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 Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]

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Mederich de CorburgComte
Mederich de Corburg



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MessageSujet: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyDim 17 Sep 2017 - 23:18
18 Octobre 1165
Chemin de ronde, Porte du Crépuscule, Marbrume
Aube naissante




Le Duché de Morguestanc était un endroit agréable sous certains auspices et cela, malgré la maudite Fange. Peut être était ce d'ailleurs dut au fait qu'il était le dernier bastion de l'humanité, le dernier endroit ou l'homme pouvait encore espérer vivre de manière descente, autant que faire ce peut. Mederich regrettait bien sûr ses terres perdus, pas un jour ne passait sans que ses pensés ne s'envolent en direction de Castel-Corbe, fier bastion de ses aïeux. Mais comme à chaque fois, le souvenir était douloureux, il imaginait sans mal l'endroit hanté par des nuées de morts marchants sans buts, se regroupant dans les alcôves et profanant allègrement sa Grandsalle. Les temps avaient changé, irréfutablement. Il doutait pouvoir un jour revoir les murs de son château, il doutait même que sa descendance et la descendance de sa descendance ait se privilège. Qu'importe, pour l'instant, le comte ne disposait pas d'héritier, peut être quelques bâtards bâtaient t'ils encore la lande avec du sang de Corburg, mais aucuns n'ayant les droits de porter le titre.
Il ne touchait plus sa femme, Canuelle de Berg était laide et repoussante, son mariage n'avait jamais était d'amour, son père ayant uniquement pensé à la dot et rien d'autre. Peut être ce trouvait t'elle même être stérile, ou l'était t'il lui même, une nouvelle fois peut lui importait.

Seul comptait l'instant présent aujourd'hui, les Dieux avaient leurs desseins, impénétrable et le Vieux Rab s'en remettait totalement à leurs divin jugements. Cette matinée était belle et le comte comptait bien en profiter. Aujourd'hui, la matinée ce voulait belle, une des plus belles que l'automne avait à offrir en ce coin du Royaume de Langre. Les embruns venus de l'océan chassait lentement la brume qui s'étendait, opaque, au dessus de la forêt en contrebas. Mederich se trouvait sur le chemin de ronde, non loin de la grande porte. Appréciant ces moments de solitudes matinaux, il lui arrivait régulièrement d'assister au levé de l'astre à cet endroit. C'était un spectacle réjouissant à son âge, un de plus qu'il pouvait ajouter à son compte déjà bien fournit. Une petite victoire en soit pour un homme de son âge.
Mabrume s'éveillait doucement. Les hommes de labeur étaient déjà en marche, ratiers et pêcheurs aussi, mais le temps bruyant des chalands n'étaient pas encore arrivés. Non loin, les miliciens du guet patrouillaient, leurs pas lourds raisonnants dans les venelles. Mederich lui était immobile, son harnois réfléchissant déjà les pâles lueurs quand une envie pressante le saisit. Grommelant, le comte dût défaire en vitesse les pièces d'armures qui le retenait ou il devrait faire changer ses chausses une fois rentrer. Retraverser la Grande Rue des Hytres complètement transit de pisse n'était pas dans ses plans et il souffla d’apaisement une fois que le dernier clique le conduit à la libération.
Évitant de trop se pencher pour ne pas perdre l'équilibre et chuter lourdement, il suivit du regard son jet d'urine qui tombait dans les fourrées. Croyant rêver dans un premier temps, il sembla entendre quelques protestations venus de l'aval du mur. Puis, sa vue se stabilisa et il put discerner une forme, bien humaine, prostrée dans les ronces.

Surprise peu commune à vrai dire, qui fit sourire le Vieux Rab et tirèrent les rides de son visage. Il en vint même à rire, continuant à uriner allègrement et tant pis pour le bougre qui se trouvait en bas. Sûrement un poivrot ayant loupé le créneau pendant la nuit, une douche chaude ne lui ferait point mal. Relevant des mirettes, il scruta alors la forêt non loin, quelque chose bougeait la aussi. Intéressé, Mederich scruta avec attention, s'apprêtant à voir sortir la hure d'un sanglier peu farouche. Il se trompait.

« Par le couillard de Serus.» cracha le comte. C'était un Fangard qui s'approchait la.

Sans aucuns doutes attirés par la proie facile que représentait l'homme en contre bas, la bête avait faim et comptait bien se sustenter avant que les faubourgs ne soient remplis de gardes aux lames acérés. Mederich remballa prestement, arrosant une partie de son armure en pestant. S'il ne voyait aucuns inconvénient à se soulager sur un pauvre hère, il arborait trop les morts marchants pour leurs laisser une vie. Aussi se mit t'il a dévaler l'escalier le plus proche en trombe. Son bras le lancé, le temps était trop froid et cela le fit une nouvelle fois pester comme un marin. Arrivant à la grande porte, il harangua sans gentillesse les gardes de faction.
« Les portes ! Ouvrez ces foutus portes par Rikni ! Fange au dehors et badaud à sa merci ! »
L'heure officiel d'ouverture était déjà dépassé, mais à peine de quelques secondes. Les gaillards de quart ne semblèrent pas vouloir se presser outre-mesure, mais quand le comte déclina son identité, ils accélérèrent du pas. Mederich lui trépignait, espérant arriver à temps pour faire parler l'acier. .



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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyMar 19 Sep 2017 - 13:47
Depuis mon retour de la ferme j'errai dans les rues, quand j'étais libre, tôt le matin, et tard le soir, ou simplement quand Mademoiselle Victoire me donnait des instants de pauses. Le soir j'étais sorti, et le matin suivant je marchais encore, sans vraiment savoir où j'allais, ni ce que je faisais. Je pensais, sans vraiment réfléchir, je voyais Iris, puis Aure, puis les prédictions d'Astrid se baladaient dans ma conscience.
Une quête ? Soupirais-je alors que je pris le chemin des murailles, un endroit que je connaissais peu, je savais juste que la catin y allait parfois, alors, je me disais que j'aurais l'occasion de la croiser même si cette pensée me faisait horreur.

Il faisait frais, mais le froid ne me donnait pas envie de rentrer, je tenais dans la main une bouteille que je vidais petit à petit et qui grisait mon esprit.
En voyant mon allure débraillé, et ma mine livide dans une flaque je me mis à rire en pensant à ma rencontre avec Iris, et à ce milicien qui nous avait pris pour un couple de bourgeois ou de noble.
Puis je frappais mon coeur avec une rage incontrôlable comme pour le faire taire, je tirais sur ma veste puis je me mis à pleurer devant cette existence médiocre que je n'arrivais pas à élever malgré mes efforts.

Pourquoi fallait-il que je souffre comme ça ? Pourquoi plus j'essayais de l'oublier, plus je travaillais au manoir, et plus l'image d'Iris se faisait plus belle. Et plus je me forçais à la haïr, et plus je l'adorais.
La bouteille vide, je la jetais n'importe où, puis je me posais là, en haut des murailles en regardant au loin, il y avait cette ambiance morose, inquiétante, on avait cette sensation qu'à tout moment la ville pouvait subir une attaque.
Il y avait là des soldats, qui permettaient aux habitants de vivre dans une espèce de bulle confortable. Dans le fond, j'avais pris conscience de leur valeur qu'à la ferme d'Aure, jamais je n'étais sorti auparavant, et là, je compris le danger.

Néanmoins en cet instant, je regardais juste, dans le vide, les joues rouges. Une main sur mon front, je regardais devant moi ma vie qui défilait, et qui s'arrêtait là, ce maudit jour, où le sort me conduisit comme ça dans cet auberge, et qui vit ensuite Iris entrer à son tour pour venir s'installer à ma table puisqu'il n'y avait plus de place ailleurs.
Ce fut la fin de tout. Ce sentiment me tourmentait depuis, j'avais tout fait, tout mis en oeuvre, il n'y avait plus solution, je ne pourrais pas la conquérir.

Qu'elle trouve le bourgeois qui la rendra heureuse ! Voilà ce que je pensais, en acceptant volontiers la douleur de cela. Oui je l'acceptais un bref instant, puisque volontairement ou inconsciemment je basculais dans ce que pensais être la fin de tout...

Mes yeux s'ouvrait, un miracle ? Je ne sais pas pourquoi mais ma première pensée allait aux paroles d'Astrid, comme si je ne pouvais pas crever avant de finir cette quête, par un échec ou une victoire.
Je voulais en rire, mais j'avais mal. Je frissonnais, je me relevais après un effort, juste de quoi sortir d'une espèce de buisson, et encore, après cela je retombais au sol, en gémissant...
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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyMar 19 Sep 2017 - 14:51



Foutre Tireur-de-Queutard que ces viandards ! Pesta intérieurement le comte. La Porte du Crépuscule était un édifice massif, solide et les gens d'armes mit en position n'étaient pas des plus vifs d'esprit et de corps. Mederich eut le temps de délester son épée et sa rondache de leurs liens de cuirs après avoir ajusté son casque de fer. Ainsi vêtu, il était prêt à guerroyer, ce sentant dans son élément comme un poisson pouvait l'être dans l'eau.
A n'en point douter, les miliciens du guet n'avait aucunes idées des plans du nobliau. Sûrement pensaient t'ils à une nouvelle lubie d'un vieux fou en manque d'action ; ils n'avaient pas réellement tord ; et aucuns ne jugeaient bon de se mettre en ordre de bataille. Le sort du miséreux ayant chuté du mur ne les importaient gèrent, leurs esprits entièrement tournés vers l'espoir d'un repas conséquent et chaud après l'arrivé de la relève.
« Vous entendrez parer de moi, manants. » Croissa le Vieux Rab alors qu'enfin les portes s'ouvrirent pour le laisser passer. Les gardes lui lancèrent de mauvais regards mais ne dirent rien, conscient de leurs rangs. Une victoire sans importance pour le comte mais qui suffit à chasser ses incompétents de sa mémoire.

Une fois dans les faubourgs, il scruta l'horizon à la recherche du fangard. Sur le chemin de ronde, il avait était facile de le repérer, sa silhouette décharné avançant bras ballante dans une série de mouvements non humain fendant la brume. Mais une fois au sol, ce même linge nuageu opaque devenait une purée de poix qui réduisait considérablement le champ de vision. De plus, Mederich ne possédait plus la vue d'un jeune jouveanceau, ses mirettes étaient voilées par le temps et les excès. Il resta un temps interminable à scruter l'horizon. Rien. Jurant une nouvelle fois contre lui même, le comte se mit alors à la recherche du pauvre hère sur qui il s'était soulagé il y a peut.
Remontant la ligne du mur, il tenta de s'orienter grâce au créneau. Celui qui lui servait de poste de vue habituel possédait une pierre en moins sur son coté droit. Il se trouvait selon ses estimations à un demi kilomètre. Qu'importe. Le vieux noble courrait aussi vite qu'il le pouvait, ses gestes ralentis par son harnois.
Une sueur froide vint très vite tâché ses mises, il pouvait sentir son chemison de lin s'humidifier mètre après mètre. Sous le casque, un mélange de buée et de transpiration salée créait un goût acide dans sa bouche. Ses poumons étaient en eu après quelques mètres, mais sa pugnacité et sa force physique lui garantissaient un pas toujours sûr.

« Ou-da ! Le gueux ! Ou êtes vous donc ?! Faite voix et fuyez ! Fangard à vos trousses ! »

Le brouillard semblait ce jouer de lui, il aurait put parier qu'à mesure que sa course, ce dernier s'épissait encore. Les fougères qui proliféraient au sol lui semblait familière, il se rapprochait sans aucuns doutes et avait décider de donner de la voix, espérant que le malheureux avait toujours l'usage de ses jambes.
En amont, il pouvait distinguer une forme à moitié recroquevillé. Était-ce lui ? Ou était-ce le mort ? Une seule façon de savoir, avancer, armes en mains.



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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyMar 19 Sep 2017 - 18:48
Je venais de trébucher sur une racine. Le corps totalement endolori, les vêtements déchirés. Il y avait cet odeur humide qui se mêlait au brouillard qui me dérangeait, même si je ne sentais pas grand chose. Je me demandais encore par miracle je pouvais encore être en vie, et mieux dans un état qui me semblait plus que correct, pour quelqu'un ayant fait une telle chute.

Je m'allongeais sur le dos, inconscient du danger, je soufflais en grimaçant, une main appuyant sur mes côtés dont certaines devaient sans doute être fêlées, voir brisées. Rien n'était simple pour me lever, j'entendais au loin des bruits, certains inconnus, de toute façon cela n'avait guère d'importance, un fangeux pouvait bien me dévorer, il en finirait avec ma peine et mon chagrin qui me faisait beaucoup plus mal que cette terrible douleur qui parcourait mon corps.

J'avais froid, je frissonnais comme une feuille, j'essayais de me relever une nouvelle fois, ce que je fis avec bien des galères. Un pas, et je tombais une nouvelle fois. Il y avait sur tout mon corps des marques, des griffures, et des filets de sang qui coulaient un peu partout. Je ne savais même pas où je me dirigeais, je voyais juste le haut de la muraille, mais incapable de savoir où se trouvait l'entrée.

Je marchais comme ça, fébrilement, gémissant, je tombais, je me relevais. Qu'avais-je fait ? J'étais fou ! Oui c'était là, la seule raison, il n'y en avait pas d'autres.
Tout ça pour une catin !
Pourquoi ?
Je me haïssais, je rabaissais mon coeur, je lui crachais dessus sans pitié, je voulais qu'il crève, et qu'il cesse de jouer avec moi !
Jamais plus je ne penserais à elle, oublié !

Soudainement alors que je me trouvais dans ce genre de serment que je savais que je ne respecterais pas, une voix au loin signala un danger. Oui on avait sans doute dû me voir chuter, comment pouvait-il en être autrement ?

-" Là, je suis là ! Aidez-moi ! Je suis blessé, je peux à peine tenir sur mes deux jambes." Hurlais-je en essayant de m'approcher de l'endroit où j'avais entendu la voix. Au loin encore des bruits inquiétants qui se faisaient de plus en oppressant, et moi, je restais assis, appuyant mon dos sur un tronc d'arbre, trop épuisé pour avancer.

Alors à intervalle régulier je criais: Là ! En espérant qu'ils me trouvent avant que ce ne soit la fin.
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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptySam 23 Sep 2017 - 19:07



Pestant à intervalles régulier comme un chiffonnier, le comte de Corburg ourdit la plainte et se dirigea, haletant, en direction des élucubrations spontanées du badaud en danger. Là, là, là, série de mots simples qui le guidèrent dans le brouillard opaque comme un véritable radar. Longeant toujours le mur, il faillit y laisser par trois fois une cheville, les ronces se faisant de plus en plus nombreuses. Il n'était jamais aisé de courir en armure complète, outre le bruit et le poids, les mouvements en étaient considérablement ralentit et cela qu'importe la force de son porteur. Mais l'exercice restait habituel pour Mederich, même si depuis la Fange, les occasions de tirer la lame c'étaient fait moins nombreuses.

Il lui était devenu impossible de suivre l'avancé du fangeux, mais il arriva en vue du sauteur matinal. Ce dernier avait une mine affreuse et on pouvait presque lire les marques de sa chute à l’œil nu. Ses autours étaient loin d'être ceux des habituels avineurs du Labourg ou du Goulot. Ses mises étaient plus raffinés que ceux des hommes de labeurs, son visage était moins marqué par le temps si l'on en omettait les récentes blessures. Il sentait l'alcool et l'urine, mais il était bel et bien en vie. L’œillade qu'il lui jeta ne dura qu'un temps, Mederich examina en suite rapidement la hauteur des créneaux du mur. Sacré chute, se dit t'il intérieurement avant de grogner.

« Eh bien, les dieux vous ont à la bonne jeune homme. Pouvez vous mar...» La question naissante du comte sur l'état de santé mourra dans sur ses lèvres. Un bruit crissant se fit entendre dans la brume autours du duo enfin réunit.

Levant sa rondache, ancrant ses guiboles dans la terre boueuse, le Vieux Rab se mit en position, prêt à acceuillir l'ennemi. Car il le savait, les fangeux étaient rapides, bien plus rapide qu'un homme et ils étaient de vicieux chasseurs. L'odeur du sang devait sans aucuns doutes guider le larron ayant quitté les bois il y a peut.
« Nous avons de la visite, tachez de ne pas attirer son attention. » Cracha le comte tandis qu'il scrutait le brouillard. Il pouvait sentir l'adrénaline monter en lui, le désir d'en découdre, le dernier moment de calme avant la tempête.

Enfin, une silhouette se dessina, sombre et menaçante. Elle avançait curieusement à petit pas, comme si elle cherchait à rester dans la protection du opaque que conférait la brume. Mederich avait déjà affronté des fangeux et ce comportement le surprit. Les traits du non-mort se précisèrent après une bourrasque. Il fût un temps ou la créature avait été une femme, on distinguait sa poitrine mourante et de long filament gras lui cascadait mollement sur le crâne. Son faciès sortait droit des profondeurs de la terre, ses yeux injectaient jaunâtre n'avait plus rien d'humain. Un monstre de dents et de griffes venus réclamer ses proies. Mederich prit l’initiative.

« Corboie ! Sainte Rikni ! » Hurla t'il selon l'antique devise des hommes d'armes de son fief avant de passer à la charge. Sa réaction redonna vie au fangeux qui s'élança en avant comme la foudre. Le comte arma son bras et frappa de taille quand la bête arriva à son niveau. Il put sentir l'acier pénétrer la chaire mais trop éphémèrement à son goût.
Le fangeux c'était fait toucher au bras après une grossière esquive qui surprit Mederich.
Il dépassa le comte. Sa cible était le jeune homme.



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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyDim 24 Sep 2017 - 21:31
Cela devenait dur, j'avais de plus en plus en plus froid, et de plus en plus mal, l'adrénaline passant, les effets de la chute se faisaient sentir sur mon corps. Et pourtant, je souffrais bien plus de la blessure sur mon coeur. Quelle poisse ! Même ça j'étais incapable de l'accomplir ! Je serrai les poings, de rage, de peine aussi à vrai dire. Tout était un gâchis, absolument tout ! Me dis-je en grimaçant et en essayant de bouger alors que je restais caler contre le tronc d'un arbre, avec l'amer contrôle du réflexe de survie qui me faisait lancer des appels à la personne qui m'avait repéré.

D'ailleurs il ne tardait pas à arriver. C'était un soldat, du moins je le pensais, à vrai dire je ne savais pas, il avait l'air âgé, même s'il pouvait être plus jeune. C'était étrange, j'avais la tête qui tournait, et l'esprit qui manquait de lucidité même si je luttais conte cela.
J'avais mal, affreusement même.
Alors que le guerrier me demandait si j'allais bien, et que je n'avais qu'une envie, celle de lui répondre que mon apparence était une réponse, et que je tenais à peine sur mes jambes et que sans cet arbre je serais sans doute au sol.

Mais il n'eut pas le temps de finir sa question, et par conséquent je ne pouvais rien lui répondre. Ses gestes ne me disaient qui rien de bon. Un étrange bruit se fit même entendre et qui sortait de la brume autour de nous.
Je m'appuyais un peu plus contre le tronc d'arbre quand il me conseilla de ne pas attirer son attention, tout comme j'essayais de ne plus trop gémir. Au vu de son allure, je me disais que cet homme devait avoir une certaine expérience dans ce genre de scénario.

Soudain en regardant vers la même direction que le chevalier je vis cette silhouette qui se dessinait. Une silhouette affreuse qui me fit lever le coeur et tousser en crachant quelques filets de bave et de sang.
Le courageux guerrier lançant l'assaut en premier. Je regardais cela de loin, en me disant qu'il n'y aurait pas de soucis.
Hélas, oui, hélas, il porta un coup d'épée au bras du fangeux, mais ce-dernier dépassa ensuite le chevalier pour foncer directement en ma direction !
Mon coeur s'emballa, je grimaçais encore plus en essayant de me cacher derrière l'arbre, je passa ma main dans ma veste dans laquelle je conservais une petite dague.

Evidemment, je n'avais aucune chance, même en bonne santé, j'étais certain de crever en me retrouvant dans ce genre de situation. Néanmoins, je lançai la dague dans la figure de mon ennemi avant de tomber sur le dos, et de trouver refuge dans un buisson humide qui se trouvait au pied de l'arbre.
Il ne me restait plus qu'à espérer que le soldat puisse revenir à temps.
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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptySam 30 Sep 2017 - 12:57



Pestant à faire rougir un charretier, le comte retrouva rapidement son aplomb, pivotant sur sa jambe gauche. Cette dernière craquela, tirant les traits du Vieux Rab. L'humidité ambiante avait toujours eu mauvais effets sur son corps depuis que l 'âge l'avait assaillit et il le regrettait amèrement. Dans ce monde, rien ne pouvait stopper la lente avancé du temps, le décrépissage de l'être, voila donc longtemps que Mederich avait accepté son sort sachant que rien ne pourrait le ramener en arrière. Il toisait maintenant le fangeux de dos et se fit rapide réflexion, ces derniers avaient en quelques sortes atteint l’immortalité ou la mortevitalitée ? Qu'importe. Jamais il ne serait prêt payer le prix de la Fange pour conserver une éternel trace de sa présence sur cette terre. A moi le feu des bûchers ou l'acier froid de ma propre lame, se jura t'il intérieurement.

La chasseresse sans vie c'était jetée, hurlante, sur le jeune homme brisé. Il fit preuve d'un sang-froid digne, propre à ceux pensant déjouer la fatalité dans une dernière tirade. Et bien lui fit, car la dague atteint son but. Elle se logea pile entre les deux joues, pénétrant la chaire morte dans un bruit flasque. Les mâchoires du fangeux furent brutalement bloquées, il ne pouvait plus fermer la bouche, ses dents aiguisées sortant horriblement de ses lèvres. Le cri strident était étouffé par le fer, projetant un son inhumain.
Cela ne la ralentit pas, elle pesa de tout son poids sur Alfonso, cherchant à le labourer de son unique bras valide.

Ceci avait laissé assez de temps a Mederich pour réagir.
Armant sa frappe, il chargea lui aussi, lame en avant. Le fangeux lui tournait le dos et il eut tout loisir de lui taillader d'une estafilade sanglante qui créa une lézarde profonde, laissant apparaître les os de sa colonne vertébrale. Un nouveau hurlement ferreux résonna. Mederich ne pouvait dire si la bête ressentait la douleur, et il s'en moquait d'ailleurs, mais son but était atteint, elle tourna son attention sur lui. Le bras vengeur pivota et le frappe de plein fouet. Le comte eut à peine le temps de lever sa rondache et fut projeté trois pas en arrière.

« Malcréant margari ! » Tempêta le Vieux Rab dans un souffle rauque.

La puissance des nons-morts étaient phénoménale. Ce coup aurait put lui briser la caboche, lui ratatiner le bras, lui déclasser l'épaule ou lui réduire en miette la jambe. Loué soit l'acier des armures ! Sa targe était cabossé à l'endroit de l'impact et il maudit une énième fois l'engeance des marais qui l'obligerait maintenant à rendre visite à un maître des soufflets.
La colère lui tordait maintenant les entrailles. Il fallait en finir.
Le fangeux se jeta sur lui sans concession, Mederich dévia un coup de tête en ripostant de la rondache. Un bras levé lui permit de parer les griffes qui cherchaient sa gorge. D'un coup puissant, il enfonça ses bottes lestées dans le ventre décharné réussissant à faire tanguer la bête. Enfin, une ouverture et une belle.
Sa lame fendit l'air et mordit la nuque avec force, détachant les tendons, détachant les cervicales avant de se figer brusquement. L'hideux faciès se releva vers lui et hurla d'une haine sans nom. Mederich ressentit un dégoût intense, un coup pareil aurait réduit au silence n'importe quel homme. Grognant lourdement, il asséna un, puis deux, puis trois coup de rondache dans l'ouverture avant que la tête entière ne se déloge. Le silence revint enfin.

Ce fut un combat bref, intense et brutal. Mederich respirait brutalement et sentait les différents hématomes se réveiller sous ses plaques d'aciers. Lançant un dernier regard au mort bien mort, il se dirigea vers l'homme qui gisait non loin.
« Habile lancé. » Concéda t'il avant de tendre un bras. « Quel est votre nom jeune homme ? »
Le ton du comte était autoritaire, froide, rien d'inhabituel, mais on pouvait y distinguer une légère note de joie. Celle d'être en vie et d'avoir réussit à en sauvegarder une.




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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptySam 30 Sep 2017 - 20:59
Je ne savais plus où se trouvait le fangeux, ni même si mon coup avait atteint sa cible. Après tout, je m'en moquais, je souffrais, les lésions devaient être sérieuses. Comment pourrait-il en être autrement de toute manière ?

Seulement avait-je entendu un cri strident. Peut-être le signe que son poignard s'était planté là où il fallait pour créer de la douleur.
J'essayais de m'éloigner, comme je le pouvais, en posant mes mains au sol, puis sur le tronc d'arbre.
J'avais conscience que ma fin était proche, surtout si le chevalier ne revenait pas. Le fangeux était là, le bruit de pas était proche.
Mais moi, je ne pouvais plus marcher, ou du moins, sans en payer le prix. Et ce prix était une intense et vive douleur.

Le monstre, où je ne savais pas quoi fonçait sur moi. Il, ou elle, puisqu'elle possédait une silhouette de femme était hideuse, je la repoussais comme je le pouvais avec mes mains en gémissant, en demandant à l'aide.
Et alors que la gueule de la créature manquait de me dévorer au niveau de l'épaule, elle reçut un violent coup. J'avais une envie de vomir, mon coeur se souleva violemment.
Heureusement - pour moi - le fangeux changea sa cible, je crachais, je toussais, j'étais écoeuré par cette vision affreuse.
D'un regard plus ou moins attentif j'observais la bataille, même si souvent je détournais mon regard en remarquant que le fangeux avait sa colonne vertébrale qui s'était sortie de son dos.

Je ne pensais jamais devoir vivre une telle situation. J'avais même raté mon saut final. Je me sentais si mal, si triste...
Le combat là-bas, fut rapide, sans doute intense, du moins je l'imaginais ainsi. Je soufflais un peu lorsque j'entendis un hurlement, une agonie plutôt. Et le son me disait qu'il ne pouvait guère d'agir d'un être humain.
Puis le soldat s'approcha de moi, il me félicita pour mon lancé en me tendant sa main que j'attrapai avec peine et en tremblant. Je me relevai tranquillement, doucement, en poussant des gémissements, et en grimaçant. La voix autoritaire de l'homme ne me dérangeait pas. Je connaissais ce ton là, j'en avais l'habitude dans la maison dans laquelle je servais.

-" Merci...Je me nomme Alfonso ! Et vous ? " Demandais-je en essayant de sourire, en sentant mon corps qui souffrait, d'ailleurs j'avais un peu de mal à respirer correctement.

-" Je crois que je vous dois la vie ! Sans vous cette créature m'aurait sans doute dévoré. "
Ajouta-t-il en regardant un peu son corps meurtri, ses habits déchirés.
-" Néanmoins, je suis incapable de marcher, ou sinon je ne peux le faire que doucement. " Puis je regardais les alentours.
-" Pour être honnête, j'aimerai bien me trouver de l'autre côté de cette muraille ! "
Et je posais ma main contre l'arbre pour me tenir sur pieds.
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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyLun 2 Oct 2017 - 16:47



Pauvre hère que voici. Maudit soit la faiblesse.
Une remarque que le comte se fit à soit même tendit qu'il appuyait du regard sur le malheureux sauteur pour la première fois. Ce n'était clairement pas un guerrier, loin de la et Mederich avait toujours eut bien du mal à favoriser autre chose que l'honneur accordé aux gens sachant manier la lame. Mais le monde avait besoin de tout pour tourner, des hommes des champs aux hommes des draps, des femmes de biens aux femmes des venelles et bien que Mederich le regrettait parfois amèrement, il ne pouvait rien y changer.
Le dit Alfonso avait la main tremblante et la poigne peu ferme, mais comment pouvait t'il en être autrement après une telle chute ? Les raisons qui l'avaient poussé à un tel acte lui était bien inconnu, d'ailleurs il se demandait réellement comment un homme pouvait décider ainsi de mettre fin à ses jours. Une mort sans dignité, une mort oublié de tous.
Maudit soit la faiblesse.

« Comte Mederich de Corburg. » Annonça t'il enfin sur un ton neutre. Il apprécia peut les familiarités, aussi faible soit elle, Mederich était le genre de noble à être à cheval sur les principes. Mais il pouvait excuser cet impair, la noblesse ne transpirait pas de ses traits et il ne c'était pas présenté, de plus, la situation n'avait pas était propice aux présentations.

« La chute aurait put vous faire bien plus de tord que la vil créature qui gît maintenant. Vous êtes un chanceux jeune Alfonso. Tachez de le rester si vous comptez réitérer un saut aux aurores. » Une gouaillerie légère qui dénotait la le peu de respect qu'accordait Mederich au jeune homme pour l'instant. Il avait décidé de sauver sa vie plus pour éviter à la Fange de compter dans ses rangs un nouveau mort que par altruisme. « Venez, vous empestez et comme vous le dite, l'endroit n'est pas sûr.»

S'il répugnait à servir de trépied à un gueux, il le fit tout de même en proposant son épaule afin de soutenir le blessé. Ils avancèrent d'un pas lent en direction des portes, Mederich ayant raccroché sa targe mais portant toujours l'épée dans une main. Le Vieux Rab scrutait d'ailleurs l'horizon, cherchant à y distinguer un hypothétique fangeux en maraude. Le brouillard était toujours opaque et en réalité il ne distinguait rien, mais mieux valait t'il être à l'affût.

Les portes se dessinèrent bientôt, véritable phare dans un océan de brume. Ces dernières étaient toujours ouverte, prise d'assault par les manants se rendant aux champs. Mederich les traversa avec son fardeau humain en lançant un regard sombre aux hommes de la milice. Il prit d'ailleurs le chemin du poste de garde attenant. Une fois à l'intérieur, il installa Alfonso sur une chaise et confisqua une des bouteilles que les gens d'armes se réservaient. Campant dans son harnois, le comte but trois longues rasades au goulot avant de tendre celle ci au jeune homme.

« Buvez cela apaisera au moins votre esprit. Pourquoi donc avoir choisit la chute ? »




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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyMar 3 Oct 2017 - 19:43
Au moins, j'étais en vie ! Une pensée qui me semblait à la fois étrange et déprimante... C'était une sensation curieuse que celle-ci, je voulais me réjouir, mais j'en étais incapable. Pourquoi ? Je soupirais, et revoilà cette terrible image dans ma cervelle, cette silhouette, Iris.
Malheureusement, ou heureusement le soldat interrompit ma rêverie en me révélant son identité après lui avoir donner la mienne.
Un comte ! Jamais je n'aurais cru qu'une personne portant un tel titre sur la tête pouvait venir traîner dans des endroits aussi dangereux.
Il avait l'air grave, des joues creusées; et un air inquiétant, toutefois, en ce moment là, je le trouvais sympathique, ce noble.

-" Enchanté ! " Me contentais-je de souffler en essayant d'articuler le mieux possible tant je souffrais un peu partout.
Je l'écoutais ensuite me parler de ma chute, en répondant de la tête. Il était vrai que je m'en étais bien sorti.
Dans un sens, je le savais bien, puis le résultat aurait du être fatal.
Je regardais le comte, en essayant d'assimiler cette fameuse chance. Bien sûr d'ordinaire, je l'aurai célébré, mais pas cette fois, j'allais encore pleurer, et mon coeur voir ses blessures s'approfondir, jusqu'à des limites insoutenables.
Je ne lui avais répondu, ma mine suffisait amplement... Et puis je ne savais pas quoi lui répondre, comment lui donner tord.

Le chevalier accepta de m'aider pour sortir d'ici, ou plutôt pour retrouver un lieu sans dangers.
La marche fut silencieuse, longue aussi, je ne pouvais point courir, et marcher était déjà un exploit. Un fin sourire se dessina sur mes lèvres en voyant la porte se peindre sous nos yeux.
Je me demandais si le comte était aussi ravi ? Ou s'il aimait ce sentiment d'angoisse, s'il avait besoin de cette adrénaline, de combattre, de vaincre, d'avoir peur parfois. Non, j'imaginais que ce sentiment, il avait sans doute amadoué depuis fort longtemps.

Je ne prêtais que peu d'attention aux soldats que nous croisions sur la route, je soufflais, je gémissais parfois, et je grimaçais beaucoup.
Nous arrivâmes alors dans un poste de garde, le noble m'aida à prendre place sur un siège. Il confisqua une bouteille et vint se mettre en face. Il but quelques gorgées, et me tendit la bouteille...
Son conseil m'amusa. Il ressemblait à celui de Jeanne une soignante. Je pris la bouteille et bus un peu.
Je reposais la bouteille sur la table.
-" Parfois, l'âme et le coeur pleurent, alors, on cherche une solution, et plus on cherche, et plus l'image douloureuse se colle à nous, et donc, on prend la décision dans la fin de tout." Je toussai et repris.
-" C'est à cause d'une blessure du coeur ! " J'avais honte, car je savais que cela allait faire rire mon interlocuteur... Du moins je le pensais, au fond, je ne le connaissais pas et peut-être avait-il connu ça.

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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyJeu 5 Oct 2017 - 16:29



Effectivement, Mederich rit
Une glousserie sourde et grasse, tonnante qui jaillis du fin fond de son gosier, se répercutant avec force contre les parois de grès de la salle de garde. Ses traits se tirèrent sous la liesse passagère si bien qu'il parut l'espace d'un instant plus jeune qu'il ne l'était. Il eut même du mal à se contenir, jusqu'à qu'une quinte de toux ne l'oblige à se panser les lèvres pour éviter de glavioter comme un roquet. Ainsi, avait t'il sauvé la vie d'un éperdu au cœur brisé. Il ne pouvait la toujours pas s'expliquer comment un homme était prêt à mettre fin à ses jours pour un écourtement féminin, les choses de l'amour lui ayant toujours semblaient bien obscure. Cela lui fit penser que jamais dans sa vie il n'avait réellement connut le réel amour, celui la même comptait par les poètes sous de fines tirades. Non, ces choses étaient faites pour des esprits plus léger que le sien et il ne le regrettait en rien, car cela l'avait aussi épargné des peines de cœurs qui pouvaient vous faire choisir le trépas.
Curieusement néanmoins, cela eut pour effet de rendre le jeune homme plus sympathique au yeux du Vieux Rab. Peut être était ce la, la coquasserie de la situation.

« Ah les femmes. En vous voyant aujourd'hui l'on pourrait clamer que leurs charmes sont aussi redoutable que la Fange, si ce n'est plus. Heureusement pour elles ou pour nous, leurs minois se trouvent être bien plus attirant que ceux des fangeux qui parcourent nos terres...» Il subtilisa la bouteille à Alfonso d'un geste sec avant de d’éructer hilare. « Quoiqu'il m'arrive de m'effrayer en voyant mon épouse ! » Son rire fût noyé dans le goulot de verre, du vin s'échappant des commissures de ses lèvres pour venir se répandre sur sa barbe, son armure et enfin le sol. Il repoussa la bouteille tout aussi sèchement, faisant voleter quelques gouttes en dehors.

Mederich prit place alors en face sur une chaise qui craquela dangereusement sous son poids. Ses yeux vitreux pétillaient d'une lueur malsaine, sa journée avait commencé dans le sang et la sueur et il appréciait maintenant le déroulement matinal. La situation l'amusait clairement et les distractions étaient rares en ces sombres temps.
Un garde passa une oeillade à travers la porte, il avait un faciès encore moins agréable que celui de Mederich et son teint était rubicond.
« Vous la. Faite donc dire qu'un mort marchant a était abattu dans les faubourgs ce matin, que la populace en soit informé et la milice aussi. Et par les dieux, faite donc mander un guérisseur pour ce pauvre hère. Plus vite que ça ! »
L'homme tourna des talons en grommelant, il n'appréciait clairement par se faire houspiller ainsi mais obéit tout de même. Mederich avait retrouvé son regard sévère, ses sourcils broussailleux s'étant arqués sur son front ridé. Mais quand il toisa Alfonso à nouveau, son visage se détendit.

« Vous n'avez clairement pas l'allure d'un guerrier, ni d'un homme travaillant dans les champs et vous vous exprimez bien mieux que certains de mes gens. Êtes vous un de ces lettrés de la Grand Rue des Hytres Alfonso ? Est-ce une gratte-parchemin à la peau blanche et douce qui vous a éconduit ainsi ? »





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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyVen 6 Oct 2017 - 17:08
Il riait sans se cacher. Je ne pouvais guère lui en vouloir, après tout, sans doute aurais-je agi comme lui, à sa place. Peut-être même aurais-je même fait pire ! J'en déduisais, peut-être à tord, qu'il ne connaissait pas cette blessure, cette douleur, ce poison, et à la fois ce bonheur qui brûlait mon coeur et consumait mon existence.
Il riait, ainsi, sous mes yeux qui ne disaient rien, d'ordinaire, je me serais peut-être emporté, irrité, mais je n'en avais ni la force, ni l'envie de manquer pour cette fois de respect à un individu qui venait de me sauver la vie, du moins, dans un sens.

Il riait au point de manquer de s'étrangler, j'esquissai un petit sourire, comme pris dans cette ambiance de rire que j'avais fait naître à mon insu.
Lorsqu'il retrouva le minimum nécessaire pour prendre la parole il le fit pour commenter ce que je venais de lui avouer.
Je ne savais pas si je devais lui donner raison, mais en cet instant, je la lui donnais sans peine. Et il ricanait en buvant, du vin coulant dans sa barbe, coulant sur son armure en tombant au sol.

Je rigolais intérieurement, en le voyant, et en pensant ensuite aux habitants de la demeure dans laquelle je servais, j'imaginais Mademoiselle Victoire, ou Mademoiselle Grâce prendre ainsi une bouteille et la boire de cette façon. Il ne savait pas pourquoi, mais cette pensée l'amusait.
Soudain, me surprenant, alors que le comte venait de prendre place en face de moi sur la chaise qui tremblait, il interpella un garde, en lui lançant des consignes.
-" Merci..." Soufflais-je quand il demanda l'assistance d'un soigneur. En effet j'en avais le plus grand besoin, je me demandais même comment j'allais pouvoir annoncer cela à Mademoiselle Victoire, j'entendais déjà ses reproches et ses annonces concernant des sanctions pécuniaires.

Je regardais le récepteur des consignes qui semblait-il n'appréciait guère se faire diriger ! Si tu savais ce que je vis tous les jours ! Lui dis-je par la pensée. S'il savait ce que je vivais moi... Il ne se plaindrait pas, ni même avec sa gestuelle.
Le visage dur et sévère de Mederich changea un peu lorsqu'il reporta son attention sur moi. Il me demandait ce que je faisais dans la vie, puis, plus compliqué, il me demandait qui était la cause de ce mal être qui vivait dans mon âme.
Encore une fois, je trouvais cela flatteur, et amusant, une fois on m'avait prit pour un bourgeois, et cette fois pour un érudit. Je pensais à Louise, une véritable érudite, et je me contenterai de ne posséder qu'un quart de ses connaissances.

-" Rien de tout cela... " Débutais-je en articulant du mieux que je le pouvais.
-" Je travail comme domestique dans une maison noble, pour être plus précis je suis le valet de Mademoiselle Victoire de Brasey." Inutile de préciser la suite sur ce sujet, il devait sans doute savoir que si je tenais ce poste, c'était parceque les nobles, certains, aiment s'entourer de serviteurs avec une belle élocution, un beau verbe, et une allure agréable.
-" Quant à la jeune femme, coupable de mon tourment, il s'agit au contraire, d'une prostituée..." Tant qu'à le faire rire, je prenais la peine de lui fournir de quoi, après tout...
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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyLun 9 Oct 2017 - 15:01



L'état d'Alfonso semblait se détérioré de minute en minute, ses traits angelins semblaient se tirer et sa mine affreuse lui donnait l'aspect d'un homme bien plus vieux. Mederich ne s'en souciait pas réellement, c'était plutôt pour lui un constat de l'instant qu'il aurait put faire à l'identique devant la contemplation d'une proie de chasse entrain de calancher. Mais le comte nota néanmoins une chose qui augmenta encore un brin sa sympathie pour le jeune homme qu'il jugeait faible : Ce dernier ne se plaignait pas outre mesure de ses nombreuses blessures, il faisait donc preuve d'un brin de force et de courage, et cela, le Vieux Rab pouvait le louer.
Son discours bien qu'émaillait des sifflements disgracieux de ses poumons, était clair et concis, de plus, l’éclaircissement de sa situation leva lui fit lever un sourcil de surprise. C'était donc un valet des Brasey, une famille de noble résidant dans la cité. Mederich ne les connaissaient que de réputation, il se put bien sûr qu'un jour il eut croisé la dite Victoire, mais à l'heure actuel, le comte serait dans l'incapacité de mettre un visage sur se nom. Pour lui, toute les mondaines ribaudes de la cours de Marbrume se ressemblait - a l'exception faite de sa femme qui restait un laideron notoire.
Cette information se logea donc promptement dans son esprit, il saisit dans le même temps à nouveau la bouteille, continuant à écouter le jeune homme.

Une grosse rasade de vin faillit descendre prestement dans son glissoire à liqueur, mais quand le mot prostituée fût prononcé, elle fit marche arrière à toute vitesse, retrouvant le chemin de l'extérieur dans un grand souffle d'alcool qui éclaboussa de plein fouet le jeune homme. Le comte manqua de s'étouffer violemment et son rire gras et rauque était teinté de d'une toux sifflante. Cet Alfonso était vraiment un drôle de luron !

« Tout cela pour une puterelle aux belles guibolles ! Oh jeune Alfonso, il faudra apprendre à vous protéger des susurrements des frivoleuses des bas-quartiers ou c'est sans aucuns doutes que vous retrouverez le chemin de ronde pour vous élancer ! » Le rire de Mederich reprit de plus belle, il en tapa même d'un poing sur la table. A aucuns moments le comte ne daigna s'excuser de sa maladresse, il n'avait pas à le faire et mentalement, le Vieux Rab se félicitait même d'avoir put arroser de deux liquides différents le même homme dans la même journée. Quel fastueux jour que celui ci, sans conteste.

Son hilarité ne prit fin qu'avec le retour du garde en faction. Ce dernier traînait dans son sillage un homme recouvert d'un manteau de cuir épais. On aurait put croire qu'il allait crouler sous le poids de sa mise tant ses bras, son coup et son visage était fin. Il avait le crâne chauve et une barbiche frisonnante grisâtre lui mangeait le menton. Tout point semblable à un squelette, son nez aquilin tombait loin sur ses lèvres, ses yeux voilés semblaient lancer des éclairs. Il avait sans aucuns doutes était dérangé dans sa sieste matinal. Le garde croassa d'une voix grave.

«Monseygneur, Korin Bilefrusque du Labourg, on dit de lui qu'il est le meilleur rebouteux du coin. Moi ce que j'en sais, c'est que c'est un pu...»

« Bien à vous, vous pouvez disposer.» Coupa sèchement le comte tout en faisant signe au guérisseur.
« Approchez vieil homme, le jeune homme que voila requiert vos attentions, requinquez le donc du mieux que vous le pourrez, qu'il puisse prestement repartir à la chasse aux cœurs.»

Le dit guérisseur suintait de transpiration, il puirait une odeur rance et semblait grimacer en permanence. Il lui manquait aussi quelques dents, Mederich le découvrit tandis que Korin fit une révérence avant de s’avancer vers Alfonso en sortant de sa gibecière deux potions à l'aspect cireux. Le comte harangua alors Alfonso.

« Vous serez bientôt prêt à reprendre du service, si les décoctions de notre cher amis ne vous tues pas avant. Allons riez donc, c'était une boutade. »






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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyLun 9 Oct 2017 - 21:32
J'avais anticipé sa réaction. Alors cela ne me surprenait pas. J'aurais sans doute agi comme lui. Mais je ne m'attendais pas à recevoir en pleine figure le vin qu'il était en train de boire. Etant dans l'incapacité de bouger brusquement, je ne pouvais pas même avoir le réflexe pour éviter le liquide. Alors je passais la manche de ma veste sur mon visage pour l'essuyer.
Dire que pour Mademoiselle Victoire mon apparence était importante, j'imaginais bien sa réaction si je me présentais devant elle de cette façon.

Je ne m'en rendais pas forcement compte, mais mon état se dégradait, certainement que lentement l'effet de l'adrénaline s'amenuisait. D'ailleurs il se sentait un peu plus faible, et la douleur lui arrachait de plus en plus de grimaces.
Il écouta comme il pouvait les paroles du noble qui l'avertissait du danger de ce genre de relation. Il était tellement hilare qu'il frappa du poing sur la table.

Je n'allais pas lui dire que le sentiment était dans un certain sens réciproque. J'étais trop fatigué pour me défendre. Qu'il rigole ! Au moins j'avais l'impression d'utile en détendant l'atmosphère après cette scène de bataille, et cette frayeur froide. J'en avais d'ailleurs quelques frissons encore. Je me demandais même si un jour je serais capable d'oublier l'image de cette créature.

Son rire s'estompa lorsqu'un homme à l'allure sombre entra, il suivait la personne de tout à l'heure.
Une présentation se fit, je regardais juste les deux personnes d'un oeil distrait. Seul un vieil homme restait ensuite. Je devinais que c'était lui qui allait avoir la charge de me soigner, ou du moins d'apaiser ma souffrance physique.
Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance, mais son allure m'inquiétait.

Je m'éloignais un peu de la table en poussant la chaise avec une impulsion de mes pieds sur le sol. Ainsi le soigneur pouvait faire son oeuvre. Je le laissais faire, je l'écoutais aussi, avec cette angoisse ordinaire dans ce genre de situation.
Suite à cela, à un instant, il revint vers moi avec deux potions. Le chevalier prit la parole pour me pousser à les boire en signalant qu'avec ça, je pourrais sans doute retrouver une certaine forme. Enfin, ce qu'il disait m'inquiétait, même si la mort je l'avais cherché en vain tout à l'heure.

Je riais un peu, c'était un rire amer prenant la première fiole que je bus avec une certaine réticence. Je grimaçais, le goût était dégueulasse, et me donnait envie de vomir. Avant de prendre la seconde, je regardais le soigneur avec une certaine crainte.

-" Vous êtes certain que ça me servira ? " Dis-je en toussant, en crachant même. Je pris la seconde fiole que j'enfilai d'un coup sec cette fois.
Encore une fois un mauvais goût qui déforma mon visage tout entier. Lorsque j'avala la dernière gorgé, je sentais ma gorge se serrait, ma poitrine qui brûlait, je toussais à en crever... C'était interminable, je me pliais même en deux. Avec ma main j'essayais de déboutonner le col de ma chemise, et j'avais les joues rouges et de la sueur abondante sur le front.

Quand cela s'acheva, j'haletais, frénétiquement... Je reprenais mon souffle, et levais mon regard vers le soigneur.
-" C'était quoi cette horreur ? "
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MessageSujet: Re: Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso]   Mauvais saut, Mauvais sort [Alfonso] EmptyJeu 12 Oct 2017 - 12:19



Cet Alfonso est un homme surprenant. Faiblard, mais surprenant.
Songea pour lui même Mederich tandis que le jeune homme avalait goulûment les décoctions aux aspects peut ragoutantes. Mederich n'avait aucune idée de l'identité du dit vieillard, aucuns échos de ses compétences, il ne pourrait même pas dire si il était réellement guérisseur. Mais le comte n'en avait cure, il était ainsi chez les sang-bleus, mieux valait t'il toujours faire comme si l'on était le mieux informé au monde, plutôt que l’inverse. Et le Vieux était un spécialiste dans le domaine, il avait toisé le dit Korin comme si c'était un amis de longue date, un de ces hommes de confiances, proche, très proche. Pourtant, c'était bien la première fois qu'il le voyait, faisant sa connaissance au même moment que l'infortuné valet.

« Vous reprenez des couleurs. » Commenta t'il mi-moqueur à sa première question. Ses joues semblaient en feu, rougis la ou elles avaient été blanche comme la pâleur de la mort quelques minutes auparavant. Mederich toisait réellement amusé et tour à tour, Alfonso et Bilefrusque. Le Vieux rebouteux continuait à marmonner perpétuellement dans sa barbiche. Peut être essayait t'il de se convaincre lui même de l'efficacité de ses propres mixtures ? Ou alors pire, était t'il entrain de mander la sombre aide des divinités païennes antérieurs aux Trois ? Si la situation ne lui avait pas parut si comique, le comte en aurait presque frissonné de l'échine.
Mais pas aujourd'hui non. Il avait hâte d'assister à la fin de cet incongru entrevu.

« Allons vieil homme, répondez donc à sa question ! » Tonna guilleret Mederich.
« Cet « horreur », est mon remède miracle.» Grinça Korin. « Je ne peux vous en révéler les secrets, car ils sont ceux de mes aïeux, les tenants eux de leurs aïeux, qui les tenaient eux même de leurs aïeux.»
« Cela peut se comprendre, mais veuillez donc nous faire l'appanage d'un ingrédient en particulier, cela rassurez notre bon Alfonso, sans aucuns doutes.»
Le Vieux Rab apprécia le voile de haine qui passa sur les traits abimés du médecin, ce dernier se retrouvait coller pied au mur, ne souhaitant rien dire de sa dite mixture. Mais le gueux qu'il était savait qu'au fond de lui, il ne pouvait résister trop longtemps à la demande d'un nobliau. C'est comme un serpent qu'il siffla. « Bile de chat...Marc de raisin...Cyprine de puc...»

« Cela suffira vieil homme.»
Mederich souriait toujours et cela lui donnait un air plus affreux que sympathique. Il reprit du goulot quelques longues lampées tannique avant d'haranguer son jeune compagnon d'infortune. « Voyez donc bon Alfonso, rien de bien méchant, vous serez sur pieds en moins de temps qu'il le faut pour crier fangeux. Votre Maîtresse se porte t'elle bien d'ailleurs ? J'ose à peine imaginer la perte que vous auriez représenté à ses yeux si votre vie ce serait arrêté aussi brusquement, ne croyez vous pas ? Il est bien rare de trouver aussi bel homme parmi les bons gens du peuple.»
Cette dernière tirade dégoulinait d'un mépris à peine caché mais totalement assumé, elle fût annoncé sur un ton doucereux, presque joyeux, encore une des nombreuses manières qu'avait le comte de Corburg, appréciant souffler chaud et froid.
Korin quand à lui continuait ses oeuvres, palplant les membres et les blessures du valet sans lui demander son consentement.






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