Une bien sombre histoire [Libre] Terminé.

Bon le type il a pas l’air de crouler sous le boulot, en fait à part mater des culs et se gratter le nez il reste là sans bouger, il siffle et fait de la buée. Mais le Siegfried a l’air de bien l’aimer, et comme c’est un bon gars, ça suffisait à classer son pote dans la catégorie des personnes dignes de confiance, et puis entre miliciens après tout.

Séraphin étant quelqu’un qui tente de rester le plus discret possible, que quelqu’un avec qui il patrouille régulièrement ne le reconnaisse pas était la preuve que sa stratégie fonctionnait, mais c’était aussi la preuve que Vuk n’en avait rien à branler, même si par politesse il avait fait semblant de le remettre, personne, pas même lui ne croyait à son histoire. Mais le zèbre savait lire, et pour l’instant c’était tout ce qui importait.

Il laissa à Siegfried le soin de présenter le carnet à son ami.

"Alors on a juste trouvé ce bidule, en plus de la bidoche bien sûr... puis, après avoir interrogé des... des gens du coin, il apparaît que c'est un coup des bannis. Pour Séraphin comme pour moi, c'est de la gribouille sans intérêt. Mais j'sais bien que t'es talentueux dans ce domaine, alors j'me suis dit que tu pourrais nous aider. Et qui sait ? Peut être qu'après un coup de filet pareil, on pourra se payer une belle prime, voir même une promotion !"

Prime, promotion. Les yeux du type s’illuminèrent soudain d’une lueur de cupidité et de luxure, sûrement songeait-il déjà à la ripaille et aux putains qu’il pourrait s’offrir si la piste s’avérait solide, parce que pour le reste, c’était du concret, solide comme une pile de cadavres.

Un groupe de miliciens qui patrouillait dans les environs les salua d’un signe de tête.

“Vous avez vu la rouquine? Elle vaut au moins un 11 non?”

Même couvert de sang et de très mauvaise humeur un homme reste un homme, et malgré sa coutumière réserve Séraphin ne put s'empêcher de rentrer dans leur jeu, c’est vrai qu’elle était pas mal cette milicienne…


Si c’était bien d’un cœur dont il était question, ça expliquait l’état des corps qu’ils avaient retrouvé, mais qui serait assez dingue pour ingurgiter des cœurs humains? C’est pas que les bannis aient vraiment la réputation d’être tout à fait sains d’esprit mais quand même, c’était au delà du concevable, au delà même de la folie.


Par Anür, pire que des cinglés, une secte d’illuminés. Si le macabre spectacle des corps dans la cave pouvait parvenir à retourner le plus solide des soldats, l’idée que des bannis bouffent des cœurs pour aller gentillement galoper avec les fangeux était trop, beaucoup trop.


"Euh...Là par contre ça veut vraiment rien dire. Et puis les premières lettres elles sont trop grandes par rapports aux autres il est bizarre le gars qui a écrit ça."
"OH PUTAIN ! C.I.M.E.T.I.E.R.E ! Le cimetière ! Le gars à qui appartient le bouquin avait rendez vous au cimetière de nuit !....'sont complètement con de mettre des messages comme ça.

Tout cela avait fini d’aviver sa soif de sang, ces gens là s’étaient aventurés au delà de tout espoir de rédemption, fricoter avec la fange revenait à en faire partie, et à ce jeu là, Séraphin avait toute une panoplie de souvenirs plus atroces les uns que les autres, le cri des âmes de sa famille qui réclamaient vengeance. Très bien, ils voulaient du sang? ils allaient pas être déçus.