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 Il est des nôtres ! [Arthur Melville]

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Arthur MelvilleMilicien
Arthur Melville



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MessageSujet: Re: Il est des nôtres ! [Arthur Melville]   Il est des nôtres ! [Arthur Melville] - Page 2 EmptyDim 6 Nov 2016 - 17:48
Les coups pleuvaient sur lui, et pourtant, malgré son esprit embrumé et ses hoquets incessants chargés d'alcool, il parvenait à tout esquiver - ou presque. Il ressentit bien une ou deux fois le poing énervé de Clarence lui rentrer dedans, mais ce n'était qu'un petit quelque chose de très discret, une piqure de guêpe tout au plus. Arthur entendit des bruits sourds derrière lui, comme si quelqu'un toquait au plancher avec le visage de quelqu'un d'autre, c'était assez amusant à entendre. Cela signifiait surtout que les choses approchaient de leur dénouement. Le milicien bloqua un énième assaut, tapa droit devant lui et sentit ses phalanges rencontrer quelque chose qui ressemblait à des dents. Il retira vite son poing de là, fit quelques pas mollassons en arrière pour embrasser la scène du regard et se mit en garde.
Norbert gisait sur le sol, le visage éclaté, avec sa donzelle à ses côtés, qui s'assurait qu'il allait bien. Mathilde, elle, était restée en retrait. Apeurée par la colère de son doux mari, elle savait qu'elle en avait déjà trop fait en s'interposant deux fois pour aider Arthur, et elle craignait la conclusion de l'affrontement. Quant à Siegfried, il s'approchait doucement dans l'ombre, triomphant et prêt à assassiner une nouvelle fois. Ne restait plus que Clarence, la lèvre supérieure en sang suite au dernier coup d'Arthur.

L'autre loustic ne se doutait de rien et continuait de frapper. Arthur ne répliquait pas ou presque, il préférait attendre que Clarence se fatigue. Au vu de ses moulinets incessants et de sa corpulence, l'assaillant n'en avait pas pour longtemps avant de s'essouffler. Et puis, maintenant que l'esprit du beau soldat s'était quelque peu éclairci, il parvenait à lire plus facilement dans les mouvements de son opposant, à les anticiper et les rendre inefficaces. Ceux qu'il continuait d'encaisser étaient entièrement imputables à l'alcool, qui étouffait la douleur des impacts.

« Alors... *huff huff* on fatigue, fils de salopard ? *huff* Tu commences à comprendre... *theuheuheu* que t'es foutu ? cracha Clarence, le souffle court.
— Écoutez, mon bon ami, vous êtes de toute évidence épuisé et vos quelques claques m'ont redonné une bonne partie de mes esprits. Vous êtes dans une situation pénible, Clarence. Et en plus, je vais sans doute faire découvrir à votre femme des délices dont elle ignorait tout jusqu'à présent. Un homme propre, déjà, vous puez la biquette d'ici. On a l'impression que vous avez bouffé du cul de chien galeux ! le provoqua Arthur en voyant que Siegfried s'approchait plus près de lui.
— Chiens d'la milice ! Milichiens, voilà c'que vous êtes, raclures ! Fiers d'eux comme des paons, vous pétez plus haut qu'vot' cul doré, tout ça pour quoi, j'vous prie ? Pour que dalle, on est toujours dans la mer... » s'emporta Clarence, s'empourprant à vue d'œil tant il était furieux de se faire ainsi tacler verbalement. Il voulut faire quelques pas en avant mais...

La main du balafré vint lui tapoter l'épaule de façon parfaitement innocente, et Clarence se retourna machinalement pour tomber nez à phalange avec le poing de Siegfried. Ce dernier lui botta ensuite le derrière en lançant un « À toi, Arthur. » qui mettait un terme au combat.
Clarence tituba en direction du blondinet, qui s'était proprement préparé. La droite qui partit provoqua un bruit sourd qui allongea l'homme au sol. Arthur s'empara d'une chaise, sous le regard consterné du tavernier qui avait observé toute la scène sans bouger d'un pouce. Le beau milicien leva ensuite le meuble au-dessus de sa tête et l'abattit avec force sur le dos du pauvre hère complètement à sa merci.

« Un prêté pour un rendu... commenta Arthur avant de revenir lui asséner un coup de pied magistral en plein dans la face. Ça aussi, c'est un simple rendu. Et ça... acheva-t-il en le rouant de violents coups de pied dans le ventre, se souciant peu des bruits de suffocation qu'il émettait. ... c'est pour avoir abîmé mon visage et avoir insulté mes parents trop souvent à mon goût. »

Il se tourna ensuite vers Siegfried et lui serra la main avec force.

« Un plaisir que de savoir qu'on peut vraiment compter sur les copains... Ça ira ? demanda-t-il en attrapant un mouchoir pour essuyer son propre nez qui dégouttait encore de sang.
— M'sire Arthur, pourquoi qu'vous avez parlé d'me faire découvrir des choses, là... des délices ? J'ai jamais donné m'n'accord pour ça, que j'sache... intervint timidement Mathilde, maintenant que les choses s'étaient apaisées.
— À votre guise, ma belle dame. Il serait regrettable de ne pas en profiter après qu'on ait cassé la figure à ces horribles personnages, ceci dit... »

La jeune demoiselle rougit sans donner de réponse cependant. Arthur commanda deux nouvelles pintes de brune et en tendit une à Siegfried. Il fallait trinquer pour célébrer tout ça, non ?
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Siegfried l'ExecuteurMilicien
Siegfried l'Executeur



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MessageSujet: Re: Il est des nôtres ! [Arthur Melville]   Il est des nôtres ! [Arthur Melville] - Page 2 EmptyLun 7 Nov 2016 - 11:18
Tandis que l'autre pimbêche ramassait son frangin en vociférant, Siegfried décida de fêter dignement la victoire qu'il partageait avec son collègue, ainsi que la douce Mathilde. Norbert et sa catin quittèrent les lieux en silence, abandonnant Clarence à son triste sort. Ce dernier, justement, tenta de ramper furtivement pour échapper à une nouvelle raclée potentielle. Mais, de bonne humeur, les deux miliciens le laissèrent se dandiner sur le parquet jusqu'à la sortie, se moquant copieusement de lui néanmoins.

Siegfried se retrouvait donc dans l'impossibilité d'assouvir ses basses envies ce soir mais, qu'à cela ne tienne, il avait découvert un ami. Riant et beuglant des insanités, les deux soldats furent acclamés par l'assistance. Des chants paillards s'élevèrent dans la taverne, emplissant le lieu sordide d'une ambiance chaleureuse, bien rare au sein des bas Quartiers. Les donzelles dansèrent longuement sur les tables, les vilains s'amusèrent jusqu'à en perdre la voix, et cette soirée mémorable s'acheva sans encombre.

Epuisés, mais satisfaits, Arthur et Siegfried finirent par s'en retourner à leur domaine, accompagnés de Mathilde qui avait dés lors bien plus qu'un coup dans le nez. Un peu jaloux par la conquête de son compagnon, Siegfried conserverait néanmoins un excellent souvenir de cette nuit étonnante. Le trio se sépara finalement après une dernière accolade et, dans un élan de bravoure et d'émotion, Siegfried fit une promesse à son frère d'arme :

"On les trouvera Arthur, 'moi qui te l'dis. En attendant, profite bien."

Car si cette ambiance agréable avait emporté leur esprit revanchard, l'espace d'une poignée d'heures, ni l'un ni l'autre n'oubliaient ce qui les réunissait, à savoir leur soif de vengeance. Le balafré disparut ainsi dans les ténèbres, et ce fut sur ces bonnes paroles que s'acheva cette curieuse rencontre.
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