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 Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]

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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyMar 11 Juil 2017 - 13:30
~ Novembre 1165 ~

Se réveiller dans le lit du temple, voilà une habitude que Constance semble avoir perdue. Pourtant aujourd’hui, en ses premières lueurs du soleil, c’est bien dans le dortoir des prêtresses que la blonde se trouve, sa tête lui brûle encore un peu, elle ne se souvient plus vraiment des jours précédents. Lentement, elle passe une main jusqu’à son visage, se frotte les yeux, puis remonte jusqu’à sa chevelure qui semble emballer dans un bandage, elle passe une main après l’autre, effleure le tissu qui recouvre sa tête, puis regarde ses deux paumes, couvertes de sang, de son sang. Elle se lève d’un bond, se précipite jusqu’au miroir le plus proche, s’avise, entrouvre les lèvres, perdue, le souffle court. Sa balafre pourtant soignée depuis de nombreuses années est d’un rouge intense, encore ensanglanté, un long bandage recouvre son crâne, aussi rouge que le sang qui s’en écoule. La pâleur de Constance s’empare des traits de son visage, elle ne se souvient de rien, absolument rien. Elle grimace, abandonne le dortoir pour dévoiler pieds nus les marches froides des escaliers du temple menant dans le hall, vide. Elle tourne légèrement sur elle-même appel, mais personne ne vient à sa rencontre, personne, le lieu semble avoir été déserté, entièrement abandonné. Comment le temple a-t-il pu être laissé ainsi… Comment est-ce que les autres prêtres ont-ils pu cesser de croire ?

Perdue, anéantie par ce qui se dressait sous ses yeux, Constance s’autorisa à avancer, jusqu’à l’entrée du temple où l’horreur de la situation n’avait plus de mot. La ville était détruite, des corps gisaient par-ci par-là, offrant une image désastreuse pour qui avait encore le courage de vivre. Des fangeux couraient après le peu de personnes essayant encore de survivre, des hurlements résonnaient au loin. La mort était partout, proche et lointaine à la fois… Qu’est-ce qui avait bien pu se passer ici ? Qu’est-ce qu’il lui était arrivé ? Theo ? Instinctivement, elle se précipita à l’extérieur, ignorant la fange, la mort, le sang qui imprégnait le dessous de ses pieds à chacune de ses foulées. Elle était rapidement arrivée à la destination, du moins à l’habitation semi en ruine qui se dressait à présent juste devant elle. Ses prunelles s’écarquillèrent, s’inondèrent même de perle salée. Qu’est-ce qui avait pu se passer ? Pourquoi ne se souvenait-elle de rien ?

Passant doucement les débris qui servaient par le passé de porte d’entrée, elle ne put retenir davantage ses larmes devant les souvenirs qui la submergeaient pour de laisser place qu’au néant qu’à la mort. Au mur une peinture ancienne, moitié anéantie, déchirée, montrait un couple heureux, avec des enfants… La femme ne lui ressemblait pas vraiment, brune, elle tirait plus vers la représentation d’Abigaëlle que de Constance… La blonde grimaça un instant, recula avant de chuter en arrière, tombant sur une nouvelle peinture où elle ne put en l’essuyant que constater l’impensable, il s’agissait bien de Theo, SON Theo, avec Abigaëlle et… il avait des enfants ? Elle ne put retenir une légère nausée, nausée qui ne tara pas à se déverser dans un coin de la pièce, suivit par une quinte de toux impressionnante. Le bruit ayant attiré une bestiole, qui dans un hurlement lui sauta dessus, arrachant sa jugulaire.

En sueur, le visage humide, en position demi-assise, Constance se réveilla dans son lit, dans leur lit. Theodren n’était pas là et au vu des bruits qu’elle percevait, il devait certainement être en train de soigner un patient, patient qui semblait visiblement lourd ou compliqué à calmer. Lentement, Constance passa une main sur son visage, essuyant le restant de perle de salée qui dévalaient de ses yeux, passant sur ses joues jusqu’à tomber sur les draps qu’elle avait ramenés contre elle. Difficile de terminer l’heure qu’il était, difficile pour elle de se remettre les idées en place, avait-elle criée ? Au vu de l’occupation et de la non-précipitation de son amant, elle en avait déduit que non. Son cœur battait à ton rompre dans sa poitrine, son souffle était rapide presque haletant. Elle avait fait un cauchemar, un simple mauvais rêve. La blonde se laissa doucement retomber en arrière, dos contre le lit, arrière de la tête contre les plumes de son oreiller, elle fixait le plafond toujours aussi perdu, tourmentée par des images non réelles qui pourtant semblaient encore hanter son esprit. Elle ramena jusqu’à son visage le drap, essuyant davantage ses yeux, cherchant à se calmer, hoquetant encore un peu de tristesse, trop d’émotion en un seul mauvais rêve.

Rien n’arrivait par hasard et si la jeune prêtresse ne voyait pas encore le rapport entre son mauvais rêve et ses angoisses qu’elle tentait de camoufler depuis bien trop longtemps, elle n’allait pas tarder à faire le rapprochement. Cependant, elle n’allait pas pouvoir attendre indéfiniment dans ce lit à attendre que les sensations passent, non, il allait lui falloir aller récupérer sa robe, puis travailler au temple, sauf qu’une unique chose la préoccupait, savoir dans quel état il allait se trouver le temple ?! Elle avait fini par se lever, par enfiler une de ses longues robes de prêtresse, la jeune femme avait humidifié son visage à l’aide d’une petite bassine d’eau que Theo avait dû lui préparer à son réveil. Elle devait avoir mauvaise mine la clerc, bien que réparatrice la fin de nuit semblait avoir été bien trop agité pour elle. Une fois plus ou moins présentable, un chignon imparfait dressé sur sa tête, Constance avait fini par passer la porte de la chambre pour se retrouver dans la salle de soin improvisé, elle offrit un faible sourire en direction de son amant et devant les yeux de surprises de l’homme qu’il soigné, Constance comprit que ce n’était pas un habitué.


- « Bonjour monsieur. » Se contenta de lui adresse la clerc « Est-ce que tu as besoin d’aide, ou est-ce que je peux aller au temple ? Je dois vérifier quelque chose »

Évidemment au vu de la situation, du regard plus froid que d’habitude de Theodren il était facile de comprendre que l’homme qu’il soignait… Enfin, que la situation était complexe. Constance n’était simplement pas en capacité psychique de s’en rendre immédiatement compte. Instinctivement, Constance se dirigea vers l’endroit ou dans son rêve, elle avait vu la peinture, laissant ses doigts froler le mur qui ne supportait aucune représentation. Un mauvais rêve, ce n’était rien qu’un mauvais rêve se murmura-t-elle pour elle-même.
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyDim 16 Juil 2017 - 21:45
Gérer la douleur d'un homme n'est pas chose simple et son patient avait toutes les raisons d'avoir mal. Comment était-il parvenu à se déplacer jusqu'à chez lui, ça reste une énigme insoluble pour notre guérisseur. Non seulement le tibia s'est brisé lorsque ce charpentier a chuté du toit qu'il réparait... S'il est bien charpentier et non voleur... mais en prime la cheville a tourné, et Theodren n'entend plus le coeur battre dans le pied. S'il ne parvient pas à remettre rapidement le pied, et pour cela il doit tenir fermement le tibia, c'est l'amputation qui sera le seul remède possible. Sans omettre qu'il faudra solidement fixer le tout par la suite, le temps que l'os se consolide. Et le bougre ne tombe pas évanoui et résiste à l'alcool. L'arrivée de sa chambre de Constance est une excellente diversion.

- Bien dormi ?

Question simple et calme, car témoigner de la nervosité rend les patients plus nerveux. Et l'homme suit cette apparition des yeux, quand elle se déplace vers ce mur tout en posant sa question. Theodren le suspecte de contempler le fessier de sa fiancée. C'est une bonne chose, il est déconcentré. C'est un craquement sinistre qui s'entend. Enfin, l'homme a la bonne idée de perdre connaissance, et Theodren pousse un soupir de soulagement.

- C'est bon, le plus difficile est fait. Tu vas bien ? Oui, tu peux aller au Temple, j'en ai encore pour un moment. Outre la cheville déboitée, il a comme tu le vois une fracture du tibia. Il va falloir faire une prothèse et fixer le pied, ça va prendre du temps. Je te rejoins là-bas dès que je peux.

Il prend déjà les mesures de la jambe du patient et remet l'os du tibia le mieux possible dans l'axe, puis vérifie que d'autres endroits n'ont pas été touchés par sa chute. Par chance, non. La situation du patient est déjà assez complexe. Il a probablement sauvé la jambe, mais le risque que l'homme boîte reste présent. Bref, un important soin s'annonce et Theodren est concentré dessus. Il a mal analysé le trouble qui habite Constance, le mettant sur le compte d'un réveil difficile et d'une longue journée qui l'attend. Le mariage à venir les occupe un peu trop à son goût. Mais dans quelques semaines, ça sera derrière eux. Il a quand même du mal en s'imaginant séparé d'elle pour un bon moment, que ça soit une heure ou une journée...

Bon, se concentrer sur son patient.
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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyLun 17 Juil 2017 - 9:49
- « Difficile à dire » répondit simplement la jeune femme.

Elle avait fini par observer la contemplation du tableau imaginaire, retirant sa main de son emplacement, cessant de jouer de ses doigts à la recherche de traces qu’elle ne trouverait de toute façon pas. ‘Juste un rêve’ murmura-t-elle de nouveau pour se rassurer, pour se donner la force de croire que tout ceci n’avait été qu’un mauvais tour de son esprit durant son sommeil. Une fois plus ou moins remise de sa contemplation, Constance avait pivoté, avisant l’homme à présent inconscient sur la table. Aucune grimace sur ses lèvres, aucun signe de surprise non plus, la clerc était parfaitement habituée à ce genre de pratique. Elle ne s’autorisa aucun sourire en direction de son amant, ne se rendit qu’à peine compte que lui semblait avoir eu quelques difficultés avec ce cas. Ne s’enquit elle qu’à peine de sa personne, ne lui retourna-t-elle-même pas la question sur sa qualité de sommeil. Quand il lui parla de la fracture du tibia, de la prothèse, la blonde sembla enfin se rendre compte de la situation. Elle avait fini par déposer ses deux amandes émeraude sur ladite blessure, l’avisant sans pour autant insister ou chercher à poser un diagnostic, juste de la curiosité. En effet, le client, parce que chez son guérisseur il s’agissait bien de ça, de client, ne s’était visiblement pas loupé.

- « Mauvaise chute, bagarre ? » demanda-t-elle de nouveau dominé par cette légère curiosité.

En écoutant évidemment la réponse, Constance attrapa sa cape qu’elle glissa sur ses épaules, la nouant au niveau de son cou avant de la rabattre sur sa tête, elle attrapa son bâton de marches, bâton qu’elle oubliant de plus en plus. Hormis dans les moments où elle avait besoin de ses habitudes, d’une certaine sécurité. Elle offrit enfin un léger sourire en direction de son amant et futur époux, avant d’ouvrir la porte, de pivoter légèrement pour ajouter :

- « Je devrais rentrer avant que tu termines… Normalement. À tout à l’heure. »

Normalement parce qu’on ne savait jamais vraiment très bien ce qui pouvait arriver au temple, une attaque de fangeux sur une coutillerie, une agression dans une ruelle, des personnes ayant besoin d’être écouté. Beaucoup d’éléments différents qui pouvaient séparément ou cumuler prendre beaucoup de temps. Cependant, ce n’était pas ça qui tourmentait Constance, mais bien ce rêve qu’elle n’arrivait pas à dégager de son esprit, ni cette douleur qu’elle avait pu ressentir en ayant l’impression que tout était réel. La blonde avait finalement fini par passer la porte, la refermant soigneusement derrière elle avant de s’aventurer dans la ruelle. Difficile de dire si elle ressentait toujours cette légère angoisse quand elle passait seule ici, ou si comme souvent la certitude que les trois veillaient sur elle suffisait à la rassurer. Quoi qu’il en soit, c’est sans véritable encombre que la jeune femme arriva plutôt rapidement même jusqu’au temple. En bas des marches, elle l’avait avisé un très long moment, visiblement rassurées de ne pas retrouver un semblant de ruine, elle vérifia d’un œil minutieux les différentes structures abîmées dans son songe, avant de se murmurer une nouvelle fois : ‘un rêve, ce n’était qu’un rêve’. Une fois les quelques marches menant à l’entrée passée, la jeune clerc descendit sa capuche et s’arrêta en plein milieu du grand hall, qui déjà s’agitait. Tout était là, tout était parfaitement là. Sa pâleur avait fini par reprendre quelques couleurs, la jeune femme semblait atrocement soulagée. Tout ceci n’avait été définitivement qu’un mauvais rêve ou presque. C’est une voix qu’elle aurait préféré ne plus jamais entendre qui la ramena à la réalité, la jeune femme avait sursauté avant de pivoter vers celle qui n’aurait jamais dû se trouver dans ses songes.

- « On dirait presque que tu as vu un fantôme » murmura Abigaëlle avec un léger rictus sur les lèvres.
- « J’aurais largement préféré » conclut Constance sans se démonter. Elle allait se détourner pour vérifier d’autres détails, mais son interlocutrice poursuivit
- « Je suis terriblement désolée pour ton mariage… » devant le haussement de sourcil de Constance, celle-ci poursuivit visiblement plus enjouée « Oooh, tu ne sais pas ? Le prêtre Marcel est porté disparu, n’était-ce pas lui qui devait te célébrer ? C’est horrible pour vois… À quelques semaines de votre union. N’est-ce pas là, un signe ? »

Si le visage de Constance était resté parfaitement inexpressif, c’était pourtant bien le royaume entier qui venait de lui tomber sur la tête. La balafrée avait avisé Abigaëlle, sans savoir sur l’instant quoi répondre, visiblement perturbée par la fin de sa phrase. Un signe. Secouant doucement sa chevelure, Constance se murmura pour elle-même qu’elle n’avait fait qu’un mauvais rêve, un simple rêve, avant de rétorquer à voix haute :

- « N’auras-tu donc jamais de cesse de propager ton venin ? Il n’y a nullement de signe là-dedans, un simple petit contre temps. Rien de plus. » La voix de constance était calme, comme toujours.
- « Il est à moi, tu devrais le sentir. »

Constance se mordit l’intérieur de la joue, surprise de constater qu’un vent de colère commençait doucement à s’animer dans son bas ventre. Si jusqu’alors, elle ne comprenait pas comment deux femmes pouvaient en arriver aux mains, comment une femme bafouée pouvait ressentir le besoin de condamner à coups de pied, de vases ou de chaussures celle qui avait été l’amante de son époux… En l’instant présent, elle le comprenait aisément. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres, aussi furtif que le bref éclair qui traversa son regard.

- « Theodren n’appartient à personne, même pas à moi lorsque nous seront unis devant les trois. Il est libre de faire ses choix, libres d’agir comme bon lui semble. Si tu ne fais pas partie de ses projets, c’est que tu ne lui corresponds pas, simplement. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, j’ai beaucoup à faire. »
- « Bon courage pour retrouver un autre clerc dans un temps aussi restreins » siffla la petite peste.

Constance inclina poliment la tête, alors que ses doigts entrelacés avec rage les tissus de sa robe. Elle qui n’avait jamais perdu son calme, semblait être en mesure de le perdre. Une fois un peu plus éloignée du hall et de celle qui semblait prendre un malin plaisir à la tourmenter, Constance fit ce qu’elle n’avait plus fait depuis longtemps. Prier pour elle. À genoux, dans la salle des prières, entourées de nombreux fidèles, Constance joint ses mains devant sa poitrine, ferma les yeux et pria, pria longtemps, s’excusant d’avoir pêché, d’avoir pu contrarié les trois, d’avoir pu mal agir et d’imaginer de cruelle torture en destination de celle qui n’avait de cesse de les bafouer. Cependant, la jeune femme avait parfaitement conscience de n’avoir rien fait qui aurait pu offenser les tous puissants, alors pourquoi avait-elle l’impression qu’ils s’acharnaient légèrement sur elle ? La clerc avait dû rester bien trois bonnes heures peut-être plus, dans cette position, les yeux fermés à s’adresser encore et encore aux trois, à exprimer le mal qui semblait la ronger, son inquiétude, ses angoisses.
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyLun 17 Juil 2017 - 12:40
L'heure qu'il lui faudrait encore passer était une bonne estimation. Il aura fallu une demi-heure à son patient pour sortir de son évanouissement et il lui a offert un potage le temps pour lui de finaliser la prothèse servant à fixer le pied et bloquer la jambe. Trois semaines sans poser le pied à terre, un passage journalier pour les soins, qui consisteront à voir l'évolution de la blessure et à laver la jambe. Il raccompagne son patient chez lui, où sa dame l'attendait avec inquiétude. En voyant l'état de la jambe, elle a maugréé, se doutant que son mari ne pourrait plus travailler durant un sacré moment. La perte financière l'inquiète bien plus que les conséquences à plus long terme de la blessure. Autant dire que le remerciement et le paiement pour les soins, il risque de devoir s'asseoir dessus. Ca ne sera pas une première. Reste à espérer que le gaillard, une fois remis sur pied, sera plus reconnaissant. Et cela viendra plus aisément s'il ne boite pas, ou peu.

- Je repasserai demain dans la matinée pour vérifier l'évolution de la blessure. Interdiction totale de toucher à la prothèse d'ici là, je l'ai calibrée pour que la jambe guérisse au mieux... Non, madame, au moins trois semaines avant qu'il ne puisse poser le pied sur le sol avec une prothèse adaptée, le double pour qu'il puisse recommencer à marcher. Et il faudra compter au moins trois semaines de plus pour que la jambe redevienne forte... Oui, je sais, c'est long L'autre option était l'amputation, et travailler avec une jambe en moins est encore plus compliqué, n'est-ce pas ?

L'épouse de son blessé regarde le soigneur, dubitative et c'est son mari qui lui explique comment était son pied quand il a rejoint le soigneur. Theodren les laisse discuter, ne souhaitant pas trop bénéficier des aspects moins sympathiques du mariage. Constance avait dit qu'elle reviendrait vite, mais visiblement elle a été retenue au Temple. Il repasse quand même par chez lui, déjà pour prendre sa besace contenant ses intruments de soins et passe en coup de vent voir deux patients qu'il suit avant de filer au Temple. Il constate, ravi, que sa condition physique s'améliore. Est-ce parce qu'il court mieux ou ces longs déplacements l'ont-ils un peu endurcis ? Il a une pensée pour Abigaëlle, qui lui avait proposé de courir avec elle pour entretenir sa forme. Ca n'était pas forcément un mauvais conseil, comme quoi... Mais bon, il espère ne pas la croiser.

Il file d'abord vers le local de soins, puis la salle de repos et ne la trouve pas. Il doute qu'elle soit allée aux thermes, peut-être est-elle passée voir la patiente enceinte de jumeaux ? Il revient vers l'entrée pour qu'elle l'aperçoive puis réalise que ses occupations ne se limitent pas aux soins. Ecouter les fidèles et prier avec eux fait partie de ses missions, quoi qu'elle pourrait être aussi aux dortoirs des dames. Il se rend vers le lieu de prière et l'aperçoit enfin. Il pense d'abord qu'elle prie avec sa voisine de prière, mais quand cette dernière se lève et que Constance reste en prière, il réalise qu'elle prie pour elle. Et alors il l'observe, dans ses attitudes, ses gestes. C'est la première fois qu'il la voit prier ainsi et il a l'étrange sentiment d'être de trop et de l'éloigner de ce qu'elle est. Aussi la laisse-t-il en paix et se met-il en retrait, aussi pour ne pas gêner les autres fidèles. L'idée de prier ne lui traverse pas l'esprit, il se sent trop impie pour le faire ici. Dans les faits, il ne prie que lors des soins.

Ce n'est qu'au bout d'une demi-heure, quand elle a fini de prier, qu'il sort lui aussi de ses pensées, de ses doutes à lui qui lui font toujours se demander pourquoi elle l'aime, lui. Quand enfin elle le voit, il lui sourit, avec tendresse, sans dire un mot. Il est là, prêt à la seconder pour tout ce qui sera soin. Il se sent même prêt à l'écouter, si elle a besoin de parler. Une telle prière a peut-être besoin d'une explication. Peut-être était-ce une méditation qui lui a permis d'avoir des réponses à ses questions ? Bon, dans les faits, ça l'impressionne autant que ça l'intrigue.
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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyLun 17 Juil 2017 - 17:21

Après un aussi long moment de prière, de concentration, l’esprit de Constance semble un peu plus brouillé, moins attentif. Plus de colère en son être, plus de sentiment de tristesse, de culpabilité, ou de reproche. Parler aux trois, ou plutôt s’adresser à eux semble lui avoir fait le plus grand bien. La jeune femme abandonne la position de ses mains et se relève douloureusement, difficilement. Ses genoux craquent à cause de la position qu’elle a tenue trop longtemps, peinent à se remettre immédiatement et à sortir de leurs états d’endormissement. Aucun couinement de s’échappe des lèvres de la prêtresse, qui calmement se redresse, bouge discrètement les jambes pour retirer la sensation de fourmille. La blonde coule un regard vers sa droite, puis vers sa gauche, répondant par un très bref sourire à ceux et celle qui lui en offrent un. Une fois certaine de pouvoir faire un pas, sans risque de s’effondrer de manière ridicule, Constance prend la direction du grand hall, toujours non consciente du temps qu’elle a réellement utilisé pour sa prière. C’est quand son regard croise celui de son amant, qu’elle comprend. Sans réellement y réfléchir, de manière instinctive, la clerc le rejoint, répond à son sourire par le sien, puis l’avise un instant. Il ne parle pas vraiment, elle non plus. Doit-elle justifier son retard, ou simplement ne parler que de ce qu’elle désire ?

- « Comment c’est passé ton soin avec ton client ? » demande-t-elle simplement.

La blonde lui montre d’un petit signe de tête un endroit un peu plus au calme, un peu plus isolé. C’est généralement là qu’elle emmène les fidèles qui souhaitent discuter, échanger de manière plus discrète sans que quiconque ne puisse –en tout cas sans être vu- venir laisser traîner une oreille non désirée. Doucement, elle s’installe sur un petit banc et laisse reposer son dos un peu douloureux contre la paroi froide du lieu, elle glisse ses mains sur ses cuisses qu’elle croise. Puis, le détail un instant de ses deux petites émeraudes. Ne l’avait-elle pas un peu mis de côté ce matin ? Constance ne savait en tout cas pas trop quoi en penser. Elle aurait apprécié qu’il brise le silence, qu’il instaure un sujet de discussion lambda, autre que le mariage, autre que cette multitude d’angoisses qui commençait à naître en elle. Était-ce parce que la date approchait, parce qu’elle n’avait de cesse d’avoir des contres temps sur la réalisation des essentiels. Une petite moue s’installa sur son visage, moue qui ne tardait pas à disparaître dans cette maîtrise et inexpressivité habituelle.

- « Nous n’avons plus de prêtre pour la cérémonie » finit-elle par lâcher brusquement, conversation ou non en cours « Celui qui devait officier est porté disparu. »

Constance ignorait si cela allait chambouler ou non Theodren, elle n’était même pas sûre qu’il prenne la mesure de la difficulté d’en retrouver un dans des délais aussi bref. Peut-être avait-il raison après tout, ils auraient dû s’unir rapidement, sans fioriture tout autour. La prêtresse s’était mordu l’intérieur de la joue, elle n’avait nullement envie que son mariage se fasse ainsi, à la va-vite, entre deux confessions ou soins. La jeune femme commençait à penser que ses exigeantes étaient trop importantes vis-à-vis de ce qu’elle était, une simple clerc. Doucement, elle s’était laissé glisser un peu contre le mur, le regard un peu pensif en direction du grand hall plus loin. Les images de son rêve la hantaient encore et sans qu’elle ne puisse savoir pourquoi, elle ne parvenait pas à les retirer de sa tête. Peut-être qu’Abigaëlle avait raison, peut-être qu’elle vivait dans cette illusion que Theodren était véritable heureux en sa compagnie, alors que sur le long terme cela ne pourrait durer ? Comment pouvait-elle connaître l’avenir ? De nouveau, la balafrée coula un regard vers son amant, pleine d’interrogation qu’elle n’osait pas formuler. Il y avait une liste impressionnante de chose qui n’allait pas et pourtant, elle n’en toucher aucun mot. N’était-ce pas elle qui lui avait dit au sujet du mariage qu’elle s’occupait de tout ?

- « Est-ce que tu rêves ? » s’autorisa-t-elle à demander un peu perdu dans ses pensées « Je veux dire, est-ce que tu ne fais que des bons rêves ? »
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyLun 17 Juil 2017 - 18:46
Elle aura mis plus de temps qu'attendu, mais il ne lui fait aucun reproche et n'y songe même pas. Seul son silence le surprend, il s'attendait à ce qu'elle lui explique pourquoi elle avait prié autant, juste pour lui apprendre car elle sait qu'il n'est pas aussi pieux qu'elle. Il réalise alors que ça doit être une chose trop intime pour en parler et se retrouve un peu bête, ignorant de quoi lui parler. Par chance, elle lance un sujet. Il lui prend la main et répond.

- Je suis content d'avoir su remettre le pied en place et que le coeur batte de nouveau dedans, ça évite une amputation, même si ça aurait été plus facile. Je suis content de ma prothèse par contre, j'ai bien su fixer la jambe et le pied et sans trop de matériel, c'est que je m'améliore dans cette technique. C'est toujours rassurant de voir qu'il y a des domaines où on progresse.

Alors qu'elle l'entraîne dans un coin plus calme, qu'il trouve propice aux confidences, et chaque temple devrait en avoir plusieurs, des comme ça, il se dit que la discussion sérieuse va commencer. Et la nouvelle tombe comme un coup de tonnerre avec la disparition de son collègue, et il présume ami.

- Je suis sincèrement désolé pour ton collègue, Constance, je comprends mieux que tu aies l'air absente. Ça serait bien qu'on ait une pensée pour lui le jour du mariage. J'ignore s'il percevra l'intention là où il sera ce jour-là, mais je pense que ça soit bien qu'on fasse ça, si tu veux bien, bien sûr.

Il n'a visiblement aucune conscience de la difficulté que c'est de trouver un autre maître de cérémonie. Pour lui, n'importe quel prêtre peut officier et ça n'est pas ce qui manque dans un Temple. Pour lui, le mariage n'est pas remis en question. Les morts et les disparitions font partie du quotidien à Marbrume depuis un sacré moment maintenant. Depuis trop longtemps, en fait !

- Si je rêve ?

La question, ainsi, à brûle-pourpoint, le surprend. Quand elle ajoute les "bons" rêves, il réalise qu'elle a peut-être fait un cauchemar. Il ignore s'il y a une bonne réponse à cette question, qu'il sent piégée, aussi décide-t-il de faire ce qu'il fait d'habitude, dire la vérité, tout simplement.

- J'ai rarement le temps, mon sommeil est court, à cause du boulot. Mais en général, quand tu es là et que je rêve, mes rêves sont agréables. Mais ça, c'est récent. Quand tu n'es pas là, et avant toi, mes rêves étaient désagréables, voire même horribles. Et pourtant ils semblaient tellement vrais que c'en était effrayant. Je rêve que je me réveille sans pouvoir respirer, avec une oppression sur les poumons. Ce sont mes cicatrices qui me font mal, comme si elles s'étaient rouvertes. Mais elles sont en train de brunir et pourrir, comme certaines blessures de blessés par les fangeux. Ma blessure est ancienne et guérie, je le sais, mais là on dirait que l'infection fangeuse l'a prise. Tu étais dans notre lit la dernière fois que j'en ai rêvé mais tu ne t'es pas réveillée à ma grande joie. Je me vois courir, une torche à la main, vers la Caserne en hurlant "coupez-moi la tête et brûlez-moi !", chemise ouverte pour qu'ils voient pourquoi je leur demande ça. Mais il n'y a personne et je ne trouve pas le courage de m'enflammer. Et alors je me réveille, en sueurs.

Il frissonne et soupire.

- Si les Trois m'offrent la chance de partir avant toi et de ne pas avoir à supporter la flamme de ta vie qui s'éteint, fais trancher ma tête et brûler mon corps. Puis immerger mes cendres. Je... Je sais pas interpréter les rêves, mais j'ai le sentiment fort que c'est important que ça se fasse ainsi.
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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyMar 18 Juil 2017 - 7:58
L’air absente ? Constance avait-elle l’air absente ou distante ? Ce n’était nullement la même chose à ses yeux. Elle glissa un regard vers son amant avec la certitude qu’il ne comprenait pas ce que cela impliquait, qu’il n’était pas en mesure d’imaginer les conséquences. La blonde ne pouvait pas lui en vouloir, Theodren ne connaissait pas suffisamment l’organisation du temple pour s’en inquiéter. La balafrée, s’était pincée les lèvres, vacillant entre de l’inquiétude et un léger agacement. Aurait-elle apprécié lire dans les pensées, aurait-elle apprécié n’avoir plus à s’exprimer, à chercher à trouver les bons mots. La prêtresse pourtant habituée à annoncer la mort, ou des décisions pas toujours appréciables éprouvait nombre de difficultés à avouer que sans clerc, il risquait de ne pas avoir de cérémonie et donc de mariage. La réalité commençait à doucement rattraper le couple, ceux-là mêmes qui avait vécue dans l’illusion de croire que tout pouvaient être si simple. Les lèvres de la clerc s’étaient entrouvertes, puis presque immédiatement refermées sans même laisser fuir un filet d’air. Constance n’y parvenait simplement pas, c’était trop dur pour elle, trop complexe de signifier que via une simple absence, tout pouvait être remis en question. Absolument tout.

- « Je suis contente pour ton client, doit-il être soulagé de pouvoir avec le temps récupérer sa cheville et sa jambe. » se contenta-t-elle de répondre, l’air possiblement ailleurs « Oui, oui évidemment que nous pourrons avoir une pensée pour lui. » Si le mariage se fait, pensa-t-elle.

Mélancolique, c’était certainement le qualificatif qui lui allait le mieux actuellement. Elle regrettait son insouciance, cette elle d’avant qui bien que beaucoup reproché, ne ressentait pas tous ses tourments, ne ressentait même pas grand-chose. Mais, en même temps, elle se sentait coupable de cette pensée, n’aurait-elle certainement jamais vécu ce qu’elle vivait avec Thoedren en étant restée ce qu’elle était par le passé. Ses doigts se resserrèrent lentement sur le tissu de sa robe, juste au niveau de ses cuisses, agacé de ne pas parvenir à sortir de cette étrange sensation de brouillard, de flou, de colère. Son amant lui, ne semblait pas s’en rendre compte –ce qui arrangeait la jeune femme à n’en pas douter-, il exprimait sa pensée vis-à-vis des rêves, lui rajouta même une source d’inquiétude, des mauvais présages que lui-même avait eu l’occasion de percevoir dans ses songes. Si le début démontrait une angoisse non exprimée connue de beaucoup, la suite en revanche eut pour conséquence de faire sortir la clerc de sa torpeur. Ses deux petites émeraudes se déposant de nouveau sur son cher et tendre. Si il savait.

- « Les morts ne sont plus enterrés ou offerts à Anür via la mer de toute façon, mais bien brûlés. » Débute-t-elle « Je ne t’ai jamais demandé, parce que je n’apprécie guère aborder le sujet de la mienne… Mais, d’où provient ta cicatrice ? »

Si la jeune femme avait un sérieux doute sur la question, elle n’en laissait rien paraître ne voulant pas davantage le troubler. Cela rajoutait un nouvel élément de difficulté à prendre en considération, encore un, qui allai faire augmenter cette liste mentale que la blonde entretenait. Constance n’avait aucun doute sur l’interprétation qu’il fallait en faire, absolument aucun. Theodren était un homme anxieux malgré les apparences qui s’inquiétait pour tout. Pour le trajet du temple à son domicile, pour le fait de ne pas encore avoir les moyens de s’offrir une maison dans un quartier moins dangereux, pour ses patients. Tout n’était souvent qu’apparence et faux semblant au premier regard, ce qui était compréhensible, un soigneur ne peut nullement avoir la main qui tremble, le regard inquiet, ou autre signe de stress. La suite du rêve en revanche, celle concernant la fange était un peu plus complexe, plusieurs interprétations étaient envisageables, celle qui souhaitait fuir les soucis du quotidien signe qu’une maladie commençait à le ronger. La décapitation est une autre affaire, généralement, rêve de décapitation à une quo notation –et étrangement- sexuelle, cela signifiait un désir charnel important vis-à-vis d’une autre personne ou bien une sensation de domination déplaisante… Le prénom d’Abigaëlle frôla l’esprit de la jeune femme qui se força à l’ignorer. Cela pouvait être tout autant, une autre source d’inquiétude, d’angoisse auquel cas il fallait discuter pour retirer ce malaise. Le rêve de la mort, au contraire ne l’inquiétait pas autant que ça, contrairement à ce que beaucoup pouvait penser, ce n’était pas un mauvais présage. Rêver d’une mort indique généralement un changement dans une vie ou un événement important à venir, aussi nu-t-elle aucune difficulté à savoir quoi. Ne restait-il plus qu’à faire un intense mélange de tout ça pour comprendre…

- « Te sens plus inquiet que d’habitude en ce moment ? »
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyMar 18 Juil 2017 - 19:24
- Tu as d'étranges questions pour l'heure tu sais ? Il s'est passé quelque chose que je n'ai pas vu ? Je vais répondre à tes questions car je souhaite ne rien te cacher.

dit-il en préambule. Constance est plus soucieuse qu'à l'ordinaire et la probable mort de son confrère ne doit en rien aider. Le sentiment d'abandon qu'elle a connu la taraude-t-il plus qu'il ne le pensait ? Va-t-il devoir la rassurer à nouveau ? Bon, ce qu'il va lui confier ne risque pas de la rassurer, mais elle lui a conté sa cicatrice, il ne voit pas pourquoi il lui cacherait les siennes.

- Je ne sais pas si tu te rappelles, mais il y a eu un gros incendie à la réouverture de l'Albatros à Bourg Levant. Cela remonte à un mois à peine. J'étais à l'Albatros, pas pour boire, mais parce qu'une réouverture fait que le tenancier peut trier ses alcools, entre ceux qui marchent et ceux dont les clients ne veulent pas. J'étais venu dans l'espoir de récupérer des invendus. Tu sais comme moi que l'alcool peut aider lors d'un soin douloureux et qu'il vaut mieux parfois, saouler un patient, surtout pour les actes chirurgicaux ou de dentisterie. Quand le lustre est tombé, j'étais au fond de la salle, car il y avait une bagarre au milieu. Le feu a occupé l'espace, nous empêchant de sortir car nous étions du "mauvais côté". J'imagine que tu as eu à soigner quelques brûlés qui étaient du "bon côté". J'ai récupéré deux bouteilles pendant que mon "groupe" se réfugiait dans la cave, pour éviter la bousculade, vu mon gabarit. J'ai regardé si parmi les brûlés il y avait quelqu'un à sauver mais non. Je ne te raconte pas les images et l'odeur...

Visiblement, ça l'a marqué, assez, si elle s'en souvient, pour avoir du mal à soigner un brûlé depuis. Il lui avait dit que là se posait sa limite dans les soins. S'il faut, il le fera, il en a déjà soigné, mais voir des torches humaines l'a traumatisé, aussi sang-froid puisse-t-il être

- Une fois dans la cave, j'ai naïvement cru que nous étions en sécurité, les flammes ayant tendance à monter, mais dans le doute, si le plafond s'effondre, je me suis collé dans un coin, sachant que c'était au centre que ça tombait. Observer a parfois du bon. Et j'ai été bien inspiré, car le plafond est effectivement tombé, tuant le propriétaire des lieux et d'autres personnes. La chute a provoqué un vent chaud, j'ai protégé mes mains mais avalé pas mal de fumées. J'étais mal, mais moins que le guerrier de notre groupe, ouvert au bras. J'ai arrosé sa plaie, recousu sommairement pour éviter qu'il meurt exsangue et on a pris une ouverture qui filait vers un autre sous-sol, car l'incendie allait finir par nous prendre. Je pense que tu as dû avoir d'autres membres du groupe au Temple. Le guerrier déjà, mal recousu, ta consoeur, Talya je pense, avec une entorse de la cheville et... pour les autres, des morsures de rat, des légères brûlures. Le groupe des survivants de l'Albatros, quoi.

Il hésite, mais poursuit

- Je te passe les péripéties, j'ai pris un temps le commandement du groupe car on était tous un peu trop choqués que pour pouvoir décider et j'estimais qu'il était important qu'on reste unis. J'ai donné des ordres simples, on a été dans les égouts, on est remonté, c'est d'ailleurs là que Talya s'est méchamment tordu la cheville, on a atterri dans une sorte de catacombe ou après avoir soigné les blessés et cracher mes poumons, j'ai eu un coup de mou, pensant qu'on en sortirait jamais. D'autres ont pris les rênes du groupe, moi j'ai suivi. Je respirais de plus en plus mal, j'avais besoin d'eau, j'avais juste de l'eau divine et de l'alcool et j'ai bien cru ne jamais retrouver de l'air libre. C'est dans la pièce suivante qu'on s'est retrouvé face à un fangeux.

Il expose les faits simplement, mécaniquement, presque sans émotion, comme il décrirait une opération chirurgicale complexe.

- Bon, tu me vois, je ne suis pas bâti guerrier, c'est d'ailleurs lui qui a pris l'initiative du combat, mais seul il était évident qu'il ne s'en sortirait pas. Moi, j'avais un coutelas, ta consoeur aussi, elle d'autant plus exposée qu'un membre du groupe qui l'aidait à se déplacer se servait d'elle comme bouclier. Le guerrier a mis le feu au fangeux, ce qui n'empêchait pas la chose de frapper sur Talya. Comme j'étais dans le dos de la chose, j'ai tenté de frapper entre les vertèbres pour lui couper tout mouvement du corps. J'y suis parvenu, mais c'était vain. Il a abandonné son attaque sur la prêtresse et le guerrier pour me viser moi. Ma dague a évité qu'il me frappe au visage mais j'ai pris ses griffes sur le torse alors qu'il était en flammes. Il s'est effondré peu après. Je suis infoutu de te dire si c'est grâce à nos attaques combinées ou s'il était au bout de son combat quand il s'est retourné sur moi, le choc d'avoir été touché par cette chose était fort.

Il grimace, là il revit la peur et la douleur.

- J'ai arrosé la plaie, je me suis recousu à la lumière du fangeux qui brûlait et puait, mais ça ne me dérangeait plus, puis je me suis occupé de ta consoeur. On a fini par sortir, je t'épargne les diverses péripéties et si j'ai invité les autres à rejoindre le Temple pour des soins, je suis de mon côté rentrer chez moi pour soigner ça moi-même et vérifier que la blessure ne tournait pas. Je ne voulais pas perdre ma liberté de mouvement et être enfermé, mais j'étais prêt à m'immoler si ça tournait mal. J'ai ôté les fils la veille de notre premier moment vraiment intime. Mais je t'avoue que j'ai encore mal aux poumons, à cause de la fumée, même si je ne crache plus de glaires noires depuis longtemps. Ca n'a pas été une expérience vraiment chouette. J'ai eu peur, sur mes soins suivants, de trembler à cause de tout ça, de la peur, de la douleur, de la toux aussi, mais non, tout s'est bien passé. Et comme tu es entrée dans ma vie, j'ai su mettre tout ça de côté.

Il a un sourire simple, elle est sa force. Mais sur la question de son inquiétude, il acquiesce gravement

- Oui, je suis plus inquiet qu'avant. J'ai beaucoup plus à perdre. J'ai des projets, je t'ai, toi. Je songe à devenir père. Il y a le mariage et je me doute que la perte du prêtre va te compliquer la tâche mais j'imagine mal que tes collègues t'abandonnent pour un événement si important, tant pour toi que pour tout le Temple. Les mariages sont des moments heureux, ils sont rares, donc précieux. Mais je n'ai toujours absolument aucun doute sur le fait qu'il faille nous unir, je ne m'imagine pas vivre sans toi.
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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyMer 19 Juil 2017 - 9:27
Quand Theodren souligne à la blonde qu’elle semble plus soucieuse qu’à son habitude, elle se pince simplement les lèvres. Constance avait l’impression d’être sur un fil au milieu du vide, qu’aux moindres faux pas, à la moindre parole mal menée, elle allait tomber vers une chute mortelle. La balafrée ne semblait guère avoir envie de discuter des choses qui rongeaient son esprit, pire, elle semblait même avoir dans l’idée de tout conserver pour elle, quitte à finir par exploser plus tard. Constance laisse de nouveau son regard vagabonder sur le lointain, se perdant sur les silhouettes des fidèles venus chercher un peu de réconfort dans le grand bâtiment des trois. Cette perdition visuelle ne signifiait nullement qu’elle ne l’écoutait pas, au contraire, toute sa concentration était bien fixée sur les paroles que son amant prononçait. Si elle se souvient d’un incendie ? Elle ne sait plus vraiment, alors elle ferme les yeux, cherchant dans son esprit cette période visiblement sombre pour son interlocuteur. Il lui semble bien avoir soigné un peu plus de brûlures qu’à l’ordinaire, n’avait-elle cependant, à l’époque, pas fait le lien entre l’incendie de la taverne et les soins. Ouvrant une nouvelle fois ses deux émeraudes, elle opina simplement légèrement la tête, signe qu’en effet, elle avait bien des souvenirs. L’alcool, ce n’était pas du luxe pour ‘soulager’ les patients, Constance le savait pertinemment, aussi le fait que Theodren puisse faire les tavernes à la recherche d’éventuel invendu ne la surprit pas plus que ça. Ce qui l’interpella davantage, c’est de voir son guérisseur généralement maître de toute émotion, de tout dégoût, avoir visiblement des séquelles psychologiques de cet événement.

- « Talya était dans l’incendie ?! » la surprise était parfaitement lisible sur son visage, signe qu’elle l’ignorait « Ce n’est pas une prêtre que je fréquente régulièrement, juste de vue… J’ignorais qu’elle avait vécu cette épreuve. »

Une fois ceci dit, la blonde laissa son tendre, poursuivre. Elle n’avait qu’eu de léger écho des événements, ainsi n’avait-elle pu prendre en réelle considération le drame qui c’était joué là-bas. Au fil du récit, elle avait senti une multitude de petits frissons la parcourir, elle n’aurait pas aimé vivre ça. Cependant, généralement dans les histoires, c’est toujours la fin qu’on appréhende, là, elle la connaissait déjà plus que Theodren était là, avec elle, donc forcément en vie, tout ceci ne finissait donc que forcément bien, chose qui la rassura. La jeune femme opinait de temps à autre la tête, signe de son écoute attentive, elle coula quelque bref regard sur son tendre, cherchant certainement à savoir ce qu’il ressentait sur l’instant. Tristesse, crainte, rien ? Difficile de le dire, bien qu’il semble évident que tout ceci l’ait marqué profondément. La suite fit grimacer Constance, un fangeux. Elle savait parfaitement à quoi cela ressemblait, à quel point c’était dangereux, n’oublierait-elle jamais les événements au domaine de Ventfroid. De nouveau ses doigts se perdirent sur son tissu, le serrant avec une légère force signe de son angoisse naissante. Aurait-elle préféré ignorer que cette blessure soit le fruit d’une bête. Cependant, il n’avait pas subi de transformation, il n’avait pas… Constance c’était légèrement mordu l’intérieur de la joue, se forçant à ne plus penser à ça. Il n’était pas une de ses personnes du temple sur qui il fallait faire des expériences, aussi ne souligna-t-elle pas le merveilleux choix qu’il avait fait en se soignant seul. La jeune femme fit quelque chose qu’elle n’avait jamais fait jusque-là, cacher volontairement une information. La future épouse qu’elle était choisie de ne pas révéler à son amant que certaine personne devenait fangeux, suite ou non à une blessure, bien qu’une blessure semble augmenter les chances, les risques.

- « C’est du passé, il n’y aucun raison que cette blessure puisse avoir une quelconque influence sur ton avenir » mentit-elle à moitié. –A moitié seulement, parce qu’une fois mort, il n’aurait plus conscience de rien- « De ce que j’ai pu voir ta cicatrice est bien refermée, tu as fait du bon travail, même si c’était sur ton propre corps…. » elle se pince les lèvres « Je suis désolée de te faire remémorer ce mauvais souvenir… Tu vois, j’avais raison, tu es quelqu’un de courageux. »

La conversation retomba ensuite dans le mariage et dans les illusions de Theodren. Elle se contenta de laisser entendre un léger ‘mh,mh’ signe qu’elle entendait bien, mais qu’elle ne souhaitait pas vraiment en discuter. Ce n’était pas aussi simple que ça non, un mariage se préparait bien à l’avance, les prêtres étaient tous occupés et non affiliés aux trois divinités, comme elle. Beaucoup de jeunes en formation étaient présents, eux ne pouvaient pas non plus réalisation la cérémonie. Constance savait qu’elle trouverait une solution et ne jugea pas nécessaire d’inquiéter davantage son amant.

- « Ne t’inquiète pas, je m’en occupe. Tu as raison, je n’ai aucun doute non plus, je crois. » le prénom d’Abigaëlle s’immisça dans son esprit, provoquant un léger froncement de sourcil « Chaque rêve n’a pas forcement une signification tu sais, mais généralement cela reflète une information qu’on souhaite voir refouler dans un coin de notre esprit, ou alors, cela peut-être un message des trois… Enfin généralement, les rêves peuvent être toujours traduits ? » la jeune femme se pinça une nouvelle fois les lèvres « Dis-moi, est-ce que cela te dérange si je ne rentre pas ce soir, peut-être même ni demain soir… Je voudrais vérifier certaines choses ici et approfondir certaines lectures, cela me permettrait aussi de me concentrer davantage sur la recherche de notre nouveau clerc de cérémonie… »
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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyMer 19 Juil 2017 - 12:14
- Je n'aurais pas voulu que quelqu'un se charge de me soigner, si j'ai les moyens de le faire par moi-même. Je présume que tu peux comprendre. De toi, je l'aurais accepté, enfin pour un autre type de blessure, sans problème. Et pour le souvenir, il est toujours présent, ça ne me gêne pas d'en parler, c'est juste que je n'en vois pas trop l'intérêt, je préfère regarder devant. Et je suis rassuré de savoir que mon corps sera brûlé.

Il sourit. Le fait qu'elle voit en lui du courage lui fait plaisir. Il l'écoute parler des rêves, c'est quelque chose qu'il n'a jamais étudié. Qu'ils puissent être interprétés est intéressant, mais l'interprétation du sien est simple. Il faudra que son corps soit brûlé. Maintenant qu'il sait que ça se fait automatiquement, il est plutôt rassuré. Quand elle lui demande si ça le dérange qu'elle ne reste pas chez lui deux nuits, il grimace.

- Bien sûr que ça me dérange. Je sais qu'on n'est pas marié, mais j'aime ta présence à mes côtés, je me sens apaisé et quand tu es lui, je me sens vide. Alors je ne peux pas faire comme si ça ne me faisait rien. Ceci étant, je comprends parfaitement que tu aies besoin de temps pour toi, on est submergé par tellement de choses. L'accouchement de la couturière, nos vies, les préparatifs du mariage, les soins, et mon rôle est de te soutenir, même si cela implique que tu ne dormes pas à mes côtés. Alors ça me dérange, mais j'accepte, et de bon coeur. Juste, si quelque chose d'autre me concerne, parles-m'en ! On est une équipe, désormais. Je vais soigner au Temple je pense, puis si j'ai du temps libre j'irai prospecter dans le quartier pour nous trouver un logis pour nous deux. Si je vois quelque chose d'intéressant, je te le ferai visiter. C'est important que tu y sois bien.
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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyMer 19 Juil 2017 - 20:08
- « Je comprends » murmure-t-elle lentement

Oui, Constance comprenait toujours, du moins, c’est ce qu’elle disait. La jeune femme n’était pas forcement en accord avec les propos, mais elle pouvait entendre un point de vue différent du sien sans trop de difficulté. Son métier et sa formation l’aidant certainement. Son regard c’était de nouveau perdu dans le grand hall, sur des silhouettes qu’elle ne pouvait pas identifier à cette distance, sans trop psychoter, elle pouvait imaginer sans aucun mal qu’une Abigaëlle ne devait pas être bien loin, guettant une opportunité. Un léger soupir s’échappa de ses lèvres, lasses de devoir en permanence être sur la défensive. Elle pensa un instant à l’amie de Theodren qu’elle avait eu la chance de rencontrer, cette femme de joie prête à arracher les yeux à quiconque s’approchant de son homme. Était-elle capable d’autant de hargne pour conserver ce qu’elle avait finalement réussi à obtenir, un semblant d’équilibre, de famille en devenir. C’est la voix de son amant qui la ramène doucement à la réalité, elle sursaute même de surprise. Ce n’est pas vraiment son genre d’avoir quelques absences, mais depuis ce matin, elle semble avoir des difficultés à rester dans le moment présent. Elle tente néanmoins un sourire, comprenant que Theodren a besoin de s’exercer aux soins, il lui semble presque évident de l’accompagner. La jeune femme se relève doucement, une fois levée, elle attend que son amant en face de même.

- « Ne t’inquiète pas ça va » chuchote-t-elle de nouveau « Je te propose d’aller voir un peu s’ils ont besoin d’aide du côté fangeux. Histoire que tu puisses voir l’utilisation de ton outil qui se trouve sur le plateau de certain guérisseur, pas tous, mais certain » elle affiche un sourire plus sincère. « Je ne te garantis pas de rester longtemps… »

Une fois son amant debout, elle se fixe à son rythme de marche pour rejoindre le grand hall, son regard balayant le lieu de droite à gauche. Ce qu’elle craignait ne tarda pas à arriver et c’est une Abigaëlle complètement différente de celle qui lui a fait face qui vient se positionner devant le couple. Constance s’arrête instinctivement, l’avise tout en restant silencieuse. Elle coule un regard vers son amant, ne sachant pas vraiment comment il va réagir. C’est la brune qui prend presque immédiatement la parole, la mine, désolée. Quelle bonne actrice pensa Constance.

- « Theodren, Constance, je suis terriblement désolée pour mon comportement passé… Vraiment. Je suis navrée, mais je vais changer, je me le suis promis. » Un petit silence « J’espère que vous pourrez me pardonner. » Elle se pince la lèvre « Oooh, je suis terriblement attristé par la nouvelle de la disparition du père Marcel, n’était-ce pas lui qui devait célébrer votre mariage ?!» elle attrape une main à Theodren qu’elle sert légèrement « Ça doit être terriblement difficile de repousser votre date de mariage. » elle la relâche
- « Excuse-nous, Abigaëlle, nous allions réaliser quelques soins , blessure de la fange oblige… »
- « Oui tu es occupé, enfin vous… Oh, d’ailleurs, notre haute prêtresse te cherchait, c’est pour ça que je suis là… Marie-Jeanne. »

Constance glisse un regard vers Theodren, on ne refuse nullement une entrevue avec une haute prêtresse, surtout si celle-ci nous demande explicitement. Cependant, la clerc ne semble guère rassurée à l’idée de laisser les deux jeunes gens seuls. Abigaëlle semble le ressentir et reprend la parole :

- « Oh Constance, non, ne t’inquiète pas, je t’assure… Je vais l’accompagner, comme ça vous ne prendrez pas de retard sur les soins. »
- « Je ne suis pas inquiète » rétorqua aussi tôt la jeune femme, piquée à vif. « Bien, Theo… Je reviens, excuse-moi. »

À peine avait-elle terminé sa phrase qu’elle déposa un bisou sur la joue de son amant, ne s’attardant guère sur les pensées qui pourraient émerger dans l’esprit des personnes l’encourant. Puis elle disparut, abandonnant les deux individus à contrecœur. Abigaëlle offrit un large sourire en direction du guérisseur, puis reprit :

- « Écoute Theo, je sais qu’on est vraiment parti sur de mauvaises bases tous les deux… Vraiment… Je suis terriblement confuse de tout ceci… Et si on repartait sur de nouvelles bases ? » elle lui tendit la main « Ami ? »


Dernière édition par Constance le Lun 24 Juil 2017 - 13:50, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyLun 24 Juil 2017 - 11:29
Deux informations. La première, c'est que le mariage pourrait être reporté, c'est même sans doute ce qui devait rendre Constance soucieuse. Quand il entend ça, il sourit à Constance, sachant qu'elle fera de son mieux. Le guérisseur ne lui met clairement pas la pression sur ce point. Puis il apprend que la supérieure de Constance veut la voir. Il espère sincèrement que le temps qu'elle passe avec lui ne l'a pas mise en porte-à-faux avec sa hiérarchie, ça serait moche, quand même, mais bon, il ne voit pas où ils auraient fait quelque chose de mal. Il lui fait un signe d'encouragement, ignorant totalement comment fonctionne le temple, les rapports à la hiérarchie et toutes ces choses. Il faudra qu'ils en parlent, dans le fond il ne s'est pas assez intéressé à elle et s'en veut un peu. Constance n'aura pas l'esprit libre en sachant que la "tentatrice" tourne autour de lui. Mais il est fidèle et n'a d'yeux que pour sa Constance, et cela, elle doit le savoir. Mais allez deviner ce qui peut occuper l'esprit d'une femme... Il écoute les excuses d'Abigaelle et hésite.

- Je ne suis pas prêtre, le pardon ne fait pas partie de mes fonctions. Je donne facilement ma confiance, mais quand on me trahit, je ne l'oublie pas. Si je me fais avoir une fois, c'est la faute de l'autre. Deux fois, ça devient la mienne. Alors je peux envisager de te donner une chance, je n'ai pas envie pour l'heure de t'éviter à tout bout de champ ou de te hurler dessus dès que tu m'approches, mais quelque chose est brisé. Il t'appartiendra à toi de regagner ma confiance si tes intentions amicales sont réelles. Et ça prendra du temps...

Il l'a dit avec son débit lent et sa voix calme et douce, celle qui donne l'impression qu'il est empathique, mais Abigaelle pourra remarquer que c'est simplement ainsi qu'il s'exprime, quelles que soient ses émotions. Et il ne serre pas sa main.

- Là, j'ai besoin de ta présence pour rentrer dans la salle de soins pour les blessés des fangeux. L'atmosphère y est lourde, les soins durs, les risques élevés, tant pour eux que pour nous. Ton humour pourrait fonctionner, mais pas ton charme. Les contacts physiques sont à proscrire. Si tu ne te sens pas d'y rester, personne ne t'en voudra, pas même moi. Je pense que ces soins-là sont encore plus complexes que les soins d'accouchement qui tournent mal, pour te donner un ordre de grandeur. Pour moi, il n'y a que les soins aux grands brûlés qui sont encore pires. On a tous nos limites, tu sais...

Conseiller ou mentor, suivant comment on veut le voir, il n'a pas coupé tout contact et lui laisse réellement une chance, sans chercher à la mettre mal. Elle a une petite chance de retrouver son amitié, mais ça ne dépendra désormais que d'elle.

- Plus de critiques sur Constance. Plus de remarques graveleuses. Si t'as besoin d'un soin et que je suis le plus compétent présent, ça sera à ma façon, en suivant mes directives, et alors ça pourra éventuellement fonctionner. Bien, si tu es prêtes, je te suis vers la salle de soins.
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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyLun 24 Juil 2017 - 13:48
Abigaëlle avisa un long moment le guérisseur, toujours la main tendue avec l’espoir illusoire qui la prenne, qu’il reparte sur de nouvelles bases, plus convenables, plus correcte. Tout était toujours une question de patience et même si l’homme qui lui faisait à présent face refusait de lui pardonner, il finirait par le faire, elle ne pouvait se permettre d’en douter. La brune fut soulagée de voir la parfaite Constance disparaître, si douce, si insouciante, si gerbante. Elle lui offrit un grand sourire, calme, presque trop sincère, se voulant rassurante. Qu’elle se rassure, elle n’allait pas sauter sur son amant en plein milieu du temple, elle savait tout de même se tenir. Une fois en dehors de sa vision, la prêtresse se reconcentra sur les paroles du guérisseur, difficile de dire qu’elle avait tout parfaitement écouté, bien trop prise dans ses pensées. Elle se contente de hocher gravement la tête, comme elle le faisait toujours lorsqu’elle écoutait des confessions. Si les fidèles la pensaient très à l’écoute, il n’en était en réalité rien, mais le subterfuge fonctionnait toujours. Forcement. Une fois le hochement effectué, le regard plein de tristesse et de peine, elle reprit la parole, pleine d’enthousiasme, de croyance et d’idée derrière la tête :

- « Nous avons tout le temps dont nous avons besoin pour ça, j’en suis certaine. Après tout, sans être prêtre, tu sors avec une prêtresse n’est-ce pas ? Tu dois donc faire preuve de tolérance et d’empathie, tout comme ta bien-aimée. »

Elle retira sa main toujours tendue comprenant qu’il n’avait de toute façon pas dans l’idée de lui offrir une chance dans l’immédiat. Chance ou malchance pour lui, Abigaëlle savait parfois faire preuve d’une patience extrême, chaque chose arrivait en son temps. Elle opina plus brièvement, simplement, quand il évoqua son envie/devoir de se rendre dans le coin fangeux, ce n’était pas un lieu qu’elle affectionnait particulièrement, côtoyer la mort au risque de l’attraper, très peu pour elle. Cependant, dans l’esprit de la tordue qu’elle était, il ne fallait pas le lui montrer, il fallait être aussi parfaite que Constance si elle voulait avoir une chance de se faire pardonner. Elle devenait un peu actrice des rues, mais au temple et l’idée lui paraissait amusante.

- « Je suis prêtresse avant tout, nous ne choisissons pas nos patients, ils ne choisissent pas d’être malade eux, ou atteint par la fange, aussi, il mérite autant d’attention que les autres » ça, c’est typique le genre de phrase que la blonde aurait pu dire, Abigaëlle le savait pertinemment, elle ne pouvait donc que marquer un point. « On y va alors ? Je t’accompagne, comme tu l’as si justement souligné, sans moi, tu ne rentres pas. »

Innocente, la brune leva les mains vers le haut du temple, comme pour signifier qu’elle n’avait nullement l’attention de critiquer celle qui faisait chavirer son cœur. Elle était dans une bonne dynamique, du moins, pour l’instant, la clerc avait parfaitement bien compris que ce n’était nullement la bonne stratégie avec lui. Non, bien sûr que non. Silencieuse, la prêtresse n’avait pas réagi sur les points forts, points faibles qu’il ou elle pouvait avoir, inutiles à ses yeux. Elle avait pris la direction du lieu où les contaminés par la fange étaient présents, avec une petite mine plus fermée. Si elle voulait bien jouer le rôle de la parfaite prêtresse à l’écoute, tendre pour tous, elle ne prendrait cependant pas de risques. Elle attrapa un semblant de masque, qu’elle glissa sur son nez et noua derrière sa chevelure, elle en tendit un vers Theodren, par principe, même si elle se doutait parfaitement qu’il ne le prendrait pas. Il était bien trop dans l’idéologie de sa future épouse, bien trop dans cette appréciation de la perfection de la bienveillance. Une fois la proposition faite, refusée ou acceptée, elle entra.

- « Tu sais, j’ai bien compris que j’avais commis pas mal d’erreurs. Je t’assure qu’elles ne seront plus faites. Laisse-moi une chance avant de te fermer. »

Elle poussa plusieurs, rideau, attrapa un plateau de soin qui comportait la fameuse création du guérisseur, elle n’était pas sans l’ignorer et espérait qu’il serait flatté. Cependant, elle feinta la méconnaissance, histoire de pouvoir le complimenter, sans trop en rajouter, sans trop en faire, juste histoire de paraître suffisamment sincère.

- « Ca » dit-elle en le prenant entre ses doigts « C’est absolument génial, j’ignore qui nous la ramené, mais il mérite nos larges remerciements, j’en entends que du bien. Enfin, tu auras l’occasion de le tester, tu vas voir, ça nous change la vie ! » elle s’arrêta non loin, d’un patient « Bon, par contre, je suis navrée, mais je ne pourrais que te regarder faire. Je n’ai pas encore les compétences, je ne voudrais pas faire souffrir inutilement un individu. » un demi-sourire, gêné, sincère ou non difficile à dire.

Elle fit quelque pas, plateau en main, entra dans le « box », sans être particulièrement délicate ou discrète. Elle déposa le tout, sur un petit meuble, meuble ou étaient notées soigneusement les informations sur l’individu.

- « Bonjour, monsieur, je me présente Abigaëlle, prêtresse du temple, je suis venue accompagner notre guérisseur qui va examiner votre morsure et griffure. » Elle se tourna vers Theodren, très professionnel « Monsieur Ostrophe est âgé de 23 ans, il est marié, exerce le métier de paysan, il à été mordu et griffé par un fangeux au niveau du torse, température, mauvaise cicatrisation. À surveiller toutes les heures. »

Une quinte de toux un peu plus, loin, un gémissement plaintif et une main faiblarde qui se lève généralement en direction du duo. La voix d’un homme, ne tarda pas à se faire entendre, cependant elle n’était ni joyeux, plutôt calme, faible, comme-ci celui-ci avait renoncé à se battre.
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Theodren Hilaire
Theodren Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyVen 28 Juil 2017 - 15:31
Et Theodren se retrouve avec Abigaëlle dans les pattes. Dire que la perspective ne l'enchante guère est un euphémisme mais il fait contre mauvaise fortune bon coeur. Quand elle parle de tolérance et d'empathie, comme "un prêtre", il grimace.

- J'ignore quelles sont les compétences exigées pour la fonction de prêtre, mais un guérisseur ne doit pas juger et être empathique, mais pas trop. Disons qu'il doit pouvoir laisser penser qu'il l'est à son patient. Trop d'empathie empêche le soin, car on a plus peur de faire souffrir que de soigner. La limite n'est pas toujours simple à trouver. Trop peu, on inquiète le patient, trop, on ne le soigne pas.


A nouveau il est didactique et il se trouve chiant. Avec Constance, il ne ressent pas le besoin de s'expliquer autant. Il sait qu'elle le comprend et ça lui suffit. Il se demande d'où vient ce besoin de préciser tout et n'importe quoi avec Abigaëlle. Quand elle lui sort que tout patient mérite des soins, fangeux ou pas, il acquiesce, mais se sent obligé de préciser.

- On a tous nos limites. Moi, ce sont les grands brûlés. Je ne t'en voudrai pas si les victimes de la Fange sont les tiennes. Nous sommes humains, après tout !

Cette fois, il ne cherchait pas à s'en débarrasser mais à se montrer empathique, car il l'est. Mais il a besoin d'elle pour y entrer, même s'il espère pouvoir être reconnu comme soigneur par le Clergé et pouvoir exercer au Temple sans chaperon. Il ne l'exigera pas. Pas tout de suite à tout le moins. Et il la suit jusqu'au lieu de soins, qu'il connait pour y être déjà allé. Theodren ne prend pas le masque, pour deux raisons. Son visage rassure les patients car il exprime douceur et bonté. De cela, il n'en peut rien, mais ça le sert bien. Il est "né ainsi" et s'en sert. Ensuite, il a déjà subi une blessure fangeuse, et une griffure est bien plus compliquée à gérer que de respirer non loin d'un blessé. Lui, il a respiré un fangeux qui crâmait et a subi sa griffure, alors respirer une blessure, quand on en a eu une... Il sourit en voyant le Didds, sa "création". Une langue en bois pour placer les crèmes de soin sans les toucher directement. Quand Abigaëlle en fait l'éloge, il feint l'ignorance.

- Simple et pratique, en effet, ça évite qu'on touche la blessure. C'est confortable pour le soignant sans être dérangeant pour le soigné. Je vais m'en servir, à n'en point douter. Et pour ce qui est de ne pas toucher les patients, rien ne t'y oblige, je peux m'en charger. Et si tu me secondes efficacement, tout ira bien, je n'exige rien de plus.

Quand ils arrivent dans le box, Abigaëlle a une attitude totalement professionnelle, ce qui donne de l'espoir à Theodren. Compte-t-elle réellement faire des efforts ? Cela s'annonce bien, en tout cas. Par contre, l'état du patient n'augure rien de bon. Il écoute l'explication d'Abigaëlle, comprenant qu'elle lit les notes.

- Bien, Monsieur Ostrophe, je suis Theodren Hilaire. Je suis chirurgien du côté du Goulot. Un chirurgien, c'est un guérisseur avec quelques notions en plus, comme les saignées ou les soins dentaires. J'exerce depuis tout petit et je soigne depuis mes 15 ans, dans la Milice puis en privé. J'ai rejoint les soigneurs du Temple depuis peu et je travaille avec des chaperons. Outre Mère Abigaelle, j'accompagne aussi Mère Constance et je ne doute pas qu'il y en aura d'autres qui m'accompagneront par la suite. Mère prendra des notes pendant mes soins, ça vous permettra aussi de savoir ce que je vais faire, puisque je vais le lui dicter. Mère, si vous êtes prête, nous pouvons commencer. Je vais retirer vos pansements pour examiner vos plaies, les débrider au besoin et voir comment on va pouvoir gérer votre hausse de température.

Il parle comme s'il était coutumier de ce type de soins et au regard que le patient lui lance, et qui exprime un certain doute quant aux soins particuliers que ce type de blessure nécessite, Theodren voit une ouverture.

- vous êtes mon quatrième patient victime de la Fange. Le précédent, c'était un milicien qui avait été mordu à l'épaule. J'ignore ce qu'il est devenu, mais c'est grâce à lui que le monde médical a pu faire une petite avancée. Vous voyez cette petite languette en bois ? C'est lui qui l'a inspirée, elle offre un meilleur soin au patient en permettant d'accéder à des zones plus touchées sans heurter ni le patient, ni son soignant, car les blessures ne sont pas toujours belles à voir, malheureusement.

Explique-t-il en ôtant le bandage. Aucune grimace quand il voit la blessure, vraiment moche et qui s'étale et devient putride. Il reste zen, son sang froid est surprenant. Même sa voix ne tremble pas alors qu'il poursuit. Pour éviter qu'Abigaelle ne tourne de l'oeil, il lui fait noter.

- Cicatrisation difficile, traces de suppuration, un débridement sera effectué par mes soins. Donc, monsieur Ostrophe, mes deux autres patients, je ne les ai pas connus au Temple, mais sur le terrain. Vous le savez peut-être, il y a eu un gros incendie dans une auberge et des survivants ont fui par la cave puis les égoûts. Ce qui est ignoré par contre, c'est qu'ils y ont croisé un fangeux, qu'ils ont éliminé. Je faisais partie du groupe de survivants et j'ai soigné dans les égoûts et quasi sans matériel, dans un premier temps, puis les soins se sont poursuivis une fois sortis, évidemment. La première victime était une femme, et elle se porte bien aujourd'hui, sinon qu'elle a une cicatrice, ce qui n'est jamais plaisant pour une femme. Quant à l'homme, c'est simple, vous l'avez face à vous !

Il déboutonne sa chemise pour lui montrer la cicatrice, visible mais saine, qu'Abigaelle pourra voir aussi. Si cela pouvait définitivement calmer ses ardeurs et la rassurer sur le fait qu'il ne l'aie pas touchée, ça lui fera le plus grand bien à lui.

- Je comprends ce que vous traversez et je sais que les soins ne sont pas faciles, qu'on se pose beaucoup de questions. Mais vous le voyez, aujourd'hui je suis debout, et en forme, et apte à mener la vie que je menais avant cela. Et même plus, puisque je vais me marier. Il va falloir serrer les dents, ça va être douloureux. Si ça fait trop mal, vous levez la main, c'est que j'aurai atteint des tissus sains.

Il commence à débrider, notifiant à Abigaëlle qui prend les notes les différentes étapes. Le didds lui est fort utile. Ensuite, il nettoie avec l'eau salée, couvre la plaie de crème désinfectante et met un pansement propre, avant de brûler tout ce qui a servi au soin. Il ajoute à la prescription.

- Pour la fièvre et la toux, faites infuser de la feuille de sureau, c'est la bonne période. Vous en prendrez trois fois par jour, ça libérera les poumons et fera baisser la fièvre. Il faudra boire beaucoup d'eau aussi. A chaque contrôle, un verre, que vous ayez soif ou pas. Vous avez tout noté, Abigaëlle ?

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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Re: Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo]   Prémonition ou angoisse dissimulé [Theo] EmptyVen 28 Juil 2017 - 19:14
- « Je ne suis pas tout à fait d’accord. » déclara la prêtresse « Un prêtre n’est plus humain, il est dévoué aux fidèles, il doit toujours avoir un comportement irréprochable »

Elle était plutôt sincère dans sa déclaration, partant du principe qu’à partir du moment où un titre était imposé, un titre aussi important ou respectable que celui du clergé ou de la noblesse, la personne n’était plus une personne, mais un titre avant tout. Si Constance n’avait pas dû le souligner à sa juste valeur, Abigaëlle le ferait, même si elle était certaine que le jeune guérisseur avait déjà dû constater la priorité de sa future épouse qui ne devait jamais être centrée sur elle-même. C’était peut-être l’unique chose que la prêtresse reconnaissait de positif en Constance, elle en était presque admirative, cette capacité de donner sans attendre en retour, de s’oublier, de ne jamais penser à elle. Abigaëlle avait observé Constance vieller des nuits et des journées entières sans dormir, courir à droite et à gauche juste pour espérer offrir un sourire sur le visage d’une femme ou un homme agonisant. Pour les autres, la blonde n’avait pas de limite, de ça, Abigaëlle était envieuse, presque jalouse. Le duo s’était ensuite déplacé, simplement pour se rendre jusque dans le coin des fangeux. Lieu que la brune n’appréciait en aucun point, même si elle ne laissait rien paraître, elle s’était fixé un objectif, jamais, jamais, elle ne laisserait celui-ci se retrouver en échec. Elle hocha simplement la tête vers le guérisseur, visiblement cette fois-ci en accord, concernant le matériel, un peu frustrée qu’il ne rentre pas dans son jeu des compliments. Une nouvelle fois le visage de la clerc ne laissa rien paraître, absolument rien. Abigaëlle se contentait du peu qui lui offrait pour l’instant, ne sachant pas vraiment à quoi s’attendre pour la suite, elle n’avait de toute façon nullement à l’esprit de le décevoir.

La clerc fit son travail, juste le nécessaire, pas d’humour vis-à-vis du patient, pas de sourire, elle s’était fermée plus qu’autre chose se contentant de prendre des notes, laissant faire le chirurgien sans poser la moindre question, sans ne jamais proposer son aide. La blessure de la fange était à ses yeux bien trop importants, bien trop choquants pour qu’elle parvienne à passer outre. Cela ne l’empêchait pas d’être attentive, de bien tout prendre en note, de mémoriser la façon de faire et d’agir. La jeune femme eut du mal à dissimuler sa surprise quant à la blessure que portait le soigneur, cela ne la rebuta pas pour autant, elle en arrivait presque à penser qu’il avait bluffé. Une fois la prise de note terminée, elle déposa le tout sur le petit meuble, s’approchant prudemment de l’homme blessé.

- « Je suis certaine que vous vous remettrez vite et que vous serez aussi performant que notre chirurgien. » Elle lui fit un sourire, puis s’adressant à Theodren « Nous pouvons aller au patient suivant. »

La jeune femme salua d’un geste de la tête l’homme sur le sol, puis offrit un sourire en direction de l’homme qui l’accompagnait. Difficile de savoir si elle était dans une maîtrise d’elle-même constante, si elle était sincère, ou si elle se lançait encore dans un jeu dangereux. Quoi qu’il en soit, sans aucun nouveau mot, la prêtresse s’avança dans le prochain box, ouvrant doucement le rideau. Son regard s’écarquilla légèrement en avisant l’homme, si dans un premier temps, Theodren aurait pu croire que la blessure était responsable, en s’approchant il pourrait aisément comprendre que ce n’était pas le cas. Une fois remise de sa surprise, Abigaëlle s’approcha lentement, de la feuille de note, ou ses yeux s’écarquillèrent une nouvelle fois :

- « Monsieur… Refuse de donner son identité… Il est ici parce que… » elle hausse un sourcil, ne parvient pas à lire ses notes correctement
- « Attaque de fangeux, sinon j’serais pas là » grogna une voix terriblement masculine « Le mollet gauche, il est sortie d’une énorme flaque dans la forêt. Écoutez, j’veux pas rester longtemps ici, j’veux pas traîner au temple. Alors, ne voyez pas en mon refus un manque de respect, mais j’veux juste être soigné et partir. J'ai juste rien à faire là, d'accord. »

L’homme était d’un certain âge, avait l’air d’avoir l’esprit particulièrement clair. Ses cheveux étaient blonds, la même teinte que ceux de la future épouse du chirurgien, des traits de visages ressemblants et ce même regard froid, prenant d’un vert émeraude si particulier. Il c’était mis en position demi- assis, avisait tour à tour le chirurgien, puis la prêtresse qui tachait de rester à sa place, de ne poser pas la moindre question.

- « Bien, vous acceptez de me soigner que je puisse partir ? J’ai déjà mis de l’eau salée sur place, mais les gars m’ont imposé une visite ici… Ils m’ont même assommé. Des idiots. »

La blessure en elle-même était propre, l’homme avait effectué de bon premier soin, il ne nécessitait que le minimum un bon cataplasme, rien ne pouvait justifier qu’il reste davantage là et visiblement il en avait conscience.

- « Ça fait déjà deux jours que je suis là, la plaie est propre, faites votre visite et laissez-moi partir. Je suis déjà restée ici, trop longtemps. »

De nouveau ce regard si similaire qui se dépose sur le guérisseur. Un soupir las s’échappe des lèvres de l’homme qui avise de nouveau tour à tour les deux jeunes gens.
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