Marbrume


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  [Quête] Passage au Chaudron :

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Eurybia PyritForgeronne
Eurybia Pyrit



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptyMar 29 Oct 2019 - 11:03
Elle avait suivi le groupe sans rien dire, en rejoue inlassablement la scène d’horreur qui s’était déroulée devant eux. Le milicien marchant devant elle, se faisant terrassé à quelques pas, à l’endroit où elle aurait pu être à quelques secondes près. Mais les Trois en avait décidé ainsi, et c’était lui qui avait été victime de la fange, lui encore qui s’était fait mordre, lui toujours qui s’était fait dévoré vivant, lui agonisant qui avait crié gémi jusqu’à son dernier souffle. Pourtant, elle aurait dû profité de cette accalmie pour se détendre, remettre ses idées en place. Son esprit s’agitait, du coup, son corps restait tendu. Les traits de son visage. Les tendons de ses bras, de ses mains. La rigidité de son dos. Puis, étrangement, un flash lui revint, un qui n’avait rien à voir avec l’attaque. Un œil bleu derrière le rideau. On les observait.

Elle aurait peut-être dû partager ce dont elle avait été témoin. N’aurait-ce pas été la chose la plus logique à faire ? Personne d’autre ne semblait avoir remarqué l’oeil scrutateur. Pourtant elle ne dit rien, rien ne servait d’alarmer son groupe : ils savaient déjà que la bâtisse devait abriter des survivants, comme Elisabeth l’avait fait remarqué, le feu ne se serait pas allumé tout seul. Restait à savoir quel genre de survivants les attendait là-dedans.

La forgeronne acquiesça aux ordres de la milicienne, et usa de son poids pour s’assurer de la stabilité des nœuds ci-faits avant qu’ils descendent. En bas, tout le monde s’était précipité pour rentrer, la forgeronne manqua de se faire fermer dehors. Puis, tous se présentèrent. De nature chaleureuse et amicale, la ferronnière ne se pressa pas pour se présenter. Qui étaient ces gens, que faisaient-ils coincés ici ? Eurybia resta dans un coin de la pièce, on aurait pu croire qu’elle essayait de se faire toute petite, mais l’idée aurait été risible : pas très grande, sa stature en imposait. Non, elle ne voulait pas faire parti de l’échange, elle cherchait à qui appartenait l’oeil délavé qu’elle avait vu par la fenêtre.

Quelque chose pourtant raviva sa présence.

Une réaction étrange.

Le dénommé Arthur semblait s’opposer à ce qu’ils inspectent l’étage, c’était donc à elle de jouer. Elle s’avança en carrant les épaules, comme elle savait bien le faire dans ces situations où elle se trouvait face à un homme qui crachait sur sa qualité d’artisan sous prétexte que ceux de son sexe n’avaient rien à faire dans ce domaine.

« Eurybia Pyrit de la Grande Rue des Hytres, ponctuant sa présentation elle sortit son marteau. Maintenant vous savez qui on est. » grogna-t-elle entre ses dents. Jusque-là, son groupe ne l’avait peut-être pas vu aussi froide et intimidante. Maintenant qu’ils n’avaient plus de coutilliers, elle avait une seule certitude : son groupe ne perdrait pas un membre de plus. Elle ne prendrait pas le risque de laisser une zone non-sécurisée au dessus d’eux. Elle avait noté que personne ne s’était présenté de part son métier, pas même la milicienne, alors elle jouerait la même carte.

« Pendant qu’vous faites la causette à notre responsable, Eurybia fit un signe de tête vers Elisabeth, moi je vais visiter l’étage. C’est pas contre vous, j’ai pas envie qu’on se prenne un fangeux sur le coin du nez. Et si y en a un qui m’fait pas confiance, je l’invite à me montrer le chemin. » suggéra-t-elle en fixant Arthur de ses yeux dorés. Il ne tenait qu’à Elisabeth de la rappeler à l’ordre, alors Eurybia serait restée en bas. Du reste, si elle la laissait faire, elle attendrait soit qu’Arthur la guide, soit elle l’écarterait avec sa douceur et sa délicatesse légendaire.
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Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptyMar 29 Oct 2019 - 17:55
Elisabeth n’arrivait pas vraiment à mettre la main sur le truc louche qui se passait ici. Pourtant il y en avait bien un, mais peut-être manquait-il un élément. A vrai dire ils semblaient être tout aussi suspicieux qu’eux. Ils mêlaient néanmoins deux approches assez différentes, parfois presque agressifs, parfois conciliants. C’était quelque chose qui ne semblait pas si naturel que cela à la milicienne. Ses camarades, eux, étaient plus du genre agressifs aussi mais cela avait révélé un comportement bien étrange, et permis également à la milicienne de mettre la main sur plusieurs petites failles ici ou là.

Marius lui répondit d’ailleurs sur le feu comme s’il s’agissait d’une évidence avec la chaleur qu’il faisait en dehors. La milicienne haussa un sourcil, n’appréciant pas trop d’être prise pour une idiote non plus. « Vous savez, le feu sert aussi à cuire des aliments, ou à éviter qu’un corps ne se relève. » nota-t-elle d’un ton qui se voulait toujours assez doux, accompagné d’un petit sourire.

Bien entendu, elle n’avait jamais annoncé qu’ils étaient les secours, cela semblait tendre les convives ici présents, sans exception. Alors que la discussion se poursuivait, Elisabeth n’arrêta ni Alais, ni Eurybia, qui semblaient assez déterminées à monter à l’étage. La milicienne avait-elle manqué quelque chose ou bien ses compagnons voulaient-ils simplement explorer les lieux? Quoi qu’il en était leur comportement était assez équivoque pour que la milicienne fasse de son mieux pour les aider, mais en avançant une approche un peu différente. Elle allait devoir user de ses verbes subtilement, et elle avait une petite idée derrière la tête. La bataille qui se jouait ici était simplement verbale, du moins pour le moment.

Restant toujours assez proche de l’entrée barricadée, la milicienne s’était placée à proximité de la seule arme visible dans l’auberge, l’épée à moitié rouillée près de l’entrée. Si quiconque voudrait s’en emparer, elle pourrait alors s’interposer avec sa propre lame avant de se retrouver face à un adversaire armé. Elle n’avait pratiquement pas eu à bouger pour cela.

« Nous avons effectivement été envoyés pour vous porter secours, mes excuses pour cette imprécision de ma part. Nous avons perdu notre commandant lors de cette opération, je ne suis pas très habituée à cela... Veuillez m’excuser une fois encore. » dit-elle en baissant la tête, prenant un air triste et endeuillé. Elle avait beau ne pas avoir aimé leur commandant, elle ne pouvait pas non plus nier qu’il était mort dans l’honneur. « En tout cas je suis désolée pour vos pertes, toutes mes condoléances. » conclut-elle alors dans sa petite tirade, toujours d’un ton doux et calme en apparence. Elle comptait juste passer ici pour une petite nouvelle légèrement faible, leur donner l’illusion s’il s’agissait de sectaires qu’ils étaient sur le point de gagner, leur faire baisser leur garde pour mieux s’engouffrer dans les ouvertures de leur garde. Le comportement plus dissident de ses compagnons n’était pas un souci non plus, elle avait de quoi le retourner à son avantage.

« Veuillez excuser mes compagnons, ils sont assez sur les nerfs après un tel voyage au coeur de la fange et de la mort. Je pense qu’ils ont besoin d’un peu de repos et de calme, et l’étage sera parfait pour cela alors que l’on s’entretient ici de la suite et du retour dans la sécurité de Marbrume. Pouvez-vous leur accorder cela? Nous avons encore beaucoup à traverser jusqu'à revenir en sécurité. » continua-t-elle alors tout en essayant de garder cet air de chef un peu faiblard - ce qu’elle n’était aucunement en ce moment. D’autres de la milice auraient juste posé leurs grosses bottes sur le nez de ces survivants, et n’en auraient rien tiré. Et ainsi, elle avait une excuse pour permettre aux autres de monter voir ce qu’il se passait en haut, puisqu’ils semblaient y tenir.

Eux-même venaient d’avouer n’avoir vu aucune trace d’être vivant depuis l’invasion. Une information très intéressante, vu ce que venait de lui dire Alais à demi-mot en entrant dans l’auberge. Elle avait vu des traces, apparemment d’un enfant, et d’un blessé. La milicienne ne connaissait pas trop les connaissances d’Alais en pistage mais décida de lui faire confiance sur ce point. Elle avait sûrement vu les traces très proche de cette auberge, alors ils y avaient ou bien logés, ou bien ils passaient juste devant. Vu les dires d’Alais, et de ce qu’avait compris Elisabeth, ils venaient de l’auberge.

Et puis même, un enfant et un blessé, refusant de tenter leur chance devant une auberge solide aux portes barricadés? Improbable. Ils avaient été sûrement chassés du lieu par ces gens, et l’enfant et un blessé auraient réussis à s’enfuir? Si les traces étaient assez fraîches pour être analysées ainsi, et qu’un feu brûlait dans la cheminée si peu de temps après, c’était vraiment louche. Ces gens cachaient peut-être des corps massacrés plus haut. Elisabeth, à l’entrée devant laquelle elle se trouvait, tenta de profiter d’avoir la tête baissée lors de l’une de ses répliques pour examiner le sol. Les traces de sang avaient été nettoyées, mais peut-être imprégnait-il encore le parquet de l’auberge en une traînée discrète, impossible à nettoyer vu le caractère salissant du liquide rougeâtre. Une traînée d’un homme blessé traînant la patte serait facile à différencier d’une tâche de vin rouge faite au temps de l’activité de l’auberge, surtout à l’entrée.

Pour la milicienne, son scénario était assez simple : Des survivants se cachaient ici avant, et des sectaires avaient ensuite investis les lieux en se faisant passer pour d’autres rescapés, avant de massacrer les survivants présents. Un enfant survivant s’est échappé dans le goulot avec un blessé alors que les sectaires prenaient possession des lieux. Ils ont ensuite allumé un feu pour ramener les secours et tenter de se faire ramener en ville et non pas tirer à vue en approchant des barricades. Enfin, elle ne devrait pas tellement non plus s’y fier pour tenter de faire coller tous les éléments, elle pouvait très bien être dans le faux, et peut-être était-elle un peu trop confiante après ses déductions lors de l’affaire de la femme du boucher qui était survenue récemment.

« Vous êtes effectivement les premières traces de vie que l’on peut voir ici... On ne pensait plus que quiconque était en vie depuis tout ce temps. Vous n’avez donc vu personne d’autre depuis le chaos du couronnement? Vous surveilliez parfois les environs, la rue? S’il y a d’autres survivants, il ne faudrait pas les manquer. » demanda-t-elle alors également. « Et puis, il n’y a personne d’autre ici? Que vous trois? Il va falloir préparer un peu d’équipement pour repartir jusqu’à Marbrume. » continua alors la milicienne. La question était assez anodine en tant que milicienne venue les secourir, mais elle pouvait bien ouvrir plus d’opportunités selon ce qu’elle pourrait observer.

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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptyJeu 31 Oct 2019 - 14:05




Passage à Chaudron
Premiers jours d’août 1166


La voleuse leva les mains en signe d’apaisement :

— Je voulais juste avoir un endroit tranquille pour faire ça, hein… C’est que j’aime pas me déshabiller devant tout le monde… Enfin faut nous pardonner, y’a de quoi être sur les nerfs, avec tout ça ! Mais on est là pour vous aider !

Elle esquissa un sourire des plus naturels vers l’homme qui s’était avancé pour lui refuser l’accès à l’étage. Louche donc. Mais l’approche avait peut être été un peu trop directe… Enfin peut être pas aussi directe que celle de la forgeronne. Soit. La menace silencieuse de son marteau et son imposante carrure pouvaient peut être faire tourner les choses en leur faveur. Al’ décida de se rencogner vers une chaise, sagement, elle n’était de toute façon pas vraiment en état de jouer les gros bras. Gros bras qu’elle n’avait pas. Et puis, avec sa patte folle, pas de quoi pavoiser. De là où elle se tenait, un lâcher de couteau aurait pu s’avérer un bon recours en cas de grabuge, mais encore une fois, elle n’avait pas vraiment le talent de ses balles de jongle avec sa dague. La faute à ce satané Merrick qui n’avait pas voulu l’aider… Sale affaire.

Non, autant laisser faire Eurybia et Elisabeth dans ce domaine. Du reste, cette dernière avait l’air de vouloir tenter l’approche subtile. La Vipère décida de rester sur son credo habituel : la gouaille et la parlotte. Elle se tourna donc vers la vieille femme, et lui sourit doucement d’un air compatissant :

— Oh toi aussi, tu as perdu quelqu’un dans le Chaudron ? Tu sais moi, je vivais ici avant… J’étais saltimbanque, et avec ma troupe on se produisait dans le coin. Pour ça que je me suis portée volontaire pour venir. J’ai un ami, Rhoark, qui a disparu la nuit de l’attaque… On a dû se séparer et il est pas réapparu le lendemain, ni les jours suivants… J’espérais le retrouver… Mais je crois… Je crois que je le retrouverai jamais.

Elle dissimulait à peine une émotion grandissante. Mêler le vrai au faux était toujours le meilleur moyen de mentir. Elle regrettait la disparition de Rhoark dans le fond mais elle doutait sérieusement qu’elle aurait pu le trouver ici, même si elle avait voulu. Elle tendit une main vers la vieille femme comme pour la lui serrer, lui laissant décider si elle acceptait ce contact familier ou non.

— Qu’est ce qui s’est passé ? Si je peux faire quoi que ce soit…

Elle s’exprimait à voix basse pour inviter la vieille femme à faire de même et lui donner l’illusion d’une conversation privée, le ton de la confidentialité. Elle gardait un oeil sur le reste des échanges et de l’équipe. Mieux valait trouver un allié parmi les réfugiés. Quelque chose lui disait qu’ils en auraient besoin.



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Karl StannerContrebandier
Karl Stanner



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptyLun 4 Nov 2019 - 2:41
Ça ne tournait pas rond.
Son sixième sens le mettait en garde et de toutes façon, même si l’attitude de ses compagnons était amicale, il ressentait bien leur inquiétude par rapport aux rescapés et l’ambiance générale. Même la forgeronne venait de passer d’un état un à autre, elle comptait bien aller à l’étage d’une manière ou d’une autre. Il ne serait pas très sage de refuser ça à quelqu’un avec de si gros bras et un marteau comme allonge.
Dans son attitude habituelle de professionnel, il laissa la chef du groupe rassurer cette bande étrange, la femme était complètement abattue par ce qui semblait être la perte d’un être cher. Personne était sorti indemne de l’invasion, Karl le savait bien et il passa une main sur son crâne pour en toucher le souvenir. Non les plus bizarre étaient les deux hommes bien entendu, en particulier Arthur qui, par son attitude, donnait l’impression de diriger ce groupe.
Cette véhémence pour empêcher l’exploration de l’étage était louche mais pas incohérente, ils n’étaient qu’une bande d’étranger et ce n’était pas l’uniforme de milicien qui allait les rassurer, n’importe qui peut porter des couleurs.
Il leva la main après que tout le monde se soit présenté pour attirer l’attention sur lui et se présenter sans fioritures, il adressa tout de même un sourire chaleureux aux deux hommes.

« Karl Stanner, comme je l’ai dit juste avant. Je bossais dans le coin avant, content de voir que certains ont survécu. »

La phrase était vide de sentiments pour Karl, il se fichait éperdument des survivants mais il n’avait aucune raison de se montrer intimidant, le but principal était de survivre après tout il avait découvert la source de la fumée.
Il dodelina de la tête et s’approcha d’Alaïs, qui comme à son habitude essayait de faire ami ami avec l’élément le plus faible. Elle pourrait lui soutirer facilement des informations si elle gagnait sa confiance, alors il ne fit que déposer une main sur son épaule lui murmurant quelques mots réconfortants avant de faire quelques pas dans la pièce, s’éloignant du groupe.
Ses yeux perçants tenteront d’analyser la moindre anomalie, quelques chose bouger récemment ou une trace de sang récente et si le groupe venait à explorer l’étage alors il suivrait bien entendu.

Monsieur le MJ:
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HypothermieMaître du jeu
Hypothermie



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptyJeu 7 Nov 2019 - 19:50
◈ Passage au Chaudron◈
Karl Stanner, Alaïs Marlot, Élisabeth Blanchevigne et Eurybia Pyrit



«L'heure du choix ou du glas ? »



-"N...non, attendez !"

Ce n'était peut-être pas la meilleure des idées de tenter d'arrêter, ou bien de raisonner Eurybia Pyrit. Après tout, la différence de poids et le marteau étaient plus que dissuasifs pour le pauvre Arthur. Blêmissant tout en tenant tête à la forgeronne, le chef du groupe des réfugiés soupira fortement en fermant un bref instant les yeux. Son maigre corps, fatigué et torturé par la faim, ne serait qu'un bien maigre et puéril rempart contre son opposante si celle-ci décidait de passer en force. La tentative d'apaisement de la part d'Alaïs, puis l'affirmation que les nouveaux arrivants étaient des secours le calme quelque peu.

-" Tu peux descendre, Marie..." Ordonna le chef du groupe un peu plus fortement histoire que le son se réverbère au second étage. En réponse, des bruits de pas se firent entendre au second palier. "Nous préférions la cacher avant de savoir vos intentions. Simplement par question de sécurité. Si ça dégénérait ici, mieux valait qu'elle ne soit pas présente." Puis haussant les épaules.

Sur ces mots une jeune enfant apparut en haut de la volée de marche qui descendait vers le premier étage. Maigre, sale et le visage fermé, Marie devait avoir aux alentours de dix ans. Difficile à dire avec un air aussi grave. S'était comme si l'enfance l'avait quitté pour toujours, alors que les horreurs du Chaudron lui avaient arraché tout ce qu'elle aimait et connaissait depuis lors. Pour autant, fait notable en soit, ses yeux rougit et à vif par la fatigue allait et venait sur les nouveaux arrivants pour les observer. Muette comme Catherine, cette dernière n'en restait pas moins alerte d'esprit. C'est sur ces entrefaites qu'elle commença à descendre.

-"Si vous voulez encore monter à l'étage, vous le pouvez. Mais vous ne trouverez rien d'intéressant, je vous en fais la promesse." Marie était sur le point de dépasser Arthur, or celui-ci l'interpella. "Reste près de moi, Marie." S'arrêtant, l'enfant hésita avant de ne plus bouger et rester aux côtés du chef du groupe. Ce dernier mit sa main sur sa tête.

Plus proche, Eurybia put remarquer qu'Arthur et Catherine avaient les yeux bleus. Toujours immobile contre son piller, Marius se racla la gorge avant de reprendre la parole. La répartie d'Élisabeth lui avait fait fermer la bouche durant quelque temps.

N'ayant pas encore bougé, appuyé à son pilier, le bougon personnage s'exclama d'un ton moins narquois qu'à son habitude : "Quand voulez-vous repartir ? Vous parlez d'avoir besoin d'un peu de repos...si vous prenez le temps pour un répit, nous ne pourrons pas partir avant demain." Le soleil commençait graduellement sa descente. Il aurait été fou de tenter de s'échapper du Chaudron le soir durant. Ainsi, bien que la décision appartenait aux groupes en provenance de Marbrume, il fallait faire un choix. Partir dans quelque temps ou se reposer et attendre demain...avec les risques inhérents à dormir au milieu de l'enfer et peut-être avec des sectateurs. Mais après tout, le groupe de réfugié l'avait bien fait durant plusieurs jours, non ? Cela devrait donc être possible...

L'analyse du sol par la milicienne lui permit de voir des traces de sang, bien évidemment. Loin d'être une véritable marre rougeâtre, les marques ne laissaient pas présager un meurtre quelconque, mais simplement le passage d'un blessé. Et puis, difficile de définir si ces dernières étaient là à cause de l'attaque de la fange sur le quartier, ou bien simplement incrustée depuis bien longtemps sur le bois. Après tout, le débit de boisson avait été un repère des pires truands et mécréants... le sang avait dû couler un nombre incalculable de fois.

Catherine qui était partie ailleurs, dans des souvenirs douloureux de son passé, fut rappelée à la réalité par Alaïs qui n'était pas très loin d'elle. Plongeant son regard effacé et délavé dans les pupilles de son homologue, la veuve éplorée écouta déblatérer la voleuse. Loin de se concentrer sur les paroles de la Marlot, Catherine écoutait plutôt le ton de la jeune femme. Bruit qui semblait la calmer peu à peu. Lorsqu'Alaïs prit sa main, la femme ne bougea pas d'un pouce et n'eut aucune réaction. Dans la main de celle qui faisait du larcin son gagne-pain, les doigts de celle qui n'était plus complètement là étaient froids. "Nous tentions de nous réfugier ici. Carl était derrière avec Arthur qui le supportait, alors qu'il était blessé. Il...il l'a abando..." Une crise de larmes coupa court aux mots de la veuve. Habitué à devoir pleurer en silence, son corps tremblait et s'agitait sans qu'un seul bruit ne franchisse la barrière de ses lèvres.

Devant pareil spectacle, Marie tenta de rejoindre Catherine, mais Arthur la garde près de lui dans un sourire. " Nous surveillons souvent la rue du second étage. Pour le moment, nous n'avons vus aucune trace d'être vivant. De plus, l'auberge est l'une des seules bâtisses d'envergure du coin. Si quelqu'un cherchait à se cacher, il viendrait sans l'ombre d'un doute par ici."

-"Nous n'avons presque rien." Enchaîna Marius lorsqu'Élisabeth parla de la nécessité de préparer du matériel pour le voyage de retour vers Marbrume. " Même plus suffisamment de nourriture pour passer plus de quelques jours retranchés ici. Nous étions sur le point de prendre le risque de sortir pour trouver des vivres dans les demeures avoisinantes...nous avons une arme par contre." Se déplaçant lentement, Marius se dirigea vers l'épée qui traînait proche de l'entrée, s'en saisissant si personne ne lui empêchait de le faire. Il n'avait pas l'air de faire cette action pour menacer quiconque. Mais peut-être que le groupe réagirait avec suspicion pour une quelconque raison. Si quelqu'un l'arrêtait, il s'en offusquerait, mais ne tenterait pas d'avancer plus.

L'analyse de Karl ne lui apprit pas grand-chose. Les réfugiés semblaient vivre de peine et de misère dans cette grande salle vide de toutes traves de réjouissances paillardes qui avait été à l'honneur aux Six-Roses. De ce qu'il pouvait voir, il était évident que la cuisine avait été vidée de la nourriture qu'elle avait. Les paillasses dans le coin opposé montraient que l'ensemble des rescapés dormaient au même endroit. Trois paillasses et non quatre. Marie devait probablement dormir avec Catherine. Bref, rien à même de démontrer la présence de ou d'un sectateur dans le groupe.

-"Alors, quand partons-nous ?"

mj a écrit:
Bonjour à tous,

Premièrement navré pour le temps de réponse. Plusieurs régions du Québec avaient perdu l'électricité suite aux forts vents qui ont frappé la province...

Vous arrivez peu à peu devant un choix; rester pour la nuit et repartir le lendemain, ou prendre dans l'heure la route vers Marbrume. Évidemment, votre départ de l'auberge n'est pas une finalité en soi pour découvrir s'il y a des traîtres dans le groupe de réfugiés. Par contre, la conversation sera presque impossible dans les ruelles et venelles du quartier avec les monstres aux alentours.

Bonne rédac' !
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Élisabeth BlanchevigneCoutilier
Élisabeth Blanchevigne



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptyLun 11 Nov 2019 - 20:41
Elisabeth restait attentive à tous les détails qui pourraient trahir ou disculper les survivants du Chaudron. Eurybia semblait assez intimidante alors que Alais semblait avoir opté pour une approche un peu plus douce, spécifiquement sur Catherine qui semblait toujours assez instable. Un bon plan selon la milicienne, qui observait les événements. Ce qui se cachait en haut était donc une petite fille, laissée loin de toute agitation. Une bien noble raison même si une situation ayant dégénérée ne l'aurait pas sauvée, enfermée en haut de l'auberge. A moins qu'il y avait une sortie par en haut, un échappatoire pour elle. La petite semblait bien affectée par ces événements, les yeux éteints.

A les entendre, Elisabeth repris un peu de confiance en eux. Malgré les traces de sang sur le sol, qui pouvaient signifier pleins de choses différentes... Ils n'avaient pas l'air d'être tous des ennemis de l'humanité. Le groupe dans son ensemble semblait honnête aux yeux d'Elisabeth alors que la situation avançait. Y avait-il un élément pourri dans tout ce monde? Difficile à dire. La petite semblait aller particulièrement mal, ses yeux semblaient bien rouges et fatigués. Des larmes ou bien une maladie plus grave?

« On partira demain matin lorsque le soleil sera levé. On ne peut pas se permettre de vadrouiller dans les ruelles en pleine nuit, ce serait du suicide. On dormira ici, il devrait avoir largement assez de place pour tout le monde. » déclara-t-elle alors. A priori toutes les issues devraient être assez bien barricadées, mais cela n'empêchera pas Elisabeth de vérifier. « On fera un petit tour des barricades pour la nuit pour vérifier qu'il n'y a pas de risque. » ajouta-t-elle alors en parlant bien sur du groupe de quatre personnes dont elle faisait partie. L'idée était d'avoir deux paires de yeux vérifier chaque barricade avant de dormir. Et quand il faudra dormir, que l'un d'entre eux reste toujours éveillé pour monter la garde. Tant de la fange que des dangers pouvant survenir à l'intérieur même de l'auberge. Mais ça, Elisabeth n'allait pas le déclarer tout de suite.

« Vous connaissiez-vous déjà avant de vous retrouver ici? Enfin, comment vous êtes vous tous connus, du coup? » demanda alors Elisabeth, un petit peu curieuse en apparence de voir la petite débarquer ainsi et Arthur d'être si protecteur avec elle, la gardant bien près de lui. Protecteur ou inquiet qu'elle révèle des choses? C'était aussi un moyen de savoir s'ils étaient tous inconnus l'un par rapport à l'autre ou non, afin de pouvoir un peu juger les rapports entre les gens présents. Peut-être que cela lui donnera quelques indications supplémentaires.

La milicienne alla ensuite s'accroupir à un gros mètre de la petite, sans trop bouger puisqu'elle parlait déjà avec Arthur la plupart du temps. « Ça va ma grande? N'ai pas peur, on va bientôt tous vous ramener en ville. » demanda-t-elle en prenant un air conciliant, s'étant mise à son niveau pour ne pas l'intimider. A voir comment elle - et Arthur - allaient réagir à cette première approche. Sinon, elle laissait bien sur ses camarades inspecter l'étage s'ils le voulaient. Elle, elle pourrait toujours jeter un oeil à leurs affaires, avec une petite feinte...

Elle reporta après quelques instants son attention sur Arthur. « Sinon, que vous reste-t-il en matière d'équipements, cordes, vivres, et ce genre de choses? Mis à part votre arme. Afin de pouvoir préparer le voyage de demain. » demanda-t-elle ensuite, sans empêcher le rescapé de s'en saisir s'il le voulait. Elle restait prête à réagir en cas de geste vraiment suspect. Elle posait peut-être beaucoup de questions, mais elle comptait bien prendre cette expédition en main et ramener tout le monde à bon port. Du moins, le plus de personnes possible, sans compter les sectateurs bien entendus. « Nous passerons à priori par les toits, sans être trop resserrés pour éviter de les faire craquer sous notre poids. Avez-vous des blessés qui ne peuvent pas escalader? Ou des blessés qui peuvent, on peut toujours s'occuper de leurs blessures. » déclara-t-elle alors, offrant par la même occasion une petite aide médicale. Après tout les traces qu'elle avait pu voir pouvaient bien provenir d'une personne ici présente, blessée elle aussi. Eurybia s'était assez bien occupée de la cheville d'Alais alors peut-être savait-elle faire un peu plus. Ainsi, s'ils étaient honnête, elle pourrait aussi faire un état de la santé des gens présents ici. Si certains étaient mordus, cela pouvait tout de même poser problème... Alors autant le savoir avant. Même si cela ne l'empêchera pas de les ramener en ville, cela leur donnera un moyen de rejoindre les convois vers le Labret ensuite. C'était bien mieux que de les laisser au Chaudron.

Spoiler:
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Alaïs MarlotVoleuse
Alaïs Marlot



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptyMar 12 Nov 2019 - 12:01




Passage à Chaudron
Premiers jours d’août 1166


Alaïs avait quelque peu écarquillé les yeux en voyant descendre la petite Marie. Une vieille femme, une enfant… Ça n’allait pas être facile de prévoir le retour. Surtout par les toits. Elle même n’était déjà pas vaillante, voilà qui n’allait pas faciliter la tâche. D’autre part, la voleuse était toujours dérangée par quelques détails. Elle ne comprenait pas encore le lien qui existait entre les différents individus de l’auberge. Étaient-ils affiliés par un quelconque lien familial ? Catherine semblait un peu vieille pour être la mère de Marie, et Arthur ne se comportait pas vraiment comme son mari. Finalement, celui qui semblait le moins suspect aux yeux de la voleuse était le grincheux Marius, un peu plus détaché, et bien que moins bavard, il semblait avoir les pieds bien ancrés dans la réalité.

Néanmoins, Al’ ne se départit pas de son sourire compatissant et ajouta à l’adresse de la vieille femme :

— Je suis désolée pour ton Carl, puisse son âme reposer en paix. C’était ton mari ?

Dans un frisson, elle imagina soudain le fameux Carl sous les traits du fangeux qui les avait attaqués plus tôt et s’ébroua pour chasser cette pensée fugace. Le fait qu’il porte le même prénom que son contrebandier n’arrangeait rien à son malaise mais elle tâcha de faire bonne figure. Elle frotta le dos de la vieille femme gentiment pour lui témoigner son soutien et la laissa finalement à sa douleur, faute de pouvoir faire mieux. Quand elle redressa les yeux, elle vit qu’Elisabeth avait pris les choses en main et que leurs pensées s’étaient rejointes sur ce drôle d’équipage auquel ils avaient à faire. Elle aussi était curieuse de connaître les liens qui unissaient les habitants de l'auberge.

D’un autre côté, maintenant que Marie était descendue, l’étage n’avait plus de raison valable d’être défendu officiellement, et Al’ n’était pas décidée à croire sur parole ces étrangers, quand bien même ils avaient l’air plus vulnérables qu’autre chose. Quoi qu’on dise de l’acrobate, elle n’aimait pas les mauvaises surprises, sauf quand elle était celle qui les provoquait. A la mine que tirait Karl, elle devina qu’il devait déjà calculer mille choses tout en scrutant chaque détail les environnant. Et Eurybia ne semblait pas avoir renoncé facilement face aux excuses et aux justification d’Arthur.

De fait, la voleuse se remit sur ses pieds et acquiesça au discours d’Elisabeth.

— Bon puisque tout va bien, maintenant, et qu’on est tous partis pour devenir amis, je vais aller faire un tour à l’étage pour ma cheville, et puis j’en profiterai pour voir ce qui pourrait nous être utile pour le trajet demain. On profitera pour surveiller un peu les alentours à tour de rôle, on est jamais trop prudents !

Elle jeta un coup d’oeil vers son contrebandier, avec ce langage muet dont ils étaient familiers et se dirigea tranquillement vers les escaliers en dépassant Arthur et Marie, espérant qu’il la suive. Elle se montrait détendue et souriante, pas le moins du monde impatiente ou suspicieuse en apparence. Si personne ne venait lui barrer la route de nouveau, elle monterait à l’étage et entreprendrait ainsi de visiter le couloir et les chambres passant à sa portée.

Elle y vérifierait d’abord la présence d’étrangers potentiels, prêtant attention aux bruits et aux traces sur le sol. Ensuite, en bonne voleuse, elle noterait chaque issue, fenêtre, ou porte accessibles. La visite des chambres pour y trouver des objets utiles à leur périple n’était qu’un prétexte. Gardant sa dague à portée de main, elle voulait surtout s’assurer que personne ne restait caché là prêt à leur sauter dessus la nuit venue. Si cet examen minutieux ne la menait nulle part, elle resterait aux abords des fenêtres pour y guetter les potentiels mouvements dans la rue avant que la nuit tombe et ne les prive de visibilité.

Peut être en profiterait-elle finalement pour parfaire son bandage à la cheville. Après tout, c’était le prétexte convenu et elle prendrait bien un peu de repos, elle aussi...



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MessageSujet: Re: [Quête] Passage au Chaudron :     [Quête] Passage au Chaudron : - Page 3 EmptySam 30 Nov 2019 - 2:34
◈ Passage au Chaudron◈
Karl Stanner, Alaïs Marlot, Élisabeth Blanchevigne et Eurybia Pyrit



«Les douze coups de minuit venaient de sonner. »


À leur arrivée, Arthur avait senti le vent tourné.

Mal pris avec des survivants du massacre, qu'il avait perpétré avec ses frères et sœurs qui étaient perçus comme des hérétiques par les crétins croyant simplement et uniquement en la Trinité, il avait été coupé dans sa fuite par les fangeux. De fait, il aurait réussi à s'échapper sans encombre, tandis qu'il avait mémorisé par cœur le trajet de fuite après avoir fait entrer les bêtes voraces dans la cité. Toutefois, Carl, l'époux de Catherine, l'avait reconnu. Les deux hommes avaient travaillé ensemble durant quelque temps comme débardeur avant qu'il ne soit obligé de prendre la fuite de Marbrume pour meurtre bien quelconque d'une prostituée. C'est là, esseulé et isolé de toute présence humaine qu'il avait rencontré les déviants du culte d'Ethiol, et qu'il avait apprit à profondément détester ce que représentait l'autorité ducale, et désormais royale, de Sigfroi de Silvur. À ses yeux, le roi était un paria qui désirait mener une lutte perdue d'avance, alors que les divinités semblaient vouloir mener l'humanité sur le déclin. Qui étaient-ils, eux, simples mortels pour s'opposer aux volontés divines ?

Toujours est-il qu'il avait sacrifié Carl aux fangeux, tandis qu'ils étaient poursuivis par les monstres et que ce dernier était blessé. Cela lui avait permis de ne pas avoir à s'expliquer. Catherine était tombée dans une sorte de transe maladive, ne pouvant l'accuser d'avoir laissé tomber son époux, la proie à des émotions trop forte et néfaste pour réfléchir. Marius était trop stupide et trop froussard pour voir d'un mauvais œil cet abandon. À dire vrai, il aurait probablement agi comme lui, même s'il n'avait pas son identité à protéger. L'unique personne à surveiller était Marie, la petite fille qui ne pouvait s'expliquer son manque d'entraide et qui le regardait craintivement... mais ce n'était qu'une enfant, non ? Dès lors, il n'y avait pas à s'inquiéter pour elle, bien qu'il est dit que la vérité sortait de la bouche des enfants.

Toutefois, tout changea avec l'apparition de ce groupe de secours qu'il n'avait pas prévu. En effet, il espérait que la fumée attirerait ses confrères et consœurs de la secte, et non pas des sauveteurs en provenance de la cité elle-même. N'étaient-ils pas suffisamment et éperdument effrayés par l'assaut sur le Goulot ? Peut-être un peu, au vu de ce groupe éclectique et disparate. Toujours est-il qu'il avait tout d'abord cru en ses chances de passer entre les mailles du filet. Il était après tout aussi éprouvé que ses comparses, non ? Il le prendrait pour un réfugié comme un autre !

Or, plus que le temps et les questions avançaient, plus il en doutait et plus il réalisait que sa couverture risquait d'être éventée. Ainsi, avant d'être pris à son propre jeu, d'être ramené dans Marbrume pour être jugé et torturé, Arthur décida de fuir dans la nuit. C'était dangereux et hautement à risque de tenter de se frayer un chemin, seul, sur le territoire des prédateurs de l'humanité. Mais c'était soit ça ou la mort d'une main d'homme. Il avait aussi l'intime conviction qu'Ethiol ne l'abandonnerait pas ici.

Au lendemain, il avait disparu. Nul ne le revit plus.

◈◈◈

Les réactions furent vécues presque silencieusement. Morose, Marius expliqua qu'il n'avait jamais imaginé que cet homme puisse être un déviant. Bourru, se sentant lésé par la seule personne qu'il jugeait digne de confiance, il finit par avouer qu'il était blessé à la jambe. N'ayant pas voulu être abandonné dans cet enfer sur terre, il avait désiré taire cette morsure de fangeux, espérant rejoindre la civilisation et sa sécurité sans plus ne jamais avoir à la quitter. Bien qu'il ait désormais conscience qu'il devrait sortir des fortifications de Marbrume pour continuer à vivre, il préférait tout de même cela que de rester ici, seul, dans le Chaudron. Le Labret pouvait être un endroit "convivial" estima-t-il bien stupidement.

Catherine n'eut aucune réaction. Elle ne se remettrait sans doute jamais de la perte de son époux et des horreurs qu'elle avait vue. Quant à elle, Marie sembla moins effrayée depuis qu'Arthur était disparu, mais restait elle aussi silencieuse la plupart du temps. Ses yeux n'avaient plus l'éclat amusé et enjoué habituel à ceux des enfants. Puits sans fond, les événements du Chaudron l'avaient façonné et ne la quitteraient plus jamais.

Le chemin du retour fut fait sans la moindre rencontre inopportune. Les toits étaient toujours aussi sécuritaires, et mis à part une aide nécessaire pour aider Marius, qui avait perdu en motricité avec sa jambe blessée, il n'y eut rien à faire. Repassant sur les lieux de leur lutte d'hier, il n'y avait aucune trace d'Edgard. Avait-il été dévoré au complet, traîné ailleurs par les monstres, ou bien relevés en dévoreurs d'humains comme eux ? Nul ne le savait...

◈◈◈

De retour à la civilisation, les réfugiés furent pris en charge par la milice. Récompensés d'une escarcelle d'or, les trois membres du peuple furent chaudement remerciés puis ils purent prendre congé. Quant à elle, Élisabeth Blanchevigne fut mandatée d'offrir son rapport sur la situation. Accepté sans trop de questions, une seule perte était un miracle en soi, la milicienne put regagner son affectation dans sa coutelerie avec un regard nouveau de la part de ses frères et sœurs d'armes. Ce haut fait d'armes était à même de la faire reconnaître au sein de son ordre, alors qu'elle gagnait nettement en réputation au sein de la milice. Loin d'être reconnue comme une femme, l'archère est désormais connue comme l'une des seules à s'être risquée par deux fois dans le Chaudron et en être revenue. Cela se propagea à l'intérieur de la population qui désirait entendre des histoires d'héroïsmes et de bravoure pour oublier la "presque défaite" subie le jour du couronnement du roi.

MJ: a écrit:

Bonjour,

Voilà qui clôture cette quête. Tout le monde est revenu en un seul morceau.

Élisabeth; tu gagnes pas mal en réputation auprès de la milice. Ta condition de femme est nettement moins sujette à moquerie et tu es reconnue de plus en plus à ta valeur. Au niveau du peuple, ton influence grandit un peu là aussi.

Merci de la participation !
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