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 À doux sire, doux sort [terminé]

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Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptyLun 11 Mar 2019 - 3:20
L'alcool commençait lentement mais sûrement à alanguir le quidam de Merrick Lorren. Déjà, les premiers effluves et relents caractéristiques de la bière étaient à même d'être détectés par tout nez fin assez proche du jeune homme en question. Or, par chance, le débit de boisson dans lequel lui-même et Bérard étaient engoncés puait suffisamment pour que tout cela passe convenablement sous silence. Sa vue se faisait dès lors moins perçante, son centre de gravité semblait prendre la tangente et son discours, bien que toujours très clair et articulé, devenait de plus en plus trouble et nébuleux.

C'est donc étriqué dans ce marasme, que le milicien faisait face au chevalier. Tandis que tous deux parlaient de leur profession et des aléas de leur métier, une question logique avait fait son apparition dans l'esprit de Lorren; le grand blond ne préférerait-il pas un moyen de gagner sa croûte grâce à un moyen un peu plus sécuritaire ? L'idée de lui proposer la milice et de lui vanter le milieu de travail ne lui effleura pas l'esprit le moins du monde. À cause des brumes de l'ivresse ? Possiblement, mais pas seulement. De fait, Merrick adorait sa fonction pour les avantages en découlant, mais ne trouvais pas forcement que celle-ci puisse coller à tout type de personne. Dès lors, bien qu'il en connaissait très peu sur son homologue, il se disait que les connaissances de guerres du chevalier seraient plus utiles ou mises à profit en tant que maître d'armes. Et puis, qui n'aimerait pas approcher ce monde de débauche et de paresse ?

À la question du grand blond, Merrick hésita. ''Dur à dire...'' Après tout, bien qu'il aille accès assez facilement à cette section de Marbrume, alors qu'il était en patrouille, jamais Lorren n'avait eu la chance de réellement et véritablement tisser des liens avec des nobles de l'esplanade. N'avait-il eu que la chance de vadrouiller dans ce coin et d'apprécier le rythme de vie et le faste grandiloquent des demeures et manoirs. ''Je ne saurais vous éclairer sur la question ni vous donnez des contacts, malheureusement...''. Prenant une gorgée de son breuvage, soupirant d'aise et redéposant le contenant sur la table, le milicien enchaîna.

-''Par contre, en ces temps troublés, je ne peux pas croire qu'un sang bleu ne chercherait pas protection ou entraînement. Après tout, l'image du milicien de base n'est guère reluisante, alors que celle d'homme de guerre l'est un peu plus''. Il était vrai que depuis que la milice avait ouvert ses portes à tous, celle-ci avait connu du meilleur et du pire. Ainsi, il était tout à fait possible de trouver des hommes et femmes représentant la lie de la société dans ses rangs. La preuve ? Et bien, Merrick Lorren en faisait partie, non ?

-''Bref, de mon point de vue, vous avez déjà meilleure réputation là-bas que moi, l'ami ! Il vous suffirait de vous faire remarquer par un ou deux nobliaux, et de leur proposer votre protection contre rémunération ? '' Plus que l'ivrogne déblatérait, plus l'idée lui semblait alléchante. L'alcool n'aidait pas, c'est un fait. ''Et puis, peut-être qu'il vous ferait même crécher sur l'esplanade pour que vous assuriez sa sécurité de jour comme de nuit ? Un plumard doux et moelleux ce serait le pied, non ?''

Un sourire béat, tandis qu'il imaginait toutes les possibilités qui s'offraient en cette heure d'ivresse à Bérard, Merrick lui offrit un clin d'œil. ''Si cela arrive, vous n'oublierez pas votre ami Merrick Lorren, j'espère !''
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptyLun 11 Mar 2019 - 13:32
Pour quelqu'un qui auparavant s'était copieusement vanté de trousser la donzelle à loisir, voir Merrick faire amende honorable sur son état de milicien avait quelque chose de singulier. L'homme avait défendu le Guet pour sa sûreté qu'il offrait ainsi que la solde, mais voila qu'au moment de la comparer avec les escortes privées des nobles de Marbrume, il se montrait bien sévère. Eh, quoi ? Puisque la milice recensait son lot de gredin, cela faisait forcément des troupes nobiliaires des paladins ? Bérard en doutait beaucoup, lui même ayant justement côté ce genre de levée presque toute sa vie. Néanmoins l'autocritique de Merrick lui fit singulière impression ; elle avait valeur d'honnêteté. Pour qu'il idéalisât tant le quotidien des hommes aux services d'une grande maison, là haut sur l'esplanade, le quotidien du milicien ne devait, malgré ses vantardises, pas être bien reluisant.

« Ça va sans dire, Merrick! répondit donc Bérard dans un élan jovial et aviné, allongeant au passage une grande claque sur l'épaule de son interlocuteur. Quand j'ai du pognon mes amis en ont aussi, voila ce que j'en dis, mon hardi! D'ailleurs dès maintenant tu me donnes du tu pis moi c'est pareil! Et en parlant de ça! » Il se tourna avant de gueuler : « Ta-tavernier! À boire pour mon compadre et moi-même! CÉANS! » Reportant son attention sur son compère, Bérard reprit sa tirade : « Pour parler vrai Merrick, crois moi que je 'ai vu des barons et comtiaux s'entourer de canaille, parbleu. OUAIS. Hé, même que c'était de vrais gredins! Adonc morfond toi point céans! Oncques, je dis-je! J'ai pas doutance que tu trouvasse un bon seigneur qui t'acceptasse, ouais. Pour que tu lui prodigue l'aidance, ça va sans dire. » Un rot épais ponctua la phrase.

Bérard, sobre, n'eut peut-être pas été aussi péremptoire. Non qu'il n'eût menti quant au fait que certains seigneurs s'entouraient bien mal - après tout, lui-même avait bien servi pendant dix ans dans les armées royales. Cependant, il ignorait presque tout de celui qu'il nommait désormais compaing, ami ou camarade, or si Merrick se trouvait être un des grouillots du Guet et non l'épée lige de quelque vicomte, c'était à priori bien pour une raison. Néanmoins l'ivresse avait enterré ce genre de doutes chez le chevalier, pour qui l'appréciation du milicien se devait forcément d'être partagée de tous.

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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptyMar 12 Mar 2019 - 3:15
-''Je suis content d'entendre cela, l'ami !'' S'exclama Merrick, lorsque Bérard mentionna qu'en période de bombance, ce dernier partageait avec ses amis et comparses d'infortune. Souriant, il goûta avec satisfaction à la suite de la prise de parole de son homologue. Ainsi, les civilités prenaient le côté au profit d'une franche camaraderie, il semblerait. ''C'est toi qui vois Bérard, mais j'aime bien l'idée.'' Continua-t-il en parlant de l'idée de passer au tutoiement entre eux. Pour le moment, tout ce que faisait le grand blond depuis qu'il avait commencé à articuler ses pensées en mots tombait sous le signe de l'intelligence et bon goût. La suite eut le mérite de donner raison à Lorren, alors que le chevalier héla le tavernier pour que la suite de leur beuverie puisse continuer convenablement. Le ton montait, leurs paroles se faisaient de plus en plus fort. S'était-il éloigné ? Aucunement. L'alcool leur faisait tout simplement oublier... ''Ça, c'est une bonne idée ! TAVERNIER, on vous attend !'' S'exclama-t-il avec une pointe d'amusement facile identifiable et percevable.

Les regards des quelques habitués revinrent se poser sur le drôle de duo. Ils étaient les seuls à percer à outrance le morne silence de l'établissement... Au lieu de s'en inquiéter, le milicien n'eut qu'une moue suffisante à l'entourage. Ceux-ci ne savaient pas comment boire et lever du coude, pardi ! ''Finalement, c'est peu de changement que vous présentez entre la milice et le métier des armes auprès d'un quelconque baron, si je comprends bien.'' Merrick eut le mérite d'en paraître déçu. Non pas qu'il espérait cette vie, sachant pertinemment qu'il n'avait pas les compétences pour y parvenir. Or, c'était un peu une sorte de désillusion, en quelque sorte.

''Au final, qu'importe le moyen de gagner sa croûte. À partir du moment que le soir, je me retrouve à l'auberge avec une bonne bière, j'en suis satisfait. À la tienne, Bérard !'' Dit-il en levant sa chope pour par la suite s'enfiler une longue rasade de celle-ci. La redéposant, il plongea son regard à l'intérieur de celle-ci. ''Encore faudrait-il que le breuvage aille le mérite de ne pas goûter aussi mauvais, pour être apprécié...'' Jetant un regard vers l'extérieur, Lorren laissa son esprit vagabonder vers nulle part spécifiquement, transporter par l'ivresse et ses relents. ''À quoi trinquons-nous maintenant, Bérard ?''
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptyLun 18 Mar 2019 - 19:09
« À la santé des tiens! répondit aussitôt un Bérard des plus bruyants. J'gage que tussoye point avare rapport à la compagnade, hein ? Fais pas ta sucrée, le Merrick! Un ladre comme toi c'est pas les compaings qui lui manque, je dis! Allègre que t'es, pis égrillard! Jacte moi que l'autre noiraud est ton seul pote que je te ris au nez, morbleu! Allez! Aux tiens! » Il but une grande gorgée de sa boisson, avant de reprendre pendant que l'autre sifflait encore la sienne. « Pis tu me diras qui t'as ; une rombière, un bâtard, eh, dix ? Non, non, tu comptes, céans qu'je pisse. »

Cette fois-ci, s'extirper de sa cathèdre fut une entreprise plus périlleuse. Manquant de louper son appui au moment de se lever, Bérard accrocha in extremis la table pour arracher son propre poids à la gravité. Péniblement debout, c'est non sans tituber qu'il hasarda son pas lourd vers la sortie de l'établissement. « Marius ? On causait de toi justement, arharharh! », laissa-t-il échapper à l'adresse des porcs qui somnolaient dans la cour en marge de la taverne. C'est que le molosse de Merrick n'avait guère fait bonne impression au bâtard d'Ergueil, qui n'écopa du reste que d'un grognement en guise de réponse, alors qu'il compissait la demeure du cochon.

« C'est que! gueula le grand blond tandis qu'il rentrait à nouveau dans la Chienne galeuse, manquant au passage de louer la marche et de s'étaler vertement, c'est que, l'ami, comme t'es ami de mézigue, vois tu! Donc, disais-je : en tant qu'ami, ou de compaing même, je vas me faire honneur à c'que tes compaings soient les miens pis tes ennemis pareils. Adonc, aboule! Si t'as le moindre croquant après toi, Rébard est ton homme, morbleu. »
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Merrick LorrenCoutilier
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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptyMer 20 Mar 2019 - 17:16
-''Ça me va. Aux miens et aux tiens !'' Répondit Merrick Lorren, satisfait de la raison qu'avait offert Bérard pour boire. Après ces mots, le milicien était allé se perdre dans sa chope, en quête de la boisson houblonnée. Avec le temps, celle-ci passait clairement mieux. Non pas que la mixture s'était transformée pour devenir quelque chose de buvable, loin de là d'ailleurs, tandis que la bière avait toujours le même goût exécrable. Or, l'ivrogne n'était plus en mesure de distinguer une bonne boisson d'une mauvaise. L'ivresse avait pris le dessus en ce qui concernait la consommation.

Écoutant la suite des palabres du blond chevalier, Lorren haussa les épaules de façon anodine. De fait, ce n'était guère vrai qu'il avait une bande d'amis aussi grande que l'homme d'armes pouvait le laisser entendre. Oui, Merrick était un bon vivant au sourire facile, pouvant rameuter les gens autour de lui lors des soirées avinées. Mais, il n'y avait que très peu de personnes réellement proches de lui ou pouvant être qualifié d'amis. Pourquoi ? Simplement et seulement parce qu'il n'aimait aucunement s'ouvrir et souffrir des réminiscences douloureuses du passé. Dès lors, une certaine distance était conservée continuellement entre lui et les gens, pour éviter les sujets profonds. Ce détachement, ce pas de recul dans une relation en décourageait plus d'un de persévérer.

-'' Marius n'est peut-être pas mon seul ami, mais c'est un des bons, celui-là ! Votre rencontre ne fut guère placée sous les auspices d'une possible amitié, mais c'est un type bien...'' Les deux se ressemblaient quelque peu, s'amusant d'un rien et descendant leur chope à la vitesse des habitués. Or, le conflit était trop vivace dans l'esprit de l'un et de l'autre pour toute réconciliation. Par ailleurs, l'autre milicien était un être excessivement rancunier, alors...

Attendant le retour du chevalier, le milicien répondit avec amusement aux mots de son camarade. ''Pas de rombière pour moi !'' Répondit Lorren en riant à l'appellation offerte par son comparse de beuverie. '' Mais une tenancière.'' Murmura-t-il en se penchant vers l'avant, offrant un clin d'œil qui ne manquait pas de sous-entendu, l'alcool aidant à ce qu'il se prononce sur le sujet. ''Tu connais la Chope Sucrée ? C'est une auberge sur la place des pendus. Sa tenancière pourrait être la ''rombière'' que tu t'imagines. C'est un chouette endroit, tu devrais venir faire un tour'' Puis se reculant, s'enfonçant dans son assise, il poursuivit plus calmement, une lueur vit dans les yeux. ''Aucun bâtard que je sache, et aucun mari cocu n'est encore venu me planter !'' Puis après quelques instants, ponctué par une énième gorgée du breuvage, Merrick renvoya la question à son expéditeur : ''Et toi, Bérard. Une femme, des femmes, ou bien des bâtards ?''

La suite des mots de l'homme de guerre eut le mérite de l'enchanter. Se penchant complètement par-dessus la table, le jeune homme claqua l'épaule de Bérard, renversant par se geste la moitié du contenu du contenant qui lui appartenait. Relevant rapidement la chope en grognant devant le dégât et le gaspillage, Merrick offrit son plus large sourire à son homologue. '' De même pour moi, Bérard ! tes ennemis comme tes amis seront les miens !'' En un sens, le grand blond ne venait guère de se faire un allié ''puissant''. Après tout, Lorren était un véritable couard, effrayé de toutes rixes. Mais tout ça était bien loin avec l'ivresse qu'ils combattaient tous deux ! Retrouvant sa position initiale, Merrick Lorren se passa une main dans les cheveux, glissant un léger coup d'oeil à son vis-à-vis. ''Si tu es l'ami des miens, dois-je comprendre que Marius est donc de facto ton ami, Bérard ?''

C'était la logique même, après les mots proférés. Mais le jeune homme était curieux de voir se qu'en penserait le chevalier... Sa prise de parole avait été faite avec espièglerie. Attendant une réponse en croisant les bras, Merrick commença à se balancer sur son assise, soulevant les deux pattes avant de la chaise pour tenir en équilibre sur les deux arrières. Son expression pleine de dérision disparue au profit d'une grimace apeurée, alors que l'homme impacté par le houblon se sentit perdre le contrôle de son manège et partir en arrière. Le visage horrifié, le milicien se retint de justesse à la table pour ne pas se retrouver sur le dos. Soufflant pour retrouver contenance, il offrit un coup d'œil à Bérard comme si de rien n'était...
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptyJeu 21 Mar 2019 - 15:46
Bérard s'était apprêté à répondre aux doutes de son commensal, mais avant qu'un seul mot n'ait échappé de sa bouche, voila que ce dernier manquait de peu de partir à la renverse, ayant on ne sait trop comment perdu l'équilibre sur sa propre cathèdre. Visiblement, le grand blond n'était pas le seul à avoir bu un coup de trop, si bien que l'accident évité de justesse lui arracha un ricanement goguenard. L'interruption l'avait coupé dans la tirade qui menaçait de manière imminente de faire éruption, poussant Bérard à sauter du coq à l'âne avec cette facilité déconcertante que conférait l'ivresse. Il avait voulu se lancer dans une grande déclaration enflammée mais se retrouvait maintenant à glousser. Quand le rire se dissipa, un flottement s'ensuivit, durant lequel le grand bond tâcha de se remémorer ce qu'il avait voulu confier à son compère - le souvenir revint brusquement, charriant avec lui l'entrain précédemment emmagasiné.

« MARIUS! éructa subitement le chevalier. Qu'on en parle, ouais! Est-ce que je suis pas bon hère pour trinquer avec le Guet ? Est-ce que je me débine en voyant iceux ? Est-ce que j'ergote, je pinaille, je ratiocine ? Nenni, nenni, nenni! OR vl'a-t'y pas que céans je pose mes chausses devant les portes d'EUL'DUC! Et pan! On m'alpague. On me harponne. On me séquestre, je dis, hé. Pas que j'volasse, je margouline ou truandisse! Nenni! Oncques me vit faire ça, parole. Céans j'avois juste le malheur que ma trogne revienne pas à ton ladre de compaing, Merrick. » L'alcool rendait usuellement Bérard, d'ordinaire plutôt taciturne, enclin au monologue ; fort heureusement, cette même boisson lui commandait de marquer des pauses, ce qu'il fit le temps d'avaler une gorgée, avant de reprendre : « Je vas te dire : c'est des reîtres comme iceux qui font qu'eul'Guet a pas meilleur nom que des culs de basse fosse. J'endauffe ces gredins qui se croient grands seigneur lors qu'on leur met un gourdin en main, pouah! Mire moi donc : j'sois chevalier, ouais, même si on le dit pas céans. Mais je te demande du messer ? De la révérenciade ? Peste non! C'est qu'on est de la même race nous autres. Mais ça ton Marius il l'oublie, maintenant qu'il a sa matraque. Voila ce qui va mal dans le Guet. »

Bérard leva tristement sa chope en l'air, histoire de ponctuer le savant exposé.
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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptyLun 25 Mar 2019 - 13:49
Merrick Lorren avait failli chuter sur le sol, tandis qu'il partait à la renverse. Or, par des mouvements aussi peu orthodoxes que paniqués, le milicien avait réussi à se retenir et s'éviter la déconvenue et l'hilarité générale. Durant un infime instant, un vent de panique avait soufflé l'amusement sur son faciès, faisant sombrer son sourire derrière la houle de la peur. Puis, alors que ses pieds étaient revenus sur le sol, et que les quatre pattes de la chaise aient suivi la même logique, le milicien déposa ses mains sur la table, soufflant les derniers relents de la peur. De fait, le perfide houblon était le traître, celui qui l'avait fait chavirer en un instant. Loin d'être sa béquille en cette heure, l'ivresse ne l'appâtait point moins, mais toujours autant.

Attaqué par le rire de Bérard, Merrick fronça des sourcils, touchés dans sa dignité. Or, bien vite, son visage se décrispa, s'ornant d'un sourire, puis s'ouvrant à un grand éclat de rire. ''J'ai bien failli y passer !''. Lorsque l'amusement passa pour les deux hommes, le chevalier prit la parole, s'attaquant à déconstruire la potentielle amitié que Lorren avait tentée d'instauré entre Marius et lui-même.

Suivant le geste de Bérard, le milicien suivit son compère dans la descente de sa chope. Concentré, il tentait de retenir l'ensemble des mots qui se déversaient avec le flot de paroles du combattant. Or, l'abus d'alcool n'aidant pas, Merrick avait peur de manquer une information importante. Toujours est-il que le jeune homme s'assurait de hocher la tête avec exagération et emphase, dodelinant quelque peu sur son assise par la même occasion. D'abord hésitant, Lorren finit aussi pas soulever sa chope en l'air, assurant son appui à la tirade qui venait d'être proférée. Il n'était pas d'accord avec tout, mais cela lui semblait tout de même un discours honnête.

-'' Je pense comprendre ce que tu veux dire, Bérard. Nombreux sont les miliciens avec un principe de supériorité à cause de leur fonction. Tous ne peuvent être aussi extraordinaires que moi !'' Dit-il en se passant une main dans les cheveux, certains d'être supérieurs et différents des fieffés quidams de son ordre. '' Mais Marius, c'est... différent. Il s'assure de faire un travail exemplaire, mais certes, parfois il est un peu trop zélé.'' Conclut-il en haussant les épaules, décidant de passer à autre chose. Ce n'était pas réellement un objectif prépondérant et important de rabibocher les deux hommes d'armes entre eux.

-''La seule chose que j'ai à dire, ami Bérard, c'est; à la nôtre !'' C'est en se levant déposant une main sur la table pour se stabiliser et levant le contenant et le contenu en l'air que Merrick Lorren éructa ces dires. Une fois cela fait, celui-ci porta la chope à ses lèvres, la vidant d'une traite.

Dehors, la nuit était déjà tombée. ''Je vais devoir y aller, Bérard.'' Commença tranquillement et quelque peu à reculons un Lorren qui aurait profité d'une extension de cet échange. Or, les responsabilités, qu'il n'endossait quasiment jamais, le rappelaient avec force à la caserne. ''Mais, ce n'est qu'un au revoir. Ce n'est pas tous les jours qu'on se fait un aussi bon ami !'' Vérité ou parole avinée ? Difficile à dire. En cette heure, Merrick aurait été capable de braver les flammes d'un brasier pour son homologue. Or, qu'en serait-il demain ? ''À bientôt, Bérard !''

C'est dans un dernier sourire, en déposant quelques pièces sur la table et se retournant, que l'ivrogne prit la direction de la porte. Vacillant de droite à gauche, s'appuyant ici et là sur les tables ou bien sur les piliers du débit de boisson, Merrick réussit à s'extirper de l'établissement. Prenant une grande respiration d'air frais, il se retourna une dernière fois, offrant un grand sourire à celui qui ne pouvait le voir. Puis, le milicien s'enfonça dans la nuit.

hrp:
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: À doux sire, doux sort [terminé]   À doux sire, doux sort [terminé] - Page 2 EmptySam 20 Avr 2019 - 21:23
Le départ soudain de son nouvel acolyte laissa un Bérard en proie au plus grand dépourvu. Il n'avait, pour ainsi dire, rien compris. Un instant, lui et Merrick s'entendaient comme larron en foire, abandonnant toute retenue et s'entretenant à la manière de véritables compères ; le moment d'après, voila que l'un prenait la poudre d'escampette en laissant l'autre esseulé et, il faut le dire, un peu con, au milieu d'inconnus. Naturellement, le bâtard d'Ergueil tenta bien de faire contre mauvaise fortune bon cœur, jetant quelques regards qu'il estimait invitant à ses voisins, mais que ces derniers durent percevoir comme torves et avinés, à en juger par la froideur s'ensuivant.

C'est qu'en un rien de temps les deux hommes s'étaient pochetronnés à vitesse grand V au vu et au su de toute la gargote, alors que l'heure ne s'avançait pas tant. Du reste, faire bombance dans ce taudis qu'était devenu la Chienne Galeuse semblait non seulement incongru, sinon presque irritant. Les œillades que reçut Bérard lui intimèrent que hors son regretté ami, il ne trouverait ce soir pas d'autre camarade de beuverie.

C'est donc avec un dépit certain que le chevalier régla son ardoise avant de gagner sa chambre, en haut. Le chagrin qui l'accablait, cependant, ne provenait uniquement de la frigidité de l'assemblée, mais également de la saute d'humeur de son compère bien volatile. Que penser d'un homme qui se faisait la malle en célébrant une amitié puissante ? Ce n'était pas vraiment ce qu'on peut appeler 'joindre le geste à la parole'. Une absence en évoquant une autre, le soucis s'empara bien vite du grand blond tandis qu'il repensa à ses compagnons - ses vrais amis, eux! - laissés malades au Labret.

Jurant ainsi qu'il ne se détournerait plus de la mission qu'il s'était lui-même fixé, Bérard pénétra sa chambre et empoigna de quoi écrire. Ce ne fut chose aisée ; il lui fallut faire avec ce qui trainait là, un fusain grossier et un morceau de tissus sale. Mais qu'importe! L'émotion l’étreignait, il lui fallait assurer les siens qu'il ne les avait pas oubliés - et ne les oublierait jamais.

Bérard débuta donc sa lettre, mais après deux phrases, les mots lui manquaient déjà ; il griffona un dessin et s'endormit peu après.

HRP:
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