elle était cependant loin de résoudre tous leurs problèmes. Combien de temps cela durerait-il ? Verrait-il, de son vivant, la fin du fléau, ou pire, la fin de Marbrume ? Des questions nébuleuses, qui se virent vite chassées par les réflexions des chasseurs.

Ils réfléchissaient vite, finalement.

Il jeta d’abord un regard fortement désapprobateur au milicien. De tels propos n’avaient pas leurs places ici. Si monsieur n’avait pas la jugeote nécessaire pour comprendre les vers qui leur étaient proposés, soit, mais nul besoin d’insulter ceux qui s’étaient creusé les méninges afin d’offrir un contenu intéressant aux chanceux qui auraient la possibilité d’empocher un pactole pour qui nombreux étaient ceux qui tueraient pour avoir cette chance.

«Sieur soldat, je tiens à vous rappeler que les organisateurs de cette chasse sont également de ceux qui dirigent notre ville, et donc, par extension, que vous avez juré de servir et de respecter. Alors… Mesurez vos paroles, en d’autres circonstances vous seriez sévèrement puni.»

Il finit par s’adoucir un peu et considéra les chasseurs, un sourire mesquin aux lèvres. La première voix venait d’être donnée. Les catacombes, hein ? Un choix fort intéressant, s’il en était. Il relut, d’un regard preste, les vers qui couvraient le petit parchemin couvert d’iode et encore légèrement humide. Il dodelina de la tête quelques secondes, puis releva les yeux vers Oriane, les lèvres étirées, mais le regard contrit.

«Je suis navré madame, mais votre réponse est fausse. Intéressante, mais fausse. Il observa chacun des joueurs tour à tour. Une voix vous est donc retirée. Madame Manceau ci-présente peut continuer à arguer avec vous sur l’éventuelle réponse que vous avez à donner. Mais elle ne peut plus en proposer, il ne vous reste que trois essais. Réfléchissez plus avant, je vous répèterai l’énigme autant de fois que nécessaire.»

Il roula le petit parchemin, puis reprit la parole.

«Vous n’avez nul besoin de bouger d’ici, je tiens à vous le préciser. Il vous suffit de me dire la réponse de cette énigme, vous ne trouverez rien ailleurs en ville. Bouger vous ferait perdre un temps considérable comparé à l’autre équipe, qui, vous l’aurez remarqué, n’a pas non plus esquissé le moindre mouvement. Une réponse vous suffit amplement pour gagner l’épreuve. Il eut un petit rire et rajouta : Pour peu que celle-ci soit bonne, évidemment.»

Citation :

Navré, vous vous êtes plantés. Réfléchissez mieux et continuer à discuter entre vous, c’était très intéressant cette semaine de vous voir discuter et essayer de trouver la réponse. Donc petit rappel en complément de l’arbitre : vos joueurs n’ont aucunement besoin de se dispatcher ou que ce soit. Si vous pensez que l’indice est un lieu ou autre, il suffit de le dire en fait, c’est la réponse qui vous fait gagner l’épreuve, pas un quelconque lieu où serait planqué quelque chose.

♦ Par ailleurs, Oriane a proposé une réponse, elle perd donc sa voix. Ori, tu peux continuer évidemment à discuter avec les autres et réagir à leurs idées, tes réflexions ont la ma même valeur. J’ai compté ta voix et pas celle de Finn car tu as posté avant, là tu postes quand tu veux mais concrètement, il vous reste trois tentatives.

Bon courage !

Prochain Post : 22/01 au soir.

"Vous ne trouverez rien ailleurs en ville" avait dit l'arbitre, tuant dans l’œuf l'idée qu'avait Hector d'aller au temple pour y chercher une faille dans le mur, entre les statues d'Anür et de Serus. Néanmoins, cette idée lui restait en tête et il essayait, de mémoire, de se souvenir s'il avait un jour remarqué quelque chose à cet endroit là. Malheureusement, il ne se souvint de rien de particulier et son visage s'assombrit grandement. Il écoutait d'une oreille attentive les discussions de ses équipiers mais il ne voyait pas de lumière au bout du tunnel. Les idées de son équipe étaient approximatives et l'énigme trop ardue. N'habitant plus à Marbrume il se demanda même si obtenir la réponse à l'énigme par la force n'était pas la meilleur solution... Il regardait l'arbitre avec des yeux sadiques, se demandant combien de doigts il devrait lui trancher avec qu'il ne leur donne la réponse... Dans le temps, c'était ce qu'on faisait, n'est-ce pas ?

Mais tout cela n'était qu'un jeu. Hector n'avait pas besoin de la récompense et il avait déjà gagné pas mal dans cette partie : il connaissait trois nouvelles et, ma foi, fort sympathiques personnes et avait même, lors de la pause, vécu un bon moment de "repos" dans les bras d'une délicieuse fille de joie. Bref, il retourna à ses réflexions, demanda même à l'arbitre de réciter de nouveau le poème et...

-Nommez ce qui vient au déclin de la sûreté,
Et faites face à ses propylées.

- L'insécurité a mené les seigneurs à bâtir des murailles... c'est évident. Et faire face à la porte qui ouvre le mur... si nous sommes à Marbrume...

Hector s'imagina face aux portes de Marbrume.

- D'Anür vers Rikni vous irez, de la mer vers le ciel ? ou de l'amour à la guerre ?

Il s'imaginait aller vers le ciel... vers l'esplanade donc !

- Sans moellons quitter,
Mais leur protection conservée,
Ces pieds-ci vous numérerez.
- 8 pieds ? Il faudrait marcher sur les remparts...
- Engagez-une main sûre
Au sein de l’obscure
Et pétrée meurtrissure.
- Si c'est une sorte de promenade, je suis perdu !

C'était peut-être ça la clé de l'énigme. Les catacombes ou les égouts... oui... mais pourquoi faire ? et quel rapport avec le reste de l'énigme ? Peut-être était-ce un rébus ou une énigme à tiroir. Aussi Hector se dit que les trois paragraphes correspondaient peut-être à trois mots court à assembler pour faire une grand mot, ou une question :

- Muraille, mur... huit... Catacombes, égouts. Mur-huit-égout. Mûris tes goûts... Intéressant mais ça ne mène à rien...

Hector soupira. Non, vraiment... Il était à sec !

Tout bien réfléchi, Séraphin se dit qu’un bon arbitre est un arbitre mort et que les accidents arrivent. Heureusement pour ce dernier le milicien ravala sa frustration et tenta de l’utiliser en se focalisant sur l’énigme en elle-même plutôt que sur son envie de châtier céans ce vieillard irascible et impoli.

    “Je suis navré madame, mais votre réponse est fausse. Intéressante, mais fausse.”

    Fausse piste, une fois de plus. Et pour couronner le tout cette fois-ci aucun d’eux n’avait la sensation d’approcher du but. C’était le flou total, un vague des plus frustrant.

    “Reprenons. Oriane avait proposé les égouts et je pense que l’idée est bonne. Pour y avoir poursuivi un groupe de bannis on y trouve de nombreuses statuettes et sculptures murales, il parait même que d’anciennes catacombes y sont cachées, la ville ayant été bâtie sur les vestiges de ce qu’elle était il y a quelques siècles. Je pense que cela colle, il reste les pieds à numérer et je n’ai aucune idée de ce à quoi ils peuvent correspondre.”

    Etrangement, ces reflections fiévreuses avaient un effet particulier sur Oriane qui roulait désormais des yeux de manière saccadée et dont la respiration s’accélérait dangereusement. Etait-ce dû à la présence de Séraphin ou bien l’ambiance délétère de la nuit sur les quais éveillait-elle les sens de la belle mercenaire? Impossible à dire mais Séraphin, bien réceptif aux signaux émis par la belle affichait désormais une mine crispée et figée. D’aucuns songeraient à une énième colère du milicien mais ses camarades avertis eux voyaient brûler dans son regard le feu de l’amour et du désir incontrôlé.

    Hector lui aussi pédalait dans la semoule mais avait tout de même de bonnes idées, les remparts, mais où serait alors la sombre meurtrissure? À moins que…

    “La sombre et pétrée meurtrissure peut désigner une meurtrière ou un mâchicoulis, quant aux pieds, peut-être qu’une des ouvertures est d’une taille différente des autres.”

    Mais en réflechissant bien Séraphin eut une sorte de révélation!

    “Si l’on parle des remparts, ces pieds-ci désignent peut-être leurs pieds, dont on sait qu’ils sont fissurés. La sombre et pétrée meurtrissure ne serait autre que cette fissure. Pour moi ça colle parfaitement! Qu’est-ce que vous en pensez?”

    Séraphin rayonnait, fier de sa trouvaille il espérait retrouver cette fierté dans le regard de sa belle. Et s’il se trompait? Non, il n’avait aucun doute tant tout s’imbriquait à la perfection!

Finn n'avait jamais prétendu être particulièrement intelligent. Bien sûr il ne se considérait pas comme un imbécile, puisqu'il avait su apprendre à la fois deux métiers d'artisan et, depuis près d'un an maintenant, celui de Mercenaire en plus d'une brève éducation pour l'écriture et les chiffres, mais cela ne faisait pas pour autant de lui un lettré, loin s'en fallait. Et pourtant... Pourtant à cet instant, tandis que tous s'employaient à décortiquer mot pour mot l'énigme qui leur était suggérée, ce qu'il avait lui-même tenté avant qu'on leur annonce qu'ils s'étaient trompés, son esprit avait recommencé à faire des siennes, le plongeant dans un état contemplatif où de vagues idées flottaient presque devant ses yeux, lui donnant un air absent. Les mots résonnaient en son esprit et il sentait chaque fois qu'il essayait de s'en emparer que ce n'était pas ainsi qu'il devait procéder. Cela lui rappelait cette vieille plaisanterie sur la chose qu'une paysanne saisit et agite pour la faire gonfler et devenir rouge. Lorsqu'on se concentrait sur les mots, les uns après les autres, on pensait alors à un sexe masculin, mais quand on prenait l'énigme dans son ensemble, on réalisait alors le sens caché des phrases et l'on découvrait qu'il s'agissait finalement des fraises dont on s'occupe jusqu'à maturité. C'était là une plaisanterie qui faisait rire son défunt père chaque fois qu'il la faisait à quelqu'un ne la connaissant pas encore et il sembla au Mercenaire, l'espace de quelques secondes, entendre la voix de feu cet homme tant aimé lui rappeler avec amusement qu'il était trop terre à terre et qu'il devait avoir plus de recul. Pour un peu il aurait pu sentir sa grosse main caleuse tapoter le sommet de son crâne.

- Attendez, je crois que...

Souffla Finn qui fixait le vide au milieu du groupe, les sourcils légèrement froncés tandis que dans son esprit dansaient les mots au rythme auquel ils avaient été prononcés. Il tenait quelque chose, mais il n'était pas certain de savoir quoi exactement. Relevant soudain ses yeux clairs sur ses camarades, il inspira brièvement et se mit à enchainer sur le fil de son esprit, avant que ses idées ne s'étiolent, tels ces rêves dont on peine à se rappeler au petit matin.

- Je crois qu'on était pas si loin que ça, je... Le déclin de la sûreté, j'ai d'abord cru que ça apportait le danger, mais en fait ça apporte aussi la faim, la maladie, la pauvreté. Regardez notre cité, c'est exactement ce qui s'est passé avec l'arrivée de la Fange, c'est aussi ce qui arrive en cas de guerre, quand plus personne n'est en sécurité. Si on doit faire face, si on doit se tourner vers quelque chose, c'est vers les Dieux qu'on se tourne, n'est-ce pas ?

Un sourire commençait à naitre sur les lèvres de l'ancien artisan, lequel se sentait soudain battre le coeur à toute vitesse et avec force dans sa poitrine.

- Les propylées, ce sont de grandes portes, des arcades. Il y a celles de la ville, j'ai d'abord cru qu'on sortirait de la cité, mais même si on parle d'aller de Anür vers Rikni, de la mer vers le combat, du lever vers le coucher du soleil, de l'est à l'ouest, il y a ces mots qui disent "Sans moellons quitter", donc en fait il faut rester dans la cité, donc ce n'est pas le Plateau du Labret qu'il faut nommer.

Cela lui semblait logique, bien que là encore il ne puisse en être certain à cent pour cent. En revanche on sentait l'urgence dans ses paroles, dans la vitesse de sa diction, car déjà ses pensées peinaient à suivre le raisonnement et menaçaient de s'évaporer avant qu'il n'eut terminé. C'est qu'il était loin d'être instruit, l'air de rien, c'était là une intense réflexion pour qui préférait le travail manuel.

- Et après ça dit... ça dit de conserver leur protection, c'est celle de la cité, mais ça peut aussi être celle des Dieux non ? Quand tout va mal, quand on est plus en sécurité, quand on cherche un abri pendant les catastrophes, où est-ce qu'on va ? Au Temple ! Mais ça n'est pas le Temple qu'il faut citer je crois, parce que ça pourrait être les portes du Temple les Propylées, enfin je crois, mais...

Le jeune homme se plaqua une main sur le front en grimaçant, crispant ses doigts sur son crâne comme s'il eut pu s'obliger ainsi à penser plus avant, mais il était évident que sa réflexion commençait à perdre en force. Il inspira cependant fortement et abaissa sa main, son regard se posant tour à tour sur chacun des membres du groupe, y compris l'arbitre.

- Ce que je ne comprends pas, c'est la dernière partie. Une obscure meurtrissure faite de roche, qu'est-ce que ça peut être ? Est-ce que c'est une façon de désigner l'entrée du Temple ? Est-ce que c'est autre chose en rapport avec le Temple et ses portes ? Là je ne sais vraiment pas, mais peut-être que vous vous saurez. Déjà j'ai une question pour notre arbitre.

Et Finn pivota vers celui-ci, reprenant un souffle qu'il avait presque perdu tant il avait parlé vite avant de perdre le fil de ses pensées.

- Est-ce que c'est un lieu que nous devons nommer ou bien une partie d'un lieu ? Est-ce quelque chose de physique que l'on peut toucher ou bien quelque chose de symbolique ? Ca pourrait nous aider pour mieux comprendre l'énigme.

Restait à savoir s'il était autorisé dans le règlement que l'arbitre puisse donner la moindre indication en ce sens ou bien s'il était tenu à un silence des plus absolus concernant l'énigme. Le fait était que sans avoir voulu aller contre ses camarades, le Mercenaire penchait davantage pour une solution en rapport avec le Temple qu'avec le Labret ou les sous-sols comme lui-même y avait d'abord songé.

Oriane était fort déçu, les catacombes était pour elle la réponse la plus évidente à cette énigme. Peut être trop évidente et trop simpliste. Quelqu'un qui utilisait des mots comme propylées ou moellons devait avoir un esprit tordu, forcément ou un désir de vengeance à assouvir sur les pauvres compétiteurs qu’ils étaient.

Elle avait écouté ses compagnons avec sérieux, les bras croisés sur la poitrine. Aucune expression particulière sur son visage ne venant trahir ses pensées. Sauf un haussement de sourcil.

- Muraille, mur... huit... Catacombes, égouts. Mur-huit-égout. Mûris tes goûts... Intéressant mais ça ne mène à rien...

Il aurait fallu être aveugle - ou frigide - pour ne pas se rendre compte de la manière étrange dont Séraphin observait la jeune mercenaire. Elle, n’était pas née de la dernière pluie et avait encore en tête leur brève conversation, elle se rendait bien compte qu’il avait un air de merlan frit, ce qui était dans le thème de cette chasse. D’ailleurs, on était en droit de se demander ce que le milicien chassait vraiment ? Contrairement à ce que ce dernier croyait ce n’était une envie de copulation sauvage qui étreignait Oriane, en réalité elle faisait de son mieux pour réprimer le fou rire que les derniers propos du baron avaient déclenchés chez elle. Mais, parce qu’il y avait un mais, il fallait bien admettre que le petit air concentré du milicien n’était pas pour déplaire à la jeune femme, tout comme sa mine réjouie et la jeune femme avait sourit.

- Pour ce qui est pieds, on reste dans le flou...Ce m’inquiète un peu, même si je dois avouer que le raisonnement se tient….

- Attendez, je crois que...

Puis ce fut au tour de Finn d’avoir une révélation qui donna à la jeune femme, une nouvelle piste. Mais Oriane ne savait plus où elle en était, il fallait bien admettre qu’elle n’avait aucune foutu idée de la réponse et elle avait l’impression qu’il brûlait sans toutefois avoir mit le doigt sur la solution. Si les catacombes et les égouts semblaient avoir été et être dans les têtes de chacun, les portes l’étaient aussi, en fait...

- Je dois avouer que la dernière partie me laisse dans le trouble aussi mon ami du coup…

Elle releva les yeux sur Finn.

- S’il s’agissait tout simplement de la porte principale ? “Engagez-une main sûre” à peut être un rapport avec la marque, le bannissement…

La jeune femme fronça les sourcils, tout ça lui filait mal à la tête et elle se remit à cité l’énigme, quelle commençait à connaitre par coeur, raisonnant à haute voix.

-“Nommez ce qui vient au déclin de la sûreté, et faites face à ses proly, propy, bref.”

Je reste persuadée, pour ma part, que le début de l’énigme fait référence au danger, vu la situation actuelle, là où nous sommes le moins en sécurité, c’est à la nuit tombé…

“D'Anür vers Rikni vous irez, Sans moellons quitter, Mais leur protection conservée”

Je te rejoins Finn, en partie, je pense que ce charabia fait référence à la sécurité que nous offre la cité, de jour comme de nuit.

"Ces pieds-ci vous numérerez."

Par contre ça...Les pieds du mur ? Je pense qu’il est précoce de donner une réponse sans que nous ne soyons sûr. L’énigme dit bien qu’il faut compter, nous devons trouver quoi avant de gâcher une nouvelle chance.

"Engagez-une main sûre Au sein de l’obscure Et pétrée meurtrissure.”

Je pensais qu’il s’agissait d’affronter quelque chose, d’en subir les conséquences, douleur, blessure, mais en fait, une meurtrissure, c’est bien une marque, quelque chose qui abîme le visage ou le corps ? Et c’est bien que ce qu’on subit avant d’aller affronter l’extérieur…Je suis désolé chers partenaires, mais c’est bien tout ce qui me vient pour le moment.
Mon avis, qui n’engage que moi, est qu’il faut que nous soyons certains de ce que nous sommes censés compter sans quoi, nous risquons de tâtonner et de faire de l’approximatif encore longtemps.

Mettant en action ses pensées, la jeune femme s’assit en tailleur sur le ponton, le visage posé sur son poing et se remit à réfléchir, encore et toujours, en silence, cette fois...

Les réflexions du groupe allaient toutes dans le même sens et grâce à Hector Séraphin avait eu un éclair de génie. Du moins le croyait-il…

   Il se tourna vers l’arbitre afin de lui exposer ses idées.

   “Tout concorde et je pense être en mesure d’apporter une réponse. Le premier vers désigne Marbrume et ses portes. Le second désigne les remparts et leurs pieds. Le dernier désigne lui les fissures qui sont notoirement apparues sur les remparts au nord de la ville. Je ne pense pas que la solution à l’énigme soit un simple mot comme perle moustache ou bonnet mais que le poème tout entier fait référence au réseau de fissures qui est apparu sur les murailles nord de Marbrume.”

   Séraphin avait parlé le plus calmement possible, faisant fi de sa colère encore récente après la rebuffade de l’arbitre, mais il n’avait pu empêcher son coeur de battre à tout rompre tant l’excitation et le frisson du jeu le gagnaient. Oriane de son côté semblait s’être remise de son aventure hormonale et affichait désormais un teint rosé qui lui allait à ravir.

   Et s’il pouvait gagner à la fois l’épreuve et le coeur de la belle? Quelle récompense cela serait, quelle revanche sur la vie parfois si cruelle. Il sourit doucement à Oriane en tâchant d’avoir l’air le moins niais possible. Il ne parlait pas mais ses yeux se passaient aisément de mots eux et ce qu’ils disaient était clair. "Quoique nous ayons fait, nous l’avons fait ensemble et c’est la seule récompense à laquelle j’aspire."

   Il reporta ensuite son regard vers l’arbitre et attendit que ce dernier prenne la parole.

Amusant de les vois cogiter ainsi, ou pédaler dans la semoule. Pour l’arbitre en tout cas, ça l’était. Voilà qu’il tenait une vengeance indirecte contre ses tourmenteurs de l’après-midi passée. Et il ne cachait pas son amusement par ailleurs. Les yeux rieurs, aux coins légèrement ridés par l’amusement - et l’âge aussi, ne le cachons pas -, il les écoutait attentivement. Soyons honnêtes, en temps normal, il aurait peut-être eu autant de difficultés, si ce n’était plus, que les chasseurs qui galéraient sous ses yeux. Mais le hasard et la chance avaient voulu qu’il soit examinateur et arbitre. Aussi, on l’avait briefé sur les énigmes qui seraient distribuées, et on leur avait forcément donné les solutions afin qu’elles puissent être validées. Alors à ses yeux, c’était, évidemment, tellement limpide que les difficultés rencontrées par Oriane, Séraphin, Hector et Finn en devenaient risibles. Ce n’était pas comme si les organisateurs avaient passé nuits et jours dessus durant toute l’année, pourtant… Cela contribuait au comique de la situation.

Hector, surtout, était très drôle. Il se garda bien fort de se moquer de lui, miséreux qu’il était comparé à lui, mais par les cieux, il voguait d’une idée à l’autre, rappelait bien à quel point il était largué, repartait dans une direction, et encore une fois revenait sur l’idée précédente… décidément, une vraie girouette. Il ne dit rien, cela étant. A l’heure actuelle, il sentait que la moindre remarque un peu sarcastique risquait de le précipiter lui et son énigme fermement tenue en main droit dans la flotte à quelques pas de lui, et il avait eu son lot de déconvenues.

C’est d’ailleurs peut-être plus une histoire de crainte de se retrouver trempé de la tête aux pieds - il ne savait pas nager, en plus - que de véritable compassion, de dévouement envers ses “protégés” qu’il décida de les aiguiller un peu. S’il ne le faisait pas, la chasse risquait de durer toute la nuit, voire plus encore, et à son âge, un peu de repos quotidien était plus que nécessaire. Les énigmes étaient en plus censées convenir, en raison de la sélection aléatoire des participants, à un public aussi large que possible. Cela pouvait inclure de grands intellectuels érudits aux connaissances encyclopédiques comme de vulgaires serfs paysans qui avaient pour seul vocabulaire le lexique agricole, et encore, teinté du fort accent des laboureurs de terre - soit un lexique déformé aux déviances incompréhensibles, de fait.

Ce fut donc Séraphin, qui offrit sa voix. Si cette énigme était une maison, l’on eût pu dire que le milicien, au lieu d’y entrer par la porte, venait de pénétrer dans celle-ci par la fenêtre, une minuscule fenêtre de la taille d’une meurtrière. Et comme toute bonne étroite fenêtre, le cul restait coincé dehors.

«Vous semblez-tous fort inspirés par cette énigme, mes amis, vos idées sont très fructueuses. Mis à part que le jus est rance à souhait, pensa-t-il sans oser le dire. Séraphin, votre réponse est disons… mitigée. Il esquissa un petit sourire, et secoua la tête. En l’état, je ne peux guère valider votre réponse, qui reste dans l’absolu incorrecte. Cependant...»

Il secoua le petit parchemin sur lequel était écrite l’énigme qui les faisait tourner en bourrique depuis déjà pas mal de temps.

«Voici ce que je vous propose. Quoi qu’il arrive, votre voix est perdue, monsieur Chantebrume. Néanmoins, vous pouvez faire l’acquisition d’un indice, si vous le souhaitez. Cet indice est bien évidemment payant, et ce qu’il vous coûtera, c’est l’une des deux voix qu’il vous reste. Une fois donné, si vous décidez d’en faire usage, il ne vous restera donc qu’un seul essai pour trouver la bonne réponse. Un seul et unique, et si vous répondez faux, vous aurez donc perdu cette épreuve.»

Il leur laissa le temps d’envisager la proposition et de digérer sa tirade, avant de reprendre, l’index levé vers le ciel, un sourire en coin.

«Avant cela, je tiens à vous dire une chose. La réponse de Séraphin n’est ni totalement juste, ni totalement fausse. Votre interprétation des pieds est erronnée, mais celle concernant les portes de la ville est juste. Quant au nord de la ville, nul vers de l’énigme n’y fait référence, alors réfléchissez attentivement.»

Considérant que l’aide était là bien plus que suffisante, il glissa le parchemin dans sa bouteille, qu’il mit dans un repli de tissu de sa tunique.

«Je vous laisse vous décider. Soit vous usez de vos deux voix pour préciser la réponse de votre confrère et tenter d’accéder à la vérité, soit je vous donne un indice plus concluant, plus concret, auquel cas vous n’aurez par la suite qu’une seule tentative. Le choix vous appartient.»

Citation :

Paaas loin. Mais non. Bref, l’arbitre vous laisse donc face à un choix : continuer sur votre lancée ou bénéficier d’un indice (l’autre équipe en est au même point), qui vous coûtera une voix, donc celle de Finn ou de Hector, c’est vous qui voyez.

Si vous choisissez de continuer ainsi le RP se déroulera normalement. Si vous prenez l’indice, afin que je puisse faire un tour normal la semaine prochaine, je posterai dès que j’aurai vos quatre posts. Ce qui veut dire que plus vite vous posterez, plus vite vous aurez l’indice, et plus vite vous pourrez faire un autre tour pour votre dernière tentative.

Bon courage à vous, la vérité est au bout du tunnel (ou pas).

Prochain post : 29/01 au soir.