Marbrume


Le Deal du moment : -14%
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 ...
Voir le deal
799 €

Partagez

 

 [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptySam 13 Oct 2018 - 10:55


~ Début Novembre 1165 ~

[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Ouvert13

Sydonnie s’était préparée calmement, en douceur, sans précipitation aucune. La jeune femme ne semblait pas particulièrement enjouée vis-à-vis de la mission du jour : encadrer les pendaisons de cette fin de semaine. Elle avait enfilé machinalement son uniforme de coutilière, ajustée convenablement sa tenue, glissée son arme à sa ceinture, avant de jeter un regard froid vers son reflet. Aucun sourire n’ornait ses lèvres et ses prunelles ne semblaient que rarement s’animer d’une quelconque émotion, ses réflexes et ses gestes semblaient être le fruit d’une habitude machinale, presque quelconque. Relevant sa longue chevelure ébène, elle prit le temps de l’attacher en une queue de cheval haute, coulant un dernier regard vers sa silhouette, elle avait fini par daigner sortir de sa chambre. La caserne était encore calme, les premiers rayons du soleil commençaient tout juste à percer l’obscurité de la nuit, relevant les yeux vers le ciel, la milicienne lâcha un soupir, sans que celui-ci ne semble trouver un quelconque écho dans son environnement. Lentement, D’Algrande avait délaissé sa position d’observation pour descendre les quelques marches menant à la cour intérieure, difficile de savoir les pensées qui pouvaient l’animer actuellement, elle ne démontrait rien et se contentait de saluer les quelques autres miliciens déjà éveillés. Plus loin, la relève entre l’équipe de nuit et celle de jour s’effectuait, encore plus loin une nouvelle recrue profitait de l’absence du reste de ses collègues pour s’améliorer.

L’ambiance matinale ne semblait pas désagréable pour autant, mais ne trouvait toujours aucun intérêt dans les prunelles de celle à la chevelure de jais. Un instant, son attention se porta sur cette milicienne un peu malmenée par d’autres, un instant, elle se revue par le passé, sans pour autant intervenir. La difficulté forge le caractère pensa-t-elle, n’était-ce pas l’unique façon de s’endurcir, souffrir ? Abandonnant sa prise de conscience vis-à-vis de la non-évolution de la place des femmes dans la milice, elle se dirigea vers le coin des repas, pas longtemps, juste le temps de réaliser une infusion, de sentir sous ses doigts la chaleur de la tasse, de respirer l’odeur des plantes se mélangeant de cette manière si agréable. Fermant les yeux, avalant une gorgée réconfortante, elle avait fini par s’intéresser enfin à ce qui était réellement important, sa mission du jour. Surveiller les pendaisons et le bon déroulement, étrange activité dont elle ne parvenait pas à s’accommoder. Chaque fois qu’elle se rendait sur cette place, Sydonnie sentait son cœur se serrer et son ventre se retourner, craignait-elle de voir Chris, son visage, son corps tremblant au bout d’une corde, ou sa tête roulant sur le sol jusqu’à ses pieds. Cette pensée la fit déglutir et secouer sa chevelure, ne fallait-il pas y penser, ni même y songer, tout cela faisait désormais partie du passé, aussi douloureux soit-il.

Naturellement, elle avait fini par cesser de jouer la statue, abandonnant le semblant de confort du lieu pour interpeller une petite main, celle dont elle faisait encore partie il y a peu.


- « Préviens ma coutilerie que nous sommes affiliés à la pendaison aujourd’hui, qu’ils me rejoignent là-bas » ordonna-t-elle presque, le regard un peu perdu de son interlocuteur lui indiqua qu’il ne devait pas la connaître, manqua-t-elle presque de s’en offusquer « La coutilerie d’Algrange imbé… merci. » Grommela-t-elle finalement en le regardant partir.

Une nouvelle fois sa silhouette resta immobile, inerte. Devait-elle continuer à s’imposer, à montrer qu’elle était arrivée à ce niveau grâce à ses compétences, culpabilisait-elle parfois de son humeur dégradée avant de se raisonner. Une bonne milicienne ne devait rien ressentir, elle en était désormais convaincue, une simple main armée faite pour défendre le Duc et la ville. Rien de plus. Lâchant un énième soupir, elle avait fini par reprendre sa marche, non pas sans effleurer sa lame de cette manière un brin rassurante. Sydonnie devait chercher sans aucun doute la force de se déplacer, d’aller jusqu’à cette place qu’elle n’appréciait plus, préférait-elle faire le chemin seule avant d’être rejoint par son équipe, juste au cas où, dans l’éventualité que le pire de ses cauchemars se réalise.

S
ur place, la silhouette du bourreau était déjà bien visible, vérifiait-il les cordages, le lieu, attendait-il déjà avec cette impatience perceptible dans le fond de ses yeux. Bourreau drôle de métier ne cessait de se répéter la coutilière. Le visage de l’homme était masqué par ce tissu sombre, collant à ses lèvres au rythme de sa respiration. Presque nerveuse, la milicienne avait passé une main dans sa chevelure, resserrant l’emprise du lien formant sa queue de cheval, les condamnés n’étaient pas encore là, chance ou malchance elle ne le savait guère.

- « Vous êtes bien matinale, les exécutions ne devraient pas démarrer avant une bonne heure, peut-être même deux. C’est vous qui vous chargez de la sécurité aujourd’hui ? » elle avait opiné simplement avant de répondre
- « Je suis une adepte du travail bien fait, je préfère être présente avant l’arrivée des condamnés »
- « Nous sommes deux en ce cas. » Répondit-il se frottant les mains « La milice semble avoir été efficace, nous avons une bonne récolte de tête à tendre aujourd’hui, deux bannis et trois brigands. »

Son cœur manqua un battement, alors qu’elle réduisait définitivement la distance encore légèrement présente entre le bourreau et elle. Ses lèvres se pincèrent, son esprit répétait en boucle la phrase « deux bannis », si il était là… Non.

- « Je suis heureuse de l’entendre » murmura-t-elle « Je vous laisse terminer vos préparations, vais-je faire ma ronde, ne faudrait-il pas que cette bonne journée se complique. »

L’homme avait ricané, ne sentant qu’à peine le sarcasme dans la voix de la jeune femme. Sydonnie avait délaissé le lieu de pendaison pour faire un tour de la place, juste au cas où, simple vérification. La coutilière avait fait rapidement le tour, n’y avait-il à cette heure pas grand-chose à voir, le brasier du bûcher funéraire crépitait encore, imposant, apportant cette chaleur qui n’avait rien de réconfortante, dernièrement il y avait moins de corps à brûler, quoi que la fièvre animant les bas quartiers apportait à son tour la mort, inévitablement. Les parchemins sur le panneau en bois manquaient parfois de s’envoler à cause des petites brises légères, mais particulièrement fraîches. Curieuse, elle avait fini par s’y intéresser davantage, avisant détaillant les écritures parfois presque effacée par le temps. Aucune n’attira particulièrement son attention, hormis peut-être cette même source d’espoir qui se dégageait de certaine, ce même besoin d’assistance un peu désespérer de voir les choses s’arranger. Était-ce le cas maintenant ?

Un cri, ou plutôt un pleure la détourna de ce panneau en bois, celui d’une petite fille dans les bras de sa mère qui attendait non loin du bûcher que l’animation du jour débute. Sydonnie n’avait jamais compris l’intérêt de la population pour cette pratique et ce besoin de venir voir, assister à la fin d’une vie de la plus triste des manières. Le comportement de l’enfant avait fini par la questionner et déduisit-elle qu’il devait s’agir d’une progéniture d’un des condamnés, peut-être. La gamine n’avait de cesse de répéter que ce n’était pas juste et la mère de susurrer que les trois en avaient décidé ainsi, mais que la vérité finirait un jour par éclater. La vérité ? Croisant le regard des deux protagonistes, d’Algrange avait fini par se détourner, ne souhaitant pas paraître trop intimiste, trop curieuse.

Le prêtre venait de faire son apparition, rejoignant le bourreau sans attendre, alors qu’enfin la place s’animait de la plus cruelle des manières, après l’arrivée de cette femme et son enfant suivirent d’autres membres de la population, des commères, des observateurs, ceux qui sont là sans réellement savoir pourquoi, poussé par cette envie de voir, d’être témoin de la mort venant embrasser une vie. L’idée était dérangeante, presque malsaine, pourtant cette habitude semblait persister encore et encore, avait elle-même doublé d’intensité depuis que la pendaison était de retour. Naturellement, la jeune femme avait retrouvé son post, non loin du lieu d’exécution, là où déjà ceux dont le cœur n’allait bientôt plus battre arrivaient.

Comme toujours, chacun montait les quelques marches pour arriver sur la passerelle, se positionnant derrière la corde, en ligne. Cruelle manière d’exécuter, chaque bourreau avait son habitude, celui-ci aimait agir individuellement, voir dans le regard de ceux attendant l’angoisse monter progressivement. Chaque nom et crime fut évoqué, quand on s’arrêta sur le dernier : Étienne Deschamps, la petite qui n’avait jamais cessé de chouiner s’était mise à crier « c’est faux, ce n’est pas vrai. ». Il était accusé de meurtre l’homme et le regard qu’il lança à sa fille, fut naître un étrange sentiment dans le cœur de la milicienne. Beaucoup se prétendait toujours innocent, beaucoup ne reconnaissait pas les crimes commis, pourquoi mentir encore, là juste en face de la mort, de la fin ? Avisant un des membres de la coutilerie qui venait d’arriver, de se rapprocher, d’Algrange lui indiqua d’un signe de tête d’aller voir l’enfant et la femme.


- « Discrètement, essaie de te renseigner sur la situation et demande-lui si c’est vraiment nécessaire que la piotte assiste à tout ça. » elle avisa son subalterne un instant, jugeant important d’insister « Discrètement et doucement. »
- « Je l’accompagne » ajouta un Florestan qui venait à peine d’arriver

Sydonnie avait hoché la tête simplement en guise d’approbation. Avant de reporter son attention sur le listing impression des méfaits reprochés du premier qui allait danser au bout de la corde. L’homme d’une vingtaine d’années avec une liste de violence, pillage, meurtre et tentative de meurtre impressionnantes et ne semblait absolument rien regretter. Son regard était froid, il se tenait droit, visiblement fier et quand le prêtre lui demande de s’exprimer devant les Trois et les hommes et femmes présents, il avait simplement déclaré qu’il n’avait rien à ajouter, aucun regret. Pauvre homme. Le bourreau avait fini par le pousser d’un geste brusque pour qu’il s’avance, l’homme manqua de tomber, avant de monter sur la caisse et de se faire passer la corde au cou. Les murmures de la foule n’avaient de cesse de se faire entendre, alors que déjà la dynamique de groupe l’emportait et qu’on commençait à s’extasier à exiger qu’il meure dans d’atroces souffrances. On criait « meurtrier » « violeur » « manipulateur ». Oui, les Hommes avaient une bien drôle de manière de se rassurer, d’apprécier la mort des autres pour mieux savourer sa propre survie. Pour Sydonnie, ça en devenait presque ridicule, presque nauséeux.

Informations diverses a écrit:

Je laisse le sujet en sujet libre, même si il s'adresse plus essentiellement à la milice et la Coutilerie de Sydonnie. Cependant,
si vous vous sentez inspirés, n'hésitez pas à nous rejoindre.
Le bourreau s'exprime en #cc99ff
Florestan en #ff9933

Les participants :
Sydonnie d'Algrange
Clovis Legrand
Gondemar Rosalis
Sam Castagnier
Rémi Asselin
Othon Zollern


Dernière édition par Sydonnie d'Algrange le Jeu 10 Jan 2019 - 22:33, édité 5 fois
Revenir en haut Aller en bas
Clovis LegrandCoutilier
Clovis Legrand



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptySam 13 Oct 2018 - 14:13
S'il y en a un qui est plus matinal encore que la coutelière d'Algrange, c'est Clovis. L'adolescent à la carrure impressionnante, inversément proportionnelle à son intelligence, est un monstre de puissance et d'énergie qui n'a apparemment pas fini sa croissance. Faut dire qu'il a hérité du patrimoine génétique du paternel, un forgeron à l'imposante stature et que sa mère était loin d'être maigrichonne. Il a passé son enfance et son adolescence à battre le fer et là où d'autres auraient profité de la soirée pour se reposer, lui courait les rues dans l'espoir de vivre une bonne bagarre ravigorante. C'est qu'en plus d'être costaud, il est endurant, le Clovis, et dur au mal. Des trempes de son père, il en a prise. Pas qu'il n'était pas obéissant, mais il comprenait lentement. Et malgré la main lourde de son forgeron de père qui l'envoyait valdinguer à l'autre bout de la pièce, Clovis se relevait et narguait ce dernier du regard. Mais jamais il n'a répondu à son père, parce que ça se fait pas. La seule menace qui pouvait le tenir tranquille, c'était de le priver de ses animaux.

C'est qu'il a un don avec eux sans qu'on sache pourquoi. Certains dans la caserne pense que c'est parce que lui et les animaux ont la même intelligence, ce que réfute Clovis, qui considère sa chienne plus maligne que lui. Mais une évidence est là, il a ce don, pas seulement avec les chiens mais aussi avec les chevaux et les chats, pour ce qu'on en a vu. Il les comprend, les respecte et ceux-ci le leur rendent bien. Et il fait une fantastique équipe avec sa chienne, Kador. Déjà qu'il en impose seul, quand en prime un loup dont il ne manque du loup que les yeux jaunes grogne derrière lui, même un solide gaillard doute. Cela aide à calmer des belligérants et fait qu'il est apprécié, malgré son manque d'intelligence. Disons que Clovis n'est pas fait pour la finesse, qu'il n'a aucune manière et qu'il serait fichu de laisser passer un voleur s'il ne l'a pas pris sur le fait, même si le voleur portait le fruit de son larcin dans ses mains.. Mais pour le reste, c'est un gars gentil, obéissant aux ordres sans discuter, volontaire pour toutes les missions, bossant comme quatre et n'hésitant pas à être en première ligne en cas de problème. Et après tout, c'est cela qu'on demande à un milicien.

Et heureusement, car il n'est pas simple de le punir. Après avoir déclenché une bagarre en raison de l'alcool qui le rend méchant, Clovis s'est vu mis de corvée en guise de punition. Mais que ça soit le nettoyage des latrines, la réparation d'un box, ou le nettoyage d'une écurie, il le fait dans la bonne humeur, sans rechigner et même avec plaisir, et il n'est pas nécessaire de passer derrière lui, le taf est bien fait. La seule sanction qu'il craigne est qu'on le prive de son chien, mais déjà ils forment une superbe équipe, mais en prime on craint sa réaction si ça devait arriver. C'est un peu le problème avec les simples d'esprit, c'est qu'on ne peut être certain de leurs réactions. Bon, toujours est-il que Sydonnie, sa coutelière, a bien compris que le gaillard devait se dépenser un maximum et qu'elle n'a pas levé sa sanction, histoire qu'il se dépense lors des corvées.

Et ce matin, nul n'est surpris de le voir revenir au pas de course d'un footing matinal avec son chien, torse nu, en sueur et visage radieux car c'est ainsi tous les jours. Avant son service, il s'entraîne. Entre les corvées aussi, sauf s'il y a une mission, pour laquelle il sera forcément volontaire, surtout si une bagarre s'annonce. Aussi, quand on lui annonce que sa coutelière veut le voir place des pendus n'hésite-t-il pas un instant. Il se lave rapidement, ne prend pas le temps de se sêcher, enfile sa tenue, son épée et son bouclier et part-il au pas de course sur la place des pendus et fait un salut militaire à sa chef avant de prendre position.

Le lieu ne l'impressionne et ne l'incommode pas, il trouve même le tout assez festif, avec des gens qui se réjouissent souvent du spectacle. Ca crie beaucoup, c'est vrai, mais il y a aussi de la joie. Y'a rarement des soucis et si un récalcitrant refuse de se calmer, un bon bourre-pif lui offre quelques minutes de sommeil pas mérité, mais douloureux. Service d'ordre que ça s'appelle, et il aime bien ça. il ferme son visage, marche un mètre derrière sa chef avec le regard qui dit "bouge une oreille et je t'ouvre en deux". Ce regard, l'encapuchonné y a droit comme les autres, sauf ceux de sa coutellerie, évidemment. Il est probable que Clovis n'ait pas compris que le bourreau était dans leur camp.

La foule arrive sans que cela ne l'émeuve plus, il suffit d'un petit coup de bouclier pour faire reculer ceux qui avancent trop près ou d'un simple geste de la main. Mais quand la coutelière demande qu'on enquête sur la gamine qui chouine avec discrétion, Clovis ne se porte pas volontaire. Le "discrétion" est chiant, déjà, puis, bien que pas doté d'une intelligence supérieure à la moyenne, il sait que la discrétion, c'est po son truc. Autant laisser faire ceux qui savent. C'est pareil pour les bagarres, Clovis, il sait se battre, alors il y va, et les moins doués peuvent faire autre chose, de la discrétion ou un autre truc pour gens de la haute. Lui, il est fils de forgeron, il est surtout bon pour battre, le public, le malfrat ou le fer, peu lui chaut

Et lorsque le premier candidat à la potence est vilipendé par la foule, Clovis fait face à la foule, élargissant les épaules, l'air de dire : "Vous pouvez gueuler, mais le premier qui avance se mange une avoine". Dans son rôle, quoi !
Revenir en haut Aller en bas
Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyMar 16 Oct 2018 - 13:11
Après plusieurs mois à servir à l'extérieur de la Cité, Gondemar avait acquis suffisamment de légitimité pour qu'on cesse de le considérer comme un intrus au sein de la Milice, gagnant progressivement la confiance et le respect de ses collègues avec lesquels il avait affronté de nombreuses menaces, comme toutes les autres Coutileries affectées à l'extérieur. Ils avaient échappés plusieurs fois à des Fangeux ainsi qu'à des brigands, qu'ils soit Bannis ou non, mais ne s'étaient pas approchés des côtes qui allaient parait-il recevoir un traitement particulier d'ici quelques temps. Les rumeurs de disparitions inquiétantes finirent par atteindre leurs oreilles alors qu'ils étaient de repos au Labret et le Milicien, comme d'autres de ses camarades, demanda l'autorisation d'aller s'assurer que sa famille se portait bien et n'avait pas été touchée. C'est donc avec l'accord de son supérieur hiérarchique que l'ancien mercenaire regagna Marbrume aussi rapidement que cela lui était possible, arrivant un peu avant la tombée de la nuit et gagnant la demeure où résidait son fils. Celui-ci se portait bien, fort heureusement, il venait de rentrer d'une dure journée de labeur au sein d'une maison de l'Esplanade où il effectuait diverses activités, et les retrouvailles furent ce soir-là des plus chaleureuses autour d'un bon repas.

Le lendemain, l'homme de haute taille alla glaner des nouvelles de ceux qu'il connaissait un peu partout dans les différents quartiers de la cité, s'enquérant de la santé et de la sécurité des rares proches qu'il avait encore, songeant qu'il devrait passer au Temple également afin de s'assurer que Constance allait bien. Un passage par le quartier général de la Milice lui permit de prendre des nouvelles de ses camarades comme Barral ou Xandra, cette dernière manquant pour l'instant à l'appel suite au dernier recensement, mais sa Coutilerie n'était pas encore rentrée on ne s'inquiétait pas encore, ou en tout cas on tentait de ne pas le faire. En repartant, les pas de Gondemar le menèrent non loin de la place des pendus où une certaine agitation parvint à ses oreilles alors que tel n'avait pas été le cas quand il y était passé un peu plus tôt. Intrigué, il dévia de sa route pour aller voir ce qui pouvait attirer autant de monde et retint un grognement en saisissant la situation : une exécution. Voilà bien une chose qu'il avait toujours détesté et détesterait toujours, pas seulement parce qu'il avait jadis été un hors-la-loi étant adolescent et qu'il avait vu des camarades finir sur le gibet, mais aussi parce que ses yeux bleu glace avaient vu bien assez de morts pour ne pas s'imposer ce genre de vision non obligatoire. Et alors même qu'il se détournait, prêt à quitter cet endroit, il repéra les différents miliciens présents chargés d'assurer la sécurité et, parmi eux, la silhouette aisément reconnaissable d'une certaine brune qu'il ne risquait pas d'oublier.

- Hey ! D'Algrange !

Héla-t-il en fendant la foule sans hésiter, profitant de sa haute stature et de sa tenue de milicien pour se faufiler entre les badauds qui s'écartèrent, moitié curieux, moitié furieux d'être dérangés de la sorte alors qu'ils se cherchaient la meilleure place pour assister au spectacle, alors même que les condamnés arrivaient et prenaient place non loin du bourreau. Avisant un collègue en train de retenir les curieux, il lui adressa un signe de tête respectueux pour le saluer, désignant d'un mouvement du menton la Coutilière un peu plus loin.

- Je dois voir D'Algrange, tu permet que je passe ?

Hors de question de saper l'autorité de l'homme qui lui faisait face et qui mettait de la volonté à faire son devoir, surtout face à une foule qui pouvait d'un instant à l'autre perdre les pédales et décider de le submerger par le nombre en faisant usage de la violence. Gondemar ne se rappelait pas avoir déjà eu affaire à ce milicien-là, mais de par leurs tenues respectives, ils pouvaient chacun s'identifier comme étant pour l'un de l'intérieur, pour l'autre de l'extérieure.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyVen 19 Oct 2018 - 19:58
Samara s’était réveillée bien avant l’aube, si tôt que c’est à se demander si elle a réussi à dormir bien que les cernes qu’elle a sous les yeux donne une bonne preuve que non et c’est ainsi depuis qu’on lui a annoncé la mort de Dreit. Elle savait très bien que ça arriverait à tous moments et elle pensait s’être suffisamment préparée pour ne pas se sentir mal quand ça arriverait. Mais elle doit bien constater que non, la douleur de celui qu’on aime ne peut pas être anticipée, elle le voit bien maintenant. Elle se regarde dans le miroir en soupirant, ramenant ses longs cheveux blonds en arrière, faisant une simple natte bien serrée. Il est temps de sortir de chez elle et de filer à la caserne.

Là-bas, à peine arrivé, un bleu vient la chercher pour lui dire que la coutillerie est attendue sur la place des pendus, ce qui arrache un long soupir à la jeune femme. Si elle pouvait éviter de se trouver à cet endroit, ça l’arrangerait, mais bon, les ordres sont les ordres. Ce n’est pas avec le pas le plus rapide qu’elle a qu’elle se dirige vers la place des pendus, trainant presque les pieds si on est attentif à sa démarche. Une fois arrivée, elle regarde autour d’elle, avisant Sydonnie, qu’elle rejoint aussitôt, adressant un salut de la main à Clovis avant de le dépasser et arriver à hauteur de son chef.


- …

Elle a un bref hochement de tête quand sa supérieure lui demande d’aller se renseigner sur la situation auprès de la mère et de la fille, jetant un bref regard vers Florestan quand il déclare l’accompagner. Bah, si ça lui chante, elle ne va pas dire non, il sera là pour pallier au manque de diplomatie dont la jeune femme fait (très) souvent preuve. Elle essaye d’éviter la foule qui commence à arriver, les deux miliciens se postant de chaque côté de la femme. Si Florestan est souriant, Sam ne l’est pas, son visage est totalement inexpressif comme d’habitude quand elle est en service. Ils l’entrainent un peu à l’écart ainsi que sa fille pour pouvoir converser à l’abris des oreilles qui pourraient trainer. La grande blonde laisse Florestan parler avec la femme, Samara se contentant d’observer la mère de famille, scrutant chaque signe qui pourrait lui démontrer qu’elle ment ou qu’elle ne dit pas tout

Samara regarde l’ordre des exécutions et fronce légèrement les sourcils, quelque chose ayant l’air de la rendre perplexe. Elle s’approche de Sydonnie et lui montre la liste, pointant un nom.


- Chef… empêche cette exécution, enfin non, essaye de la retarder jusqu’à mon retour. Je dois vérifier quelque chose avec Florestan, il y a des chances que cet homme soit innocent.

Elle ne dit rien de plus, le temps joue contre eux et elle ne peut pas se permettre d’en perdre davantage. Pourtant, Sydonnie sait qu’elle peut faire confiance à l’instinct de Samara, parce qu’elle sait se mettre à la place d’un coupable et anticiper leurs réactions et de ce que lui a raconté la femme, rien n’avait de logique. Le mieux c’est d’aller directement sur les lieux même du crime et les alentours.

- Florestan, tu t’occupes d’interroger les voisins, je veux savoir leurs habitudes, tout ce qui concerne aussi bien la victime que le coupable, j’ai bien dit tout. Le bon, comme le mauvais, surtout le mauvais.

Elle le laisse là et elle entre dans la demeure, refermant la porte derrière elle avant de prendre appui dessus avec son dos, les bras croisés sous sa poitrine. Elle est songeuse, son regard parcourant rapidement les alentours, mémorisant chaque chose qu’elle voit.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptySam 20 Oct 2018 - 15:19


Si, celle à la chevelure d’ébène s’était attendue à voir un Clovis se précipiter vers la mère et la gamine, il n’en avait été rien. Le gamin était resté concentrer sur son objectif de ne laisser pas le moindre bout d’orteil appartenant à un observateur de la pendaison s’approcher. Un brin surprise, la responsable du groupe n’avait pour autant rien laissé paraître, acceptant simplement que Sam et Florestan s’occupent de cette affaire, non pas sans garder un œil sur les autres membres et surtout sur ce duo qui semblait démêler un sac de nœuds important. Laissant s’extraire de ses lèvres un bref soupir, alors que déjà, le premier homme reconnu coupable gisait au bout de la corde tendue, son corps s’agitant de quelques soubresaut et bruitage tout à fait désagréable. Plus que quelques-uns, avait-elle pensé un peu trop fortement, plus que quelques-uns s’était-elle répétée comme pour se convaincre de la chose. L’atmosphère ne c’était pas alourdi pour autant, le peuple s’animait davantage, applaudissant, se satisfaisant de la mort de celui qui aux yeux de tous, n’avait plus le droit d’exister, n’avait même plus les droits que tout Humain pouvait prétendre. L’idée tira un frison désagréable à la milicienne qui s’imaginait volontiers à la place des condamnés pour avoir osé fricoter avec un banni, banni qui lui manquait d’ailleurs plus que de raison et dont l’absence devenait complexe à gérer.

- « Clovis ! » grogna la coutilière brusquement « L’avoine c’pas pour les membres du peuple » souffla-t-elle

Le jeune homme avait toujours ce caractère un peu particulier, un peu brusque. Il agissait souvent sans réfléchir, ni même sans penser aux conséquences, ce qui parfois pouvait poser problème. Sydonnie ne semblait pas lui en tenir rigueur, conscience de son jeune âge, mais surtout de sa loyauté, ne fallait-il que simplement l’encadrer après tout, pour éviter toutes sortent de problématiques. D’un bref coup d’œil, son attention s’était par la suite reportée sur Sam et Florestan qui semblaient toujours en plein échange, les sourcils se fronçant régulièrement des deux miliciens semblaient l’intriguer, sans que cela soit suffisant pour la faire se déplacer. Faisait-elle confiance à son groupe pour prendre les bonnes décisions. Une petite agitation ramena cependant la responsable à détourner sa réflexion pour se concentrer une nouvelle fois sur Clovis et un homme qui semblait-il la connaissait. Le milicien ne semblait guère avoir dans l’idée de laisser qui que ce soit passer, sauf sous autorisation. Sydonnie se décala de quelques pas, alors que derrière elle, on commençait à faire descendre le corps. Allait-il finir comme tous les autres, dans le brasier de la place. Un sourire éphémère sembla s’installer sur les lèvres de la coutilière, qui disparut aussi vite qu’il avait pu se dessiner. Gondemar. C’était un homme qu’elle connaissait, après une expérience vaincue plutôt traumatisante.

- « Laisse passer, Clovis, c’est un homme de chez nous. » justifia-t-elle sans pour autant que cela soit nécessaire.

Laissant les deux hommes s’arranger pour la manière de passer, sans qu’une vague d’individu non désiré n’en profite, elle attendit, sagement que Gondemar arrive jusqu’à elle, non pas sans zieuter d’un mauvais œil le corps qu’on déplaçait jusqu’au bûcher, laissant petit à petit cette odeur de cochon grillé désagréable se rependre dans l’air. Quand l’homme à la carrure imposante, tant par sa hauteur, que par ce petit quelque chose qu’il dégageait se trouva enfin face à elle, son visage sembla s’éclaircir, s’adoucir un peu.

- « Tiens, regardez qui voilà ! Une bonne surprise, tu es en permission, qu’est-ce qui t’amène sur Marbrume, une jolie femme à séduire ? » tenta-t-elle de plaisanter sans que l’ambiance ne s’y prête « Comment vas-tu ? Tu es venu prendre l’ambiance de la place… Elle a bien changé… » souffle-t-elle finalement un peu dubitative.

Coulant un regard derrière lui, ce qui oblige la jeune femme à tourner un peu la tête et à se pencher sur sa gauche. Sydonnie ne peut s’empêcher de surveiller le duo qui semble revenir vers eux. Clovis s’applique toujours à maintenir la foule, élément qui commence à lui faire dire qu’il serait bon de lui travailler autre chose que son côté gros bas. Celle à la chevelure d’ébène n’eut qu’à peine le temps d’y penser que déjà Sam et Florestan furent déjà en face du duo. La responsable ne put que froncer légèrement les sourcils devant l’interpellation quelque peu trop directe et sans le moindre sens. Avait-elle déjà essayé d’arrêter une pendaison ? D’autant plus sans aucune raison, sans justification ?

- « C’est une plaisanterie ? » s’offusqua presque la jeune femme en coulant un regard dubitatif à Gondemar, espérant sans aucun doute un miracle, une idée lumineuse. « Clovis, tu suis Sam à la trace et vous vous arrangez tous les deux pour trouver des éléments. Florestan, prends Bartholomé avec toi et dis à Eugène de remplacer Clovis en passant. »

Elle roule un peu les épaules, comme pour chercher à se détendre. Il faut une fraction de seconde pour que chacun s’organise, Eugène a pris la relève auprès de Clovis, non pas sans lui jeter une petite taquinerie vis-à-vis de son caractère un peu chien enragé, il rit lui-même de sa plaisanterie, avant de laisser Clovis partir, lui offrant même une petite tape sur l’épaule. Sydonnie restait encore un peu dubitative, avec cette interrogation persistante : Comment retarder une exécution aussi rapide soit-elle ?

- « Si tu as une idée miraculeuse pour retarder l’exécution… » murmure-t-elle en direction de son ami « C’est le dernier de la liste, ça laisse un peu de temps, mais quand tu vois qu’il installe déjà le deuxième… »

En effet, derrière eux déjà, le second homme montait sur la caisse afin qu’on lui glisse la corde au cou, si parfois cette phrase pouvait évoquer le mariage, dans ce cas précis, c’était bien de l’aspect physique de l’action dont il était question. Globalement, l’ambiance n’avait pas changé, la foule semblait toujours attentive et particulièrement emballée par la pendaison, huant, s’exclamant, souhaitant toujours plus se rapprocher. L’Homme semblait avoir oublié qu’avant d’être des couples, ceux qui allaient connaître la mort étaient toujours des êtres vivants, avec des sentiments.

Revenir en haut Aller en bas
Clovis LegrandCoutilier
Clovis Legrand



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptySam 20 Oct 2018 - 18:27
Tiens, ça s'agite, et pas de là où il l'attendait. Sam le salue, salut qu'il lui rend de manière très militaire, car il est en mission, sinon il lui aurait fait juste coucou de la main. Et elle se porte volontaire pour la mission en discrétion. Bah, elle vient des beaux-quartiers, donc ça va. Bon, y'a le quartier des nobles qui est plus beau, mais juste en dessous, c'est Bourg Levant. Un quartier riche. Alors une mission de la haute pour une fille de la haute, ça lui paraît normal. Bon, la coutelière lui fait une remarque, mais Clovis réagit pas, il a d'autres choses à faire.

La surveillance se passe bien, les gens s'amusent, il sait les faire reculer et son chien n'a même pas eu à montrer les crocs. Ah, un type fend la foule. L'a l'air plus costaud que la moyenne, mais Clovis lui sourit. C'est un gars de la milice d'élite. L'élite, pour clovis, c'est ceux qui vont vers l'extérieur. Sont un peu spéciaux, mais Clovis les respecte. C'est que l'extérieur, c'est dangereux. Alors, pourquoi ils envoient un milicien de l'extérieur pour un truc aussi facile que la surveillance d'un spectacle où il suffit de repousser, ça l'étonne un peu. Il doit parler à D'Algrange qu'il dit, le mec. Mouais, normal, la chef, c'est elle, donc si un rapport doit être fait, c'est bien à elle. Sauf qu'à clovis, ça lui plaît pas.

- Ecoute, mec, j'sais po si tu la connais aussi en d'hors d'ici. Bon, même si c'est l'cas, ici, on est en mission. En mission, quoi ! Alors, tu l'appelles chef, ou Cout... coutu... coutel... Chef, quoi ! Respect du au rang. Bref, tu lui causes correc', quoi !

Mais il va pas interrompre un truc important de chef que Clovis il peut pas savoir parce qu'il est pas chef et il fait signe à l'extérieur de passer, pile au moment où la chef elle lui dit qu'il peut passer. Il hausse les épaules, puis se décide enfin à réagir au propos de sa chef.

- J'sais bien, chef. L'avoine, c'est pour les ch'vaux. J'le sais, j'm'en occupe, des ch'vals. C'a même vous qui m'as collé ça en corvée. Même que les d'extérieur, ils sont contents parce que qu'j'm'en occupe bien.

il lui fait un salut très respectueux, histoire de montrer aussi à l'autre comment qu'on cause avec un supérieur, puis jette un oeil à son chien, étonnamment calme, ce qui ne manque pas de l'inquiéter un brin. Un mouvement de foule et il bande les muscles, jetant un oeil noir vers ceux qui semblent vouloir avancer un peu trop. Un pas sûr et puissant, bouclier pour faire reculer le plus avancé et ça recule. L'avantage de sa stature aide. Il est du genre à inquiéter les plus solides. C'est aussi pour ça qu'il aime bien ce boulot. Il est utile. Il est pas certain qu'une Sam ferait le même effet. Bon, pour le public, ce serait une erreur, c'est qu'elle est vive et teigneuse, la gamine. Lui, il assomme, elle, elle fait bien plus mal. D'ailleurs, il aime pas s'entrainer avec elle. C'est qu'elle bouge vite, la garce, puis bon, il ose pas taper trop fort non plus ni la coincer dans ses bras. C'est l'souci dans l'entrainement avec les nanas. Ca s'bat pas comme des gars, puis les gars qui r'gardent, ils foutent une de ses pressions. Bref, il aime pas s'entraîner avec elle parc'que ça sert à rien, il peut pas y aller franco avec une collègue. Ah, justement, vlà qu'elle interpelle la chef et... lui donne un ordre ? Ca était formulé comme une demande, mais ça r'ssemblait vachement à un ordre.

Autant détourner l'truc. Si la chef est d'mauvais poil, il sent qu'c'est lui qui va encore prendre. Aussi tente-t-il un commentaire avisé pour détourner l'attention. Et vu que le premier condamné crame lance-t-il :

- Pouah, ça puire, messires. C'est grande pestilence !

Ouep, il a tenté de parler comme un gens d'la haute, histoire de surprendre. C'est que bon, les problèmes des nanas, faut jamais s'en mêler, sauf s'il en reçoit l'ordre. Il s'éloigne et... Merde, vlà la chef lui donne un ordre et la colle en équipe avec Sam. Le regard que Clovis jette à sa chef exprime une profonde incompréhension, aussi reformule-t-il.

- J'la suis à la trace mais j'lui donne pas d'ordre, c'est ça ?

Il préfère vérifier, parce que la dernière fois qu'un milicien s'est mis dans la tête d'agir comme si la chef était po la chef, elle l'a aussi collé en binôme avec Clovis, pour le punir. Bon, le vétéran est mort depuis, mais Clovis avait fait son boulot. Et visiblement, la chef aime coller dans les pattes des désobéissants un Clovis, pour qu'il montre le bon exemple. Et l'bon exemple, c'est de n'pas discuter les ordres. Bref, il salue la chef et suit Sam, suivi par sa chienne qui manque vraiment d'enthousiasme. Une fois éloigné, il s'adresse à son binôme et lui pose la question qui lui brûle les lèvres.

- La chef, elle a dit qu'on d'vait trouver des éléments. C'est quoi, des éléments ?

Et en attendant la réponse, il s'accroupit et observe sa chienne, puis grimace, l'observant dans les yeux, semblant discuter silencieusement avec elle. Il hoche la tête négativement et la redresse vers Sam, attendant qu'elle lui explique ce qu'on attend de lui.
Revenir en haut Aller en bas
Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptySam 20 Oct 2018 - 20:51
C'est qu'il aurait pu mordre l'animal, non pas le chien se tenant aux pieds de son maître, mais bien le Milicien en charge de sécuriser la foule et ses mouvements imprévisibles. L'homme n'avait visiblement pas apprécié d'entendre Gondemar appeler Sydonnie par son nom plutôt que par son grade, mais pour autant l'ancien mercenaire ne broncha pas tout du long que dura la remarque, l'écoutant d'un air grave avant de hocher fermement la tête. Il avait raison, s'ils étaient en mission, mieux valait l'appeler par son grade devant ses hommes et la foule, plutôt que de risquer de la faire identifier plus tard par ceux qui auraient eu l'oreille indiscrète. L'intervention de la concernée fit relever l'attention de celui qui cherchait à passer, lequel adressa un bref signe de remerciement avant de reporter ses yeux bleu glace sur l'élément dévoué qui lui faisait face. Bon, il semblait manquer de quelques connaissances, mais il avait tout du brave gars fait aime son travail et qui tient à le faire correctement.

- Merci.

Il le salua comme il se devait et le dépassa, non sans jeter un bref regard en arrière après quelques pas, s'assurant que la foule n'en profitait pas, et souriant légèrement en constatant que ce collègue savait parfaitement mener sa barque, le voyant faire reculer les badauds sans aucune difficulté et avec une autorité naturelle salutaire pour ce métier. Gondemar suivit ensuite le bref échange entre les deux Miliciennes, adressant un signe discret à Sam qu'il venait de reconnaître, ne cherchant pas pour autant à la retenir tandis qu'il rejoignait Sydonnie d'un pas rapide, laquelle ne manqua pas l'occasion de glisser une petite plaisanterie qui arracha un sourire fugace sur les traits toujours si sérieux de l'homme de haute taille.

- Si tu en connais une, je suis preneur, mais non, je venais m'assurer que ceux que je connais allaient bien.

Il n'avait pas besoin d'en dire davantage, ils y avait eu bien trop de disparitions un peu partout au sein de la cité comme au-dehors pour que la Milice soit sur le pied de guerre et qu'on permette aux uns et aux autres d'aller prendre des nouvelles de leurs familles. Laissant Sydonnie donner ses ordres, Gondemar entreprit de prendre d'un regard la température de la place, laquelle avait effectivement bien changée et pas de la meilleure façon qui soit. Puis une fois que tout un chacun s'en retourna à sa mission, la Coutilière se pencha vers lui pour lui murmurer une requête pour le moins singulière.

- « Si tu as une idée miraculeuse pour retarder l’exécution… C’est le dernier de la liste, ça laisse un peu de temps, mais quand tu vois qu’il installe déjà le deuxième… »

Gondemar jeta un regard au bourreau qui semblait effectivement avoir à cœur de mener son affaire rondement et sans perdre inutilement son temps, probablement parce qu'il savait qu'on le rappellerait prochainement et qu'il ne chômait vraiment plus depuis bien longtemps, assez pour qu'il ait envie de se reposer à la moindre occasion. Puis il se pencha vers la jeune femme, murmurant à son tour pour qu'elle seule l'entende.

- J'aurais bien une idée, mais je ne suis pas sûr de te voir apprécier.

Une ombre de sourire passa sur ses lèvres alors qu'il dardait sur la brune un regard brillant d'amusement, chose suffisamment rare pour être notée chez lui. Il faut dire que la dernière fois qu'ils s'étaient vus, ils avaient encore à l'esprit le sombre souvenir de leur tragique aventure dont il portait encore la preuve autour du cou en pendentif. Cette petite clef dont Gondemar ne se séparait étrangement plus depuis lors.

- Lorsque j'étais jeune, le meilleur moyen pour empêcher une exécution, c'était de créer une émeute qui atteigne l'échafaud, en détournant l'attention des Miliciens.

Il se racla la gorge et se redressa, affectant un air sérieux comme il en était de circonstance, alors même que l'idée de refaire un coup comme lorsqu'il n'était encore qu'un gamin des rues crasseux vivant de vols et de petits méfaits. Elle était loin cette époque, mais il se savait encore capable de semer le trouble si nécessaire, même si probablement pas avec autant d'habileté ni de discrétion qu'autrefois. Il faut dire aussi qu'il avait beaucoup grandit depuis.
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyMer 24 Oct 2018 - 17:22
Elle n’avait même pas remarqué Gondemar, enfin si, mais elle n’y avait pas fait attention, bien trop plongée dans ses pensées pour l’instant. Elle tourne la tête en entendant Clovis, pas étonnée du tout de sa présence, bien que vu sa carrure, elle l’aurait plus vu rester à retenir la populace sur la place des pendus, de toute la coutillerie, c’était lui le plus impressionnant de tous. Même elle, qui pourtant pouvait tenir tête à des hommes de la carrure du jeune homme, avait beaucoup de mal et devait faire preuve de rapidité à chaque entrainement pour ne pas se faire maitriser. Elle aurait dû se douter qu’il lui demanderait des explications des plus basiques, aussi elle essaye de lui répondre le plus simplement, en passant brièvement la main sur la tête de Kador pour une petite caresse.

- Des éléments, c’est quelque chose qui, dans le cas présent, pourrait servir à démontrer que l’homme qui doit être pendu n’est pas coupable.

Non, en fait, elle ne sait pas comment expliquer ça au milicien, ce qui la fait soupirer, elle n’est vraiment pas douée pour expliquer ce genre de choses. Elle se doute bien que si elle arrive à prouver l’innocence de l’accusé, ça jettera le discrédit sur ceux qui ont mené l’enquête, mais elle sait que beaucoup dans la milice ont tendance à bâcler leur travail dans ce genre d’affaire, surtout quand les choses sont évidentes. Mais c’est justement quand c’est trop évident que ça parait trop suspect aux yeux de la jeune milicienne. Elle fait le tour de la pièce, monte les escaliers avant de les redescendre, revenant vers Clovis.

- Ce n’est pas lui qui l’a tué, j’en suis sûre, mais je n’ai rien qui peut le prouver… Raaaaah !

Elle donnerait n’importe quoi pour avoir les paroles cinglantes d’Hérald à cet instant, d’être près de cet homme qui serait surement en train de la morigéner parce qu’elle n’observe pas assez son environnement et laisse son jugement s’obscurcir à cause de ses sentiments. Mais peu importe ce qu’elle pourrait donner, elle sait qu’elle n’entendra plus jamais sa voix, les morts ne parlent pas. Elle prend une grande bouffée d’air et se claque les joues.

- Ce n’est pas le moment de penser à ce crétin…

Maintenant qu’elle a retrouvé son calme, elle peut réfléchir plus posément. Elle se met à déambuler dans la salle, essayant de se souvenir de ce que la femme lui avait dit sur ce qu’il s’était passé ce funeste après-midi, et plus elle se répète en boucle les paroles de la femme, plus quelque chose cloche pour Samara. C’est au moment où la jeune femme patauge dans la semoule que Florestan la rejoint avec une jeune femme brune, pas très grande, Samara devant baisser la tête pour pouvoir la regarder.

« Sam, cette demoiselle a quelque chose d’intéressant à te raconter ! »


Elle fixe la jeune femme, haussant un sourcil mais sans dire un mot, bougeant simplement la main pour qu’elle se mette à table et lui fasse son récit.

"J’ai vu des hommes emmener un gros paquet chez m’sieur Loisillon en plein milieu d’la nuit quand tout le monde y dormait et le matin la milice est arrivé pour fracasser l’entrée et trouver l’corps de monsieur Lechesne dans l’salon de monsieur Loisillon. Ils l’ont emmené tout de suite et on a appris le jour d’après qu’il a été condamné à mort !"
- Et pourquoi tu n’as rien dit aux miliciens qui sont venu interroger tout le monde ?
"Mais personne n’est venu poser de question ! Vous êtes les premiers à le faire."


Samara se fige et elle inspire profondément, ok, c’est un coup monté, et certains miliciens sont dans le coup, chouette comment prouver ça et surtout, rapporter ça à Sydonnie sans que ça ne la mette elle ou sa place en danger.

- Mademoiselle…
"Gina"
- Gina, si on vous mettait face à eux, est ce que vous pourriez reconnaitre les hommes qui sont venus chez monsieur Loisillon ?
"Pour sûr m’dame ! Je les ai bien vus !! et l’un d’eux a même lancé un bout de tissus pas loin de moi, tenez, le v’là !"


Dit la brunette en tendant fièrement le bout de tissu, un mouchoir taché de sang. Samara s’en empare et regarde vers Clovis.

- Clovis, Kador serait-elle capable de sentir l’odeur de l’homme dessus et de le trouver ?

Autant le demander, elle n’en sait rien, elle y connait rien en chien, en chat ou en n’importe quel autre animal.
Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyMer 24 Oct 2018 - 20:27


- « C’est ça Clovis. Je compte sur toi, la relation avec les autres, c’est important dans la milice aussi. »

Coulant un regard vers Gondemar, elle laisse chacun prendre sa place, partir vers son occupation. Si elle n’en dit rien, elle reste préoccupée, beaucoup ne prendrait pas la peine de se soucier de la raison ni même de la véracité ou non de la condamnation. Pour la milicienne désormais responsable d’un groupe, c’est différent, elle ne souhaite pas voir un innocent pendre à une corde devant sa famille et une foule l’acclamant sans réellement savoir pourquoi. Dubitative, elle laissa échapper un soupir, alors que ses deux prunelles claires détaillaient ceux dont l’espérance de vie se réduisait seconde après seconde. Sa troupe avait fini par s’éparpiller, Sam suivi de Clovis et Florestan débutaient une quête qui se voulait rapide, très, trop rapide même. Eugène contenait la foule avec quelques difficultés, alors que la coutilière semblait de nouveau ailleurs, se demandant ce qu’elle faisait là, n’avait-elle que trop souvent cette question en tête depuis qu’elle ne fréquentait plus son banni. Secouant sa chevelure, ce n’était pas le moment de penser à ça, à lui, son lui.

- « Tu penses bien, l’idée ne me plaît pas particulièrement » finit-elle par répondre à son ami « Cependant, je n’ai pas grand-chose à proposer… » elle détaille davantage Gondemar « Désolée de t’entraîner dans mon histoire. Quoi que, cela t’évitera de t’ennuyer pendant ton repos. » elle a ce sourire froid, un peu forcé.

Avant d’essayer ce plan pas forcément agréable, qui mettrait sa coutilerie en défaut, encore. Fallait-il souligner que chacun de ses membres étaient choisis avec soin et que presque chacun d’entre eux avait un caractère si affirmé qu’il avait fait entendre parler d’eux et pas qu’en positif. C’était le cas de Dreit, de Sam, d’Eugène et des autres, seul Clovis faisait encore exception quoi qu’il ait cette réputation de ne pas être très intelligent. La responsable n’était pas forcement d’accord avec ce jugement hâtif, si bien que finalement tout ceux dont personne ne voulait se retrouvaient avec elle. Parfois tout allait à merveille, parfois comme avec Dreit tout était beaucoup plus complexe. Abandonnant son ami de l’extérieur un instant, elle fit un signe au bourreau, lui murmurant à l’information de la situation. L’homme s’était mis à rire alors qu’un deuxième cadavre pendait désormais au bout de la corde, convulsant. Fronçant les sourcils, la jeune femme à la chevelure ébène ne semblait pas satisfaite. Elle finit par redescendre les quelques marches en bois, alors que le bourreau se frotte les mains, visiblement elle n’a pas réussi à négocier, visiblement rien n’est annulé, stoppée ou ralentie.

- « Va pour ton idée. » Conclut-elle en lui lançant un regard en coin « Je ne veux cependant pas t’entraîner dans cette prise de décision, tu es libre de partir… Mais si il y a une petite chance que cet homme ne soit pas coupable… je ne peux accepter l’idée qu’il termine au bout de cette corde. »

Elle a besoin de se justifier, alors qu’elle a conscience qu’avec lui, ce n’est pas la peine plus la peine. Gondemar est un homme qu’elle apprécie, avec qui elle aime échanger, elle a toujours regretté de ne pas le voir plus régulièrement, mais le grand homme avait choisi l’extérieur et elle, elle était de l’intérieur. Sydonnie aurait aimé lui parler davantage, lui dire cette phrase qu’elle répète à qui veut l’entendre qu’elle va bien sans en être convaincue, lui dire que sa mère à perdue la vie, mais qu’elle est heureuse de savoir qu’il se porte bien. Alors que la responsable lui laisse le temps de partir, de ne pas être embarqué dans cette histoire invraisemblable, elle se déplace vers Eugène pour lui murmure quelque chose : aucun mensonge elle l’informe de la situation de l’idée de la révolte. S’il est surpris, cela ne le dérange pas outre mesure, il acquiesce puis la laisse s’éloigner.

- « Eugène ne fait pas dans la délicatesse » souffle-t-elle

C’est le cas de le dire, alors que le bourreau et le prêtre transportent le nouveau corps sans vie jusqu’au bûcher, Eugène laisse passer la foule et déclenche une bagarre générale. Très rapidement Sydonnie fait mine d’essayer de maintenir la populace, ou tout du moins d’empêcher que cela ne dégénère trop rapidement. La coutilière ne s’attendait pas à ce que la situation empire si rapidement, fut elle d’ailleurs vite dépassé par les événements.

- « Il faut des renforts » s’écria-t-elle « RECULEZ » tenta-t-elle d’ordonner

Puis alors que le bourreau fit ce qui était prévue lors de cet événement à savoir, faire évacuer les condamnés, laissant ainsi quelques heures supplémentaires au groupe. Après un temps non négligeable, la foule comprenait que l’exécution n’aurait pas lieu tout de suite avait fini par se dissiper, laissant comme une unique preuve qu’un début de pendaison avait bien eu lieu cette odeur de corps brûlant dans le bûcher plus loin. Cherchant du regard les autres hommes, la jeune femme ne put que sourire en voyant un Eugène quelque peu secoué.

- « La vache, j’pense qu’on devrait plus craindre le peuple que les meurtriers » plaisanta-t-il
- « Retourne à la caserne et signale l’incident, vois pour reporter au plus tard dans la journée le reste de l’exécution. »

Il acquiesce bêtement avant de disparaître, laissant sur la place des pendues qu’un Gondemar et une Sydonnie toujours aussi dubitative. Passant une main dans sa chevelure, nerveusement, elle resserra sa queue de cheval, cherchant du regard la mère et son enfant, allait-elle avoir besoin de plus large explication que de simple supposition.

- « Bon on a gagné un peu de temps… Faut retrouver la compagne et sa gamine ou alors, faut retrouver Sam, Clovis et Florestan… » explique-t-elle « Plutôt animé comme jour de repos, après tout ça on mérite bien un verre ou deux dans une taverne, tu ne crois pas ? »

Encore l’humour, exercice particulièrement difficile depuis qu’elle a réduit sa vie sociale au minimum. D’un geste de la tête, elle lui indique une petite ruelle, convaincue qu’il ne pourrait que lui apporter une aide non négligeable, sur le chemin, elle s’autorise une petite phrase, plus privée.

- « Alors l’extérieur c’est comment ? Ça te plaît toujours ? »

Revenir en haut Aller en bas
Clovis LegrandCoutilier
Clovis Legrand



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyVen 26 Oct 2018 - 9:02
Décidément, Clovis a de plus en plus l'impression d'être mal utilisé dans la Milice. Que parfois il y ait des corvées, que parfois il faut aider des collègues qui en ont besoin, ça, il le comprend. Mais le Clovis, bon sang, il a des qualités. Il est super avec les animals, il sait bien compter, avec ses muscles il peut faire le travail de trios autres gars, surtout que lui il a po peur de travailler. Mais il y a des trucs qu'il sait pas faire. Poi qu'il soit de mauvaise volonté, loin de là, mais l'impalpable, c'est po pour lui. Alors, de ce qu'il a compris, les éléments, c'est des trucs qui perturbent les vérités miliciennes. Ici, faut faire en sorte que l'enquête menée par d'autres, on prouve qu'elle a été mal faite, que la vérité que les autres miliciens ils ont trouvée, c'est pas la bonne, ou qu'il en existe une autre. Et ça, c'est trop abstrait, il capte pas. Et là, comme ils sont que deux.et qu'il a pas compris, il se voit pas mentir à Sam pour lui faire croire qu'il sait exactement quoi faire. Simplement parce qu'il en sait rien.

- J'ai po compris, alors, toi, tu t'occupes des éléments, et moi j'surveille qu'on t'emmerde po...

Au moins l'temps qu'elle trouve un premier élément. Après, comme Clovis aura vu concrètement ce qu'il faut chercher, si c'est en verre, en bois, en fer ou en tissu, bah, il pourra aider, car ça sera devenu concret. Et pendant qu'Sam tourne en rond dans la bicoque à regarder il sait pas quoi à la recherche de... ben il sait pas quoi non plus, lui reste de faction, à l'intérieur, œil rivé sur la porte. Kador, que ça n'enchante guère de faire le planton et voyant que Clovis lui demande rien, décide de suivre Sam qui galope un peu partout. Elle regarde ce que Sam cherche, va renifler un peu parce qu'il y en a des odeurs ici puis on sait jamais, si c'est sa nouvelle maison, autant prendre ses repères. Mais en bonne chienne douée, elle traine pas dans les pattes de Sam. C'est qu'ils aiment pas qu'on leur courre dans les pattes, les humains. Et Clovis, lui abandonne la surveillance visuelle de la porte fermée quand Sam revient, passablement énervée, en indiquant qu'elle n'a pas trouvé des éléments. Et s'énerver, c'est pas bon.

- Pas de raah qui tienne, s'énerver, c'est pas bon...

dans ton état ? Il l'aurait bien ajouté. Mais Sam ayant rien dit, mieux vaut qu'elle sache pas que lui il sait. C'est que c'est bizarre, les madames quand elles savent que l'autre il sait ce qu'il doit pas savoir. Alors, il songe à ajouter "pour l'enquête", mais finalement, "c'est pas bon", ça suffit, on comprend. Clovis, lui, il utilise le langage de tout le monde, il dit pas des mots compliqués, alors on le comprend. Serait temps que les autres, ils fassent comme lui. S'il a besoin d'un marteau, il dit "m'faut un marteau". Il parle pas d'un matériau utile pour les forgerons et les menuisiers, mais que si les menuisiers ils prennent celui du forgeron pour planter un clou, ça écrasera des doigts. Lui, il dit "marteau". Puis surtout, Sam a dit une grosse connerie. Elle est sûre que c'est pas le pendu qui a assassiné le mort, mais elle peut pas le prouver. Elle a rien compris au boulot, la petite (oui, elle est plus vieille que lui, mais tout le monde est plus petit en taille que lui, ou presque)

- Sam, à moins qu'on voit le gars couper la tête de l'autre, on peut pas savoir quoi qu'est la vérité. Alors on fait d'son mieux. T'avais une raison d'buter l'gars, le cadavre il était chez toi, tu peux po prouver qu't'étais po là et des gens ils disent bah les deux étaient fâchés parce que, j'sais po, moi, le mort, il faisait des choses dans l'lit avec la madame du tueur, ça prouve rien, mais ça fait du gars l'plus sérieux qui avait une raison d'en vouloir au mort. Zou, on l'enferme. C'est po juste, mais c'est la meilleure vérité qui soit. Et le peuple, il est content qu'on punisse quelqu'un. Le peuple, il a l'impression qu'on les protège. Alors, qu'on s'trompe ou po, le peuple, il est plus fâché et il peut continuer à travailler. C'est parce qu'on pend des gens que les autres restent calmes et qu'on a de la bouffe, des armes, des maisons, de l'alcool et que les choses tournent. Ca, moi, j'la compris. Et pour ça que j'suis po fâché sur les miliciens qui ont voulu m'pendre pour avoir tué mon chien et mes vieux. Si l'jour où on les a tués, j'étais parti pêcher plutôt que d'aller encaisser une commande, mon corps il aurait cramé d'puis longtemps

Et Clovis sourit alors que Sam, elle semble réfléchir. Clovis, il explique bien, mais certaines vérités sont difficiles à encaisser. Surtout celle qui dit qu'il y a pas de vérité. Mais la réponse de Sam lui plait po, mais po du tout. "Pas le moment de penser à ce crétin" ?! Mais elle mériterait une baffe ! Sauf qu'on tape pas une collègue en mission. Et même, comme elle est plus vieille que lui, il est pas sûr qu'il peut lui crier d'ssus.

- Cause correc', t'veux ? J'suis po un crétin. C'est po parce qu'on cause pas l'même langage que j'ai rien dans la caboche. J'ai d'autres qualités, mo. Suffit po d'être costaud pour battre le fer. Equilibrer une lame ou bien ferré un ch'vaux, c'est po facile. Et même nettoyer les boxs, faut d'la méthode. Le crétin nettoie pas, il déplace la crasse et ça sert à rien. Puis j'sais comprendre des choses que les autres, ils voient pas. Toi, t'as les mamelles qui ont poussé d'un coup, alors qu't'as fini ta croissance. Trop tôt, mais t'l'as finie. Ca, ça veut dire qu'après les mamelles, c'est ton ventre qui va pousser, parce que t'as un bébé dans l'ventre. Les autres l'ont pas compris, moi oui. Mais j'dirons rien. Botus et mouche cousue comme qu'ils disent. Mais si j'sais faire des choses que les autres font pas bien et comprendre ce que les autres ils voient pas, j'suis pas un crétin !

Merde, il l'a dit. Les femmes, déjà, c'est compliqué, mais les femmes enceintes, c'est pire, ça réagit plus avec de la logique. Ca rit, ça pleure, ça fait chier, ça frappe et ça fait des câlins. Il sait po s'il craint plus les baffes que les câlins, mais il montre pas qu'il est inquiet. Ah, Florestan débarque avec une jolie brune. Enfin, une brune. La notion de "jolie" lui échappe un peu, mais dès qu'un milicien s'isole avec une nana pas milicienne, on dit qu'il est avec sa belle. Les nanas d'milicien sont donc jolies. Faut qu'il recadre Florestan, ils sont en mission, pas l'temps pour lever une belette. Ah, apparemment, c'est quand même pour une mission. On parle d'un gros paquet livré, et le lendemain de l'arrestation du pendu, oui, parce que vu l'temps qu'ils ont passé, le futur pendu doit l'être, maint'nant. Ah, Sam veut faire bosser Kador. Ca lui fait plaisir, il a un grand sourire. En général, c'est pas bon signe. En général, après un sourire de Clovis vient un coup d'poing. Mais non, là il est simplement heureux que quelqu'un considère Kador comme faisant partie de la coutellerie. Par contre, la question le vexe, mais comme Sam, elle a été gentille, il lui répond gentiment.

- Sam, tu poses vraiment la question ? Tu d'mandes vraiment si un chien comme Kador, elle peut reconnaître les odeurs ?... Sérieusement ?

Kador a redressé la tête et remue de la queue. Quelque chose d'amusant se prépare. Elle le connait bien, son Clovis, elle sent quand il s'excite, quand quelque chose l'amuse. Et visiblement, elle s'impatiente, elle veut jouer et ça semble être un nouveau jeu. Ah, son ami la regarde, elle comprend et émet un bref "wif" incompréhensible de tous, sauf de Clovis.

- Bien sûr qu'elle peut ! Tous les chiens, ils peut ! Juste, tous les chiens, ils savent pas quand qu'il faut le faire. Kador, elle, elle sait. L'est maligne, Kador ! Ca veut po dire qu'elle va réussir, mais elle peut essayer. M'ont déjà caché mes fringues à la caserne, mais ça dure jamais !

Et Clovis a un sourire victorieux alors que Kador renifle ce que Samara porte dans sa main. Elle lève le regard vers Sam, pour indiquer à clovis qu'il y a l'odeur de la milicienne. Clovis ne réagit pas alors Kador hume l'air et se tourne vers Gina, pour un court grognement. Ah, Clovis ne bronche toujours pas. Hey, son copain veut du plus difficile, ok. Faut trouver quelqu'un qui est loin. Alors elle hume à nouveau, puis va vers le pas de la porte et renifle le sol, truffe à terre, concentrée, puis redresse la tête et se déplace de quelques pas. A nouveau elle renifle puis tourne la tête vers Clovis et avance.

- Elle a une piste, faut la suivre !
Revenir en haut Aller en bas
Rémi Asselin
Rémi Asselin



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyDim 28 Oct 2018 - 0:10
Pendant ce temps, à la caserne…

« – Oh Ooooh, Asselin ! Vraiment, eût-il fallu que je tombe des nues au vu de ton splendide talent de nettoyeur… »

Sam’ Lécasse se tenait là, dans la cour de la caserne de la milice, appuyé nonchalamment l’épaule contre le muret tandis que la pointe de son soleret droit tapait le pavé à une fréquence régulière. Il avait cet éternel sourire en coin, un peu moqueur, du genre méprisant, qui fendait une partie de sa gueule d’ange. Son regard malicieux se portait sur le jeune Asselin — qui le lui rendait si bien — alors que ce dernier balayait sans fatigue aucune au même rythme du pied de Lécasse. Il avait le même sourire.

« – C’est pas de ma faute, je suis le meilleur…!
T’en n’as jamais marre ? Toi qui pourrais faire des choses plus intéressantes, tu en meurres d’envie…
Tu sais bien qu’en situation de crise, on fait appel aux hommes d’urgence. »

Lécasse éclata d’un rire tonitruant. Pour sûr, un jeune homme de vingt ans qui tenait un tel discours, c’était hilarant, fût-ce à raison ou non.

Mais les bravades entre les deux camarades ne durèrent qu’un temps. Tous deux avaient instinctivement rivé leur regard vers Eugène, haletant, cambré à cause de sa course soudaine. Il se remit de ses émotions avant d’annoncer la couleur.

« – Exécution différée. On n’arrive pas à gérer la foule. Besoin de renforts, dit-il promptement.
Poursuivez l’exécution à huis clos, c’est ce qu’il y a de mieux à faire, trancha Asselin. »

Il y eut un silence de plomb. On pouvait deviner, dans le regard un peu niais d’Eugène, que lui-même n’y avait pas pensé.

« – Allons, mon petit Eugène, tu sais bien que je plaisante avec toi… Mais vois-tu, j’essaie de refaire une beauté à notre belle caserne, étant consigné çà et là à cause de ma magnificence de l’extrême… »

Toujours bouche bée, Eugène gardait un regard presque dépourvu de discernement. Comme s’il se concentrait sur les lèvres d’Asselin qui se moquait de lui.

« – Enfin ! Comme je disais à notre ami Lécasse, en cas d’urgence, je réponds à l’appel ! »

Sur ces paroles, il lança son balais d’un air théâtral à l’intention de Lécasse, s’attendant à ce que son comparse le rattrape et lui réponde : « bien dit, Asselin ! Cours ! Tu es l’homme de la situation ! »

… Sauf que le milicien se décala largement, regardant le balais finir sa course par terre, arquant un sourcil sur Asselin qui avait déjà disparu pour aller s’armer et chercher du renfort.

« – Il est tout le temps comme ça ? lança Eugène d’un ton hésitant à Lécasse.
Je dois dire qu’il s’en sort bien et que toi aussi. Maintenant, j’ai à faire. »

[…]

Ainsi Eugène revint en compagnie d’Asselin et de deux autres miliciens aux traits non moins enfantins. C’était deux fraîches recrues, un garçon et une fille, venus compléter les « renforts » sollicités par la coutilière d’Algrange. Ça n’était que deux pauvres bleus au regard fuyant, sans grande expérience, sans doute recrutés de force pour pallier les manques cruels d’effectifs.

« – Chef ! interpela Eugène, un peu plus confiant, j’ai trouvé des renforts. »

Asselin se tenait là, au milieu de ses deux comparses, plein de prestance, le regard assuré et plein de malice.

« Salut d’Algrange ! Salut Rosalis ! » héla Asselin au deux cadors qu’il connaissait au moins de nom. « Moi, c’est Rémi Asselin. Je suis en compagnie de Cécile Houinkça et de Mick… Comment, déjà ?
– Émmaouse.
Ah ! Mick Émmaouse ! Très bien ! Ensemble, nous allons faire du bon travail ! Pas vrai, les gars au foie gras ? »

Il serra le poing à mi-hauteur du buste en signe de victoire, motivé comme jamais. Puis il jeta des regards à ses acolytes, les yeux perdus sur le sol, tendus comme jamais.

Le jeune Asselin finit par s’éclaircir doucement la gorge, gage de sérieux, avant de conclure.

« À votre service, jusqu’à ce que vous n’ayez plus besoin de nous. »
Revenir en haut Aller en bas
Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyMer 31 Oct 2018 - 13:10
Gondemar avait eu une brève ombre de sourire amusé lorsque Sydonnie avait affirmé que cette petite activité l'empêcherait de s'ennuyer, car il devait bien reconnaître que cela avait le mérite de le détourner des morbides pensées qui ne manquaient jamais de l'assaillir chaque fois que la rumeur d'une menace pesant sur les habitants de Marbrume lui parvenait aux oreilles. Son fils ainsi que nombre d'amis et connaissances vivaient entre les murs de la cité, aussi préférait-il se changer les idées à présent qu'il avait été rassuré sur ses proches plutôt que de se lancer dans des recherches qui demeureraient probablement infructueuses. Sur l'échafaud le deuxième condamné se balançait à présent au bout de sa corde, ses pieds convulsant dans l'air en même temps que son corps était secoué de soubresauts qui ne dureraient heureusement pas. Le bourreau était véritablement pressé d'en finir et lorsque son amie lui donna le feu vert, le Milicien de haute taille se contenta d'acquiescer en silence, l'air déjà concentré sur ce qu'il avait à faire. Feignant de regagner la foule comme s'il en avait terminé là, il ne tarda pas à s'y fondre en courbant les épaules et en se faisant plus petit qu'il ne l'était, un exercice difficile qu'il avait heureusement mis en pratique durant de longues années au fur et à mesure qu'il passait de l'enfance à l'adolescence, puis à l'âge adulte. Il attendit un petit instant que les regards des badauds cessent de le chercher puis se pencha à l'oreille d'une des femmes qui acclamait avec moins de véhémence cette exécution publique, lui murmurant quelque chose qui lui fit tourner la tête vers cet homme qu'elle ne connaissait pas. Il hocha gravement du menton, puis lui désigna de celui-ci l'échafaud, murmurant encore quelque chose avant de s'éloigner, la laissant pantoise et songeuse à la fois tandis que le Milicien s'en allait un peu plus loin dans la foule, répétant son petit manège avec homme, femme, adolescent, ancien... Il ne fallu pas plus de quelques minutes pour que l'ambiance ne change et se fasse plus pesante. Les hourras se muèrent en hués, les acclamations en protestations et si tous n'étaient pas d'accord sur ce qui se passait, les groupes qui se formèrent ici et là commencèrent à s'apostropher en même temps que plusieurs badauds se précipitaient vers le cordon de sécurité formé par les miliciens, la foule échappant progressivement au contrôle des hommes d'arme alors qu'une bagarre générale éclatait.

- « Retourne à la caserne et signale l’incident, vois pour reporter au plus tard dans la journée le reste de l’exécution. »

- Le répit sera de courte durée.

Gondemar était de retour non loin de Sydonnie, la mine grave tandis que ses yeux bleus scrutaient la populace qui s'agitait violemment, demeurant prudent quant au feu qu'ils avaient déclenché et qu'ils ne pourraient contenir passé un certain cap.

- « Bon on a gagné un peu de temps… Faut retrouver la compagne et sa gamine ou alors, faut retrouver Sam, Clovis et Florestan… Plutôt animé comme jour de repos, après tout ça on mérite bien un verre ou deux dans une taverne, tu ne crois pas ? »

- Je dirais même qu'on en mérite au moins trois.

Plaisanta sobrement l'ancien mercenaire avec une lueur pétillante d'amusement au fond de ses yeux clairs, signe qui trahissait son amusement malgré son air grave de circonstance. Il lui emboita le pas tandis qu'ils s'éloignaient rapidement de la place des pendus, gagnant une ruelle plus tranquille d'où le brouhaha de la foule semblait s'amenuiser à mesure qu'ils s'enfonçait entre les maisons.

- « Alors l’extérieur c’est comment ? Ça te plaît toujours ? »

- Toujours. Je m'y suis fait ma place, on ne me traite plus de Chien d'Ecuviel et je n'ai plus été enlevé avec un groupe de presque inconnus, alors on peut dire que tout se passe au mieux.

Cette fois Gondemar eut un sourire clairement amusé et tendit la main pour venir serrer brièvement l'épaule de Sydonnie, lui adressant un regard presque chaleureux.

- Je suis content de voir que tu vas bien aussi. Les hommes ne t'en font pas trop voir ?

Il savait combien cela pouvait être difficile pour une femme de se faire accepter, surtout lorsqu'elle avait été nommée Coutilière alors que d'autres convoitaient avidement cette place pourtant fort ingrate, mais il savait aussi que la brune était plus que capable et compétente, aussi il espérait bien que personne ne lui cherchait des crosses, sans quoi il pourrait bien avoir envie de s'en mêler.

Citation :
Asselin, je ne vois pas trop à quel moment ton perso pourrait rejoindre Sydonnie et Gondemar vu qu'ils ont quitté la place, aussi je laisse notre chère Coutilière t'inclure dans son prochain post (oui je me décharge sur ma supérieure hiérarchique, et alors ? ) Rolling Eyes :lol:
Revenir en haut Aller en bas
Othon ZollernCoutilier
Othon Zollern



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyMer 31 Oct 2018 - 15:31
« Le pavé, c'est pour les bœufs », lui avait un jour seriné son père en douce. Pas que le ladre - paix à son âme - eût de quoi déambuler en carriole, ni même d'entretenir sa carne famélique, sur le tard. Mais le pavé, pouah! Plutôt mourir qu'être piéton, voila quelle pensée nourrissait-on dans les hautes sphères de la maison Zollern. Enfin, ça c'était avant que cette dernière n'aille fricoter bannière au vent face à la Fange, car de cette sombre histoire, père et frère n'étaient point revenus. La belle affaire! Ils avaient monté leurs dernières carnes que pour mieux finir la tête embrenée.

Qu'auraient dit, dès lors, ses aïeux en voyant Othon clopiner sans cesse, usant ses chausses du haut des remparts de la ville jusqu'au plus profond de ses venelles sordides ? Bien peu de chose, assurément, puisqu'ils étaient désormais tous six pieds sous terre. Elle était là, la leçon, et notre échalas s'était bien gardé d'appliquer les sermons funestes de son paternel, une fois ce dernier occupé à bouffer les pissenlits par la racine.

« Puis ça a ses charmes, hein! », lançait-il à deux de ses coutilliers tandis que leur troupe marchait de poste en poste. Notre héros d'un jour avait rejoint la ronde, et puisque la relève avait paru, ç'avait été l'opportunité de casser la croute avec ses sous officiers. « On baguenaude, ça attire, on rutile, r'garde! » Il adressa son plus beau sourire à quelques catins prostrées aux loggias. Pour sûr, s'il en était à avoir joui de l'exode dans le Morguestanc, c'était celles là (les putains, pas les loggias).

« Non, vrai, quoi! » On déboucha sur la place des pendus. « Ça a ses charmes, la ronde. Mire donc : l'automne arrive, les feuilles flétrissent, on pend des types... » Othon interrompit sa litanie, soudainement coi face à l'état imminent de zbeulification dont écopait la place. Ça et là, la gueusaille s'ébaudissait, vagissant à qui mieux-mieux après quelques miliciens aux mines dépenaillées. Les drôles étaient désemparés, ça se voyait bien ; au loin, le bourreau s'était empressé de dépendre in extremis un chanceux. Eh, quoi ? La grogne allait-elle faire obstruction à la justice ? Nenni!

« Qu'est-ce à dire que ceci ? », beugla le sergent avant d'ordonner à ses ladres de repousser la foule. Si l'esclandre était compréhensible, c'était l'absence de garde-chiourme qui surprenait le plus notre héros. Tandis que l'on matait la populace, Othon fit ainsi mander les rares miliciens présents sur le site avant son arrivée, et trainer devant lui l'ex-futur-pendu. « Eh bien ? Ce fruit n'est il pas un peu vert ? lança-t-il, assénant d'un soufflet le condamné livide, ne les cueille-t-on pas une fois mûrs ? Je veux des explications! »

Revenir en haut Aller en bas
Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyMer 31 Oct 2018 - 16:52


- « Trois alors, une fois cette affaire réglée » répondit-elle en étirant un sourire.

Le duo s’était enfoncé dans la ruelle, s’éloignant un peu de la place et du brouhaha qu’elle dégageait désormais. Si Sydonnie écoutait attentivement les propos que pouvaient tenir son ami, elle n’en restait pas moins en pleine réflexion vis-à-vis de la situation, n’avait-elle pas le droit à l’erreur, sans quoi, elle serait tenue responsable et coupable de toute cette animation. Il était cependant trop tard pour revenir en arrière. Même si les propos de Gondemar la ramenaient à de mauvais souvenirs, sa présence avait quelque chose d’apaisant, de réconfortant. Son regard avait dû sembler ailleurs quelques instants, alors qu’elle repensait à Chris, à la séance de torture qui lui avait fait comprendre à quel point elle avait pu tenir à lui, et maintenant ? Maintenant elle était seule avec un poids bien trop lourd à porter sur ses épaules.

- « On raconte qu’il serait de retour en ville. Enfin c’est ce qu’on murmure, tu ferais mieux de t’y tenir loin, la milice n’a pas l’intention de lui faire de cadeau. » Elle laissa un léger silence, essayant de sous-entendre toutes les horreurs dont les hommes d’armes pouvaient mettre en œuvre contre un individu « Pas plus qu’avant » répondit-elle à sa seconde question « Je crois que je commence à m’imposer, je dois être un peu plus sévère que les autres, parce que je suis une femme. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort, non ? »

Elle avait relevé les yeux vers lui, se voulant rassurante. Si elle n’irait pas jusqu’à évoquer les maladresses et les nombreuses fois où elle s’était retrouvé en posture délicate, elle tenait simplement avec sa détermination et la certitude qu’un jour, elle s’imposerait davantage en grade qu’elle gagnerait le respect de tous. Avait-elle entrouvert les lèvres une seconde, avait-elle manqué de parler de Chris, de cet homme qui l’avait accompagné parfois, avait-elle presque ressenti le besoin de lui dire que finalement, c’était ça le plus dur, la solitude. Mais rien n’était sortie et son visage plutôt ouvert à la discussion s’était refermé lorsque d’autres miliciens étaient arrivés jusqu’à eux. Il y avait une grande différence de comportement lorsqu’elle était seule avec lui et lorsqu’elle devait être la coutilière responsable d’un groupe.

La présentation la laissa dubitative, avait-elle-même du froncer les sourcils à plusieurs reprises. Elle trouvait Rémi un peu trop zen, un peu trop proche alors qu’il s’adressait à sa supérieure. Prenant une légère inspiration, la jeune femme sembla hésiter un instant entre reproche ou accueil plus calme. Elle opta finalement pour un entre-deux.


- « C’est très bien de venir prêter renfort, cependant n’oublier pas que quel que soit la situation, elle mérite qu’on fasse preuve de sérieux et de respect vis-à-vis de ses interlocuteurs. »

Elle adresse un regard froid au petit groupe, réfléchissant à la meilleure stratégie à adopter. Avant de finalement faire un point sur la situation.

- « J’ai décidé de rouvrir l’enquête au sujet d’un des condamnés qui devait se faire pendre ce matin. Nous n’avons que très peu de temps pour retrouver des nouveaux éléments. Sam, Clovis et Florestan sont partis enquêter dans la demeure de la famille » elle avise chacun d’entre eux « Bartholomé doit interroger les voisins, nous recherchons des informations sur Étienne Deschamps. » le résumé étant fait, elle reprit : « Rémi, vous rejoignez Clovis et Sam, les deux autres vous allez m’interroger le voisinage avec Barhtolomé, Eugène aussi. » elle avise Gondemar, hésitante « Nous allons retourner à la place, interroger les personnes qui doit rester, il faudrait retrouver la femme et la gamine, idéalement. Est-ce que vous avez des questions ? Je veux savoir si cet homme est réellement responsable d’un meurtre ou non et trouver des preuves l’attestant. Hors de question d’avoir reporté une exécution pour rien. »

Elle attendit que chacun dispose avant de remonter lentement avec Gondemar le long de la ruelle ramenant au point de départ : la place des pendues.

- « J’espère que je ne me trompe pas… » souffle-t-elle « J’ai tendance à agir un peu trop spontanément » avoua-t-elle en se massant l’arrière de la tête.

Un peu plus loin, la silhouette de ladite jeune femme se laissa entrevoir à l’entrée de la place, elle semblait regarder l’agitation au loin, détaillant d’un mauvais œil un groupe qui semblait avoir dans l’idée de réinstaurer l’ordre. Ni une, ni deux, Sydonnie s’était précipitée vers le groupe en question, alors qu’elle demandait à Gond de s’occuper de la jeune femme avant de la rejoindre.

- « HEY qu’est-ce que vous faites…Sergent ? » sembla-t-elle s’étonner « Vous êtes sortis de votre bureau ?! » elle laissa un silence, légèrement confuse « L’exécution est reportée à la fin de journée » déclara-t-elle sobrement alors que la foule semblait se disperser un peu « mouvement de foule trop important, de plus nous suspectons qu’un des condamnés en question soit innocent. Mes hommes sont en train d’enquêter au moment où nous parlons. »

Elle avisa Gondemar qui dialoguait avec la jeune femme qui tenait l’enfant dans ses bras.

- « L’épouse va pouvoir nous en dire plus, suivez-moi monsieur si vous le voulez bien… Je suppose que vos hommes peuvent canaliser le restant de la foule ? »

Elle avait évidemment attendu une réponse, ou un ordre contraire, quoi que Sergent ou non, il était peu probable que Sydonnie renonce à cette enquête, pas après tous les efforts qu’elle avait déployés jusque-là. Lentement, elle avait fait demi-tour pour rejoindre Gondemar, s’autorisant à faire les présentations.

- « Sergent Zollern, je vous présente le milicien Rosalis de l’extérieur, il nous porte assistance pour cette enquête. Rosalis, je te présente le Sergent Zollern, tu as pu obtenir des informations intéressantes ? » elle avisa la gamine et la jeune femme « Madame. » fit-elle calmement « Jeune fille. » Poursuivit-elle en direction de la petite.

information:

Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] EmptyMer 7 Nov 2018 - 15:50
Elle soupire doucement quand le géant à ses coté se met à parler de chose qu’elle sait parfaitement, mais elle ne pouvait pas laisser un innocent mourir juste pour calmer le peuple, ce n’est pas la milice en laquelle elle veut croire ça. Elle sursaute et regarde Clovis l’engueuler pour quelque chose qu’elle a dit avant mais qui ne le concerne en rien. Elle hausse un sourcil, seule émotions qu’on peut voir chez elle mais elle le laisse finir sa diatribe avant de reprendre la parole.

« Epargne ta salive, Clovis, je ne parlais pas de toi… »

Elle serait presque blasée si elle ne connaissait pas aussi bien celui qu’on lui a collé en binôme. Ce n’est pas le plus intelligent, mais ce n’est pas le plus con non plus, non parfois il sait faire preuve d’une plus grande vivacité d’esprit que la plupart des autres miliciens, il est juste plus lent à comprendre que la normale, et alors ? Il lui a prouvé qu’il pouvait avoir un raisonnement bien plus logique et terre à terre, même si assez simpliste, que beaucoup d’autres personne qu’elle connait. Elle a un petit rire quand Clovis est vexé de la question qu’elle a posée au sujet de Kador, s’accroupissant pour flatter la tête de la bête en guise d’excuse.

« C'est vrai que Kador est la meilleure, je n’aurais pas dû poser la question, désolée. »

Elle fait sentir le mouchoir à la chienne qui regarde chaque personne présente avant de se mettre à renifler le sol. Clovis donne le signal, Kador a une piste, Sam ne sait pas où ça va les mener, mais elle espère que ce ne sera pas dans une impasse. Elle suit la chienne et fait signe à la dénommée Gina de les suivre, elle la jettera en cours de route si elle croise sa chef ou un autre membre de la coutillerie. Après quelques pas, ils croisent Asselin qui a été envoyé en renfort, enfin si tant est que le géant et la vipère en aient besoin.

« C’est Sydonnie qui t’envoie, Asselin ? »

Toujours ce ton monotone, encore plus avec Rémi Asselin qu’elle n’apprécie pas du tout parce qu’il était là lors des derniers instants de Dreit et qu’il n’a jamais rien fait pour empêcher ce dernier de dériver comme il l’a fait. La seule réaction qu’elle et qui montre son mécontentement est un soupir agacé. Elle se contente de suivre Kador qui continue à renifler le sol jusqu’à ce qu’ils reviennent à leur point de départ : La place des pendus. La jeune milicienne fronce les sourcils et balaie la place d’un bref coup d’œil pour voir qui s’y trouve encore, elle ne voit plus beaucoup de personne qui ne soit pas de la milice. Elle voit aussi sa chef en compagnie de Gondemar et un homme qu’elle ne connait que de vue, accompagné en prime de la mère et de la fille qu’elle a interrogé plus tôt.

« Continue Kador, Clovis, je vais prévenir Sydonnie, je vous rejoins juste après… »

Elle quitte le petit groupe prenant le bras de Gina pour qu’elle vienne avec elle et rejoint sa chef, Saluant Gondemar d’un signe de tête accompagné d'un sourire, sourire qui se perd pour que le visage de la jeune femme reprenne son expression la plus neutre possible quand elle se tourne vers le Sergent pour le saluer.

« Sergent… »

Elle se désintéresse de lui pour ensuite se tourner vers Sydonnie, l'air déjà un peu plus détendue que quand elle s'adressait au gradé.

« Chef, je te présente Gina, cette jeune femme m’a raconté une chose assez étrange sur la nuit du crime et sur l’absence totale d’enquête de la part de la milice… Enfin je lui laisse le plaisir de te raconter tout ça, notre meilleur limier a du flair pour une piste ! Florestan devrait pas tarder à revenir avec les divers témoignages. »

Elle abandonne donc Gina à sa chef avant de rejoindre Clovis et Asselin pour voir où Kador va les mener.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
MessageSujet: Re: [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]   [Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[Terminé]Qu'on lui coupe la tête [Milice & Ouvert]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Quartier de la milice :: Place des Chevaliers-
Sauter vers: