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 [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie].

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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie].   [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie]. - Page 2 EmptyDim 10 Mar 2019 - 20:04


- « L’espoir fait vivre, monsieur l’héritier de la famille de Rivefière » murmura-t-elle dans un sourire en coin particulièrement prononcé, les yeux pleins de malice.

Ce fut ensuite ce premier échange, ce premier rapprochement, impulsé par Roland de Rivefière. Les lèvres s’étaient effleurées, rencontrées, pour venir se caresser dans cette maladresse du premier baiser. D’abord très chaste, ce fut une autre envie un peu moins ‘sérieuse’ qui s’était faufilée dans l’esprit de la noiraude. Ses doigts s’étaient glissés sous le tissu de sa chemise, pour frôler sa peau, percevoir sa chaleur, découvrir sa douceur, enclencher ce premier désir interdit, cette envie. Les bouches avaient fini par se découvrir, le bal des langues s’apprivoisant avec quelques hésitations. Chaque échange était unique à chaque couple, chacun inventé sa manière de faire, les mêmes bases, avec quelques subtilités et ce premier bisou n’en fut que plus agréable pour celle qui avait fini par fermer les yeux. La raison ne peut néanmoins que finir par reprendre le dessus, ses pieds s’étaient redéposés bien à plat sur le sol, ses mains avaient quitté le confort d’un bas du dos agréable, dévoilant une musculature présente. Sans pour autant s’éloigner, les joues rosies quelque peu par la gêne de l’instant, la femme d’armes avait fini par changer de sujet. Dévoilant ce nouveau regard, plus tendre, plus doux, peut-être plus désireux aussi. Elle avait évoqué ce couvre-feu, sous-entendant que rester ici ne pourrait être qu’un risque de rumeurs pour celui qui semblait tant tenir à sa réputation.

Elle fut néanmoins soulager par sa réponse, n’ayant aucunement l’envie de le voir disparaître, s’envoler dans la nature, alors que depuis qu’elle était à ses côtés la jeune femme n’avait ni songer à Raoul, ou Anne, ou sa nouvelle fonction, Aaron était bien loin de ses songes, seul existait Roland de Rivefière.


- « Faut-il bien avouer que le sang qui imbibait la totalité de mon corps était un très bon moyen de t’éloigner aussi » souffla-t-elle

Si elle avait cherché à plaisanter, l’évocation de ce souvenir fut néanmoins quelque peu douloureuse. Cela l’avait directement replongée dans l’instant de la mort de son ancien sergent, dans tous les ressentis complexes qui avaient pu l’animer à ce moment-là et dans cette culpabilité qui ressurgissait régulièrement depuis. Soucieuse de rester une femme de bonne compagnie, surtout après ce rapprochement, elle s’était appliquée à mettre de côté ses pensées plus sombres, partant sur le principe de jeu qu’elle affectionnait tant.

- « Toi, tu as déjà participé à un jeu à boire ? Il y a peu en plus ? Avec qui donc, ta sœur ? » ne put-elle s’empêcher de questionner véritablement curieuse par ce petit vent de mystère qu’il venait d’insuffler.

Sydonnie percevait jusque-là Roland comme un homme qui ne s’amusait pas, toujours sérieux, toujours droit dans ses bottes, celui qui résiste à toutes les tentations, qui refuse d’avoir le dos un peu recourbé, celui qui reste toujours extrêmement droit et neutre dans toutes les situations. Évidemment, sa vision était un peu erroné, lui prouvait-il dernièrement en lui offrant un tout autre visage qu’elle semblait apprécier. La jeune femme n’avait volontairement pas relevé le questionnement autour de la nuit, préférant laisser la soirée faire son épreuve, à la fin peut-être choisirait-il de rester ou de simplement rentrer ? D’Algrange n’avait néanmoins, pour l’heure, pas envie de répéter les mêmes erreurs, cette relation naissance devait bien se dérouler, être une réussite, du moins dans l’esprit de la noiraude. Le jeu avait fini par débuter, satisfaite de voir que Roland jouait le jeu, cela lui donnait cette envie d’en savoir plus, de se glisser dans les limites du convenable. Oui, elle avait envie de le découvrir, encore et encore et encore, peut-être bien plus que raisonnablement. Ce pinçant la lèvre, la noiraude avait observé cette première gorgée, sans forcément en être surprise, ce n’était qu’une manière d’amorcer l’ensemble. La seconde, en revanche, semblait la rassurer, même si il restait le bénéfice doute et le potentiel mensonge, Sydonnie n’en restait pas moins un peu naïve, souhaitant croire que l’un et l’autre partaient sur l’honnêteté.

- « Attention monsieur de Rivefière, vous vous dévergondez… » murmura-t-elle en réponse à l’eau-de-vie « Je crois que mon influence n’est pas une très bonne chose… » tenta-t-elle un brin malicieuse

Le retour de flamme fut néanmoins un brin douloureux pour la noiraude, un petit pique désagréable qui la replongeait directement sous l’ombre d’une présence qui n’avait plus grand-chose de réconfortant. Ses sourcils avaient dû se froncer un instant, alors que son regard détaillait avec incompréhension le visage de son interlocuteur, pourquoi ? Ce fut d’abord ce petit vent de douleur, celui qui lui remettait à l’esprit que Chris n’était plus là, qu’elle l’avait partir et que tout ce non construit entre eux ne se construirait plus jamais. Puis ensuite, ce fut cette curiosité, lui, l’homme parfait avait laissé un banni en vie, pourquoi ? Un brin de révolte aussi, un banni devait être tué à vue –était-ce encore cette colère contre Chris qui animait sa réaction, ou de la sincérité un brin mal placée ?- . Néanmoins, les règles étaient les règles, la noiraude avala une gorgée qui n’avait rien d’agréable, comme un rappel à sa double faute, celle d’avoir aimé sincèrement un marqué et celle de l’avoir laissé partir pour son métier. Elle aurait pu le questionner, d’ailleurs avait-elle dû en avoir envie, mais elle n’en fit rien, pas convaincue d’être en mesure de répondre à des questions que lui aussi pourrait lui poser.

- « Si tu veux un conseil… » fit-elle néanmoins « Ne fais jamais confiance à un banni ou une bannie, il y a des personnes bien, peut-être même des exclus qui ne devraient pas l’être, mais cela reste une infime partie des gens-là. Tuer n’est jamais anodin, mais c’est quelque chose qu’il faudra s’habituer à faire, je crois. »

Elle laissa tapoter ses doigts sur le récipient, un brin pensive, ce n’était pas si simple que ça, elle en avait conscience, mais le risque était bien présent, la reprise du Labret l’avait prouvé. Jamais elle ne pourrait se pardonner de voir tomber le duc parce qu’un milicien ou une personne lui ayant juré fidélité et loyauté n’a pas eu la force et le courage de respecter ses ordres. Le duc était loin d’être stupide, très loin, fallait-il simplement apprendre à lui faire confiance, apprendre à être ce que chacun devait être. C’était lourd comme sujet de discussion, peut-être n’était-elle pas encore prête à s’ouvrir sur le sujet, celle qui n’avait jamais été très douée dans le côté relationnel, peut-être que cette douleur de l’abandon était encore trop présent pour qu’elle passe outre. Son regard avait dû se teinter de ce voile de tristesse, néanmoins la suite lui tira un sourire, il s’attachait à une personne proche ? Elle but une gorgée, évidemment, avec ce doute de savoir si oui ou non c’était une bonne idée. Le geste s’était fait rapidement, certainement pour le rassurer, mais aussi pour se rassurer elle-même et clarifier ses idées.

- « À mon tour, je suppose. » Attrapant la bouteille, elle compléta les verres. Un fin sourire s’était dessiné sur ses lèvres « Je suis déjà allé dans un établissement de luxure. » Souffla-t-elle

Malicieuse, la noiraude était convaincue que cela attiserait la curiosité de Roland, elle n’avait pas précisé pourquoi et elle était déjà convaincu qu’il s’imaginerait le pire. Il n’en était rien, évidemment, elle allait régulièrement enquêter là-bas, vérifier que tout allait bien ou simplement jouer à des jeux d’argents divers et variés, elle y était entrée une fois aussi, d’elle-même, mais elle n’avait fait que boire un verre et échanger avec un garçon de passe, rien de plus. Avait-elle-même pris sous son aile le jeune homme afin de l’aider un peu.

- « Je n’ai jamais trahi la trinité et ses principes, du moins, dans mon esprit. » fit-elle simplement.

Une nouvelle fois, elle avait avalé une gorgée, pour cette affirmation, tout était une question de perception, ayant eu des rapports hors mariage, il était possible pour que certain, elle ne soit pas la fidèle la plus parfaite. Néanmoins, Sydonnie priait, se rend régulièrement au temple, fait des dons. La noiraude avait par la suite laissé jouer ses doigts le long du torse de Roland, visiblement un peu confuse, son esprit n’avait eu de cesse de réfléchir, ne pouvant se retirer de l’esprit Chris, ou encore la révélation au sujet du banni que Roland aurait épargné ? Qui ? Pourquoi ? Quand et comment ? Alors qu’elle triturait autour de son bouton, elle avait fini par relever les yeux vers lui, abandonnant son verre moitié vide sur la table. Parler était une chose importante, éprouvée aussi.

- « Parle-moi de ta femme. » fit-elle finalement « Comment était-elle ? Te convenait-elle ? Est-ce que tu l’aimais ? »

Sydonnie n’était pas de celle qui respectait la règle de ne jamais parler de ses anciennes relations, même si elle était convaincue que certaines révélations pourraient être douloureuses, elle avait besoin d’en savoir plus. Ses nombreuses angoisses, trouble l’empêchait de croire réellement que Roland pourrait être heureux avec elle, elle n’avait rien d’une noble parfaite, elle était sergente, ne savait pas forcément très bien se comporter, elle n’aimait pas forcément les enfants –ou en avait horriblement peur, convaincue de ne pas être une bonne mère-, elle était impulsive, parfois violente, elle buvait beaucoup aussi. Alors comment pouvait-il s’attacher à elle ?

- « J’ai envie de te voir régulièrement… » souffla-t-elle « J’ai envie d’essayer de me réhabituer à tes habitudes, mais je ne te garantis pas d’être capable de le faire. Je veux que tu t’habitues aussi à mon quotidien et mes habitudes…» fit-elle « Qu’attends-tu réellement d’une épouse Roland ? »

Son visage c’était une nouvelle détachée de son occupation, de ce jeu léger, ce petit tapotement du bout des doigts qui descend et qui remonte en suivant la ligne d’ouverture ou de fermeture de la chemise. Néanmoins, elle eut ce besoin d’affection, de proximité, c’était la manière dont elle se rassurait dernièrement, à moins que ce ne soit les vapeurs de vin, a deux avait-il déjà vidé la moitié de la bouteille relativement vite. Se hissant sur la pointe des pieds, les mains sur le torse, elle était venue déposer ses lèvres contre les siennes, l’embrassant cette fois-ci sans cette gêne quelconque. Ses doigts avaient abandonné leur support pour faire remonter doucement la chemise, pour venir s’immiscer en dessous, profité de cette chaleur, de cette sensation, de ce besoin de proximité qu’elle n’avait en aucun cas abandonné depuis le léger rapprochement. C’était de son initiative cette fois-ci, découvrant le goût de ses lèvres imbibées du liquide pourpre, de sa bouche encore et cette danse nouvelle pas si désagréable que ça. Le moment n’avait néanmoins pas duré longtemps et en retrouvant les pieds complètement sur le sol, elle n’avait pas pu s’empêcher de venir se blottir un instant dans ses bras. Une seconde seulement, le temps de respirer son odeur, de découvrir ce nouveau rapprochement. De sentir son cœur battre doucement ou rapidement. C’était nouveau, avait-elle l’impression d’être une jeune fille, ou cette femme qui n’a encore jamais rien connu, alors que son expérience restait tout de même existante bien que relative. Se redressant légèrement, elle avait fini par s’éloigner –si il l’a laissé faire-, pour récupérer la vaisselle afin de mettre tout dans la bassine d’eau un peu plus loin.

C’était évidemment une façon de remettre un peu de distance, de rester raisonnable, de laisser son esprit reprendre les commandes de la situation : fuir, simplement. Elle lui avait posé bon nombre de questions, s’intéressait à son quotidien, sa vision des choses, la sienne, pas celle de ses parents ou celle qu’il fallait absolument avoir. Pour le reste, elle en restait au stade de la découverte, de l’approche, des envies puis des non-envies.

- « Je vais avoir un bureau tu sais, un bureau juste pour moi, la sergente. Je ne sais pas si je vais parvenir à m’y faire… Je le voulais tellement ce grade, j’en rêvais en étant convaincu que jamais je n’allais parvenir à l’obtenir et finalement… Maintenant qu’il est là, j’ai du mal à me fixer un nouvel objectif. » elle fit une pause « Je vais devoir nommer un coutilier pour me remplacer… Je n’ai absolument aucune idée… Est-ce que tu sais si ta sœur projette d’obtenir ce grade ? »

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie].   [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie]. - Page 2 EmptyLun 11 Mar 2019 - 16:01
Sydonnie semblait ne pas croire en la possibilité que le comte puisse prendre l’ascendant si combat entre les deux devrait avoir lieu. Et à vrai dire, lui-même en doutait peut être un peu, même s’il ne le laissait aucunement transparaître. La sergente avait un passé et une réputation qui la précédaient concernant ses exploits en tant que milicienne. Elle avait obtenu le poste de sergente avec brio, au vu de ses capacités. Elle lui donnerait donc, sans nul doute, beaucoup de fil à retordre. Enfin, ils verront bien le moment venu. Mais cela se révélerait intéressant, c’était certain.

A la suite de leur premier baiser, les regards avaient changé, pour les deux. Plus doux et aussi plus enflammé, c’était encourageant pour la suite de leur relation. Certains pouvaient se chercher et lorsqu’en venait ce premier rapprochement intime, se rendaient compte que finalement, il ne passait rien, rien d’enflammer, aucune émotion, aucun ressenti particulier. Ce n’était visiblement pas le cas pour eux.
Leur douce étreinte à présent terminée, Sydonnie en était venue sur le fait qu’il ne serait peut être pas sage que l’aîné reste plus longtemps dans sa demeure. Mais il lui assura qu’il saurait se tenir, qu’il pouvait rester encore un peu à ses côtés. Il n’avait pas envie de la laisser, pas envie de partir, de rentrer chez lui. Et il fut presque soulagé lorsqu’il s’aperçut que c’était aussi ce que ressentait la jeune femme, elle voulait également prolonger ce moment en sa compagnie.
Elle lui répondit que le sang le soir où ils avaient été allongés côte à côte l’avait certainement aidé à se tenir à l’écart. C’était plus ou moins vrai. Oui, dans un sens, mais ce n’était pas que cela. Leur relation à ce moment était si ambiguë, ils ne savaient pas l’un ou l’autre s’ils devaient se détester ou se tolérer. Le comte n’avait pas du tout en tête un désir d’intimité avec la brune. Il n’en était pas là. Maintenant, les choses étaient bien différentes. Ils s’attiraient l’un et l’autre, et oui, cela pouvait s’avérer dangereux. Attirance, séduction, promesse et jeux d’alcool à présent, autant dire qu’ils appréciaient jouer avec le feu.

Roland avait avoué avoir déjà participé à un jeu à boire, récemment. Ce qui, naturellement, attisa la curiosité de Sydonnie. L’héritier de Rivefière, homme bien sous tout rapport, faisant apparemment fi des convenances et participait déraisonnablement à un jeu d’alcool, c’est vrai que cela pouvait être difficile à croire. Et pourtant, c’était bien la vérité. Il sourit donc malicieusement à la question de la jeune femme. Visiblement elle était surprise, il dévoilait petit à petit des facettes encore inconnues de sa personnalité.

- « Oh non, je n’apprécie déjà pas tellement que ma chère sœur s’enivre, je ne vais pas l’encourager en participant à un tel jeu avec elle ! »

Il sourit une nouvelle fois, c’était son caractère protecteur et essayant un peu de contrôler sa cadette, même si ben sûr, elle ne l’attendait pas pour faire ce qu’elle voulait. Mais il avait dit cela aussi pour plaisanter. Il poursuivit donc, lui offrant une moitié de réponse.

- « C’était avec un charmant milicien vois-tu. Mais je tairai son nom, par solidarité envers lui. »

Plaisanta-t-il, une nouvelle fois. Il avait passé un bien étrange moment avec ce Merrick Lorren, agréable mais bizarre à la fois. Tous deux évoquant bien des choses, bien des histoires, d’une part drôle et d’autre part morose. Un mélange de sentiments, que l’alcool faisait plus ou moins osciller. Comme à cet instant, dans un autre registre, avec la dame d’Algrange.

Le jeu commençait, la bouteille allait sûrement vite descendre, l’humeur des deux semblait plutôt bonne, Roland souriait aux taquineries de la jolie brune, et inversement. Ils jouaient, comme tout à l’heure dans les thermes, continuant à s’apprivoiser, cherchant aussi des réponses à travers le jeu.
Néanmoins, Sydonnie s’était un peu renfermé suite à la question sur les bannis. Il avait eu sa réponse, la relation interdite et dangereuse dont elle lui avait parlé, était bien avec un banni. Il l’avait déjà compris, l’avait intégré, mais à présent elle savait exactement qu’il était au courant. Et il en profita pour faire ce demi-aveu également, signe qu’il la comprenait dans un sens, qui ne la trahirait pas, ayant lui même été dans une position inconfortable face à cela. Un autre point en commun, une autre chose qui encourageait la confiance des deux.

- « Je suis d’accord avec toi. Je pense avoir fait une erreur. Si une prochaine occasion se présente, j’essaierai de ne point la louper cette fois. »

Il était sérieux et tout à fait honnête. Il pensait véritablement qu’il aurait du la tuer. Il avait été attendri, faible sur ce coup. Il agirait différemment si cela devait se renouveler. Ils avaient un devoir, ne pas le faire était un signe de traîtrise envers le Duc. Il avait juré fidélité et honneur, il ne faillirait plus.
Roland sentit cette légère crispation sur le visage de son hôte, il lui prit la main, lui sourit avec douceur, ils pouvaient passer à autre chose, de pas s’étendre davantage sur ce sujet qui la faisait encore visiblement, un peu souffrir.

La seconde affirmation était bien plus légère, pour détendre l’atmosphère et lui faire part de son ressenti face à leur début de relation. Oui, il s’attachait à elle. Ils portèrent tous deux rapidement leur verre aux lèvres, c’était parfait, ils étaient en total accord sur ce point.
Roland lâcha sa main ensuite, Sydonnie en profita pour remplir leurs verres de ce délicieux liquide pourpre. Le vin passait très bien, la bouteille était déjà vidée de moitié.

C’était à présent au tour de Sydonnie de jouer. L’affirmation de la jeune femme fit sourire l’héritier, encore plus lorsqu’elle porta la coupe à ses lèvres. Elle avait donc fréquenté un établissement de luxure. Ce qui le fit instantanément hausser les sourcils.

- « Intéressant, il faudra que tu m’en dises plus sur le sujet... »

Pourtant, lui ne toucha pas à son verre. Il n’avait encore jamais mis les pieds dans un tel établissement, ni pour boire, ni pour parler et encore moins pour employer les services des femmes travaillant en ces lieux. Même si une fois, un soir où il se sentait terriblement seul et en proie à une certaine forme de dépression, il avait bien faillait d’y rendre. Ses pas l’avaient presque mené en tel lieu, lorsqu’il fit subitement demi tour pour se rendre au temple et prier pour son âme. Il s’était aussi infligé une sévère flagellation, dans le but d’expier ses si vils péchés. Plus jamais une telle tentation ne le frappa à nouveau.

La seconde affirmation rassura néanmoins le comte, ils burent tous deux une bonne gorgée de vin, Roland était très croyant, se rassurait en priant les Trois, restant toujours fidèle à ses croyances, se rattachant à la Trinité à toute épreuve.

- « C’est très important pour moi que ma promise soit engagée auprès des Trois. Tu te rendras bien vite compte, que la Trinité fait partie intégrante de ma vie. Il ne se fait pas un jour sans que je prie. »

L’aîné avait déjà évoqué le sujet, mais il préférait se montrer franc une nouvelle fois. Une femme frivole, en désaccord avec les Trois, ne trouverait jamais grâce à ses yeux.

Sydonnie déposa ensuite son verre sur la table, jouant avec un des boutons de chemise du comte, elle levait les yeux vers lui. Il lui renvoya son regard, doux et à l’écoute de ses envies. Elle le questionna au sujet de son ancienne épouse, ce qui effaça pour un temps le sourire de l’héritier. Il n’appréciait pas en parler. Toutefois, il comprenait le besoin de la sergente d’avoir des réponses à ce sujet, de savoir comment il était avant tout cela, ses sentiments etc. Il bu une nouvelle gorgée, de manière à peut être se donner un peu plus d’aplomb.

- « Mon ancienne épouse était merveilleuse, je l’aimais énormément oui. Je n’avais absolument rien à lui reprocher, elle était parfaite. Attentionnée, aimante, dévouée...
Enfin… Tout cela appartient au passé, tu sais. Même si son souvenir reste parfois douloureux, forcément, elle sera toujours présente dans mon cœur. Mais la Fange me l’a arrachée à jamais, c’est ainsi. »
Il marqua une petite pause.
« Je suis prêt à aller de l’avant à présent. »


Il déposa un baiser dans les cheveux de la jeune femme, oui sa femme avait beaucoup compté à ses yeux, mais elle appartenait, comme son ancienne vie et la personne qui l’était auparavant, au passé.
Il lui laissa prendre le temps de réagir, puis elle enchaîna avec de nouvelles paroles. Elle voulait se rassurer, et peut être le rassurer lui également.

- « Je suis ravi de l’apprendre Sydonnie, je remarque déjà tous les efforts que tu fournis pour moi. J’en suis bien conscient. Et je ferais mon possible aussi pour comprendre ta vie, tes habitudes. Je ne souhaite pas tout chambouler. Simplement, tous deux, il va falloir nous habituer, faire quelques compromis. Ce sera un grand chamboulement c’est certain, mais j’ai confiance en nous, vraiment. Je sais que nous en sommes capables. »

Il n’avait pas répondu réellement à ce qu’il attendait d’une épouse. Il avait bien sûr son idée en tête, mais il ne voulait pas la brusquer, il reviendrait après sur le sujet.
Sydonnie se hissa une nouvelle fois, posant ses mains sur lui pour venir l’embrasser à son tour. Il l’enlaça, caressant son dos, en répondant à son baiser, l’appuyant, accablé d’une douce langueur. Ils restèrent un petit temps enlacés, la jolie brune avait peut être remarqué les battements du cœur de l’aîné, qui s’étaient peu à peu accélérés. Elle se dégagea de l’étreinte, faisant mine de s’éloigner, mais le noble la rattrapa par la main, l’entraînant encore peu contre lui, ne souhaitant pas rompre le lien si brutalement. Il avait envie de rester près d’elle, profitant de cet instant qui durait un peu plus, pour passer la main dans ses cheveux, sentir leur cœur battre l’un contre l’autre. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas connu un tel moment, il ne voulait pas l’arrêter.
Cependant, il relâcha finalement son emprise, la laissa filer entre ses doigts. Elle partit s’occuper de la vaisselle, Roland la laissa faire en observant la pièce, de son côté. Il eut l’idée de poursuivre leur échange au salon, il attrapa alors les deux verres d’une main et la bouteille de l’autre, pour aller s’installer sur l’un des bancs à dossier rembourré. Il mit à niveau les verres, attendant que sa promise le rejoigne, bu une nouvelle gorgée du délicieux liquide pourpre.

Lorsqu’elle revint vers le comte, s’installant -ou non- à côté de lui, Sydonnie parla de son nouveau poste, des conditions que cela engendrait, il l’écoutait attentivement. Puis, elle demanda si sa sœur serait intéressé par un éventuel poste de coutilier. Roland ne savait pas réellement si une telle évolution l’intéressait. Néanmoins, il prit la parole, tachant de lui donner son point de vue sur la question.

- « Nous n’avons pas évoqué ce sujet ensemble. Toutefois, avec tout ce qu’elle a déjà subi, elle a prouvé qu’elle pouvait être capable de beaucoup. Tu devrais lui en parler, je suis certain qu’elle serait plus qu’à la hauteur pour ce poste de coutilier, je ne doute pas un seul instant en ses capacités. »

Puis, une telle fonction lui permettrait d’asseoir son autorité, de voir et faire autre chose, c’était quelque chose de bon, qui lui serait bien certainement profitable. Roland n’y voyait pas d’objection, mais la décision revenait à Serena, évidemment.

Puis, il souhaitait revenir au sujet de tout à l’heure, restant quelque temps pensif. Elle lui avait parlé de sa femme, de ce qu’il attendait d’une épouse. Entre autre chose, il avait une idée tout de même bien fixe en tête. Elle voulait savoir, elle voulait des réponses. Et Roland devait évoquer ce sujet, avant d’aller jusqu’au mariage. Si Sydonnie venait à lui prendre qu’elle aussi était stérile, comme son ancienne épouse. Ou qu’elle avouait ne jamais vouloir d’enfants. Imaginer qu’elle pourrait essayer d’avorter sans son consentement ou autre chose. Enfin, il était un peu tourmenté par ces questionnements intérieurs, cela se ressentait sûrement. Il prit une nouvelle gorgée de vin, puis reporta son attention vers sa promise.

- « Je ne t’ai pas tout dit concernant mon ancienne épouse. Elle… Enfin, nous n’arrivions pas à avoir d’enfants. Et cela m’attristait beaucoup. Pourtant, jamais je ne me serais vu la quitter pour cela. Je m’étais dans un sens, fait à l’idée, que je ne serais jamais père. Mais lorsqu’elle est morte, avec le temps, les prières et l’acceptation, je me suis dit que peut être les Trois m’offraient une occasion de refaire ma vie, une deuxième chance d’être père. »

Il s’en voulait également de le penser, comme si la mort de son épouse pouvait lui être ainsi profitable. Il afficha un air un peu triste, mais il le ressentait ainsi, même si cela le chagrinait et le tourmentait. Il passa la main dans ses cheveux, puis se laissa aller en arrière, s’adossant complètement.

- « J’espère ainsi qu’en me remariant, ce vœu qui m’est très cher sera exaucé. Bien sûr, il est encore prématuré de l’envisager entre nous, cependant il est important pour moi de connaître ton avis à ce sujet.
Déjà, en ayant pris Anne sous ton aile, cela en dit beaucoup sur ton cœur et ta volonté d’aider les plus jeunes. Mais être mère, avoir ton propre enfant, est-ce que cela pourrait faire partie de tes désirs et de tes attentes vis à vis de notre union ? »


Elle voulait qu’il se montre franc et honnête, mais à présent, il avait peur de la réponse, plus que toute autre, réellement.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie].   [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie]. - Page 2 EmptyMar 12 Mar 2019 - 11:13


- « Un milicien en plus ? Charmant en plus, j’ignorais que tu aimais les hommes. Tu sais que je pourrais faire jouer mes sources ? »

Si le doute pouvait persister, il était évident que la noiraude s’amusait. Sa voix était plus chantante, son regard un brin plus malicieux, il avait piqué sa curiosité habillement et elle ne semblait pas en mesure de résister à la tentation. Pour autant, elle ne s’appliqua aucunement à investiguer sur le sujet, consciente qu’elle pourrait toujours questionner un peu autour d’elle sur la relation d’un noble avec un milicien. Un duo aussi atypique, cela devait forcément attirer l’attention et puis il n’avait plus rien à se cacher n’est-ce pas ? La conversation s’était poursuivie naturellement, certainement trop, les premiers verres avaient été consommés, le liquide de la bouteille avait diminué. Un nouveau sujet de conversation avait fini par faire son apparition, le bannissement. L’ensemble avait manqué de faire sombrer celle qui avait pris un nouveau grade récemment. Les souvenirs l’avaient rapidement envahi, devait-il sous-estimer cette relation pour revenir ainsi de cette cruelle manière ? D’Algrange était néanmoins resté silencieuse, un peu confuse, perdu. Naturellement, elle avait fini par articuler un semblant de réponse, le mettant en garde vis-à-vis des bannis. Ce n’était pas la guérisseuse qui se moquait du clergé, loin de là, avait-elle conscience plus que n’importe qui que la frontière entre la loyauté et l’humanité était mince.

- « On ne sait jamais à l’avance… Protège toujours ta vie, c’est le plus important. »

Un mot sincère, une méthode qu’elle utilisait pour elle-même, pour presque chaque décision, Sydonnie avait conscience que la vie pouvait être courte, trop courte. D’Algrange avait néanmoins toujours ce petit murmure désagréable à l’oreille, cette angoisse, ce retour de braise un peu trop importante. La suite avait été plus légère, Roland avouant à demi-mot qu’il éprouvait de l’attachement pour la femme d’armes, soucieuse de préserver ce début de construction, la milicienne avait avalé une gorgée. Laissant le noble prendre sa main, savourant ce contact agréable, les nouvelles sensations d’une douceur prononcées. Les verres avaient fini par de nouveau se remplir, offrant la possibilité à la noiraude de se détendre en avalant plusieurs gorgées, ce n’était pas toujours une technique efficace, mais elle avait tendance à toujours tomber dans ce fameux piège.

Soucieuse de conserver la bonne ambiance, la jeune femme s’était appliquée à poursuivre la conversation, alternant entre provocation et questionnement qui ne pouvait que la rassurer. Ce fut d’abord cette affirmation vis-à-vis des établissements de luxures, détaillant avec amusement le visage de Roland, sa surprise, puis sa curiosité, satisfaite également de ne pas le voir boire. Il était réellement une personne surprenante à ses yeux, alternant entre masque et véritable personnalité. Elle étira ses lèvres dans un large sourire, avant de s’autoriser un petit rire spontané.


- « Il n’y a pas grand-chose à raconter tu sais, jeux d’argent, enquête… Rien de plus, rien de moins, mais je suis certaine que tu t’imaginais bien pire ? Ton imagination est débordante… » souffla-t-elle

Une gorgée, l’évocation de la trinité et le fait de réaliser que Roland semblait être dans cette même idée ne put que confirmer son envie d’essayer, oui, réellement. Son verre avait fini par se retrouver sur la table, presque vide, alors qu’elle l’écoutait tout en triturant un bouton plus ou moins nerveusement. Son esprit s’embrouillait quelque peu, entre sa culpabilité, sa sensation de tromper Chris, mais aussi son envie et son désir naissant pour l’héritier. S’en suivit un sujet beaucoup plus épineux, pour l’un, comme pour l’autre, il y a des règles dans les relations, comme ne jamais évoquer ses anciens compagnons, mais Sydonnie ne semblait pas en être pleinement informée et eut bien des difficultés à conserver son sourire alors que Roland parlait de feu son épouse avec des mots si importants. L’évidence frappa immédiatement la noiraude, elle ne lui irait jamais à la cheville, même pas à un vulgaire orteil. Ses lèvres avaient fini par se pincer, alors qu’elle tentait de garder la face devant ce portrait parfait qu’il semblait avoir eu. Deux parfaits ensembles… Que demander de plus ?

Pour la femme d’armes, la claque fut néanmoins plus forte qu’elle ne l’aurait cru, c’était comme réaliser qu’entre attente et réalité, il y avait beaucoup plus que quelques vulgaires marches. Fermant les yeux au contact des lèvres du Rivefière dans sa sombre chevelure, Sydonnie conserva quelques minutes encore, ce silence si significatif. Il était prêt à aller de l’avant, oui, mais à quel prix ? À quel sacrifice ? Elle n’était ni parfaite, ni dévouée, ni particulièrement aimante à en être démonstratif, attentionnée non plus, quoi que cela pouvait arriver, de temps en temps.

La suite de la conversation fut plus dans le but de prouver ses efforts, comme-ci elle avait eu besoin de justifier sa présence, son ‘engagement nouveau’ envers lui. Fallait-il cependant être honnête, malgré toute la bonne volonté du royaume, Sydonnie ne pourrait pas changer son caractère, ni même réellement l’atténuer. La noiraude en avait parfaitement conscience, mais lui ?


- « Si nous en sommes capables alors… » murmura-t-elle très faiblement, plus pour elle-même qu’autre chose.

Elle aurait voulu y croire avec autant de force que Roland, mais la fataliste qu’elle était par moment ne pouvait guère envisager le meilleur, quand un immense mur qui lui paraissait infranchissable n’avait de cesse d’augmenter devant elle. Feu sa mère lui répétait déjà suffisamment qu’elle était une honte à la noblesse, pour qu’elle n’envisage aujourd’hui autre chose. Cependant, une chose ne pouvait être niée, c’était ce début d’attirance, ce petit rapprochement qui semblait aussi plaisant pour l’un que pour l’autre. Cette fois-ci, la noiraude avait provoqué d’elle-même ce nouvel échange, savourant pleinement les mains qui avaient glissé dans son dos pour la maintenir contre Roland, appréciant plus que de raison cette marque de tendresse aussi lente que tendre. Les lèvres apprenaient doucement à se connaître, à se chercher, se taquiner, puis se trouver davantage, alors que les doigts vagabondaient ici et là, apprivoisant un corps qu’il ne connaissait pas réellement encore. La noiraude avait pu sentir le cœur de l’héritier s’accélérer, tout comme le sien, découvrir les souffles qui se font plus présents, plus curieux, avant de se détacher pour presque immédiatement se retrouver une nouvelle fois contre lui.

Fuyant après coup la proximité, pour s’occuper l’esprit, par l’occupation de ses mains, la jeune femme rinça dans la bassine d’eau froide ‘la vaisselle’ utilisée. Elle n’en restait pas moins attentive à Roland, s’appliquant à faire un peu la conversation, évoquant son nouveau rôle et son obligation de nommer un nouveau coutilier. Elle avait évidemment pensé à Serena, même si elle était de l’extérieur, elle aurait pu la rapatrier à l’intérieur, mais elle doutait sincèrement de son envie vis-à-vis de ce changement d’occupation. Prendrait-elle le temps d’en discuter en sa compagnie, ou de trouver un autre nom pour récupérer son ancien post. Après avoir lavé et re-lavé encore les objets, elle avait fini par retrouver Roland dans le petit salon.


- « Ce n’est pas en ses capacités que je doute, mais aux répercussions que cela entraînerait. Un changement de grade n’aide pas une femme à se faire davantage respecter, du moins en apparence peut-être, mais c’est tout.»

S’installant à son côté, elle avait récupéré son verre pour en avaler une longue gorgée, il lui avait semblé percevoir un petit changement chez Roland, comme une hésitation. Elle fit alors naturellement silence pour lui laisser la possibilité de s’exprimer. Observatrice, son regard s’était déposé sur la silhouette masculine, le détaillant avec simplicité, sans gêne, plus elle passait du temps en sa compagnie, plus elle le découvrait, plus elle le trouvait agréable à l’œil, à moins que ce ne soit simplement que l’alcool. Néanmoins, elle n’eut pas le temps de s’épancher sur la question, ses yeux s’écarquillant légèrement vis-à-vis du nouveau sujet de conversation. Sydonnie avait porté son verre à ses lèvres, avalant une très longue gorgée qui, d’après elle, lui permettait de gagner un temps précieux où elle n’était pas obligée de parler. Se contentant d’opiner simplement la tête à l’évocation de cette femme qui ne pouvait pas avoir d’enfant, comment le savait-il d’ailleurs ? Qu’est-ce qui lui prouvait que ce n’était pas lui le problème ? La mine triste de Roland chassa néanmoins ses mauvaises pensées, alors qu’elle s’était mise à prier la trinité pour qu’il n’aille pas dans cette direction qu’elle redoutait tant : les enfants.

Ce fut un drame, une tempête, une invasion de fangeux dans la totalité de l’esprit de la noiraude qui avait manqué de s’étouffer avec sa dernière gorgée de vin. Oui, oui, elle avait prise Anne sous son aile, mais elle ne la percevait pas comme « son enfant » et elle ne s’imaginait aucunement avec une pluie de marmot. Sydonnie n’irait jamais jusqu’à avorter, ou essayer, respectait-elle trop la vie et la trinité, mais il serait fortement mentir que de dire que c’était dans ses projets, dans son futur proche. Continuant de toussoter, elle avait fini par se relever, simulant ce besoin de récupérer une nouvelle bouteille, plus forte cette fois-ci : l’eau-de-vie.

Remplissant son verre, elle avisa une nouvelle fois Roland, à distance cette fois, ne parvenant pas à trouver la moindre phrase à articuler. Il voulait une femme pour avoir des enfants ? Ce n’était que ça alors ? Avalant ce verre d’eau-de-vie, qui lui brûla agréablement la gorge, elle avait fini par revenir vers lui pour s’installer à une distance un peu plus prononcée. Son esprit était confus, certainement trop pour aborder un sujet aussi délicat.

- « Je n’ai pas d’avis sur ce sujet… » murmura-t-elle finalement « Je ne crois pas être en mesure d’être une très bonne mère pour être honnête »

En réalité, même si elle ne l’admettrait pas, ou n’en avait pas encore pleinement conscience, c’était quelque chose qui la terrifiait. Rien que le mot « enfant » lui retournait le ventre d’une violence importante. Elle n’avait jamais rejeté l’idée cependant, mais c’était délicat, peut-être trop pour être évoqué à ce stade de la relation.

- « Je t’ai dit que j’étais croyante » fit-elle pour conclure « Je ne ferais rien qui pourrait aller à l’encontre de la trinité ou de mon mari. » elle avait relevé les yeux vers lui « Mais je pense qu’il est un peu tôt pour évoquer ce sujet… Je te mentirais si je te disais que j’étais très à l’aise avec ce type de conversation…. J’ignore si je suis en mesure d’offrir la vie, je n’ai jamais eu d’enfant, mais je… » elle fit silence « Je n’ai pas eu de relation s’y prêtant non plus. »

Oui Sydonnie avait eu des relations, avec Chris notamment, mais pas suffisamment régulière pour que de cet amour sincère ne soit ponctué par la création d’une nouvelle vie, elle était finalement plutôt novice dans les relations amoureuses. Elle se doutait quand même que Roland ne serait pas satisfait de sa réponse, qui n’était pas un oui, ni véritablement un non non plus. Ne pouvait-elle pour l’heure, que lui offrir cette réponse mitigée, perdue. Elle n’était pas son ancienne épouse si parfaite, elle ne le serait sans doute jamais, et cette réalité eut le don de la faire se refermer légèrement.

- « Avoir des enfants, cela ne se choisit pas. » Conclut-elle finalement en se relevant « On ne décide pas, seule la Trinité sait de quoi l’avenir sera fait. » elle avait terminé son verre, avant de croiser ses bras sous sa poitrine « Tu ne veux vraiment qu’une femme pour ça ? Pour t’offrir un héritier ? »

Ce n’était pas de la colère, simplement son angoisse qui parlait, cette pression qu’elle avait immédiatement ressenti alors qu’il évoquait sa tristesse de ne pas avoir eu descendance avec son ancienne épouse parfaite. N’avait-il définitivement pas tiré la bonne carte avec la sergente, elle était loin d’effleurer cette perfection, ni même cette volonté d’enfanter, sans pour autant envisager le moindre moyen pour l’éviter. Debout face à lui, ses pensées semblaient s’embrouiller, était-elle certainement un peu ivre aussi, ou tout du moins ‘joyeuse’ comme certains aimaient le dire. Lentement, elle s’était approchée de celui qui se trouvait toujours sur le banc renforcé, venant se glisser sur lui, à califourchon. Elle avait ressenti ce besoin d’avoir cette proximité, cette crainte de le voir disparaître, prendre la porte simplement parce qu’elle n’était peut-être pas prête pour ce genre de discussion.

Dans cette proximité nouvelle, elle ne lui avait offert aucun sourire, laissant une jambe de chaque côté de son corps, ses fesses se poser sur ses cuisses et ses mains se déposer sur ses épaules, elle avait vrillé son regard dans celui de Roland, cherchant des réponses à des questions qu’elle n’osait pas poser. Finalement, la conclusion lui sembla presque évidente, ne pouvait-il pas simplement laisser faire les choses ? Peut-être aurait-il la joie d’être père, ou peut-être pas, mais était-ce si important que ça, finalement ?


- « Fais confiance à nos divinités… Pour le reste, je crois que le choix nous ne l’avons pas. On ne décide pas d’avoir un enfant ou non. Non ? C’est si important pour toi ? »

Elle essayait de comprendre, alors que sa position lui offrait bien d’autre envie. Elle s’était pincé les lèvres, mordillé celle inférieure, rongé l’intérieur de la joue avec nervosité sans le perdre du regard. L’alcool lui donnait chaud, à moins que ce ne soit cette nouvelle proximité, ou cette évocation d’enfant qui lui donnait déjà des vertiges. Côté maladresse, il était plutôt doué, il fallait bien l’avouer. Pour autant, elle avait décidé de mettre sous le tapis ce type de conversation, pensant plus que sincèrement que de toute façon ce choix n’appartenait ni à l’un ni à l’autre. Elle s’était penchée vers Roland, enfouissant sa tête au niveau du creux de son épaule, déposant des petits bisous sur celle-ci remontant le long de son cou, passant sur sa joue, pour venir trouver ses lèvres pour l’embrasser avec tendresse teintée de cette maladresse. Détachant un instant ses lèvres des siennes, elle osa un dernier murmure :

- « Essayons déjà, d’être deux, avant d’être plus, tu veux bien ? »

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Roland de RivefièreComte
Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie].   [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie]. - Page 2 EmptyMar 12 Mar 2019 - 22:47
- « Préférer les hommes, tout de suite les grands mots ! Non, ce milicien est devenu un ami depuis ce soir-là, tu peux toujours enquêter, mais son nom ne sortira pas de ma bouche ! »

Il rit à cela, qu’était-elle en train de s’imaginer là. Mais en même temps, vu la soirée qu’ils avaient passé avec Merrick, mieux valait qu’elle n’en sache pas trop sur le sujet.
La conversation dériva sur quelque chose de beaucoup moins joyeux, les bannis et la rencontre que chacun avait fait avec l’un deux. Sydonnie était encore triste à cette évocation. Il pouvait le comprendre, si elle avait vécue une histoire forte avec lui, mais cela était du passé et il mettrait un point d’honneur à le lui faire oublier.
Il avait pris sa main, l’avait rassurée suite à une nouvelle affirmation, plus légère. Le sujet était passé pour le moment à autre chose.

Lorsqu’elle lui fit part d’avoir déjà fréquenté un établissement de luxure, l’héritier avait bien entendu été fort surpris, ne s’attendant pas à cela comme phrase et encore moins de la supposée action de la sergente. Mais, il n’en était rien. Elle confirma qu’elle s’y était simplement rendue par rapport à une enquête. Il sembla néanmoins soulagé de l’entendre dire cela. Il n’aurait pas tellement apprécié apprendre qu’elle fréquentait ce genre d’établissement. Déjà, pour un homme, il trouvait cela dégradant, alors pour une femme, sa future femme qui plus est, cela aurait été difficile à avaler.

- « J’ai un instant imaginé le pire, je plaide coupable. »

Avait-il simplement répondu, sans avouer son soulagement. Mais son attitude l’avait sans doute trahi. Lui qui révélait son attachement sincère à la Trinité, il aurait difficilement toléré le contraire. Même s’il était conscient que la dame d’Algrange avait évidemment eut une vie avant lui.
Et le comte aussi, naturellement. D’ailleurs, lorsqu’ils en vinrent à évoquer son ancienne épouse, Roland était resté sincère, répondant le plus justement possible à la question. Cependant, cela avait du toucher quelque peu Sydonnie d’entendre lui parler de sa femme en des termes aussi élogieux. Il n’avait pas voulu la blesser ou lui prouver quelque chose de particulier, non il avait été sincère, tout simplement, peut être un peu maladroit, comme souvent avec elle, mais il ne le faisait pas intentionnellement. Il l’avait remarqué se pincer les lèvres, il fut désolé de la voir ainsi. Elle murmura une parole, si bas, qu’il eut du mal à en déterminer le sens.

- « Enfin, je ne cherche pas à vous comparer ou quoi ce soit, loin de moi cette idée. Elle est morte à présent, tout comme notre histoire et l’homme que j’étais auparavant. Je suis très différent, j’ai changé et je passe un moment agréable avec une femme, différente elle aussi, mais pas moins exquise. »

Il voulait la rassurer, elle doutait peut être d’elle et de ses capacités, mais Roland était certain que cela pouvait fonctionner entre eux, il y croyait et voulait qu’elle n’en doute pas non plus.
Il l’avait ensuite laissé s’occuper du nettoyage de la table et était parti au salon avec les verres et la bouteille. Sydonnie l’avait rejoint rapidement, en s’asseyant à ses côtés.
Ils reparlèrent du poste de coutilier, de Serena.

- « Je pensais qu’elle serait un peu à l’abri, je suis tellement ignorant en ce qui concerne le fonctionnement réel de la milice, j’en suis désolé, vraiment. J’avais fuit tout cela pendant longtemps. Je l’accepte que depuis peu, comme tu le sais. Même si je dialogue beaucoup plus à présent avec Serena, elle ne m’a pas tout dit et je ne suis peut être pas prêt à tout entendre. Mais ce poste pourrait tout même l’intéresser, je suis ravi que tu penses à elle avant tout. »

Il s’en voulait de son ignorance, l’aîné s’était effectivement rapprocher de sa sœur, elle lui avait avoué beaucoup de choses sur elle, sur ses actions. Mais sans doute qu’elle gardait encore beaucoup de choses enfouies, des choses même qu’elle avait honte d’avouer à son frère. Comme c’était également le cas possiblement pour la sergente. Elles avaient tellement de mérite et de détermination pour poursuivre dans cette carrière.

Ensuite, Roland avait évoqué un sujet qui lui tenait particulièrement à cœur, les enfants. Il avait hésité à lui en parler, de peur qu’elle ne se braque. Et visiblement, elle eut une réaction qui prouvait que l’idée ne l’enchantait pas tellement. Elle sembla complètement s’étouffer avec son vin, toussant à plusieurs reprises. Bon soit, il trouvait que c’était assez prématuré d’en parler, il ne le niait pas et l’avait même énoncé. Mais cette réaction le troubla davantage. Et la suite encore plus, alors qu’il la vit aller chercher la bouteille d’eau de vie. Il ne disait rien, l’observait un tantinet nerveusement, espérant que des mots vinrent essayer de le rassurer à son tour. Mais elle remplit son verre, gardant une distance entre eux et l’avalant en entier. Le comte fronça les sourcils face à ce geste. Là ils ne jouaient plus depuis un petit moment, ils parlaient sérieusement et elle continuait à boire, seule, et une boisson beaucoup plus forte que le vin, vidée d’un seul trait. Il surveillerait cela, craignant une dépendance à l’alcool. Lui-même ces derniers temps, buvait beaucoup plus qu’à l’accoutumée. Mais tomber dans ce vice, avoir besoin de cela pour se rassurer à toute épreuve, ce n’était pas bon, pas bon du tout. Puis, ils n’auraient plus du tout les idées claires après cela.
Néanmoins, après quelques instants de silence, Sydonnie reprit la parole.

- « Je comprends tout ce que tu me dis et je suis parfaitement conscient que cela soit prématuré d’en parler avec toi. Excuse-moi, je n’ai peut être pas les idées parfaitement claires. Je voulais juste que tu saches que les Dieux ne m’en ont pas offerts et c’est un réel désir pour moi. Après, rassure-toi, je ne te mettrai pas la pression, ni le couteau sous la gorge. »

Il s’était un peu refermé, mais cherchait toutefois le contact de la brune, pourtant cette dernière s’était relevée, lui demandant s’il ne cherchait une épouse que pour avoir un héritier. Il balança sa tête lentement de droite à gauche, un peu déçu qu’elle le prenne aussi mal. Toutefois, elle dû comprendre sa frustration, parce qu’elle vint alors se rapprocher lentement de lui, s’installant à califourchon sur lui. Forcément, il ne s’y était pas du tout attendu et avait un peu de mal à cacher sa surprise, n’étant pas du tout habitué à ce genre de proximité avec elle. Mais cela ne le dérangeait pas, bien au contraire. L’héritier l’attrapa naturellement par la taille.

- « Bien sûr que non. N’en parlons plus, tu as raison, si enfant il doit y avoir, cela se fera en temps voulu et naturellement, selon la volonté des Trois. »

Il lui avait offert un sourire, ses yeux avaient légèrement dévié sur la poitrine de la brune, il faut dire que cette position et l’alcool aidant, cela lui donnait des idées. Mais il releva bien rapidement le regard, pas certain que la sergente ne l’avait pas remarqué, il sourit de nouveau, plus malicieusement cette fois. Il l’observait se mordiller la lèvre, puis se pencher vers lui, lui offrant de nombreux baisers. Tout cela ne le laissait pas indifférent, c’était peu dire. Elle l’embrassa puis murmura son désir de n’être que deux avant de se projeter sur leur éventuelle descendance. Il sourit à cela, puis l’embrassa à son tour, plus langoureusement, mêlant leur langue. Son cœur s’accélérait, il avait beaucoup plus chaud que précédemment, l’alcool, cette proximité nouvelle et l’effet qu’elle lui faisait… Il glissa ses mains plus bas, les laissant caresser ses fesses, ses cuisses à travers le tissu de sa robe. Après cet instant, il détacha finalement ses lèvres des siennes, jetant son regard enflammé dans le sien. Là, ils ne faisaient plus seulement jouer, cela allait bien plus loin et devenait beaucoup trop dangereux. Il craignait de basculer, de ne pas résister s’ils continuaient sur leur lancée. Il avait des principes, et les relations intimes avant le mariage en étaient bien éloignées.
Malgré lui, il attrapa Sydonnie par les fesses, qu’il tenait toujours en main, et la bascula sur le banc, prenant ensuite ses mains dans les siennes.

- « C’est bien malgré moi, je t’assure. Et cela me demande beaucoup de force mentale. » dit-il en riant. « Mais j’ai envie que nous fassions les choses biens… Je veux être ton époux et un bon époux. Si nous commençons sur cette voie, j’ai bien peur que nous dérivions bien trop vite. Épouse-moi, trouvons une date et tu seras à moi à jamais. »

Il l’embrassa suite à ses paroles, espérant qu’elle ne soit pas vexée de l’avoir déplacé. Mais son regard et ses mots en disaient tellement long sur ses sentiments nouveaux, elle ne pouvait pas lui en vouloir.
Il la désirait tellement en cet instant et cela avait été très difficile de la mettre sr le côté, mais il savait que continuer allait les faire déraper, son envie était montée crescendo. Il lui sourit à nouveau, gardant toujours ses mains.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie].   [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie]. - Page 2 EmptyMer 13 Mar 2019 - 0:18


L’esprit de la noiraude semblait un peu embrouillé, la conversation avait été très large, peut-être trop. Il y avait eu d’abord l’évocation des bannis, de l’ancienne épouse de Roland, de la trinité et de tellement d’autres choses qu’elle était confuse. Il était évident que la problématique des enfants avait été un élément important. Debout son verre vide entre les mains, elle détaillait celui qui tentait de lui expliquer que c’était quelque chose qui avait de la valeur à ses yeux, elle l’avait senti se fermer et cela avait provoqué chez la jeune femme un petit pincement à son cœur. Presque naturellement, elle avait abandonné sa posture boudeuse pour se glisser sur lui, à califourchon, cherchant à trouver du réconfort tout en offrant ce même fait à celui qui ne la laissait définitivement plus indifférente. Les mains de Roland étaient venues se glisser autour de sa taille, ce qui n’avait pas manqué de la faire frissonner, tout comme sa manière de repousser la conversation à plus tard. L’ensemble avait fini par la faire chavirer, accélérer son rythme cardiaque, sa respiration. L’alcool ne devait pas être innocent, surtout ce dernier verre d’eau-de-vie qui lui avait procuré cette vague de chaleur. La noiraude n’avait pas pu s’empêcher d’offrir un large sourire à celui qui venait très certainement sans même s’en apercevoir à la détendre.

Ce fut un sourire, puis un autre, des baisers plutôt chastes, doux, réguliers, une envie formulée dans un murmure, celui d’être deux, juste deux avant d’envisager quoi que ce soit. Si naïvement elle n’avait pas envisagé le fait que tout pouvait très rapidement déraper, la situation lui prouva qu’elle n’était pas la seule à être dans ce tourment et ce désir à peine voilé. Les mains de son héritier avaient glissé davantage jusqu’au bas de son dos, ses fesses, puis ses cuisses, que le noble effleurait à travers le tissu, alors que l’échange s’était fait beaucoup plus langoureux. Les langues avaient fini par se trouver, se mélangeant, s’apprivoisant avec ce désir nouveau, ce besoin. Sydonnie n’avait pas pu s’empêcher de se tortiller légèrement sur lui, dévoilant cette envie nouvelle. Ses mains s’étaient faites plus aventureuses, se glissant sous la chemise du jeune de Rivefière, laissant ses doigts effleurer, attraper, remonter aussi, alors que de très légers petits soupirs de confort s’échappaient de ses lèvres. Pourrait-elle s’abandonner ? N’y réfléchissait elle-même pas, laissait-elle faire les choses sans trop se poser de questions sur l’instant. D’Algrange n’avait pas envie que le moment s’arrête, ralentisse, elle aurait voulu sentir davantage sa chaleur contre son corps, ce besoin de réconfort, cette certitude qu’elle était bien là, sans penser, sans doute.

Tout sembla s’arrêter néanmoins un peu trop vite à son goût, Roland avait empoigné son fessier pour la replacer à côté de lui, l’embrassant une dernière fois avant de reprendre une posture plus distante –sans être particulièrement éloignée-. Main dans la main, un peu essoufflée, la noiraude avait relevé les yeux vers lui, cherchant à comprendre, avait-elle fait quelque chose ? Ne lui plaisait-elle pas finalement ? Ce fut un véritable doute qui s’imprégna de son esprit, alors qu’elle attendait, sagement, peut-être impatiemment d’obtenir un semblant de réponse. Les yeux de la jeune femme s’étaient légèrement écarquillés, pétillants de cette manière nouvelle, comment voulait-il qu’elle reste neutre s’il lui disait de si belles choses ? Avec cette sincérité dans le regard, cette affection, ce doute et ce désir qu’elle pouvait percevoir sans pourtant être une experte. Il lui demandait d’être raisonnable, tout en lui offrant une tout autre réponse physique.

Serrant doucement les mains qu’il avait glissées dans les siennes, elle lui offrit un sourire, encore. Cherchant à se canaliser elle aussi, se rendait-il compte de ce qu’il avait fait naître en elle ? De ce trouble, de ce besoin physique qu’elle désirait plus que de raison sur cet instant présent. Contrairement à ce que beaucoup pouvait croire, la noiraude n’était pas une femme prenant les devants, au contraire, bien au contraire. Néanmoins, cette fois-ci, elle devait se faire violence.


- « D’accord » murmura-t-elle lentement en articulant « Je peux choisir notre date ? Ce n’est pas tes parents ? » elle était sérieuse, hésitante « Je ne sais pas quand… Je te dirais bien d’aller au temple, de m’épouser, mais cela ne rentrerait pas dans ton étiquette n’est-ce pas ? »

Était-ce encore l’alcool qui lui faisait encore dire des bêtises, le désir, ses sentiments naissants, un doux mélange de tout ça ? Elle le pensait en tout cas, sur le moment, elle était sincère. Lâchant un soupir qui n’avait rien de las, mais qui cherchait plutôt à faire descendre cette multitude de besoins physiques. La sergente avait fini par relâcher ses mains, simplement pour s’éloigner un peu, s’il ne la voulait pas, il ne devait pas jouer avec son envie, son désir. Il était déjà tard, peut-être avait-il raison, il était plus raisonnable qu’il rentre, si réellement son envie était d’attendre.

- « Si c’est vraiment ce que tu veux, peut-être qu’on devrait terminer notre soirée sur cette bonne note… » tenta-t-elle en vrillant son regard dans le sien « Si tu veux rester, cela ne me dérange pas, sinon promets-moi juste de revenir me voir rapidement ? Tu me dois une balade et un entraînement. »

Se relevant, elle était venue déposer ce premier baiser sur son front, puis ses lèvres, chastement, un effort presque surhumain. La femme d’armes avait eu évidemment envie d’aller plus loin, de retrouver la sensation de sa peau sous ses doigts, du coup de ses lèvres sur les siennes, de sa langue dansant avec la sienne, oui, il lui avait fallu elle aussi faire preuve d’une force mentale surprenante pour ne pas essayer de le convaincre, pour ne pas céder non plus à ses envies plutôt primaires. Debout, non loin de lui, elle lui avait finalement et simplement tendu la main pour l’aider à se relever. Sans penser que le geste provoquerait de nouveau cette proximité, un instant seulement, l’avait-elle fui immédiatement, pour éviter toute mauvaise tentation. Le détaillant un long moment néanmoins, elle eut cette envie de lui proposer de rester, de dormir avec elle, de sentir sa présence, de terminer plus joliment cette soirée, tout en ayant consciente que cela irait forcément à l’encontre de son choix. Se mordillant la lèvre elle lui avait pris la main pour l’accompagner jusqu’au milieu de la pièce, lui montrant d’un petit signe du menton la porte menant vers la sortie.

- « Loin de moi l’idée de te mettre à la porte, monsieur de Rivefière… Mais je reste convaincue que si tu restes, ta volonté ne pourra pas être préservée. Je note cependant que tu n’es qu’un séducteur » piqua-t-elle malicieusement « C’est très peu raisonnable de me tenter comme ça, puis de t’éloigner... » elle releva lentement les yeux vers lui « A mes yeux tu es déjà mon époux Roland, à partir du moment où je décide de m’engager avec toi, je te promets fidélité et respect et je suis convaincue que la trinité nous observe. Arrange-toi pour trouver une date, sinon je refuse de te voir jusqu’au mariage » conclut-elle dans une petite moue « Il serait imprudent de continuer à nous tenter ainsi, tu ne crois pas ? »

Si Sydonnie venait de lui offrir une forme de chantage, elle ne s’en était pas forcément aperçue sur l’instant, à ses yeux, ce n’était pas forcément une menace, mais une constatation. Si déjà l’attirance avait manqué de rendre la situation plus dangereuse, comment pouvait-il espérer qu’avec les rapprochements jours à jour il en soit autrement ? Presque naturellement, elle était revenue trouver ses lèvres, l’embrassant avec cette tendresse qu’elle découvrait toujours avec autant de surprise. Son cœur s’était mis à tambouriner dans sa poitrine avec plus ou moins de force, elle était venue mordiller sa lèvre à lui avant de l’embrasser réellement, comme il avait pu le faire installer sur le banc. Elle s’imprégnait de son goût, de son odeur, de sa manière de réagir, offrant davantage cette sensation d’apprendre à le connaître. Tout aussi brusquement qu’il avait pu le faire pour rompre l’échange, elle c’était reculé le repoussant légèrement alors que son bas ventre se faisait douloureux, qu’elle n’avait qu’une envie celle de le voir rester et que ses yeux brillaient de cette intensité significative.

- « File, dépêche-toi ! » ordonna-t-elle presque « Je ne sais pas encore ce que tu me dois, mais tu me dois quelque chose Roland, c’est inhumain de m’abandonner ainsi » fit-elle un brin boudeuse. « N’était-ce pas toi qui m’avais dit que tu savais te tenir… Menteur » continua-t-elle la voix joueuse et pleine de malice

S’approchant et déposant ses lèvres sur sa joue cette fois-ci, réinstaurant une fraction de seconde une légère proximité, elle lui avait murmuré de passer une bonne nuit avant de se reculer une nouvelle fois. C’était sa décision après tout, ne faisait-elle que la respecter, à lui de disparaître en la laissant seule dans sa pièce principale, irait-elle néanmoins se coucher avec un sourire sur les lèvres. Roland était agréable, les thermes, la soirée, tout avait été à ses yeux presque parfait, ne pouvait-elle que lui être redevable de réanimer chez elle des sentiments qu’elle ne pensait plus être capable d’éprouver.

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Roland de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie].   [Terminé] Voyons si la chaleur des bains délie les langues ♠ [Sydonnie]. - Page 2 EmptyMer 13 Mar 2019 - 12:40
Sydonnie s’était donc laissée transportée par Roland à ses côtés, mettant un peu plus de distance entre eux, brisant ce jeu qui devenait plus que dangereux. Il l’observait néanmoins, joignant leur main, lui montrant qu’il voulait rester proche d’elle malgré tout, mais simplement calmer cette folle cadence. Cela lui avait demandé un effort incommensurable, il aurait tellement eut envie de continuer sur cette voie, de sentir la chaleur de sa peau sous le tissu, de poursuivre leur étreinte enflammée, mais c’était un homme avec beaucoup de principes, de valeurs. Il avait l’impression de se trahir et de trahir la Trinité en se laissant aller ainsi. Terrible lutte entre son âme spirituelle et ses pulsions humaines. Mais il avait pourtant stoppé l’instant. La brune ne semblait pas comprendre, cherchant des réponses dans ce regard. Il ne voulait tellement pas la repousser, la blesser. Les mots du comte qui suivirent la rassurèrent certainement. Il voulait simplement faire les choses dans l’ordre, convenablement, mais lui faisait bien comprendre que ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Au vu de sa réaction, de l’expression de son visage, il comprit qu’il l’avait touchée. Les yeux de la jeune femme s’étaient légèrement écarquillés, étincelaient.

Il sourit à sa remarque, oui les parents de Rivefière avaient naturellement leur mot à dire dans l’histoire, après tout ce sont bien eux qui étaient à l’origine de tout cela. Est-ce qu’il y aurait eu ce rapprochement entre eux si un mariage ne s’était pas arrangé au préalable entre leurs deux familles ? Roland l’ignorait. Néanmoins il pensait que si là était la volonté des Dieux, ils auraient pu se retrouver coûte que coûte, par le biais d’une rencontre fortuite, ou alors par celui de Serena. Mais qu’importait au final la raison, à présent ils étaient ensembles, prêts à s’unir à la vie et à la mort, c’était bien là le plus important.

- « Naturellement, je devrai en parler avec eux, je suis resté assez discret sur le sujet tu sais. L’annonce de nos fiançailles va les réjouir, c’est certain qu’ils ne tarderont pas à donner une date. Et si je m’écoutais, je t’épouserai sur-le-champ. Mais je crains qu’ils ne préfèrent organiser une grande cérémonie. Qu’importe, nous serons bientôt mariés, je peux bien leur faire plaisir une dernière fois, si cela te va bien entendu. »

La sergente lâcha ensuite ses mains, de manière à reprendre à son tour un peu de distance, il entendit son soupir, mais ne s’en formalisait pas. Était-elle déçue de la tournure qu’avait pris la situation, peut être. Lui aussi, d’ailleurs. Il restait cependant convaincu que c’était mieux ainsi, l’attente et le désir ne rendrait que la chose plus belle.

- « Je ne sais pas Sydonnie si c’est réellement ce que je veux, je pense simplement que c’est plus sage. » Dit-il dans un sourire. « Je reviens te voir très vite, sois-en certaine. »

Elle s’était ensuite relevée, se penchant vers lui pour déposer des doux baisers, d’abord sur son front, puis sur ses lèvres, comme résignée. Ce qui amusa le comte, elle ne s’autorisait pas ce ‘plus’, gardant cette distance chaste. Il accepta alors la main qui lui était tendue, se releva, leur imposant de nouveau une certaine proximité. Elle semblait en proie à des réflexions intérieures, se mordillant une nouvelle fois la lèvre. Avait-elle seulement conscience de l’effet qui lui procurait ce geste. Il avait du mal à le définir, jouait-elle réellement les tentatrices ou agissait par pure naïveté, difficile de le dire, mais cette ambiguïté ne laissait pas indifférent. Elle l’entraîna doucement vers le milieu de la pièce, lui montrant la porte de sortie d’un signe de tête. Les paroles de la jolie brune, ce nouveau rapprochement, au fond il avait envie de suivre son seul instinct, de le laisser le guider, de ne plus être tiraillé entre sa raison et ses envies primaires. Pourquoi les êtres humains devaient-ils être aussi torturés, par cette conscience qui les bridait. Ce soir, il aurait eut envie d’être un autre, ce soir il aurait eut envie de ne plus réfléchir avec raison. Mais tout cela était encore plus fort que lui, sa foi et sa bien-pensance était encore trop profondément ancrée en lui, et ce, malgré ses récentes dérives.

- « Très imprudent, en effet. »

Eut-il le temps de dire, avant que Sydonnie ne vienne l’embrasser de nouveau. Elle vint lui mordiller la lèvre à présent, avant de prolonger cet instant. Il sentait son cœur battre plus fort, il la serra contre lui, faisait battre ainsi leur cœur à l’unisson.

Leur brûlant échange fut stoppé à l’initiative cette fois de la sergente, le repoussant légèrement, ce qui eut le mérite au contraire de lui donner envie de plus, de tellement plus.
Une envie de l’embrasser plus sauvagement, de passer la main dans ses cheveux, de la guider vers l’arrière afin de lui faire rencontrer doucement le mur adjacent. Pour ainsi la maîtriser totalement, une main bloquant la sienne, fermement en haut de sa tête, l’autre libre pour explorer plus en détails ce corps qui lui était offert, sa poitrine, son ventre, ses hanches. Puis glisser doucement vers le bas de sa robe, faisant remonter lentement le tissu, frôlant de ses doigts sa peau jusqu’au sommet de sa cuisse.

Mais il n’en fit rien, gardant simplement les yeux fermés, déglutissant à ses obscènes pensées.
Sydonnie lui fit rouvrir les yeux en prenant la parole, le qualifiant très justement de menteur.

- « Je… je ne m’en sens plus capable, effectivement. »


Répondit-il encore un peu sous le feu de ses envies. Il se laissa finalement embrasser sur la joue, il valait mieux en rester là pour ce soir. Il lui adresse un sourire, avant de tourner les talons pour prendre la porte.

- « Bonne nuit Sydonnie d’Algrange, au moins je m’endormirai en sachant que tu penses à moi. »

Lui avait-il soufflé une dernière fois, avant de refermer la porte sur lui. Il souffla un bon coup à présent dehors, il fallait vite quitter les lieux, sous peine de ne plus pouvoir résister à l’envie de la rejoindre, pour ne plus jamais la quitter.
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