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 Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)

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Raphaël HavresacMarin
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MessageSujet: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMer 19 Oct 2016 - 16:44
C'était un mauvais coup du sort qui avait poussé Raphael à se rendre à la place des pendus.

La seule échoppe qui acceptait de vendre un peu de goudron indispensable au calfeutrage des canots se trouvait ici. C'était un homme pingre et sec qui vendait au plus offrant sans aucune vergogne. Le marin n'était même pas sur de pouvoir s'approvisionner, mais il n'avait pas d'autre choix que de se rendre dans cet infâme endroit dans l'espoir de ne pas faire le déplacement pour rien.

Avant l'arrivée de la Fange, Raphael n'aimait pas beaucoup cet endroit. Le spectacle des voleurs se balançant au bout d'une corde en criant grâce ne lui avait jamais plu. Certes si ils se retrouvaient là c'était bien pour une bonne raison et la justice veillait à ne pas exécuter d’innocents. Dés qu'il y avait un doute, ils étaient bannis et avaient au moins la vie sauve. Ce n'était certes pas une vie facile mais leur famille pouvaient les suivre au lieu de pleurer un mort.

Mais depuis l'arrivée des Mordeurs, la place avait pris un visage encore plus funeste. Des bûchers étaient érigés pour brûler les morts et éviter qu'ils ne reviennent à la vie. Une odeur immonde de chair brûlée empestait l'air et une suie épaisse recouvrait les murs de la place. Un panache de fumée noir s'élevait haut dans le ciel et pouvait se voir à des kilomètres à la ronde. Quant au bannissement qui était un châtiment plus clément, il était devenu l’ultime punition de Marbrume. Les bannis ne faisaient généralement pas long feu en dehors de murs de Marbrume, c'était à se demander si la mort n'était pas devenue plus charitable que le bannissement...

Raphael pressa le pas pour traverser la rue au plus vite lorsqu'il fut percuté par un passant. L'homme à la mine patibulaire s'excusa d'un ton sec et voulut reprendre sa marche avant d'être brusquement arrête par Raphael. Le pécheur savait que de nombreux voleurs à la tire œuvraient dans la quartier et il porta la main à sa poche pour vérifier si sa bourse n'était plus là.

Et bien sur elle avait disparue.

Le marin toisa sans un mot l'homme avant de le forcer à ouvrir la main qu'il avait attrapée, dévoilant sa bourse. L'homme le regarda avant de fendre d'un sourire édentée et ouvrit un pan de sa chemise, dévoilant une courte épée. Il parla de façon extrêmement menaçante sans quitter son sourire de voleur satisfait.

A toi de voir l'ami...

Raphael ne réfléchit même pas une seule seconde. Il dégaina sa dague en un éclair et entailla la partie gauche du visage de l'homme, ouvrant une large coupure et faisant couler le premier sang. L'homme cria de douleur et de surprise avant de reculer de quelques mètres, laissant tomber la bourse à terre.


Dernière édition par Raphaël Havresac le Ven 24 Fév 2017 - 10:34, édité 1 fois
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptySam 22 Oct 2016 - 22:18
La place des pendus, si l’on occultait les bûchers et les potences, sans compter l’odeur permanente de chair brûlée et de charogne, c’était un endroit sympa et animé, et pas que par les suppliciés qui se balançaient au bout d’une corde. Non la place était vivante, bordée d’échoppes et de tavernes, et plus prosaïquement, c’était l’endroit le plus proche de la caserne où se saouler la gueule sans risquer de se faire égorger.

C’est donc attablé en compagnie de collègues miliciens et passablement imbibé que Séraphin vit ce pauvre bougre avec sa casquette de marin se faire bousculer par un passant, l’arrêter d’un geste sec et même s’il ne put rien saisir pas leur conversation il était évident qu’il venait de se faire détrousser.

Il avait dû se sentir menacé car avant même que les miliciens aient pu se lever, le marin avait enfoncé sa dague dans la joue du voleur, lui délogeant au passage une des quelques rares dents qu’il lui restait.

Le voleur se mit à hurler et recula en titubant sous l’effet du choc et de la douleur, le coup avait déjà fait enfler son visage, si bien qu’entre le sang et ses joues qui gonflaient et comprimaient ses yeux il ne voyait plus grand chose, et finit par trébucher et s’écrouler sur le sol, choqué, comme incrédule.

Tout cela n’avait duré que quelques petites secondes, et une fois rengainé sa dague le marin s’était penché calmement et avait ramassé ce qui devait être sa bourse, puis avait fait mine de s’en aller sans se retourner.

“Stop, personne n’ira nulle part, je veux bien que l'on pende ce malandrin, mais on va devoir s’expliquer tous les deux”


Dernière édition par Séraphin Chantebrume le Mar 1 Nov 2016 - 23:51, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyVen 28 Oct 2016 - 15:38
Le marin ramassa calmement sa bourse et s’appétait à s'en aller lorsqu'une voix autoritaire suspendit son geste.

Le regard de Raphael se porta sur son origine et il se trouva face à un milicien quelque peu éméché. L'homme avait un regard déterminé et Raphael compris qu'il devrait d'abord s'expliquer avant de retourner à ses affaires. Il le fit aussi concisement et précisément que possible, surveillant de l’œil une mauvaise réaction de son agresseur.

C'est très simple et il n'y à pas grande chose à dire : ce maraud à tenté de me détrousser mais je ne l'ai pas laissé faire. Et lorsque je lui ai laissé une chance de me rendre mon bien sans dommage, il m'a clairement fait voir l'épée accrochée à sa ceinture. Et passer du vol à la tire à la menace de mort ça n'est pas sans conséquences selon moi...

L'homme à terre se mit à gémir en se tortillant comme un ver. Son aplomb et sa capacité naturelle à mentir était tout bonnement incroyable...

C'est faux Messire ! C'est cet homme qui à volé ma bourse et qui m'a flanqué un coup de couteau quand j'ai refusé de me laisser faire !

Il désigna la balafre d'un air dépité et miséreux.

Regardez ce qu'il m'a fait ! Les gens comme lui sont des gangrènes pour notre belle cité, ne vous laissez pas berner par son air de petit vieux innocent...

Raphael le toisa avec mépris et claqua la langue sur son plais avant de répondre.

Comme ça tu porteras ton crime sur ton visage pour le reste de misérable vie de chien enragé...
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMer 2 Nov 2016 - 21:02
L’homme avait certes un bel aplomb, mais malgré cela il n’était pas bien difficile de discerner lequel des deux mentait, comment un crasseux édenté comme lui aurait-il pu posséder une bourse telle que celle-ci? Et pourtant il se roulait par terre en criant à l’infamie et demandait réparation entre deux hoquets sanguinolents.

Pathétique, vil cancrelat puant, ce genre de sous-produit de la société avait le don de faire bouillir les sangs de Séraphin. Et pourtant, à le regarder gémir au sol et pleurer ses grands dieux, il fut saisi d’une immense satisfaction, le bras armé de la justice, sous la forme d’un vieux pêcheur lui était tombé dessus, et le deuxième bras, celui-ci sous la forme d’un milicien irascible, allait lui asséner le coup de grâce, ironie du sort à quelques vingt pas d’un échafaud.

“Garde donc le peu de salive qu’il te reste, tes mensonges ne prennent pas sale cloporte. On ne te recoudra même pas avant de te mener à la potence, mais rassure toi tu n’auras pas beaucoup à marcher, à moins que tu ne préfères le fer rouge? Je parie que l’odeur du sang rameutera les fangeux à des lieues à la ronde.”

Une lueur de réalisation dans le regard du voleur, qui grandit avec son effarement, et s’évanouit en même temps que lui, sur un sanglot.

Autour d’eux la foule commençait à s’amasser, et il fit signe à quelques miliciens qui observaient la scène.

“Vous là, coffrez moi ce pingouin, et faites en sorte qu’il confesse son larcin, nous verrons que faire de lui par la suite.”

Se tournant ensuite vers le pêcheur qui malgré son geste affichait une certaine décontraction, eut-il attendu quelques secondes au lieu de poignarder son larron, celui-ci aurait été submergé de miliciens et l’issue de cette querelle aurait été des plus simples.

“J’espère pour toi que le type sera encore vivant au moment de se faire pendre, sinon ça risque de se compliquer encore un peu plus, on était juste là, qu’est-ce que je suis supposé faire de toi maintenant?”

Mine de rien, Séraphin éprouvait une certaine sympathie pour ce vieux bonhomme qui n’avait fait que défendre ses intérêts, et n’avait aucune envie de le traîner dans la boue. L'attroupement s’était lentement dissipé, aussi il put murmurer afin qu’ils soient les seuls à entendre.

“Tirons nous d’ici, et vite.”
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMar 8 Nov 2016 - 10:41
Le milicien ne cru pas un instant aux mensonges du voleur.

Il lui donna sa sentence en quelques instants, le condamnant à la pendaison ou au fer rouge. Si ce dernier n'avait pas menacé Raphael, le marin aurait intercédé en sa faveur : le vol était certes un crime bien sur mais la mort ou le fer était un châtiment trop cruel. Mais comme le gugusse l'avait menacé et mentait sans vergogne pour sauver sa misérable couenne, le marin n'aurait aucun problème à le regarder se balancer au bout d'une corde ou à sentir l'odeur du cochon grillé.

Alors que d'autres miliciens emmenaient le malfrat et qu'une foule s'attroupait progressivement autour d'eux, le milicien fit la morale à Raphael. Ce dernier eut envie de lui répondre qu'il n'avait fait que se défendre et que si il n'était pas content c'était la même chose. Mais lorsqu'il lui glissa discrètement à l'oreille qu'il devaient se tirer le marin comprit que le milicien bluffait et qu'il n'aurait aucun ennui.

Il entra alors dans son jeu, prenant un air contrit et répondant en gardant les yeux baissés.

Je suis désolé Messire, je n'aurais pas du blesser cet homme même si il le méritait... Je vous suis sans faire d'histoire et répondrait à toutes vos questions...

Et sans plus de cérémonie pour la foule qui se dispersait peu à peu, les deux hommes prient le chemin du poste de la milice le plus proche.

Une fois qu'ils furent suffisamment éloigné de la place, Raphael abandonna son air de victime malheureuse et parla de sa voix claire habituelle, serrant vigoureusement la main du milicien.

Je te remercie mon gars, tu viens de me tirer d'un sacré pétrin ! Ce salopard n'a eut que ce qu'il mérite et je suis heureux que tu l'ai compris au premier coup d’œil... Au fait je suis Raphael Havresac, marin de son état et Marbrumais depuis de 3 générations.

Laisse moi t'offrir un verre : tu as été interrompu en pleine tablée d'avec tes camarades, il faut réparer le tort causé par ce vilain personnage...
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMar 8 Nov 2016 - 22:08
Les murmures de la foule parlaient de vengeance, de sang et d’injustice. S’ils restaient là Séraphin n’aurait pas le temps de l’arrêter que la populace leur tomberait dessus et se ferait justice elle-même, et c’était inacceptable. Aussi leur petit numéro fit mouche, (Le marin était vif et à défaut d’avoir perçu l’atmosphère néfaste qui régnait sur la place, il comprit rapidement les intentions du milicien.) et bien que certains badauds n’aient pas été dupes, l’ire de la plèbe s’apaisa rapidement.

La pauvre bougre avait cru son heure arrivée, que ce soit aux mains de son larron, ou à celles de la milice, mais si la justice et la loi étaient deux choses, l’honneur et la dignité en étaient deux autres. Impossible pour Séraphin de condamner cet homme pour avoir voulu protéger ses biens et sa subsistance, d’autant qu’il était sympathique, avec ses traits burinés par le sel et le vent du large, sa voix chaude et ses mains calleuses.

“Je te remercie mon gars, tu viens de me tirer d'un sacré pétrin ! Ce salopard n'a eut que ce qu'il mérite et je suis heureux que tu l'ai compris au premier coup d’œil... Au fait je suis Raphael Havresac, marin de son état et Marbrumais depuis de 3 générations.
Laisse moi t'offrir un verre : tu as été interrompu en pleine tablée d'avec tes camarades, il faut réparer le tort causé par ce vilain personnage…”

“Séraphin Chantebrume, à ton service l’ami, j’aurais volontiers exécuté cette canaille de mes propres mains si la foule n’avait risqué de nous mettre en pièces. J’étais fermier dans les marais, avant, enfin avant tout ça...” Une foule de souvenirs inopportuns envahirent sa mémoire, brusque rappel de tout ce qu’il avait été, et de tout ce qui n’était plus. Et il changea vite de sujet. “Ma foi, je ne refuse jamais un coup à boire, mais dis moi, que faisais tu par ici? la place des pendus c’est pas l’eldorado, j’y traine souvent mes guêtres car c’est proche de la caserne, et qu’on y trouve toujours une échoppe ouverte et un collègue attablé, mais toi tu es bien loin du port.”

Les deux hommes trouvèrent une taverne relativement calme, propice à la discussion, et s’attablèrent dans un coin. Une fois une chope en main, Séraphin d’ordinaire taciturne ne put s’empêcher la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'ils s'étaient installés. Il appréciait ces conversations simples et enrichissantes bien qu’anodines.

“Raconte moi, c’est comment la mer? J’ai toujours rêvé d’avoir un bateau.”
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyLun 14 Nov 2016 - 10:47
Le milicien se présenta, lui indiquant qu'il avait été fermier avant d'être un guerrier et que c'était la Fange qui l'avait poussé dans cette voie. Raphael apprécia cette confiance que lui fit Séraphin : il n'était pas donné à tout le monde d'en dire autant en si peu de mots sur sa vie. Et sa vie ne devait pas être joyeuse au vu de l'ombre qui passa sur son visage alors qu'il parlait de ses origines...

En plus d'apprécier cette confiance, Raphael aima le fait que Séraphin ne soit pas un homme d'arme de métier. C'était son histoire probablement tragique qui l'avait poussé dans les bras de la milice, non le gout du sang qui était assez évident chez certains gens d'arme. Cela ajoutait encore en sympathie au personnage qui semblait mu par un véritable sens moral plutôt que des lois parfois absurdes et souvent injuste envers les gens du peuple.

Lorsqu'il lui demanda ce qu'il faisait ici, Raphael en toute franchise et sans fioritures.

Je suis venu acheter du goudron pour calfeutrer mon bateau... Il coûte un prix exorbitant mais il n'y en à plus qu'ici qu'on en trouve depuis l'arrivée des mordeurs. Sinon je suis bien d'accord avec toi, ce n'est pas un endroit agréable pour un marin, je préfère largement les quais !

Alors qu'ils entraient dans une taverne et commandèrent deux chopes, Séraphin demanda à Raphael comment était la mer et le métier de marin. La face burinée du vieux pécheur s'éclaira à l'annonciation de la question : il n'aimait rien de plus au monde que parler de celle qui partageait sa vie depuis sa naissance et - il l'espérait du moins - jusqu’à sa mort.

C'est difficile de parler de la mer en quelques mots...

Elle est à la fois protectrice, nourricière, synonyme de liberté et de promesses encore à découvrir... Mais elle est aussi colérique, indomptable et prends des vies sans se soucier du mal qu'elle sème... Chaque fois que je pars en mer, je prie Anür pour revenir sain et sauf et je la remercie de tout mon cœur pour la chance que j'ai de pouvoir nourrir ma famille. Et la Trinité sait que c'est une chose difficile en ces temps troubles...


Raphael marqua une courte pause et décida lui aussi d'offrir une parcelle de son vécu à Séraphin...

Laisse moi te conter une petite histoire qui m'est arrivée lorsque j'étais enfant.

Mon père et moi partions chaque matin en pêche au point du jour lorsqu'il le décidait. Qu'il neige, qu'il pleuve ou qu'il vente : rien au monde ne pouvait l’empêcher de sortir si il estimait que c'était le moment.

Un jour de gros temps je lui ai dit que j'avais peur et que je ne voulais pas l’accompagner. Il s'est alors agenouillé et à planté ses yeux dans les miens et me dit : "Fils, la peur ne doit jamais t'empêcher de partir en mer lorsque que tu dois le faire. Si c'est ton heure, alors tu partiras comme Anür l'a décidé pour toi depuis le jour de ta naissance. Mais si tu recule à chaque fois que tu as peur alors la mer se fâchera contre toi et la mer t'avalera sans la permission de la Déesse et ton âme errera dans les abysses jusqu’à la fin du monde." Il s'est alors redressé et à dit "Tu as le choix fils: accompagne moi ou reste ici mais saches que aujourd’hui est un jour pour sortir en mer, parole d'honneur de ton vieux père..."

J'ai fais de mon mieux pour prendre sur moi et ai accompagné mon père malgré la tempête qui grondait. Non seulement nous avons fait un bonne pèche ce jour là mais plus important encore, nous avons porté secours à un voisin et ami dont la barque avait subit une avarie.

Si nous n'étions pas sortis à cause du gros temps, Oscar aurait perdu la vie ce jour là et sa femme ainsi que ses enfants l'auraient pleuré toute leur vie...


Raphael se tut, marqué par l'émotion, plongé dans ses souvenir d'enfant. Il pouvait presque sentir l'odeur acre de la pipe de son père alors qu'il était parti depuis de nombreuses années...

Il conclus son récit d'un air absent.

La mer est aussi magnifique qu'elle peut être meurtrière...

Soudain une idée jaillit dans l’esprit de Raphael et le reconnecta immédiatement au présent. Il porta la chope à ses lèvres et but une gorgée bien fraîche avant de reposer son verre, un sourire en coin vissé aux lèvres.

Mais tu sais Séraphin, il n'y à qu'une façon pour se rendre compte de ce qu'est la mer : naviguer.

Je n'ai pas l'habitude de faire ça, mais j'aime bien le genre d'homme que tu es : que dirais tu de venir avec moi un matin et m'aider pour la pêche ? Tu feras ta propre expérience et tu auras ta part de poissons...
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptySam 19 Nov 2016 - 15:05
S’il y a une chose à propos des marins, c’est qu’ils connaissent toujours des tas d’histoires, et qu’ils sont intarissables quand on commence à leur parler de la mer, de naviguer, ou encore de bateaux. Et c’est exactement ce qui se produisit avec Raphaël, pour le plus grand bonheur des deux compères.

    Il parla ainsi un long moment, les yeux pétillants du bonheur et de la fierté qu’il éprouvait à raconter ce qui était toute sa vie, son âme véritable. Et c’était quelque chose de touchant que de voir autant de passion dans le regard d’un homme qui livrait ses histoires et son expérience comme on donne de sa personne. Son histoire était juste et vraie et son père avait l’air d’être un brave homme lui aussi.

    “Pour ma part j’ai peu d’histoires à raconter l’ami, j’ai vu plus de choses en un an à la Ville que durant toute ma vie à la ferme. Mais tout était alors si simple et limpide, l’avenir ne n'envisageait pas différemment du présent, pas de doutes ou d’interrogations. Tout a changé maintenant, et les fangeux font partie de la plupart des histoires.”

    Avec un sourire enfantin, Raphaël lui proposa de l’accompagner en mer à l’occasion, et à vrai dire, Séraphin avait espéré que leur conversation en arrive à ce point précis, lui qui rêvait de voguer depuis toujours, quelle aubaine!

    “Je serais ravi de prendre la mer avec toi, j’espère me montrer à la hauteur et ne pas te faire perdre ton temps, quant au poisson je te laisse ton fond de commerce, les temps sont durs et je ne voudrais pas te délester d’une partie de ta pêche. Une tournée dans une taverne de ton choix fera l’affaire!” La chaleur humaine, ça donnait soif et Séraphin commanda deux autres pintes, d’autant que la bière que servait cette échoppe était des plus convenables. “Je te remercie Raphaël, pour ce moment et ton invitation, moi qui croyait devoir t’alpaguer, quel dommage cela aurait été.”

    L’alcool lui déliait la langue, à défaut pour une fois de lui délier les poings, quoi que tout pouvait encore arriver et il savait d’expérience qu’une rixe dans une taverne était vite arrivée, même s’il allait encore lui falloir un bon nombre de pintes avant de commencer à pourfendre des fangeux imaginaires.

    Il était ravi de cette belle rencontre, qui plus est fortuite, comme quoi la vie lui réservait encore quelques surprises agréables.
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Raphaël HavresacMarin
Raphaël Havresac



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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyJeu 24 Nov 2016 - 17:31
Séraphin dégageait une certaine mélancolie, presque une tristesse que l'on pouvait sentir dans sa voix et ses mots.

Sans qu'il n'ait besoin de l'étaler sur la table - ce qui aurait passablement énervé Raphael d'ailleurs - la façon dont l'homme parlait de son ancienne vie transpirait de douleur et de mort. Le marin se félicita de lui avoir proposé une sortie en mer, non par orgueil d'avoir su viser juste mais parce qu'il pourrait peut être offrir un parenthèse de répit dans la vie de cette homme qui n'était visiblement pas facile.

Lorsque Séraphin accepta son invitation et ne demanda qu'un bière en guise de paiement, Raphael ne put s'empêcher de réagir vivement. Non par déception ou regret, mais simplement parce que tout travail mérite salaire et qu'un homme comme lui le méritait plus encore. Il se pencha vers le milicien et fit les gros yeux comme un père réprimande son fils.

Ecoute moi bien Séraphin, je vois que tu veux le faire pour de bonnes raisons mais personne n'embarque sur mon bateau pour une pêche en échange d'un verre. Le verre sera de toute façon partagé une fois la pèche terminée mais tu auras ta part de poisson... Et pas questions de refuser, tout milicien que tu es !

Le pécheur parti dans un rire franc qu'il espérait communicatif tandis qu'ils entamaient une seconde pinte commandée par Séraphin. Ils passèrent encore un moment à discuter de tout et de rien avant que Raphael ne finisse par se lever pour prendre congé.

Ma femme et mes enfants m'attendent, ils vont s'inquiéter si je tarde davantage. Je te remercie encore une fois mon ami et je te donne rendez-vous demain à l'aube près de l’embarcadère du port. Si tu ne peux pas demain, ce n'est pas bien grave car j'y suis tout les matin de toute façon. La durée dépendra de la mer, mais nous serons rentrés avant midi je peux te l'assurer. Prends des vêtements chauds et confortables ainsi que de quoi manger, la pêche ça creuse et ça faim... Ou ça te fera vomir tripes et boyau, on verra bien si tu as le pied marin !

Le pécheur serra vigoureusement la main du milicien, paya leurs consommations et quitta la taverne sans plus de cérémonie.

-----------

La matinée était froide et humide.

L'aube était à peine levée et Raphael s'affairait déjà sur les quais depuis plus d'une heure. Il effectuait les ultimes retouches sur ses filets, vérifiait le gréement et la voilure, graissait les bouts pour les assouplir et vérifiait l’étanchéité de la coque. La météo était malgré tout clémente : le vent ne soufflait ni trop ni trop peu et les oiseaux volaient en nombre au dessus des risées, signe indiscutable de la présence de bancs d'exocétes - plus communément appelés poissons volants.

Tout était désormais prêt pour prendre le large. Raphael alluma donc sa pipe et tira de grosse bouffées en attendant de voir si le milicien avait pu ou non se libérer ce matin.
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMer 30 Nov 2016 - 23:40
“Ecoute moi bien Séraphin, je vois que tu veux le faire pour de bonnes raisons mais personne n'embarque sur mon bateau pour une pêche en échange d'un verre. Le verre sera de toute façon partagé une fois la pêche terminée mais tu auras ta part de poisson... Et pas questions de refuser, tout milicien que tu es!”

    Séraphin s’attendait à une réaction comme celle là, Raphaël était du genre généreux, mais ça valait le coup d’essayer. Après tout un peu de poisson frais ne ferait pas de mal et tant que c’était offert de bon coeur, c’était tout ce qui comptait.

    “D’accord pour le poisson, mais la tournée à terre sera pour moi. Et pas questions de refuser, tout pécheur que tu es!” Il se fendit à son tour d’un rire franc et décomplexé, à la fois par l’alcool et le soulagement d’avoir quelqu’un à qui parler.

    Une tournée en entraînant une autre, les deux compères burent probablement plus que de raison et discutèrent ainsi un long moment de choses et d’autres, jusqu’à ce que Raphaël prenne congé et s’en retourne à sa famille, non sans avoir réglé toutes leurs chopes avant que Séraphin n’ait eu le temps de réagir. Il lui donna rendez-vous le lendemain à l’aube sur les quais, lui promettant une belle journée de pêche ou éventuellement une terrible journée de régurgitation, à voir ce que la mer leur réserverait.

    Le temps était froid et humide, le vent doux mais constant à vous glacer les os. Mais malgré un ciel gris relativement maussade, on pouvait tout de même appeler cela du beau temps, la mer était calme et les oiseaux agités. Quel bonheur que le cri des mouettes le visage au vent.

    “Salut à toi l’ami, je suis fin prêt et je n’attends plus que tes ordres!” Séraphin sorti un petit paquet de la poche de sa veste avec un sourire enfantin. “J’ai eu du mal à le dégoter, mais je nous ai trouvé un beau saucisson, ça nous donnera du baume au coeur.”

    Tout semblait prêt pour l’embarquement, Séraphin était content et impatient à la fois et Raphaël semblait fier de son navire et de lui faire découvrir son univers.

    “Je te laisse me présenter ton bateau?”
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyJeu 1 Déc 2016 - 12:34
Le milicien pointa la bout de son nez sur la jetée avec le sourire aux lèvres.

Il salua Raphael et sorti un petit paquet en indiquant qu'il s’agissait d'un saucisson. Le pécheur apprécia le geste et remercia Séraphin avec vigueur.

Merci de l'attention Séraphin, je serais ravi de le partager lorsque nous serons en mer !

Le milicien demanda alors à ce que le pécheur lui présente son bateau, ce qu'il fit en quelques mots enjoués.
Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) Tonner10

Mon navire se nomme "Le corbeau des mers". C'est un bateau de presque 45 pieds (14 mètres) et d'un tirant d'eau - la hauteur minimum d'eau nécessaire pour qu'il puisse naviguer - de 6 pieds et demi (2 mètres). Tu peux voir qu'il est équipé de trois voiles : à l'avant le foc et le clinfoc (pour le diriger) et au centre la grand-voile (pour le faire avancer). Le filet est installé à l'avant et c'est celui dont nous nous servirons pour pêcher... Ce n'est ni le plus beau, ni le plus rapide mais il est solide et à sorti ma famille de nombreux grains sans une égratignure !

Mais assez d'explications techniques : la mer ne se raconte pas elle se vit ! Embarquons sans plus attendre, je te donnerais les instructions au fur et à mesure pour manœuvrer les voiles et le filet...


Raphael aida alors Séraphin à embraquer et ils quittèrent le port.

La houle les berçait doucement tandis que la côte s'éloignait peu à peu. Raphael ne naviguait plus autant de la cité qu'auparavant, même pour chercher des bancs de poissons les plus abondants. L'arrivée de la Fange avait rendu quasiment impossible tout débarquement en dehors des murs protecteur de la cité, mieux valait ne pas être trop loin en cas d'avarie. Le vieux pécheur espérait que cette situation prendrait bientôt fin car le contact avec les gens de la côte lui manquaient. Il l'espérait mais était plutôt pessimiste quand à leur survie et la disparition prochaine des Fangeux...

Il se repris rapidement et tint à distance son vague à l'âme : il fallait toujours être prudent en mer et il avait un invité aujourd'hui... Il décida de donner quelques directives à Séraphin pour le faire participer aux manœuvres du bateau et l'initier à la navigation. Il parla assez fort pour se faire entendre dans le bruit des vagues et du vent.

Séraphin ! Tu vas réduire la voilure de la grand-voile pour que nous ralentissions un peu ! Nous serons bientôt sur un banc de poisson, il ne faut pas les effrayer en arrivant trop vite !

Il lui désigna un bout attaché au mat.

Tu vois ce bout ?! Quand je te le dirais, tu le feras descendre et tu le raccrochera autour du taquet ! Regarde bien comment on fait...

Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) C232ter

Est-ce que tu as compris ? Si tu ne le sens pas, dis le moi et je ferais le nœud ! Il n'y à pas de honte à ça quand c'est la première fois que l'on monte sur un bateau...

HRP:
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Séraphin ChantebrumeAdministrateur
Séraphin Chantebrume



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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMar 6 Déc 2016 - 22:57
Ah que voilà une belle embarcation! Certes n’avait-il pas l’allure d’un vaisseau de guerre à la proue sculptée et aux fines dorures, non plus de canons ni de mats si grands qu’ils en perçaient les nuages, mais il avait une âme, celle d’un fier navire qui ne craint ni le vent ni la tempête. Un navire taillé non pour la guerre mais pour servir la vie et en ramener les fruits jusqu’au rivage.

    Ils embarquèrent une fois les présentations faites, Séraphin était ravi des explications qui lui étaient données sans pédance ni paternalisme, simplement avec passion, avec le cœur. Et ça faisait toute la différence. La houle était légère et le vent modéré, la ballade promettait d’être agréable, à moins que les cieux capricieux du littoral ne s’y mettent et corsent un peu les choses. Après tout on ne pouvait jamais savoir ce que les vents nous réservaient.

    “Séraphin ! Tu vas réduire la voilure de la grand-voile pour que nous ralentissions un peu ! Nous serons bientôt sur un banc de poisson, il ne faut pas les effrayer en arrivant trop vite !”

    Séraphin n’était pas rassuré mais s'exécuta tout de même, les explications fournies étaient claires et bien qu’il n’ait jamais expérimenté les fameux noeuds de marins, il avait manié assez de cordes durant sa vie pour se prêter à l’exercice.

    “Un tour mort et ensuite des huit c’est bien ça?” Il tenait quand même à ce que Raphaël vérifie son travail, il serait dommage de perdre une voile en pleine mer, d’autant que le comité d’accueil sur le rivage était des plus désagréables en cas de naufrage.

La sensation était grisante, le vent, les embruns et l’odeur du sel. Le roulis était des plus supportables et après une bonne demie-heure de mer aucun malaise ou nausée ne s’était montré ce qui laissait présager une agréable virée en mer.

    “J’ai réduit la voilure et le noeud a l’air de tenir, que veux-tu que je fasse maintenant?”

HRP:
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Raphaël HavresacMarin
Raphaël Havresac



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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyJeu 15 Déc 2016 - 15:19
Lorsque Séraphin demande confirmation à Raphael, le marin opina avec un air satisfait.

Le jeune milicien comprenait vite et se révélait débrouillard dans un environnement aussi nouveau que pouvait l'être un bateau. Raphael n'y prêtait plus attention, mais tout était différent lorsque l'on évoluait sur la mer ou sur la terre. Pour commencer rien n'était stable : l'horizon bouge constamment, le tangage et le roulis vous fait perde l'équilibre, le circulation est étriquée et vous donne l'impression que vous pouvez tomber à la mer à tout moment... C'était la façon de la mer de vous rappeler que c'est elle qui dirige et pas vous sur votre petit rafiot ou votre immense galion.

Et pourtant même si Séraphin découvrait ce nouvel univers il y semblait à l'aise. Il avait un teint rosé et frais, son visage ne trahissant aucun des symptômes du mal de mer. Il avait vraiment l'air d'apprécier la ballade tout simplement. Lorsqu'il demande ce qu'il devait faire, Raphael lui demanda de se poster près du filet et d'attendre qu'il le rejoigne. Le marin poussa la barre vers la gauche qu'il accrocha solidement à l'aide d'un bout pour et vérifia rapidement qu'elle était bien calée. Il s’approcha alors de bouts permettant de régler le foc et le clinfoc et tira énergiquement dessus, faisant passer les voiles de l'autre coté du mat. Le bateau se mit alors à perdre progressivement de la vitesse jusqu’à s'arrêter totalement, voire à un peu reculer.

Il rejoignis Séraphin et lui expliqua la manœuvre en quelques mots. Il désigna le foc et le clinfoc avant de se lancer dans sa courte explication.

J'ai fait une manœuvre que l'on appelle "mettre à contre" : le vent est face à nous, le foc et le clinfoc dans un sens et la grande voile de l'autre. La barre est poussée au maximum du même coté que le foc et ça permets de piéger le vent et de faire du sur place...

Raphael désigna le filet qui trônait à l'avant du bateau.

Et maintenant que nous avons arrête le bateau, nous allons lancer le filet et le laisser filer jusqu’à ce qu'il soit entièrement dans l'eau. Nous nous laisserons dériver pendant environ 30 minutes puis nous le remonteront pour vider le poisson dans ces grands sac en toile de jute.

Le deux hommes se placèrent de part et d'autre du filet et laissèrent courir tandis que Raphael engageait la conversation.

Bon, nous avons presque 45 minutes où nous n'avons rien d'autre à faire que bavasser et profiter. Je te laisse commencer : raconte moi un peu qui tu es est d'où tu viens... Et pas de chichis entre nous : tout ce qui est dit sur ce bateau reste sur le bateau et j'ai l'esprit assez large pour presque tout entendre ! On est pas dans un salon de thé alors on se parle franchement et si ça doit gueuler un peu parce qu'on est pas d'accord sur certaines choses, alors ça gueulera !

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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMer 21 Déc 2016 - 0:17
L’ancien fermier se prêtait à l’exercice avec plaisir et application, et son professeur du jour semblait satisfait de ses performances, si petites soient-elles. Raphaël lui expliqua ensuite comment mettre un voilier à l'arrêt face au vent pour dériver calmement le temps que les filets se détendent et que les poissons s’y laissent prendre. Ce qui offrait un moment propice à la discussion, chose que Séraphin redoutait mais après tout il avait trouvé en Raphaël un ami sincère à qui il pouvait parler sans détours.

    “Bon, nous avons presque 45 minutes où nous n'avons rien d'autre à faire que bavasser et profiter. Je te laisse commencer : raconte moi un peu qui tu es es d'où tu viens... Et pas de chichis entre nous : tout ce qui est dit sur ce bateau reste sur le bateau et j'ai l'esprit assez large pour presque tout entendre ! On est pas dans un salon de thé alors on se parle franchement et si ça doit gueuler un peu parce qu'on est pas d'accord sur certaines choses, alors ça gueulera!”

    “Très bien, tu sauras tout bien que l’histoire soit des plus banales en ces temps troublés.” Il s’éclaircit la gorge, se préparant à un afflux de souvenirs amers. “J’avais une vie des plus simples, une ferme et une famille. Ma femme et mes enfants étaient tout ce que j’avais. Et puis la suite tu la connais, la fange et la mort qui rôdaient partout.” Séraphin marqua une pause, autant pour rassembler ses souvenirs que pour se laisser le temps d’encaisser leur déferlante. “Désolé, j’ai peu de choses à raconter, mon histoire est très simple tout comme ma vie. J’ai intégré la milice par nécessité ainsi que pour me venger de ces maudites créatures, et puis il fallait bien que je serve à quelque chose une fois ma ferme détruite et abandonnée, quel gâchis...”

    Il regarda ensuite Raphaël dans les yeux. “Et toi l’ami? A ton tour dis moi tout.”
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MessageSujet: Re: Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé)   Une vilaine balafre [Séraphin et Raphael] (terminé) EmptyMar 3 Jan 2017 - 15:07
Comme lorsqu'ils s'étaient trouvés attablés à la taverne, Séraphin montra une douleur immense en racontant son histoire. Raphael s'en voulut même de raviver des souvenirs aussi douloureux, mais il fallait bien commencer quelque part.

Et maintenant que le milicien s'était livré aussi sincèrement qu'il en était capable, ce fut au tour de Raphael de reprendre la parole. Le vieux pécheur prit quelques instants pour poser ses idées et éclaircir sa voix avant de commencer.

Pour ma part j'ai beaucoup plus de chance que toi. Je suis natif de Marbrume depuis plusieurs générations et nous sommes marin depuis toujours. Je suis marié à une femme que j'adore, Eledin, qui m'a offert deux magnifiques enfants, Erwann et Ezebelle. Je ne vais pas m'étendre sur ma vie par respect pour toi et ton histoire tragique, mais pour résumer je suis parfaitement heureux.

Cependant je suis bien conscient de la mort et l'horreur qui rode hors des murs de Marbrume. Je l'ai même vu dans nos murs, tout près de nos maisons lors de la guerre putride. J'ai peur que les murailles ne nous protégèrent pas éternellement, même si des hommes aux cœurs vaillants comme le tien font tout pour que cela n'arrive pas.

Alors je vais te confier un secret mon ami : je suis à la recherche d'un abri sur pour ma famille au cas où les choses tourneraient mal. Je ne m'enfuirais pas comme un lâche - j'ai fait ma part le jour où les Fangeux on envahi les rues de Marbrume - mais je ne mettrais pas ma famille en péril pour les nobles et leur maudite Esplanade.


Le marin souffla de désespoir.

Je ne suis pas de Haute naissance et je sais ce n'est pas ma famille n'aura pas le droit d'entrer en cas de danger. Je ne compte que sur moi et ma jugeote, quitte à désobéir ou à coller quelques beignes pour me frayer un passage. Quelques beignes, jamais un coup de poignard dans la peau d'un innocent ou de quiconque aurait besoin d'aide. Pour ce qui est des voleurs, tu as vu de quoi je suis capable...

Enfin tout ça pour dire que je cherche un moyen de mettre les miens à l'abri si les choses tournaient au vinaigre.


Raphael adressa un sourire chaleureux au milicien.

Et si certains de mes amis veulent me suivre dans cette folle aventure, une place leur sera toujours ouverte dans mon foyer.

Raphael désigna alors la cote.

Alors voila, en même temps que je pêche je guette une opportunité pour ma famille. Je dépose quelques offrandes et nourriture au Temple d'Anür pour qu'elle me guide sur mon chemin et espère qu'il sera clément pour ceux que j'aime. Je n'ai aucune certitude bien sur, mais je fais confiance à ma bonne étoile en ouvrant mon cœur à des gens honnêtes pour qu'ils me viennent en aide, que ce soit en actes ou en paroles...

Le pécheur focalisa alors tout son attention sur le milicien, attendant une réponse franche et honnête.

Du coup je ne te le demanderais qu'une seule fois : est-tu un de ces gens honnête ? Comprends-tu ce qui m'anime lorsque je te raconte tout ça ? Mon cœur me dit que oui, mais c'est ce qu'il y à au fonds du tien qui m'intéresse...
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