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 Le grand chelem du chevalier [terminé]

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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyDim 5 Mai 2019 - 9:01
Les exercices se succédaient et si sueur et douleurs les accompagnaient, le mondain ne rechignait nullement à l'effort. Après tout s'il s'était offert les services d'un maître d'arme et chevalier errant ce n'était pas pour voir son argument investi à fond perdu. Ainsi, reprenait il peut à peut le goût de l'effort physique, enchaînant les échanges avec le blondinet qui qui posait les bases de l'art de la brette jusqu'à ce que les deux hommes se firent face et que la séance prenne bien plus d'ampleur et d'intérêt.

A proprement parlé, il ne s'agissait point d'un duel mais d'une mise en pratique plus concrète que de fendre l'air sans le moindre objectif concret. Naturellement, la remarque de Victor quand à la comparaison somme toute inapproprié de deux arts bien opposés, provoqua une réaction chez son précepteur qui en forme de procès narra l'une de ses expériences en compagnie d'un bretteur dont la beauté des gestes et des mouvements ne le conduisit qu'a sa propre perte. Les propos avaient du sens et symbolisaient le fait que l'art et la manière n'avaient pas leur place lorsqu'on se trouvait face à la mort. Évidemment Bérard avait conscience que l'homme qu'il formait à la brette n'irait point vendre chèrement sa peau sur un champ de bataille mais utiliserait ces compétences pour savoir mieux se défendre face à l'ennemi, pourtant son conseil fit écho dans l'esprit du sang bleu.

- Ne dite point cela. Vous ne vous égarez nullement, vous parlez comme un homme avisé et votre première qualité est bien d'être un homme de franc parlé.

Ne prenant donc ombrage des réflexions qui venaient en quelques sortes de discréditer la comparaison entre la danse et la brette, Ser d'Ergueil semblait pourtant curieux d'explorer cette manière peu rustique et conventionnelle de se battre, imposant une sorte d'élégance dans les gestes. Qu'à cela ne tienne, il laisserait son instructeur le faconner à sa manière. Le cours reprit pendant que les deux hommes devisaient et a nouveau, décomposant le geste sous tous les angles, le chevalier se fendit et frappa de la pointe de son arme. Expliquant alors au ralenti dans sa gestuelle, le maître d'arme du Comte cherchait à perfectionner les aptitudes à l'estoc et à la fente chez son élève d'âge mûr. Il y avait autant de logique que de bon sens et tout l'importance était donc de retrouver une posture de défense aussi rapidement après avoir donner la frappe à son adversaire.

Acquiescant, Rougelac, mimant dans son esprit les mouvements prodigués avant de s'exécuter. Il piquant son adversaire pour revenir à la garde et s'exerça ainsi à plusieurs reprise pour gagner en fluidité à mesure qu'il réapprivoisait les techniques d'estoc et de fente. Indéniablement les premières exécutions l'ouvrait à une contre attaque mortelle mais à mesure, il se découvrait de moins en moins longtemps.

- Faite donc de moi un bretteur élégant mais nullement arrogant comme votre ladre. Je souhaite vivre encore de très longues années. Vous semblez d'ailleurs posséder un long vécu. Depuis l'ost Royale, que vous est-il arrivé pour en arriver où vous êtes aujourd'hui, à vendre vos services au plus offrant, à travailler pour votre propre compte que de prêter allégeance à quelques noble Seigneur guerrier qui pourrait aisément vous redonner vos lettres de noblesse dans la chevalerie. La fierté peut être ? Sauf votre respect biensure. Permettez moi curiosité, mais je suis avar en ce domaine, surtout lorsqu'il s'agit d'un collaborateur.

S'il parlait, Victor restait pourtant concentrer sur ses exercices et démontrait sa faculter à faire la distinction entre la verbe et les actions. Rien de plus naturel pour un membre de la société mondaine après tout.
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyDim 12 Mai 2019 - 19:20
« Collaborateur, carrément ? lâcha un Bérard gouailleur, sourire canaille aux lèvres tandis qu'il se détournait du comte pour porter la main à la cruche laissée non-loin. C'est trop d'honneur que vous faites à ma pauvre carcasse, seigneur. Mon histoire, du reste, est pas fameuse. » Sonnant de facto la pause, le grand blond versa deux grands verres de flottes. Il eût préféré du vin, mais décidément, son élève semblait homme à parer au plus pressé. Diligent dans l'apprentissage, le comte en était venu jusqu'à supprimer tout frein à son enseignement. Dont acte : adieu la picole.

Voila qui ne rendrait pas l'historiette facile à accoucher, pensa un instant le spadassin, forcé toutefois d'obtempérer. Il aurait du reste été bien sot de jouer les effarouchées alors que son hôte, puissant seigneur et riche mécène, ne lui demandait que bien peu : juste un brin de causerie. Pour un Bérard des plus laconiques, cet exercice aurait bien volontiers été troqué contre un autre à l'épée. Mais bon : Victor semblait apprécier sa liberté de parole, alors autant ne pas le décevoir.

« C'est pas la fierté qui m'a poussé à cette vie de merde, seigneur, entama le grand blond, à bâtons décidément bien rompus, mais une sacrée guigne. Quoique, j'imagine que de nos jours, tout le monde est un peu poissard ; j'ai survécu aux premières vagues de Fange, dans l'Ouest, si ça se trouve ça fait de moi un sacré veinard, arharh. » Le grand blond s'envoya une lampée. « Après ça, reprit-il, autant dire que l'Ost royal et moi, c'était terminé. Tout le monde se rassemblait en vue de l'ultime bataille, tandis que je prenais la tangente. Je regagnais ainsi la forteresse de mon paternel, le baron de Vauremas. Là encore, mauvaise idée, mais hé! Qui pouvait bien savoir que le Fléau serait invincible ? » Bérard se garda bien de détailler de long en large ce qu'il se passa derrière les murs du château des Ergueils. « La forteresse tint bon jusqu'il y a six mois encore, continua le chevalier. J'en réchappais en compagnie de quelques hommes. Par miracle ou par chance, on réussit à atteindre le Labret, où nous attendait une caquesangue virulente. On est quatre à avoir survécu - sur trente, plus ou moins. Sacrée geste chevaleresque que voila, hein ? »

Tout du long, Bérard avait affecté un masque de gouaille et de renardie, singeant les hommes que rien n'affecte. Un semblant d'amertume lui gagna cependant le palais tandis qu'il concluait son récit - un goût que l'eau ne sut lui faire passer. Du vin, qu'il lui aurait décidément fallu. Reposant brusquement son verre, le grand blond empoigna alors une des épées émoussées. « Allez, grogna-t-il, en garde! »
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyMar 14 Mai 2019 - 13:53
Une fois n'était pas coutume pour le Comte de Rougelac, ce dernier semblait apprécier le récit du chevalier errant. L'homme causait sans retenu, gage qu'une forme de confiance s'était installée entre eux, une atmosphère qu'avait su initier le mondain et que le bretteur semblait entretenir. le Comte faisait évidemment fi du comportement quelque peu familier voir grossier du blondinet, mais en un sens c'était assez rafraîchissant, lui l'adepte des discussions de salons et des faux semblants. Avec Bérard, il n'y avait aucun filtre et ce n'était finalement pas plus mal pour leur collaboration à venir, oui leur collaboration aussi surprenant soit ce terme qu'avait soigneusement choisit Victor. L'histoire de son maître d'arme avait retenu toute l'attention et l'intérêt du quadragénaire, mais biensure la causerie aurait une fin et Victor ne put qu'esquisser un sourire entendu lorsque ce dernier grogna et le somma de se mettre en garde.

- Un fascinant récit Ser d'Ergueil et le fait que vous soyez devant moi après ces épreuves prouve que vous avez faits les bons choix.

Il avait survit à la Fange et s'il n'avait peut être pas gagner quelques lettres ou titres chevaleresque, pour Rougelac c'était tout comme. Il serra alors la poignet de son épée émoussée et se mit alors en garde, cherchant immédiatement à appliquer les conseils de son précepteur. Trouvant ses appuis, il lança alors une première estoc en prenant soin d'éviter que la lame ne mène biaise ou du plat. Et ceci fait, il chercha immédiatement à retrouver sa garde pour ne pas s'ouvrir à la contre-attaque. Il lui manquait encore de coordination mais ses mouvements se faisait bien plus fluide. Il avait reprit des forces et était bien décidé à reprendre les exercices bien conscient que son maître d'arme ne lui ferait aucun cadeau quitte à lui faire mordre la poussière, après tout, cela faisait parti des étapes de sa progression, échouer pour apprendre, apprendre pour échouer et ainsi de suite jusqu'à obtenir des résultats qui en milieu hostile lui serait d'une aide précieuse.
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyMar 14 Mai 2019 - 18:19

Bérard ne sut trop quoi penser de la remarque de son élève. À ses yeux, son récit n'était pas particulièrement grisant - tout le contraire, même. Quant à ses choix, en avaient-ils seulement été ? Les actes du chevaliers lui étaient toujours restés, à son goût, le fruit des circonstances. Il avait fui le Fléau pour survivre, déserté Vauremas pour ne pas finir à son tour en ragoût. Face à des dilemmes pareils, s'agissait-il là seulement de choix ? On aurait eût meilleur temps de chercher là l'influence de quelque dieu un peu pute, s'étant piqué de niquer la destinée de quelques mortels un lendemain de cuite à l'ambroisie, plutôt que d'y voir le libre arbitre du chevalier.

Mais ces digression là n'importaient que peu! Dès lors qu'il lui en donna l'ordre, voila que le comte se remit à l'ouvrage, faisant même montre d'un zèle surprenant. Quoiqu'on ne le lui ait pas demandé, Rougelac se fendit, tentant de porter un estoc à son maître d'armes, qui chassa sans peine le coup. « C'est que vous y prenez goût ma parole, railla un Bérard plein de gouaille. Allez-y, continuez donc. » Il para de la sorte plusieurs fentes de son élève, déviant à chaque fois la lame de ce dernier d'une simple torsion du poignet et non d'un grand mouvement ample. « Pas besoin de fouetter l'air, énonça-t-il, déviez seulement la lame de votre ennemi sur le côté. » Plus lentement, le chevalier refit le geste. « Maintenant, reprit-il, frappez moi de taille, lentement, et observez. »

Tandis que le comte attaquait, Bérard leva son épée pour parer le coup ; il garda cependant sa propre lame pointée vers son élève, et, une fois l'épée de l'autre bloquée, il frappa d'estoc. « Trop souvent se satisfait-on d'intercepter l'arme de son ennemi, énonça doctement le chevalier. Ha, la belle affaire! Et lui laisser le loisir de frapper à nouveau ? Il faut bien être un con pour faire ça, quand une parade peut-elle même se faire frappe. » Il recula, abaissant sa garde. « C'est d'ailleurs ce qui vaut à beaucoup d'y rester : ils chargent brette bien haute, et l'instant suivant se retrouvent avec un bon pied d'acier dans la bedaine. Puisque vous vous apprêter à traverser le Morguestanc, seigneur, conseilla Bérard, laissez moi vous recommander ceci : une bonne cuirasse et un chapel. Celui qui pense pouvoir se protéger derrière une simple lame mérite de se faire embrocher à l'arbalète, m'est avis. Enfin, vous en faites ce que vous voulez. »
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyJeu 16 Mai 2019 - 9:32
S'il il prenait goût ? Et bien, disons que ce n'était pas vraiment désagréable de ressentir des sensations nouvelles ou en tout cas depuis trop longtemps perdus. En un sens, il se sentait rajeunir à bretter telle une jeune coq. Il n'était peut être pas des plus adroit mais il s’efforçait de faire bonne figure, redoublant même d'efforts alors que son maître d'arme l'incitait à garder cet état d'esprit volontaire. Le bruit des lames s'entrechoquant faisait à présent écho dans la vaste salle dans un concert qui s'y prêtait. Fougueux, téméraire, Victor vit ses frappes parées et cessa de fouetter l'air comme un puceau pour appliquer à la lettre les consignes et conseils de son précepteur. Il frappa alors à la taille et observa attentivement la réaction de Bérard qui para avant de frapper d'estoc.

Mémorisant chaque mots, chaque gestes, le mondain acquiesçait et cherchait à affiner sa technique. Il appréciait sa verbe et son franc parlé, donnant aux exercices une dimension vivante et instructifs. D'ailleurs, il ne s'y méprenez pas, fou aurait été celui qui parcourrait le duché sans cuirasse de fer ou de cuir ainsi qu'un casque ou toute protection assimilé. Le chevalier d'Ergueil était un homme aussi attachant que talentueux même s'il était loin d'être un personnage conventionnel et cela faisait son charme après tout.

- Je ferais tout aussi bon usage de vos enseignements à la brette de que de vos conseils en survie.

Il reprit les exercices jusqu'à atteindre ses limites. Plus de premières jeunesse la fatigue se fit sentir lorsque ses gestes devenaient moins précis, offrant de plus en plus de failles à son adversaire jusqu'à ce qu'il réclame par lui même la fin de la séance, lâchant sa lame. Essoufflé, il se courbe, se tenant aux genoux pour reprendre sa respiration.

- Je crois que j'ai atteint mes limites pour aujourd'hui messire d'Ergueil. Nous pouvons arrêter et je vous laisse volontiers continuer à vaquer à vos occupations jusqu'à notre prochaine séance ici même.

Le Comte de Rougelac était plus que satisfait de s'être attaché les services du blond, une entente plus que profitable aux deux parties qui durerait plusieurs mois à n'en pas douter et ce temps qu'il ne serait pas capable de se battre sans les précieux conseils de son précepteur que la vie avait forgé dans le sang et la sueur.
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyLun 3 Juin 2019 - 17:59
« Fort bien, seigneur, articula Bérard alors qu'il empoignait à nouveau le ciboire, adonc céans même, dans deux jours. » Le grand blond eût tout le loisir de continuer en ce moment même, hélas élève semblait d'ors et déjà éreinté. Qu'à cela ne tienne! C'était même une aubaine, tant il est vrai que le comte de Rougelac payait son maître d'armes à la séance et non à l'heure. Grand bien lui fasse donc, qu'il se repose! C'était ce qu'on pouvait appeler là une journée rondement menée. Presque un peu trop, d'ailleurs ; ç'avait été si facile, au point que la paye gargantuesque versée par Rougelac semblait imméritée. Or à bien y réfléchir, un homme pareil, sans être nécessairement un pingre, devait néanmoins garder un œil appliqué sur ses finances. S'il ne s'y entendait à l'épée, le comte maîtrisait certainement l'argent ; il comprendrait bien vite qu'à doucher son instructeur sous les pièces d'or, et malgré l'attention de ce dernier, il en ressortirait perdant. Or pareille perspective eût rendu Bérard fort marri, lui qui d'ors et déjà prenait goût cette richesse tombée du ciel. Pas question de laisser filer cette manne!

« Si vous me pardonnez ma curiosité, seigneur, reprit donc le grand blond en rangeant les deux épées d'entrainement, pourquoi cherchez vous à savoir ferrailler ? Ou plutôt, pourquoi maintenant ? Sont-ce les fangeux ? Ou s'agit-il d'un autre dessein ? » Il n'aurait pas été totalement surpris de découvrir que derrière ses apparences de grand manitou, le comte de Rougelac cachait une appréhension face à la chose guerrière. Quoi de plus normal ? Peut-être les deux raisons avancées par Bérard coïncidaient d'ailleurs, tant il est vrai que depuis l'avènement du fléau, l'or avait perdu de sa valeur face au fer. Sans que Victor ne désire nécessairement charger face à la Fange brette au clair, fort était à parier que l'homme ait à redouter l'entourloupe, ou quelque guet-apens.

Tout ceci laissait même entrevoir au grand blond une opportunité pour lui et les siens. Puisque le comte de Rougelac semblait requérir quelques livres d'acier - c'était du moins la conclusion à laquelle Bérard était arrivé -, il y avait là une occasion de se rencarder avec un patron bien pourvu. Par le passé, le bâtard d'Ergueil s'était mis en tête de tâter le terrain, mais rare avaient été les combines qui lui faisaient de l’œil - à la différence de celle-ci.
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Victor de RougelacGouverneur de Sombrebois
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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyMar 4 Juin 2019 - 13:31
Si la séance touchait à sa fin, l'entrevue entre le sang bleu et son maître d'arme ne semblait pour autant s'achever en si bon chemin. Rendez-vous était donc donné dans deux jours pour une seconde phase d'exercices pratiques qui, s'en doutait-il, serait de plus en plus éprouvant, mais il fallait bien cela pour obtenir quelques résultat après tout. Tandis que Ser d'Ergueil rangeait le matériel, le blond s'offrait donc le luxe de se montrer curieux à l'endroit de son employeur et si la curiosité était en bien des circonstances un vilain défaut, la relation qu'entretenait les deux hommes exigeait que le Comte de Rougelac se montre transparent. Bérard pointait du doigt plusieurs éléments qui avaient tous leur importance et qui étaient liés les uns aux autres. Laissant alors le soin au maître d'arme de préparer son baluchon fait de métal, il l'invita d'un bras ouvert à le rejoindre, posant une main sur son épaule libre de toute charge non sans l'inviter à quitter la pièce. Une petite promenade sur l'Esplanade propices à quelques révélations était finalement bienvenu et s'afficher à coté d'un chevalier errant n'était point pour lui poser le moindre soucis, tout au contraire.

- Pour tout vous dire, il s'agit d'une somme de d'éléments. La Fange en fait partie, comme d'autres desseins je vous l'accorde. Et pourquoi maintenant ? Je dois vous avouer que je me lasse par moment de toutes ses intrigues mondaines qui font mon quotidien. Et j'ai le sentiment que certaines choses établi dans notre société sont en passe de changer radicalement. Nous vivons des jours paisible sur l'Esplanade, mais des heures sombres sont à craindre. Je me dois de me réconcilier avec certains préceptes. Vous n'êtes pas sans savoir que ma réputation n'était encore il y a peu, que bien controversée. Quel crédit aurais-je si je ne suis point capable de me défendre ? On continuerait à me voir comme un sang bleu fourbe et profiteur, il est temps pour moi d'affirmer une autre facette de ma personnalité. Preuve en ai, comme je vous l'ai évoqué d'ailleurs, que mon récent Titre de Gouverneur me fait entrevoir de nouvelles perspectives. Et si un jour ce projet portait ces fruits, comment me faire apprécier de mes administrés si je ne suis point capable de montrer l'exemple, de prouver que je suis à même de me défendre et de les défendre. Ai-je un devoir d'exemplarité, ne pensez-vous point ? Dans la limite de mes capacités, entendons-nous bien.

Il adressa un sourire entendu à son précepteur après avoir parler librement et sans la moindre retenu avant de continuer sur sa lancée.

- Vous n'êtes peut être pas sans savoir que je cherche femme également pour enfin assurer ma descendance. Certes je pourrait compter sur de précieux vassaux pour assurer la protection des miens, mais il me faut prévenir que guérir. Je ne suis plus l'homme que l'on a pu connaître. Je ne dirais point avoir changer de fond mais, avec l'âge vient la sagesse et dois-je par ce fait, effacer certains défauts qui me font du tord. Je le vois dans les yeux de ces nobles guerriers, je n'ai point leur respect, ils me tolèrent car ils me craignent, car il redoute mon influence. Et pour finir, la nature humaine est ainsi faite que lorsque vous gagnez en titre, en influence, vous vous faites plus d'ennemis, des envieux qui aimerait obtenir tout le labeur d'une vie. Ai-je pu éclairez votre lanterne Ser d'Ergeuil ?

Le maître d'arme approuva alors les dires du Comte de Rougelac. Puis, après une balade d'une bonne demi heure sur l'Esplanade, le duo se sépara, chacun retournant à ses occupations routinières de leur rang respectif. Leur association se prolongea de longues semaines durant, Victor affinant sa technique à la lame tandis que son maître d'arme remplissait ses poches en sonnantes et trébuchantes.
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Bérard d'ErgueilChevalier
Bérard d'Ergueil



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MessageSujet: Re: Le grand chelem du chevalier [terminé]   Le grand chelem du chevalier [terminé] - Page 2 EmptyJeu 18 Juil 2019 - 23:54
C'était donc une lubie, ne put s'empêcher de penser Bérard en écoutant son nouvel employeur. Quoi de plus logique, après tout ? C'eût-il agi d'un désir sensé, que le comte y aurait assurément réfléchi un peu plus et par conséquent pondéré la paye de sa nouvelle acquisition. Mais tout ceci relevait de l'irraisonné, de l'impulsion. Quelque gandin avait du un peu trop moquer cet homme d'argent, à la cour du duc ; voilà que l'offensé, pour en remontrer à qui-de-droit, se ferait donc spadassin. Noblesse de robe et d'épée étaient-elles donc à ce point là interchangeable ? Bérard, naturellement, entretenait ses doutes ; il n'en fit naturellement pas état à Victor, trop heureux de désormais jouir d'une manne si puissante.

Car là où la raison se taisait, qui aurait bien pu questionner sa paie ? Le comte, à cette affaire, ne semblait pas plus s'entendre qu'il n'était conscient de ses propres desiderata. Il désirait femme, enfants, couvées, et avec ça lui était venu en tête toute une flopées d'autres idées farfelues, à la manière de ceux qui, après quelque péripétie hasardeuse, se prennent au jeu de dédier leur vie toute entière aux dieux. Victor vieillissait ? Qui de plus insensé que de se mettre dès lors à la brette, jeu dangereux où les jeunes ne font pas long feu. Il gagnait en terres, en biens ? Adonc, mettre soi même la main à la pâte, voila riche idée!

Pour le chevalier, qui, aux antipodes de son patron, avait lui passé sa jeunesse glaive au poing, tout ceci relevait d'une funeste farce ; eût-il joui du luxe, que Bérard aurait troqué avec un plaisir certain le harnoi pour un confortable habit de velours. Hélas la guerre était son art et quoiqu'il en eût enrichi d'autres, le bâtard d'Ergueil, lui, n'en était ressorti bien pourvu. Jugeait-il le désir du comte fou et ridicule ? Qu'importe : c'est cette folie même qui le ferait manger ce soir. « Un véritable Soleil, seigneur », répondit donc notre héros en s'inclinant sommairement.

On causa encore quelques temps, à mesure que l'étrange duo arpentait les rues de l'Esplanade, jusqu'à ce que chemin faisant, ils retrouvassent l'hôtel Rougelac. C'est là même que deux jours plus tard, Bérard viendrait retrouver son nouveau patron pour rejoindre la salle d'armes, où durant plusieurs ils devaient s'entrainer ainsi près d'un mois.
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