Marbrume


Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez

 

 À doux sire, doux sort [terminé]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyLun 25 Fév 2019 - 18:46
Jeudi 7 Février 1166

Peu de gens savent pourquoi le Labourg est nommé ainsi. C'est vrai, quoi, à l'intérieur de Marbrume, un nom pareil prête à question. Or la raison est bien simple! On appelle ce coin charmant de la sorte du fait que derrière les murailles du bon duc Sigefroi, c'est un des rares endroits où ça et là s'étendent encore quelques champs. N'allez pas vous imaginez des plaines verdoyantes, pour sûr - si ça se trouvait dans le Morguestanc, ça se saurait. Non, il s'agit plutôt là de menus jardinets où la gueusaille tente, entre ses masures, de faire pousser quelque subsistance par ces temps de disette.

La chose pourrait porter à s'imaginer un tableau bucolique d'une cité fleurie aux nombreux enclos habités par des bestiaux heureux et bien nourris, mais hélas rien n'est moins vrai, car dans l'Est de Marbrume, c'est là aussi que la misère sévit le plus. Ainsi, les ravissants potagers sont autant d'arrières cour boueuses où s'entassent pêle-mêle femme, enfants et bestiaux, dont on peut aisément se demander qui est qui. On y vit dans les relents et à vrai dire, les seuls locaux qui semblent ne pas se plaindre du charme typique sont les résidents de l'imposant cimeterre cis à l'ombre du Temple, au Nord du quartier.

Et bien le charme typique, Bérard en goutait céans. À pleine dents, puisqu'il dégustait ce soir là d'un gruau infâme certifié 100% local par le taulier de l'infâme gargote où le grand blond avait eu le malheur de crécher, à savoir la bien nommée Chienne galeuse. L'endroit n'était pas particulièrement vilain : c'était une solide bâtisse en madriers et une épaisse cheminée en son centre. Si l'on faisait exception du sol en terre battue, le lieu aurait presque pu passer pour chaleureux, mais voila, il avait vu de meilleurs jours. C'était comme un leitmotiv, céans ; le taulier n'avait cessé de le répéter, à mesure qu'il expliquait à Bérard son histoire du Labourg. La bicoque n'y faisait pas exception, la faute à un l'exode qui avait vu Marbrume crouler sous la populace ; cette dernière non plus d'ailleurs. Fatalement, la cuisine aussi devait avoir été meilleure par le passé ; c'est que là où le reste de la ville dépendant principalement des importations du Labret, le Labourg lui mangeait ses productions qu'il fertilisait lui-même. Presque un cycle parfait, se figurait Bérard en imaginant manger ses propres déjections.

Mais qu'importe! C'était là encore mieux que de jeûner, d'autant plu que par on-ne-sait-trop quelle intervention de la Trinité, le chevalier avait pu mettre la main sur quelque remontant local. La première gorgée l'en avait fait craindre de finir aveugle et il se demandait dès lors comment finir le douteux breuvage. Or voila que tout soudain, comme envoyé par la providence elle-même, un homme fit irruption dans la gargote, un homme que le grand blond avait déjà vu.

« Ser Merrick! toussa le chevalier après un second verre. Venez vous en! Qu'on boive à votre santé! » Pas sûr que la santé du drôle aille mieux après plusieurs godets, mais que voulez vous! Bérard se trouvait d'autant plus aise qu'il s'agissait du milicien blafard plutôt que de son ineffable compère, rencontré quelques jours plus tôt.



Dernière édition par Bérard d'Ergueil le Sam 20 Avr 2019 - 21:23, édité 1 fois (Raison : RP terminé)
Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyLun 25 Fév 2019 - 21:57
Merrick Lorren était un idiot. Oui, bon d'accord, ce n'était pas un fait à même de susciter l'émoi chez ceux le connaissant, ou bien de faire lever une ligne de bouclier pour le défendre de tel propos à son encontre. Cependant, cette fois-ci, le milicien avait véritablement touché le fond du baril de l'idiotie et du laxisme. À tel point que même lui, l'un des plus fainéants hommes d'armes de Marbrume, avait conscience de son erreur, mais aussi des risques qu'il encourrait.

Car, tandis qu'il s'occupait de la sécurité de la porte du crépuscule, le jeune homme avait oublié le plus important détail d'entre tous. Celui de vérifier l'avant-bras droit du prénommé Bérard d'Ergueil. Perdu au milieu de son morne désintérêt pour sa mission, et devant gérer son collègue Marius qui cherchait des noises au nouvel arrivant, Merrick avait laissé aller celui qui n'aurait pas dû déguerpir sans montrer l'absence d'une trace signifiant le bannissement.

Par chance, le grand guerrier lui avait donné le lieu où il comptait séjourner. Une petite auberge pouvant être qualifiée d'infâme au vu de sa qualité. Toujours est-il que grâce à cette information, l'ivrogne pourrait régler la situation avant qu'un problème ne survienne. En effet, il doutait évidemment que Bérard soit un banni. Or, mieux valait s'en assurer par lui-même pour éviter toute situation compliquée. Lorren flirtait déjà bien assez avec le fouet pour s'encombrer d'une tâche de plus à son dossier...

Enfin arrivé devant l'établissement qui portait le doux nom de la Chienne Galeuse, il dressa un sourire de circonstance, poussant la porte en se permettant de franchir le seuil du débit de boisson en saluant la maisonnée, comme à son habitude lorsqu'il rentrait dans un tel lieu, lorsqu'il arrivait sur son terrain de jeu préféré. ''Bonjour à vous tous, gens des plus respectables !'' L'exagération de sa répartie et la médiocrité du ramassis des ivrognes se trouvant là avaient le mérite de l'amuser farouchement.

En réponse, l'homme qu'il cherchait le salua de bien belle manière. Satisfait de trouver celui qu'il cherchait, et de se faire invite à s'attabler de la sorte, Lorren s'avança à la rencontre de son compatriote, en signalant soigneusement et obligeamment au tenancier de lui apporter deux chopes supplémentaires. Une pour son gosier, et l'autre pour le grand blond. Histoire de faire bonne impression, évidemment. ''Si ce n'est pas Ser Berard !'' Dit-il feignant la surprise de le trouver là. ''Merrick suffira pour moi, l'ami.'' Dit-il en offrant la chance au guerrier de le nommer plus simplement, sans titre grandiloquent qu'il ne méritait aucunement.

S'asseyant en face de celui-ci, Lorren prit le temps de se passer une main dans la chevelure avant de parler franchement, sans ambages. ''Écoutez, je dois être honnête, l'ami. Hier, j'ai merdé, et pas qu'un peu.'' Coupant sa tirade alors que sa commande arrivait, il poussa l'une des deux chopes en direction de Bérard, remercia le propriétaire d'un hochement de tête, puis reprises. ''J'ai oublié de regarder votre avant-bras droit pour voir si vous aviez une marque de bannissement...'' Voilà, c'était dit. Prenant une gorge de l'infecte boisson, le milicien fronça des sourcils. ''Je me doute bien que vous n'en êtes pas un, mais pourriez-vous me le montrer ? Histoire de me rassurer un peu et de surtout m'éviter le fouet...''

Oui, Merrick Lorren doutait réellement et fortement que le lascar en question soit un banni. Or, un petit doute subsistait dans son esprit, tandis qu'il n'arrivait pas à s'empêcher de penser que potentiellement, c'était possible. Dans un tel cas, que ferait-il ? Il n'en avait pas la moindre idée, sachant qu'il ne ferait probablement pas le poids contre l'homme d'armes. Cette petite pointe d'inquiétude, et de frayeur, devait-être perceptible par son homologue...
Revenir en haut Aller en bas
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyMer 27 Fév 2019 - 8:31
Comme s'il eût flairé l'entourloupe, le milicien Merrick ne se risqua pas à goûter le curieux breuvage qui malmenait jusque là le entrailles du chevalier, allant même jusqu'à faire porter sa propre bibine à table. Pour Bérard, qui lui avait offert de boire à son compte, cela relevait presque de l'insulte, mais surtout de la gageure, car il devrait finir seul sa liqueur douteuse. De la même manière, le milicien rappela bien vite son commensal à l'observance de noms moins fleuris. Était-ce sa manière de couper court à toute flagornerie ? Tantôt, c'est déjà ce qu'il avait fait, à la Porte du crépuscule.

Or, ce fut de nouveau de cette porte qu'on devait causer, si bien que le grand blond en vint à se demander si l'arrivée de Merrick céans, qu'il avait attribué à un destin bienfaiteur, n'était en fait qu'une menée du reître. Sans chichi, sans même trinquer, le milicien au teint blafard entra bien vite en affaire, rappelant à son interlocuteur leur première rencontre. Instinctivement, Bérard se raidit sur son siège, ignoreux de ce que le drôle en face allait bien lui débiner. Merrick devrait-il finalement le chasser de Marbrume ? Lui infliger quelque taxe ?

La réponse vint avec un certain soulagement pour le chevalier, quand il apprit qu'il ne s'agissait là que d'une formalité, d'une affaire liée au bannissement. Un contrôle routinier dont Bérard avait vaguement entendu, au Labret, mais qui assurément devait être le pain quotidien du Guet. Or en l'affaire, Merrick l'avait mangé, son pain blanc. Avisant l'air contrit de son commensal, une idée germa dans la tête du grand blond. Poussant un grand soupir, Bérard entreprit lentement de remonter sa manche - fort heureusement, il n'avait pas revêtu son armure, restée dans sa chambre. Effectuant chaque geste avec indolence, il s'apprêta ensuite à lever son bras pour en révéler sa nudité, mais avec une pesanteur manifeste, comme si ce dernier eût été de plomb.

Mais voila qu'au dernier moment, le chevalier bondit de sa chaise et fit mine de s'enfuir. Ce n'était bien sûr qu'une farce, car bien vite il se rasseyait, son bras vierge de toute marque exposé à la vue du milicien. « Arharharh, si vous aviez vu votre tête, se gobergea Bérard, hilare, désolé, non, vraiment, désolé, mais je devais le faire, arharh. » Empoignant la chope que son voisin avait fait porter pour lui, le chevalier la leva en l'air et trinqua : « Allez, à votre santé, Merrick! Et à celle de tous les gars zélés du Guet! » Des toussotements et une rumeur parcourant la pièce firent aussitôt écho à cette manifestation sûrement un peu trop imprudente de sympathie envers les miliciens, dans un endroit où ils ne se trouvaient d'ordinaire guère les bienvenus.
Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyMer 27 Fév 2019 - 16:37
La panique saisit à bras le corps Merrick Lorren, alors que Bérard semblait partir dans une fuite aussi convaincante que sérieuse. Interdit et interloqué, le milicien ne fit que lever son bras en tentant tant bien que mal de retenir celui qui ne faisait que se jouer de lui. Lorsque Bérard retrouva l'assise de sa chaise, en proie à un amusement qui se comprenait clairement au vu de la déconvenue qui s'était peinturée sur le visage de Lorren, le jeune homme resta muet durant quelques instants, la bouche entrouverte. Or, le bon vivant qu'était le grand blond, et le rire communicatif qu'il dégageait finirent de dérider l'ivrogne. De plus, le susnommé le rassura en présentant enfin son bras, vierge de toute trace de bannissement.

S'éclaffant à son tour sans modération, le duo attira les regards de quelques personnes qui les regardaient rire, interloqués. ''Par la Trinité, Berard. Vous voulez me faire faire une crise cardiaque ?'' Bon joueur, sachant pertinemment que le chevalier l'avait bien eu, Lorren repoussa ses excuses d'un geste de la main. ''Je vous pardonne, l'ami ! J'aurais d'ailleurs probablement été tenté de faire la même chose. '' Poursuivit-il dans un clin d'œil.

Acceptant bien évidemment de trinquer, maintenant que tous les potentiels problèmes étaient écartés, le milicien sourit à la déclamation de son compagnon. Celui-ci n'avait pas froid aux yeux pour saluer les hommes d'armes de Marbrume de si belle manière ! Après, au vu de sa carrure, il était évident qu'il devait être capable de se sortir d'un mauvais affrontement. S'enfilant une grande rasade pour compléter l'échange, Merrick reposa sa chope sur le bois de la table, s'affalant confortablement contre le dossier de sa chaise.

Pointant du menton le tord-boyaux de Bérard, Lorren enchaîna la conversation. '' Vous êtes soit courageux ou fou pour vous attaquer à un breuvage aussi...'' Il laissa en suspens la fin de sa phrase, cherchant le bon mot pour la compléter. ''Aussi dur d'approche ? À moins que vous étiez en train de laver votre armure avec ? J'imagine bien qu'il doit enlever toute trace de rouille !'' Poursuivit-il avec un amusement hautement perceptible.

Merrick Lorren n'avait en aucun cas eu le courage de s'attaquer à cette boisson qui risquait de l'envoyer six pieds sous terre aussi assurément qu'une rencontre avec un fangeux. Bon, c'était peut-être une légère exagération, mais le principe était là et guère loin d'être vrai.

-''Avez-vous réussi à trouver le rebouteux que vous cherchiez, Bérard ?'' Demanda le milicien particulièrement intéressé de savoir si le blond avait réussi à convaincre un quidam de le suivre jusqu'au Labret.

Les regards des autres clients continuaient à venir se perdre sur le duo, alors qu'ils étaient encore jugés pour les mots de Bérard envers la milice. Toujours est-il que Merrick n'y prêtait pas attention, concentré qu'il était sur son homologue et sur leur discussion. En attendant une réponse et en parlant, Lorren faisait preuve d'une descente du coude à toute épreuve. Nageant dans son élément la chope à la main, l'ivrogne qu'il était prenait le pas sur la fonction de milicien qu'il revêtait habituellement. Ainsi installé, l'alcool pouvait couler à flot encore et encore, jusqu'à ce que l'ivresse le prenne à bras le corps. Déjà, le jeune homme signalait au patron une seconde tournée. Est-ce que Bérard d'Ergueil le suivrait dans sa trop lourde consommation ?
Revenir en haut Aller en bas
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyMer 27 Fév 2019 - 17:07
Il fallut une bonne rasade au milicien pour se remettre d'aplomb, or cela ne semblait pas lui déplaire, tout au contraire. Merrick, avec l'assurance des habitués, descendait sa choppe comme on boit du petit lait. Au trait d'esprit de l'homme, Bérard répondit par un ricanement goguenard, se figurant la réaction de l'auberge tandis qu'il nettoierait son armure avec le tord-boyau local. L'effervescence née du toast du chevalier semblait s'apaiser et c'est sans pression aucune que Merrick entama la conversation.

« Oui-da, j'en ai trouvé, répondit aussitôt le grand blond, alors que son commensal réclamait la petite sœur. C'était pas mince affaire, pour sûr, d'autant que je n'ai réussi qu'à moitié. J'espérais qu'on pourrait me suivre jusqu'au Labret ; c'est que je m'y entends guère en remèdes. Mais baste! On va déjà me refourguer des herbes, des toniques, des cataplasmes ou que sais-je. Plût aux Trois qu'avec ça je puisse sauver mes compères de la caquesangue! » Il leva son verre. « À leur santé autant qu'à la vôtre! »

Un soudard des marches de l'Est lui avait une fois enseigné, quelques années plus tôt, que boire sans trinquer portait non seulement malheur, mais menait à l'ivrogne et à la débauche. Cela va sans dire que dès lors, Bérard s'était appliqué religieusement à lever son verre bien haut dès qu'un prétexte s'y prêtait. Du reste, s'il lui fallait porter des toasts à chaque nouveau verre, on aurait pas fini d'entendre le singulier duo beugler, car voila qu'une deuxième tournée se pointait à leur table. Avec cet orgueil qu'ont les soudards et autres fiers-à-bras, Bérard s'était scrupuleusement appliqué à suivre son voisin dans son penchant.

« Il me faut d'ailleurs faire amende honorable, rapport à la porte, reprit-il après une nouvelle gorgée. Je craignais que vous me refouliez si je caftait, quant au mal des biens. Ça m'a collé les miquettes, je tenais pas à rester dehors et j'ai joué au con, ma foi. »
Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyMer 27 Fév 2019 - 21:39
Ainsi, Bérard d'Ergueil semblait être prêt à se mesurer à l'ivresse de Merrick Lorren. Souriant devant cet état des faits, satisfaits de pouvoir échanger avec celui qui semblait un adversaire des plus honorables dans cette rixe de beuverie qui s'inscrivait dans un élan de non-violence, le milicien hocha la tête de satisfaction et de remerciement lorsque la deuxième tournée arriva. S'enfilant tout de suite une énième rasade du précieux et infâme nectar, le jeune homme eut l'impression que ses sens se ravivèrent et retrouvèrent une acuité qui lui manquait lorsqu'il était sevré de tout spiritueux.

-''Au moins vous avez trouvé une alternative...'' Dit-il en offrant une moue contrite au chevalier. Merrick s'y était attendu quelque peu. Il aurait été dur de réussir à convaincre un simple soignant de quitter la sécurité des murs de Marbrume pour aller aider de parfait inconnu au Labret. Cela dit, cela aurait peut-être été possible avec de l'argent. Après tout, qu'est-ce qui était impossible une fois que nous étions en fond ? Or, si Bérard cachait une petite fortune, il ne serait pas descendu à la Chienne Galeuse, et il ne boirait certainement pas cet alcool bas de gamme.

Acceptant avec une moue satisfaite de trinquer à nouveau, Merrick comprit que cette façon de boire était une réelle règle d'or pour le grand blond. Ainsi, le duo risquait d'éructer et de pousser de grand cri pour célébrer chaque nouvelle gorgée de la boisson. Loin de s'en formaliser, trouvant même cela amusant et original, Lorren suivit la tendance après avoir lampé le contenant du contenu. ''À leur santé, mais aussi à la vôtre, l'ami !'' Dit-il en levant son verre, invitant le chevalier à trinquer de nouveau et de plus belle.

Puis, offrant un sourire amusé et amical, il continua. ''En effet, vous êtes un beau menteur Bérard ! Vous aviez oublié de sous-entendre les maux qui affligeaient vos compères !'' Haussant les épaules, démontrant que cela l'importait que très peu. Il ne fallait pas oublier que le bougre était un milicien des plus laxistes. ''Qu'importe. Je comprends un peu pourquoi vous êtes resté silencieux avec cela. C'est un peu moins... héroïque, à tout le moins.''

Bon joueur, l'homme qui était généralement harnaché parla de faire amende honorable. Devant ces mots, les yeux de l'ivrogne s'illuminèrent. Prenant le temps de réfléchir, se passant une main dans sa chevelure, puis déposant les coudes sur l'assise de bois que représentait la table, Merrick déclama la meilleure idée de la journée. ''Vous payerez la prochaine tournée, l'ami !'' Il n'en fallait guère plus pour faire le bonheur de l'homme d'armes qui buvait plus qu'il combattait...

Enfin, se penchant vers l'avant, comme un conspirateur de petite fois, Lorren offrit un clin d'œil à son comparse. '' Alors, Bérard, maintenant que vous êtes revenus à Marbrume et auprès de la civilisation, toute relative j'en convient, de la cité... comment se passe votre ''chasse'' de la donzelle, si je puis m'en informer ? '' Le sourire en coin du jeune homme se fit taquin et joueur. Avec l'alcool, les charmes féminins étaient la deuxième plus grande faiblesse du fieffé beau salopard qu'il était. Cela devait sembler évident aux yeux de tous, alors que le sujet de conversation l'amusait au plus haut point.
Revenir en haut Aller en bas
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptySam 2 Mar 2019 - 11:47
Héroïque, ça non ce n'aurait guère été. À l'évidence, caquesangue et héroïsme n'était pas deux concepts à trop souvent s'assimiler ; c'était même parfois tout le contraire. Pour celui qui avait servi dans les armées du roi, le spectre d'un mal pareil revêtait un manteau d'ironie certaine, car à ceux qui se battaient comme des lions le jour et s’acquittaient de moult faits d'armes, une mort déshonorante pouvait arriver promptement au moyen de cette chiasse d'enfer. L'honneur ou l'héroïsme, du reste, n'avaient pas été au cœur des préoccupations du grand blond au moment de taire la raison de sa venue. C'était la virulence du mal affligeant les siens qui l'avait confiné au silence et au mensonge par omission. La caquesangue se répandait telle un feu de brousse ; peut-être ce soir Merrick ne semblait guère s'en soucier, mais son comparse plus zélé, le dogue Marius, n'eût certainement pas laissé passer la chose.

Mais tout ceci semblait bien loin désormais! De l'ineffable Marius on ne voyait pas le poil et de l'affable Merrick ne venait nul reproche. L'homme, au contraire, semblait dans de bien bonnes dispositions, continuant de descendre son verre avec diligence. Peste! Quoiqu'il ne payât pas de mine, le milicien était semblable à une outre sans fond. Obtempérant, Bérard fit signe au taulier, tandis que son compère d'un soir se lançait sur un tout autre sujet. Voila que l'homme le serinait de questions quant à la gent féminine. Sa nature de coureur de jupons se lisait-elle tant que ça sur la face du grand blond ? Ce dernier, en l'état, ne se souciait guère qu'on l'attire vers des causeries semblables, néanmoins, arrivé céans depuis un jour seulement, il n'avait guère de biscuit pour la feuille de choux de son comparse.

Bérard haussa les épaules. « J'ai pas eu le loisir de lever de belette, entama-t-il. Mais vous, hé ? À en juger par la question, je gage que vous ménagez votre part! C'est quoi l'astuce ? Les atours du Guet les aguichent ? J'en prendrais presque le vert, arharh. »

Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyDim 3 Mar 2019 - 20:31
C'était évident; Merrick Lorren se doutait bien que Bérard n'avait pas eu le temps de courir les donzelles de Marbrume. Après tout, au vu de la maladie qui sévissait ses compagnons au Labret, ledit homme devait avoir plus important à faire. Et puis, en une journée, il fallait réellement être un méchant coureur de jupons pour déjà avoir eu la chance de s'épancher dans les bras d'une femme...

Toujours est-il que la question n'avait pas été posée sans aucune réflexion à proprement parler. En effet, bien qu'il soit facile de déduire la réponse négative du grand blond, par manque de temps c'était évident, la façon que ce dernier rapporterait cela en dirait long sur son penchant pour la gent féminine. Ainsi, lorsqu'il entendit la réponse du chevalier, Merrick ne put s'empêcher de sourire en grand. Avant de s'épancher dans une réponse à même de satisfaire son compagnon, le milicien ne perdit pas le nord, n'oublia pas le plus important; l'ivresse.

-''Aux femmes et à la vôtre !'' Dit-il en levant sa chope en l'air, dans un geste de moins en moins vaillant. Se perdant dans sa boisson, l'ivrogne redéposa le contenant et son contenu qui diminuaient à vue d'œil sur le bois de la table avec force. S'essuyant la bouche et la barbe du revers de la main et soupirant d'aise, il prit enfin sur lui de répondre.

-''Il est évident que les habits aident.'' Après tout, Lorren était devenu milicien pour cette raison avant l'apparition des fangeux. Il savait donc de quoi il parlait...'' Je vous recommande donc de me rejoindre, l'ami !'' Dit-il dans un clin d'oeil amical et amusé. ''Mais ce n'est pas tout évidemment, vous vous en doutez...'' Se penchant comme un conspirationniste, il murmura tout bas. ''Il faut aussi avoir un faciès aussi charmant que le mien. '' Comme s'il jugeait Bérard, il finit par hocher lentement la tête. ''Je crois bien que vous avez quelque chose susceptible d'intéresser quelques proies, chasseurs.''

Se reculant dans un éclat de rire. Merrick se passa une main dans les cheveux, amusé de sa tirade et bravade. Continua-t-il avec un peu plus de sérieux. '' Après, cela dépend de ce que vous cherchez; facilité ou effort. Assurance de réussir ou forte chance d'échouer. Si la traque vous amuse autant que la récompense, il n'y a pas de recette miracle, ami Bérard. Si c'est pour vous épancher et simplement vous perdre dans les bras d'une femme, je ne peux que vous recommander les bordels de la Hanse si vous êtes en fond. Par ailleurs, je ne parle guère en connaissance de cause, mais plus de ce que j'ai entendu, alors...''

De fait, Merrick Lorren n'était guère friand de ce genre d'endroit. Non pas qu'il trouvait l'idée aberrante et infamante. Simplement, il préférait conquérir par ses charmes que sa bourse. Le jeu en était que plus amusant. N'y avait-il donc jamais mis les pieds par tentation, désir et vice charnels. Et puis, depuis quelque temps, il passait le plus clair de son temps à courir après une seule et unique femme qui se refusait encore, alors...

-''Alors, Bérard; êtes-vous plus un être à même de savourer la traque, ou de seulement vous satisfaire de la finalité ?'' Demanda-t-il dans un sourire, sans le moindre jugement quant à la réponse.
Revenir en haut Aller en bas
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyLun 4 Mar 2019 - 22:17
Écouter Merrick débiter ses âneries d'un ton docte ne manqua pas d'arracher au bâtard d'Ergueil un sourire. Pour peu, voila qu'il se retrouvait à causer comme d'antan, lorsqu'au coin des feux de camps de l'armée royale on radinait, hâbleur, quant à ses exploits vis à vis de ces dames. C'était usuellement à l'occasion de ces conciliabules jadis qu'entre preux on échangeait non seulement ses expériences, ses astuces, mais aussi les racontars honteux et matamoresques des pires coucheries jamais perpétrées. Forcément, ça prêtait à la gaudriole, mais tout cela n'était pas pour déplaire au grand blond, qui quoiqu'amené de force sur ce terrain là s'y trouvait fort à son aise.

C'est qu'à l'instar du ladre Merrick, Bérard avait été généreusement pourvu par les Trois d'une gueule pas trop laide, que certaines eussent même daigné de trouver beau. Naturellement, sa tronche cousue de menues balafres avait de quoi rebuter les plus délicates des dames, mais du reste demeurait-elle assez aguicheuse pour que d'aventure quelque mousmée vienne tenter sa chance. Lorsqu'une cohorte de soudards déboulait au village, c'était pour ainsi dire presque un luxe que de se faire culbuter par un homme comme Bérard, si bien que ses années de campagnes lui avaient offert son lot de gueuses à trousser.

À la différence du milicien, Bérard n'en fit cependant pas une théorie. Plutôt taiseux de nature, le bâtard d'Ergueil était d'autant plus certain que les circonstances avant tout, plus que les menées du séducteur, octroyaient la prise. Mais les astuces de maître Merrick le rendaient goguenard, ainsi que la boisson, cela va sans dire. On vidait alors la troisième tournée et notre spadassin de service se sentait guilleret, au point de rentrer dans la combine de son compère, à qui il confia ceci : « Allons, mon hardi! Que goutez vous le plus, la biche ou la vache ? Arharharh »


Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyMar 5 Mar 2019 - 17:20
Durant d'infimes secondes, Merrick Lorren était resté silencieux, analysant les dires de Bérard, son compatriote de beuverie. Était-ce à cause de l'alcool ingurgité que le milicien avait besoin d'un moment de réflexion pour cerner les tenants et aboutissant de cette prise de parole ? Était-ce à cause de son penchant pour la bouteille, qui l'impactait assez fortement en cette heure, que le jeune homme ne trouvait pas une réponse complète dès que les mots sortirent de la bouche du chevalier ?

Probablement, car d'une phrase le grand blond venait de répondre aux interrogations de Merrick et ce, de bien belle manière. Le silence qui s'était épaissi entre les deux, tandis que Lorren analysait le tout, fut crevé par un grand rire qui vira à l'excès. -''Par la Trinité Bérard...'' Dit-il, entre-deux tranche de rire, alors qu'il n'arrivait pas à contenir sa franche rigolade. L'exubérance de son amusement devait être causée par la consommation qui commençait à prendre le pas sur la réflexion posée.

S'enfonçant dans le fond de son siège, essuyant une larme qui s'échappait de son œil, le jeune homme réussit enfin à répondre à son homologue. '' La biche, la biche évidemment !'' Soupirant,alors qu'il reprenait contenance, Merrick se permit une énième gorgé de sa boisson pour faire descendre le tout.

-''Maintenant que vous avez trouvé des remèdes pour vos compatriotes au Labret, que comptez-vous faire ? Déguerpir rapidement, ou bien escompter vous rester encore un peu à Marbrume ?'' La question était légitime, mais aussi désintéressée. Questionné sur le ton de la conversation, le jeune homme ne cherchait en aucun cas à passer un interrogatoire à l'homme d'armes, à tenter de suivre ses faits et gestes dans la cité. Probablement que son comparse Marius aurait apprécié de connaître les aléas du chevalier, mais Lorren s'en fichait bien considérablement. Lui n'avait aucune raison de tenir rigueur à Bérard. Et par ailleurs, il l'aimait bien, lui, le grand blond.

-''Aviez-vous d'autres occupations ou mission à parachever avant de nous quitter, l'ami ?''
Revenir en haut Aller en bas
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyMar 5 Mar 2019 - 17:42
Un Bérard sorbe eût soulevé un sourcil circonspect à l'écoute d'une pareille question, glissée en douce sous le sceau de la curiosité, mais dont les circonstances trahissaient un fond d'intérêt. Quelques pintes pouvaient adoucir la méfiance du grand blond mais visiblement pas le flair du milicien, qui après avoir rigolé à s'en taper les cuisses des saillies de son interlocuteur revenait à la charge auprès de ce dernier.

Or comme on l'a dit, le chevalier n'en était alors plus aux soupçons. C'est qu'en sus des bières qu'il s'était enfilé assidument, Bérard appréciait pour de vrai la compagnie de ce Merrick, qui sorti de nulle part causait librement avec lui tout en l'exhortant à la picole. Pouvait-on garder rancœur envers pareil hère ? Certes non, dont acte : le grand blond, majestueusement, leva son coude pour finir cul sec ce qu'il lui restait à boire. Après avoir fait signe au taulier de leur porter une quatrième tournée, il se pencha un peu plus vers son compaing, affectant la confidence.

« À dire vrai, Merrick, entama-t-il un peu plus bas, dussé-je point y aller que j'm'en remettrais pas mes pieds céans, je gage. Vous qu'avez de bons murs savez pas votre chance. J'ai vu, le Labret, hé. Six mois, Mordioux! Ben en six mois c'est pas devenu meilleur, parole. Nid à goule et à mauvaiseté que c'est ; si y'avait point de bectance céans, je gage que personne irait. Quant à moi ce sera la dernière, plait aux Trois! J'en ai assez vu. » Il avait conclu sa tirade d'un air sombre, ressassant les maux l'ayant accompagné depuis le Labret. Fort heureusement, sa commande vint le tirer de cette rêverie mauvaise, qu'il oublia bien vite pour trinquer à nouveau. « À nos femmes, nos chevaux, pis ceux qui les montent, arharh! Pour parler juste Merrick, vous êtes bien le plus vertueux des gars du Guet avec qui j'ai à jacter, oui-da! » C'était également un des seuls. « Qu'est-ce qui vous a mené à enfiler le manteau vert, adonc ? »
Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyMer 6 Mar 2019 - 17:44
Bérard d'Ergueil s'épancha logiquement dans la chance de Merrick Lorren et des autres gens de la cité de Marbrume. De fait, ceux-ci avaient l'avantage plus que conséquent de se maintenir derrière des fortifications à même de les protéger aux mieux des assauts de la fange. Oui, la famine pouvait être aussi dure et difficile. Oui, les venelles et ruelles de plusieurs quartiers pouvaient devenir des guets-apens remplis de forban et de coupe-jarret. Mais ça, c'était toujours mieux que les fangeux, que les monstruosités qui régnait en maître incontesté or des limites de Marbrume. Ainsi, le milicien ne pouvait être que d'accord avec l'énonciation de son comparse et homologue. Levant sa chope pour saluer cette prise de parole, pour démontrer qu'ils croyaient tous deux en la même vérité, le jeune homme compléta bien évidemment son geste par une bonne rasade de boisson.

-''Je vous comprends, Bérard. Jamais je ne mettrais les pieds hors de Marbrume, loin de la sécurité de ses murs !'' Puis haussant les épaules, il enchaîna : ''Je préfère ma vie et mon existence sécuritaire plutôt que le voyage et les risques !''

Tandis qu'il continuait à écouter le chevalier, le milicien ne put qu'hocher la tête sur tout le reste. Le bon sens coulait en cette heure, c'était une évidence ! '' Six mois ?! Par la Trinité, c'est que c'est une longue période, ça !'' L'étonnement était réel. Pourquoi aller se ''perdre'' dans ce lieu durant une aussi longue période ? Il devait bien y avoir une raison à cela. Or, avant qu'il ne puisse s'épancher dans ses interrogations, l'homme d'armes en face de lui passa à un autre élément de discussion. Gardant tout cela pour plus tard, Lorren se mit à répondre en guise de continuité à l'échange.

Mais avant cela, il fallait trinquer. Ainsi, ce fut au tour des femmes des chevaux et de ceux les montant qui furent saluées. Souriant avec bagout à l'humour de Bérard, l'ivrogne ne put s'empêcher d'en rajouter une couche : ''Je ne suis qu'un piètre cavalier, je ne fais jamais d'équitation, mais j'adore monter... alors je ne peux qu'être d'accord, l'ami !'' Les deux chopes purent s'entrechoquer joyeusement, comme à leur habitude, presque naturellement. Puis, se fut le tour au rire de revenir. ''Le plus vertueux ? Allons, ami Bérard, je vous aime bien, mais ne me flattez pas trop...'' Vils, laxiste, pendard et salopard le qualifiaient nettement mieux que ''vertueux''. Et ça, même Merrick Lorren le savait.

-''Je crois que vous appréciez plutôt mon côté nonchalant, Bérard. Je ne suis pas très représentatif de ma fonction !'' Puis haussant les épaules, il répondit à la question suivante. ''Évidemment pour les femmes. La tenue leur plaisait bien et elle me le rendait bien, alors... Puis, pour la fange. Pour se nourrir, se vêtir et survivre. Je n'ai qu'à jouer au garde ou patrouiller pour recevoir ma pitance et un maigre salaire. Ce n’est pas plus mal !''

Se repenchant vers l'avant, Merrick Lorren passa à l'assaut. C'était au tour de son homologue de s'ouvrir ! ''Parlez-moi un peu de vous, Bérard. Que faisiez-vous durant six mois au Labret ? Vous m'avez l'air d'être un homme qui a voyagé beaucoup... et qui en a connu des vertes et des pas mûres !'' Dit-il en pointant du menton les cicatrices visibles du chevalier. '' Quels peuvent être vos antécédents, votre façon de gagner votre pitance, Bérard ?''
Revenir en haut Aller en bas
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyJeu 7 Mar 2019 - 10:02
Merrick mit précisément le doigt sur ce que son interlocuteur appréciait chez lui. Ce n'était en effet pas sa vertu, ou du moins pas celle qu'entendent les prêtres en prononçant ce mot, mais bien l'insouciance du drôle, qui ravissait Bérard. Il voyait dans son commensal un sympathique jean-foutre, un mesquin insignifiant et médiocre mais affable, que son affectation n'avait tourné ni en crapule abusive ou en peigne-cul autoritaire. Comme quoi, quelques petits travers pouvaient empêcher un homme d'en gagner de nouveaux, plus grands.

Mais voila que Merrick, à son tour, questionnait l'homme en face de lui quant à son passé. Tudieu, c'est qu'on en était décidément aux confidences! Par mimétisme, Bérard s'était lui aussi penché pour mieux entendre la demande de son comparse. La boisson lui avait ôté sa retenue habituelle. Ainsi répondit-il aussitôt : « La guerre, morbleu! », avant de taper du poing. « La guerre! », répéta-t-il cette fois-ci plus fort, tout en se levant. Des regards s'étaient braqués sur ce grand blond gueulant bataille en plein milieu de la taverne. « Je... hésita le chevalier, je vais pisser, ser Merrick! »

Quatre pintes étaient en effet un fardeau trop lourd pour sa vessie, aussi Bérard abandonna un instant son compère pour gagner l'extérieur. Alors qu'il se soulageait, une fois dehors, le chevalier, à l'esprit rendu un peu moins embrumé par la froideur de la nuit, se laissa aller à quelque nostalgie, en écho à ses dernières paroles. Ses années passées à guerroyer n'avaient pas été un long fleuve tranquille, loin s'en faut. Néanmoins, à l'aulne de la Fange, elles lui semblaient désormais être bien heureuses. L'ennemi que l'on affrontait était non seulement humain, mais il savait également ménager des trêves, des temps de paix. Tous les attraits de la guerre avaient disparu avec le fléau : point de pillage, point de cesser le feu, point de victoire avec la Fange. Aucune raison de guerroyer, dès lors!

C'est tout cela en tête que Bérard reparu à la Chienne galeuse, son pas alourdi par la boisson. « Ça vous a jamais tenté, Merrick ? lança-t-il à son compère tandis qu'il se rasseyait. Battre la lande brette au poing, tout ça. Avant le fléau, ça s'entend, hein. »

Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyJeu 7 Mar 2019 - 19:02
-''Allez donc briser le sceau, ami Bérard !'' Dit-il en riant.

Merrick Lorren avait gagné. Face à son opposant, devant son homologue de beuverie, il avait tenu plus longtemps, repoussant encore et toujours cette envie. Le chevalier était parti le premier se soulager, le milicien était encore assis. Y avait-il besoin de plus pour désigner le vainqueur ? N'était-ce pas une preuve de son triomphe ? Souriant à l'idée, laissant sa tête retomber vers l'arrière, les yeux vers la voute crasseuse de la salle principale miteuse du débit de boisson, le jeune homme ne put s'empêcher de fermer les yeux. L'alcool commençait à frapper assez sèchement. La preuve était bien qu'il concevait le départ du grand blond pendant quelques instants comme une victoire.

-''À mon tour !'' Lorsque son comparse revint, ce fut au tour de Merrick de s'éclipser. Il fallait avouer que lorsque l'homme de guerre c'était poussé en direction de l'extérieur, l'ivrogne c'était tout d'un coup ressenti le même besoin. Marchant d'une démarche un peu chaloupée, poussant le battant et se retrouvant dehors, Lorren soupira. La fraîche nocturne lui fit le plus grand bien, alors que l'air intérieur était vicié, rance et étouffant. D'ici, les bruits étaient moins fort, tout était plus calme...

Une fois délesté d'un poids important, Merrick retourna à l'intérieur, s'affalant à nouveau dans sa chaise. Bérard était ainsi donc un guerrier, un homme qui combattait. Logique, il avait la physionomie, la gueule de l'emploi. En aucun cas péjoratif, cela n'était qu'une bien simple et bénigne observation. Écoutant la suite des mots de son partenaire, le milicien se passa une main dans les cheveux en soupirant. ''Je ne sais pas, Bérard...''

Réfléchissant à question, essayant de s'imaginer vivre selon l'ancien mode de vie du chevalier, Merrick en fut incapable. Ce n'était sûrement pas pour lui. '' Je suis un paresseux, l'ami. Je déteste autant le danger et le risque que la vie de paysan et de fermier. J'aime l'oisiveté, la bonne chère et la beuverie. Au final, il faudrait que je me maris à une noble pour vivre ma vie de rêve... Croyez-vous que j'ai la gueule de l'emploi ?'' Dit-il en se redressant et se passant une main dans les cheveux pour paraître à son meilleur. Au bout de quelques secondes, après avoir maintenu la posture, il ne put se retenir de rire et de reprendre une position avachit sur la table.

-''Et vous Bérard, ça ne vous à jamais tenté de vous trouver un pied à terre, de faire un travail qui ne risque pas de vous voir finir estropié ou même de mourir ?'' Puis en souriant malicieusement. ''Notez que je n'ai pas parlé de trouver une seule et unique femme...'' Puis, un peu plus sérieusement en se penchant vers l'arrière : '' Vous devez et semblez savoir vous battre. Maître d'armes pourrait être un beau métier pour assurer votre pitance et votre sécurité.'' Et comme d'habitude, le naturel revenait au galop...'' Vous pourriez même former des petites nobles au combat... Belle stratégie pour trouver un point de chute sur l'esplanade !''
Revenir en haut Aller en bas
Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] EmptyVen 8 Mar 2019 - 10:21
Les questions de Merrick ne manquèrent pas de plonger Bérard dans une intense réflexion. Après tout, n'était-il meilleur moment qu'une discussion enivrée pour reconsidérer ses choix de vie ? C'était d'ailleurs presque un automatisme pour le chevalier dont l'existence n'avait été qu'une successions de fatalités ou de hasards, selon qu'on soit optimiste ou pessimiste, mais bien rarement de réelles décisions. Dur de dire qu'on a désiré mener une vie pareille, quand c'est arrivé par tout une suite d'accident, à commencer par rien d'autre que sa propre naissance.

Fort heureusement, Bérard ne s'était pas plongé si loin dans l'introspection et se demandait uniquement ce qu'il pourrait bien faire de sa brette, désormais. Il avait tenté de sonder son commensal quant à un avenir au sein de la milice, mais voila que ce dernier le conseillait d'aller jouer les précepteurs auprès de quelque chiard de l'Esplanade. Pour sûr, ce serait une situation confortable, tout du moins tant que son éventuel patron ne déciderait que les talents du grand blond à manier la brette étaient plus utiles pour défendre son honneur dans quelque duel, plutôt que d'apprendre à ses fils l'escrime. Durant ses nombreuses années au sein de l'ost, Bérard en avait vu ainsi plus d'un devenir le porte-glaive attitré, qui d'un comte, qui d'un duc. On finissait inévitablement par jouer les garde du corps, les spadassins ; par nettoyer la merde autant que manger dans la main d'un puissant disposant à loisir de votre personne.

Pour autant, par ces temps de tumulte, que pouvaient bien valoir l'indépendance et l'intégrité ? Elles ne remplissaient pas l'estomac, ça c'était sûr. « L'esplanade, hein ? hésita le grand blond. Qu'est-ce que j'y trouverais ? Vous qui vivez céans, vous saurez mieux s'il reste quelques hommes dignes d'être servis, là haut. Quant à moi, je n'ai eu droit qu'aux racontars. »
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



À doux sire, doux sort [terminé] Empty
MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
À doux sire, doux sort [terminé]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bas-Quartiers :: Le Labourg-
Sauter vers: