Marbrume


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 Au Lion d'Or [Ferdinand]

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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMar 31 Oct 2017 - 18:37
Agathe avait dit à Astrid qu'il fallait qu'elle sorte un peu de sa chambre. Ça ne faisait pas bien longtemps que Julius était reparti purger, mais la cartomancienne avait eu le réflexe de se renfermer sur elle-même depuis. Finie la prostitution, elle n'avait fait que se rendre à sa tente pour lire l'avenir et chaque soir avait ensuite été un long défilement d'heures, seule, dans sa chambre d'auberge. Plus besoin, plus envie de voir personne. C'était arrivé au point que la pauvre Agathe, dont l'expérience récente l'avait un peu dégoutée de la gente masculine, était venue lui dire de faire quelque chose. De voir du monde, de parler à quelqu'un. Alors que ça aurait dû être àla cartomancienne de lui donner ce genre de conseil et de la soutenir.
Astrid avait d'abord refusé, elle n'en voyait pas l'intérêt. Il n'y avait personne qu'elle avait envie de voir, personne à qui elle voudrait parler en dehors de gens qui évidemment n'étaient pas là. Comme toujours. Dans sa chambre elle pouvait chérir ses souvenirs en se coiffant sur son lit et c'était de loin son activité favorite ces temps-ci. Quand elle en avait assez il suffisait de s'allonger et de fermer les yeux. Hop, une journée terminée et place à la suivante !
Sauf qu'au fur et à mesure, même le sommeil dans lequel elle se réfugiait commençait à la fuir. Impossible de passer tranquillement d'un jour à l'autre, il fallait contempler l'obscurité de la nuit pendant des heures avant de fermer vaguement un oeil. Pourtant elle n'avait pas envie de pleurer. C'était comme si le monde extérieur ne la touchait plus vraiment. Astrid était en tout point hors d'elle-même .
Quand elle se décida enfin à descendre un soir dans la grande salle, ce devait être un peu pour ça. Un peu aussi pour ne plus avoir à supporter les remarques d'Agathe qui ne semblait pas prête à se lasser ou à se laisser décourager. Il suffisait de faire acte de présence, de s'asseoir à une table et de manger ou boire quelque chose en public. La seule crainte d'Astrid était qu'on la confonde avec une prostituée maintenant qu'elle ne souhaitait plus l'être, et entre ses vêtements, sa réputation, et son joli minois... Il semblait évident que ça allait finir par arriver. Elle ne pouvait pas en parler avec Agathe, elle ne comprendrait pas ou à sentirait sans doute insultée par ce rejet de leur sororité professionnelle. Voilà comment elle se retrouvait à essayer d'éviter sa seule amie.
Astrid descendit les marches qui séparaient les chambres de la grande salle. Elle aimerait bien se trouver une petite table vide, inoccupée, tranquille, cachée. Elle y serait sans qu'on la remarque et ce serait un peu comme si elle était restée seule. Mais tout était plein, sans doute à cause du froid. Elle se retrouvait à jauger du regard les différents occupants pour essayer de déterminer l'endroit où elle serait la plus tranquille.
La plupart des tables étaient occupées uniquement par des hommes. Aucune table complètement féminine, et de toute façon elle n'aurait probablement pas apprécié leur commagnie. Rien de plus cruel que le jugements de dames entre elles, persuadées que se tirer dans les pattes servira à se faire mieux voir des hommes.
Certains groupes particulièrement bruyants attiraient son attention, et sa désapprobation par la même occasion. Son oeil aiguisé de prostituée voyait là du travail, et elle s'y refusait. Il serait pourtant bien facile d'en pigeonner un ou deux à ces tables où tout le monde était déjà bien aviné si ce n'est totalement ivre vu l'heure tardive.
Elle se concentra sur des tables moins remplies, moins collées, et probablement moins gluantes parce qu'on aurait renversé moins de bière dessus. Il ne restait pas grand chose. D'un pas décidé mais gracieux, se tenant droite et digne comme toujours (ou presque), elle en choisit une au hasard. De toute façon, un petit verre et elle serait au lit. Elle n'avait même pas vu Agathe dans la salle alors que c'était son approbation qu'elle cherchait là. Elle hésita presque à faire demi-tour et rentrer dans sa chambre, et pourtant non. Elle s'approcha d'un type tout seul, et lui demanda de but en blanc dans chercher à être aimable :

- Je peux me mettre là?

Il n'en restait pas moins que sa voix était douce et son visage charmant, même si un sourire n'aurait pas manqué d'égayer le tout. C'était là le drame d'Astrid: même lorsqu'elle ne voulait voir personne on ne pouvait pas vraiment lui trouver un air repoussant. Et puis zut, elle s'assit sans même attendre la réponse. Dans dix minutes, après un petit verre pour l'aider à s'endormir, elle remonterait dans sa chambre de toute façon. Le type allait bien faire l'effort de la supporter jusque là.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 10:57
Je regarde le fond de ma bière.

C'est pas qu'elle est dégueu, loin de là, c'est juste que, bah, j'ai rien d'autre à faire. Hormis ressasser ma journée en attendant qu'un truc un minimum intéressant arrive.

Du coup. J'ai du supporter Aliénor toute la journée en faisant la commande du Sire de Corbignac. Dis comme ça ça fait rien hein... Putain qu'est-ce que j'en ai chié. Le truc avec Aliénor c'est qu'avec elle c'est une partie de plaisir, mais uniquement entre 22h et 8h, après tu range tes couilles dans le bocal où tu laisse macérer ta frustration. Bordel, j'ai cru que mon cerveau allait me faire faire un caillot dans la jugulaire juste pour me tirer de cette situation.

Le truc avec Aliénor, c'est qu'elle est complètement conne. Mais genre vraiment. Mais sincèrement. Il a fallu lui expliquer que de l'eau chaude et de l'eau froide mélangé ça faisait de l'eau moins chaude, ou tiède. J'ai du utiliser moins chaude car "tiède" elle percutait pas, c'pour dire, mais bordel du coup je me demande comment mon instinct de chimiste-physicien a pu survivre à ce massacre. J'crois que j'ai du perdre quelques capacités cérébrales à son contact.

Le truc, c'est que je la garde pour une seule chose chez moi. C'est un monstre au pieu. J'vais bientôt avoir 40 ans, elle 22. J'ai quand même appris 3 positions hier soir, bordel, j'en ai encore les mains qui vibre, ma bière elle tremble dans ma main... Rien que d'y repenser je souris. M'enfin voilà. Agréable entre 22h et 8h je vous dis. Surtout qu'elle serait bien capable de tenir 10h d'affilées la petite paysanne...

M'enfin, 8h passées, moi je bosse hein. La bouffe et le loyer se paye pas comme ça hein. A non c'est vrai j'ai pas de loyer. Merde, argument invalide. Quel connerie être propriétaire. Du coup je disais faut bien la nourrir la succube, même si c'est que pour une semaine elle en consomme des trucs bordel... C'pas comme si je savais où va toute cette énergie... Et si la taille de sa poitrine était constituée de la moitié de ce qu'elle mange? Faudrait que je la gave... pour la science hein. Ça pourrait être drôle, autant à faire qu'à profiter derrière... Je bave sur le goulot de ma choppe, faut que j'arrête. J'vais déchirer mon futal sinon. Ça serait con.

Non le truc c'est qu'à partir de 8h elle est levée l'autre démonette. Et quand elle est levée j'suis obligé d'aller porter un seau d'eau à sa place parce que "madame n'est pas forte et surtout pas faite pour ce genre de tâches masculines" alors que j'ai la détente de l'arbalète familiale de Sire de Corbignac entre les incisives. En plus de dire que c'est risqué c'est complètement con surtout. C'est juste que son cul doit déjà être plus lourd que moi tout entier! Elle peut pas s'y coincer la hanse? Non? Pas possible? Ça serait plus agréable pour la moitié de Marbrume probablement. Nan... J'suis trop méchant... J'peux pas faire ça à son postérieur quand même, j'suis bien le premier à être content de l'avoir sur les draps lorsqu'elle m'attend dix heures passées...

M'enfin. L'espace de 14h où le soleil brillait haut dans le ciel et que les petits oiseaux faisaient cui-cui dans les arbres en prémâchant des vers de terre pour les petits qui passent leur temps à gueuler, je me faisait gueuler dessus moi aussi. Car hormis l'autre cruche qui sonne creux, l'autre sang bleu là, Sire de Corbignac, lui aussi il a la voix qui porte. Sincèrement.

Ça a commencé un matin où il faisait frais, le mec est rentré dans mon échoppe. M'a salué du bout de sa moustache blanche faite de poils avec lesquels, en temps normal, je compose ma brosse pour nettoyer mon établi. Il est venu donc, m'a sorti que le fils du neveu du parrain lié à l'arrière grand père par sa cousine par alliance ayant enfanté d'un troisième môme dont la nourrice connaissant un chevalier donc la mère de la tante en passant par le chien (me demandez pas comment) savait que mes services étaient bon. Jusqu'à là moi je le suivais. J'pensais qu'à une chose c'était l'espèce de monstre que j'avais dans le nez à cause du rhume. Un truc qui aurait pu inventer une nouvelle méthode de fixation sans clous tellement ça devait être gluant et sûrement aussi gros que la connerie ou les attributs d'Aliénor. C'était pas humain, c'était de la torture de me demande de me concentrer avec ça dans la narine gauche. Renifler ne m'a jamais été aussi douloureux. Enfin bref, le gusse venait pour me dire que son arbalète familiale qu'il avait un peu "trifouillé" (j'ai sursauté en entendant ça, j'ai cru que j'allais perdre mon pactole de mon nez) avait besoin d'être réparée et lustrée et polie et tripotée et mise dans de beaux draps et conservée sur des coussins... enfin le truc de sang bleu quoi. J'ai honte de faire partie d'eux. Surtout qu'au final, le cousine d'une autre mégère abrutie de l'Esplanade, il m'a demandé de refaire correctement ses trifouillages.

Je sentais l'embolie pulmonaire se former lorsque j'ai démonté le bordel.

Des lanières de cuir pour pas que tout le bordel s'ouvre de lui même. Oui. Des lanières. Des putain de lanières en peau de vache de mon cul. J'ai honte de le connaître.

J'ai tout démonté et nettoyer. J'ai failli avaler la détente à cause de l'autre cruche. La corde était censée être tendue "remarquablement mieux" depuis que monsieur s'était dit qu'il avait 4 neurones alignés, du coup non, elle était pas mieux. C'était l'arc qui était pété en sens contraire, du coup bah bien sûr que ça tendait mieux, t'avais le cadre qui manquait de te péter dans la main à chaque fois que tu demandais à Jacquouille la Fripouille ton écuyer qui dois posséder la peste en édition collector avec toutes les formes et variantes possibles de réarmer à ta place. Bah oui forcément, retendre une corde tu sais pas faire enculé de riche, t'as trop le futal serré au niveau des chevilles pour que tu puisse prendre le temps de tendre un putain de bout de corde sur un truc en bois arqué.

Oui en bois, mais en bois plaqué or je vous prie.

Sincèrement, je comprend pourquoi le cadre était à l'agonie maintenant, le mec avait sertir des miniature de la gueule de tout ses ancêtres cités plus haut. Personnellement j'aurais mis des scène du livre oriental que j'ai trouvé chez le marchant l'année dernière. Le "Kamasutra" ça s'appelle je crois. Enfin, ça aurait été plus fun à regarder, plus simple à forger. Tout aussi chiant à entretenir. Car le truc avec l'or c'est que

- Je peux me mettre là?

Je relève la tête de ma bière. Je sais pas ce qui oscille et se balance le plus entre mes yeux, mon cerveau et la surface de ma binouze. J'ai l'assiette vide devant moi si je souhaite vomir au pire. Donc bref. Avec tout l'alcool et ma dégaine habituelle, je m'avance un peu sous la table pour cacher le résidu de mes pensés pour Aliénor avant d'essayer de regarder la nouvelle venue fort aimable, à ce que je vois. Et de répondre

"-.. Vas-y... 'Stalle toi... J'suis tout seul t'façon... LL'va pas m'rejoindre... Merde."

J'avale une autre grande lampée de pisse de chameau. Sincèrement, je bois pour quoi déjà? Aucune idée. C'est même pas bon. C'est juste pour écouler les 300 pièces d'or que l'autre Crésus à lâché avec son engin de self-destruction de mort? Peut-être n'empêche qu'en attendant je regarde au loin.

Si seulement j'avais autre chose qu'une cruche qu'on peut mettre dans un placard à la maison, si elle pouvait m'aider... Mais en étant tout aussi agréable à regarder...

Je souris de manière conne. Vous savez, le sourire un peu stupide qu'on a lorsqu'on est dépité mais trop blazé ou habitué pour l'exprimer correctement. Je me tourne vers l'étrangère. Je perd mon sourire.

CE CUL PUTAIN.

Bordel, comment il s'écrase contre la chaise, comme le trou dans le dossier appuie dessous sur le bord. Bordel, comment j'ai fait pour louper ça quand elle s'est assise? Mais putain. J'remonte pas le regard vers sa poitrine, j'ai presque perdu ma gaule, je suis pas encore sûr de la récupérer même si c'est bien parti, on va mettre toute les chances de notre côté.

Je crois que je suis comme un con, les bras en avant lancés dans toute leur longueur sur la table. La manche dans la bière. L'assiette vide en équilibre sur le bord. La chope pleine. Des goutte de bière dans la barbe déjà graissée par le délicieux jambon aux noix. Et avec un truc monstrueux dans le futal. Putain.

LA SOIRÉE COMMENCE BIEN MON FRÈRE.

Je regarde la nana de haut en bas. Je vais pas prononcer mon verdict, sinon j'vais en avoir pour quatre-vingt dix minutes sans m'arrêter. Et il va me falloir deux bières. pour m'hydrater.

Attend cinq secondes. Petit galopin. Et si la damoiselle à côté, qui à l'air un minimum capable de prendre soin de soi pas comme l'autre (je suis obligé de la laver à la main moi-même, c'pas désagréable non plus mais voilà.), si elle avait des compétence en sciences? En mécanique? Ou juste en entretien d'une demeure, bordel! MAIS OUI C'EST CLAIR. MAIS OUI. Oh bordel j'ai soif.

Je fais signe à la serveuse. J'agite ma choppe en l'air. Elle met la main derrière son oreille, elle m'entend pas. Je secoue la choppe que je montre du doigt. Pour ensuite faire un deux avec ma main. Elle comprend, lève le pouce en l'air alors que je montre un grand écart avec les deux mains. Pour lui montrer que je les veux remplies quoi. Genre beaucoup. Je ferme les yeux et tend les lèvres en avant. J'ai vraiment l'air d'un con, mais bon, c'est la coutume humaine de faire ça pour montrer qu'on est sûr de soi et de ce qu'on veut. J'en ai un peu renversé, sur la table. Ça a éclaboussé la fifille à côté. Bon. Je lèche la table. Lorsque j'ai fini ma choppe.

C'est pas bon le bois.

Les bières arrive. J'en fait glisser une devant la nana, qu'on va appeler "Christiane" jusqu'à ce que je sache comment elle s'appelle. Donc je disais. Je me lève de la table, j'oublie qu'elle m'a bien remontée la demoiselle. J'espère que ça se voit pas trop. Surtout qu'à chaque fois que je suis venu m'acoquiner avec une fille de joie ici c'est parce que ça se voyait que je le cherchais, ça doit être mes gènes qui me font ça. M'enfin bref. Je lui posse une tasse pleine à rabord, et je lui colle la main dessus.

Sa main bordel, douce, blanche.. délicate, les ongles un peu long... J'ose pas imaginer tout ce qu'on pourrait faire avec...

COMME LE MÉNAGE ET LA CUISINE CHEZ MOI POUR ME DÉGAGER DU TEMPS!! FERDINAND T'ES UN GÉNIE. Merci je sais.

"-Allez, hop hop hop, on avale une gorgée. Sinon j'vais pas pouvoir vous faire ma proposition."

J'avale une grande lampée. Je m'arrête lorsque je commence à étouffer. C'est pas que j'ai pas envie de finir ma vie dans un bain d'alcool... C'est juste que pas maintenant.

"-Donc, est-ce que mademoiselle. Vous n'auriez pas... Des compétences... En science? Ou alors... Genre... En... "maniaquerie"... si ça se dit?"

Bordel, j'vais repartir avec ce soir, que ça soit dans mon pieu, ou alors dans mon atelier, l'occasion est trop belle. Je le sais...

Oh merde, un plan avec Aliénor et elle... Dans l'atelier... Sur une feuille A3 le plan... Faut vraiment que j'arrête. Mais ça serait... Genre tellement bien que...

Ta gueule Ferdinand.
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Astrid la DouceCartomancienne
Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 12:56

"-.. Vas-y... 'Stalle toi... J'suis tout seul t'façon... LL'va pas m'rejoindre... Merde."

D'après ce qu'elle comprenait, le type avait l'air de se plaindre qu'une demoiselle n'allait de toute façon pas le rejoindre. Génial il avait l'air d'un bavard, tout ce qu'elle n'avait pas envie de croiser pour le moment. Tant pis, maintenant elle était assise. Elle n'en avait pas pour longtemps de toute façon, elle allait boire un petit verre et se tailler avant de devoir supporter d'obscènes propositions qui ne manqueraient pas si elle s'attardait. Comme toujours.
Le gars avait l'air particulièrement occupé à boire de la bière. Astrid aurait peut-être pris la peine de le prévenir qu'elle avait mauvais goût s'il n'en avait déjà pas bu. À voir ce qu'il restait dans la chope le pauvre devait l'avoir amèrement constaté: sinon il l'aurait probablement vidée un peu plus. Et puis zut, pourquoi prendrait-elle la peine de lui parler ? Elle ne le connaissait pas. Et elle n'était pas sûre d'avoir envie de le connaître. Il faisait une drôle de tête, avec un sourire bêta dont elle ignorait la cause. Astrid ne pouvait qu'espérer que ce ne soit pas une tentative de drague avinée, sinon son petit verre allait devenir encore un peu moins agréable. Elle ferait mieux de commander vite fait.
La cartomancienne se tourna, cherchant des yeux une serveuse que visiblement son compagnon de table avait déjà appelée d'une manière ou d'une autre puisqu'elle le regardait. Astrid se retrouva donc à regarder le type commander à boire, et vu les signes qu'il envoyait il avait décidé de lui prendre une bière ou alors d'en boire deux en plus de celle qu'il avait déjà. Dans son mouvement d'exhibition de chope pour faire comprendre sa demande, il en renversa sur Astrid qui leva les yeux au ciel d'un air agacé. Elle regrettait déjà d'être là. Elle n'avait aucune envie de se faire offrir un verre, elle aurait préféré le choisir et le payer elle-même. Si le type croyait qu'il allait pouvoir s'attirer sa sympathie ainsi... Bon , peut-être, mais rien d'autre. En le voyant lécher la table, le "peut-être" se transforma en "non". Mais ce n'était pas possible, il ne pouvait pas plutôt boire sa bière? Un coup d'oeil lui apprit que c'était déjà fait en réalité, et elle passa deux ou trois secondew en admiration devant sa descente avant de se rappeler à quel point ce n'était rien d'autre que vulgaire.
Il avait tellement soif qu'en voyant les bières arriver il se leva pour les avoir plus vite entre les mains. Voilà qui laissa à Astrid la désagréable occasion de constater l'effet qu'une demoiselle avait pu lui faire. Ça ne pouvait pas être elle tout de même, ça ne faisait pas longtemps qu'elle était assise là et elle n'avait rien fait d'autre que s'asseoir ! Il ne restait qu'à espérer qu'il ne transposerait pas son intérêt sur elle, elle n'avait rien demandé.
En plus de poser devant elle une chope bien remplie, ce qui la détourna de son observation, il lui prit la main pour la poser dessus.

"-Allez, hop hop hop, on avale une gorgée. Sinon j'vais pas pouvoir vous faire ma proposition."


Proposition ? Oulah, non. Astrid n'avait aucune envie d'entendre une proposition. Elle imaginait très bien, pensait-elle, de quoi il allait s'agir. Elle n'aurait jamais dû écouter Agathe. Rester dans sa chambre aurait été la seule chose à faire. Attendre le retour de Julius. Elle tourna la tête vers les escaliers pendant que le type buvait une nouvelle gorgée de sa nouvelle chope. Peut-être que si elle ne buvait pas il garderait sa proposition pour lui.

"-Donc, est-ce que mademoiselle. Vous n'auriez pas... Des compétences... En science? Ou alors... Genre... En... "maniaquerie"... si ça se dit?"

En... Sciences ? La main toujours sur la chope elle tourna la tête vers son interlocuteur. Elle ne s'était pas attendue à cette question. Astrid chercha un instant à quelle proposition perverse ça pourrait faire allusion, mais devant l'inutilité de cette entreprise elle se retrouvait démunie.

- Qu'est ce que vous voudriez faire de ma "maniaquerie" ?
Demanda-t-elle.

Elle ne s'attendait pas à une réponse particulière. C'était un peu comme si elle se forçait à répondre de manière convenue à une espèce de blague pas vraiment drôle pour laisser au type l'occasion de terminer. "Quoi ? Feur ", par exemple.

- Pour les sciences, non désolée.
Elle regarda à droite puis à gauche, cherchant quelqu'un du regard. Quand elle l'eut aperçu, elle le désigna d'un coup de menton. Je crois que lui, il s'y connaît un peu si ça vous intéresse. Il avait en tout cas passé une nuit complète à lui parler de biologie et de médecine. Les gens qui s'offraient son temps le faisaient rarement pour simplement s'assurer un auditoire. Elle n'avait rien retenu. Merci pour la bière. Elle n'aurait jamais choisi ça si on lui avait demandé son avis. Mais bon, c'était gentil.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 15:20
La bière arrive. Je commençais à me dessécher honnêtement, au point d'avoir la langue pâteuse et d'entendre la mer dans mes molaires. Une fois la portion posée sur la table, il est bien entendu que je ne me fasse pas prier. Faut juste que je pense à ne pas m'en foutre partout sur la barbe, je suis devant une damoiselle quand même.

- Merci pour la bière

Oh merde, bon... bah le trou est trop grand, j'en ai sur les sourcils. C'est ça le truc, suite à de multiples tentatives et des études très sérieuses menées avec ferveur durant 2 semaines, je peux dire qu'il existe une largeur d'ouverture optimale... hihihi, largeur d'ouverture.... largeur... ouverture... Ça me rappelle... nan.

Le truc, c'est qu'il faut que... et si j'en faisait part à la dame à côté, ça pourrait être cool non? De pas parler tout seul un peu.

"-J'vous explique, moi dans la vie. Je fais des sciences.

Genre vous voyez la choppe là? C'est pas la largeur optimale, il existe une largeur optimale pour les choppes. J'vous la fait longue ou courte? Longue, c'est plus drôle.

Le truc c'est que quand on boit, on penche la choppe selon un angle qui varie très peu de manière décroissante en fonction de la taille de la personne, car la longueur des bras varie. C'est compréhensible. Cet angle, inclut que le niveau de la bière monte à un tiers de l'ouverture en moyenne. soit deux fois PI fois le rayon de la choppe, le tout divisé par trois. Ce qui veut dire que plus le rayon est grand, plus le débit de la bière par seconde dans la bouche est imposant. Pour faire monter ce niveau, il faut monter le bras. Le niveau de bière dépasse un tiers, et le débit monte aussi. Qui lève les bras très haut? Les petits, ceux qui ont une plus petite bouche, c'est complètement foireux! Non? Vous me suivez?

Le truc c'est qu'on peut pas pour autant faire un tout petit trou! Car même si ça permettrait des réglages de débit plus précis ça fatiguerait les grands avec des grands bras, et on aurait le nez en dehors de la choppe! Imaginez boire dans sentir ce qu'on ingurgite! L'enfer! Le dernier qui m'a proposé du vin dans un verre à liqueur il a fini avec une corne viking dans le rectum, à l'envers. Donc c'est pour dire...

'Ttendez j'vous montre."


Je bois une lampée de ma bière, mes yeux sur le côté regardent ceux de la damoiselle ma foi très charmante. Mon doigt filandreux et maigrelet signale les angles avec attention. En même temps si seulement je voyais ce que je faisait. Je repose la bière. J'en ai plein dans les sourcils, je rigole. Je les essuie du bout de mes doigts. Une pellicule grasse s'y dépose. Je m'avance contre la table, mon dos plié en deux me fait effroyablement souffrir, c'est atroce, je boirais après pour faire passer.

"-V'voyez? Y'a des particules grasses dedans, j'dirais de l'amidon, quelqu'un à coupé cette merde avec un truc à base de patate ou quoi que ce soit, ou alors un truc est tombé dans le fut."

Je claque des doigts, en l'air. Relève la tête. Mon dos craque, j'ai mal, un spasme se prend sur mon visage, je ferme les yeux brodel. Mon corps m'en veux, le con! C'est moi qui le nourris en plus! J'ouvre un œil, je me retrouve à plonger dans le regard lagon de mon auditoire abasourdi devant TANT DE CONNAISSANCES FERDINAND QUEL GÉNIE! Je sais, arrêtez vous me flattez, égo et estime de soi, calmez vous. La serveuse arrive. Je me colle contre la table pour essayer de faire passer le mal de dos, même si parler avec le menton contre la table est relativement pas pratique.

"-C'est pour une douzième bière monsieur Beauvent?

"-Ma p'tite dame, vérifiez votre fut de bière, j'dirais que on doit faire cuire les patates du jambon dans la bière si on veut, mais dans un récipient à part, pas directement dans le fut, c'moyen."

La dame s'en va. Je sens que derrière ses yeux noisette se partagent rire et culpabilité, ahlala, je suis quelque peu flatté de voir que je fait encore de l'effet aux gamines. Sauf la principale intéressée, à priori.

Je fait glisser mon torse contre le plateau de la table. La bière qui colle n'aide pas, enfin bref. Je me tourne, ou me fait racler contre le bois plutôt, de manière à être en face de "Christiane". J'aurais pas dû, je vous laisse deviner quelle vue on a lorsqu'on à les yeux à cinq centimètres du sol en face d'une femme qui... semble être une fille de joie, vu la vue. Haha, c'est drôle à dire ça, vu la vue. Enfin bref.

"-Enfin bref, donc je disais, allez-y j'vous montre. Un exemple ça se termine, comme une théorie d'astrophysique, sauf que là c'est de la bière."

Je guide son bras qu'elle lève pour boire du bout de mon index, je lui tapote contre l'avant bras et contre... le haut de sa poitrine, pour définir l'angle. Attention! taper mais doucement, tapoter tout doux! JAMAIS, jamais je ferais du mal à ces choses là, bière ou décolleté! C'est probablement les deux seuls repères constants dans ma vie depuis que j'ai quitté l'Esplanade, alors pas touche! C'est sacré! M'enfin bref.

Christiane repose sa bière.

"-Inspirez, respirez, s'étouffer dans l'alcool c'est toujours moyen.

Maintenant vous voyez de quoi je parle?

Bah mon métier c'est de faire des théories comme ça, et de les mettre en pratique. Mais avec des trucs plus petits comme la lumière ou la constitution de la matière, ou plus gros comme les étoiles."


Je retourne à ma place, enfin, je me rassied droit, je commence à avoir mal au cul. Mon calbut est toujours aussi tendu. Ça en devient chiant plus qu'autre chose. Je bois encore une rasade, ma bière est presque vide. J'espère que j'en ai pas fait trop boire à Christiane.

"-Enfin bref. Pour revenir au sérieux... Tout ça, je le fais seul. Genre tout seul, comprenez qu'entre des beuveries, la science brute et une maison propre et bien rangée, j'ai du faire un choix.

J'ai choisi les deux premières options. La solitude en a été le contrecoup. Et honnêtement, peut-être qu'il vaut mieux être seul que mal accompagné, mais n'empêche qu'au bout de 21 ans de service, ça devient long.

Donc je chercherais quelqu'un. De préférence plutôt ordonné, pour au moins m'aider à s'occuper de mon logis, et si possible m'assister dans des travaux de plus grande envergure. C'est ça le concept...

Vous connaîtriez pas quelqu'un? Je peux loger, nourrir à mes frais, plus dégager un petit salaire derrière, c'est pas l'or qui manque. J'habite en face donc c'est pas un déménagement fou non plus."


Je ne lui dis pas que j'ai très envie qu'elle même vienne à la maison. C'est qu'elle est mignonne la Christiane, très mignonne. Puis y'a quelque chose dans ses yeux, derrière. Je sais pas, ça fait tilt dans ma tête, je sais qu'elle pourrait être la bonne.

La bonne, bonne tout court elle l'est déjà. Haha. J'ai soif.
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Astrid la DouceCartomancienne
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 16:48
Qu'est ce qu'il était bavard ! Astrid n'en revenait pas. Ou alors, c'était simplement parce qu'elle ne comprenait rien à son charabia que ça semblait si long. Est-ce que ça avait un sens ? Devait-elle vraiment accorder une quelconque importances aux propos d'un inconnu probablement bien bourré depuis longtemps ? Elle se contenta d'hocher la tête. Malgré l'attention qu'elle lui portait - il n'était pas dans son genre d'ignorer purement et simplement quelqu'un lui offrant un verre - elle était soulagée qu'il ne lui demande pas réellement si elle suivait le raisonnement. Elle se demandait d'où il pouvait bien sortir des chiffres, ses tiers, ses machins, et si tout cela provenait d'un vrai travail ou d'un genre d'inspiration scientifique bizarre. Comme elle avec ses cartes, des fois. Elle était plus mystique que scientifique, elle.

Ttendez j'vous montre."

Elle eut peur un instant qu'il veuille lui montrer cette histoire de corne dans le rectum, surtout que ça correspondrait à la proposition qu'elle croyait avoir refusée sans même trop savoir en quoi elle consistait. S'il comptait mettre ce genre de schéma à exécution avec elle il serait bien déçu, mais heureusement il se mit seulement à boire. Elle comprit simplement la même chose que ce sur quoi il avait conclu : on ne pouvait pas changer la taille des chopes sans conséquences. Tout le côté mathématique lui échappait parfaitement. Et puis c'était probablement n'importe quoi.
Le type avait tout de même gagné en sympathie avec sa démonstration un peu ridicule et il eut le mérite de tirer un petit sourire moqueur à Astrid quand elle vit les traces de bière dans ses sourcils. Elle avait presque envie de les lui essuyer, et d'essuyer la table sur laquelle plein de petites flaques de bière à moitié sèches aussi. La saleté finissait toujours par la mettre physiquement mal à l'aise et en cela elle aurait tout à fait eu sa place sur l'Esplanade. La différence était qu'elle préférait faire le nettoyage elle-même. Les autres ne le faisaient jamais assez bien.

"-V'voyez? Y'a des particules grasses dedans, j'dirais de l'amidon, quelqu'un à coupé cette merde avec un truc à base de patate ou quoi que ce soit, ou alors un truc est tombé dans le fut."

Voilà qui pourrait probablement expliquer le mauvais goût de la mixture alors. Astrid rit un peu. Le type était drôle. Ou ridicule. Un peu des deux. Au moins il n'était pas méchant et pas malpoli avec elle. C'était déjà plus agréable que la compagnie de beaucoup d'autres hommes de cette salle, sans aucun doute. Elle regrettait un peu moins d'être venue ici.
L'homme claqua des doigts avant de faire une tête bizarre. Astrid fronça les sourcils en se penchant un peu vers lui.

- Ça va ?

Il ne dut pas l'entendre. La seule réaction fut que leurs regards se croisèrent mais les premiers mots qui furent adressés à son interlocuteur à partir de là furent ceux d'une serveuse. Pas bien constructif, mais assez amusant, encore. C'était peut-être pas si mal d'avoir un peu de compagnie. Astrid se demandait si la serveuse allait vraiment vérifier ce que lui demandait le type. Peut-être que c'était une habitude de l'auberge et qu'elle en était complice. Ou peut-être que le type avait halluciné son histoire de patates. La cartomancienne n'en savait rien, elle savait juste que la bière était dégoûtante. Elle la porta quand même à sa bouche pour y tremper ses lèvres. Pour être sûre. Et parce que, bon ou mauvais, c'était de l'alcool. Le type en profita pour changer de place mais pas de position, à moitié affalé sur le plateau. Il ne semblait plus vraiment regarder les yeux d'Astrid, mais elle ne s'en formalisait pas. Elle avait l'habitude. Elle n'y faisait plus attention depuis longtemps.

"-Enfin bref, donc je disais, allez-y j'vous montre. Un exemple ça se termine, comme une théorie d'astrophysique, sauf que là c'est de la bière."

- La bière aussi ça se termine. Enfin, peut-être pas celle-là...
Ajouta-t-elle, retrouvant un peu de bonne humeur.

Le type leva son bras, pour lui faire lever sa bière. Elle n'était pas sûre d'avoir besoin d'une démonstration, elle n'était pas sûre que ça l'aide à comprendre quoi que ce soit de plus, mais elle ne dit rien. Même quand il se retrouva à tapoter sa poitrine. Ce n'était sans doute que pour le bien de l'expérience, du moins elle essayait de s'en persuader.
Elle en avait peut-être trop bu d'un coup, elle se mit à tousser en reposant sa chope.
Astrid n'entendit que la fin de l'explication du type sur son travail. Les étoiles. Voilà qui devait être aussi compliqué que passionnant. Les créations des dieux, surtout si fortes et si lointaines, devaient être difficiles à comprendre. Le type se redressa, Astrid avait les yeux dans le vague. Le bruit de sa chope qui frappa la table et résonna parce qu'elle était à moitié vide la sortit de ses pensées. Voilà l'explication de la dite proposition, qu'Astrid écouta avec autant d'attention que d'amusement.

- C'est une blague ?

Elle rit même un peu.

- Je cherche du travail. C'est quoi le truc ? Nettoyer ? Faire la cuisine ? La lessive ?

Ça ne lui déplairait pas. Mais le type était peut-être saoul, et peut-être qu'il plaisantait. Et peut-être qu'elle ne correspondait pas vraiment au profil recherché, parce qu'elle ne connaissait rien en sciences. Enfin, rien d'autre que le bon sens et ce qu'elle avait eu l'occasion/la nécessité de faire dans sa vie. Comme quand elle avait recousu Viktor.

- C'est où l'arnaque ? Il faut savoir quoi en sciences pour avoir une chance ? Vous comptez découper l'heureuse élue dans son sommeil ? Avouez !

Elle s'accouda sur la table et lâcha sa chope.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 17:18
- C'est où l'arnaque ? Il faut savoir quoi en sciences pour avoir une chance ? Vous comptez découper l'heureuse élue dans son sommeil ? Avouez !

"-Pas que découpée, j'aurais probablement garnie la dinde avant de la dépiauter."

Je me met à rire, bordel qu'est-ce que je suis con. J'ai une servante qui pourrait me faire à manger, nettoyer ma baraque et me permettre de me rincer l'œil toute la journée devant moi et moi je fais une blague grasse? Je me fais honte, mais bon, j'me trahis pas moi même au fond. C'est vrai quoi, c'est aussi pour ça qu'elle m'a tapé dans l'œil elle...

"-Nan plus sincèrement, autant attendre que vous ayez plus d'alcool dans le sang avant de parler de ce que je "demande"... sinon vous allez avoir peur"

J'explose de rire, j'ai la tête qui part en arrière dans l'opération, mon dos me rappelle que j'ai mal, vraiment beaucoup et que je vais bientôt faire un coma si je ne m'arrête pas là. Je descend encore un peu ma bière, c'est vrai qu'elle est dégueulasse. Putain, je vais vomir je crois. M'enfin bref. Je remonte la tête et inspire.

Ça sent bon le rôti. J'aurais presque encore faim... J'ai une idée.

Je me penche vers la Dame. Je l'invite à faire de même avec un petit signe de la main. Une fois ma tête quasiment collée à la mienne, que nos yeux peuvent presque se toucher et que la distance entre son décolleté et moi ai drastiquement réduite, je me rend compte que je ne sais plus quoi dire, parfait. Autant essayer d'introduire le sujet alors.

"-Juste, ce que je dis pas dans le contrat c'est que j'aime bien un petit "massage" de temps en temps. C'est mon côté hérétique, j'aime m'acoquiner avec des succubes."

Je recule en arrière et éclate de rire, le truc cool avec l'alcool c'est quand on est suffisamment atteint pour faire des blagues bien trop portées sur le sexe, c'est qu'on est également trop atteint pour en rire également. Enfin je sais pas. J'ai trop les yeux fermés vers le plafond pour voir la réaction de Christiane, mais ça va bien se passer non?

"-Pour reprendre, c'est pas que je sais pas m'occuper de moi, c'est juste que j'ai ni le temps ni l'envie. C'est bien le seul trait des sang-bleus de l'Esplanade qui me reste. Du coup je cherche une jolie jeune fille pour le faire. L'arnaque, elle est que le ménage est relativement simple, que la bouffe pas trop compliquée et le rangement pas excessif. Le gros du taff du coup, c'est de me supporter, moi avec mes manies, mon obsession à avoir des employés en bonne santé, propres et mes soit disant "instincts de mâle reproducteur" comme dirait l'autre! J'ai même pas de gamins! C'est pour dire si c'est pas tranquille!"

J'explose de rire encore, un rire gras qui me fait fermer les paupières, qui dévoile toutes mes dents bien alignées et encore pleines, mais un peu trop jaunes. Le genre de rire qui fait mal aux abdominaux et au cordes vocales. Je me balance sur ma chaise. J'arrête de rire, je m'ennuie déjà alors je bois. C'est-y-pas beau l'Hédonisme? Je tend une main à Christiane alors que j'ai même pas fini de poser ma choppe, une main qui d'ailleurs vogue comme mon foie dans l'éthanol. Je pose ma bière et m'exclame comme introduction à ma future phrase une énorme rot.

"-Ferdinand de Beauvent! Raccourci Ferdinand Beauvent quand j'ai renié ma noblesse pour continuer à pouvoir boire et baiser sans avoir la pression des cul serrés d'en haut! Et vous? Nom? Prénom? Profession? Statut conjugal?

Le dernier c'est pour pas que je m'épuise dans le vide."

Je redescend ma bière, elle est vide, si elle décline tout on y vas. Faudrait que je la prévienne.

"-Si vous êtes chaud pour commencer, je vous propose de finir votre bière et de prendre vos affaire et me rejoindre ici. On débarrera après, pas de temps à perde."
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 18:19

"-Pas que découpée, j'aurais probablement garnie la dinde avant de la dépiauter."

C'était vulgaire. Mais c'était une réponse tout à fait appropriée à la question posée par Astrid et elle venait de boire la moitié d'une chope de bière trop grande, trop remplie, et garnie d'une boisson plutôt mauvaise. Alors elle fit un petit sourire. Et puis, le type avait bu, elle ne pouvait pas trop lui en vouloir. Ce genre d'humour ne manquerait probablement pas de la faire rire s'il ne s'agissait pas d'aller passer travailler toute seule chez un inconnu.

"-Nan plus sincèrement, autant attendre que vous ayez plus d'alcool dans le sang avant de parler de ce que je "demande"... sinon vous allez avoir peur"

Hmmm. Voilà qui la confirmait dans sa pensée de plan foireux. Normal. Les choses ne pouvaient pas se passer bien. Jamais. Pas pour elle. Elle soupira. Elle avait déjà une idée de ce qu'il aimerait bien, et elle n'était pas disposée à le satisfaire à ce sujet. Astrid se promit de ne plus toucher du tout au contenu de sa chope avant de ne plus être en état de refuser ces bêtises. Il y avait Julius maintenant. Elle ne pouvait plus faire n'importe quoi. Enfin si, mais elle ne voulait plus, et c'était sûrement encore plus fort. Le type lui avait filé un faux espoir, tant pis. Elle trouverait autre chose. Elle mourrait de faim s'il le fallait mais il était temps de récupérer ce qu'elle pourrait de dignité. Supporter des blagues d'accord, elle aurait même pu en rire, mais la tournure que prenait la conversation ne lui plaisait pas du tout. Surtout venant d'un inconnu.
Pourtant quand il se pencha et lui fit signe elle se pencha tout de même. Pour l'instant ils étaient en public et rien de mal n'allait arriver n'est-ce pas ?

"-Juste, ce que je dis pas dans le contrat c'est que j'aime bien un petit "massage" de temps en temps. C'est mon côté hérétique, j'aime m'acoquiner avec des succubes."

Astrid fut d'abord... Perplexe. Elle cherchait à déterminer si c'était elle qu'il voyait comme une succube, ou s'il comptait lui faire remarquer que sa proposition d'habitation commune comportait une clause de "laisse moi m'amuser avec des prostituées sans me juger". Lui, il avait l'air de trouver ça très drôle, et il reprit la parole sans même attendre la réponse de la cartomancienne.
Il fallait bien avouer que la proposition restait alléchante. S'il n'y avait pas eu Julius... Elle aurait probablement sauté sur l'occasion sans condition. En plus, ce n'était vraiment pas compliqué de s'occuper d'un mec ivre en règle générale. Il ne leur fallait pas grand chose, bien souvent. Ce n'était cependant pas en précisant qu'il n'assouvissait pas des besoins de "mâle reproducteur" au point d'avoir des enfants qu'il allait la rassurer. La configuration des choses faisait que de toute façon c'était impossible. Astrid se demanda si elle ne devrait pas parler de ce travail à Agathe, mais vu l'état de la demoiselle ce serait sans doute la livrer en pâture à un prédateur ou la ridiculiser parce qu'il lui manquait des cheveux.
L'inconnu n'avait même pas l'air de trouver sa proposition déplacée ou bizarre. Il riait autant que s'il passait la meilleure soirée de sa vie et finit même par tendre une main en direction de la cartomancienne. Un rot magistral servit de prélude à la suite de ses paroles, qui eut simplement pour effet de faire détourner le visage à Astrid. L'haleine de bière n'avait jamais été sa préférée.

"-Ferdinand de Beauvent! Raccourci Ferdinand Beauvent quand j'ai renié ma noblesse pour continuer à pouvoir boire et baiser sans avoir la pression des cul serrés d'en haut! Et vous? Nom? Prénom? Profession? Statut conjugal?

La phrase la fit rire, mais il était vrai qu'il n'y avait rien d'étonnant à le voir poser cette dernière question.

- Astrid, j'ai pas plus raccourci. Dite "La Douce" pour ne rien vous cacher. Comme je l'ai dit, je cherche du travail, mais jusque là je suis cartomancienne.
Jamais elle ne se décrivait volontairement comme prostituée si elle ne cherchait pas un client, et le type en face lui faisait déjà bien assez de sous-entendus. Elle n'avait pas envie d'en rajouter. Et, j'ai quelqu'un, désolée apparemment je ne suis pas votre prochaine succube...

Elle n'était évidemment pas sincèrement désolée. Elle préférerait de toute façon vivre avec Julius. Seulement c'était impossible et il fallait qu'elle se débrouille sans lui. Elle qui se croyait sans courage, elle en avait peut-être tout de même plus que ce qu'elle pouvait croire.

"-Si vous êtes chaud pour commencer, je vous propose de finir votre bière et de prendre vos affaire et me rejoindre ici. On débarrera après, pas de temps à perde."

- Prendre mes affaires ? Vous êtes un type bizarre, monsieur Beauvent. Je veux bien faire un essai si vous pensez que je peux convenir, mais je vous préviens je donne pas dans les "massages"... Il faudra vous trouver d'autres succubes, j'en connais plusieurs si vous voulez.
Ajouta-elle d'un air tout à fait amusé. Pourtant elle était très sérieuse, elle glissait juste l'information dans la conversation histoire qu'il ne fasse pas l'étonné. Et, pourquoi démarrer en plein milieu de la nuit ? Vous voulez pas attendre demain matin ? Oh, c'est pour un entretien j'imagine, vous ne voulez pas perdre de temps pour vos... Travaux, c'est ça? Comme vous voulez, mais dans ce cas là il serait sûrement mieux que je termine pas cette bière!

Astrid n'était pas née de la dernière pluie. S'il insistait pour la faire boire et voulait qu'elle vienne chez lui en pleine nuit c'était forcément un traquenard. Sinon... Elle attendait de voir ce qu'il allait répondre pour se faire une idée du sérieux de la proposition néanmoins. Elle répugnait à l'idée de laisser s'échapper une occasion pareille à cause de deux ou trois blagues graveleuses qui n'avaient jamais tué personne.

-De toute façon, elle n'est pas très bonne, je pense que vous ne me soutiendrez pas le contraire.


Vu ce qu'il avait dit à la serveuse, ça ne faisait même carrément aucun doute.

- Alors, ça vaut le coup que je me lève ou vous refusez d'avoir quoi que ce soit à voir avec une femme mi-sorcière mi-servante en quête de travail et re mi-ours derrière? Je pourrais toujours faire la maniaque dans ma chambre, au pire...
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 19:18
- Astrid, j'ai pas plus raccourci. Dite "La Douce" pour ne rien vous cacher. Comme je l'ai dit, je cherche du travail, mais jusque là je suis cartomancienne. Et, j'ai quelqu'un, désolée apparemment je ne suis pas votre prochaine succube...

Je me remet à rire, c'est drôle comme c'est dit. Remarque, ça m'étonne pas trop. Un petit bout de perle ne pouvait pas rester sans bigorneau auquel s'accrocher bien longtemps. Haha, en attendant, avoir un mari ou un concubin de m'empêchera pas de profiter de la vue, tant que mes mains restent dans mes poches, en attendant ses mains à elle vont m'être utile, et son humour va égayer mes journées!

C'est un peu dommage en même temps, j'en aurais bien fait ma prochaine succube... C'est vrai quoi, l'occasion était trop belle, mais il faut bien que je pense que mon objectif premier est de trouver quelqu'un pour alléger ma charge de travail, et ça semble bien parti. Ses rires, ses sourires et ses manies. C'est quelqu'un d'entier, pas une simple gamine sans cervelle bonne qu'à faire ce que papa-maman lui ont appris dans l'espoir qu'elle parte avec un richou haut placé un jour. Ça fait du bien d'avoir quelqu'un avec qui parler, rien que les pensées de ce qu'on pourrait faire ensemble me mettent de bonne humeur... Quoi? J'AI MÊME PAS PENSÉ À ÇA! BANDE DE PORCS!

Donc Astrid, dite "La Douce". C'est bien ce que je pensais, elle s'en sort bien niveau conversation et intégrité pour une "table basse" si vous voyez ce que je veux dire, ça fait plaisir. Entre singularités, on s'attire très vite, ça devrait être une des lois de la nature ça.

- Prendre mes affaires ? Vous êtes un type bizarre, monsieur Beauvent. Je veux bien faire un essai si vous pensez que je peux convenir, mais je vous préviens je donne pas dans les "massages"... Il faudra vous trouver d'autres succubes, j'en connais plusieurs si vous voulez.

"-Mais en plus de le penser, je sais que vous allez convenir! C'est moi qui vous embauche, j'ai pas besoin d'en voir plus! Pour ce qui est des massages, je comprend que vous ne vouliez pas, et honnêtement ça m'en touche une sans en faire bouger l'autre. Par contre du coup si vous en connaissez toute un paquet je compte sur vous pour m'annoncer qui pourrait me les faire secouer! Mais je m'égare."

Je regarde le fond de ma bière.

"-Mon humour est tellement gras que je pourrais m'agglutiner avec l'amidon au fond de cette pisse de vache."

C'est un fait, je suis un porc, et je l'assume. Mais bon, j'suis probablement alcoolisé au possible, et puis heureux, donc j'mexcuse, pour ce qui est de l'excuse des autre, j'en ai rien à foutre. C'est plus simple comme ça.

Et, pourquoi démarrer en plein milieu de la nuit ? Vous voulez pas attendre demain matin ? Oh, c'est pour un entretien j'imagine, vous ne voulez pas perdre de temps pour vos... Travaux, c'est ça? Comme vous voulez, mais dans ce cas là il serait sûrement mieux que je termine pas cette bière!

"-Parce que j'en ai rien à branler qu'il fasse nuit! Écoutez, j'suis bien là en votre compagnie, ça fait tellement longtemps que j'ai pas eu en face de moi quelqu'un qu'avait suffisamment de cervelle ou assez d'abnégation pour discuter avec un alcoolo en manque de fesse comme moi, et encore moins pour en rire et peut-être aimer ça. Alors honnêtement, terminez votre bière si vous voulez."

Je sais qu'elle pense de moi. Le côté "monsieur qui assume ses envies" envers lequel je n'ai ni la force ni l'envie d'effacer peut vite devenir un côté "violeur pas discret". Mais honnêtement, j'ai un minimum de gentillesse et de présence d'esprit. J'ai déjà fait des trucs pas très nets et à des damoiselles trop pleines de trucs pas très nets, elles pouvaient rien dire ou faire, et j'ai pu m'éclater... Mais c'est pas moi ça, même moi qu'ai pas une notion très restreinte du concept de "douceur" et "casualités" j'ai des limites. Et honnêtement, elle sont très bien mes limites.

-De toute façon, elle n'est pas très bonne, je pense que vous ne me soutiendrez pas le contraire.

"-J'vois votre petit jeu, vous inquiétez pas." Je cligne d'un œil avec un sourire un peu délicat, j'ai plus la force de faire le mariol... Bordel cette scène... Le sang et la bière, les cris, pourquoi je me souviens encore de tout? J'mégare là. J'commence à avoir mal au crâne.

Mais c'est pas grave hein, j'ai une servante maintenant? Tout va aller mieux non? Ça va aller hein.

"-Pour avoir déjà assisté à un viol, je peux confirmer toute l'horreur de la chose, et honnêtement, c'est pas à refaire."

Je m'arrête et regarde le fond de ma bière. C'est bien mon genre à moi de gâcher les moments de plaisir en faisant des fixettes sur des trucs cons et complètement hors ambiance, jusqu'à casser une atmosphère qui me permettait de mieux tenir l'alcool et pas virer dans un tric égo-bipolaire paranoïaque. Je souffle. Comme si le désespoir allait partir en bufflant...

- Alors, ça vaut le coup que je me lève ou vous refusez d'avoir quoi que ce soit à voir avec une femme mi-sorcière mi-servante en quête de travail et re mi-ours derrière? Je pourrais toujours faire la maniaque dans ma chambre, au pire...

"-Mais bordel Astrid, va falloir vous le dire combien de fois! Je vous veux dans mon atelier! Et ma cuisine, ma pièce de vie, mon jardin aussi un peu... dans ma chambre je vais éviter si vous me dites que vous avez un amant!"

Je rigole à pleines dents, c'est bien les gens comme ça. Une péripathécartomancienne qui a de l'humour et des yeux lagons, c'est pas tout les jours qu'on en croise et sincèrement j'apprécie. Je rigole. Le destin m'envoie toujours des trucs farfelus pour me remonter de mes moments de doute, c'est plutôt bien accueilli! Je passe la main dans mes cheveux longs et gras, je sens les fibres danser dans mon dos, ça remue la sueur au passage, berk. Ça fait combien d'années déjà que j'ai pas pris un bain? Et dire que je désinfecte ma table et Aliénor après chaque utilisations... J'suis con quand même. Mais j'aime bien.

"-Bon sinon, pour la partie ours vous m'expliquerez... Pas que j'aime pas un petit côté bestial, surtout avec le côté "servante"... Mais bon, ça serait un chouette sujet d'étude! Hein? Pas cette étude là, je sais que vous y avez pensé!"

Je me lève, prend les deux choppes vides et les ramène au bar. J'ai pas le temps d'attendre, dès que je pense malgré mon esprit dansant et mon champ de vision valsant qu'elle vont tenir en équilibre devant la servante et ses yeux éberlués, je cours vers Astrid et imite ironiquement le beau prince qui fait mouiller les jeunes, celui qui se courbe et prend la main de madame en reculant la chaise pour l'aider à sortir d'une pauv' table bancale... Qu'est-ce que c'est con qu'une pucelle... heureusement notre intéressée ne semble ni conne ni pucel... chut, je tape dans la cible facile là.

"-Si madame veut bien aller empaqueter ses affaires, je l'attend ici même jusqu'à son GRÂÂÂÂCIEUUUX retour parmi nous afin que nous puissions PROCCÉÉÉÉÉDDDDEEEERR Jusqu'à l'avancement de mon logis!"

Je m'avance vers la porte de l'auberge. M'adosse au bois en l'attendant. J'ai eu de la chance, sur mon ordre de priorités il me fallait quelqu'un avec en premier lieu des mains, en second un cerveau, de préférence bien rempli pour le troisième point, et avec un physique à faire chauffer un Fangeux en option. J'ai tout eu! Génial. Je rigole tout seul alors qu'elle revient avec ses affaire.

Dehors il fait froid, je frissonne et je me maudis de ne pas m'être mieux habillé que ça en sortant. Je colle de partout et je marche dans les flaques d'eau au lieu de les éviter tellement je suis cuit. Ça me fait même sursauter tellement j'suis hors de moi. Combien de fois j'ai fait ce trajet? J'ai arrêté de compter à trois-mille quatre cent soixante douze. J'vais pas recommencer sinon j'ai pas fini.

Je fais tourner les clés dans les grandes doubles portes bleues, les reliures d'or ne brille plus, faudrait que je demande à Astrid de s'en occuper. Oh oui, bordel, j'suis trop excité, j'ai une servante à moi! Excité dans ma tête hein... L'autre ça compte pas. Nan mais sincèrement bordel comment ça va m'alléger mes journées de l'avoir avec moi! Je pousse les deux portes avec mes bras et me met à rire fort rien qu'à l'idée de journées plus calmes avec une si belle créature.

"-BIENVENUE CHEZ VOUS! Prenez vos marques, allez-y comme si vous alliez habiter ici, c'est pas comme si c'était le cas hein?"

Je rigole fort, bordel je suis heureux!
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyMer 1 Nov 2017 - 21:35

"-Mais bordel Astrid, va falloir vous le dire combien de fois! Je vous veux dans mon atelier! Et ma cuisine, ma pièce de vie, mon jardin aussi un peu... dans ma chambre je vais éviter si vous me dites que vous avez un amant!"


Cette fois-ci Ferdinand ne rit pas seul. Astrid trouvait la formulation très amusante. Ça lui faisait un peu bizarre d'entendre parler de son "amant" mais pour une fois c'était parfaitement clair et sérieux. Et le type en face avait l'air de ne pas mal le prendre et même de respecter la chose. Il faudrait tout de même, si les choses se mettaient en place, qu'elle songe à la manière qu'elle aurait d'expliquer ça à Julius. Il risquait de légèrement mal prendre le fait qu'elle aille vivre chez un autre homme. Mais c'était tout de même une occasion en or et ce n'était pas le chevalier qui allait la nourrir tous les jours. Il n'aimait pas particulièrement l'argent et ne se faisait pas payer de toute façon. C'était plutôt à elle d'essayer de se faire de l'argent, parce que si jamais il fallait changer son armure il en aurait besoin. Et il faudrait aussi qu'elle s'achète de nouvelles robes qui laisseraient un peu moins voir ses seins. Ce serait un bon début. Mais la base, le début de tout, c'était manger et dormir au chaud. Le reste était accessoire.

"-Bon sinon, pour la partie ours vous m'expliquerez... Pas que j'aime pas un petit côté bestial, surtout avec le côté "servante"... Mais bon, ça serait un chouette sujet d'étude! Hein? Pas cette étude là, je sais que vous y avez pensé!"

- Oh, peut-être un jour... J'ai droit à mon petit jardin secret pour le moment
, termina-t-elle avec un clin d'oeil. Tout ceci n'était qu'une petite blague censée relever l'étrange agencement de sa personne, mais elle trouverait bien une manière de se trouver un point commun avec un ours en temps utile. Elle avait assez d'imagination pour ça.
Monsieur Beauvent se leva en prenant les chopes pour les rapporter vers le comptoir. Il connaissait visiblement bien le fonctionnement de l'établissement, mais il avait surtout l'air pressé. Son retour à la hâte et parfaitement caricatural fit beaucoup rire la cartomancienne. Certains avaient tenté ce genre de choses ridicules pour essayer de s'attirer ses faveurs ou pour s'amuser dans des jeux de rôles de nobles qu'ils ne seraient jamais. Mais le résultat était toujours ridicule et Astrid ne s'était jamais laissée prendre au jeu.

"-Si madame veut bien aller empaqueter ses affaires, je l'attend ici même jusqu'à son GRÂÂÂÂCIEUUUX retour parmi nous afin que nous puissions PROCCÉÉÉÉÉDDDDEEEERR Jusqu'à l'avancement de mon logis!"

Elle rit encore, ça lui rappelait les scènes qu'elle avait pu jouer par le passer avec sa petite troupe. Voilà aussi qui expliquait en grande partie son éducation autant que son élocution : passer pour une noble dans des pièces et des chants avait été l'occupation de toute sa vie ou presque. Les parodier était beaucoup plus amusant.

- Avec plaaaaaaaaaisir, messire. Je tâcherai de me hââââter.


Ils prirent alors des chemins différents, Astrid vers sa chambre à l'étage et Ferdinant vers l'extérieur. Il aurait probablement pu l'attendre à l'intérieur mais cette idée ne le séduisit pas vraiment apparemment. Enfin, la cartomancienne n'était pas du genre à lambiner. Elle monta les marches sans perdre de temps, rentra dans sa chambre... Devait-elle tout prendre ? Sa chambre était payée pour quelques jours encore, elle n'était donc théoriquement pas obligée de tout amener tout de suite chez Ferdinand. Si jamais ça se passait mal elle aurait encore des choses bien à elle ici... Astrid prit ses cartes, sa brosse, des vêtements. Elle mit sa dague à sa ceinture. Elle avisa sa boîte à couture, et quelques autres petites choses. Non, elle reviendrait si tout se passait bien. Juste des vêtements, sa dague, ses cartes et sa brosse. Elle n'avait de toute façon pas grand chose d'autre à emporter.
En quelques minutes à peine elle s'était décidée, et elle rejoignit Ferdinand. Aucune raison que ça se passe mal. Du moins elle essayait de s'en persuader.
Une fois dehors ils n'eurent qu'à traverser, comme il le lui avait dit un peu plus tôt. Douzième bière... Normal, puisqu'il habitait en face. S'il avait trop d'argent et trop de temps libre, tout se trouvait justifié. Elle se passa néanmoins de faire un quelconque commentaire et réajusta sa cape sur ses épaules. Ils atteignaient déjà la porte, que le scientifique ouvrit.

"-BIENVENUE CHEZ VOUS! Prenez vos marques, allez-y comme si vous alliez habiter ici, c'est pas comme si c'était le cas hein?" 


Il riait toujours. Pas Astrid. Elle avait enclenché le mode "observation" et avec toutes ces années passées à décrypter ses clients pour mieux les embobiner, elle avait les yeux sacrément exercés. Le moindre objet déplacé, le moindre outil qui dépassait d'une étagère, la moindre poussière, l'odeur, le rangement en général... Ferdinand avait dit que le ménage n'était pas très compliqué, d'accord. Pour lui peut-être. Mais Astrid espérait pour lui qu'il était plus minutieux en science qu'en organisation, rangement et ménage. Elle était surtout extrêmement maniaque. Pour le coup, s'il aimait la propreté il serait servi. Mais il était malpoli de faire remarquer de genre de choses en premier quand quelqu'un l'accueillait chez lui d'une manière ou d'une autre.
Elle n'osait pas trop s'avancer, ni bouger. Elle aurait imaginé qu'il lui ferait... Visiter ? Qu'il lui indiquerait où poser ses affaires ? Quelque chose comme ça...

- Bon... Eh bien... J'imagine que vous allez... Me mettre à l'essai ?
Dit-elle alors qu'elle avait à peine fait quelque pas à l'intérieur. Elle n'osa pas poser ses affaires pour ne pas créer de désordre supplémentaire. Elle était à deux doigts de commencer le rangement tellement ce genre de petites imperfections accumulées la mettaient mal à l'aise. Ou me faire visiter ? C'est... Elle tourna un peu, continuant son observation, et choisit finalement de ne pas terminer cette phrase. Elle donnerait son avis quand tout serait propre et rangé, ça vaudrait mieux. Surtout que l'obscurité n'aidait pas à bien voir. Donc... Quelles sont les conditions et les consignes ? Et... Où je peux poser ça ? C'est pas très lourd mais à force, ça devient gênant... Dit-elle en désignant du menton ses affaires.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyJeu 2 Nov 2017 - 10:55
- Donc... Quelles sont les conditions et les consignes ? Et... Où je peux poser ça ? C'est pas très lourd mais à force, ça devient gênant...

Héhé, hé hé... Mais où sont mes manies? Faudrait vraiment que je décuve, ça devient handicapant là de plus voir droit. Je passe ma main devant mes yeux, je commence à suer du visage au vue de mes paumes, avec tout ce que j'ai bu et un petit peu de raffinerie naturelle dans mon corps, ma sueur doit avoir le goût de vin aux épices! Faudrait que j'essaie ça... Mais là non! Astrid d'abord!

Par contre je comprend pas pourquoi elle s'est calmé? Peut-être qu'au bout d'un moment les conneries ça va bien et qu'elle reste un minimum sur ses gardes, c'es déjà un signe d'esprit vif, du moins. C'est toujours ça de pris... J'la met même pas à l'essai, comment je peux être sûr qu'elle va convenir et que ça va bien se passer? C'est ça la magie d'être un génie, ou un abruti selon le point de vue, on sait que ce qu'on fait va bien se passer et qu'on a raison. Ce qui justifie les insultes et les rires démentiels, quand on a l'habitude. M'enfin bref.

"-Alors Mad'mazelle, ou ma gazelle, si tu préfères... J'vais te tutoyer hein? J'suis descendu de l'Esplanade vers le peuple, c'est pas pour me faire chier avec tant de mots hein...

Pour ce qui est de tes affaires, suis-moi, j'te fais faire un tour et ensuite on va attaquer la suite du protocole.

Donc là, on est dans l'entrée? La porte directement sur ta droite c'est l'atelier, là où je bosse, y'a un autre accès derrière. J'te le montrerais. On va pas rentrer tout de suite car la salle est totalement désinfectée... Y'a des... choses à faire, avant de rentrer."


Je sais même pas pourquoi je ne dis pas qu'il faut passer un examen médical rapproché et prendre un bain avant de venir. Peut-être parce que je ne me suis pas lavé moi-même depuis des lustres et que j'y vais tout les jours? Merde, j'viens de réaliser, j'vais devoir tout désinfecter. Quelle poisse, si seulement des fois je pouvais arrêter de réfléchir pour préserver ma flemmardise.

"-Donc directement en face de la porte, les escalier qui mènent à l'espace d'habitation à proprement parler. Aucun client autorisé ici, sauf exception de mon MAGNIFIQUE ET TOUT PUISSANT CÔÔÔÔÔMMANDEMENT! Ahahah! Et si t'as des amis ou des connaissances que tu aimerais faire passer ici, tu me demande au préalable pour que je mette un pantalon et que je garnisse l'armoire des liqueurs, mais ça devrait pas poser de problème. Tant que vous en causez pas."

Je monte l'escalier, la rampe est encore droite et vernie, même si un petit décrassage dans les fentes du bois ne seraient pas de trop. Les marches elles sont simplement tâchées de poussière de plâtre, lorsque j'ai décidé de tester des nouveaux matériaux de construction la semaine dernière. Héhé. Ils grincent pas trop les escaliers, ça va encore. On arrive dans le long couloir complètement teinté en ocre pour éviter les projections et faciliter la recherche des tâches.

"-Ensuite, le couloir. C'est le pivot de la maison lorsque j'ai décidé de la réagencer. Toutes les pièces à proprement parler sont sur les côtés, sauf le salon qui est au bout avec ma chambre qui passe directement dessus. C'est mieux pour l'isolation phonique." Je cligne d'un œil et me met à rire.

"-Sinon c'est pas compliqué, les bibliothèques tu peux faire la poussière, et même lire si tu en as envie, c'est pas moi qui vais te reprocher de t'instruire. Juste, évite de trop maltraiter la draperie sur ta gauche. Elle m'est précieuse, c'est la dernière chose qui me relie à ma famille et ma maison. Et même si je les déteste, autant le passé ça peut-être important."

Les bibliothèques, j'ai oublié d'en parler. C'est quand même monstrueux, tant de livres, et dire que je peux en prendre qu'un seul à la fois dans les mains. C'est quand même vachement utile le savoir, on accède plus facilement à un état de conscience supérieur qui en soi n'est-il pas le but final de l'humanité? Je m'égare, mais honnêtement les livres j'adore ça. J'en profite pour faire une pose et me pencher sur chaque ouvrage à hauteur de dos. J'aime bien relire les titres, des fois, ça me rappelle mes lectures et me permet de regarder le chemin que j'ai déjà parcouru pour jauger celui qu'il me reste à faire. Mais maintenant je vais être accompagné. hein? Ça c'est cool, la vie qui avance et qui nous garnit le quotidien de petits ou gros changement qui font que le passage sur cette terre mérite d'être vécu. M'enfin bref, Astrid attend. Je me relève et je commence à ouvrir toutes les portes du couloir.

"-En partant de la gauche et en allant vers le fond, la salle d'eau, là où je garde de quoi remplir un bain en permanence, on y reviendra...

Ensuite, une salle bibliothèque, tout est trié par ordre alphabétique et mérite juste un coup de plumeau, Les rayons que tu vois ne sont que les premiers, y'en a encore deux autres couches pleines derrière, manque de place... tu dois comprendre, si jamais tu veux un truc en particulier demande moi, et une échelle est disponible en permanence, pense juste à la remettre en place.

Au fond le salon avec un petit poste devant la cheminée pour cuisiner, on y reviendra en particulier aussi.

Sur le côté droit une chambre, la tienne, Tu peux y aller déposer tes affaires et ta cape, t'installer, et tout le toutim qui va avec. C'était une chambre d'amis, donc personne n'est venu depuis quelques mois, c'est probablement la pièce la plus poussiéreuse avec l'atelier, mais le bon côté des choses est qu'a défaut d'être brillante, la pièce est bien rangée."


J'pense qu'elle va être heureuse là, la gazelle. C'est une des pièces les plus grandes, avec une énorme fenêtre au fond qui donne beaucoup de lumière, et une vue sur la cour jardin intérieur. Modèle esplanade. Un Pommier peut même gratter à sa fenêtre quand y'a du vent tellement il est proche. Pour ce qui est des meubles, une grande armoire classique avec une petite commode fait l'affaire. Quelques cadres, des vases, un miroir au dessus du buffet. Un peut fendillé, si ce n'est carrément rifté. Mais bon, vu que le lit est à baldaquin avec des voiles en lin pour cacher la beauté parfaite quand elle dormira ça fera le travail.

Je reste là porte ouverte la poignée dans la main tel un portier. Je regarde Astrid passer et découvrir sa pièce, c'est drôle, je la voyais plus grande que ça, ça m'a fait un choc lorsqu'elle est passée et qu'elle m'a frôlé le menton. Une tête exacte... D'ailleurs ça mesure combien exactement par convention une tête? Je verrais ça.

"-tu me diras si tu préfères une autre couleur de tapisserie, un tapis, une peau ou des nouvelles fleurs pour les vases... Bah tiens! Demain je te passerais une bourse et t'ira faire ça, et accessoirement si tu veux une nouvelle robe qui montre moins tes attributs... Pas que je l'aime pas hein celle-là, au contraire! Mais bon, si t'as envie d'autre chose dis moi. On passe à la suite?"

Ensuite. Me chambre, quand même, je sais qu'elle va pas y aller beaucoup, hormis pour nettoyer, mais il faut bien lui montrer et lui annoncer la couleur. La pièce est petite, je la fais passer devant, je resterais dans le cadre de porte moi. Astrid me passe devant...

Une chevelure rousse parfaitement bouclée passe et la servante se retrouve avec deux mains sur les yeux.

"-Devine c'est qui?"

Je tousse en arrière plan. Et merde, j'avais oublié Aliénor bordel. C'est bien un exemple ça, d'à quel point je peux être con et stupide, mais là je crains la suite.

À raison, car elle m'entend tousser en arrière plan, ses yeux verts étincelants qui me font toujours autant d'effet se tournent vers moi avec un air surpris. Ses mains descendent des yeux d'Astrid pour aller... Agripper sa poitrine à pleines mains. Mais pourquoi bordel... Je me cache les yeux dans la main. J'ai honte de coucher avec, parfois.

"-Mais... MAIS C'EST UNE FILLE?"

"-Sauf erreur de ma part ou une sacré cataracte, oui."

Une claque m'arrive en pleine figure, je suis probablement plus léger et maigrelet, que Aliénor possède des formes généreuses, je finis la tête qui vient s'exploser contre le mur, ça me rappelle cette fois où j'ai ramené une veuve et son orphelin et que j'ai découvert la réfraction lumineuse. Mais là, j'y pense pas trop hein, j'ai la tête contre le bois et très mal malgré l'alcool. J'ai du me purger un peu depuis le temps, en plus. Du coup j'ai encore plus mal.

"-MAIS FERDINAND, TU ME TROMPES? DEPUIS QUAND? T'ES VRAIMENT QU'UN PUTAIN DE ROTURIER, TU MÉRITES PAS QUE JE SOIS LÀ POUR M'OCCUPER DE TOI..."

Je me relève, on va rire.

"-Pardon? T'occuper de moi?

D'abord du vas dire bonjour à Astrid, premièrement. Et puis deuxièmement si elle est là, c'est pas que je te trompe avec elle, c'est qu'elle va venir faire toutes les tâches dont t'es incapable de t'occuper car il te manque soit de la volonté, des muscles ou des neurones, ou les trois ensemble, tiens.

De plus, c'est pas parce que je connais tes parents et que j'ai accepté de te prendre chez moi pour t'éviter les camps de migrants qu'on est forcément mariés devant les Trois. Donc calme tes hormones, j'ai encore le droit d'embaucher qui je veux dans ma propriété, surtout que c'est moi qui ramène l'argent ici.

Sur ce, je te rejoins dès que j'ai fini, ma puce."


Je sors de la pièce et fait claquer la porte, elle serait presque mignonne gamine avec sa grande chevelure lorsqu'elle pleure sur les draps. Boaf, elle va s'y faire, elle oublie bien comment faire bouillir de l'eau chaque matin malgré mes explication quotidiennes, elle va bien oublier sa rancœur contre Astrid. Je me caresse la joue alors que je me dirige vers la salle d'eau. Je prend une bouteille de vinaigre au passage et des gants en cuir qui traînaient à côté.

"-Elle c'était Aliénor, une exilée que j'ai récupéré parce que je faisait des parties de chasses avec son père quand on avait le même âge. C'est sûre qu'elle serait moins bien installée dans un camp milicien aux portes des remparts... Mais la sécurité ça fait pas pousser les neurones à ce que je vois.

En attendant j'ai essayé de la faire travailler, hormis sous la couette ça donne rien. Si jamais entre femmes tu pourrais lui parler pour découvrir pourquoi je suis preneur..."


J'ouvre la porte de la salle d'eau, m'avance vers l'intérieur et enfile mes gants. Ils sont encore un peu rigides et claquent sur la peau, je les enduis de vinaigre, fait claquer ma langue et me présente à Astrid.

"-Bon, je sais ça peut paraître un peu bizarre, mais je travaille avec des trucs pas nets dans des environnements bien particuliers, j'exige un niveau d'hygiène maximal avec un bain par jour obligatoire et une visite médicale de contrôle à l'embauche... Je vais donc te demander de quitter ta robe le temps que je te soigne et que je règles ces petites formalités. Si jamais tu portes des traces d'urine sur toi par exemple et que tu te retrouves aspergée de certains décolorants, tu pourrais dégager des gaz qui feraient fondre tes poumons et tes yeux. Je préfèrerais éviter.

Allez, c'est pas comme si j'en avais déjà vu des dizaines de femmes comme toi sans tissu, plus tu t'y mets, plus ça va aller vite."
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Astrid la Douce



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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyJeu 2 Nov 2017 - 13:17
"-Alors Mad'mazelle, ou ma gazelle, si tu préfères... J'vais te tutoyer hein? J'suis descendu de l'Esplanade vers le peuple, c'est pas pour me faire chier avec tant de mots hein...

Astrid se contenta de hausser les épaules. Ça ne changeait rien pour elle, elle avait l'habitude qu'un peu tout le monde la tutoie et elle avait de toute façon compris depuis bien longtemps que ce n'était pas un "tu" ou un "vous" qui changeait profondément le degré de respect d'une phrase.
Sans rien dire elle suivait Ferdinand à travers la visite, tournant la tête pour voir ce dont il lui parlait à chaque fois. C'était plutôt grand ici. Elle ne s'attardait pas à observer la décoration mais évaluait déjà l'ampleur de sa tâche au fur et à mesure. Au moins elle n'aurait sans doute pas le sentiment d'être inutile !
Quand il lui parla de lire elle ne put pas s'empêcher de rire à son tour. Comme si elle savait lire ! Soit il n'était pas descendu de l'Esplanade depuis assez longtemps pour savoir à qui il avait affaire au Labourg, soit il la surestimait grandement. Bien sûr elle aimerait savoir lire, et même écrire. Si elle avait eu ce genre de compétences elle ne serait probablement pas là à chercher n'importe quel ménage à faire. Elle resta sans bouger à le regarder lire ce qu'il y avait sur les tranches des ouvrages. Elle n'y voyait que des signes indisctincts. Le seul mot qu'elle savait reconnaître c'était son prénom, qu'Hadrien lui avait montré de nombreuses fois. Elle n'avait fait qu'apprendre la forme globale du mot et ne comprenait absolument pas le pourquoi du comment. Même ses menaces de mort, il avait fallu que quelqu'un d'autre les lui lise. C'était assez gênant. Ferdinand arrêta d'observer ses livres et reprit la visite.
Ouvrant toutes les portes une à une il ne manquait pas de commenter ce qu'il laissait entrevoir et Astrid répétait mentalement la disposition des pièces et les indications données pour être sûre de ne rien oublier. Mais bon, elle avait une bonne mémoire qu'elle avait toujours pris l'habitude de faire travailler depuis l'époque où elle apprenait des dialogues, des poèmes et des chansons. Ça n'allait pas lui poser de problème.
Le scientifique termina pour le moment sa visite sur la chambre qui devrait devenir la sienne, apparemment. Astrid entra lentement. La pièce était plus grande que sa chambre à l'auberge. On y voyait quelque chose grâce à l'énorme fenêtre par laquelle entrait la lumière de la Lune. Les meubles étaient assez imposants, et en particulier le lit. Malgré la décoration, les vases, tous ces objets un peu inutiles qu'elle n'avait pas trop l'habitude de posséder mais plutôt de voir ailleurs comme chez Viktor, c'était le lit qui retenait son attention.

"-tu me diras si tu préfères une autre couleur de tapisserie, un tapis, une peau ou des nouvelles fleurs pour les vases... Bah tiens! Demain je te passerais une bourse et t'ira faire ça, et accessoirement si tu veux une nouvelle robe qui montre moins tes attributs... Pas que je l'aime pas hein celle-là, au contraire! Mais bon, si t'as envie d'autre chose dis moi. On passe à la suite?"

Il parlait sérieusement? Il serait prêt à lui donner de l'argent pour de la décoration? Astrid avait l'impression d'être passée dans une sorte d'univers parallèle. Peut-être que c'était la faute du scientifique. Ou qu'il ne savait vraiment pas quoi faire de son argent.

- Oh, oui bien sûr,
répondit Astrid quand il demanda de passer à la suite. Elle déposa ses affaires sur le lit pour le moment, en se promettant de commencer surtout par tout nettoyer. Il y avait vraiment beaucoup de poussière. Je vous remercie, ajouta-t-elle. Tout ceci ressemblait de moins en moins à une blague.

La prochaine pièce à visiter fut la chambre de Ferdinand. Il ouvrit la porte en lui faisant signe de s'avancer à l'intérieur. Astrid fit seulement deux petits pas, cherchant juste à déterminer là aussi ce qu'elle aurait à y faire comme ménage et rangement.

"-Devine c'est qui?"

Astrid sursauta et dut se retenir difficilement de donner un coup de coude vers l'arrière pour se sortir de cette étrange étreinte. Elle n'eut pas le temps de comprendre la teneur de la situation que la personne à la voix féminine qui lui cachait les yeux bougeait ses mains pour aller agripper sa poitrine. Et puis quoi encore ! La cartomancienne se dégagea brusquement de cette position gênante pour faire face à la porte, où une rousse était visiblement en train de s'en prendre au scientifique.

"-Mais... MAIS C'EST UNE FILLE?"

La gravité de la situation d'après la demoiselle semblait échapper parfaitement à Ferdinand qui répondit tranquillement. Pas la peine d'insister plus lourdement sur les évidences. La fille ne parut pas très satisfaite de la réponse et répliqua par une claque bien sentie qui envoya Ferdinand frapper le mur. Astrid n'était pas d'un naturel très jaloux mais elle n'aurait pas apprécié non plus qu'une femme entre comme ça sans avoir été prévenue. Enfin, ce n'était pas non plus dans son genre de faire des blagues stupides à base de "devine qui c'est? ". La cartomancienne sortit de la pièce dès qu'elle le put, bien décidée à les laisser régler leurs histoires sans intervenir. Ça ne la regardait pas. Quand Ferdinand revint après avoir claqué la porte, elle ne sut pas si elle devait dire quelque chose ou non. Il parla le premier. Il était bien plus bavard que Julius.
Ne s'arrêtant pas, il se mit en direction de la salle d'eau avec Astrid sur ses talons. Il avait pris des choses en passant mais elle ne voyait pas ce que c'était, le couloir était sombre. Il y avait néanmoins une drôle d'odeur de vinaigre. Elle ne posa pas de questions et de contenta d'écouter bien sagement le petit résumé sur la présence d'Aliénor.

En attendant j'ai essayé de la faire travailler, hormis sous la couette ça donne rien. Si jamais entre femmes tu pourrais lui parler pour découvrir pourquoi je suis preneur..."

Oh, pas besoin de lui parler pour s'en faire une idée! Si elle faisait des parties de chasse, elle était noble. Si elle était noble elle n'avait jamais eu à remuer son petit doigt, tout en ayant l'impression que le monde ne pourrait pas se passer de sa divine existence. En tout cas, c'était un schéma classique qu'Astrid connaissait bien. Elle avait eu l'occasion d'aller de nombreuses fois sur l'Esplanade, et elle savait bien cerner les gens en général. Mais comme il était malpoli de critiquer des gens qu'on connaissait à peine, elle ne fit pas part de sa brillante théorie.

- C'est un mystère trop grand pour la science ?
Demanda-t-elle d'un air amusé alors que le scientifique entrait dans la salle d'eau.

L'odeur de vinaigre devint plus forte il avait dû ouvrir la bouteille. Curieuse, Astrid entra dans la pièce à son tour. Ferdinand avait des gants. Qu'est-ce que c'était que cette histoire ?

"-Bon, je sais ça peut paraître un peu bizarre, mais je travaille avec des trucs pas nets dans des environnements bien particuliers, j'exige un niveau d'hygiène maximal avec un bain par jour obligatoire et une visite médicale de contrôle à l'embauche... Je vais donc te demander de quitter ta robe le temps que je te soigne et que je règles ces petites formalités. Si jamais tu portes des traces d'urine sur toi par exemple et que tu te retrouves aspergée de certains décolorants, tu pourrais dégager des gaz qui feraient fondre tes poumons et tes yeux. Je préfèrerais éviter.

Allez, c'est pas comme si j'en avais déjà vu des dizaines de femmes comme toi sans tissu, plus tu t'y mets, plus ça va aller vite."

Le bain par jour était loin d'être un problème, ça correspondait déjà plutôt bien aux habitudes sanitaires de la cartomancienne. Ce qui la gênait beaucoup plus était la perspective de se déshabiller devant Ferdinand. Elle n'avait pas peur de heurter sa sensibilité, comme il avait eu l'air de le sous-entendre, elle n'avait juste... Pas envie.
Est-ce que c'était tromper ? Toujours moins que de coucher avec n'importe qui contre de l'argent. Elle n'allait quand même pas louper une occasion d'avoir un travail honnête pour si peu ! Pour ne pas s'être simplement déshabillée une fois. De toute façon ça ne devrait pas être bien long : elle n'était pas malade. Elle savait très bien qu'elle n'avait rien, sinon elle en serait sans aucun doute la première au courant.
Astrid se retourna et s'avança vers la porte. Elle pouvait toujours s'en aller. Chercher des affaires et partir. Non. Il lui fallait cet emploi. Aliénor n'avait pas l'air de se plaindre de Ferdinand étant donné l'accueil qu'elle lui réservait avant de voir Astrid, et la colère qu'elle ressentait à l'idée d'être trompée. Ferdinand ne lui ferait pas de mal. La cartomancienne ferma la porte. Vérifia deux fois qu'elle était bien fermée. Inspiration. Expiration.
Astrid se tourna alors vers Ferdinand.

- Faites ça vite, s'il vous plaît.

Elle n'ajouta pas un mot avant de tirer sur les noeuds de son corset pour le détacher. Elle n'avait pas encore enlevé le fourreau de sa dague à sa ceinture.

- Je dois tout enlever en même temps...?

Il serait plus agréable pour elle de procéder par étape en la laissant se rhabiller partiellement au fur et à mesure. Mais elle n'avait de toute façon pas une idée précise de ce que voulait vérifier le scientifique. Elle, elle savait juste qu'elle s'était lavée en début de soirée et qu'elle n'était pas malade.
Est-ce qu'Aliénor avait passé la visite médicale? Probablement qu'elle n'en avait pas besoin, vu ce que disait Ferdinand sur son incapacité à travailler. Aller, il y en avait pour quoi ? Cinq minutes ? Elle ferma les yeux, qu'on en finisse. Elle les rouvrit, elle n'avait pas fini de se déshabiller.

- Qu'est-ce que vous cherchez exactement? Je suis pas malade, enfin il me semble pas.


Silence.

- Vous faites souvent ce genre de... Vérifications?


Prier les Trois pour ne pas être tombée dans un traquenard. Mais il fallait bien avouer que même dans le pire des cas... Ce ne serait pas la première fois.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyJeu 2 Nov 2017 - 19:06
- Je dois tout enlever en même temps...?

"-C'est préférable, à moins que vous préfèreriez vous les cailler pendant 15 minutes d'agonie au lieu de faire ça rapidement."

La robe tombe, le corset aussi. Nue comme un vers, elle est aussi jolie qu'avec sa robe, y'a pas tromperie sur la marchandise... Je comprend maintenant pourquoi la prostitution, c'est la solution de facilité pour beaucoup de gens qui cherchent simplement à survivre. Mais bon, entre les infections, les maladies et les... enfants, cette infection taille XXL, je dois redoubler de vigilance pour ne pas mettre mes employés, mes recherches ou ma santé en péril. Même si je pense que les infections sexuelles ne vont pas passer d'elle a moi.

- Qu'est-ce que vous cherchez exactement? Je suis pas malade, enfin il me semble pas.

"-Honnêtement, tout et rien, je connais les maladies courantes et les plus ennuyeuses ou grave, je peux vérifier si un problème se profile.

Certains de mes anciens assistants ont étés recalés à cause de maladies ne pouvant leur porter préjudice que dans quelques années... Mais se balader avec une "tumeur" comme le Codex l'appelle est dangereux si ça rentre en équation avec certains produits.

Il suffit d'une simple cicatrice mal placée pour vous faire porter un gant de sécurité chaque fois que vous pénétrerez dans mon laboratoire.

Allez, maintenant tenez vous droite et écartez les bras."


Je passe partout, m'attardant surtout sur la peau, les articulations et les muqueuses. Les ongles sont propres, pas de parasites ou se saletés. Elle est au moins honnête avec moi, sa maniaquerie n'étant pas que légende. Je remonte le long de ses jambes, seuls quelques petits boutons et abcès se présentent à moi, je les palpe en appuyant dessus. Pour les rouges simples, c'est probablement un choc, un pincement ou un petit manque d'hygiène. Compte tenu qu'elle vivant en tant que pute dans un bar, ce que je ne vais pas lui rappeler pour des raisons évidentes d'amour propre, je ne peux lui reprocher d'être propre comme un sou neuf.

Je trouve une tique sur la cuisse droite, je la fait sortir en pressant avec mes doigts, le cuir est vite tâché du sang de la bête. Mais la tête est sortie, c'est le principal.

"-Par exemple, la bestiole que vous aviez dans la cuisse, c'est un tique. Ça peut porter des infections qui si elles sont laissées sans traitement emmènent une paralysie puis la mort, je préfère éviter ça.

Attention ça va piquer."


Je passe un bout de linge imbibé de vinaigre sur la plaie, le rouge du sang se mêle avec la couleur verdâtre de la solution, la bougie devient vite limite comme éclairage, je fait claquer ma langue. Je ne vois rien, si bien que je prend le bougeoir entre mes coudes pour le rapprocher du corps d'Astrid. Dès lors, un jeu d'ombre me fait me questionner. La peau à l'intérieur de ses cuisses n'est pas aussi lisse qu'elle devrait être. C'est la peau la moins sollicitée d'un corps, cet aspect est anormal, même pour une prostituée, enfin... Une prostituée propre. Je crois qu'un autre examen plus... spécialisé, s'impose. On verra ça après.

Je remonte, fait cogner chaque vertèbre, toutes sonnent plein et ne présentent pas de fissures lorsque j'appuie avec fermeté dessus. Les côtes sont bien alignées et la peau ne présentent que de légères coupures, que je désinfecte systématiquement au vinaigre bien entendu. Surprise, une plaie ouverte.

"-Dites-moi, vous vous êtes fait ça comment? J'sens encore des granules sous la peau, j'vais me permettre de gratter un peu la croûte pour pas que vous restiez avec un corps étranger sous la peau."

Je demande pas son avis. Honnêtement, un ancêtre à stipulé que le patient doit toujours être en accord avec les soins, sinon on touche pas. C'est complètement con, les gens ne pensent qu'à ne pas avoir mal, pas à sauver leurs mises. Les maux invisibles sont la plupart des patients spécialisés que je reçois... mais bon on ne peut pas en vouloir au gens de ne penser qu'au court terme, hein?

J'écarte la peau avec douceur jusqu'à ce que le sang comment à perler, viens ensuite le moment où il faut approcher la bougie jusqu'à apercevoir ce qu'on veut enlever, puis ensuite l'étape ou on trifouille avec un bitonio en bois jusqu'à faire rouler le truc hors de la plaie. Je ramasse l'élément indistinct à travers les traces de sang pour le montrer à Astrid. J'ai le bras levé comme un con depuis ma position à genoux. Je hausse la voix pour qu'elle m'entende.

"-Ça, encore quelques mois dans votre corps, pouf, de la fièvre, des maladies, de la faiblesse. Et couic. Potentiellement, ça n'aurait peut-être pas été le cas, mais je veux être sûr, sinon on avance à rien dans la vie sans sûreté. Ça va repiquer."

Je relave au vinaigre et attache les deux morceaux ensembles, il suffit de les coller, la chair toute fraîche est suffisamment imbibée de fluides pour rester liée. Je prend des bandages dans une armoire derrière moi que je lui passe autour de la taille pour tenir la plaie.

"-Vous enlèverez ça avant d'aller au bain, et vous le repasserez après, histoire de pas vous vider de votre sang."

Je rigole pas, cette fois. J'essaie d'être pro et un minimum sérieux, j'espère que ça passera auprès de mon interlocutrice. Je m'arrête au vol et regarde mes mains. Les gants en cuir noir reflètent la flamme de la bougie dans les parcelles humides de la vermeil et du condiment, je ne tremble plus, nickel.

Je remonte le corps d'Astrid. Rien sur le ventre. Si ce n'est qu'un afflux de sang autour de certains bleus... j'espère pour elle que c'était pas dans un cadre professionnel. Rien sous les seins hormis des boulettes de tissu et des peluches collées par la sueur. Faut dire, avec des attributs comme ça... forcément qu'on a chaud dessous. Les épaules vont bien, quelques petits déficit derrière les bras, normal étant donnée la nature de la peau. En bref tout va bien pour la partie cutanée. Entrejambe exclut. Pourquoi toujours cette partie là? Ça devient malsain à la longue. En plus je dois me retenir de ne pas faire de blagues sale, et c'est très dur, j'vous le garantis.

Puis la suite, je lui passe les doigts dans la bouche, le cuir grince et fait un bruit de glissement proche d'un croassement. Les dents, sales mais alignées et pas cariés. Reste à savoir si les oreilles sont en état de marche. Je fait claquer la hanse de la bouteille sur le bord en acier du bougeoir à côté de chaque oreille. Je fais bien attention, pèse chaque petite masse d'énergie de mes doigts avec extrême précision de façon à produire deux fois chaque son. J'aimerais savoir si elle entend parfaitement bien, ou savoir si je devrais crier fort d'une oreille lorsque j'appellerais à l'aide.

"-Vous entendez une différence entre les deux son? Un plus aigu que l'autre? Plus grave? Moins fort? Qui résonne pas pareil?"

Je passe la main dans ses cheveux, ils sont très bien entretenus, lavés et brossés, je ne trouve rien d'étranger à l'intérieur.

"-Mention spéciale pour les cheveux. Rarement vu aussi propre pour une prostituée."

Eh merde. Pourquoi j'ai dit ça? Et si je l'avais blessé? J'ai honte, je plaque la main dans la bouche, sentant le goût du sang et du vinaigre titiller ma langue, tel le goût du "trop tard t'es dans la merde...". Je dois essayer de rattraper la situation.

"-Pas que ça me pose un problème, j'en ai rien à foutre si je puis le dire ainsi. C'est juste que bon, vu votre robe et l'état de votre peau au niveau de votre... fleur, ça laisse relativement peu de place au doute.

Ce qui m'amène à mon prochain examen, si vous pouviez vous allonger sur cette table, habillée ou pas, et me... préparer votre... "terrain", le temps que j'aille changer mes gants, on va pouvoir finir très vite et vous pourrez aller vous baigner tranquillement."


Je me recule et fait crisser mes gants dans ma main, je laisse la bougie à Astrid pour qu'elle puisse un minimum voir ce qu'elle fait. Juste avant de fermer la porte, une question me revient à l'esprit.

"-Et oui, chaque personne ayant voulu entrer sous mon service, homme ou femme, a du passer par là, même Aliénor... Quoi qu'elle l'a plutôt pris comme un jeu pas très Trinitaire, exemple invalide...

Stressez pas, dès la prochaine cuite j'aurais oublié à quoi vous ressemblez sous le tissu, c'pour dire à quel point ce n'est que formalité."


Je ferme la porte doucement sans me retourner, mon haut est soufflé par le courant d'air.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyJeu 2 Nov 2017 - 21:44
Se tenir droite et écarter les bras n'avait rien d'une consigne compliquée en théorie, pourtant Astrid avait du mal. Il faisait froid, elle était horriblement mal à l'aise. Il y avait plusieurs moments dans une vie où on voudrait disparaître et celui-ci en faisait partie. Ferdinand n'avait rien d'une grosse brute, mais le contact des gants sur sa peau était froid et désagréable. Il la palpait sans rien épargner et il y eut même un moment où il se mit à presser la peau de sa cuisse droite. Astrid retint le mouvement de recul qui la dévorait. Tout ceci n'était pas agréable, mais elle pouvait bien faire un effort. Pour le travail.

"-Par exemple, la bestiole que vous aviez dans la cuisse, c'est un tique. Ça peut porter des infections qui si elles sont laissées sans traitement emmènent une paralysie puis la mort, je préfère éviter ça.

Attention ça va piquer."

- Pardon ?

La demoiselle baissa instantanément la tête vers sa cuisse. Elle s'était lavée soigneusement il y a moins de vingt quatre heures et Ferdinand venait lui raconter qu'elle avait une bestiole sur la cuisse ! Dans tous ses voyages elle avait déjà attrapé quelques tiques, il était vrai qu'elle n'avait pas pensé pouvoir en attraper dans sa chambre d'auberge. Bon. Un tique ce n'était rien de grave. Il valait mieux ça qu'autre chose. Et dire que cette petite bête aurait pu... La tuer ? Non. Ferdinand devait se moquer d'elle. Une si petite chose ! Décidemment elle se demandait s'il ne se moquait pas un peu d'elle.
Elle recula sa jambe en sentant qu'effectivement ça piquait, mais le mal était fait : elle était déjà imbibée de vinaigre. Avant la fin de la nuit elle serait aussi assaisonnée qu'un concombre en salade.
Le scientifique, bien concentré sur sa tâche, continuait à l'observer sous toutes les coutures en appuyant sur certains endroits sans qu'Astrid parvienne à savoir ce qu'il voulait voir. Ça ne faisait pas mal au moins. Jusqu'à ce qu'il commence à tripoter une petite croûte.

"-Dites-moi, vous vous êtes fait ça comment? J'sens encore des granules sous la peau, j'vais me permettre de gratter un peu la croûte pour pas que vous restiez avec un corps étranger sous la peau."

Comment ? Elle ne s'en souvenait pas vraiment. C'était probablement arrivé quand elle avait fait sa crise de panique, vu les blessures des mains et de l'orteil de Julius c'était ce qu'elle avait conclu jusque là. Elle n'avait cependant jamais eu l'impression d'avoir quelque chose qui n'aurait pas dû être à sa place dans cette plaie, mais il fallait dire qu'elle ne se souvenait pas vraiment l'avoir vue complètement ouverte. Ferdinand n'avait pas l'air d'attendre encore l'explication, il passait déjà à la mise en pratique. Elle serra les dents en se disant qu'elle avait connu pire, et que c'était pour la bonne cause. Au moins tout irait pour le mieux, et elle n'avait même pas besoin de payer la consultation chez le médecin. Il fallait essayer de voir le bon côté des choses. Ferdinand prit même la peine de lui agiter sous le nez ce qu'il avait retiré, et elle aurait juré reconnaître un bout de terre cuite. Hmmm. Elle projetait peut-être dans le débris ce qu'elle imaginait qu'il devait être.

"-Ça, encore quelques mois dans votre corps, pouf, de la fièvre, des maladies, de la faiblesse. Et couic. Potentiellement, ça n'aurait peut-être pas été le cas, mais je veux être sûr, sinon on avance à rien dans la vie sans sûreté. Ça va repiquer."

- Euh... Merci ?
Dit-elle sans trop d'assurance.

Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle était censée répondre à tout ça mais à en croire Ferdinand il venait presque de lui sauver la vie deux fois. Il ne serait pas un peu paranoïaque des maladies celui-ci ? Astrid chercha un moment un mot suffisant pour décrire cette crainte mais rien ne lui vint. Ce ne devait pas être un mot assez poétique pour qu'elle le connaisse.
Effectivement ça piqua à nouveau, et bien plus fort que pour le tique. Mais Astrid ne dit rien, intimement convaincue que c'était pour son bien. Elle se retrouva même avec un bandage. Elle n'avait pas souvenir d'en avoir déjà eu auparavant. Ses blessures n'avaient jamais rien eu de bien grave, et consistaient souvent en des bleus plus ou moins impressionnants en fonction de la colère de l'émetteur.

"-Vous enlèverez ça avant d'aller au bain, et vous le repasserez après, histoire de pas vous vider de votre sang."


Se vider de son sang ? Pour une si petite chose ? Astrid n'était toujours pas convaincue mais soit, ce ne serait pas la consigne la plus difficile à suivre. Elle hocha la tête. Le bandage lui donnait au moins l'impression de ne plus être tout à fait nue.

- D'accord.

L'oscultation continua encore. Astrid se demandait bien ce qui pouvait lui échapper encore à ce stade. La cartomancienne ne souhaitait qu'une chose simple : se rhabiller. Vite, si possible. Mais non, même quand Ferdinand se redressa jusqu'à lui coller les gants de cuir dans la bouche il ne lui proposa pas de remettre sa robe. En plus, entre le sang et le vinaigre c'était vraiment dégoûtant et elle eut même du mal à se retenir de vomir. Heureusement ça ne dura pas bien longtemps, avant que l'homme se lasse et passe plutôt à autre chose. De la musique artisanale à base de bougeoir. Le bruit était désagréable, en particulier quand on était sensible comme Astrid à la musique.

- Ça va, ça va, j'entends très bien,
répondit-elle avec un geste de main censé inciter Ferdinand à arrêter son petit manège. Ça au moins c'était sûr. Pour chanter aussi juste, il fallait entendre quelque chose tout de même! Mais le scientifique ignorait cette catégorie de talents d'Astrid, comme il ignorait tout de sa vie à part vaguement sa ou ses professions. Ferdinand passa une main dans les cheveux de la cartomancienne. Elle était très fière de ses cheveux, elle en prenait le plus grand soin. Voilà au moins un endroit où il n'irait pas coller de vinaigre ! Quoique, ses gants imbibés allaient sans doute en laisser l'odeur, et elle devrait se les laver avec application pour la faire disparaître.

"-Mention spéciale pour les cheveux. Rarement vu aussi propre pour une prostituée."


Le vinaigre aurait moins piqué. Astrid se raidit. Évidemment qu'il le savait, elle n'était pas assez idiote pour croire qu'elle ferait illusion. Elle aurait néanmoins apprécié qu'ils n'en parlent jamais, et que Ferdinand ait la délicatesse de faire le plus possible comme si de rien n'était. Il était là, à essayer de se justifier et de s'excuser en même temps. Astrid leva une main vers lui, un peu pour lui dire de se taire. Elle se moquait bien des signes qui l'avaient trahie. Elle savait de quoi elle avait l'air, pas besoin d'en rajouter. C'était assez douloureux comme ça.

Ce qui m'amène à mon prochain examen, si vous pouviez vous allonger sur cette table, habillée ou pas, et me... préparer votre... "terrain", le temps que j'aille changer mes gants, on va pouvoir finir très vite et vous pourrez aller vous baigner tranquillement."

- Quoi ?!


Se déshabiller devant un inconnu n'avait rien de très plaisant, mais cette seconde étape était bien plus problématique. Astrid n'avait vraiment aucune envie qu'il la regarde d'encore plus près. Elle aimerait que Julius soit là. Elle aimerait pouvoir lui demander ce qu'elle devait faire. Que c'était épuisant de devoir se décider seule ! Elle se demanda si elle pouvait encore s'en aller. Inspiration. Expiration. Il lui laissait la bougie.

"-Et oui, chaque personne ayant voulu entrer sous mon service, homme ou femme, a du passer par là, même Aliénor... Quoi qu'elle l'a plutôt pris comme un jeu pas très Trinitaire, exemple invalide...

Stressez pas, dès la prochaine cuite j'aurais oublié à quoi vous ressemblez sous le tissu, c'pour dire à quel point ce n'est que formalité."

Elle eut le temps de se demander si Aliénor appréciait le vinaigre au point de voir là un jeu. Mais Aliénor avait probablement moins de coupures et de bleus. Astrid se jeta sur sa robe pour l'enfiler dès que Ferdinand eut fermé la porte. Habillée, elle se sentait déjà un peu mieux.
Le scientifique avait l'air d'être très professionnel dans ce qu'il faisait. Bon point pour lui. Aller. Ça passerait vite. Astrid s'assit sur la table qu'il avait indiquée. Drôle d'idée de mettre une table dans une salle d'eau. Est-ce que les hommes qui passaient l'examen, s'il y en avait eu, avaient dû s'allonger eux aussi ?
La table était froide. Astrid n'avait pas envie de s'y allonger. Elle n'avait d'ailleurs pas envie de quoi que ce soit, et se retrouvait là à balancer ses jambes dans le vide. Elle ferma les yeux. Aller. Ce serait un mauvais moment à passer. Pas le pire des mauvais moments de sa vie, d'ailleurs. Sans doute. Elle se souvint du passage à tabac en règle qu'elle avait subi avant sa rencontre avec Viktor. Ferdinand ne ferait probablement rien d'assez douloureux pour la mettre dans le même état que ce jour là.
Quand elle entendit la poignée bouger, elle ne rouvrit pas les yeux. Elle se contenta de parler doucement, mais suffisamment fort pour qu'il l'entende depuis l'extérieur.

- Je suis prête.

Contrairement à ce qu'il avait demandé, elle n'avait rien "préparé" du tout. Elle était assez grande pour se douter que logiquement elle allait donc avoir mal. Pas grave. Ce ne serait pas la première fois qu'elle n'avait pas envie. Mais entre le côté stressant de la situation et l'odeur de vinaigre qui n'avait pas l'air de la quitter, difficile d'avoir ne serait-ce qu'envie de penser à ce genre de choses.
Et ça, est-ce que c'était tromper ? Non. Ferdinand était un médecin, n'est-ce pas ? Elle espérait qu'après tous ses efforts elle ne serait pas recalée, au moins. Enfin, si elle était recalée elle aurait sans doute au moins appris quelque chose sur sa santé. Elle ouvrit un oeil seulement.

- Comme tout à l'heure... Vous faites ça vite, hein ?


Elle avala sa salive du mieux qu'elle put. Elle attendait au moins qu'il confirme cette information avant de se décider à s'allonger sur la table.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyJeu 2 Nov 2017 - 22:24
Le couloir est plongé dans l'obscurité, j'ai complètement oublié les bougies, quel con. J'enlève un gant que je laisse tomber par terre avant de passer ma main dans mes cheveux gras. Je souffle d'un seul coup, quel abruti quand même. La gaffe avec la prostitution ça aurait été rattrapable si je ne lui avait pas demandé d'écarter les pates pour que je lui fourre l'engin d'instruments dégueus derrière? Le tact ça a jamais été mon fort, mais là faut avouer que le manque n'est plus tolérable. C'est dans un mélange de honte, de fatigue et de désespoir que je suis allé chercher mes instruments en acier en bas, les marches craquant plus que tout à l'heure au son de mes pas à la dégaine hors du temps.

J'ai pris la poche d'outils, en cuir. Le truc c'est que dedans, y'a un ciseaux, j'men suis jamais servi, cadeau du médecin de famille lorsque j'avais 8 ans, mais quand même. Je suis peut-être un peu con, mais pas au point d'être dénué d'empathie, je suis pas assez monstrueux pour ça. Alors j'me met à la place de la Astrid là-haut, en train de m'attendre sur une table froide et aussi austère que la messe des Trois, pour voir arriver quoi?

Des scalpels et des ciseaux.

Putain comment j'ai fait pour en arriver là?

Je remonte les escaliers, un gargouillement me prend aux tripes, j'ai la dalle putain! Quand ça sera fini je pourrais aller me faire un morceau de bœuf... avec une pincée de champignons... et des poireaux... Marinés dans les épices lentement... Voir même, je pourrais partager mes recettes avec Astrid? Elle est prise, ça fait pas l'ombre d'un doute, je veux juste savoir un truc... La dernière prostituée c'était comme ça.

Je prend un sac de graines d'orge et de blé en passant par le débarras à l'arrière de la cuisine, là ou j'ai pris des gants plus fins et encore un peu de vinaigre. On va bien voir.

J'ouvre la porte et m'installe devant la fille complètement étalée en arrière.

"-Comment j'ai la dalle putain, tu peux même pas imaginer comme c'est la guerre dans mon bide, plus que devant les remparts!"

Je ne pense pas que ça a eu l'effet escompté, j'ai pour seule réponse un œil qui s'ouvre et beaucoup de malaise.

- Comme tout à l'heure... Vous faites ça vite, hein ?

"-Tu m'étonne, j'entend le steak crier d'ici. Ça sera l'occasion de vous montrer ou vous tester en plus."

Je suis obligé de poser le fourreau sur la table pour ne pas avoir à chercher pendant trois quarts d'heure mes outils, manquerait plus que je me trompe... et je ne donnerais pas cher de sa vulve. Je commence ma besogne.

La peau est effectivement sale et irritée entre les cuisses, rien de bien méchant, mais c'est pas un simple bain qui va pouvoir récurer ça efficacement, pas rapidement du moins. Je passe un chiffon doux et propre sans le vinaigre, attend bien que la capillarité fasse son travail pour ne pas faire de paquet de vinaigre dans certaines fibres et donc éviter l'irritation, s'il y en a une. Je nettoie, lentement. Avec attention. Et une boule dans la gorge à cause de l'austérité.

"-tu sais, j'ai jamais aimé les longs silences de mort.

Autant que la solitude. C'est ptèt aussi pour ça que tu es là... J'sais pas.

Tu sais, j'peux paraître froid, brute et déconnecté de toute choses, mais j'vais être honnête avec toi.

Ça me fait pas plaisir de te curer l'orifice, je sais que c'est gênant et que ça fait mal.

Donc si jamais tu veux me faire mal à moi, tu arrêtes de m'adresser la parole, et tu me laisses face à toi avec pour sur seul interaction sociale un sacré paquet de haine et de rancœur.

Tu pouvez être sûre que je finis mal, très mal."


Je sais pas pourquoi je dis ça, ça part et ça sort comme ça vient. Ça m'allège la conscience du moins, parce que j'en ai besoin. C'est dans ce genre de moments de creux, plusieurs fois par jour, que toute l'excitation et l'envie de vivre redescend et il ne reste plus rien qu'un énorme spasme pour combler le vide de votre pauvre et misérable vie, teintée de grisaille et d'ennui. J'vais essayer de réprimer mes sanglots dans une sorte de gémissement couplé d'un reniflement pas très agréable. Mais sincère.

La seule chose qu'il faut que je fasse, c'est que quand j'aurais fini avec les deux tiges en métal enfoncée dans la fleur d'Astrid pour en écarter la chair et l'entrée afin de voir le conduit, c'est de faire un truc génial, qui me plaît et qui est distrayant.

Cuisiner. J'ai envie de cuisiner.

Je laisse les deux tiges dans Astrid le temps de relever la tête et de lui poser une simple question pendant que je désinfecte mes gants.

"-Hey, dis. T'aimes les champignons?

Parce que à défaut d'en trouver dans ton fort intérieur, et de rallonger mon tripatouillage de dix autres minutes, j'en mangerais bien, moi, des champignons. Genre, dès que t'auras fini de te laver.

Ouais, j'ai compris... je torche ça et je me la ferme..."


Je continue d'écarter un peu, je peux observer quelques contractions lorsque je touche certains points sensibles, ça va. Sa profession l'a pas totalement privée de ses capacités sensitives, c'est une bonne chose. Tant mieux pour elle, j'vais pas raconté la fois où j'ai dû me servir en urgence d'un couteau de cuisine et d'une bougie tellement y'avait du travail. Et de la fièvre.

Pas de fluides en aval de l'analyse chez la damoiselle, tout est normal, ça veut dire que je l'ai pas trop stimulée non plus, manquerait plus que ça... Que je la force à simuler médicalement une acoquinade avec moi plutôt qu'avec son amant... J'espère qu'il m'en voudra pas d'avoir voulu soigner sa princesse.

On va en venir au sac.

"-C'fini, tu peux te rhabiller, je te conseillerais personnellement de passer un peu de cette brique de savon, c'est de l'huile avec de la soude, mais ça pique pas. Simplement pour toi. Hormis ça rien.

Maintenant j'aimerais que à tes heures perdues tu urines dans ce sac de graines à chaque fois, tu peux le laisser là, mais je passerais voir le résultat demain. C'est surtout ça qui va être intéressant."


Je sors de la salle d'eau en baissant la tête et en reprenant mon matériel, je ramasse les gants que je met à tremper dans un seau d'eau. Puis je sors de la viande, des poireaux, des épices diversévarié et surtout, des champignons. Juste le temps de lire un peu le temps qu'elle prenne son bain et ensuite on va s'amuser un peu plus.
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MessageSujet: Re: Au Lion d'Or [Ferdinand]   Au Lion d'Or [Ferdinand] EmptyVen 3 Nov 2017 - 8:05

"-Tu m'étonne, j'entend le steak crier d'ici. Ça sera l'occasion de vous montrer ou vous tester en plus."

Astrid était loin d'avoir faim. S'il fallait cuisiner pour Ferdinand pour la fin des tests elle le ferait bien évidemment sans discuter mais honnêtement elle ne voulait plus qu'une chose : disparaître et dormir. Les instruments qu'elle aperçut sur la table achevèrent de l'effrayer. Au delà de la traditionnelle question du "est-ce que j'ai un problème assez grave pour devoir utiliser des trucs si tranchants ?", elle craignait aussi le "est-ce que ce type n'est finalement pas le psychopathe dont je me méfiais au début de cette discussion ?". Ça ne l'empêcha pas de s'allonger, seulement elle adressa silencieusement quelques prières aux Trois.
C'était vraiment, vraiment désagréable. Et gênant. La table était froide. Les outils aussi. Le silence aussi. Elle avait refermé les yeux. À quel moment sa vie était-elle partie en vrille à ce point ?

"-tu sais, j'ai jamais aimé les longs silences de mort.
Autant que la solitude. C'est ptèt aussi pour ça que tu es là... J'sais pas.
Tu sais, j'peux paraître froid, brute et déconnecté de toute choses, mais j'vais être honnête avec toi.
Ça me fait pas plaisir de te curer l'orifice, je sais que c'est gênant et que ça fait mal.
Donc si jamais tu veux me faire mal à moi, tu arrêtes de m'adresser la parole, et tu me laisses face à toi avec pour sur seul interaction sociale un sacré paquet de haine et de rancœur.
Tu pouvez être sûre que je finis mal, très mal."


Inspiration. Expiration. Astrid prit sur elle et desserra un peu les dents pour répondre.

- Je vous en veux pas.

Elle n'avait bien souvent rien contre la discussion, et était la première à apprécier le contact quand il n'avait rien de... Déplacé. Elle n'appréciait pas vraiment la situation cela dit, et elle considérait qu'il était dans doute plus.... Normal ? De vite faire ça en silence avant de passer à autre chose et de ne plus jamais en reparler. C'était à manière, très personnelle, de faire face aux problèmes.

- C'est juste que là, comme vous le dites, ça fait mal et c'est gênant. Ça m'inspire rien niveau discussion.

De quoi pouvait-il bien avoir envie de parler, lui ? Il fit un drôle de bruit, un genre de grand reniflement. Astrid se demanda s'il avait un rhume ou s'il était au bord des larmes, mais elle n'osa évidemment pas poser la question. Enfin, ça aurait été de bonne guerre après le coup de la prostitution. Mais elle n'était pas très rancunière.

"-Hey, dis. T'aimes les champignons?

Parce que à défaut d'en trouver dans ton fort intérieur, et de rallonger mon tripatouillage de dix autres minutes, j'en mangerais bien, moi, des champignons. Genre, dès que t'auras fini de te laver.

Ouais, j'ai compris... je torche ça et je me la ferme..."

Faire des comparaison à base de champignons alors qu'il était en train de la regarder de l'intérieur était probablement une des choses les plus gênantes qu'on lui ai dite. Elle s'efforça au moins de retenir l'information importante : apparemment elle allait aussi bien qu'elle l'avait sérieusement pensé jusque là. Sauf peut-être niveau dignité, mais elle n'y pouvait plus grand chose à ce stade.
Il continuait tout de même de la tripoter, sans doute que les champignons ne devaient pas être la seule menace. Astrid n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait chercher d'autre, elle voulait juste que ça se termine. C'était peut-être pour ça aussi qu'elle n'avait pas répondu.

"-C'fini, tu peux te rhabiller, je te conseillerais personnellement de passer un peu de cette brique de savon, c'est de l'huile avec de la soude, mais ça pique pas. Simplement pour toi. Hormis ça rien.

Maintenant j'aimerais que à tes heures perdues tu urines dans ce sac de graines à chaque fois, tu peux le laisser là, mais je passerais voir le résultat demain. C'est surtout ça qui va être intéressant."

Dès qu'elle sentit effectivement que c'était fini elle s'assit plus vite que son ombre en hochant la tête à tout sans distinction. Du savon ? Utiliser celui là ou un autre n'allait pas changer sa vie, si ça pouvait lui faire plaisir elle prendrait celui là. Le sac ? Elle n'en voyait pas l'intérêt mais quand la bizarrerie de la demande atteignit son cerveau Ferdinand était déjà dehors. Elle lui demanderait plus tard.
La cartomancienne se remit debout, et alla vérifier que la porte était bien fermée. Encore une fois. Elle enleva à nouveau sa robe, puis le bandage, avant de se plonger dans le bain froid qui apparemment n'attendait qu'elle. La température n'avait plus d'importance. Ce qui comptait c'était que, savon en main, elle avait bien l'intention de se purifier . Partout où Ferdinand avait posé des mains, avait mis du vinaigre, avait effleuré sa peau, elle frottait tout avec une force démesurée pour cette tâche. Le savon n'avait malheureusement pas la capacité de la faire cesser d'exister, et frotter de toutes ses forces ne ferait rien disparaître d'autre que l'odeur du vinaigre. Peut-être que ce sentiment de saleté profonde, indissociable de ces récentes activités, était depuis toujours à l'origine de son hygiène étonnamment bonne pour une prostituée. En tout cas, c'était loin d'être la première fois qu'elle se lavait avec autant d'insistance sous toutes les coutures, et ça n'avait rien àvoir avec la personne même de Ferdinand.
Quand ses yeux tombèrent sur la plaie rouverte pour la scientifique, elle repensa à Hadrien. Il lui avait raconté une fois l'histoire d'un grand poète dont le roi souhaitait la mort, et qui l'avait obligé à se suicider. L'artiste s'était tranché les veines, mais trouvant ça trop lent et trop douloureux il avait demandé à un serviteur de le plonger dans un bain bien chaud pour accélérer le processus, et il était mort. Astrid se demandait si l'eau froide avait les mêmes vertus. Elle secoua la tête et finit par sortir de l'eau. Sans se gêner elle attrapa un linge qu'elle devinait propre pour se sécher, avant de se rhabiller. Sans avoir oublié le bandage. Dans quoi s'était-elle fourré encore ? Bon, au moins niveau intrusion dans son intimité ça ne pourrait sans doute pas être pire. Elle suivit la dernière consigne de Ferdinand avant de sortir de là, emportant avec elle la bougie qu'il lui avait laissée.
La maison semblait déserte. Elle était sombre. Ça n'avait rien de très rassurant. La cartomancienne songea un instant que sa chambre d'auberge lui manquait. Après l'humiliation qu'elle avait supporté, il était clair qu'elle avait simplement envie de s'enfermer dans un coin jusqu'au lendemain au moins. Elle se dirigea vers la cuisine. Ferdinand avait parlé de manger, non ?

- Vous êtes là?
Demanda-t-elle doucement avant d'entrer. Visiblement il ne s'était pas moqué d'elle : elle remarquait toute la nourriture déjà sortie. Dites... À quoi ça va vous servir, le sac ? Y a encore des... Tests de ce genre ou c'est fini ?

La cartomancienne avait envie de savoir à quoi s'attendre encore : les surprises de la soirée n'avaient pas toutes été si plaisantes. S'il avait prévu encore des choses étranges elle préférait le savoir tout de suite. Ses yeux revinrent sur les denrées périssables de son champ de vision.

- Vous voulez que je vous prépare quelque chose ?
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