Remonter du gouffre ? [Victor]

Après la Tempête était venu le temps de l'apaisement. Se montrant bien plus avenant avec la catin qui avait jusque là chercher à rééquilibrer les débats, Victor avait su s'arrêter à temps pour ne pas voir sa nouvelle protéger se décomposer. Ainsi, confortablement installé dans le divan, le Comte buvait tout en fumant l'herbe à pipe, scrutant la rouquine qu'il espérait reprendre un peu de poils de la bête. La tentation de croquer quelques fruits fut trop forte pour cet estomac qu'il savait affamé depuis qu'il savait que le Bordel de Fenrir se retrouvait sur le déclin.

Ne la quittant du regard, le mondain la laissa sans mot dire se servir ensuite de ce nectar de vigne avant de la laisser s'installer tout à coté de lui pour le questionner sur son avenir. Un sourire espiègle aux lèvres, Victor semblait satisfait par la tournure des événements. Calculateur, il s'était évidemment attendu à voir Ethaïs le rejoindre et se montrer plus douce et curieuse. C'est alors que leur proximité s'affirma par cette main posée sur son bras, ce genou effleurant une cuisse avant qu'elle ne s'allonge prenant pour oreiller les nobles cuisses de son nouveau protecteur.

Posant sa pipe et sa coupe de vin sur l'accoudoir, de Rougelac vint alors flatter d'une main la crinière flamboyante, retirant le lacet qu'elle portait tandis que son autre main vagabonda le long de ses jambes allongées vêtu de bas, caressant avec sensualité le tissu jusqu'à remonter à la naissance de ses fesses. Apaisée, entre ses ses griffes, Ethaïs était enfin prête à embrasser son nouveau destin.

- Qu'ai-je en tête ? Que tu trouve un établissement qui t'assurera un bon train de vie. Ce ne sera peut etre que provisoire, mais tu y sera mes yeux et mes oreilles. Serais-je sans doute amené également à t'introduire dans mon établissement mondain, mais il faut encore que je réfléchisse à la façon de faire...

La débarrassant de son châle, le Comte s'employa alors à la masser afin de détendre ses muscles non sans continuer à flatter croupe et bas avec toujours plus d'insistance.

- Tu as encore de longues années devant toi avant que ton visage ne se ride et n'oublie pas que tu possède des qualités qu'une jeune et belle putain fraîchement débarqué dans quelconque bordel ne possédera pas avant des années et des années d’expérience. Ne l'oublie jamais, tu peux être la plus belle, ce qui importe c'est de satisfaire le client.

Il posa un doux baisé dans sa nuque avant de reprendre, glissa une main gantée entre ses cuisses.

- Tu ne restera pas toute ta vie une putain, soit en sûre. Plus tu fera tes preuves, plus tu aura de chances d'embrasser d'autres desseins qui te permettrons une certaine ascension socialement, dans la limite du raisonnable. Pour te répondre plus précisément, je possède un établissement pour gents de la Haute, des salons privés où se font et se défont les intrigues de Cours. J'envisage d'offrir quelques services... plus personnel... à certaines clientèles "sélecte", vois-tu ? Ainsi, tu sera en capacité de soutirer certaines informations qui me permettrons d'être au fait de projets, complots ou que sais-je encore. Je ne suis pas un homme d'arme et je dois donc étendre mon influence par d'autres moyens... peu conventionnel ? Comprends-tu cela ma belle Iris ?

Son projet, ses aspirations étaient donc dévoilés, un gage de confiance accordé à la prostituée qu'il prenait sous son aile. Se faisant, il quitta sa crinière pour venir poser sa main sur sa joue, l'incitant à le regarder dans le blanc des yeux.

- Ai-je répondu à tes attentes... ma Succube ? Oh et rassure toi, j'ai la ferme intention d'entretenir avec toi des rencontres bien plus régulières que par le passé. Signe cet accord et tu aura toute ta place à mes cotés. Soit certain que j'ai déjà tout prévu pour rendre nos échanges... sûre et discret.

Les mains du Comte, baladant sur son corps quasiment nu, le procura un plaisir sans nom. Néanmoins, la rouquine resta de marbre, les écoutilles ouvertes concernant son avenir. Les propos de Victor la rassuraient grandement, quoiqu’elle émette un doute concernant l’établissement. N’ayant jamais eu l’occasion de travailler dans un tel milieu, elle avait des craintes, peut-être infondées d’échouer et de ne point avoir la garde-robe pour rivaliser avec les filles qui y travaillaient. Qui plus est, la rouquine n’avait pas d’éducation et était bien incapable de tenir une vraie conversation avec quelqu’un de la Haute.
Elle se cambra légèrement sous les caresses flatteuses, essayant de capter son regard, un sourire enjôleur sur les lèvres. Sa remarque la fit sourire.

« Dans nos bordels, le client recherche la chair fraiche Victor. Cela est peut-être bien différent dans ceux dont tu me parles. D’un certain coté, j’espère que mes charmes opéreront encore quelques années… »

Répondit-elle d’une voix mélancolique sur la fin. Iris faisait référence à un homme pour se marier et fonder une famille. Avec les années qui passaient, elle se voyait de moins en moins finir ses vieux jours dans un bordel. Son instinct maternel se réveillait de plus en plus. Elle posa sa main sur le bas du ventre et se redressa pour que le châle puisse quitter sa lace.

Victor la rassura. Un franc sourire illumina les lèvres de la putain tandis qu’elle se redressa pour s’adosser contre le torse de ce dernier. Son souffle chaud caressa sa nuque tandis que son corps se couvrit d’un délicieux frisson. Son excitation monta d’un cran. Elle se pinça la lèvre inférieure, n’ayant qu’une idée en tête : se retourner pour l’embrasser avec passion. Cependant, quelque chose la retient. Peut-etre la sérieuse discussion qui était en cours ?

Ses prunelles plongeaient dans celle du Comte. Elle ne tarda pas à craquer. Ses lèvres se rapprochèrent des siennes. Une main passa dans la crinière de Victor. Elle l’embrassa avec fougue tandis qu’elle se mit à califourchon sur lui.

« Oui tu as répondu à mes attentes et questions. » Dit-elle, essoufflée. Elle ne quitta point sa position, caressant du bout des doigts la joue de son partenaire. « Et j’espère bien que tes rencontres seront présentes. » Lui souffla-t-elle dans le creux de l’oreille. « Je n’ai guère apprécié ta façon de me traiter la première fois. Que cela ne se reproduise Victor, car je mettrai fin au contrat sans préavis. » Reprit-elle plus menaçante.

Elle plongea à nouveau ses prunelles dans les siennes avant de rajouter. « L’idée de changer de bordel me séduit. Néanmoins, cela risque d’être un énorme choc de découvrir ton milieu. Et j’ai quelques craintes à ce sujet. Si jamais je me trahis ou que j’échoue, tu risques gros. Cela me désolerait à vrai dire. »

Elle déposa un second baiser, moins passionnel.

« Je ne suis pas la seule à signer cette accord. » Acheva-t-elle d’une voix sensuelle, lui mordillant le bout des lèvres. Pour une fois, la belle rouquine ne souhaitait pas entreprendre l’acte mais se laisser bercer par des mains expertes, laissant son rôle de catin au placard.

Si ces charmes opérerons encore quelques années ? Assurément, il n'y avait qu'à voir et flatter cette croupe pour se rendre compte que la rouquine possédait des armes dévastatrices. Un sourire entendu se dessina en cet instant sur les lèvres finement dessinées du mondain. S'il ne discernait cette référence aux désirs de la jeune femme à fonder une famille, le scénario de la soirée commençait à s'accélérer alors que la catin semblait enfin reprendre du poil de la bête, quittant sa dernière étoffe, cédant finalement aux sirènes des désirs et de la passion naissante pour cet homme qui souhaitait la prendre sous son aile. Sans un mot, seul son regard convergeant vers Ethais, le Comte se laissa saisir par la crinière avant d'être embrasser avec fougue.

Attentionnée, la femme de petite vertu caressa alors tendrement l'une des joue du sang bleu, reprenant la parole pour ainsi rassurer son partenaire non sans une petite remontrance sous couvert de menace ce qui provoqua chez le quadragénaire l'exercice d'un sourire entendu. Sentant alors les prunelles de la rouquine se poser avec assurance sur lui, cette dernière semblait lui avouer sans retenue ses craintes quand à respecter les termes de leur accord, craignant de salir la réputation de ce qui allait sans doute devenir son employeur et amant. Elle acheva alors son intervention d'une voix sensuelle non sans stimuler ses lèvres par quelques excitants mordillements, faisant clairement comprendre à Victor qu'il devait se montrer acteur de cet accord.

- Soit sûre que je te réserverais le plus tendre des traitements, tant que tu me fais honneur.

Venant à son tour cueillir ses lèvres tandis que ses mains flirtaient sur les hanches de la putain qui venait de se placer à califourchon sur lui, il lui susurra ensuite dans un souffle chaud.

- Et si je manque à mes obligations... réserve-moi la plus torride des morts... J'en ferais de même si tu me nuis.

Iris lui répondit dans un murmure à peine audible : « Nous devrions bien nous entendre dans ce cas. » Elle acheva sa phrase par un baiser doux et envieux.

La catin prenait les choses en main, et n'ayons pas peur des mots, dans "tous les sens du terme". En effet, suite à ce murmure riche en signification, leur relation venait de franchir une étape certaine.

HRPG: