Marbrume


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 Eist Ignis, igniscent dans la bauge.

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MessageSujet: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyMer 23 Mar 2016 - 13:39




Eist IGNIS




Identité



Nom : Ignis.
Prénom : Eist.
Âge : 32 ans.
Sexe : Masculin.
Rang : Saltimbanque cracheur de feu de profession, il manipule la torche égayante et les combustibles enivrants.
Se voulant parfaire son art au point d'en faire un sujet de sagesse, et nourrissant une incontestable passion pour l'ignition, il perfectionne ses propres eaux de feu et ses brûleurs quand l'ardeur pour les spectacles n'est plus un âtre suffisant. Il lui arrive d'accepter quelques basses besognes en échange de matériaux à ses yeux plus précieux que la nourriture.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
» Carrière de Saltimbanque | +2 HAB ; +1 INT ; +1 TIR.

Compétences et objets choisis :
» Connaissance des éléments (Feu (?)) ; Œnologie ; Pyrophilie ; Volonté de fer.
» Javeline ; Capuchon en cuir ; Gants en cuir usé ; Veste de cuir.

Physique



N'avait-il pas ébloui, à l'époque où il était facile de se promener sur les routes, et à celle où les torches ne servaient pas de tombe ? Ne l'avions-nous pas déjà vu d'ailleurs, installé près d'une charrette aux bagages colorés, entouré par des sans-soucis chantant et galvanisant, l'allure frivole et le regard désinvolte des voyageurs sans attache pour tout affûtiaux ? N'était-il pas parvenu à captiver l'attention, quand l'on s'attendait encore à de ridicules facéties, une oupille ouvragée dans l'acier à la main, et des flammes pour toute partenaire ? Qui conduisait la danse de l'autre, à ce moment-là ? Qui jouait le sigisbée ? Et qui avivait le fantasme du public ?

L'hâblerie lui manquait déjà en ces temps il est vrai, aussi bizarre que cela pouvait paraître, il apparaissait être le calme caché derrière la pétulance, à ce point qu'il était possible d'omettre complètement sa présence. S'il se discernait bel et bien dans ces jeux d'ombre et de lumière, ce n'était finalement que pour refléter le flamboiement mât de sa chandelle jaune, cerclés l'un l'autre par la nuit profonde d'une scène improvisée. Cela donnait l'impression que son corps n'était fait que pour retranscrire l'emprise de ces langues teintées sur l'humain, et rien de plus. Comme cela, n'avions-nous pas oublié de le regarder, lui ? N'avait-il pas été difficile de le reconnaître au clair jour ? Nous avait-il déjà semblé aussi pitoyable et défait que maintenant ?

Car désormais, il est morne présence. Il n'est plus facile de courir les routes et les torches font de précieux outils. La charrette n'existe plus, et les sans-soucis sont des souvenirs. Le regard tranché en deux par un capuchon qui lui mange moitié du visage et galbe du crâne, son œil petit s'égare dans un séjour mélancolique, facilement perdu dans le vide. Peine à nous qui demandons son attention, amusettes que sont nos attentes quand il referme sa bouche sur l'étincelle agonisante de son vieux bougeoir. Des flammes ne reste déjà plus que l'odeur lancinante, entichées de lui qu'elles sont même dans l'intermède ennuyant. Point d'autre valse à mener pourtant, et guère plus de ces galanteries, ce n'est que scories de quelconques chimères à peine fabuleuses offertes gratuitement aux spectateurs qui font semblant de s'arrêter.

Il n'était sûrement pas un de ces légers rieurs d'antan, aussi n'est-il pas vilain de dire que ces nouveaux temps lui vont bien, maintenant que les ruisseaux cicatriciels qui s'échappent de sa cagoule lui fendent un sourire en coin. Mais il jure avec la galéjade et la sympathie qu'on lui prêtait naturellement. On oublie aujourd'hui de regarder son autre face, celle pas moche, celle lisse, celle qui n'est pas un spectacle dérangeant. Ces balafres s'imposent et, où que l'on veuille porter les yeux, le léché se devine comme semblable aux éclaboussures d'un liquide corrosif jeté par les aléas moqueurs au visage de celui qui s'amuse et nargue le feu.
Difficile de le percevoir autrement que maraud ou pauvre bâtard des laies : l'effort est à peine fait pour cacher les courbures de la désillusion qui l'assaille.

Rien dans ses frusques ne permet de l'estimer autrement qu'en indigent raté, mais nous sommes tous comme cela à présent. Et si la faim était depuis toujours un soucis ordinaire, les gants élimés flottent davantage encore et ses ceinturons bâillent sans qu'il n'ait plus de trou à leur tailler ; les quelques cheveux sombres qui dépassent témoignent de l'insalubrité de son existence et de sa mauvaise santé, quoique bien moins que les rhagades brillantes de graisse économisée sur son teint de jaspe.
Les routes des arts ont craché dans Marbrume un bien pauvre renégat.

Et quand nous abordons en retenant notre pitié sa personne à la prestance consumée, que l'on oublie l'odeur âcre qui l'entoure et qu'enfin l'on évite sa défiance en ignorant la laideur de ses mutilations à vif, alors il nous parle d'une voix insoupçonnée subjuguante, boucanée par les années passées à boire un alcool fait au feu. Nous l'écouterions des heures s'il ne se taisait pas si vite, pressé de s'éclipser qu'il semble tout de suite être, et s'il n'existait pas si peu de sujet capable d'attiser son intérêt. Mais on veut lui demander, nous qui le connaissons depuis autrefois : où est passé celui qui affrontait la foule ? N'est-il plus fait pour divertir ? Est-ce bien Eist Ignis, ce grand échalas sinistre ?

Personnalité



Le voilà qui hésite à répondre, mais lorsqu'il ouvre encore la bouche, on le reconnaît sans plus de doute. Le sourire factice nous abuse méchamment sans le discernement approprié, lui attribuant des airs mâtins qu'il n'a pas dans ses intonations, faites d'une tiédeur égale et propre à sa voix, qu'on l'apostrophe ou qu'on le complimente. Il n'a pas hâte de discuter et n'est pas curieux de nous connaître ; il est de ceux qui observent avec attention et suspicion d'abord, cet Eist Ignis, et qui éludent ce qui les gêne. Sans masquer sa méfiance ni feindre la vigilance, il rétablit bien vite quelques sécurités entre nous.

On lui accorde quand même l'affabilité de son écoute. Il ne nous interrompt pas pour nous faire taire, peut-être car il essaie en même temps de décoder nos apparences, nos statuts et, grâce à ces biais sans doute, de déceler nos véritables intérêts le concernant. Il a l'air prêt à partir sitôt une entourloupe soupçonnée, bête farouche qui ne veut pas provoquer sottement mieux nantis que lui, et quoi de plus normal, à tout dire honnêtement, dans cette ville où fleurissent des éclairs de fer hors des poches de passant et où emprunter une artère revient tout comme à rejoindre un troupeau, dans lequel il faut accepter le risque de perdre ses quelques pauvres sous et de passer un nouveau jour dans la faim.

Nous avions de toute façon gardé de lui le souvenir d'un homme inaccessible, dont l'éclat des yeux et les expressions ne s'animaient qu'en présence de ses proches compagnons. Quand il finissait une représentation, il disparaissait sur le coup des salutations. Il ne faisait pas passer le chapeau et ne profitait, en fait, même pas des bravos. Ce devait être le privilège de la jeunesse insolente qui cherchait à s'imposer, qui survivait grâce à l'union d'un groupe soudé, que l'age et la misère semblent lui avoir appris à craindre, voire à remplacer par cette retenue étrange, ainsi que par une modestie plus légitime qui se dévoile quand on parle de ses talents.

Pragmatique et perfectionniste, il les reconnaît lui-même de piètre niveau, pauvres d'excentricité, décevants et amoindris, il nous le laisse deviner, par la faiblesse physique et le dénuement caché sous sa coiffure de cuir. Les laids contrastes avec les années passées sont des évidences physiques d'abord, mais pas moins morales ensuite : l'insatisfaction est reine au milieu des cendres de l'exaltation communicative dont il faisait preuve lors de ses prouesses passées. Son abattement est un plénier de désespoir patent ; il a beau détourner le regard, chercher une distraction dans le voisinage, râper le sol du pied, il ne peut pas dissimuler son malaise.
Le rayonnement et l'assurance qu'il avait su donner à l'image qu'il nous avait laissé de lui lors du charivari du printemps où nous l'avions découvert en prennent un sale coup. L'épanouissement est mort, ou noyé dans cette grande solitude qui transpire de lui. On s'empêche de lui demander ce qui est arrivé à sa troupe, persuadés de nous-même qu'il s'agit d'un sujet plus sensible encore que la déliquescence de son art.

Et alors qu'on ne sait plus trop quoi lui dire, embarrassés que nous sommes par la fatalité qui s'abat avec indifférence sur tout le monde, c'est lui qui relance la conversation, finalement plus social qu'on ne se l'était imaginé. Apparemment tranquillisé par nos urbaines intentions, c'est désormais lui qui pose d'anodines questions. Il ne se fait pas particulièrement indiscret et évite assez bien de prononcer le nom des monstres ou de rappeler leurs horreurs. De cette façon il nous permet de partager quelques vieux souvenirs de bohème, de foire et de bourgade aux gentils niais.
Comme nous sommes en quête d'évasion, il répond aux quelques traits d'humour qui nous font sourire, bien qu'il garde un sérieux dégagé qu'importe l'anecdote. Cela apporte une apparence plus légère à son détachement, seule substance a priori intacte de son portrait.

Pour finir, le temps passe rapidement en sa compagnie. Heureux d'avoir osé faire le premier pas, on s'en félicite, car il se révèle en fait bien plus agréable et facile de converser avec lui qu'attendu. Nous sommes même prêts à lui proposer de partager la boisson, ce qu'il accepte après réflexion, entretenant un dernier fagot de doute. Pour le convaincre définitivement, on lui offre de choisir l'endroit, et ci-fait avec une opinion tranchée, il nous emmène en esquivant la foule, quitte à faire détours. Il nous le révèle alors : les agglomérations le rendent malade et il n'aime pas le clapier géant qu'est Marbrume.
Son âme est assurément nomade et parcourt encore des routes spirituelles personnelles maintenant qu'il est devenu nécessaire de s'établir dans les pierres. Il n'a jamais pu rester bien longtemps au même endroit, il le regrette, bien que son esprit semble être capable de tout oublier dès qu'il aperçoit une exhalaison grise dans le ciel. Malgré le défaitisme qu'il met à l'ouvrage, il est toujours autant obnubilé par cette passion infernale, portée sur un objet insoumis et ingrat, qu'il ne manque pas de contempler dès qu'un signe de sa présence apparaît, avec une effrayante admiration.

Histoire



La misérable bougie à la cire délayée dans son petit pot accapare toute son attention. Autour, l'atmosphère bondée est encore plus flagrante et insupportable dans ce lieu clos. Et les sons, les babillages entêtants des autres mânes de cette taverne, oppressants, nous forcent à nous rapprocher pour nous entendre. Il fait cruellement chaud ; les odeurs, mélange d’opulence de tous les condiments trouvables dans une citée surpeuplée, font tourner de l’œil dès que quelqu'un se lève. Nous savons déjà que nous ne supporterons pas de rester ici trop longtemps, à moins de boire en conséquence, mais le baladin ne semble pas s'en trouver affecté. Il n'est même pas gêné par notre promiscuité : il joue innocemment avec la flammette, y plonge les doigts et fait des gestes comme des incantations mystiques qui envoûtent nos regards, nos autres sens complètement pris dans l'effervescence omniprésente.

Sur le chemin, il avait un peu parlé de lui, passant sur des détails qui avaient suscité notre curiosité. On le relance alors, pour savoir depuis quand il est ici et où il vit. Mais il attend la boisson pour répondre valablement. La grimace qui le défigure quand il a sa première gorgée en dit long sur la qualité du dissolvant qu'on vient de lui offrir et est appropriée pour la description qu'il nous fait du quartier du Labourg, à bien des rues de là où nous l'avons trouvé. Il se ballade comme il peut, là où il peut, incapable d'abandonner ses habitudes de gitan, voilà comment il justifie, immédiatement et bien que ce ne soit pas nécessaire, ses incursions apparemment quotidiennes. Les lèvres suspendues au-dessus de son gobelet sale, il nous dit qu'une lune pleine a suffi à le lasser déjà des trajets répétitifs et des citadins, de leurs regards hagards et de leurs sous fabriqués. Le nombre de caillou qu'il a reçu est impressionnant, à croire que cela amuse davantage de tester la capacité de survie d'un borgne qui mange le feu plutôt que de la lui assurer vraiment.

Avant, le public n'osait pas faire cela. Avant, les gamins restaient assis, hypnotisés, et pleuraient des encore ! jusqu'à ce qu'il y en ait. Avant, il pouvait se permettre de répondre aux insultes et aux grossiers vauriens qui volaient dans le chapeau. Quoique, avant, il ne subissait pas ces outrages : la troupe du Ruban d'Alizée imposait le respect de Lods à Usson et avait sa propre kermesse du printemps à Monpazier. Ils voyageaient sans problème et avaient les moyens d'engager des mercenaires. C'était une communauté indépendante, autosuffisante ; une famille aux membres disparates qui pouvaient se permettre la novation à chaque frairie.

Mais tout cela est fini et ne renaîtra jamais, affirme-t-il en se vidant instantanément le reste de son godet dans la gorge pour en quérir un nouveau aussitôt. Cette allégation est évidente pour nous également, néanmoins on veut le consoler et lui faire part des émotions de notre fils, conservées longtemps après avoir assisté à son spectacle. Son engouement et son admiration étaient incontestables et dangereux. Énergique, il attrapait les calbondes dans ses mains nues et jouait à être 'Ignis'. Très vite il avait fallu l'empêcher de trouver l'amadou et l'allumette, sans quoi sa maladresse aurait causé bien des problèmes. Nous avions craint qu'il ne veuille devenir comme lui, on l'avoue avec gêne, et qu'il n'aille par les chemins faire des pantalonnades, sans jamais nous laisser savoir s'il réussissait ou non dans la vie. Cette historiette, bien qu'anxiogène pour nous, a le don de lui étirer les cernes de l’œil gentement. Il semble comprendre, comme s'il l'avait lui-même vécu. Donc on lui pose la question.

҉

L'alcool étant insuffisant pour désinhiber, il répondra évasivement. Il mentira même en se disant né en voyage sur un quelconque sentier entre deux bourgades et se contentera de hausser l'épaule. Ce sera suffisant pour saper le sujet et lui éviter de parler du gentil sommelier, de sa première rencontre avec le feu et de ses piètres débuts d'attardé dans la troupe. Comme ça, il ne parlerait pas non plus du fondateur, qui fut pour lui un maître, un exemple de patience, capable de lui faire entendre l'agréable susurrement des flammes et donc de lui donner un métier avec elles. Né sur le trajet, dans une roulotte bringuebalante, ce serait le seul élément qu'il donnerait de son enfance. Bien que pas malheureuse, à ses yeux, elle ne valait définitivement pas la peine d'être contée autrement.

Pour autant, et pour peu qu'ils aient insisté, ou qu'il ait été soul, il en aurait malgré tout donné quelques détails véridiques. Il aurait sans doute commencé par ce moment passé à imiter les attitudes de son père et de son verre de vin avec sa tasse d'eau, seul souvenir qu'il ait, avant de parler des étincelles qui éclatent, de la fumée noire qui fait suffoquer, du bois qui craque, de l'affaissement improbable des poutres, de la lumière qui aveugle plus fort et du silence de la Trinité toute entière par-dessus tout ça. Il aurait également pu démontrer la bonne âme des autres polissons véritablement nés en roulotte, et la façon dont ils le considérèrent très vite comme un membre de leur communauté, quand bien même il avait quatorze ans et qu'il ne décrocha pas un mot entre le moment de son arrivée et les cinq années qui suivirent.

En faisant l'effort de lui offrir une autre pinte, il aurait été jusqu'à décrire le cadeau de Maykel : une belle torche ouvragée dans l'acier, faite pour lui, rien que pour lui, et où était lithographié le nom qu'il lui avait donné. Comme il n'était pas capable de lire, cela donnait un côté encore plus incroyable au bâton, ce qui l'avait bien aidé à vaincre sa peur. Puis il aurait raconté le jour après le fameux charivari du printemps, durant lequel il avait eu l'occasion d'expérimenter un duo où acrobatie et pyrotechnie se mélangeaient bien. Et celui quelques années plus tard où, préoccupé, il s'était trompé dans ses mélanges, ce qui avait donné une nouvelle couleur à la chaude lueur, l'espace d'un instant. Cela avait aussi fini de conquérir Elisheva et sa bouche provocante, ou du moins l'avait assez servi pour qu'ils partagent officiellement leur couche.

Et puis s'il en était venu à perdre toute contenance, trop ivre, qu'il avait commencé à s'avachir et à poser les coudes sur la table, à faire des mouvements brusques et gauches au travers de la bougie, entre deux battements de paupière lourde, il aurait pu marmonner à propos de l'été dernier, et puis de l'hiver, et puis de ces dernières semaines. A ce moment-là, il aurait pu dire qu'il n'avait rien compris aux soudaines dissensions au sein de la troupe, sinon que le comportement d'Alizée, après la disparition de Maykel, était devenu nuisible à toute la communauté. L'opinion à propos des rumeurs était mitigée, il n'en avait lui-même pas vraiment et se taisait bien quand certains juraient avoir entendu la même histoire entre deux villages et que les autres leur riaient au nez. De toute façon, le convoi était protégé, et c'était la seule chose qui comptait vraiment. Mais lorsque les chargements et les charrettes s'accumulèrent sur les routes et que la hantise des réfugiés se répandit dans les esprits des pitres, virale, elle les affecta les uns après les autres, et la seule capable de trancher pour tout le monde attendait que son père revienne.

Il parlerait précisément du moment où la cohésion du groupe a littéralement explosé : en plein après-midi, quelques jours après que les mercenaires aient fichu le camp, emportant avec eux bien des possessions, Alizée avait finalement pris la décision de rebrousser chemin. Dépassée par les événements, elle ne pensait qu'à Maykel et à l'endroit où il s'était volatilisé. Le retrouver était visiblement sa seule préoccupation, au point qu'elle s'était insurgée avec une brutale sauvagerie contre ceux qui n'avaient pas voulu la suivre.
Le reste s'est gravé sous son capuchon.

҉

Sans avoir finalement répondu à grand chose car l'argent manque et que la bière est mauvaise, il quitte la taverne, sans se faire raccompagner, prétextant avoir d'autres choses à faire avant la nuit. Pourtant il traîne sur le chemin, s'arrête un moment pour observer les crémations qui se font encore, puis rejoint une allée un peu plus loin. Là, il s'engouffre dans une maison, sans accorder un regard aux propriétaires, et atteint les combles où cinq autres réfugiés se tiennent dans une pénombre accablante. Un lit de fortune seulement est présent, occupé par un corps inerte, vers lequel il se dirige automatiquement. La belle Elisheva ne bronche même pas quand il s'assied près d'elle et qu'il observe par-dessous sa piteuse couverture de cheval. Il porte un instant son œil sur Alizée, assise dans un coin. Totalement dépossédée de toute humanité, elle se ronge le bord des doigts à défaut d'avoir encore des ongles. A côté, d'autres rescapés du Ruban, qui n'osent plus sortir depuis qu'ils savent que même l'enceinte de la ville n'est pas une sécurité suffisante. De la même façon qu'il ne décrirait pas comment il est salement énucléé sans avoir bien bu, ce soir encore il ne leur dira pas que les plaies boursouflées de la jeune femme empirent et qu'il faudra sûrement l'achever bientôt.

Soi réel




Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Quelques bougies au-delà ont eu tôt fait d'en brouir l'innocence.
Comment avez-vous trouvé le forum ? (Topsites, bouche à oreille...) Par le biais d'un partenariat intelligent, je suppose.
Vos premières impressions ? Fascinant.
Des questions ou des suggestions ?
Spoiler:

Une fois de plus, merci pour vos réponses. ♥️

Marbrume soutient la création; cette fiche a été codée par Orange de CSSActif



Dernière édition par Eist Ignis le Dim 27 Mar 2016 - 7:29, édité 44 fois
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Abel le BarbierChirurgien-Barbier
Abel le Barbier



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MessageSujet: Re: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyMer 23 Mar 2016 - 16:31
Salut, et bienvenue à Marbrume :D

Précautions avant lecture:

Concernant la carrière, si le saltimbanque ne te donne pas satisfaction, as-tu envisagé l'option de l'Erudit, qui reflèterait plus ou moins (quoique imparfaitement) ton idée de scientifique/spécialiste ? Difficile de dire sans voir la fiche, toutefois.

Réflexion de l'historien sur le terme d'ingénieur:

Concernant le groupe d'appartenance, pour l'incidence que cela aura sur ton personnage, je te recommande le Peuple. Tout d'abord parce qu'il s'agit d'une catégorie sous-peuplée (oui, car elle devrait composer 95% du forum si on voulait une atmosphère médiévale... Mais ce n'est pas le but du forum. Tout ça pour dire qu'il ne faut pas s'en faire si le groupe Peuple est plus gros : il n'y a pas de risques de le déséquilibrer).

Pour le prendre autrement, dis-toi que la catégorie par défaut d'un personnage sera le Peuple, à moins que son historique ne justifie une position différente dans la société. Ainsi, la noblesse, le clergé, les Bannis, tout cela va de soi... Pour savoir si la Milice serait appropriée, c'est simple, ton personnage fait-il partie de l'organisation de l'ordre à Marbrume (avec ce que ça induit de hiérarchie, et de patrouilles avec la milice, etc) ? Si la réponse est non, tu es du Peuple, qui est effectivement le plus large des cinq groupes.

A toi de voir, mais ton historique doit le refléter, de fait.

Si tu as d'autres questions, le Staff devrait passer par là sous peu pour te donner leur avis sur la question. Ces quelques lignes n'étaient que ma petite contribution à ton questionnement study


Dernière édition par Abel le Barbier le Mer 23 Mar 2016 - 17:46, édité 5 fois (Raison : CoquilleS réminiscenteS)
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyMer 23 Mar 2016 - 16:56
Bonjour Eist et bienvenue parmi nous, en espérant que tu te plairas ici !

Je vais répondre dans l'ordre de tes interrogations.

A propos de la carrière
Si tu joues un artiste saltimbanque cracheur de feu, c'est tout simple, tu auras la carrière du Saltimbanque. ^^ Cette dernière est pensée pour tous les artistes de rue, et malgré ce que tu sembles en penser, elle apporte +6 CHA, +6 INT et +5 HAB, ce qui sont d'excellents chiffres qui reflètent très bien les capacités d'un tel artiste de rue. +6 INT, si tu jettes un oeil aux autres carrières, c'est fort élevé, c'est même autant que les nobles qui possèdent une éducation importante. Aussi, les capacités du saltimbanque pour créer ses spectacles et manier le feu est, selon nous, très bien représenté par cette carrière. Donc, si tu restes dans cette idée de personnage, tu ne pourras pas "échapper" à cette carrière. (Bien qu'à notre sens, elle est très bien cette carrière, et nous avons été étonnés que tu souhaites la rejeter d’emblée ^^)

Concernant l'ingénieur, bien que le terme soit très moderne il est vrai, cela prend en compte les créateurs et penseurs d'armes de guerre de l'époque. Ceux qui savaient construire des arbalètes, des catapultes, des béliers, ce genre de chose. La carrière est donc prévue pour les artisans ingénieurs qui sont aptes à concevoir ce genre de technologie.

L'érudit, lui, pour faire écho à Abel, rejoint surtout un homme de science et de savoir, qui étudie beaucoup les manuscrits, la théologie, et tout autre sujet "abstrait". Ce n'est pas un constructeur à l'inverse de l'ingénieur.

Encore une fois (j'ai l'impression de le dire souvent >.>), il ne faut surtout pas baser votre personnage sur les carrières existantes. Créez votre personnage comme sur n'importe quel forum sans même vous occuper des points, la carrière se greffe sur votre personnage en dernier lieu une fois ce dernier créé. En effet, les quêtes à points et event ne concernent que la minorité de votre jeu ici, ne faites pas l'erreur de choisir tel type de personnage juste parce que la carrière vous semble mieux qu'une autre, c'est pas du tout le but de Marbrume.

A propos du groupe
Tu appartiendras effectivement au groupe du Peuple comme l'a souligné Abel. Pour faire partie de la milice, c'est tout simple, il faut être un homme d'armes apte à asseoir l'autorité et les ordres de la cité. Un artiste de rue ne fait pas partie de la catégorie.
De même, pour les bûchers funéraires, pour allumer un simple feu à l'aide d'une torche, les clercs et les miliciens ont rarement besoin d'un expert en maniement des flammes en règle générale... =o Il suffit de brûler les corps, il n'y a pas de poste à proprement parler uniquement réservé à celui qui apporte la torche.

A propos de la réputation des artistes
Pas de règles particulières là-dessus. La vision des saltimbanques par le peuple n'a pas réellement changé, après tout dépend sur qui on tombe j'imagine ! Certains n'ont plus trop envie de s'amuser et de voir des spectacles avec les fangeux, d'autres à l'inverse aiment se changer les idées... Cela dépend vraiment les personnes il n'y a pas de ligne directive universelle.

En espérant avoir répondu à tes questions !
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MessageSujet: Re: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyMer 23 Mar 2016 - 17:52
Bonjour à vous, Abel et Ambre.

Merci pour vos apports, vos propositions et vos réponses. J'entends qu'effectivement le personnage ne doit pas se faire autour de la carrière, aussi je ne questionnerai pas davantage.
Je préciserai néanmoins que le rejet total de celle de saltimbanque n'est pas tant due aux caractéristiques qu'elle offre mais à l'orientation - que j'imaginais - trop fermée sur le titre même et les fonctions d'artiste. J'ai été troublé par l'absence de description, peut-être, et ai pris les termes aux sens les plus restrictifs, pour certains. Et s'il est vrai qu'elle offre presque autant d'avantages que les autres suggérées, je pensais trouver un bon consensus entre les différents intérêts de mon personnage en visant la voie de l'ingénierie.
Tout cela m'étant parfaitement éclairci désormais, je ne m'attarde pas. C'est une partie très originale de votre forum et j'avoue ne pas avoir pu la laisser de côté dans ma construction. :)

Je reviens sur le groupe et l'aspect générique du peuple, un point qu'Abel a effectivement très bien su me mettre sous le nez. Je ne vous cache pas que le choix est complètement partial, et se fait en effet en fonction des bûchers funéraires. La question n'était pas vraiment de savoir si la milice ou l'église requièrent des spécialistes, je me doute bien que non, mais plutôt s'il faut faire partie de l'un ou l'autre pour les exécuter. Ce n'est qu'un détail qui n'a pas vraiment sa pertinence dans le contexte j'imagine, aussi j'en ferai peut-être fi ! pour finir.

Merci encore pour votre attention. :)
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyMer 23 Mar 2016 - 18:11
Nous comprenons tout à fait, il est vrai que le système xp apporte très souvent des questions chez les nouveaux venus. Pas de problèmes à cela, mais non, les carrières ne sont pas restrictives à ce point. :p Même si vous choisissez une carrière particulière, cela ne vous bloque en rien pour vos rps. Si tu veux jouer un saltimbanque porté sur l'étude du feu et ses subtilités, aucun souci, c'est pas parce que la carrière s'appelle "Saltimbanque" que tu ne peux jouer qu'un bonhomme qui fait des cabrioles sur une scène, surtout pas. Les carrières sont simplement là pour coller au maximum au métier qui caractérise le plus votre personnage, mais elles ne vous bloquent en rien dans le développement de vos idées, c'est essentiel =)

Si jamais tu as d'autres questions surtout n'hésite pas ! Et encore bienvenue parmi nous ! Un saltimbanque c'est Grim Torren qui va être content, ça va lui faire un collègue ! o/
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MessageSujet: Re: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyDim 27 Mar 2016 - 5:32
Salutations par ici. : )

J'annonce que j'ai terminé cette fiche. Bien que je pense l'éditer pour arranger ici et là les éléments que mes yeux ne sont pas fichus de percevoir là tout de suite, je vous laisse me dire ce qui est potentiellement bancal et qui ne colle pas, ou pas assez, avec Marbrume. N'hésitez pas à souligner les manques ou les incompréhensions également, je prends tout et le recycle gratuitement. o/

A tout bientôt !
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Anton GunofBoucher
Anton Gunof



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MessageSujet: Re: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyDim 27 Mar 2016 - 10:46
Bienvenue ! Et merci, j'ai appris plein de mots !
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Eist Ignis, igniscent dans la bauge.    Eist Ignis, igniscent dans la bauge.  EmptyDim 27 Mar 2016 - 11:51
Eh bien eh bien, quelle plume ! Très belle fiche, et parfaite, car il n'y a tout simplement rien à redire pour ta validation, aucun détail à modérer qui semble faire tache, non, tout est ok.

Je te souhaite donc un très bon jeu parmi nous Eist, et encore bienvenue !
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Eist Ignis, igniscent dans la bauge.
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