L’apparence est le vêtement de la personnalité. [Pv-Victor de Rougelac & Aalicia Caldéran]

- Oh… Oui… Il me faudrait savoir… Commence-t-elle lorsque la porte se rouvre à nouveau sur une femme, une très belle femme. Héloïse l’observe assise discrètement sur sa chaise, sa robe, sa démarche, l’expression de son visage laisse entrevoir une femme déterminée, audacieuse et furieuse.

Il y a de l’eau sur le feu.

Héloïse range doucement sa boite-à-couture tandis que la jeune-dame ose se chamailler devant elle, même si à première vue, elle l’ignore. La couturière ne peut qu’entendre la conversation, donc Sir de Rougelac est le propriétaire de l’Effeuill’Âge, un lieu de jeux et d’autres perversions. Héloïse en a entendu parler, quelques rumeurs circulent sur cet endroit, très fréquenté par ses messieurs. Elle essaie de se faire aussi petite qu’une souris ou comme un objet qui fait partie du décor de la pièce alors que le Comte lui rétorque avec autorité coupant fin à leur dispute.

La tête penchée, Héloïse range ses divers rouleaux de fils tandis que des messes-basses s’élèvent dans le boudoir, la couturière jette un coup d’œil discret pour apercevoir qu’ils sont bien proches l’un de l’autre que le souhaite les convenances. Elle détourne vivement sa curiosité vers son rangement et elle n’entend pas grand choses à part quelques bribes : « flirte, je m’en aille, m’installer ailleurs, déduire cela, ne plait pas ici, cher de ta peau ».

Il y a comme de l’orage dans l’air.

Elle fronce doucement les sourcils, il est certain que ces deux personnes entretiennent une relation, peut-être est-ce la Dame que Sir Rougelac souhaite épouser ?
Ses épaules sursautent lorsque la dame se présente. Héloïse tourne son attention vers elle et se redresse lentement de la chaise avant de faire une révérence d’usage.

- Enchantée, Dame Caldéran…. Héloïse Coutrier, employée de Dame de Beauval qui tient une boutique de couture « Au fil du temps » à la Hanse, à votre service. Elle lève les yeux vers Aalicia et lui sourit poliment.

- Est-ce pour Dame Caldéran que vous souhaitiez ajouter une robe dans votre commande ? Dit-elle en se tournant vers Victor pour l’aider dans sa quête de mariage.
- Ooh… Excusez-moi… C’était peut-être une surprise ? Dit-elle l’air presque coupable devant ce mensonge.

Elle attend qu’Aalicia lui tourne le dos afin de lancer un regard et un sourire complice au Comte afin qu’il attrape le bâton qu’elle lui lance pour éviter qu’il ne se dispute à nouveau et surtout l’aider à vite se réconcilier car elle ne souhaite pas être au centre, ni juge, d’un différend entre le Comte et son amie.

Une nouvelle robe, généralement, fait plaisir à toutes les femmes.

Elle tourne le regard vers Victor, ses yeux lui disant clairement « ne me tente pas ». Partir, elle l’avait déjà fait et avait survécu pendant une année sans le comte ou même son aide avant qu’elle ne se décide à lui pardonner son infidélité. S’il devait la tromper à nouveau, elle n’hésiterait pas à s’en aller si l’idée de la trahir encore une fois ne faisait que lui effleurer l’esprit Qu’il s’estime heureux, lui n’est pas mort pour l’avoir trahie, mais c’est parce qu’elle sait qu’il dépérirait sans elle et qu’il perdrait une partie de sa clientèle qui ne vient que pour les deux protégées de la veuve : Livia et Ange.

Elle reporte son attention sur Héloïse, calmant la rage qui brille dans son regard, souriant à nouveau quand la petite couturière se présente, s’entendre être appelée Madame Caldéran provoque chez la veuve un petit sourire, si seulement Héloïse savait que son rang dans la société était au même niveau, lui servirait elle encore du madame a toutes les sauces ? Surement, puisqu’elle est la compagne officieuse du comte

La couturière chercher ensuite à noyer le poisson dans l’eau en parlant d’une robe que le comte lui offrirait, elle a un petit rire et elle secoue la tête.

- M’offrir une robe ? Me faire une surprise ? Est-ce bien vrai cela ?

Demande t’elle en lançant un regard accusateur vers Victor, pas dupe de ce mensonge. Jusqu’à présent Victor ne lui avait jamais offert de robe. Un bijou pour son anniversaire à la limite, mais son amant savait qu’elle n’aimait pas les surprises, aussi, il lui demandait toujours son avis avant de lui faire un cadeau, pour être sur qu’elle ne laissera pas trainer dans un coin jusqu’à l’oublier. Mais elle fini par jouer le jeu en voyant qu’Héloïse faisait tout pour qu’il n’y a pas de dispute entre les deux amants.

Jamais deux sans trois, cette règle s'appliquait toujours! Avant qu'Aalicia ne reporte son attention sur lui, le Comte fixa, mécontent, la couturière qui venait de réaliser sa troisième maladresse en l'espace de quelques heures. Secouant négativement de la tête, Victor fit bien comprendre à Heloïse qu'elle n'aurait pas dû se mêler de ce qui ne la regardait pas et surtout d'avoir été si audacieuse sans se concerter avec lui.

La tension n'allait sans doute pas retomber, Merci dame Coutrier ! Victor n'avait ni l'intension de mentir ni l'intension d'immiscier une dispute conjugale. Il avait été clair avec la couturière quand à situation personnelle. Aalicia n'était pas dupe et de toute manière, le noble mondain n'allait pas noyer le poisson quitte à remettre les points sur les I devant témoins si jamais la Veuve Noire venait encore à outrepasser les codes de convenance.

- Non, ce n'est évidemment pas vrai. Madame à sans doute penser bien faire, cherchant à calmer ton comportement des plus déplacé.

Croisant les bras devant son torse, il jaugea les deux femmes le menton levé, jetant un regard inquisiteur vers Heloïse.

- J'ai été on ne peu plus clair avec dame Coutrier sur certains sujet. Madame est ici pour prendre mes mesures, me conseiller et réaliser ma future garde robe. Elle ma presenté nombre de croquis et quelques pièces de tissus. Voilà l'objet de sa présence en ce jour.

Il reporta son attention sur Aalicia.

- Satisfaite ?

Le questionna sèchement le Comte, qui n'avait toujours pas digérer la prestation d'arrivée de son araignée.

Elle qui se trouve confiante à l’issue de ce petit stratège, le petite rire d’Aalicia lui fait presque froid dans le dos. A-t-elle fait fausse route ? Vient-elle de faire sa troisième maladresse en l’espèce de quelques minutes ? Elle espère encore ne pas avoir mis le Sir Rougelac dans une mauvaise position, mais lorsqu’il répond d’une franchise assassine, il est apparent que l’addition est bonne : Jamais deux sans trois. comme le Comte l'a si bien fait remarqué plus tôt d'un sourire plutôt déstabilisant.

Lorsque ses yeux fixent ceux de Victor et qu’il croise, d’un air mécontent, les bras devant son torse, la couturière baisse les yeux vers ses mains qui triturent les plis de sa robe. Rouge comme un coquelicot, Héloïse marmonne un petit « désolée » avant de ramasser les différents croquis sur la table pour les empiler les uns sur les autres.

- C’est exact, notre entretien est purement professionnel. Ajoute-t-elle à la suite du Comte pour clarifier correctement la situation et ne laisser de quelconques sous-entendu et d’empêcher qu’une nouvelle dispute éclate par sa faute.

Elle a assez fait de gourdes pour aujourd’hui, il est temps de prendre congé.

- Je vous informerai de l’avancer de vos costumes et si j’ai d’autres questions, je vous enverrai un billet. Dit-elle afin d’éviter qu'Aalicia ne réponde au Comte lorsqu'il reporte son attention vers elle pour que tous deux attendent son départ pour se jouter.

Elle fait exagérément de bruits en rangeant ses affaires pour combler ce silence pesant qui flotte dans le boudoir, Héloïse toussote et se retourne vers Aalicia.

- Dame Caldéran, si vous souhaitez de nouveaux habits, n’hésitez pas à venir nous rendre visite au Fil du Temps, je serai ravie de vous revoir. Dit-elle en levant les yeux vers l’amie de Victor avant de se tourner vers lui.
- Monsieur Rougelac, veuillez encore m’excuser pour mes maladresses… Elle fait une petite révérence tandis que l’on frappe de nouveau à la porte.

La gouvernante sourit poliment avant de venir débarrasser la tasse de thé vide qu’Héloïse a laissé sur le guéridon, le plateau contenant la théière froide et l’assiette de biscuits, ainsi que le verre et la carafe d’eau.

- Monsieur, Madame, dois-je servir le thé ? Demande-t-elle avant de partir, tenant fermement son plateau, près de la porte.

Elle écoute Victor puis Héloïse sans dire un mot, son regard inquisiteur passant de l’un à l’autre au fur et à mesure qu’ils parlent. Elle finit par se détendre et sourire, soulagée, se rendant compte qu’elle avait été idiote, mais une femme amoureuse a toujours peur, encore plus quand elle a déjà été trahie une fois.

- Amplement suffisant…

Dit-elle en venant devant Victor pour déposer un bref baiser sur ses lèvres, se moquant bien des convenances, elle veut l’embrasser, gouter à ses lèvres si douces malgré cet air pincé qu’arbore son amant, comme si elle marquait son territoire, ce qui l’amuse et il peut aisément le voir à la lueur de malice qui brille dans son regard outremer.

- Restez et mangez un peu, mademoiselle Coutrier, vous êtes pâle comme un linge…

Dit-elle après avoir avisé l’assiette de gâteaux déjà entamée, et elle sait que ce n’est pas Victor qui en a mangé. Quand la domestique arrive, elle se tourne vers elle et opine du chef quand elle demande si elle doit ramener du thé

- Très bonne idée, Sarah, profites-en pour ramener quelque chose de plus consistant pour mademoiselle, je refuse qu’elle parte d’ici le ventre presque vide. Ne me regarde pas comme ça, dépêche-toi s’il te plait.

Sa voix est ferme, mais contrairement à Victor qui est sec et toujours sérieux, Aalicia couve les employés, étant la plupart du temps souriante avec eux et soucieuse de leur bienêtre. Elle le répète assez souvent « un domestique heureux est un domestique qui travaille bien et qui vous est fidèle » c’est grâce a ça aussi qu’elle avait pu faire tuer son dernier époux, parce que les domestiques de cet homme voyaient en elle la vraie maitresse de maison et non pas le tortionnaire avec qui elle avait convolé en 3eme noce. La gouvernante s’en va prestement obéir à Aalicia, laissant le trio seul.

La situation semblait s'être clarifié et grand soulagement du Comte de Rougelac. Heloïse reprenant rapidement rapidement constance après ça énième bourde, promettant de le tenir au courant des avancées de la confection des costumes.

- C'est parfait, nous nous reverrons au mieux pour les essayage, ici, au Manoir. Quand aux modalités de paiement, comme j'en ai l'habitude avec Dame Beauval, un tiers à la commande, un second tiers aux essayages et le restant à la livraison. Quand à vos maladresses, il faudra que vous éclaircissiez certaines choses à l'avenir, mais rien de pressant.

Il était donc clair qu'elle devrait soit lui présenter les prix aujourd'hui, soit dans les jours a venir après avec calculer la somme des valeurs de chaque tenue que désirait le Comte de Rougelac tout en sachant que le tissu avait également un effet gonflant sur la note finale.

Cherchant alors à se dérober, Aalicia enfin rassuré et affichant clairement sa chasse gardée devant la couturière en venant goutter les lèvres d'un Victor toujours aussi droit. Il y avait fort à faire pour qu'elle apprenne certaines règles de convenances, mais cela faisait parti de sa personnalité.

Impossible pour dame Coutrier de quitter les lieux, Aalicia avait bien l'intention de lui faire reprendre des forces. Un léger sourire aux lèvres, le Comte, un peu en retrait, allant finalement s'installer dans un confortable fauteuil, sortant sa pipe à herbe, interpella son amante.

- Aalicia, ma chère, tu n'as point répondu à dame Coutrier... alors quelques nouvelles tenues ne t'intéressent pas? Tant que madame Heloïse est là... autant en profiter non?

Lui lançant un léger sourire en coin.

Héloïse ferme instantanément les yeux pour ne pas avoir l’image d’Aalicia embrassant Victor, c’est un acte si personnel, une attention tellement intime qu’elle se sent vraiment de trop dans cette scène d’affection. C’est ainsi qu’en fermant les paupières pour se retrouver dans le noir complet, elle leur laisse quelques secondes en privé et elle rouvre les yeux lorsque la porte du boudoir grince.

Héloïse s’apprête à profiter de la venue de la gouvernante pour partir sous ses pas, mais celle-ci propose le thé et Aalicia acquiesce. La couturière regarde la porte se fermer derrière le dos de la domestique et fixe d’un air découragé le battant. Sa petite main relâche la prise de sa petite boite-à-couture pour la laisser sur la table avant de dessiner un sourire légèrement crispé en direction d’Aalicia.

- Vous êtes aimable, Dame Caldéran, mais ce n’était pas nécessaire.. Dit-elle gênée par cet intérêt car elle aurait préféré se carapater pour qu’ils se retrouvent seul-à-seul et ne pas être la spectatrice d’une relation qui est bien loin que la bienséance l'exige.

Héloïse ne peut tout simplement pas partir sans paraitre impolie, elle se rassoit lentement sur la chaise près de la table tandis que le Comte prend place dans un fauteuil près de la cheminée, préparant sa pipe avec méthode avant de s’adresser à son amante.

- Je n’ai malheureusement que deux croquis de robe, le reste est à la boutique… Si vous souhaitez une nouvelle robe, nous pouvons prendre rendez-vous ? Ou si vous préférez venir directement à la boutique ? Lance d’une voix posée la couturière qui tourne son attention vers Aalicia.

Et tout d’un coup, on entend des hommes qui hurlent dans le hall du Manoir.

- Lâchez-moi ! Bande de vauriens ! Crache la voix aigüe, celle très certainement d’un jeune-homme.
- Des vauriens… Elle est bien bonne ! Tu as des dettes dans un club Elias ? Lâcha la voix bourru d’un autre homme.
- Pas que je sache, et toi Augstin ? Répond, sans-doute, son acolyte.
- Non plus ! Mais notre ami, oui ! Et il a essayé de quitter la ville, préférant se frotter aux fangueux qu’au Comte pour ne pas payer ses dettes ! Reconnaissant la voix d'un certain Augstin

Héloïse reste droite sur sa chaise, elle fait comme si elle n’a rien entendu et son sourire sur son visage se flétrit au fur et à mesure de la conversation des hommes de main de Sir Rougelac.

Elle se tourne gracieusement vers Victor, un sourire aux lèvres. De nouvelles robes, oui elle en aurait bien besoin, mais comme le dit la couturière, elle n'a que deux modèles ici, et la veuve est très exigeante quant à sa façon de s'habiller et la coupe de ses vêtements.

- Je passerais à la boutique, mademoiselle Coutrier, ce sera plus pratique.

Dit-elle alors que les éclats de voix qu'elle entend à l'extérieur lui font lever les yeux au ciel, il avait fallu qu'ils ramènent l'endetté ici, au manoir, et après on se plains d'elle, hein, bonjour la discrétion. Si elle était souriante, ce n'est plus le cas maintenant, son visage se durci, prenant une attitude froide et détachée, place à la femme d'affaire à présent. Elle regarde Victor en murmurant.

- je m'en occupe.

Elle a toujours été plus douée que Victor pour ces genres de cas, et aussi pour se faire obéir des deux colosses à l'extérieur. Elle se tourne vers Héloïse et fait une petite révérence.

- Mademoiselle, je passerais donc à la boutique.

Elle fait volteface puis elle sort de la pièce alors que la gouvernante y arrive avec du thé et de nouveau gâteaux. Elle réprimande ses deux molosses pour leur manque de discrétion, qu'ils auraient au moins pu l'assommer pour pas qu'on ait à entendre l'homme râler.

Rendez-vous était donné entre son amante Aalicia Calderan et Heloïse Coutrier sa couturière pour qu'elle aussi puisse jouir des talents de l'employer au service de Dame Beauval. La Veuve Noire était surement bien plus pointilleuse que le Comte, il valait mieux pour la couturière, préparer minutieusement ce second carnet de commande qui allait sans nul doute lui apporter plus de notoriété encore dans le milieu de la couture et haute couture. Victor rajouta à la suite de sa femme, cherchant à ne pas se laisser perturber par les bruits inquiétants provenant du couloir.

- Vous m'enverrez la note dame Coutrier, pour la commande de madame.

Victor remarqua immédiatement le changement d'attitude de son Araignée qui se fit plus dur et froid. Il était assurément déplaisant d'entendre les problèmes des affaires de l'Effeuill'Âge se régler dans les couloir même du manoir Familiale. En tournant les talons, elle en avisa son amant et associé du regard et par un murmure qui ne prêtait à confusion : Elle allait régler personnellement l'affaire. Elle était effectivement plus doué que le Comte, mais aussi un peu plus radical, ayant un peu moins de tact et d'esprit de compromis que pouvait l'avoir ce dernier.

A nouveau seul dans la pièce, en tête à tête avec la couturière, il s'enquit de son état de forme, se permettant de rajouter, car elle n'était pas naïve au point de croire qu'il ne se passait rien d'étrange dans les couloir de la propriété du Comte.

- Soyez sans craintes, mes, enfin nos hommes aiment à exagérer les situations un peu délicates. Vous savez nous avons régulièrement à faire à de mauvais payeur mais généralement tout rentre rapidement dans l'ordre. Madame de Beauval doit savoir de quoi je parle. Ce différent va être soigneusement régularisé par la finesse dont fait preuve mon associée Madame Caldran.

Il lui adressa un sourire apaisant, même si dans une autre pièce, la situation risquait d'être un peu plus musclé.

- Avez-vous terminé? Souhaitez-vous rajouter quelques éléments à nos échanges ou préférez vous qu'on vous raccompagne à votre boutique? Ah et rappelez vous notre petit arrangement bien évidemment. Je vous écoutes.

Allait elle vouloir retourner dans ses pénates et recontacter les deux associées en temps voulu pour leur différentes commandes? Ou user de maladresse et se trouver un peu trop curieuse pour ne pas s'enfoncer un peu plus dans le pétrin!

- Je serai ravie de vous revoir, Dame Caldéran. Ajoute-t-elle avant que les voix n’éclatent dans le hall d’entrée du Manoir.

Héloïse pivote la tête vers la fenêtre à sa droite comme pour éviter de fixer trop longtemps la porte du boudoir qui mène vers le hall. On peut encore entendre les deux gaillards menacer le mauvais payeur qui essai tant bien que mal de se justifier et très certainement de se soustraire à ses tortionnaires.

- Bien, Monsieur le Comte, je ne manquerai pas de vous envoyer la note de Dame Caldéran. Dit-elle en tournant son attention vers le Maître des lieux.

Aalicia informe son amant qu’elle prend en charge cette affaire tandis que la couturière remarque son changement de comportement, de courtoise et souriante, elle se fond derrière une expression inflexible et sévère et même sa démarche devient plus impérieuse.

Elle hoche simplement la tête envers Dame de Caldéran qui prend congé en lui indiquant qu’elles se reverront à la boutique « Au Fil du Temps ». Cette dame doit avoir fort caractère pour gérer ce grabuge. Lorsque l’amante de Sir de Rougelac sort de la pièce, la gouvernante fait son retour avec un plateau qu’elle dépose sur la table basse près de la cheminée et commence à servir le thé d’une manière naturelle, comme s’il ne se passe rien d’étrange dans le couloir.

- Madame, votre tasse. J’ai aussi préparé quelques toasts. Dit-elle en lui tendant l’assiette et Héloïse en pioche un en souriant à la domestique avant que celle-ci se tourne vers son employeur pour le servir à son tour tandis qu’Héloïse croque et termine la mignardise.

Lorsqu’ils sont de nouveaux seul-à-seul, Victor la rassure en quelques mots pour ne pas paniquer face à cette malencontreuse « bagarre » qui se joue de l’autre côté, elle sourit simplement pour lui garantir que la couturière n’en dévoilera pas mot.

- Non… Envoyez juste un billet à la boutique pour le nombre de tenues que vous souhaitez que l’on réalise. Je vous laisse le temps de la réflexion. Dit-t-elle en buvant sa tasse de thé et la repose vide sur la coupelle.

- Merci mais je préfère marcher. Dit-elle en posant doucement la coupelle sur la table avant de se lever pour s’en aller à son tour car elle se doute que Sir Rougelac a une affaire urgente à s’occuper, même si sa comparse à prit les devants.

- Je n'oublie pas notre arrangement, vous pouvez compter sur moi... Au plaisir, Monsieur. Elle fait une révérence appliquée pour prendre congé avant d’attraper sa mallette à couture et de partir du Manoir.

Cependant, avant de s’en aller définitivement, Héloïse passe vers l’entrée des domestiques qui se trouve à l’arrière de la maison pour revoir la gouvernante et lui demander de lui donner les morceaux du vase qu’elle a négligemment cassé.

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Une semaine plus tard, Sir de Rougelac reçoit un paquet dans une boite en bois, à l’intérieur si trouve le vase recollé, soigneusement protégé dans un tissu épais, même s’il manque quelques petits morceaux à certains endroits. Il y a également une note qui accompagne le colis : « L’objet n’est plus de toute beauté mais il existe toujours les sentiments.
Encore désolée,
Mademoiselle Coutrier. »