Marbrume


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 Lazare de Malemort[validée]

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Lazare de MalemortComte
Lazare de Malemort



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MessageSujet: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyJeu 19 Mai 2022 - 10:13



Lazare, le Fêlé



Identité



Nom : de Malemort et Malerive

Prénom : Lazare, Altaric, dit « le Fêlé »

Age : Incertain, quadragénaire.

Sexe : Masculin.

Situation : Veuf.

Rang : [Comte] Noble natif du duché au teint sali, son rang est remis en question par les plus puritains. Un grand-père veuf épris d'une riche étrangère érigea une dynastie basanée au sein même du Royaume de Langres, faisant fi des commérages qui matraqueront sa descendance.

Lieu de vie : Pointe orientale de l'Esplanade, au plus près du Port. Une demeure à la façade très spartiate, ne reflétant que le rare matérialisme de son propriétaire.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
FOR +1 ; CHA +1 ; INI +1 ; PAR +1

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :
- Alphabétisation (base) - Niveau 1
- Navigation maritime - Niveau 1
- Résistance accrue - Niveau 1
- Intimidation - Niveau 1
- Violence forcenée - Niveau 1

Objets :
Armes:
- Cimeterre (ensis) — 14+1d8 — 8 PAR — +1 ATT dans les endroits exigus.
- Main-gauche — 8+1d6 — 8 PAR — + 1 PAR

Armure :
- Cervelière en cuir - 5 Protection
- Veste en cuir - 5 Protection
- Jambières en cuir - 4 Protection
- Gants en cuir usé - 3 Protection

Apparence


Je suis la silhouette épaisse, harmonieuse mais sauvagement bourrue, d’un homme rompu aux forces du monde, titan d’airain que la finesse et la grâce ont savamment oublié. Une démarche de plomb, menaçante, orageuse, et pleine des promesses de son sombre passage. Je suis le cuir brut, lacéré, crevassé d’ornières antiques se frayant un chemin sur la basane de mon teint étranger. Une splendide carnation irisée de bronze et d’ocre que pourtant mes pairs charrient et raillent incessamment, eux si pâles, si vains. Je suis la crinière longue d’un indomptable étalon d’ébène, une chevelure rêche aussi raide que ma conduite, dont les queues ophidiennes furent maintes fois tranchées dans mes exactions martiales, dorénavant asymétriques. Ramassées en un catogan faussaire n’avalant que mes premières mèches, d’autres filaments obsidiens dévorent usuellement mon faciès mécontent. Je suis la figure cabossée du mâle étranger, dont l’ossature solide fait jaillir pommettes, fait saillir mâchoires, fait défaillir ces dames. La toison fournie d’une barbe drue qui se repaît de ma bouche à la chair arrachée et de mes joues creusées de fatigue, et dont le paysage sans nuance est d’une morne ténèbre. Je suis ces émeraudes cruelles dans leur carcan concave, ces billes tantôt vitreuses tantôt à l’affût à qui l’on a ôté tout amour, toute tendresse, et dont l’éclat grisâtre sonne le glas sur le bonheur alentour. Cette verdoyance glauque qui ne sait que trop rappeler les tripes marécageuses de ma région natale, et dont la vivacité ne dépend que d’un ensoleillement précautionneusement semé dans ces contrées. Je suis ces crocs hargneux, soignés malgré mon allure sinistre, grinçant devant les pitreries courtisanes et les minauderies féminines. Un émail animal prêt à se jeter à la gorge du premier impudent.

Je suis ce tronc musculeux, frappé par les gravures vestigiales de maints affrontements passés, et la morsure sévère et sans pitié d’une discipline brûlante flagellant mon dos sculpté. Ces bras noueux plus aptes à détruire qu’à supporter, plus aptes à repousser qu’à étreindre, achevés d’une paire de mains calleuses, asséchées par l’usage, dont les phalanges de la senestre voient leur chair sanctifiée de cicatrices représentant l’an 1164. Je suis ces hanches solides mais plus menues que ma carrure fourbue, dont la souplesse pour le moins relative ne facilite que mes puissantes ambitions, non point les plus agiles. Ces genoux abîmés d’avoir trop prié, ces pieds trop usés d’avoir fait les cent pas dans mes plus féroces errances. Je suis cet austère habit sans parure ni d’or ni d’argent, malingre de tons, reflet d’une époque où la noblesse n’est plus ce qu’elle fût, tandis que la richesse de l’assiette vaut hui tout l’or des cassettes. Cette cape feutrée de grisaille et d’ombre, ces tenues ascètes coutumières pourtant du haut lignage.

Je suis cette ample foulée audacieuse autant que ce piétinement erratique, cet appétit pantagruélique autant que ce régime d’oisillon, cette envergure théâtrale autant que cette discrétion réservée, cette dualité bourdonnante tout comme cette solitude farouche. Je suis l’air que je souhaite me donner, l’image que je souhaite renvoyer, tantôt accompagné des plus belles oies de la basse-cour, tantôt les chassant d’un hurlement funeste. Mon attitude n’est pas désinvolte au premier abord, faut-il l’aborder encor. Car je suis l’ermite, retranché parmi les mondanités cancanières, que vous n’apercevrez qu’au détour d’une colonne suffisamment massive pour me dissimuler à l’univers. De ces hommes désintéressés par la pluie, le beau temps, la guerre elle-même si l’on venait à l’employer comme faire-valoir. Je suis ces sourcils broussailleux éternellement froncés, cette babine constamment retroussée, cette plissure des paupières insidieusement méfiante. Ce cerbère ardemment entraîné à conserver intact le trésor fragile de ses souvenirs, dressé à mordre les doigts curieux qui s’aventurent près de son butin.



Personnalité


Je suis l’incarnation de l’austérité, l’éternel insatisfait, le féroce répurgateur des sentiments vains. Drapé d’une mante morose, je suis un roc émotionnel dont la machine colorifère s’est engorgée de sombres pensées, encrassant jusqu’à l’extinction mon aptitude à rire à gorge déployée, à sourire à qui fend mon parcours, à arborer l’allure sympathique du coureur de jupons prêt à fondre sur son prochain buffet. Je suis l’éducation primitive d’un patriarche n’ayant pour le beau sexe que le mépris le plus acerbe, vendu à une femme profondément haïe dont la résilience, pourtant, m’honore et m’oblige. Un spécimen de droiture et de justice qu’il m’est indéniable de considérer avec la plus haute estime, et a su le séduire au terme de sa pénible existence. Je suis certes l’aversion pour les filles de petite vertu, répugnant vestige de qui furent femmes autrefois, salies par la fange sociale entre leurs cuisses en nage, mais je m’enivre volontiers de leurs chairs abondantes, de leurs parfums bariolés et de leurs sanglots pénibles au crépuscule d’une brutale chevauchée. Je suis le dédain présomptueux pour les mondanités gluantes, festins opulents et ragots de lavandière, préférant à cela le calme philosophique de l’écriture et de l’échange intellectuel. Néanmoins, rien de cela ne m’ôte mon indubitable magnétisme.

Je suis l’audace, le charme brûlant des fous d’aventure, la soif inassouvie de liberté et de conquête. Ce marin avide de découverte rêvant d’apposer son nom sur un nouveau territoire, malgré l’étroitesse de nos frontières fangeuses, dont je perce les limites avec la précaution qui m’est due. Je suis l’excitation nouvelle, la jeunesse recouvrée dès lors que mes ordres beuglés à tout va sont exécutés sans défaut sur le pont d’un bâtiment aux lignes sensuelles, à la voilure gonflée, aux écoutes bordées. La fraîche et fougueuse effervescence d’une âme à jamais amourachée des flots et de leur effluve iodé, empreinte d’une hardiesse que l’on doit aux hommes d’expérience. Je suis ce tout autre individu dès lors que l’on m’extrait de l’étouffante étiquette nobiliaire, de mes obligations sociétales et de mes maux encarcanés entre les murs de Marbrume, remparts inexpugnables d’un sentiment d’emprisonnement qui ne souffre aucune issue. Cette figure puissante qui trouve attrait dans son errance houleuse sur les quais salutaires du port, comme une première marche vers une cénesthésie rassérénante.

Je suis la fêlure de la mémoire, pourtant, de l’être et de l’inconscient. Le déséquilibre passé et présent, la pulvérisation de l’avenir, les tuteurs brisés d’une pousse rabougrie par une croissance déviante. Nous ne sommes plus uniques, terrés dans les recoins de nos quartiers esseulés dont la chape pesante nous étouffe, non. Nous sommes le bonheur perdu, arraché à notre moelle épinière par la patte griffue d’un mal étrange, ruines d’une vie antérieure qui mit notre âme à mal, à mort, et rejouant sans cesse sa funèbre mélopée pour nous rappeler à notre condition mortelle. Nous sommes cette épée de Damoclès bien après son temps, cette ire glaciale qui brise nos précieux vases, rompt nos riches marbrures, déchire nos délicates étoffes, et nous abandonne aux décombres bouillonnants d’un carnage que nous ne remettrons pas en ordre de sitôt. L’ordre ; cette essence glabre et insipide saurait nous accorder un repos digne et mérité, si tant est qu’elle accepte de se mêler à nos cellules agitées pour réfréner ce qui doit être tu. Mais nos lèvres bavardes n’accèdent guère à cette requête désespérée, et déblatèrent palabres qui ne sont les nôtres, possédées par un démon aliéné qui me renvoie sans cesse à ce que je suis.

Je suis un homme. Ayant aimé, choyé, chéri.
Et la Fange aura dérobé jusqu’à la clarté de mes songes.


Histoire


Avant le VIIIe siècle — Le comté de Malemort et Malerive n’est autre que la pointe la plus occidentale du duché de Morguestanc, là où les terres rocheuses s’affrontent de part et d’autre du détroit de Malemort comme deux crocs assoiffés. Cet endroit stratégique mordant la mer du nord en un goulot étroit et piqueté de roches traîtresses fut la cible de moult assauts et batailles que les duchés annexes crurent bon d’engager au rythme des conquêtes du Royaume de Langres. Tombé sous le siège d’un cupide voisin, lâchement abandonné par ses propriétaires ayant connu depuis le gibet, l’endroit ne jouit guère d’une réputation rayonnante tant ses gestionnaires furent de courte durée, malgré les promesses criées à tue-tête. Les rumeurs vaquaient bon train sur la malédiction du fort dont l’appellation d’antan fut oubliée, noyée dans les vagues successives de cancans traitant de rituels impies destinés à peser comme une enclume sur les épaules de quiconque s’emparerait de cet endroit décharné surnommé mauvaisement Malemort-sur-Malerive par les paysans environnants.

Comme tout lieu reculé des hautes sphères, sur le pas de nombreuses convoitises étrangères, les cancaniers se voulaient décourager quiconque était assigné à la lourde tâche d’essuyer ces sièges incessants ; nombre de comtes se sont relayés en ces terres âpres et rudes, cernées par le marécage méridional et les flots glacés de la mer dévorante. Avant même d’aller narguer les rives de la forteresse de Ventfroid, toute embarcation qu’elle soit alliée ou ennemie se devait de franchir les pics rocheux du détroit de Malemort. Et la mauvaise administration de ses terres n’aura pas manqué de créer quelques dissensions entre les deux comtés, à mesure de couardise et d’erreurs tactiques.


Durant le IXe siècle — Amardias de Maerle, baron de Sansebray, maigre territoire céréalier au sein du comté, fut reconnu pour son habileté (d’aucuns parleront de roublardise) et son opiniâtreté quant à protéger le territoire d’une sournoise attaque maritime — l’époque voulait que les navires n’aient pas été des plus robustes ni des plus larges — tandis que la citadelle comtale subissait l’énième vacance d’un maître que la maladie aura terrassé inopinément, esseulé dans son domaine. Secourant, par sa ruse, les quelques centaines d’habitants des villages et champs alentours sous les assauts des forces amarrées à leurs rives, et plutôt que de réclamer récompense en une place auprès du duc de Morguestanc dans l’enceinte de Marbrume, c’est une étrange requête qu’il fit parvenir : celle de devenir le prochain comte de Malemort.

Requête tout d’abord perçue comme une vaste plaisanterie de mauvais goût, le baron pugnace réitéra sa demande, exposant plutôt deux fois qu’une les stratégies qu’il prévoyait d’aménager sur ce terrain sans successeur ni régente. Dans l’urgence d’une confrontation prochaine, la requête fut acceptée, et Amardias de Maerle devint le premier comte de Malemort et Malerive, baron de Sansebray, de la lignée qui s’ensuivra. Car aucun autre de ses descendants n’abandonnera de nouveau l’aridité du détroit de Malemort.

Une appétence nouvelle pour la navigation naquit dans les rangs de la famille aristocratique et leurs serfs, dont l’intérêt pour la construction navale grandit à mesure de bâtiments échoués sur leurs côtes déchirées. Décarcassant les épaves, passant leurs territoires de l’orge à la culture du bois de mélèze et de cèdre, les habitants du comté aménagèrent des chantiers dédiés à l’étude de ces embarcations et leur confection.


Durant le Xe siècle — La baronnie de Sansebray fut absorbée par le comté de Malemort et Malerive, la descendance d’Amardias de Maerle s’étant débarrassée de son patronyme originel pour adopter l’étoffe de leur territoire comme une mante défiante. Car la présence désormais constante d’un comte en ces terres n’avait guère assujetti les commérages à ne plus mentionner les étourderies du passé, ces rumeurs détraquées oscillant du cannibalisme aux actes de torture les plus abjects. La maison de Malemort n’a pourtant jamais été souillée de pareille forfaiture, mais était réputée pour sa rigueur froide, ses opinions à contresens et sa discipline d’acier. Un renom qui les éloigna quelque peu des mondanités de la cour ducale comme royale, tolérance due à leur positionnement tactique et primordial où ils se devaient siéger en toute circonstance.

Les accords ducaux et royaux permettent au comté de se doter de trois navires à deux mâts de confection locale, des bricks ayant pour vocation de prendre de vitesse la plupart des embarcations de passage, et au cabotage de ressources entre les différents territoires côtiers. De là naît la flottille de Malemort, destinée à contrôler l’afflux des bateliers par le détroit dont le comte est garant, mais aussi à épier les zones plus lointaines des deux mers avoisinantes afin de jouer le rôle d’éclaireur. Il se dit que le commerce d’esclaves aurait battu son plein à cette époque, profitant des sorties au large pour s’amarrer à quelque planque littorale et décharger son paquetage en échange d’une somme coquette.


Durant le XIe siècle — La flottille troque deux bricks contre un trois-mâts convoyant davantage de matériaux vers Marbrume. Les comtes de Malemort ont désormais une qualité de marins redoutables, rompus à l’art de l’abordage et de la navigation en haute mer comme en terrain accidenté par les menhirs immergés des côtes de Morguestanc. Déjouant une majeure partie des tentatives d’invasion par les voies aqueuses, si tant est que leur force soit suffisante pour les repousser, ils fournissent au Duc de précieuses informations sur les territoires voisins et avancées technologiques étudiées sur les bâtiments ennemis. Des éperons prennent petit à petit place en proue de navires, éventrant les impudents qui oseraient fendre les flots régulés du duché.

Chaque fils se doit d’accompagner son père sur le pont depuis la plus tendre enfance, afin de suivre le parcours le plus complet du marin aguerri, de la panosse à l’officier second. Bien sûr, ses classes et son apprentissage de l’étiquette pour toute obligation nobiliaire se verront eux aussi suivis avec rigueur, comme le requiert chaque membre éminent de la Cour. Le trois-mâts est vendu au duché suite à une avarie sévère sur un élément de leur flotte, de Malemort reçoit un autre brick en contrepartie, ainsi qu’une ridicule compensation financière…

Environ 1066 — Selaven de Malemort (24 ans) perd son épouse Amarande D’Ermès des suites d’une fièvre incurable et foudroyante qui le laisse veuf et sans héritier, un coup dur qui le mènera à des exactions barbares au large de la mer voisine, déchiré par un sentiment d’injustice face à la Trinité. Ce n’est que huit ans après cette tragédie qu’il fait la rencontre fortuite d’une riche bourgeoise dont la contrée lointaine se lit sur ses traits anguleux et sa peau de basane, femme luxueuse qu’il prit cependant pour une fille de petite vertu sous ses atours d’or et de pierreries. Fasciné par cette beauté étrangère et si péculière, le séjour de cette dame sur son territoire morose fut une révélation pour Selaven. L’épousant contre toute attente, tant on le savait revêche à toute forme de charme depuis le trépas de sa défunte femme, cette alliance ne fut pas des plus sereines. Car la dame, non contente de ne couler aucun sang bleu dans ses veines, était qui plus est brune de teint.

Mirihmah al-Haytham, surnommée Marianne d’Alcenne pour les bouches barbares, devint alors comtesse de Malemort et fit peser une lourde charge sur les épaules de ses descendants, à savoir une carnation orientale qui n’a su les épargner. De ce mariage découla la possession de terres bien loin du duché de Morguestanc, ainsi qu’un chélandion, embarcation méridionale qu’aucune flotte n’avait jusqu’alors aperçue, et encore moins possédée, au nord du Royaume de Langres. Une embarcation qui reviendra aux mains du duché, mais ne put survivre à sa propriétaire, peu adaptée à la configuration des rives boréales.


Environ 1125 - Marvans de Malemort, fils de Selaven, et sa femme Esmérone donnent naissance à Lazare Altaric de Malemort. Portant sur son teint la marque de son père et celle de sa mère avant lui, les balbutiements de ce nouveau-né se voient plus complexes que ceux des hommes de sa génération. Le climat familial tendu d’un père dénigrant l’épouse qui lui a été promise façonne le jeune garçon durant de longues années, bien qu’il voue en secret son admiration à une mère qui, battue tant verbalement que physiquement, n’aura jamais l’audace de trahir son mari, ni même celle de s’en plaindre.


1130 (5 ans) — Lazare accompagne son père, Marvans de Malemort, sur les chantiers des navires de haute mer que le comté répare, améliore et fabrique pour la Couronne, et amorce l’apprentissage des rudiments de la navigation. Cantonné à récurer le pont la première année, à comptabiliser les échardes qui lui mordent les doigts et les éraflures sur ses genoux juvéniles, le temps lui fera découvrir d’autres postes de moucheur à l’arc ou de gabier. Mauvais tireur, il ne s’éternise pas à lutter contre sa nature, et prospère à des postes requérant une autorité certaine. Fût-il adolescent et fils aîné du Comte que les marins sous ses ordres se devaient de lui obéir, quoi qu’il en coûtait…

1143 (18 ans) — Épris d’une jeune vicomtesse de deux ans sa cadette et dont les terres — frontalières du duché adjacent — se situaient au sud de Malemort et Malerive, leur alliance stratégique est retardée par un refus catégorique du père de la jeune adolescente d’offrir sa fille de treize ans à l’indélicate descendance du comte de Malemort, fervent croyant des balivernes de mauvais aloi que l’on leur attribuait. Ce n’est qu’à dix-huit ans qu’enfin les noces sont célébrées après trois années de négociation, discrètement fêtées dans la mesure du possible, et que Annolisa Sandre de Gilvégas devient l’héritière par alliance du comté mal famé, tandis que Lazare s’affublera un jour du titre de vicomte de Gilvégas. Submergés par la satisfaction et le bonheur, les deux jeunes époux consomment leur union sans l’ombre d’une hésitation, et prennent leurs quartiers dans l’aile septentrionale du fortin familial.

1145 - 1148 (20-23 ans) — Deux ans s’écoulent depuis les noces, dans une atmosphère pour le moins difficultueuse en raison de l’absence d’héritier, ce qui saura faire naître quelques tensions dans la forteresse. Il ne suffira que d’une année pour faire courir des ragots de stérilité, de part et d’autre du couple comtal, ce qui vaudra, dans les colères de Selaven, le pilori à quelques malheureux. Ces rumeurs se voient cependant balayées d’un revers de main lorsqu’enfin la future comtesse annonce aux sujets royaux qu’un enfant se joindra à la famille suzeraine. Le comté s’en réjouit et prie la Trinité qu’il s’agisse d’un fils en bonne santé, capable de faire perdurer la prospérité de leurs terres revenues de moitié à une agriculture céréalière. Une bénédiction de fécondité est apportée aux époux dans les thermes du Temple, sous l’augure de Serus.

Auxence Renald de Malemort voit le jour lors de la Nuit des Serpents, tandis que le comté célèbre et loue la déesse Rikni entre deux histoires à glacer le sang. D’aucuns parlent d’un miracle divin, d’autres d’une mauvaise prédiction.

Le comte Selaven de Malemort lutte contre la maladie qu’apporte une blessure contractée en cours de voyage terrestre, face au banditisme sévissant à la frontière. Il ne se sera jamais montré aussi tendre avec son épouse qu’au cours de ces trois jours de fièvre et de démence, admettant ses torts et ses péchés, se repentant devant Anür. Il décède d’une septicémie le troisième jour, et sa sépulture dans le détroit brûlera jusqu’à n’en rien rester. Le titre et la propriété du comté reviennent alors à son fils Lazare, âgé de vingt-trois ans.

1164 (39 ans) — Les intrigues politiques n’échappent cependant pas à la maison de Malemort et Malerive, qui se voient régulièrement conviées à Marbrume pour des mondanités entre deux réunions stratégiques. C’est depuis l’Esplanade, ses banquets et ses festins, que Lazare de Malemort consolide les relations entre sa famille et les de Sarosse, fervents opposants aux de Sylvrur. Deux générations déjà ont renforcé ces échanges, et l’actuel comte ne semble pas s’éloigner de cette tradition. Annolisa de Malemort et son fils Auxence se lient d’amitié avec la Dame de Sarosse et sa cadette, dont il joue les protecteurs tout au long de leur croissance ; de cette durable amitié résulte la proposition de Cyras de Sarosse de donner la main de sa seconde née à l’aîné de Malemort, tandis qu’il atteignait ses dix-huit ans et achevait ses classes d’archer en parallèle de son apprentissage de la navigation.

Les préparatifs prendront du retard en raison d’étranges rumeurs et exodes de population vers les portes du duché de Morguestanc, qui retiendront tant Lazare que Cyras en leurs territoires. C’est alors Annolisa, en visite chez les de Sarosse, et la Dame des lieux qui se chargent d’organiser ces noces tant attendues, bien que les deux promis ne voient en l‘autre qu’un frère ou une sœur. Au tard de septembre 1164, la comtesse de Malemort et son aîné, réfugiés sur les terres de leurs alliés se retrouveront au cœur de l’affaire des Portes de Marbrume, pressant le duc de Sylvrur de leur accorder l’asile, en vain. Leurs corps rejoindront la Fange à l’aube de cette effroyable nuit, sous les yeux de Lazare ayant tout juste rejoint le chef-lieu à la barre de son dernier brick, et prié le duc d’épargner les siens. Les derniers mots d’Annolisa à son époux seront ceux d’une nouvelle bénédiction sous son nombril, crevée dans l’œuf alors que les Fangeux se repaissent de sa gorge offerte.

La haine, le ressentiment, l’aversion du comte de Malemort à l’égard du Duc et désormais Roi de Morguestanc atteindront ce jour son paroxysme. Et la perte de son domaine, par delà Ventfroid et les terres conquises par la Fange, ne renforcera que plus encore sa volonté de voir chuter ce despote, mais aussi l’instabilité de son esprit embrumé par les dernières réminiscences de ce massacre injustifié.

1165 (40 ans) — Les morts s’entassent dans les rues de Marbrume, et la menace est plus vivace que jamais. Lazare de Malemort, portant désormais le deuil par sa garde-robe revue à la morosité, quand bien même il n’ait pas été un fin partisan des couleurs criardes, participe tant bien que mal aux affaires du duché par le biais de cabotages et convoyages au Labret reconquis. Au cours de ces trajets, « la Manticore » sera prise d’assaut par le bâtiment d’un prétendu lieutenant du Dauphinat, dont il n’avait jusqu’alors qu’ouï rumeurs. Négociant une partie de sa cargaison en échange de renseignement sur la flotte royale et ses prochaines rotations, Lazare amorce une discrète alliance avec Saint-Vespate, au prix de quelques abordages qui lui coûteront mais seront plus délétères à l’égard des de Sylvrur.

Tâchant de fournir l’île en armes et en vivres sèches sans régularité, l’assaut contre l’ancien fort militaire de Saint-Vespate aura été déjoué, mais privera ses nouveaux collaborateurs d’une planque sûre dans les eaux territoriales. Lazare demeure cependant en contact indirect avec l’un des lieutenants du Séraphin…

La rébellion et tentative d’assassinat du duc de Sylvrur ne manquera pas de décevoir le comte de Malemort qui réservait au représentant ducal une place au bûcher de sa rage, mais lui épargne une enquête approfondie, n’ayant manifestement aucun lien avec ces dissidents désespérés.

1166 (41 ans) — Le couronnement du Duc ne fait pas l’unanimité parmi les de Malemort et leurs alliés, membres vestigiaux des de Sarosse comme autres sympathisants. Y assistant sous peine d’être aussitôt pointé du doigt comme dissident, il se voit empêtré ainsi que ses hommes férus combattants au sabre dans un massacre sans pareil au sein même de Marbrume. Une vague de Fange déferle dans les rues de la cité, ainsi que sur l’Esplanade jusqu’à présent sauve et désormais croulant sous les créatures marécageuses que certains aristocrates essayaient encore en vain d’oublier. Quelques blessures sont à déplorer, certaines plus fatales que d’autres, mais aucune morsure de Fangeux parmi les marins aguerris du comte ne sera comptabilisée. Rien ne saura leur valoir l’affectation en milice extérieure ou pire, le bannissement pur et simple… Une absence qui a su soulever son lot de questionnements, bien que tous aient pu constater qu’ils ne purent fuir cet assaut imprévu.

La Manticore et son équipage sont réquisitionnés par le comte de Malemort afin de pourvoir aux nécessités du Labret, tandis qu’il se manifeste afin de débarrasser la ville de ses défunts. Son intérêt pour la Fange et ses faiblesses, né au jour du trépas de son épouse et leurs deux enfants, grandit à mesure d’assauts contenus tant bien que mal. Car la famille royale n’est pas son unique adversaire, et affronter ces créatures répugnantes pourrait un jour garantir une reconquête de ses terres éloignées.

Fin 1166 - Début 1167 (41-42 ans) — Le naufrage du Firmament, transportant avec lui des habitants du duché d’Hendoire dont le comte de Malemort n’avait été familier qu’au cours de quelques études cartographiques restreintes des territoires littoraux, fait la une des rumeurs de Marbrume. Plus encore, leur hérésie notoire quant à la Quatoria ne manque pas d’interpeller Lazare, qui s’est petit à petit détourné d’Anür la protectrice, patronne des flots et des voyages, pour se confier obsessionnellement à Rikni, régente du mois funeste où Auxence de Malemort naquit et périt. Sa relation à la déesse est cependant houleuse, tantôt supplicante tantôt accusatrice, et il n’est pas rare qu’une discipline de chanvre marbre son dos de crevasses coupables dans ses prières les plus privatives. Cependant, l’arrivée de prêtres étrangers à son culte titille sa curiosité morbide, et le comte de prétendre, peut-être, s’offrir un esclave ou deux…


Derrière l'écran


Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Depuis au moins neuf ans. J'ai également mon pass vaccinal complet.

Comment avez-vous trouvé le forum ? Par le biais des recommandations d'Hector Dartigau, qui sait toujours faire valoir les entrelacs de notre parcours RP mutuel.

Vos premières impressions ? Low. Fantasy. Hell yes. Au ban les cartilages pointus, les canines inférieures proéminentes, les "lumiers bleu qui soigne". Du bon gros médiéval puant, glauque et tortueux, c'est tout ce qu'on aime.

Des questions ou des suggestions ? Pour l'heure aucune.

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Mon peu d'attrait pour le contenu... charnel m'invite à faire demi-tour, mais étant donné ma propension à la description bubonique et nauséabonde, je ne peux pas ne pas accepter. (Oui, bien sûr.)



Dernière édition par Lazare de Malemort le Ven 20 Mai 2022 - 14:57, édité 8 fois
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AmauryEl potiprêtre écriteur dessineur
Amaury



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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyJeu 19 Mai 2022 - 10:46
Hmm... Une énième belle plume à venir, ça se sent. Bienvenue, Lazare !
Il me tarde de découvrir ton personnage :)
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Lazare de MalemortComte
Lazare de Malemort



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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyJeu 19 Mai 2022 - 11:43
Amaury a écrit:
Hmm... Une énième belle plume à venir, ça se sent. Bienvenue, Lazare !
Il me tarde de découvrir ton personnage :)

Après une bonne année et demi sans RP, il va falloir se remettre dans le bain de l'écriture. Vivement que je torche cette présentation et qu'on passe aux choses sérieuses.

Merci pour ton accueil !
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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyJeu 19 Mai 2022 - 11:50
Les amis d'Hector sont mes amis !
Et ton apparence envoie sacrément du bois, punaise.
Bienvenue et au plaisir de lire le reste de ta fiche ! Pour courage pour tout plier, hâte de voir ce que tu vas donner en rp !
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Barral TrellMilicien
Barral Trell



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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyJeu 19 Mai 2022 - 12:08
Bon courage pour ta fiche Wink

Le RP ça s'oublie pas xD
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Lazare de MalemortComte
Lazare de Malemort



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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyJeu 19 Mai 2022 - 12:16
Léonice de Raison a écrit:
Les amis d'Hector sont mes amis !
Et bien salutations à toi !

Léonice de Raison a écrit:
Et ton apparence envoie sacrément du bois, punaise.
Bienvenue et au plaisir de lire le reste de ta fiche ! Pour courage pour tout plier, hâte de voir ce que tu vas donner en rp !

On y travaille, on y travaille. Appréhender le contexte a sa dose de complexité. Espérons que je puisse expédier ça dès demain.
Merci à toi !

Barral Trell a écrit:
Le RP ça s'oublie pas xD
Disons que comme le vélo, l'équilibre est branlant quand on s'y remet. Mais une fois qu'on a trouvé une belle pente, roulez jeunesse. Avec plus ou moins d'assurance...
Merci bien !
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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyJeu 19 Mai 2022 - 16:35
Bienvenue Lazare !

Très belle plume pour un personnage très "coloré" (Sourire)
Hâte de lire la suite... Peut-être après les courses ? Quoiqu'il en soit avant le mariage prévu ce WE What a Face
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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyVen 20 Mai 2022 - 15:06
Esmée de Sabran a écrit:
Hâte de lire la suite... Peut-être après les courses ? Quoiqu'il en soit avant le mariage prévu ce WE What a Face

Ça aura pris un peu plus de temps qu'un tas de courses, mais ça a fini par prendre forme. J'assisterai peut-être plus sereinement au mariage.
Merci pour l'accueil, bien évidemment.
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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] EmptyVen 20 Mai 2022 - 15:28
Salut !

Alors après lecture et discussion autour de ta fiche, on t'accorde le métissage de ton personnage puisqu'il est plutot bien justifié et que l'ajout de ton comté perdu est intéressant géographiquement. Retient cependant bien qu'au sein de l'univers de Marbrume, tu es parmi les exceptions et qu'il y a donc de bonne chance que cette différence soit plus un poids qu'un avantage surtout auprès des nobles et du Temple.
De plus ton affiliation aux Sarosses te rend de fait, si ce n'est ennemi, disons antagoniste du roi, prend donc garde à tes actes publics Wink

Ceci étant dit, je te valide ta fiche et te donne ta couleur bleue, tu peux trouver ta carrière avec le suivi de ta réputation par ici. Te chercher un rp sur le discord ou dans la zone dédiée. Ou t'écrire un journal dans ce coin .

Bienvenue parmi nous Lazare.
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MessageSujet: Re: Lazare de Malemort[validée]   Lazare de Malemort[validée] Empty
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