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 [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)

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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyMar 25 Avr 2017 - 3:51
S'est-il fait arnaquer ? Il se repasse le film de sa rencontre avec Constance et cette question lui vrille l'esprit. La rencontre avec la prêtresse fiévreuse était fortuite, c'est une évidence. Et rien ne pouvait indiquer qu'il aurait un coup de coeur pour elle. Et comme elle ne s'intéressait pas à lui, il l'a un peu attaquée sur sa vision de l'art de guérir, pour la faire réagir. Et sur ce plan, ça a été un franc succès... puisqu'elle a songé à le faire pendre pour avoir pratiqué une césarienne.

Elle est venue chez lui pour l'auditionner, puis sans le cautionner a compris son choix et le fait qu'il ne ressente aucune envie de renouveler "l'exploit" l'a rassurée. Et c'est là que Theodren lui a avoué son coup de coeur. La suite, qui les a vus partager un repas, n'aura été qu'une succession de maladresse et de malentendus, les deux étant visiblement peu doués pour les choses de l'amour. Mais en même temps, c'était touchant. Mais comment en était-il arrivé à parler de bénévolat ? L'idée a été suggérée par Constance, cela, il s'en rappelle. Et elle lui a dit que ça lui ferait de la publicité pour changer de quartier, puisqu'il ne veut pas que la Prêtresse se mette en danger en venant le voir au Goulot. Mais est-ce réellement une idée qui lui est venue comme ça en cours de discussion ou avait-elle prévu son coup, pour avoir un soigneur de plus qui vienne aider au Temple ?

Se poser ces questions évite de songer au danger de se balader avant la levée du jour dans les rues qui séparent le Goulot du Temple. Avec son physique, il fait une cible facile. Et en plus il trimballe avec lui ses instruments chirurgicaux et un voleur pourrait penser qu'il s'agit d'objets de valeur. Mais ça lui évite surtout de songer à ce qui l'attend. Des soins à la chaîne, sans qu'on puisse avoir le temps de cerner le patient, des soins déshumanisés, c'est ainsi qu'il voit la chose, et ça n'est pas la médecine qu'il veut. Puis être obligé de faire confiance à des gens qui peuvent ruiner son propre travail avec des initiatives malvenues, ça ne le réjouit pas non plus. Au moins, à son cabinet, il gère son temps comme il l'entend.

Voilà, il est face au Temple, pour une journée où il va travailler plus qu'à l'ordinaire, et pour rien, alors qu'il n'a pas un sou de côté. Faut-il qu'elle lui plaise... Il avise un Père et lui explique la raison de sa visite.


Bonsoir, Père, je suis chirurgien et j'ai été invité à donner quelques soins en renfort ici au Temple. Pourriez-vous la prévenir de ma présence ? D'avance, merci


Dernière édition par Theodren Hilaire le Ven 5 Mai 2017 - 14:29, édité 1 fois
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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyMar 25 Avr 2017 - 19:28
- « Constance vous dites ? Mh… Je ne sais pas si elle va pouvoir vous recevoir… Ils ont eu une coutillerie en urgence cette nuit… Tous blessés… Une bagarre qui aurait mal tourné… Enfin suivez-moi » Le prêtre semblait un peu bougon, pour cause il avait passé la nuit à assister les différentes soigneuses. Il avait fait un simple geste de la main vers Theodren afin de l’inciter à le suivre « C’est comment votre nom que vous m’avez dit ? Elle m’a rien dit madame Constance… Mh. » Au fond, c’est juste parce qu’il ne l’avait pas écouté, parce qu’encore tout à l’heure elle lui avait signifié attendre de l’aide pour les soins. Cependant le prêtre Hubert n’était pas un homme très à l’écoute, l’usure de l’âge et des confessions commençait à avoir raison de lui, si bien qu’à première vue il ne semblait pas agréable pour un rond. « Là vous descendez les marches et vous tombez sur la salle de soin, ça va aller ? »



Ignorance, voilà un mot que Constance ne cessait de se répéter depuis quelque jour, qu’elle avait l’impression de ressentir de façon particulièrement prononcée. Si la jeune femme n’avait pas jugé bon de raconter ses pensées profondes, en revanche, elle avait abordé sa surprise et sa stupeur vis-à-vis de Theodren et de sa façon de l’aborder. Sa confidente, une autre prêtresse de son âge avait d’abord ri, avant de voir dans le regard de son interlocutrice une incertitude, un doute profond qu’elle n’avait pu qu’apaiser qu’avec l’aide de parole très pieuse. La conclusion qu’avait faite la blonde sur cette histoire était que les dieux avaient de bien étranges projets à son égard, de drôle d’aventure à lui faire vivre. Cependant, malgré ce malaise et cette angoisse de revoir celui qui l’avait mis particulièrement mal à l’aise, elle n’avait pas renoncé à lui venir en aide dans ses projets. Elle s’attendait donc à le voir arriver d’ici peu, à moins qu’il n’ai renoncé évidemment. Il avait beau être très tôt, la jeune femme avait été réveillée avant que le soleil se lève, par un groupe de milicien s’étant fait agresser durant leur patrouille de nuit. La jeune femme n’avait pas pris le temps de se changer, enfilant par-dessus sa tenue de nuit, celle de prêtresse avant de dévaler les marches pour aller dans la salle de soin. Là une dizaine de miliciens gisaient sur les différents plans, certains avec des plaies profondes, d’autres moins, toutes les prêtresses semblaient occupées, alors la jeune femme se dirigea vers celui qui n’avait encore personne pour le prendre en charge. « Monsieur est-ce que vous m’entendez ? Je me nomme Constance, c’est moi qui vais vous prendre en charge », l’homme gémis en se tenant l’avant-bras gauche, il grommelle des insultes vis-à-vis de ceux qui les ont attaqués et la jeune femme ne peut s’empêcher de le reprendre « Écoutez-moi, ça va aller, mais ne tenez pas des propos trop graves dans le temple. »

Constance avait allongé le milicien sur le dos, déposant un linge humide sur son front. Elle avait ensuite été cherchée des cataplasmes, de l’eau salée, du fil et une aiguille. Si elle n’avait pas eu besoin de s’attarder sur la blessure pour savoir qu’il s’agissait d’une entaille faite avec une dague ou une épée. Il lui fallait un peu plus de temps pour savoir si la plaie était profonde ou non. L’homme ne cessait de gesticuler, si bien que la jeune femme avait fini par se demander comment un milicien pouvait supporter aussi mal la douleur. Sans rien dire, la balafrée s’appliquait à le rassurer « Ne vous en faites pas, ce n’est rien de grave. Je vais bénir la plaie avec de l’eau et recoudre, d’accord ? » Ses yeux verts s’étaient relevés, avisant deux silhouettes, celle d’un autre clerc et celle de Theodren. Elle fit un geste de la main vers l’homme afin qu’il la rejoigne. Quand il arriva à son niveau, elle ne lui avait pas offert de salutation particulièrement, un soin était un soin, elle ne s’autorisait pas trop de familiarité en présence d’un fidèle.

- « Tiens, installe-toi, occupe-toi du milicien, je te laisse t’en charger et je fais ton assistante si besoin. »

L’homme venait de retirer sa main de la plaie, dévoilant une ouverture sur toute la longueur, par chance, celle-ci était peu profonde et si l’homme de la milice accepter de stopper de bouger dans tous les sens, le soin devrait se passer rapidement et convenablement. Si Constance tenait à le laisser faire, s’était aussi pour constater un peu sa technique, pour appréhender ses gestes, mais aussi sa façon de faire. Loin de le tester, elle avait certainement aussi un peu besoin de souffler après cette nuit une nouvelle fois agitée. Pleine de bienveillance et de douceur, elle avait contourné le milicien afin de se trouver du côté opposé à Theodren, l’homme entre eux.

- « Ne vous en faites pas, tout va bien se passer… L’agression s’est déroulée dans les bas quartiers ? »
- « Oui, ma mère, oui… Ils nous ont encerclés dans la ruelle, dans un coupe gorgée, ils sont morts, mais nous… On est tous.. »
- « Fermez les yeux, détendez-vous… Vous allez voir notre guérisseur du jour fait de véritable miracle. »
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyMar 25 Avr 2017 - 20:31
- Mère !...

Il a adressé à la Prêtresse un simple sourire, avant de se concentrer sur le milicien.

- Dure fin de service, apparemment. Je me nomme Theodren. Theodren Hilaire mais les gens au Goulot me surnomme le Corbeau. Si tu as entendu mon nom ou mon surnom, tu sauras que je ne suis pas un débutant. Ma collègue non plus. Nous sommes deux pour nous occuper de toi, tu es en de bonnes mains.

Il parle d'une voix calme, posée, avec un débit lent, pour que le Milicien le regarde lui et oublie sa douleur.

- Je suis chirurgien, j'ai souvent soigné des plaies. Et je ne te prendrai pas en traître, l'ami, je te dirai exactement ce que je vais faire et ce que je pense de ta blessure. La tienne est longue et nécessitera beaucoup de points, mais elle est peu profonde, tu retrouveras vite l'usage de ton bras. Le fait que tu aies mal est très bon signe, ça signifie que tout fonctionne bien. C'est quand la douleur n'est plus là que c'est inquiétant. Le soin en lui-même n'est pas agréable. Je peux te donner un peu d'alcool à boire pour t'étourdir, mais c'est une horrible piquette qui te donnera un solide mal de crâne par la suite. L'autre option est que tu sois courageux. Je te donnerai un objet à mordre quand tu auras trop mal, ça aide bien aussi. Une fois que tu auras choisi la méthode que tu préfères, on nettoiera la plaie avec de l'eau divine, pour aider à la cicatrisation, puis je poserai les points.

Il prépare ses produits de soins en récitant une prière, ce qu'il fait habituellement mais lui semble plus adapté encore maintenant qu'il est dans un Temple.

- Anür, s'il sied à Votre Magnificence de lui laisser une chance de poursuivre sa route parmi les nôtres intact, Permettez à Votre humble serviteur d'être guidé par Vos visions pour accomplir Votre destinée. Qu'il en soit fait selon Vos Volontés !

Serus, Votre Grandeur, Permettez à Votre humble fruit d'user encore des dons que vous lui avez offerts à sa naissance. S'il Vous sied de me guider encore, Permettez à mes mains de ne pas trembler et à ma vision de ne pas se brouiller. Donnez-moi la force de ne pas douter...

Rikni, une nouvelle fois Vous me mettez à l'épreuve. Et une nouvelle fois j'implore votre Clémence. J'ignore tout de la créature que Vous avez placée entre mes mains. J'ignore tout de vos desseins. Mais s'il Vous plait encore de m'enseigner, Donnez-moi le talent pour soigner, la clairvoyance pour comprendre et la ruse, pour parachever Votre oeuvre. Que par mes mains s'accomplisse votre Destinée.


Prière terminée, il se tourne vers le Milicien blessé, dégageant un calme et une sérénité étonnants. Il lui adresse un simple signe de tête et le regarde dans les yeux.

- Si vous êtes prêt, je le suis.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyMer 26 Avr 2017 - 20:08
Constance s’écarta quelque peu, se fondant un peu malgré elle dans le décor. La jeune femme avait pris cette mauvaise habitude de devenir invisible, de laisser beaucoup trop de place aux autres, sans se soucier de sa propre présence. Face au guérisseur, à côté du milicien, elle conservait un silence, vérifiant par réflexe la température de l’homme d’un geste de la main, son rythme cardiaque, de l’autre main. Pour Constance, une chose devait être évidente, le bien-être des fidèles devait toujours être une priorité, que ce soit lors d’un soin, ou lors d’un échange, d’une confession. Calme elle écouta avec attention le discourt que pouvait tenir Theodren, loin de penser en mal sa façon de faire elle se contenta d’opiner, pensant simplement de son côté qu’elle n’était qu’une simple clerc. Si elle pouvait lui laisser un point, c’était bien dans son savoir-faire, il avait des paroles à la fois attentives et explications, il ne laissait place à aucun doute, aucune inquiétude, chose plutôt rare chez un guérisseur. La blonde secoue légèrement la tête, dans son esprit il n’était pas nécessaire d’alcooliser un homme pour de simples points, ce geste à la fois discret et significatif passant cependant inaperçue, plus par la volonté de la jeune femme que par réellement non-observation de qui que ce soit. L’homme avait fini par reprendre la parole, annonçant qu’il était fin prêt

- « Merci de vous occuper aussi bien de moi…» il avait tourné la tête vers Constance, l’avisant un long moment « Vous savez ma mère, l’intérieur est aussi dangereux que l’extérieur… »
- « Je sais… » murmura simplement la jeune femme.
- « Je suis prêt l’corbeau »

L’homme avait légèrement pivoté vers Theodren, la prêtresse s’était relevée essuyant ses mains sur le tissu de sa tenue. Les traits de son visage étaient légèrement tirés. Si ce cas-là était plutôt simple, ceux qu’elle avait dû enchaîner plus tôt le matin étaient beaucoup plus complexes, si bien qu’elle avait même perdu l’un d’entre eux, le sang était trop abondant, elle n’avait absolument rien pu faire. La jeune femme était désormais au côté du guérisseur, prêt à l’assister au besoin, il lui suffisait simplement de demander.

- « Les trois nous accompagnent dans ce soin… »

Note ::
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyVen 28 Avr 2017 - 19:59
Il tend au Milicien un bout de bois.

- Mords dedans, l'ami, ça aidera à faire passer la douleur. Et si ça devient vraiment insupportable et que tu as besoin de souffler un peu, tu lèves l'autre bras et j'arrêterai. Mais l'eau divine est le pire moment, le reste ce sera surtout des picotements. J'essaierai de recoudre vite et bien pour faire durer le calvaire le moins possible. Dès que tu es prêt, serre le poing !

Sa voix reste douce et calme, son regard droit. Quand le milicien serre le poing après avoir mordu le bout de bois, il arrose la plaie avec l'eau salée puis trempe l'aiguille avant de commencer de recoudre. Ni trop serré ni trop espacé. Quand il sent que le milicien va lever la main, Theodren fait une petite pause, puis reprend son travail quand son patient se détend un peu. Visiblement, la présence de Constance oblige le Milicien à se montrer courageux. Dernier point posé, il coupe le fil et sourit à son patient !

- T'as le courage chevillé au corps, mon gars, t'es mon premier patient à subir autant de points sans m'interrompre. Ca fera une jolie cicatrice en tout cas. Je vais appliquer un baume cicatrisant puis on va bander ça. Tu tiendras ton bras replié sur le torse. Vous pouvez rester ici pour récupérer et soutenir vos amis, je pense.

Il se tourne vers Constance pour avoir la confirmation.

- Repassez dans deux trois jours pour faire vérifier la cicatrice. Elle risque de gratter un peu, c'est normal. Mais si elle devient douloureuse ou rougit fort, n'attendez pas et revenez. En théorie il ne devrait y avoir aucun problème, mais inutile de courir des risques. Et suivant la vitesse de la cicatrisation, on pourra vous dire quand les fils pourront être retiré. Dans un délai entre une et deux semaine. Il ne devrait y avoir aucune séquelle.

Il applique la pommade, fait le bandage puis se tourne vers Constance.

- Je vous laisse vous charger du suivant, Mère, ou je continue ? En tout état de cause, je vous suis.
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Constance HilairePrêtresse responsable
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyVen 28 Avr 2017 - 22:14
Le milicien semblait écouter attentivement les dires du guérisseur, tournant régulièrement la tête vers la prêtresse, cherchant un réconfort dans l’aura de bienveillance qu’elle dégageait. Lentement, il avait serré le poing indiquant qu’il était prêt pour le calvaire. Comme pour se rassurer, certain de ne pas supporter la douleur, il avait attrapé la main de la prêtresse qui ne la retira pas, lui offrant un sourire rempli de douceur. La balafrée était ce genre de femme qui au moment des soins, ne faisait plus de différence entre le convenable et le non convenable, si un homme faible avait besoin de serrer sa main, alors elle la lui laissait volontiers, si elle devait raconter des histoires, des légendes concernant les trois pour occuper le silence, elle le faisait quand bien cela lui coûtait. Ses deux perles vertes suivaient les moindres gestes de Theodren, non pas pour donner l’impression de vérifier et de superviser, mais bel et bien pour comparer avec sa propre technique. L’homme avait serré sa main à plusieurs reprise, tout comme il avait resserré sa mâchoire sur le bâton. L’eau salée était quelque chose de très désagréable pour le corps, mais de très bon pour l’esprit et les trois. La jeune femme le laisse faire complètement et une fois sa main relâchée, elle avait bougé discrètement les doigts qui avaient un peu souffert de la force du milicien.

La balafrée s’était légèrement redressé une fois les soins terminés, opinant devant les derniers propos de son collègue, la matinée s’annonçaient à présent beaucoup plus calme. Elle avait récupéré une fiole d’eau salée, ainsi que le baume identique utilisé par son confrère. Elle tendit les deux vers le milicien, qui semblait véritablement épuisé par tout ça.


- « Vous reviendrez pour retirer les fils dans deux semaines, en attendant alternez entre de l’eau salée ainsi que le baume pour aider votre corps à avancer, à se remettre. Faites attention à ne pas provoquer de frottement durant vos rondes. Je sais que c’est inutile de vous donner des recommandations vis-à-vis de votre fonction » l’homme avait ri, affichant un large sourire, la jeune femme avait vu juste « Soyez prudent, c’est tout ce que je vous demande. »

Constance avait ensuite invité Theodren à la suivre, laissant l’homme venant de recevoir le soin de se reposer. La jeune femme accompagnée par son binôme improvisé traversa lentement les allées de personnes affaiblies, ici l’intimité n’était pas vraiment présente, la priorité était vers le soin et le nombre de personnes importantes pouvant être soigné. En faisant ainsi le tour, de manière sous-entendue, Constance lui faisait un peu visiter son monde à elle, son univers. La prêtresse semblait parfaitement à son aise ici, aucune gêne sur son visage, aucune hésitation, ses mouvements n’étaient précis. Dans les grandes allées où les quintes de toux et les gémissements plaintifs ne cessaient de se faire entendre, Constance avait simplement murmuré :

- « Je ne savais pas si vous alliez venir… Qu’avez-vous pensé de ce premier soin ? »

Ses pas s’étaient finalement stoppés elle l’avait regardé un long moment, le laissant répondre avant de s’enquérir voir une fidèle. La femme était couverte de bandage, elle avait été prise au piège dans un incendie, elle n’avait que très peu de chance de survie, Constance le savait parfaitement pourtant elle voulait y croire, elle y croyait. Un lien particulier s’était tissé au fil des heures entre elle et cette femme. C’est tout naturellement qu’elle s’était posée à ses côtés, écoutant les gémissements incompréhensifs qu’elle murmurait dans des quintes de toux, plein de souffrance.

- « Je suis accompagnée » murmura Constance avec cette voix toujours remplie de douceur « Il fait plutôt beau, vous savez… je suis certaine que vous aimeriez voir les rayons du soleil. » Elle fit une pause défaisant lentement, mais doucement les bandages, « Je sais… Que c’est dur et douloureux, mais vous devez vous battre, vous devez me le promettre » les gémissements avaient cessés quelques secondes puis repris doucement dans une mélodie presque Constance « Nous allons vous mettre du baume pour vous soulager un peu…concentrez-vous sur le son de nos voix.. D’accord ? »

Constance savait que le moment de refaire les bandes était toujours un supplice pour la jeune femme qui sans pouvoir s’exprimer convenablement devait espérer la mort, la supplier. Pour la prêtresse il n’en était simplement pas question. Elle devait se battre. Lentement, elle avait pris un pot de baume, tendu un autre à Theodren. Puis elle avait commencé son œuvre, s’appliquant à mettre le plus doucement possible le baume sur les brûlures profondes qui parcouraient presque la totalité du corps de la fidèle.

- « Aujourd’hui, comme chaque jour je vais vous parler de ma lecture » elle afficha un nouveau sourire « Et ensuite Theodren, vous parlera d’une de ses passions, il est guérisseur comme moi, mais il ne travaille pas au temple lui normalement. » Elle fit une pause « J’ai lu très tard à la lueur d’une bougie, l’histoire d’un petit garçon qui voulait refaire le monde, je n’ai pas encore fini… Il découvre l’amitié pour l’instant, il ne comprend pas très bien pourquoi une personne reste avec lui et l’écoute, alors qu’à ses yeux il n’en vaut pas la peine… Pourtant cette personne reste, s’accroche l’aide et chaque jour, lui apporte une fleur, toujours une différente. Au début, cela agaçait le petit garçon et puis un matin, quand la petite fille arriva sans la fleur, il comprit que cela lui manquait… »

Alors qu’elle badigeonnait les bras avec douceur, faisant régulièrement des pauses pour permettre à la jeune femme de souffler un peu, elle lança un regard vers Theodren, lui indiquant qu’il pouvait lui parler, qu’elle comprenait. D’ailleurs la grande brûlait cessé ses gémissements à chacun fois qu’on lui parlait écoutant visiblement attentivement les mots prononcés.
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyDim 30 Avr 2017 - 0:33
Il écoute les recommandations faites par Constance au Milicien, elles rejoignent les siennes, bien qu'elle mise sur la prudence et un délai de cicatrisation plus long. Lui, dans le "privé", peut se permettre de voir un patient et lui dire de revenir quelques jours plus tard, ça ne nuit pas. Mais vu le nombre de patients qu'ils ont ici, qu'elle préfère le faire venir quand elle sera sûre que la cicatrisation soit finie est compréhensible. Quand elle lui dit qu'elle ignorait s'il viendrait, il sourit :

- Je m'y étais engagé, Mère. La seule chose qui m'aurait retardé est un patient qui aurait eu besoin de ma présence. Mais je suis convaincu que vous l'auriez compris... et je me serais rattrapé un autre jour. Ce premier soin était basique, je présume pour que vous puissez voir ma technique. Mais je suis surpris par le nombre de gens que vous avez ici. Je comprends mieux votre manque de sommeil. Vous manquez effectivement de temps. Un temps que je peux prendre pour mes patients. C'est fort différent, dans le fond, votre travail et le mien.

Il n'y a cette fois aucune malice et aucune volonté de "choquer" Constance pour attirer son attention. Plutôt de l'admiration pour son travail et son dévouement. Mais quand ils arrivent à la nouvelle patiente, il retient une grimace. Les brûlures sont le pire à vivre, tant pour le praticien que pour le patient. Et vu l'étendue des brûlures, il doute que la patiente survive encore une nuit. Quand Constance raconte sa dernière lecture, il ne la savoure pas, car ce n'est pas pour lui qu'elle raconte, mais pour apaiser la patiente. Parler est important et permet à la personne en souffrance de se concentrer sur autre chose. Et quand elle lui donne la parole, il sourit et se lance :

- Au contraire de ma consoeur, je n'ai pas eu l'occasion d'apprendre à lire, je n'ai donc pas de jolie histoire à vous raconter, mais je peux vous raconter la mienne.

Il s'occupe pour l'heure du visage de la femme, avec une prudence extrême. La voix de Theodren est naturellement douce et son débit naturellement lent. Et comme il soigne le visage de la dame, il la regarde, sans ciller, ravi que ses doigts ne tremblent pas. Il se veut le plus rassurant possible.

- Mon papa était guérisseur, et il a appris du sien. La médecine est une tradition familiale chez nous. Mais la tradition ne fait pas le métier. J'ai suivi mon père dans ses soins quand j'étais encore gamin, j'avais juste six ans que je l'accompagnais déjà lorsqu'il devait recoudre une plaie, remettre un os en place ou comprendre pourquoi un enfant avait des boutons qui étaient apparus sur tout le corps. Il paraît que c'est impressionnant de voir ces choses-là pour un enfant, mais pour moi, pas tellement. Je voulais surtout que mon père soit fier de moi. Lui n'avait pas peur, alors j'avais pas à avoir peur non plus, vous voyez ? Et à force, j'ai appris à reconnaître les symptomes, à comprendre pourquoi il faisait ceci ou cela, à deviner les outils ou les potions dont il aurait besoin et je suis devenu une aide pour lui, plutôt qu'un gamin qu'il devait trimballer.

Son sourire grandit à l'évocation de ses souvenirs, mais il n'en perd pas de vue sa patiente et l'extrême attention avec laquelle il doit appliquer ses soins.

- Mais jusque là, je n'avais pas encore découvert l'amour du métier. Vous savez peut-être, cette petite étincelle qui fait que vous êtes prêt à donner votre temps, votre énergie, pour grandir, apprendre, améliorer les choses. Ca a pris du temps, 4 années chez moi. Ce soir-là, père m'avait laissé à la maison pour faire du rangement. C'est un boulot important, encore plus chez un guérisseur. Il faut pouvoir tout trouver de suite, le temps est un facteur important. Il me fallait donc remplir les pots, nettoyer les instruments, pendant que lui faisait sa tournée des patients, pour changer les pansements, entre autres. Et là, on frappe à la porte. Un jeune couple qui est venu chercher de l'aide pour leur enfant, qui devait ne même pas avoir deux ans, et qui était bleu. Mon père avait eu le cas deux fois par le passé, l'enfant avait probablement avalé un objet qui l'empêchait de respirer. On manquait de temps et il fallait faire quelque chose. J'ai la chance d'avoir des doigts longs et fins, enfin, c'était pareil, vous voyez ?

Il montre ses mains à la patiente, ignorant si elle les voit, mais ça lui offre une petite pause dans ses soins.

- Alors j'ai ouvert la bouche de l'enfant et j'ai plongé deux doigts, pour rechercher ce qui bloquait et le retirer. Ca n'est pas un geste médical extraordinaire, loin de là, mais quand j'ai retiré le bijou de la maman qu'il avait avalé et que le petit a repris des couleurs, ça a été un instant magique. J'ai su à cet instant-là que c'était ça que je voulais faire toute ma vie. Je voulais aider les gens, grâce aux dons que les Trois ont mis dans mes mains. Depuis, j'ai étudié, j'ai regardé comment les autres guérisseurs faisaient, pour apprendre, encore et encore. Ca occupe tout mon temps. Quand je ne soigne pas, je refais mes stocks de plantes ou je dessine mes interventions, pour m'en rappeler. Je n'ai pas le temps d'aller dans des tavernes. J'aimerais bien, parfois, vivre les aventures que mes patients vivent. Connaître une bagarre, séduire une dame ou élever un enfant. Mais la médecine a pris tout mon temps jusqu'ici. C'est ma principale passion. Et je réalise que je ne pourrai vivre sans elle. Et si je dois prendre épouse, il faudra qu'elle ait la même passion, car dans le fond je n'aurai rien d'autre à lui raconter. Voilà, je vais remettre le pansement, vous devriez avoir moins mal.

Il fait les pansements avec une infinie prudence, puis interroge Constance du regard. Est-il utile de continuer à faire souffrir la patiente en faisant un soin complet maintenant sur tout le corps ou vaut-il mieux attendre, la laisser dormir un peu si elle y parvient et reprendre le soin plus tard ? C'est sa patiente à elle, il la suivra dans sa décision.

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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyDim 30 Avr 2017 - 15:30
- « Fort différent, je ne sais pas, mais différent, oui » admit-elle doucement « Je rêve d’avoir plus de temps à accorder à chacun, malheureusement la priorité va au soin, non à l’humain. »

Les paroles peuvent paraître un peu rudes, mais là est bien la réalité du temple. Il soigne en quantité impressionnante que ce soit des miliciens, des membres du peuple, tout le monde peut venir ici demander un peu aide. Tout le monde est d’ailleurs reçu de la même façon. Si bon nombre de clercs abandonnent et n’essaie même plus de trouver un sujet de discussion pendant ledit soin, la prêtresse elle, s’applique à échanger encore un peu, même de façon très brève avec chacun. Quand elle arrive enfin au chevet de la grande brûlée, elle ne peut réprimer ce sourire de bienveillance. Cette jeune femme est un peu particulière dans le cœur de la clerc, qui la veille régulièrement. Constance avait entamé les bandages et le baume, racontant sa dernière lecture sans trop rentrer dans les détails, l’objective de la manœuvre étant bien évidemment de distraire l’attention de la patiente pour pouvoir réaliser un soin rapide et efficace.

Quand Theodren avait pris la parole, expliquant sa vie, décrivant son passé, Constance l’avait inévitablement écouté afin de comprendre, mais aussi peut-être d’identifier l’homme qu’elle ne parvenait pas à cerner. Son anecdote sur le comment il avait trouvé sa vocation, toucha la jeune femme qui trouva le souvenir particulièrement attendrissant. Poursuivant ses mouvements, son soin, elle finit par stopper ses actes devant les gémissements de douleur de la patiente qui ne semblait plus en supporter davantage. Opinant en direction de theodren, elle décida dans un commun accord et d’un simple regard de cesser les soins pour l’instant, elle reprit doucement la parole, comme toujours :

- « Nous allons vous laisser, vous reposer un peu… »

Elle avait lancé un bref regard vers le jeune homme avant de se relever. Le besoin d’une pause se faisait ressentir, c’est donc tout naturellement qu’elle l’accompagna vers une petite salle plus loin, vide, calme, sans vision de malade ou d’autres joyeusetés. Elle s’était laissé glisser sur une chaise, lourdement, lâchant un soupir d’inconfort, mais aussi d’épuisement. Si Theodren semblait être en pleine possession de ses moyens, pour la clerc, c’était bien différent. Lâchant un nouveau soupir, elle avait fini par se relever pour faire chauffer de l’eau sur le feu, avant de venir se réinstaller dans un coin. Non, la jeune femme était vraisemblablement vidée, le réveil nocturne n’ayant certainement pas aidé. Pourtant la formation du jeune homme semblait lui tenir à cœur, alors elle s’appliquait à s’enquérir de sa volonté de travail :

- « Vous voulez un peu d’eau pour une infusion ? » demanda-t-elle poliment avant de sortir un petit sac de plantes visiblement fraîches chose plutôt rare « Gondemar m’a apporté des plantes il y a peu… Du coup, j’ai plusieurs goûts à proposer. »

Revenant se poser sur la chaise, Constance réprima un bâillement avant de pousser le petit sac jusqu’à Theodren, qu’il puisse choisir ce qu’il lui faisait plaisir. D’autres clercs avaient certainement pioché dedans, chose qui ne dérangeait en rien Constance.

- « Qu’est-ce que vous voudriez voir ici ? Enfin qu’est-ce qui vous ferez plaisir ? Sauf urgence, ce ne sont que des visites de contrôles. Est-ce que la première fois que vous veniez vers le côté soin ? » elle fait une légère pause, avant d’ajouter « J’ai l’impression que vous êtes plutôt soin vers les enfants, tous vos souvenirs importants les concernes. »

Doucement elle s’était relevée pour récupérer deux tasses, une pour elle, une autre pour le guérisseur. Déversant l’eau chaude qu’elle venait de récupérer dans les deux récipients avant de se réinstaller enfin et de profiter un peu de ce petit moment de calme, qui ne durerait certainement pas.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyDim 30 Avr 2017 - 17:35
Il acquiesce quand Constance décide d'interrompre le soin, c'est la meilleure décision qui soit. Une fois dans la salle de repos, il s'installe aussi et regarde le sol. Puis choisit l'herbe de gauche pour l'infusion. Là, il a besoin de boire du chaud, simplement, le goût lui importe moins. Il se fend d'un aveu :

- Je déteste soigner les grands brûlés. Vraiment je déteste. Il y a avec eux un tel sentiment d'impuissance. Parfois, j'en viens à me dire qu'il vaut mieux mourir dans les flammes que d'endurer ce que cette femme endure. Ici, les plaies ont déjà été débridées, c'est pas agréable à faire non plus. Je... J'aimerais tellement qu'il existe une plante ou quelque chose qui permette de plonger les brûlés dans un sommeil profond, sans douleur, jusqu'à la guérison ou la mort, si les Trois choisissent ainsi. Mais nos meilleurs soins ne soulagent qu'à peine. Je peux supporter beaucoup, mais là j'ai du mal. C'est ma limite. Ca ne m'empêche pas de les soigner, mais. Enfin, je te le dis de soigneur à soigneur. Je crains moins une trépanation à faire qu'un soin à un grand brûlé.

Il n'a pas relevé le nom de Gondemar, il ignore qui il est, peut-être un prêtre, peut-être un prétendant, peut-être un ami mais il préfère ne pas savoir. Quand elle parle des soins, il sourit

- J'ignorais qu'il y avait une partie soins et j'imagine une partie chirurgie au Temple, c'est la première fois que j'y viens. Avec un papa guérisseur, quand j'avais un pépin, c'est lui qui s'occupait de moi. Et j'ai rarement eu des soucis de santé, malgré ma silhouette chétive. Côtoyer des malades depuis la prime enfance m'a semble-t-il quelque peu protégé des pépins de santé, bizarrement.

Quand elle aborde les soins aux enfants, là par contre il nie de la tête.

- Les enfants sont particulièrement marquants chez moi, c'est vrai. Il y a sa vérité à lui, un enfant ne triche pas. S'il a mal, il ne prétendra pas le contraire pour faire plaisir ou par crainte d'être jugé. Mais ils ont aussi une résistance plus forte, ils sont plus souples aussi et les dosages des médications sont différents, sans que j'aie encore cerné la règle de posologie. C'est un art à part que je maîtrise moins, simplement parce que j'ai moins d'enfants à soigner en général que d'adultes.

Il marque un temps et poursuit

- Il y a sans doute aussi ce besoin que je ressens de transmettre mon savoir. Je songe de plus en plus à former un apprenti... ou à fonder un foyer. Mais avec les fangeux et nos morts qui vont plus vite que notre natalité, j'ai le sentiment que faire un enfant serait égoïste. Puis il me manque la maman, de toute façon. Et la seule dame qui pourrait m'intéresser a un tel emploi du temps que le projet semble impossible aussi. Former quelqu'un est plus réaliste, je crois.

Il prend la tasse, hume l'odeur de la tisane et affiche un sourire ravi. Le dénommé Gondemar ne l'a pas arnaquée, ça sent terriblement bon.

- Que les Trois préservent Marbrume en ce jour et qu'il n'y ait plus de malades ni de blessés. Que vous puissiez vous reposer un peu, Mère, vous Leur avez beaucoup donné. Et s'il ne peut en être ainsi, qu'Ils nous permettent d'offrir aux patients les meilleurs soins !

Il porte la tasse à ses lèvres, souffle dessus et boit une gorgée, puis soupire de bien-être en fermant les yeux.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyDim 30 Avr 2017 - 21:13
- « Oh »

C’est l’unique qui s’était échappé de ses lèvres dans un premier temps, la prêtresse était un peu gênée de l’avoir mis devant une situation que le guérisseur semblait ne pas apprécier. Cependant, il aurait été difficile pour elle de le deviner, Theodren avait tout même fait preuve d’un professionnel certain, chose que la balafrée trouvait particulièrement respectable. Alors qu’elle préparait les deux infusions, repoussant la tasse d’eau bouillante avec les plantes de coquelicots dedans, elle afficha un léger sourire. S’autorisant à son tour une confidence :

- « Le plus difficile est de connaître et d’admettre nos limites. » Elle fit une pause, poursuivant « Je passe mes nuits à veiller cette femme, à lui faire la lecture pour lui donner goût à quelque chose. Je voudrais qu’elle survive et je veux d’ailleurs y croire… Je sais que son état est critique, mais je refuse d’admettre qu’elle va partir… Elle a déjà tellement souffert… »

Égoïstement, la clerc ne pouvait accepter cette fin pour laquelle elle a tant lutté, cependant, elle ne pouvait qu’en réfléchissant un peu, admettre que cela serait la meilleure fin possible pour celle qui ne serait plus jamais la même après tout ça. Il était cependant particulièrement complexe de ne pas tomber dans ce genre d’acharnement et peu importe ce que pouvait bien dire, croire, Constance, elle, elle était en plein dedans. La blonde se concentre ensuite sur sa tasse, le liquide et la vapeur qu’il s’en dégage, elle ne sait pas trop quoi dire quand il évoque le fait d’avoir eu la chance d’avoir un père guérisseur. La question était un peu naïve, alors elle se contente d’hausser lentement les épaules. La femme du temple qu’elle était ne pouvait qu’opiner devant les suppositions justes que faisait Theodren, se gardant bien de dévoiler qu’au temple, il se passait d’autres choses bien moins respectables, comme des tests sur la fange, des autopsies sur les corps infectés. Evidemment le tout est contrôlé par la milice et réalisé par des clercs de conscience et compétent, mais pour la croyante qu’elle était l’admettre était bien trop complexe.

- « C’est exact, il y a une salle pour chaque type de soin et un endroit ou isoler les blessés, les infectés par la fange… Pour le reste le temple est suffisamment grand pour pouvoir offrir bon nombre de possibilités. »

La conversation revient ensuite naturellement sur les enfants, tout aussi simplement que précédemment la jeune femme se contente d’opiner. Elle comprend la clerc, elle entend parfaitement cette souffrance et cette difficulté que représente le soin des plus jeunes. Il est beaucoup plus complexe de laisser partir un petit qu’un adulte, alors elle grimace légèrement.

- « Je sais… Pourtant on manque de guérisseur, soigneur qui se spécialise, qui ne s’occupe essentiellement que des enfants. Ce sont d’ailleurs, aussi surprenant que cela puisse paraître des hommes. Je suis cependant surprise que vous n’ailliez point trop d’enfants en consultation… Quoi que. »

Elle se tait quand elle réalise enfin que la famine a emporté beaucoup de jeunes, beaucoup d’anciens aussi. La vie du temple n’est pas facile, mais protège de la souffrance et des difficultés des bas quartiers. Elle grimace de nouveau devant cette impression d’avoir été privilège, devant ce sentiment que malgré tous ses efforts pour préserver les autres, elle n’en avait pas fait suffisamment. La suite l’interpelle un peu plus, bien loin de réaliser que la femme évoquait n’est d’autre que sa personne, Constance fronce légèrement les sourcils, se lançant dans les débats des sentiments sans n’avoir aucune idée du sujet bancal qu’elle avance.

- « Je crois que l’amour est quelque chose d’étrange, qu’il faut apprendre à tomber amoureux, apprendre à manquer à quelqu’un et ressentir également ce manque… J’ai célébré beaucoup de mariages arrangés et bien que ce soit quelque chose que je respecte grandement, j’admets volontiers que ce n’est pas quelque chose qui m’attire. Avez-vous déjà eu quelqu’un dans votre vie ? » question de curiosité, sans rien de plus, elle enchaîne ensuite « Pour la formation de votre apprenti, je suis certaine que cela serait une très bonne idée… Cependant, n’abandonnez pas votre autre projet, enfin, une fois la maman trouvée. Ce n’est pas parce que le royaume va mal, qu’il ne faut plus vivre, au contraire… Les trois nous encouragent, vraiment, à avoir des enfants. À procréer. »

Plus par réflexe d’imitation, Constance avait attrapé sa tasse, la portant à ses lèvres pour en boire une longue gorgée, les yeux clos. Gondemar avait véritablement bon goût pour le choix des plantes et l’idée même qu’il pensait aussi régulièrement à elle pour prendre le temps de venir déposer le tout, souvent à son insu ce petit présent, lui fit plaisir. Une fois sa gorgée terminée, elle se reconcentra sur son interlocuteur, un sourire sur les lèvres. Oui vous avez bien lu, un sourire sur les lèvres.

- « Je vais bien finir par trouver le temps pour me libérer un peu, un haut prêtre que j’affectionne beaucoup m’a murmuré qu’il serait grand temps que je pense aussi un peu à moi. L’exercice me semble complexe, mais j’ai bien dans l’idée de relever le défi. Et vous, avez-vous trouvé un peu de temps pour vous occuper autrement qu’à travers le soin ? Vous n’avez pas eu trop de personnes à la porte de votre demeure dernièrement ? »

Si Constance posait cette question à première vue insignifiante, c’est parce que de manière évidemment détournée elle avait conseillé le lieu à des fidèles des bas quartiers.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyLun 1 Mai 2017 - 10:00
Il comprend parfaitement l'envie qu'elle a que sa patiente survive. On n'investit pas autant de temps et d'énergie s'il n'y a pas l'espoir. C'est une donnée plus qu'importante. Mais il sait aussi qu'il n'y a pas que ça. Il continue de louvoyer entre le tutoiement et le vouvoiement, sans parvenir à opter pour l'un ou l'autre, et sans même en avoir conscience.

- Vous savez, Mère, au final, pour votre patiente, la décision finale ne nous appartient pas. Elle appartient aux Trois. Mais vous avez été admirable avec elle. Vous l'apaisez, et vu l'étendue de ses blessures, c'est déjà un vrai miracle. J'espère que vous en avez conscience. Et si les Trois la rappellent à Eux, vous lui aurez apporté de la douceur et du réconfort. C'est pas donné à chacun de pouvoir réaliser cela. Je suis assez admiratif, je dois l'avouer.

Quand la conversation dévie sur les enfants, il sourit, plutôt ravi de savoir que certains ici se spécialisent dans le traitement des enfants. Il viendra certainement en consulter l'un ou l'autre pour avoir quelques conseils, par rapport à des cas qu'il aurait à traiter ici ou chez lui. Il est par contre plus surpris quand elle lui parle d'amour.

- J'ai l'impression que tant toi que moi avons une vision plus théorique que pratique de l'amour. Je le vis beaucoup par procuration, suivant les confidences de mes patients, hommes comme femmes. Non, je n'ai eu personne dans ma vie jusqu'ici. J'ai eu quelques... offres, comment dire, de paiement de mes services avec du sexe. Mais avant que vous ne vous offusquiez, je n'ai jamais accepté, premier point, et ça n'est pas ça, l'amour, second point.

Bon sang, qu'il se sent maladroit. Mais pourquoi a-t-il parlé de ça ? Il boit à nouveau un peu de tisane pour se donner une contenance et pouvoir rebondir sur quelque chose de plus personnel, espérant lui faire comprendre. Il réunit ses idées dans sa tête, les formule et une fois qu'il semble satisfait de la phrase qu'il veut dire, il se lance.

- Tu sais, il y a peu de femmes qui m'ont attiré. Et ce qui m'attire n'est pas le physique. Bien sûr, il convient qu'elle soit plaisante à mon regard, comme tu l'es, même si visiblement tu n'y crois pas. Mais c'est autre chose qui m'attire. Ca peut sembler prétentieux de ma part, mais c'est quelque chose dans le regard. Le tien brille. D'envie, de vie et de douceur. Tu as en toi de l'espoir. Quand je suis proche de toi, j'ai l'impression que le meilleur peut encore venir. C'est ça qui m'attire. Irrésistiblement. Je doute énormément des gens. Je doute aussi de moi. Mais quand tu es là, je crois. Tout simplement.

Cette fois, il l'a regardée en le disant, qu'elle puisse voir qu'il est sincère. Il poursuit, puisqu'il en est aux confidences.

- Je ne sais pas si c'est de l'amour ou autre chose, et j'ai besoin de le savoir. C'est aussi et surtout pour ça que j'ai accepté ta proposition de venir ici pour travailler avec toi. Pour voir si l'effet que tu m'as fait les deux premières fois se perpétuait. Et c'est le cas. L'attente a été longue et m'a mis en joie, même si le travail ici a de quoi faire peur. Mais j'ai moins peur parce que tu es là. Tu as beaucoup occupé mon esprit et j'ai cet espoir un peu fou que je t'ai manqué, même si je n'ose te le demander.

L'anecdote du haut père le fait sourire, tendrement. Il ne peut s'empêcher d'expliquer.

- J'ai moi aussi quelqu'un que j'ai en haute estime. Elle est loin d'être une haute prêtresse. C'est une ancienne prostituée qui, comme elle le dit elle-même, est parvenue à trouver un mari quand sa date de fraîcheur commençait à expirer. C'est une personne avec un parler franc et qui s'est prise d'affection pour moi. Une affection toute maternelle. Je sais que je peux l'interroger sur les vicissitudes du couple, si pour moi ça peut avoir un intérêt médical. Elle a beaucoup vécu et sait beaucoup de choses sur ces domaines, même ceux qui sortent des normes. Elle aussi m'a conseillé d'oublier un peu la médecine pour m'intéresser à d'autres choses. Puis de chercher à me marier. De penser un peu à ma gueule, quoi. Mon projet de quitter le Goulot lui plait, et la raison qui m'y motive encore plus. Mais pour elle, il serait temps que je gagne en spontanéité. Je réfléchis trop. C'est un sacré défi aussi.

Il l'a dit en riant, mais il semble certain que cela est vrai. Par contre, il tique à la question de Constance sur son temps libre et sa patientèle.

- C'est bizarre que tu m'en parles, mais j'ai pas mal de nouveaux patients actuellement. Ils viennent surtout pour des contrôles de routine, pour retirer des points de suture, poser de nouveaux bandages. Des soins plus rapides mais qui améliorent le quotidien. J'ai eu moins d'urgences et j'avoue que je préfère. C'est peut-être pour ça que je me sens mieux reposé, alors que je n'ai pas moins travaillé. J'ai juste eu plus de "petits soins" que de gros.

Il l'observe un court instant, dévisageant ses traits. Oh oui, elle lui avait manqué. Il sort vite de sa rêverie.

- J'ai une question à te poser, mais pas une question de guérisseur. Le genre de question qu'on nous pose rarement, et que j'ai envie de te poser... Tu vas bien ?

Question anodine mais pas tant que ça. Il s'inquiète de son bien-être à elle. Ce n'est plus vraiment le collègue qui parle, mais le prétendant, ou l'ami, ou les deux peut-être. Lui-même aimerait le savoir. Et il aimerait faire partie de cette sphère où elle pourra se réfugier quand elle songera à elle. Elle se dévoile un peu, peut-être le laissera-t-elle occuper une place dans sa vie. Ce "tu vas bien", c'est juste frapper à la porte dans l'espoir qu'elle lui ouvre.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyLun 1 Mai 2017 - 15:57
- « Malheureusement, le réconfort ne fait pas tout. Aucune raison d’être admiratif, le plus important et toujours d’agir en son âme et conscience… »

La phrase s’était un peu échappée de ses lèvres, plus naturellement qu’elle l’aurait cru elle-même. Elle ne se voulait pas dure, mais moins insouciante. Constance avait parfaitement conscience que l’aspect psychologique était très important dans un soin, malheureusement comme elle venait de l’évoquer avec plus ou moins de facilité, cela ne faisait pas tout. Elle pourrait autant qu’elle le voulait s’appliquer à la distraire, cela ne lui permettrait pas de survivre, cet élément était particulièrement difficile à accepter pour la jeune femme. Un sentiment d’impuissance a vu le jour dans son esprit, mais pas que. Portant sa tasse d’eau chaude, la conversation avait ensuite virevolté jusqu’à aborder le point des enfants, des soins et de la difficulté de prise en charge. Si la discussion n’avait pas approfondi le sujet, celui de l’amour semblait plus ou moins interpeller le jeune homme. Là où il pensait certainement avoir choqué Constance, celle-ci s’était simplement contentée de hausser les épaules, loin d’être dérangée par la présence de femmes de joies.

- « Je n’ai rien contre les relations purement physiques. » Conclut-elle doucement au risque de choquer le plus grand nombre « Les trois encouragent le bien-être, y compris les relations. Du moment qu’il n’est pas question d’infidélité, que la personne n’est pas mariée, je ne vois aucun problème à profiter de l’expérience de certain et certaine. » Elle avait simplement haussé les épaules, poursuivant « Je ne sais pas si je vis l’amour par procuration, je dois avouer que je ne me suis vraiment jamais concentré sur le sujet enfin de façon personnelle, je me lasse peut-être trop vite, ou je n’accorde peut-être pas suffisamment de temps à cela. »

La jeune femme avait simplement secoué doucement la tête de droite à gauche, un peu surprise par autant de franchise. Elle avait porté la tasse d’infusion jusqu’à ses lèvres, soufflant légèrement sur le dessus avant d’en boire une gorgée, redéposant la tasse, elle s’était concentrée sur les paroles de son interlocuteur, visiblement attentives. Les paroles qu’il prononce manquèrent de la faire avaler de travers, si elle aimait la franchise, elle aimait beaucoup moins se retrouver devant une réalité, devant des faits qui la mettaient particulièrement mal à l’aise. Bien malgré elle, la jeune femme s’était dandinée sur sa chaise, cherchant une position plus confortable ou plutôt une manière de répondre à autant d’éléments surprenants. Le regard qu’il pose sur elle lui donne davantage d’être une petite souris, de se cacher dans un trou pour ne plus en sortir et elle ne peut s’empêcher de détourner le regard afin d’éviter de rendre ses joues encore plus roses de timidité.

- « Je… » elle prit une petite respiration « Je suis flattée, vraiment… Je ne sais pas vraiment quoi répondre… Il faut dire que nos deux premières rencontres ne se sont pas forcément…très bien passées. » Elle hésite, ne trouve pas forcement les mots qu’elle voudrait « C’est peut-être ça…Qui m’intrigue… Enfin, je n’arrive pas à saisir d’où vient cette certitude, j’ai voulu vous pendre et quand vous m’avez invité à prendre un repas, on s’est quitté sur une mauvaise pente… Je crois… Je crois que ce n’est pas ma conception de l’amour, je… Je ne peux pas me dire qu’on aime une personne sans la connaître, sans pouvoir apprivoiser les travers de l’autre… J’ai l’impression que l’aspect prêtresse/guérisseuse qui vous plaît… Pas forcément, ma personne. »

Elle plonge son regard d’un vert profond dans l’infusion, faisant tourner légèrement le liquide. Ses pommettes sont d’autant plus roses/rouges qu’auparavant, elle est tout aussi honnête que lui et ne fait que lui réaffirmer ce qu’elle lui avait déjà dit. Son incompréhension. Sans le vouloir, Constance avait sûrement pointé du doigt ce qui l’embêtait un peu, cette aspiration à vouloir avoir des enfants, une épouse de la même catégorie que lui, soigneuse. Buvant de nouveau une gorgée du précieux liquide, elle avait reposé la tête tout en écoutant l’histoire de l’amie de Theodren, ou plutôt la conseillère, cela la faisait plutôt sourire, elle trouvait même cela fort bien qu’il puisse échanger avec quelqu’un, peu importe les origines, de ladite amie. Elle s’était contentée d’opiner, se concentrant davantage sur le sujet de la clientèle, visiblement satisfaite.

- « Oh, mais c’est une très bonne nouvelle ça, cela veut dire que ton projet pourra se concrétiser un jour prochain. J’en suis vraiment heureuse pour vous. J’ai toujours eu une préférence pour les petits soins, cela permet d’éviter des inquiétudes inutiles, mais aussi d’avoir un vrai temps de dialogue avec la personne. »

La question qu’il vient ensuite à poser, laissa quelque peu, sans voix la jeune prêtresse qui sur le moment ne sut pas vraiment quoi répondre. Elle n’était pas du genre à se plaindre de sa fatigue, de ses courbatures… Alors, elle haussa simplement les épaules, balayant la question d’un simple battement de cil.

- « Eh bien je n’ai à me plaindre de rien, c’est que tout va plutôt bien, je suppose… En tout cas rien de grave n’est à signaler dans mon existence actuelle, bien au contraire. Je crois même que je suis dans la bonne voie… Je réfléchissais à me spécialiser dans une de nos divinités, mais finalement, non, je préfère représenter les trois, ensemble, qu’une seule séparément. Et vous, alors, comment ça va, depuis la dernière fois ? »
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyMar 2 Mai 2017 - 4:58
Theodren préfère ne pas réagir quand Constance lui dit qu'il n'y a rien à admirer dans son travail. Quelque part, il s'y attendait. Elle a quelque part les mêmes exigences que lui quant à la qualité des soins, mais tout réussir ferait d'un soigneur l'équivalent d'un dieu. Et ils n'en sont que l'instrument. Enfin, qu'importe..., ceci ne nécessite pas un débat, puisqu'il la comprend. Quand elle parle des relations charnelles que les Trois encouragent, il a une réponse qui se veut humoristique, mais pas seulement.

- Le bien-être charnel, je n'ai rien contre, mais je ne suis pas l'homme d'une nuit. Peut-être ma future compagne pourra me reprocher une connaissance presqu'exclusivement théorique sur le sujet, mais je serai ravi d'apprendre avec elle.

Par contre, quand elle prend ses propos pour de la flatterie, il grimace, mais moins que quand elle explique sa façon à elle de voir l'attraction qu'elle provoque chez lui, en cherchant à le rationaliser, à le limiter, il a envie de bondir et se contient à grand peine, en inspirant profondément.

- Constance, que tu puisses douter de ton charme, je peux le concevoir, et même imaginer mille et une raisons qui l'expliquent. Parmi d'autres, un désintérêt des hommes pour toi jusqu'ici, même si ça me surprendrait, un doute lié à ta balafre peut-être, une vision de ta fonction qui t'interdit de le voir, comme ça m'arrive aussi car il faut bannir l'intérêt qu'on peut potentiellement porter à l'autre pour se concentrer sur le soin, et j'oublie un paquet d'autres éventualités, et il est probable qu'aucune de mes hypothèses ne soit la bonne. Que tu doutes, je l'accepte. Et même, je le respecte.

Ce que je n'accepte pas, par contre, c'est que tu t'autorises à me dire ce que je dois penser. Tu n'es pas dans ma tête, tu n'es pas dans mon cœur, chaque vécu est différent et fait qu'une personne peut plaire à l'un et déplaire à l'autre sans qu'aucune explication rationnelle ne puisse interférer. D'abord, je ne sais pas si je suis amoureux. J'ai un coup de cœur que je cherche à comprendre. Est-ce de l'amour, est-ce autre chose, c'est ce que je cherche à savoir. Car je ne veux pas me planter. Et tout à fait entre nous, ton hostilité première à mon égard, ta froideur quand j'essaie d'évoquer le sujet, pas de l'amour, mais du "nous", sont de bonnes raisons pour me faire fuir. Et je ne fuis pas. Je ne suis pas masochiste pour autant. Alors, pourquoi les Trois font que je porte ce regard différent sur toi ?


Visiblement, en parlant, il se pose aussi la question et ça le laisse perplexe. Il reste de longues secondes à réfléchir, fixant Constance sans réellement la voir. Et plutôt qu'émettre ses réflexions à voix haute, il les garde pour lui, pour ne pas noyer la Prêtresse dans un flux d'informations discordantes et ininterrompues. Il fait le point puis s'exprime.

- Évidemment, qu'elle croie aux Trois est important. Mais croire n'est pas l'apanage des Prêtres. Beaucoup parmi le peuple croient. Je le sais car mes prières avant les soins les rassurent souvent. Ceux qui doutent sont plus dérangés par ce moment. Et le dogmatisme dont tu fais preuve, et que je respecte au plus haut point, n'en doute jamais, est parfois surprenant. Une personne qui n'a pas été élevée dans ses dogmes peut s'avérer plus souple, ce qui pourrait mieux me convenir. Et entre nous, les Prêtresses n'ont jamais fait partie de mes fantasmes. Je n'ai pas eu d'attrait pour une religieuse avant toi... et je n'en regarde pas d'autres non plus.

Voilà pour le premier point. Elle l'a soulevé, il y a répondu. Le second, c'était la guérisseuse

- Qu'elle soit guérisseuse est un plus, c'est clair. J'aurais du mal à partager ma vie avec une femme dont la seule idée que j'ai pu voir des plaies ou du sang retournerait l'estomac. Mais si elle le supporte bien, qu'elle respecte mon métier, pas forcément de chirurgien, mais déjà de guérisseur, me conviendrait déjà bien. Une connaissance du domaine serait un plus. Et je croise souvent des accoucheuses, certaines jeunes et jolies, des herboristes aussi, et certaines sont tout aussi consommables. Et parmi les filles de joie, il s'en trouve probablement qui seraient ravies de partager ma vie et quitter leur métier, et tout à fait disposées à se marier et avoir des enfants avec moi. Je ne suis pas un gars méchant, j'suis pas bien bâti je le sais, mais j'ai un vrai métier, respectable et je ne pense pas être un tyran domestique. Si je rationalise, les opportunités existent. Et, même si l'idée me déplaît pour l'heure, elles existent aussi pour toi. L'idée me déplait parce que je doute de moi, de mon charme, de mes atouts et que je crains qu'un autre fasse chavirer ton coeur avant que je ne sache si ce que je ressens pour toi est réellement de l'amour.

Il inspire à nouveau profondément, mais pas pour réfléchir cette fois, mais pour prouver le courage de dire la suite.

- Il y a un point où je te rejoins pleinement. Il est difficile de savoir si on peut aimer l'autre si on ne la connait pas suffisamment. Et j'essaie de te découvrir. Et ta carapace, ton besoin de te protéger, de laisser difficilement transparaître la femme derrière la Prêtresse ne m'y aide pas, même si tu t'ouvres un peu à moi. Je me sens jugé en permanence, et ça n'est pas facile pour moi. Je le vis ainsi, du moins, même si j'imagine que ça n'est pas forcément ton but. Mais il y a une chose que j'ai apprise, principalement de mes échanges avec les autres. Ceux qui vivent une relation amoureuse, non arrangée si tu préfères, ont su qu'ils aimaient à un moment précis. Et c'est vrai pour tous. Ils l'ont su, homme comme femme, au moment du premier baiser. Alors, sache ceci : Un jour, qui ne sera pas aujourd'hui, quand cette question lancinante sera devenue obsessionnelle, quand le besoin de savoir si c'est de l'amour l'emportera sur mon respect pour toi et sur mes peurs, quand j'estimerai en savoir assez pour que ça vaille la peine de chercher plus loin, je poserai ma main sur ta joue, ou sur ta nuque, sans violence, avec tendresse, et je t'embrasserai. Sur les lèvres. Je ne volerai pas ce baiser, je ne le prendrai pas par force, traîtrise ou surprise. Mais je le ferai. Et je te le dis pour que tu y sois préparée. Tout comme je te dirai si je renonce à ce projet. Mais là, je saurai, et toi aussi.

Quand elle aborde sa patientèle, il sourit, visiblement ravi.

- C'est vrai que grâce à ce surplus de travail, je peux commencer à mettre un peu de côté. Mais ma volonté de changer de quartier reste présente, que ça soit pour toi ou une autre. C'est aussi pour moi. C'est peut-être ambitieux, mais le Goulot est tellement un coupe-gorge qu'en partir devient indispensable. J'idéalise peut-être les autres quartiers, c'est possible. Mais changer de vie impliquera aussi de changer d'air, et désormais, seul un changement de quartier le permettra. Une clientèle qui paie, un avenir qui se dessine, où je pourrai subvenir à mes besoins et ceux de ma famille, ne pas commettre l'erreur de mon père ne faire grandir un enfant sans mère, non parce que les Trois l'ont rappelée à Eux mais parce qu'ils ne voulaient pas vivre ensemble. Et si je dois faire des enfants, je veux qu'ils aient le meilleur départ possible.

Et dans son esprit, ça resterait un choix égoïste. L'envie d'être papa est là, mais dans quel monde ? Il a vu tellement plus de décès que de naissance depuis qu'il est né, sans parler des Fangeux. Mais elle le sort de sa réflexion avec le choix qu'elle a fait en tant que Prêtresse et sa question le concernant.

- Mes connaissances de la religion sont finalement limitées, j'ignorais qu'on pouvait être PRêtre pour un seul des Trois. Qu'on puisse avoir une affinité pour l'Un, je le comprenais mais qu'un choix puisse être proposé... Note, c'est logique, finalement ! Et même rassurant ! Quant à moi, je ne sais pas si je vais bien. Je quitte mon confort habituel. Je prends des risques. Déjà je travaille ici bénévolement. J'envisage de quitter ma maison, ma vie de célibataire, de bâtir un projet famille et même si ça semble être une évolution normale dans la vie de chacun, c'est aussi un tournant. Je me lance dans le vide et si ça peut être couronné de succès, le risque que je me plante existe. Et qu'en sera-t-il de la qualité de mes soins si je ne m'y consacre plus à 100% ? Il y a un nouvel équilibre à trouver et là j'ai l'impression de marcher sur un fil. Je suis excité et effrayé à la fois, mais je fais de mon mieux pour le cacher.

Il la regarde, surpris.

- J'sais pas pourquoi j'te dis tout ça...
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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyMar 2 Mai 2017 - 13:19
Encore une fois, la conversation avait de nouveau dévié vers deux points de vue complètement opposés. Constance s’était renfoncé sur sa chaise, avalant sa salive avec difficulté. Son visage s’était fermé, ses yeux formaient deux billes particulières rondes d’incompréhensions. Pourtant la conversation avait bien débuté, oui, les deux avaient échangé avec simplicité et la prêtresse aurait presque pu trouver le moment agréable si elle ne s’était pas de nouveau sentie agressée. Elle avait beau refaire mentalement les dialogues, elle n’avait pas eu l’impression d’avoir dit quoi que ce soit, justifiant cette…agression. « Je… » Pas le temps de dire quoi que ce soit, Theodren était déjà parti sur ses justifications, défenses bien en place, la jeune femme s’effaça presque immédiatement. Elle avait porté sa main à sa joue, quand il avait parlé de sa balafre, pointant involontairement du doigt un souvenir bien douloureux pour la clerc, qui eut un mal fou à s’en défaire. À peine la tête relevée, sortie de ses souvenirs qu’elle se prenait de plein fouet les reproches que le guérisseur semblait avoir besoin d’exprimer. S’enfonçant davantage dans sa chaise, la jolie blonde semblait dépassée par les événements, ne sachant pas réellement comment se positionner, quoi répondre. Elle s’était pincé la lèvre inférieure, ses mains sous la table semblaient trembler sous l’émotion, que ce soit colère, tristesse ou incompréhension, elle n’était pas à l’aise. Pas du tout et cela commençait à être bien visible.

Oooh, elle aurait aimé fuir Constance, elle n’en menait pas large, loin de là. Elle restait là, inerte, sans bouger, le cœur explosant dans sa poitrine tant elle le trouvait dur avec elle. Pouvait-il seulement se rendre compte à quel point les propos qu’il tenait été en mesure de blesser ? Prenait-il seulement conscience que face à lui, il avait une jeune clerc inexpérimentée qui ne cessait de recevoir de la souffrance, de soulager les blessures physiques et mentales, y compris celle que l’amour engendrait. Certainement pas. Si bien qu’il ne dû même pas s’apercevoir que la jeune prêtresse avait les yeux qui s’embrumaient, que ses mains tremblaient davantage et qu’elle était complètement perdue. Elle qui avait tout accepté malgré le comportement premier de son interlocuteur, elle qui l’avait invité au temple pour participer à des soins pour apprendre, elle qui avait fait en sorte de lui permettre d’avoir davantage de clients… À ses yeux n’était qu’une femme odieuse ne faisant rien pour faire avancer une relation qui n’existait même pas.

Constance ressentait ce besoin de fuir, de se protéger comme elle l’avait toujours fait, mais elle tenait bon. La balafrée l’avisait, s’enfermant dans cette froideur, dans ce masque d’indifférence qu’elle portait depuis son plus jeune âge. Oh oui, les séquelles de l’abandon étaient bien présent quand on y regardait bien, elle avait tous des complexes que les plus jeunes avaient quand les parents n’étaient plus. Elle n’était pas très expressive, s’enfermait dans une bulle, fuyait toute relation, Constance n’avait finalement qu’un comportement particulièrement en adéquation avec son passé. Encore fallait-il pouvoir l’observer, se fixer sur autre chose que sa volonté pour pouvoir le comprendre. La suite de la conversation avait fini par lui porter un coup de grâce et la prêtresse qui avait tant de mal à se contenir jusque-là, n’eut d’autre choix que de se relever afin de cacher cette tristesse qui menaçait de s’échapper. Elle avait été remuée l’eau chaude, encore sur le feu, restant là-bas, dos à celui qui continuait de parler. Elle laissa prendre la fuite une seule petite larme, l’essuyant rapidement d’un revers de main. Il était absolument hors de questions de dévoiler sa fragilité et ce petit éloignement lui faisait le plus grand bien pour se ressaisir. Ses yeux brillants ne devaient cependant pas tromper quant à ce qu’elle pouvait bien penser. Prenant une légère inspiration, elle était finalement revenue jusqu’à celui qui terminé de parler d’un premier baiser, de lèvres qui se découvrent et Constance ne put s’empêcher de grimacer.

La conversation repasse sur le sujet des enfants, la prêtresse s’appliquant toujours à écouter avec attention les propos qu’il tenait, tout ceci était tout à son honneur. Même si elle le pensait, elle n’avait pas la force de le formuler à voix haute, du moins, elle n’était pas certaine que sa voix ne tremblerait pas au moment de prononcer la moindre parole, alors elle garda le silence opinant simplement. Puis, enfin, le guérisseur termina son long dialogue, ayant visiblement dit, tout ce qu’il avait à dire… Constance n’avait vraisemblablement rien à ajouter, absolument rien. Son regard était vide de ton ressenti, du moins, elle essayait de ne rien montrer de ce qu’il avait pu créer sans même s’en rendre compte. Elle prit une légère inspiration, l’avisant un long moment, silencieuse. Pourquoi est-ce qu’il venait de lui dire tout ça, elle l’ignorait, peut-être parce qu’elle avait cette capacité d’écoute, peut-être parce que contrairement à lui, elle parlait très peu ? Peu importe, le plus important c’était que les choses étaient dites.


- « Tu en avais certainement besoin… » murmura la jeune femme

Sa voix était loin de la douceur qu’elle pouvait avoir habituellement, loin de sa bienveillance. La prêtresse semblait avoir beaucoup moins d’assurance, sa voix vibrant d’une intensité qu’elle ne se connaissait pas. Il aurait fallu être inhumain pour ne pas être touché et Constance semblait avoir véritablement du mal à se remettre. Ses doigts serraient autant que possible les plis de sa tenue, alors qu’elle le regardait sans réellement savoir quoi répondre. La balafrée ressentait ce besoin de se justifier, sans pour autant en avoir envie, elle était une femme de l’ombre, pas de jour.

- « Je ne voulais pas te dicter ta façon de penser… Simplement, te montrer ma façon à moi, de voir les choses…. Pour…. Justement, éviter ce genre de situations. » c’est dur de s’exprimer quand on a qu’une envie celle de partir « Je ne te juge pas, jamais… Ou peut-être si au début avec ton histoire de femme enceinte, mais c’était dans le cadre de mes fonctions. Tu pourrais bien me dire ce que tu veux que jamais je ne porterais un jugement. Je suis navrée si je te donne l’impression de te juger, cela serait même plutôt un comble pour une prêtresse. »

Que pouvait-elle dire de plus qu’elle était blessée, peut-être déçue de le voir s’acharner sur ses envies, en la laissant peut-être finalement elle de côté ? Oui, c’était ça que Constance pensait, Theodren voulait une femme des enfants, il voulait se marier et finalement, les sentiments de celle qu’il semblait convoiter passaient à la trappe. Elle haussa alors simplement les épaules, portant la tasse à ses lèvres, loin d’avoir le courage de vouloir encore s’exprimer, elle venait de se renfermer alors que peu de temps avant, elle avait semblé vouloir s’ouvrir un peu. La patience était un élément important, bien trop important. Un peu amer, c’est finalement une phrase de reproche qui s’échappa de ses lèvres :

- « Tu es tellement pressé, que tu ne te rends même pas compte des efforts et de la chance que tu as. »

Oh oui, les propos étaient pleins d’amertumes, pour celle qui s’était tant fait violence pour essayer de lui donner une chance. Elle se remémorait la première discussion, la colère qu’elle avait ressentie, elle se remémorait le moment dans son habitation qui avait tourné au vinaigre, et pourtant, elle l’avait invité dans sa vie, dans son univers finalement intime, elle avait essayé de le mettre à l’honneur pour lui donner davantage de clients pour qu’il puisse réaliser son projet et finalement… Finalement ça ne suffisait encore et toujours pas.

- « Tu ne vois que ce que tu veux voir.. Je suis certaine que tu n’as même pas imaginé une seule petite seconde que…. » que tes propos pouvaient me blesser, c’est ça qu’elle avait voulu dire, mais elle ne termina pas « Peu importe. » Elle se pinça les lèvres « Et là oui, je porte un jugement, parce que finalement de nous deux, c’est toi qui me juges le plus. La pauvre prêtresse avec ces croyances, qui ne parle pas, qui reste sur sa réserve qui ne partage pas et de ce que j’ai compris la liste est encore bien longue. »

Elle s’était relevée, donnant malencontreusement un coup dans sa tasse qui au contact du sol explosa en plein de petit morceau coupant. L’inévitable, devait se produire en voulant ramasser les morceaux brusquement, la clerc s’entailla l’intérieure de la main droite. La plaie était plutôt profonde et longue, il fallait dire qu’elle n’y avait pas été de main morte. Son sang n’avait pas tardé à venir couler légèrement sur le sol, alors que cette fois-ci elle semblait définitivement à deux doigts de l’explosion, du craquage. À genoux sur le sol, pliant légèrement sa main, avisant la plaie et le sang se rependre, elle ne savait plus quoi dire, ou faire. Tout ceci la dépassé visiblement grandement et l’avais certainement plus affecté que ce qu’elle ne voulait bien laisser paraître.
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance)   [Terminé] Bénévolat au Temple (PV Constance) EmptyMar 2 Mai 2017 - 15:40
- Attenti...

Trop tard... Elle s'est coupée. A la main qui plus est. Les mains sont les choses les plus précieuses qui soient pour un guérisseur. Il sait que par réflexe il protégera ses mains avant le reste. C'est un drame pour elle, et c'est totalement sa faute à lui.

- Pardon, je suis un imbécile ! Et un égoïste ! J'ai envie de t'aider à me connaître, mais je trouve pas les mots. Je suis... terrorisé par tout ça. J'arrive pas à te comprendre parce que j'ai du mal à comprendre les gens. J'ai renoncé à les comprendre. J'ai renoncé au fait de savoir pourquoi un mari bat sa femme, un père bat son fils, un homme plante un couteau dans un autre, une mère renonce à son enfant. Parce que ça me dépasse. Parce que ça fait mal. J'ai renoncé à savoir pourquoi les Trois m'ont bâti aussi fragile et chétif. J'ai renoncé.

Il s'est penché sur elle, a sorti ses instruments, ses potions et il inspecte sa main. Si ce qu'il dit, ce qu'il montre, est empli de sentiments contradictoires, son regard est fixe, sa main ne tremble pas. Il mobilise les doigts pour voir si elle a une atteinte au niveau d'un nerf qui bloquera l'usage de ses doigts, faisant fi de la potentielle douleur qu'il pourrait infliger. Il sait que cet examen est important.

- La plaie est profonde et nécessitera des points, de la potion et un bandage. Je vais la réparer au mieux. Je sais que je n'ai pas été formé chez vous, mais je suis un bon soigneur, Constance. Je serai tes mains durant ta revalidation, le temps que tu puisses reprendre ton travail sans risquer une infection qui pourrait ruiner ta main.

Il extrait le bout de verre avec prudence, pour éviter de déchirer plus la plaie, prend un linge propre et essuie la plaie pour voir à l'intérieur, et répète l'opération deux fois.

- Aucun gros vaisseau n'est touché. Je pourrais cautériser mais je préfère éviter. La zone perd en souplesse et tu sais aussi bien que moi combien garder l'agilité des doigts est important dans nos métiers.

Il lui prend la main, l'entoure du linge et lui ferme le poing, serrant avec elle.

- Alors on va attendre que le saignement s'interrompe avant d'arroser la plaie d'eau divine et de refermer. Tu garderas la main la plus fermée possible, en me laissant juste l'espace pour recoudre. Les bords seront plus larges et ça ne tirera pas trop. Ainsi, tu ne perdras pas en souplesse une fois les points retirés, et avant. Tu pourras toujours bouger les doigts.

Il garde les mains serrées autour du poing, mais sans que ce geste ne soit autre que médical. Mais cette fois, c'est elle qu'il regarde.

- Il y a deux hommes en moi, et pour me comprendre, il faut que tu connaisses les deux. Ca ne me servira pas d'excuses pour la blessure que je t'ai infligée, je ne me la pardonnerai pas. Il y a l'enfant en moi, qui est frustré, craintif. Celui que sa mère a abandonné à la naissance, celui que le père aimait moins que la bibine. Celui qui était battu quand il avait trop bu. Celui dont les guérisseurs disaient qu'il était trop fragile pour vivre. Cet enfant a soif de vie, de tout, tout de suite, parce qu'il croit qu'il sera vite rappelé par les Trois. Celui qui veut laisser une trace, qui est ambitieux, qui veut changer le monde pour pouvoir y survivre. Celui-là fonce, il ne sait pas attendre, il est assoiffé de vie. C'est pour ça que quand j'arrête une décision, j'avance comme un taureau qui charge. Parce que j'ai ce sentiment que tout va finir ce soir, au mieux demain. Puis il y a l'adulte, pieux, respectueux des Trois, qui essaie d'avoir une vie bien, malgré l'enfant en lui. L'adulte, il a renoncé à vouloir être le meilleur. Il veut juste exploiter au mieux ce que les Trois lui ont donné. Et c'est un combat permanent entre les deux. J'ai peur d'aimer, j'ai peur de l'abandon, j'ai besoin d'aimer, de me lier. Et les deux sont là. L'enfant qui fonce, qui visiblement ne te laisse pas respirer, et l'adulte qui réagit fortement quand il n'est pas compris par une personne qui devient importante pour lui.

Il regarde la plaie qui a enfin fini de saigner et l'arrose d'eau salée, puis il referme sa main, se laissant juste l'espace pour recoudre.

- Je donnerai le meilleur de moi-même pour te suppléer dans tes soins, j'appliquerai tes consignes comme si elles étaient miennes. Et après je te laisserai tranquille. Ce n'est vraiment pas mon but de te faire mal, ou de te faire peur. Je vais te rendre ta vie, sans moi. Si c'est ce qui te rend heureuse, ça me va, je me retirerai. J'espère que tu me pardonneras pour ça.

Il a déjà fait trois des sept points de suture à faire. Et il ne dit plus rien en finissant de recoudre. Il pose le baume cicatrisant sur la plaie, puis sur le pansement qu'il applique avec beaucoup de professionnalisme. Même s'il se trouve limité, même s'il rêve de techniques qui n'existent pas, il est un bon soigneur, vu les circonstances. Quand il a fini, il se lève, prend de l'eau chaude et lui prépare la tisane qu'elle s'était faite, avec le bon dosage, et la lui apporte, et fait silence, avant de dire simplement :

- Dès que vous vous sentirez en état, nous irons nous occuper de vos patients, Mère. C'est quelque chose que je sais faire sans que l'adulte et l'enfant combattent en moi. C'est aussi pour ça que j'aime soigner. Parce que, pendant que je soigne, je suis en paix avec le monde.
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