Marbrume


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 Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]

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Haral MortenuitBarde
Haral Mortenuit



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MessageSujet: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyMar 10 Jan 2017 - 21:50
- Juillet 1165

 “Laissez moi vous conter une histoire, une vraie histoire, telle que le conteur que je suis est capable de vous proposer, et telle qu’une assemblée comme la vôtre est en droit d’attendre. Point ici de manichéisme ni de fin heureuse, non, une vraie histoire de la vraie vie.” Notre hôte laissa un blanc, une phrase en suspens, tel un battement de coeur raté, et l’assistance en oublia de respirer, les yeux grands ouverts, ce soir le silence était maître d'hôtel. “Dans le rôle principal il y a la providence, et pour aider à l'intrigue il y a le facteur chance, les décors sont des décors naturels et le casting est fait de personnages réels. Tout est ici vrai mes amis, je vous l’assure, point de fiction ni de magie.”

   Il joignit le geste à la parole, sautant de table en table, s’arrêta net et s’accroupit au nez d’une bien jolie jouvencelle, produisant une explosion avec ses mains, non sans avoir auparavant saisi une pleine poignée de poudre colorée, et s'esclaffa. “Pouf, haha.” S’attirant des ooh et des aah aussi joyeux que pantois. Mais au lieu de poudre magique c’était désormais une rose rouge qui trônait dans la chevelure de la belle aussi stupéfaite que ravie, bien que passablement embarrassée.

   L’homme se rassit sur le comptoir, un genou replié vers sa poitrine dans une attitude désinvolte, ses yeux brillaient et ses mains virevoltaient de concert avec sa voix chaude et profonde. Il était vêtu de couleurs vives et chamarrées, il ressortait ainsi au milieu de la populace qui s’amassait pour l’écouter. Une fois que ces braves gens auraient bu plus que de raison, les couleurs n’en ressortiraient que davantage, accentuant ainsi l’effet recherché.

   “L’histoire commence simplement, comme toutes les histoires, à cela près que celle-ci est unique et originale, transmise de bouche à oreille par des générations de conteurs tel que votre humble serviteur et il serait criminel de négliger un tel héritage, non vraiment, je n’aurais point cette audace.”

   “Bon tu nous la racontes ton histoire?”

   “En voilà un bien pressé, j’espère pour vous messire que vous n’êtes pas aussi rapide en besogne qu’en affaires, il vous en coûterait je vous l’assure.” L’assistance s’esclaffa et le type rougissant s’enfonça dans sa chaise sous une pluie de railleries et de quolibets, le nez dans sa chope, il se tut. “Sachez que je ne tergiverse nullement, non, certainement pas, je ne fais que placer le décor, allumer le feu dans vos yeux ébahis mes chers spectateurs. Une belle histoire, c’est comme une belle femme, on la présente, l’habille, on la maquille afin de la mettre en valeur et par dessus tout elle sait se faire désirer. Point de piment sans cela, patience mes amis, vous n’en serez que plus épatés, que dis-je, étonnés, éberlués! Mais écoutez donc voir.”

   Plus personne ne bougeait et le seul son que l’on pouvait encore entendre était celui du crépitement du feu au centre de la pièce. Mis à part cela, quelques mouches intrépides et les rôts involontaires de ceux dont la soirée était déjà bien entamée, le silence régnait, son petit numéro avait fonctionné, il avait conquis son auditoire et allait pouvoir réellement commencer.

     Ce dernier avait d’ailleurs sorti un luth d’on ne sait où, gratta quelques accords avec nonchalance et s'éclaircit la gorge.

    “Trêve d'atermoiements, il ne me serait permis de faire ainsi languir un tel public, ce dernier étant des plus exquis et vos bouches béantes ainsi que vos regards vides sont autant d'invitations à la poésie. Mais il suffit, où en étais-je? Ah oui, notre quête.” Il gratta de nouveau quelques accords afin de ramener à lui les rêveurs. “Débute simplement, par un homme qui comme certains d'entre vous mes amis, du moins pas que je ne vous le souhaite mais toujours est il que la choses soit courante, s'est découvert une magnifique et rutilante paire de cornes.”

    Reposant un instant son luth, il mima les cornes, osant même un brâme sonore.

    “Eh oui mes larrons, pour les moins futés ou les plus avinés d’entre vous il n’est point question du noble Serus, non, point de divinités ici, encore que cela eût été intéressant mais passons. Le type était juste fortement cocu!” Il hocha lentement et tristement la tête. “Et comme il sied à n’importe quel énergumène dont la femme se ferait trombiner par le premier venu, il était furibard, et pas qu’à moitié croyez moi, un peu comme le sieur là-bas dont la tête ploie sous le joug de l’alcool et qui s’écorche les mains sur le comptoir. N’est-ce pas messire? N’ayez crainte, je viendrais vous la raconter une fois que vous serez de retour parmi nous.”

    Cette dernière tirade arracha un rire sonore à l’assemblée, mais le bonhomme concerné lui n’avait pas l’air véritablement conscient du monde qui l’entourait, mis à part évidemment sa chope.

    “Maître Corbeau sur un arbre perché, ah mais je m’égare, à croire que certains ici sont tellement ivres que s’en est contagieux pardi! Ou sont-ce les vapeurs de l’amour qui m’assaillent de leurs flèches cruelles?” Il se fendit d’une révérence et d’un clin d’oeil appuyé à la servante à qui il avait offert une rose quelques instants plus tôt, qui rougit et disparut dans un tourbillon de jupons. “Que pensez vous qu’il adviendra de notre héros? Pourfendra-t-il le saligaud qui culbute sa dame à sa place? Ou jettera-t-il cette gourgandine à la rue nue comme un ver et couverte de honte? Ayez foi, la fin de l’histoire vaut son pesant d’or je vous l’assure!”

    “Notre protagoniste n’est pas un méchant bougre, loin s’en faut, mais quand l’ire vous prend, il arrive fréquemment que le plus doux des bonhommes se transforme en une bête sauvage, un terrible dragon.” Tout en parlant, le barde avait sorti une flasque d’alcool de la poche de son veston et en aspira une grande gorgée tout en plongeant un mouchoir dans l’âtre. Il cracha une magnifique gerbe de flammes qui ponctua à merveille son discours, et finit de rallier à sa cause les quelques spectateurs distraits ou inintéressés. “Bien que celui-ci ne crachait point de flammes, la chose lui aurait été fort utile! Non, notre homme n’était point vilain, mais sa belle avait une croupe, mes aïeux! Vous aussi, mes bonnes gens, vous seriez battus pour avoir le privilège de chevaucher une telle pouliche.”

    Cette fois ci c’est son public qui mimait la folle cavalcade, à grand renforts de rôts et de rires gras.

    “Mais s’en était trop pour notre oiseau, que l’on s’attaque à lui? Soit, mais qu’un péquenaud édenté conte fleurette à sa souris dans son dos? Non, certainement pas! L’auriez vous vu mes amis, rouge de colère en fracassant table et chaises, jetant à bas vaisselle et bibelots, beuglant de surcroît comme un âne à qui on aurait planté une fourchette dans le fondement. Que vous auriez ri. Lui en revanche, ne riait point du tout. Et une fois fini de saccager et de mettre le feu au domicile familial, notre ami s’en fut dans les rues, tourbillonnant de rage, le tout sans cesser de hurler, épée au poing.” Cette fois-ci le barde dansait sur les tables, pourfendant d’imaginaires ennemis de son épée tout aussi imaginaire. “Bien décidé à laver son honneur, dut il répandre le sang des deux amants, il n’en avait cure car seule sa vengeance importait.”

    “Il y a une chose à savoir cependant, c’est que notre cocu, était d’une maladresse, d’une gaucherie à nulle autre pareille.” Ce faisant il chuta d’une table, et se ramassa lamentablement par terre, un bras tendu vers le plafond dans l’espoir de sauver son luth. “Et ça mon bon public, c’était un problème, et quand je dis un problème, un problème de taille, vraiment."

    “Toujours est-il qu’il déambulait l’écume aux lèvres et le regard embrasé, si bien que ses hurlements ne tardèrent pas à alerter la chalanderie, qui bien curieuse et à la fois bien amusée par tout ce tintamar, commença à s'amasser tout en lui collant au basques. Chacun y allait de son petit commentaire et pourtant personne n’avait la moindre idée de ce qu’il se passait, c’est vous dire à quel point les gens sont bêtes.”

    Le griot s’arrêta un instant, et mimant l’étouffement, héla la tenancière. “Tavernière, ces comptines m’ont asséché bien au delà ce que je pensais possible, et peut-être encore même au delà de ce qui est récupérable, une bière, non deux, un tonneau! J’ai soif par tous les diables!”

    “C’est la gorge terriblement sèche que je reprends ma chronique mes amis, à mon grand dam notre Ô combien délicieuse tavernière a disparu! Et l’engouement, l’admiration la dévotion que je suscite auprès de son personnel féminin les empêche de remplir une chope, dans ladite chope, soyez rassurés cependant les tables n’auront point soif ce soir.” Il toussa en tirant la langue et renversa sa bière vide au dessus de sa bouche, tentant d’en attrapper les dernières gouttes. “Souvenez vous messires du cocu qui fendait les rues la rage au ventre, ourdissant sa terrible vengeance. Souvenez vous de la foule avide de cris et de sang qui s’amassait derrière lui!”

    “C’est avec grand fracas que notre cornard enfonça la porte de l’infâme cocufieur, du vil saligaud qui lui avait chapardé sa rombière. Croyez le ou non mon bon public, son entrée fit grand bruit, grand bruit ça oui! Et c’est au lit et fort occupés qu’il trouva les deux amants. Imaginez son courroux, son pire cauchemar juste là, sous ses yeux écarquillés. Et la donzelle qui hurle, bien plus fort qu’avec lui d’ailleurs. Ah vous pensiez qu’avant ça il était fou de rage? Que nenni! Il fumait désormais comme le cul d’un cheval que l’on vient de marquer au fer rouge.”

    Le barde s’empara de son luth comme d’une arme et mima la charge de l’homme en courant sur les tables, avant de s’effondrer au sol en faisant le mort, la langue pendante.

    Salooooope! Hurla-t-il en chargeant tel un buffle enragé, mais halte là, souvenez vous mes amis de la maladresse de notre bien aimé pingouin. Pris dans sa folle course, il ne vit pas la latte du plancher qui dépassait légèrement du sol, se prit lamentablement les pieds dedans.” Il hocha la tête avec tristesse. “Et tomba tête la première sur son épée, mettant un terme à son cri de désespoir tandis que l’acier lui transperçait la gorge, le tuant net, comme ça!” Il émit un claquement sec avec des doigts, s’empara de son luth et salua l’assistance qui riait désormais à s’en rompre les côtes.

    “Merci nobles ivrognes, vous avez été sensationnels, que dis-je, inoubliables, bien que certains au fond n’aient pas fait preuve de la plus grande attention. Néanmoins je ne vous en tiendrai pas rigueur, mais si vous voulez bien m’excuser, je connais une demoiselle qui meurt d’envie de me connaître disons plus, profondément. Bien le bonsoir mes amis!”


Dernière édition par Haral Mortenuit le Mer 3 Mai 2017 - 10:50, édité 2 fois
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Aénor BeocenMercenaire
Aénor Beocen



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyMer 11 Jan 2017 - 11:10
Son voyage avez été long, et le fait d’être constamment sur ses l’avait épuisé d’autant plus. En effet la simple idée de tomber sur un Fangeux l’avait tenu en alerte. Pour plus de sureté, elle avait fait le trajet avec une compagnie marchande, elle même escorter par la milice extérieur de Marbrume.
Malgré les quelques embûches sur le parcours, tels que le char embourbé dans des zones marécageuses, ou des ponts en piteux état.
Aénor s’était apaisée au passage des murailles. Mais les premières lueurs du crépuscule ne firent que lui rappeler qu’il lui fallait trouver un abri pour la nuit. Elle tâta sa bourse, espérant qu’elle soit suffisamment pleine afin de survivre quelques jours.
Avec les heures de trajets, elle en avait oublié la lourde clé au font de sa poche. Son père avait dû avoir un éclair de génie pour acheter ce petit logement peut avant les premières attaques. A vrai dire ce n’était pas un éclair de génie.



Flash Back:



Elle serra fort la clef au fond de sa poche et soupira profondément en pensant à père. Elle aurait aimé partager avec lui sa première venue à Marbrume. Elle ne voulait pas encore rejoindre le logement. Pas tout de suite. Aénor était encore trop émue par son passé pour franchir le pas. Puis elle avait mieux à faire pour l’instant. Elle devait trouver une taverne afin de se rassasier et se reposer.
Demain serait un autre jour. Elle devra tenter de retrouver la femme de Willis Caldeson, son mentor et ancien milicien bannit. Dans sa sacoche, le dernier cadeau d’un défunt pour son fils reposait, attendant l’heure où il serait enfin découvert. Aénor, bien que piqué par la curiosité, ne l’avait pas ouvert. Elle ne savait aucunement ce qu’il se trouvait dans ce petit coffret de bois.

Son ventre gargouilla comme pour la rappeler à la réalité. Elle se dirigeait vers les bas-quartier en quête d’une taverne. Ce n’était pas ce qui manquait sur son trajet, mais aucune n’avait réellement interpellé son attention jusqu’à cette mélodie au luth. Cette mélodie lui semblait familière, ainsi elle pénétra dans l’établissement qui été bondé.

“Trêve d'atermoiements, il ne me serait permis de faire ainsi languir un tel public, ce dernier étant des plus exquis et vos bouches béantes ainsi que vos regards vides sont autant d'invitations à la poésie. Mais il suffit, où en étais-je? Ah oui, notre quête, débute simplement, par un homme qui comme certains d'entre vous mes amis, du moins pas que je ne vous le souhaite mais toujours est il que la choses soit courante, s'est découvert une magnifique et rutilante paire de cornes.”

Le barde semblait plus qu’énergique. Il reposa son luth juste après sa dernière tirade. Le spectacle avait commencé depuis déjà un petit moment et tout le monde se taisait et écoutait avec une très grande attention.

“Eh oui mes larrons, pour les moins futés ou les plus avinés d’entre vous il n’est point question du noble Serus, non, point de divinités ici, encore que cela eût été intéressant mais passons. Le type était juste fortement cocu! Et comme il sied à n’importe quel énergumène dont la femme se ferait trombiner par le premier venu, il était furibard, et pas qu’à moitié croyez moi, un peu comme le sieur là-bas dont la tête ploie sous le joug de l’alcool et qui s’écorche les mains sur le comptoir. N’est-ce pas messire? N’ayez crainte, je viendrais vous la raconter une fois que vous serez de retour parmi nous.”

La foule explosa d’un rire gras et tonitruant. Aénor profita de ce moment bruyant pour commander une assiette et une bière. Elle ne voulait pas déranger la liturgie du barde.
Elle prit place près d’une fenêtre ou une table était vide car trop éloigné de la scène.

“Maître Corbeau sur un arbre perché, ah mais je m’égare, à croire que certains ici sont tellement ivres que s’en est contagieux pardi! Ou sont-ce les vapeurs de l’amour qui m’assaillent de leurs flèches cruelles ? Que pensez vous qu’il adviendra de notre héros? Pourfendra-t-il le saligaud qui culbute sa dame à sa place? Où jettera-t-il cette gourgandine à la rue nue comme un ver et couverte de honte? Ayez foi, la fin de l’histoire vaut son pesant d’or je vous l’assure! Notre protagoniste n’est pas un méchant bougre, loin s’en faut, mais quand l’ire vous prend, il arrive fréquemment que le plus doux des bonhommes se transforme en une bête sauvage, un terrible dragon. Bien que celui-ci ne crachait point de flammes, la chose lui aurait été fort utile! Non, notre homme n’était point vilain, mais sa belle avait une croupe, mes aïeux! Vous aussi, mes bonnes gens, vous seriez battus pour avoir le privilège de chevaucher une telle pouliche.”

Le barde avait sortit une flasque d’alcool durant sa tirade et en avait bu à grande rasade.
Plus le barde s’alcoolisait et s’enflammait, plus son public le suivait dans sa démence artistique. L’homme sautait de table en table, s’adressait à la foule enivrée et enjouée.

“Merci nobles ivrognes, vous avez été sensationnels, que dis-je, inoubliables, bien que certains au fond n’aient pas fait preuve de la plus grande attention. Néanmoins je ne vous en tiendrai pas rigueur, mais si vous voulez bien m’excuser, je connais une demoiselle qui meurt d’envie de me connaître disons plus, profondément. Bien le bonsoir mes amis!”

Le spectacle touchait à sa fin. Le calme revint dans la pièce. Une bande de musicien jouait une musique d’ambiance joyeuse. Et le barde si talentueux était en train de boire au comptoir, tout en flattant la jeune serveuse.
Une partie de la clientèle sortit de la taverne pour rentrer se coucher alors que les soulards et les prostituées s’afféraient à leur quotidien d’alcool et de tapinage.
Aénor vit enfin arriver son assiette. Son ventre avait gargouillé tout du long de la performance du barde. L’assiette était bien maigre, une purée et un pauvre morceau de poulet. Mais cela allait être son quotidien, il fallait qu’elle s’habitue.
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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptySam 14 Jan 2017 - 7:51
Début de soirée. Il a fait chaud et le Soleil surplombe toujours la cité de Marbrume. Alaric déambulait dans le sale quartier du Goulot, les mains en poche. Depuis quelques semaines, il fréquentait ces lieux qu’il détestait tant. C’était sa récente perte de mémoire qui l’avait poussé à passer par les bas quartiers plus souvent qu’à l’accoutumée. Plus d’une fois, sa naïveté envers les hommes l’avait trompé, manipulé. Il en ressortait démuni et faible. Il voulait devenir plus fort. Être sur ses gardes à l’intérieur-même de murailles puissantes n’était pas quelque chose de naturel pour lui, et c’était bien pour cette raison qu’il avait manqué de se faire voler une fois, de se faire entièrement déposséder une seconde. Ainsi, il avait pris l’habitude de passer un peu plus de temps dans le Goulot, observant simplement les alentours, détaillant les recoins sombres et crasseux, analysant le comportement bien souvent honteux de ses congénères. Hormis ses premiers jours, le mois de juin avait été plutôt calme pour le milicien. Chaque jour, il priait Serus pour que l’accalmie perdure toujours un peu plus longtemps. Mais seuls les Trois savaient qu’il se trompait lourdement…

De temps à autres, il espérait apercevoir la jeune Luna Montoya, mais ce fut jusqu’ici sans succès. Il ne l’avait plus revue depuis plusieurs mois et s’en inquiétait parfois. Il passait devant les maisonnettes que la petite avait l’habitude de visiter autrefois, mais aucune trace de la gamine encapuchonnée. La raison de cette soudaine disparition était certainement due à son noble de père. Le milicien n’aurait pas été surpris d’apprendre que l’homme avait eu vent des activités nocturnes de sa petite. Aucun doute qu’il l’aurait empêchée de recommencer une énième fois.

Quoiqu’il en soit, Alaric passait cette soirée estivale dans le Goulot, sans but précis si ce n’est observer avec attention la faune et la flore qui s’y mêlaient de tous les côtés. Ça grouillait de partout à cette heure, les tavernes se remplissaient à vue d’œil tandis que les premières échoppes fermaient leurs portes. Ça rangeait des étalages rouillés dans un bruit assourdissant et appelait les passants dans l’espoir de vendre une dernière babiole avant la fin de la journée.

Au loin, Alaric entendit les fortes paroles d’un barde qui contait l’une de ces histoires sans grand intérêt. Il ne faisait pas partie de ces hommes qui s’extasiaient devant de drôles de balivernes, une chope de bière amère en main. Il passa ses doigts fins dans ses cheveux noirs de jais et s’arrêta devant l’auberge décrépie. Il avait soif, mais les dernières fois que ses pieds avaient franchi le seuil de ces lieux alcoolisés, il n’en était pas ressorti indemne. Des souvenirs désagréables dansaient devant ses yeux ce qui lui tira une grimace. Il s’écarta et continua sa ronde dans le quartier.
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Haral MortenuitBarde
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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptySam 14 Jan 2017 - 15:48
La jeune et jolie serveuse s’était avérée des plus prudes et au grand désarroi d’Haral bien que son alcoolémie avancée ne permette pas à son engin de lever autre chose que lui même il n’était point question de la queuter. Ainsi il n’eut d’autres choix que de se rabattre sur les nombreuses pintes que lui tendaient ses spectateurs d’un soir.

    Et ce qui devait arriver arriva, un client vêtu de haillons déambulait dans la grande salle en titubant et grognant, l’oeil hagard et la démarche saccadée et erratique. La chose aurait pu passer inaperçue dans un tel cloaque d’ivrognes du Goulot si l’homme n’était pas gravement défiguré, la moitié de son visage déjà pas bien jolie côtoyait une seconde moitié brûlée jusqu’à l’os où son oeil brillait par son absence révélant la profondeur d’un orbite creux et noirci, la joue craquelée et percée ventilait une rangée de dents pourries et malodorantes.

    Bref rien d’extraordinaire en sus mais pour Haral qui était plus habitué aux auberges proprettes des beaux quartiers et qui approchait également de sa quinzième bière, l’homme avait tout l’air d’un fangeux, impression renforcée par les grognements porcins qui sortaient de la gueule déchirée et calcinée du soûlot.

    Encore sous le choc de cette révélation et sans prendre le temps d’analyser la situation Haral grimpa comme il le put sur le comptoir et s’emparant d’une chope vide il la brandit bien haut et alerta la populace.

“BRANLE-BAS, BRANLE-BAS! UN FANGEUX!” Toute l’assistance s'arrêta net, les yeux rivés sur le pauvre Jehan qui ne comprenait plus grand chose et pour toute explication tenta de grogner en battant inutilement des bras dans le vide.

    “C'bon calme toi l’asticot, c’pauvre Jehan est bien moche ça pour sûr mais c’pas un fangeux par Anür! T’devrais t’calmer sur la bibine c’pas l’air d’bien t’réussir.” Et la salle éclata de rire avant de retourner à ses occupations.

    “Ah vous protégez la fange? Mais par tous les diables vous êtes du côté de ce monstre ambulant qui grogne et déambule la famine dans le regard? MONSTRES! Il jeta de toutes les forces qui lui restaient sa chope au visage de Jehan qui s’écroula dans un gargouillis humide et une pluie de morceaux de verre. Avant de sauter à terre et de se ruer sur le premier péquin qui passait pour l'assommer net et lui voler sa cape. Il se retourna vers la salle. “Je comprends maintenant pourquoi le fléau a vaincu, tout est de votre faute. VOUS AVEZ AIDÉ LA MORT ELLE MÊME!

    Il s’encapuchonna et s’engouffra dans la rue non sans avoir jeté le contenu d’une table proche sur les clients à sa portée.  

    “DAMNATION”

    L’alcool peut parfois avoir des effets...inattendus. Comme métamorphoser un barde inoffensif en un fervent héraut de l’apocalypse, ardent défenseur des causes mystiques et insondables, répandant son venin de toute la force de son verbe et arpentant les rues dans un tourbillon de propos insensés et de sombres menaces avec véhémence et le regard troublé.

 “Du ruisseau boueux originel s’est levé l’homme et sa souillure, corrompant ainsi ce qui avait été gracieusement offert au monde par les Dieux miséricordieux. Qu’avez vous fait pauvres fous? Dans quel obscur abîme de flétrissure vous-êtes vous vautrés pour qu’ainsi nous soyons châtiés?”

    C’était véritablement un autre homme, bien loin de ce que l’on peut attendre d’un ménestrel ivre mort, tout chez lui dénotait un changement profond et total. De sa posture à son timbre de voix, même ses fioritures et ses tics vocaux avaient disparus, remplacés par d’autres manies bien plus sinistres.

    “Maudits! Vous êtes maudits! Les cieux vengeurs n’auront de cesse que de noyer vos minables carcasses sous leurs feux purificateurs. Ô abîme sans fond, grand gouffre fulminant où réside le mal le plus absolu, ferme donc ta gueule béante et enflammée et épargne à ces hérétiques la frappe de ton poing vengeur.”

    “ANNIHILATION”

    “Vous succomberez aux flammes de l’absolution! Vous renaîtrez à nouveau purs et immaculés, intouchés par le nuage de crasse déliquescente dans lequel vous baignez misérables cloportes! Ô âmes damnées entendez mes suppliques et rasez de votre juste courroux cette ville impie afin que tous ici soient absous.”

    Quelles insondables horreurs a-t-il pu apercevoir dans les brumes de son ivresse pour en être à ce point remué? Sont-ce les prémices d’une irrémédiable folie qui réside en son esprit excentrique, ou bien l’alcool frelaté a-t-il cet effet là sur les gens à la langue d’ordinaire déjà bien pendue? Quelles qu’en soient les raisons, ses fiévreuses exhortations ne tardèrent pas à mettre les petites gens dans un émoi fébrile et qui pourrait tantôt s’avérer instable…

    “LA FANGE EST VOTRE CHÂTIMENT”

    “Les monstres galopants ne sont que l’expression de l’ire des Dieux, vous êtes responsables de votre sort mécréants! Le glaive sacré de la Création a frappé de son tranchant acéré l’intolérable pestilence de vos vies impies vous condamnant ainsi à l’exil et à l'extinction car vous n’avez pas su écouter les signes!"

“TOUT EST DE VOTRE FAUTE”

    “Désormais les Dieux ne peuvent plus rien pour vous. Vous n’avez plus qu’à attendre la Fange qui viendra vous prendre dans vos lits et vous arracher à cette vie malsaine. Soyez maudits pauvres fous! Soyez maudits!”

    Il déambulait ainsi dans les rues, crachant et vomissant son fiel sous les fenêtres de ceux qui auraient certainement souhaité dormir en cette heure avancée. Non se faire insulter et accuser de tous les maux de la terre, surtout quand ces mêmes gens étaient ceux qui avaient tout perdu aux mains des fangeux. Inutile de dire que la situation était explosive.

    Quant à la personne qui le suivait et tentait tant bien que mal de l’empêcher de se faire tuer. Eh bien elle faisait de son mieux mais c’était sans compter sur la volonté ferme d’Haral de mettre le feu aux poudres.

    Des cris commençaient à s’élever ça et là, des bibelots en tous genre volaient par les fenêtres ouverte et un attroupement se formait petit à petit derrière les deux comparses. La populace avait sorti fourches et torches et s’attellait désormais à canarder le barde qui semblait totalement indifférent au remue ménage qu’il avait lui-même provoqué et continuait sa diatribe sans se soucier de qui que ce soit.

    Tout avait pourtant si bien commencé…
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Aénor BeocenMercenaire
Aénor Beocen



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptySam 14 Jan 2017 - 22:59
Aénor surveillait le barde. Sans savoir pourquoi elle sentait au fond d’elle même que le pauvre bougre aurait besoin d’elle sous peu. L’homme était survolté et chaque rasade d’alcool le rendait de plus en plus virulent dans ses propos incohérent. Son esprit était embrouiller par des vapeurs de bières.

“Du ruisseau boueux originel s’est levé l’homme et sa souillure, corrompant ainsi ce qui avait été gracieusement offert au monde par les Dieux miséricordieux. Qu’avez vous fait pauvres fous? Dans quel obscur abîme de flétrissure vous-êtes vous vautrés pour qu’ainsi nous soyons châtiés?”

* Celui là cherche la bagarre, et s’il continue ainsi, il va l’a trouvé *

“Maudits! Vous êtes maudits! Les cieux vengeurs n’auront de cesse que de noyer vos minables carcasses sous leurs feux purificateurs. Ô abîme sans fond, grand gouffre fulminant où réside le mal le plus absolu, ferme donc ta gueule béante et enflammée et épargne à ces hérétiques la frappe de ton poing vengeur.”

* Et voilà cette abrutit vient de se mettre tout le monde à dos, et bourré comme ils sont ils ne remarqueront même pas qu’il est alcoolisé et ne pense pas ce qu’il dit. *

S’en savoir vraiment pourquoi, elle se mit à finir son assiette rapidement et finit rapidement sa bière au cas où elle devrait déguerpir à toute vitesse du gourbi.

L’homme s’agitait et agitait la populace autour de lui. Il se leva, et tituba jusqu’à la porte en vociférant des injures et des discours sur la soi-disant implication des humains dans l’arrivée des Fangeux.

“TOUT EST DE VOTRE FAUTE”

Un silence de plomb envahit la taverne. La musique c’était arrêté et tout le monde le regardait interloqué. Dans un mouvement théâtral, il passa un pied à travers l’embrassure de la porte, et se retourna en mimant une révérence.

“Désormais les Dieux ne peuvent plus rien pour vous. Vous n’avez plus qu’à attendre la Fange qui viendra vous prendre dans vos lits et vous arracher à cette vie malsaine. Soyez maudits pauvres fous! Soyez maudits!”

C’était la dernière parole de l’homme dans la taverne. Il partit en titubant dans la rue. Il crachait bruyamment et vomit une fois ou deux sous les fenêtres de pauvres gens qui vociféraient sur l’heure tardive.

* Il va se faire étripé si quelqu’un ne vient pas l’aider ! *

Aénor finit son gobelet de bière et courut après l’homme afin d’éviter un meurtre. Elle marchait derrière lui en essayant de calmer les dormeurs en colère. Malgré tous ses efforts, ils jetaient des objets par leurs fenêtres.

L’homme avait du mal à marché, en effet, au moment où elle attrapa son bras droit, il glissa sur une fiente et était sur le point de s’effondrer sur le sol et de s’y endormir. Elle le soutenait afin d’éviter tout accident.

"Monsieur, où loger vous ? Je vais vous raccompagner !"

Les clients de la taverne les rattrapaient. Ils avaient terminé leur bière, attraper leurs fourches et se pressaient de rattraper l’homme.

* Et merde ! Va falloir bastonné maintenant… *

Ils commencèrent à les canardés d’objet en tout genre en vociférant des injures en tout genre. Ils brandissaient de manière violente et menaçante leur fourche et leur torche.
L’homme était tellement alcoolisé qu’il continuait de crier des obscénités.

* Mais quel con !! Il veut se faire étripé ??? Dans quoi je me suis embarquée encore ! *
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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyDim 15 Jan 2017 - 5:57
Des éclats de voix montèrent bientôt dans le Goulot, tandis qu’un attroupement se formait rapidement aux portes de la taverne. Alaric l’avait dépassée quelques minutes plus tôt. Il se retourna avec curiosité, ne comprenant pas ce qui avait changé si soudainement. Des hommes en colère beuglaient, des femmes irritées, accoudées à leurs fenêtres, lançaient avec rage des projectiles quelconques, dans le seul but de faire taire le barde qui avait si joliment compté son histoire. Le jeune milicien soupira et pensa d’abord à rentrer à la caserne, ne préférant pas se mêler à la future bagarre qui se préparait dans le quartier lugubre. Ces événements étaient fréquents dans le coin, aussi ne préférait-il pas s’en inquiéter. Il n’y avait sans doute pas d’autres échappatoires, lorsque les boissons alcoolisées imprégnaient votre sang et contrôlaient vos pensées et vos gestes. Voila pourquoi Alaric exécrait l’endroit et pourquoi il ne mettrait plus les pieds dans ces bars remplis de désespoir et de malheur.

Cependant, des bribes du compteur parvinrent à ses oreilles et il s’arrêta net. Comment pouvait-on impunément prétendre de telles paroles devant les Trois ? Et pire, dans le Goulot. L’homme se ferait charcuter et torturer sans autre forme de procès. Était-ce là une nouvelle forme de suicide ? Alaric grogna et revint sur ses pas à toute hâte, bousculant des badauds criards, jouant des coudes pour atteindre le barde qui ne cessait de proliférer des insanités. Une jeune femme se tenait à ses côtés, sans doute pour tenter elle aussi de le raisonner, mais ce sans succès. Toujours ces situations tournaient mal, plus encore lorsque l’on vivait dans la précarité, la peur et la faim. Alaric réfléchit brièvement avant de prendre ce qui lui semblait être la meilleure des décisions. Si, en effet, il tentait d’aider le barde, il aurait le reste de la population sur le dos, et ce n’était pas un milicien qui l’empêcherait de les piquer de leurs fourches usées par le temps. Aussi, il prit le pari de jouer le rôle du méchant soldat.

- Toi ! rugit-il en pointa son index sur le barde, tu m’accompagnes à la caserne. Les Trois ignorent peut-être tes conneries. Mais c’est pas le cas de la milice.

Il s’avança et empoigna le barde d’une main ferme.

- Et vous autres, du balais ! Il n’y a plus rien à voir, ajouta Alaric d’un signe de main, afin d’éloigner l’attroupement colérique.

Puis, plus doucement et à voix basse afin que seul le barde puisse l’entendre :

- Abruti, tu veux te faire tuer ou quoi ? Viens.
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Haral MortenuitBarde
Haral Mortenuit



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyDim 15 Jan 2017 - 15:33
La donzelle lui courait après pour le raccompagner chez lui, si elle n’avait pas caché des hordes de fangeux sous les meubles, non, hors de question de rentrer. Aucun endroit n’était sûr, traqué qu’il était par tous ces morts vivants affamés et émaciés. “JAMAIS! Vous ne m’aurez point, je vois clair dans votre jeu Ô admiratrice du fléau, DEGUERPISSEZ!”

   Vomir lui avait fait du bien et il tenta de s’enfuir mais c’était sans compter sur l’énergumène qui s’adressait désormais à la foule et tentait de l’embarquer et l’empoigna par le bras pour le traiter d’abruti, d’abruti! S’il y a quelqu’un pour vous traiter d’abruti c’est bien les fangeux, celui ci en était définitivement un et en bon fangeux il allait tenter de l’entraîner à l’écart pour le dévorer.

    "La milice? Parce que vous abritez vous aussi ces bêtes immondes? Mais c’est pire que tout! JE NE SERAIS POINT VOTRE ENCAS CREATURE DES TENEBRES” Il se fendit d’un violent coup de pied dans le tibia du milicien qui relâcha sa prise en grognant. Et s’enfuit dans une ruelle sombre poursuivi par une véritable petite armée.

    Par miracle ou par chance personne ne se trouva sur sa route et l’alcool se dissipant progressivement il recouvra un équilibre qui lui permit d’escalader un enchevêtrement de caisses en bois d’où il grimpa sur un mur qui donnait sur une toiture basse. La voie était libre, de là il pourrait traverser une bonne partie de la ville sans être inquiété, à moins que...

    Haral bien en sécurité sur son perchoir se demandait comment diable tout cela était possible, et s’il allait laisser ces collaborateurs du démon s’en tirer à si bon compte. Non, certainement pas. Il surplombait la rue qui grondait dangereusement, de telles énormités s’oubliaient difficilement et la foule était toujours à sa poursuite, avide de vengeance et de sang.

    Il commença à démonter la toiture sur laquelle il se trouvait, formant autour de lui de petits paquets de tuiles vétustes. Après quoi il déboutonna ses braies, s’empara de quelques tuiles et commença à pisser sur la foule qui s’agitait quelques mètres plus bas tout en les bombardant de morceaux de terre cuite.

    “MÉCRÉANTS, MAUDITS ADORATEURS DE LA MORT! RECEVEZ CEANS VOTRE JUSTE CHÂTIMENT ALORS QUE JE PISSOIE SUR VOS INFÂMES CARCASSES CAR C’EST TOUT CE QUE VOUS MÉRITEZ IMMONDES CHAROGNES.”

    Une pluie de pierres et d’objets en tous genre s’envola bientôt dans sa direction, à laquelle il répondit aussitôt par un feu nourri de tuiles et des pierres qui n’était pas retombées sur leurs lanceurs. Car oui ces abrutis jettaient des pierres en l’air et s’étonnaient de s’en reprendre la moitié sur le râble.

    “VENEZ DONC ME CHERCHER SCOLOPENDRES DÉMONIAQUES! AFFRONTEZ LA COLÈRE DES DIEUX ET DE LEURS SERVITEURS VALEUREUX, JE NE VOUS CRAINS PAS! SOYEZ MAUDITS!”

  La vessie bien vide il cracha au sol avant de reprendre son chemin sur le toit de la ville. Et fut heurté par une pierre lisse en plein front, par chance il ne tomba pas et parcouru quelques mètres avant de s’adosser à une cheminée pour essuyer le sang qui coulait désormais sur son visage. “Ce bougre d’enculé de m’a pas raté, fichtre, oh mais qu’est-ce que j’ai foutu?”

    Il commençait à réaliser ce qu’il venait de faire et resta assis là quelques instants se demandant comment diable il allait pouvoir se sortir de ce guêpier.
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Aénor BeocenMercenaire
Aénor Beocen



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyDim 15 Jan 2017 - 17:53
L’attroupement avait suscité l’attention de la milice. Alors qu’un garde approchait pour comprendre ce qu’il se passait, bien que cela ne soit pas vraiment difficile, le barde décida de prendre la poudre d’escampette.

“JAMAIS! Vous ne m’aurez point, je vois clair dans votre jeu Ô admiratrice du fléau, DEGUERPISSEZ!”

Il lui donna un coup dans les côtés pour qu’elle le lâche, ce qu’elle fit lorsque le milicien l’attrapa brutalement par le bras et commença à le tirer de force faisant signe à la population de se disperser.
Le barde sembla plein de ressource quand il frappa au tibia le garde.

"La milice? Parce que vous abritez vous aussi ces bêtes immondes? Mais c’est pire que tout! JE NE SERAIS POINT VOTRE ENCAS CREATURE DES TENEBRES”

Aénor suivit la course folle du barde à travers la ruelle sombre, et les pauvres soulards s’empressèrent de le poursuivre afin de le punir.
Seul Aénor et le Milicien restèrent sans voix face au spectacle. Décidément ce barde avait du génie en réserve.
Elle jeta un coup d’œil au Milicien et partie derrière la foule pour voir ce qu’il allait advenir du bougre.

Du bout de la ruelle, elle vit grimper sur un toit, et se mettre à pisser sur la foule qui s’efforçait de lui jeter des pierres dessus.

“MÉCRÉANTS, MAUDITS ADORATEURS DE LA MORT! RECEVEZ CEANS VOTRE JUSTE CHÂTIMENT ALORS QUE JE PISSOIE SUR VOS INFÂMES CARCASSES CAR C’EST TOUT CE QUE VOUS MÉRITEZ IMMONDES CHAROGNES. VENEZ DONC ME CHERCHER SCOLOPENDRES DÉMONIAQUES! AFFRONTEZ LA COLÈRE DES DIEUX ET DE LEURS SERVITEURS VALEUREUX, JE NE VOUS CRAINS PAS! SOYEZ MAUDITS!”

Il se revêtit et partie en courant sur les toits à toute vitesse. Il s’était soulagé d’un poids en pissant sur les clients de la taverne, mais il avait encore plus attisé leur colère.
Une pierre l’atteignit au visage, blessant celui-ci et le forçant à s’arrêter pour constater l’ampleur des dégâts. Du sang coulait de sa tempe.

“Ce bougre d’enculé de m’a pas raté, fichtre, oh mais qu’est-ce que j’ai foutu?”

* Le voilà qui reprends enfin ces esprits !*

Le barde commençait à comprendre la mauvaise situation dans laquelle il s’était mit.
Aénor lui fit signe du bas de la ruelle.

« Héé !! Vous là haut !! Continuer votre chemin sur les trois toits suivant, il y a un balçon vous permettant de redescendre dans la rue ! »

Elle lui faisait de grands signes pour accompagner sa parole. Elle parlait vite car trois soulards avaient grimpé le toit et tentaient d’avancer malgré leur taux d’alcoolémie élevé.
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AlaricGarde de Sombrebois
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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyLun 16 Jan 2017 - 14:24
Peut-être Alaric aurait-il pu prévoir les réactions du barde, mais il n’en fit rien. Persuadé d’affirmer suffisamment d’autorité en tant que milicien pour contrôler l’homme, il avait été négligeant- une fois de plus- et n’avait pu éviter le douloureux coup de pied dans son tibia. Le milicien grogna et lâcha le conteur fou sous le coup de la surprise. Heureusement, ses jambières de cuir avaient amorti le choc, aussi la douleur avait-elle été moins pénible à supporter.

Sans cesser de proférer des histoires délirantes, l’homme s’enfuyait, poursuivi sans relâche par les habitants mécontents du Goulot. La dame s’était mise à les suivre et Alaric regardait le cortège s’éloigner toujours un peu plus de sa position. Il restait debout, ne quittant pas des yeux la scène qui se déroulait sous ses yeux. Il avait envie de les plaquer là et de rentrer. Mais il ne pourrait vivre avec un mort sur la conscience car oui, il y aurait une victime ce soir si personne n’arrêtait cette mascarade. Alors, en soupirant bruyamment, il rejoignit le barde tapageur, occupé à réajuster ses braies délavées. Alaric leva les yeux au ciel. Il regrettait de ne pas avoir son arc sur lui. Une flèche dans l’épaule aurait calmé le ménestrel à coup sûr. Un membre de la foule devait être de cet avis puisqu’il lui avait- joliment- lancé une pierre d’une bonne taille sur le front du barde. Voila qui devrait aider ce bougre d’idiot à reprendre ses esprits dont l’alcool l’avait temporairement privé.

La jeune femme éleva la voix, leur signifiant que de nouveaux poursuivants ne tarderaient pas à arriver et qu’il fallait faire vite. Courir sur les toits pourris de Marbrume n’était pas une chose aisée, croyez-le bien. Un sourire s’épanouit sur les lèvres du milicien et il se mit à foncer vers la maison sur laquelle était perché le ménestrel imbibé. Il se frotta les mains, souffla une brève prière à Sérus et entama son ascension urbaine.

Alaric détestait Marbrume. Alaric détestait les villes. Alaric détestait les murailles qui le privaient d’une liberté à laquelle il aspirait depuis le Fléau. Mais ce nouveau jeu lui plaisait. Jouant avec le poids de son corps, il se balançait, à droite, à gauche, agrippait une brique, une planche, un n’importe quoi d’utile pour atteindre son but. Alaric ne se sentait vivant que lorsqu’il prenait une vie fangesque. Mais cet exercice périlleux parvenait à accélérer les battements de son cœur. Il l’entendait tambouriner furieusement dans chaque parcelle de son corps tandis qu’il se hissait à la seule force de ses bras sur le toit de la maisonnette.

La vue du barde appuyé contre la cheminée le ramena brusquement à la réalité. Ah oui, il ne s’agissait pas d’un jeu. Il s’accroupit en face de l’homme et chercha son regard de ses yeux bleus.

- Si tu ne veux pas aggraver ton cas, je te conseille de me suivre. Trois gars s’amènent pour te faire la peau. À ta place, je bougerais mes fesses.
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Haral MortenuitBarde
Haral Mortenuit



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyVen 20 Jan 2017 - 15:52
La réalisation de ce qu’il avait provoqué frappait Haral plus fortement que la pierre qu’il avait reçu, comment se sortir de cette nasse sans y laisser de plumes? Impossible de réfléchir tant ses idées semblaient se dérober à lui sous l’effet de l’alcool.

    “Héé !! Vous là haut !! Continuer votre chemin sur les trois toits suivant, il y a un balçon vous permettant de redescendre dans la rue!”

    Encore elle! Curieusement la fille parlait bien pour un fangeux, un peu trop bien même, tellement que ça en était louche. Et puis à bien y regarder elle avait l’air bien vivante, ni particulièrement cannibale. Peut-être que…

    “Oohh ma tête…” Finalement la donzelle avait l’air humaine, mais son idée était suspecte, pourquoi vouloir descendre dans la rue alors qu’une foule en colère l’y attendait?

    “Dans la rue? Mais gente dame avez-vous perdu l’esprit? À peine aurai-je posé le pied au sol que ces cochons puants s’empresseront de m’occire! Et croyez le ou non ma mie mais ce ni dans mes plans ni dans mes intérêts, comment jouerai-je de mon Luth les bras arrachés et enfoncés profondément dans mon précieux fondement? Cela n’a aucun sens vous m’en voyez navré.”

    Non il ne serait en sécurité qu’en hauteur, où ces hordes d’ivrognes ne pourraient pas l’atteindre, du moins pas pour l’instant. Il avait besoin de temps pour réfléchir et trouver un moyen de se mettre à l’abri. Voilà que le milicien qui avait tenté de le bouffer un peu plus tôt s’avançait avec agilité dans sa direction.

    “Si tu ne veux pas aggraver ton cas, je te conseille de me suivre. Trois gars s’amènent pour te faire la peau. À ta place, je bougerais mes fesses.”

    “Par pitié messire, les vapeurs délétères d’un alcool probablement frelaté ont obscurci mon jugement à un point que je n’aurais cru possible, je vous prie de m’excuser de vous avoir frappé je…” Haral regarda ses pieds avec embarras. “J’ai cru que vous vouliez me dévorer… Je ne suis pas en état de me défendre et les trois forcenés qui s’avancent vers nous nourrissent visiblement de terribles desseins, il n’y a qu’à voir leur regard torve et sanguinaire. Aidez moi s’il vous plaît monseigneur je vous le rendrai du mieux que je le pourrai.”
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Aénor BeocenMercenaire
Aénor Beocen



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyVen 20 Jan 2017 - 20:07
Aénor regardait les choses se dérouler d’en bas. Quand le barde prit conscience de sa présence, il répondit à ses grands gestes.

“Dans la rue? Mais gente dame avez-vous perdu l’esprit? À peine aurai-je posé le pied au sol que ces cochons puants s’empresseront de m’occire! Et croyez le ou non ma mie mais ce ni dans mes plans ni dans mes intérêts, comment jouerai-je de mon Luth les bras arrachés et enfoncés profondément dans mon précieux fondement? Cela n’a aucun sens vous m’en voyez navré.”

Le Milicien l’avait rattrapé et le tenait par le poignet. Ses lèvres remuèrent, mais elle ne pouvait entendre ce qu’il disait au barde.
Trois balourds tentaient vainement de tenir debout sur le toit. Ils se rapprochaient dangereusement des deux hommes.
Aénor s’empara d’un caillou à terre et le jeta sur l’un des assaillants qui hurla. Il avait reçu le projectile dans l’œil et se tordait désormais de douleur sur le toit.

" Je serai vous, je me magnerai le derche ! "

Deux personnes de la foule se retournèrent à l'entente des cris. Ils aperçurent Ténor et se dirigeaient vers elle prêt à en découdre avec la femme qui essayait d'aider l'homme qu'ils traquaient.

* Merde, repéré! Va falloir qu'ils réagissent là haut et se débrouillent tout seuls, moi j'ai à faire! *

Ses assaillants étaient à quels mètre. Aénor dégaina son épée, prête à les corriger.

" Je vous attends!"
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AlaricGarde de Sombrebois
Alaric



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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyDim 29 Jan 2017 - 6:06
Les acclamations et injures de la foule en délire assourdissaient les rues pleines du Goulot. Perché sur le toit, Alaric les entendait proclamer toutes sortes d’insultes, mais n’y prêtait aucune oreille attentive. Il se focalisait sur le barde qui semblait reprendre peu à peu ses esprits. Sans doute la récente course effrénée avait drainé les gouttes d’alcool qui avaient embrumé la plupart de ses sens un peu plus tôt encore. L’homme avait des remords, et il faisait bien d’en avoir ! Mais l’heure n’était pas à la rédemption, ni même à la rigolade. C’est que lorsque le ménestrel lui avait déclaré qu’il avait cru le milicien-devenu certes un Fangeux- capable de le dévorer, un sourire moqueur s’était dessiné sur les lèvres du jeune homme. Si la situation n’avait pas été aussi alarmante, Alaric se serait esclaffé sans retenue.

Il posa sa main délicatement sur l’avant bras du barde et l’enjoignit à le suivre. Au même moment, la femme de toute à l’heure attirait à elle quelques ennemis potentiels d’une pierre bien placée. Du coin de l’œil, Alaric la vit dégainer son épée. Il arqua un sourcil. Qu’est-ce qu’elle foutait, celle-là ? Il n’allait quand même pas devoir sauver les deux, si ? Elle était peut-être armée, mais Alaric doutait sérieusement de ses capacités, de surcroît face à des hommes baraqués imbibés d’alcool.

- Tu connais cette femme ?

Si ce n’était pas le cas, c’était bien rare de rencontrer des personnes prêtes à aider de parfaits inconnus. Enfin, comme le barde l’avait dit, descendre dans une des ruelles sombres du bas quartier n’était que pure folie. Il faudrait bien redescendre, mais peut-être commencer par s’éloigner de tout ce tumulte était plus judicieux. Ce qui était pratique avec ce genre de quartiers, c’est que les habitants y vivaient littéralement les uns sur les autres- faute de place- et que leurs maisons délabrées étaient bien souvent mitoyennes ou à défaut, très proches. Ainsi, il fut aisé pour les deux comparses de franchir quelques toits sans aucun danger. Alaric s’arrêta et laissa au ménestrel le soin de reprendre son souffle, de même que ses esprits. Le milicien plissa les yeux et aperçut leurs trois poursuivants. Ils étaient loin, peu habiles et surtout, dans un état de santé peu enclin à ce genre d’exercices. Par contre, certains membres de la foule les avaient suivi d’en bas et plusieurs d’entre eux continuaient de brandir méchamment leurs fourches rouillées.

- Bon alors, on a un peu de temps ici. Si je peux te donner un conseil, fais comme moi et arrête de boire.

Alaric sourit et passa une main dans ses sombres cheveux. Vraiment, le barde faisait peine à voir. Mais le bougre n’avait pas l’air bien méchant, plutôt perdu.

- Alors, t’as une idée ?

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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyDim 29 Jan 2017 - 23:18
La jeune femme qui - il le comprenait maintenant - avait tenté de l’aider venait de tirer un de leurs poursuivants d’une pierre particulièrement bien placée, le type se tordit de douleur et finit immanquablement par trébucher et chuter lourdement du toit sur la foule qui grouillait. Un de moins!

    Désormais la donzelle faisait face à deux assaillants passablement imbibés et véritablement furieux, l’inconsciente avait dégainé son épée et s’apprêtait à embrocher du soûlot comme on l’eut fait de cochons de lait.

    Au même moment le milicien s’empara du bras d’Haral et constatant l’adresse de la dame au tir lui demanda.

    “Tu connais cette femme ?”

    “Je crois messire que cette noble dame a tenté de m’aider un peu plus tôt et que je l’en ai remerciée en l’insultant. Bien que je ne connaisse que peu de choses à la guerre et l’art de tuer, je pense messire que cette jeune femme va bientôt rencontrer ses créateurs. Et sachez que je ne le permettrai point.”

    Il restait deux assaillants qui évoluaient tant bien que mal sur le toit malgré leur ébriété avancée. Haral s’empara de deux tuiles et tenta de dégommer les deux corniauds qui en voulaient à son intégrité.

Citation :
TIR d’Haral : 8
- 20 Echec critique sur corniaud N°1
- 20 Echec critique sur corniaud N°2

    Les effets de l’alcool se faisaient toujours sentir et Haral rata lamentablement sa cible deux fois de suite, se déséquilibrant au premier tir et chutant lourdement au deuxième il atterrit lourdement et glissa sur l'arête d’une tuile cassée, s’occasionnant une belle entaille sur la cuisse. Les deux larrons étaient toujours là et désormais Alaric était le seul à pouvoir faire quelque chose.

    “Fichtre.” Grimaçant sous la douleur Haral héla la jeune dame qui croisait le fer avec ses poursuivants quelques mètres plus bas. “Gente dame, montez vite par pitié laissez ces cafards à leur misère avant qu’ils ne vous embrochent et fassent un festin de vos entrailles.”

    Puis en se tournant vers le milicien. “Je crains messire de ne pas avoir d’idée particulièrement géniale, à part peut-être que nous devrions filer d’ici aussi vite que nos jambes nous le permettront, et voyez l’état de la mienne… Je suis navré mais vous allez devoir nous débarrasser de ces ivrognes si nous voulons revoir la lumière du jour. Quoi qu’il en soit je risque d’avoir besoin d’un guérisseur, en connaissez-vous un en qui vous auriez confiance messire?”
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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptyLun 30 Jan 2017 - 1:24
Les deux assaillants étaient maintenant à un mètre d’elle. Elle leur avait pourtant sommé de la laisser en paix, mais leur esprit encore embrumé par l’alcool l’avait ignoré. Dans ce cas elle allait se charger d’eux. Elle se mit un point d’honneur à seulement les neutraliser et non pas les tuer. Ces deux bougres ne méritaient pas le respirer une dernière fois pour un simple verre de trop.

Aénor se mit a analyser les deux hommes. Celui de droite (qui pour une compréhension certaines sera appelé A ultérieurement) boitait du côté gauche, il était lent et ses paupières se fermait à un intervalle de 10 secondes. A gauche (qui par conséquent sera B) son épaule droite s’abaissait de quelques centimètres, suffisamment pour constater que cet endroit de son corps serait douloureux.

Elle décida de s’attaquer à B en premier. D’un coup de puissant, elle frappa avec le plat de son épée l’épaule du protagoniste. Il se mit à hurler. A se retourna étonna vers elle et avait armer son poing pour la frapper. Aénor s’accroupit brutalement laissant A frapper B de plein fouet dans la face.
Elle rengaina son épée et envoya une rapide attaque dans les parties de A.

“Gente dame, montez vite par pitié laissez ces cafards à leur misère avant qu’ils ne vous embrochent et fassent un festin de vos entrailles.”

* Mais que raconte t-il encore ? Avec tout ça, il ne sait toujours pas réveiller ?? *

Elle se releva et comme A et B se faisait face elle entrechoqua leur tête pour les assommer. Les deux hommes s’écroulèrent lourdement sur le sol. Ils auraient une grosse bosse en se réveillant.

Aénor regarda au bout de la rue. Personne n’avait entendu les bruits sourds de la courte bagarre. La troupe semblait s’être rapetissé. Elle leva les yeux sur les toits cinq autres hommes étaient parvenu à grimper sur le toit, mais une dizaine d’individu avaient battu en retraite et s’en étaient aller. Il y avait moins de bruit dans la rue. La colère retombait proportionnellement à l’embrument de leur esprit, le rendant malléable et soporifique.

Il avait un balcon dix mètre derrière elle. Un tonneau semblait être là pour elle. Elle grimpa dessus, sauta pour attraper le balcon. Une fois sur la rambarde elle agrippa le toit et s’élança à leur rencontre.

“Il y a encore cinq autres hommes qui ont réussit leur ascension et une dizaine d’autres qui tentent encore leur chance. On ne pourra pas s’en débarrasser au corps à corps, il va falloir ruser ! Ca devrait être facile vu leur taux d’ivresse.”

Elle s’avança vers l’un des deux hommes laissant l’autre au Milicien. Elle le feinta et lui assena un coup puissant dans les côtes lui en brisant quelques unes au passage. Sa jambe gauche partit immédiatement pour se loger dans le genou du soulard, qui craqua sous le poids de l’attaque. Alors qu’il s’affalait sur le toit, commençant à rouler vers la rue. Aénor le saisit au col de sa chemise pour le mettre en biais afin de stopper sa chute.

Elle retourna auprès du barde pour l’aider à se relever.

“Vite allons-y !”
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AlaricGarde de Sombrebois
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MessageSujet: Re: Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé]   Pérégrinations [Aénor Alaric] [Terminé] EmptySam 4 Fév 2017 - 9:22
Alaric se frappa le front en soupirant désespérément devant l’échec total du barde. Non seulement il avait raté complètement les cibles, mais il était même parvenu à se blesser en glissant sur le toit. Il avait l’impression de se retrouver trop souvent dans ce genre de situation catastrophique. Les idiots avaient l’art de tourmenter ses journées plus qu’il ne le souhaitait, lui qui aimait rêvasser tranquillement lorsqu’il ne chassait pas de sordides créatures en dehors des murailles de la ville.

Un guérisseur ? Et bien, il connaissait Denea qui était une excellente herboriste et guérisseuse, étant donné qu’elle l’avait soigné un mois plus tôt. Mais elle ne tenait plus sa boutique et passait la plupart de ses journées au Temple, avec son précieux bébé. Le milicien lui-même fut une exception lorsqu’elle avait accepté de lui venir en aide. Peut-être la demoiselle qui tentait de les secourir avait-elle quelques notions médicales ?

- Non, je n’en connais pas vraiment. Elle, peut-être ? fit Alaric en désignant du menton la mercenaire occupée à les rejoindre.

Le milicien devait l’admettre : elle savait se battre. Mais il n’aimait pas la tournure que prenaient les événements. Il était là pour faire régner l’ordre au sein de la cité ; certes, il était affilié à la milice extérieure, mais il n’était pour autant disposer à laisser les citoyens s’entretuer.

Les deux saoulards s’étaient rapprochés tant bien que mal et la gente dame s’était élancée sur le premier. Elle lui régla son compte d’une facilité déconcertante, ce qui tira un sourire à Alaric. Elle lui rappelait Cyrielle.

Le jeune homme dégaina à son tour, mais ne frappa pas. Il éleva la voix en brandissant sa dague acérée, son regard bleu sombre empli de menaces.

- Ça suffit cette connerie. Tu fais un pas de plus et tu pourriras la nuit suivante dans un cachot.

Il avait insisté sur ce dernier mot. Il eut l’effet d’une douche froide puisque le poursuivant se stoppa net. Soudainement, il réalisait les conséquences probables de ses actes et commençait à mesurer le pour et le contre- du moins, autant que le permettait son esprit embrumé. Bras ballants, il fixa méchamment le ménestrel avant de faire demi -tour. Alaric soupira de soulagement et se retourna vers la mercenaire.

- C’est pareil pour vous. Vous aggravez la situation. Quel est votre but en aidant ce pauvre gars ?

Il lança un regard dédaigneux au barde qui essayait d’ausculter sa méchante balafre. Il l’attrapa néanmoins par l’autre bras et l’aida à son tour à le transporter, aux côtés de la mercenaire. Ils se déplacèrent ainsi de toit en toit sans trop de dégâts, le seul problème étant leur vitesse exécrable due à la blessure du ménestrel.

- Ça s’est calmé en bas, alors à la prochaine terrasse, descendons. Je doute que les cinq autres dont vous parliez parviennent à nous rattraper. Ils sont aussi lents que nous. Au fait, vous pouvez le soigner ? demanda le milicien à tout hasard.

Puis, un sourire moqueur sur les lèvres :

- Ou ne savez-vous que frapper les citoyens ?
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