Marbrume


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 Une rencontre suffit pour basculer une vie - Mathide/Jocelyn

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Rowan DelcroixBanni
Rowan Delcroix



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MessageSujet: Re: Une rencontre suffit pour basculer une vie - Mathide/Jocelyn   Une rencontre suffit pour basculer une vie - Mathide/Jocelyn - Page 2 EmptyMar 4 Fév 2020 - 11:58


L’approche de la fermière le fit rouvrir les yeux. Ce n’était ni simple ni agréable, sa face déjà déformée par un magnifique œdème. Très franchement, il avait juste envie d’être laissé tranquille. C’est qu’il n’était pas particulièrement fier de son allure et position actuelle. Compréhensible. Il râla donc un peu intérieurement à son approche, mais ne prononça mot. Difficile à dire qu’elle était les intentions de la fermière. Était-ce de la pitié ? Une façon pour elle d’appuyer son autorité ? Ou peut-être de la pure bonté ? Nah, Rowan n’y croyait pas un seul instant. Il était devenu bien trop méfiant avec l’âge et les batailles pour croire à ce genre de connerie maintenant. Toutefois, fallait être vraiment con pour refuser de la bouffe apportée sur un plateau d’argent. Du coup, il tendit en fin de compte sa main pour attraper la tartine généreusement préparée.

« … merci. »

Murmura-t-il simplement avant de poser son regard sur le tissu. C’est qu’elle était au p’tit soin la madame. Il jeta instinctivement un regard vers le fauconnier avant de soupirer et de l’accepter lui aussi. Pas sûr que le machin fera l’affaire, mais bon, mieux que rien. Sans gêne, le rouquin racla sa gorge avant de recracher un peu de sang de côté. De là, à laver un peu son visage, non sans ressentir des lancées de douleur lui tirant de bonnes grimaces. Il se stoppa néanmoins lorsqu’il entendit la fermière énoncer les mordus.

Ce n’était pas la première fois qu’elle lui en parlait. Au contraire, il se souvenait très bien des informations qu’elle lui avait transmises lors de sa capture. Ainsi donc, cela n’avait pas été simple diversion pour le dissuader de la fouiller. Il ne lui en aurait pas voulu au vu des circonstances, mais c’était bon à savoir. Faut dire qu’il avait eu du mal à croire pareille connerie lorsqu’elle l’avait énoncé et ne semble pas être le seul à y comprendre toute la bêtise. Pour une fois, les deux bannis partageaient plus ou moins le même avis. Plus ou moins, parce qu’il restait un détail et pas des moindres qui le fit immédiatement réagir.

En effet, alarmé par leurs propos, Rowan se releva tant bien que mal. Toujours guidé et appuyé au poteau, il était clair qu’il souffrait d’un mal de crâne légendaire, mais cela ne l’empêcha pas de vouloir intervenir immédiatement à ce qui se dit.

« … Non… C’est trop dangereux. »

Soupira-t-il avec un peu de difficulté. Mâchoire serrée, il se concentra pour réussir à poser son regard sur le masqué et reprendre sur un ton grave.

« Ils ne sont pas comme nous, Jocelyn. Ils n’ont pas besoin du village pour exister… »

Non, d’après ce qu’il avait pu comprendre, ces derniers avaient été jetés en dehors des murs, mais n’étaient pas abattus à vue. Certes, ils étaient rejetés et pointés du doigt pour des raisons qui lui échappaient complètement, mais… Ils n’étaient pas comme eux. Pas du tout même et cela les rendait à ses yeux terriblement dangereux.

« Combien de temps avant qu’la milice ou d’autres d’ailleurs les utilisent pour nous retrouver ? »

Il ne fallait pas oublier. Ce qui avait poussé des dizaines de condamnés en tout genre de se réunir et vivre ensemble était la survie. Or, ces hommes, femmes et enfants, n’avaient pas réellement besoin d’eux ou de leur abri pour ce faire. Les accepter serait donc mettre potentiellement tout le village en danger, car des traîtres pourraient vite se former. Évidemment, la décision, encore une fois, ne revenait pas vraiment à lui. Les six allaient devoir débattre de la situation… C’était alors incroyablement frustrant pour lui. Il espérait toutefois que Jocelyn et les autres ne feraient pas une erreur aussi monumentale.

Le roux en tremblait. Il était essoufflé, sa tête douloureuse et encore un peu sonnée. Si sa voix paraissait si faible, c’était bien à cause de son état. Nul doute que son ton se serait levé immédiatement s’il l’avait pu. Il en avait d’ailleurs complètement oublié sa bouffe. Il dévia ses yeux vers la paysanne.

« Ils ne s’ront pas les bienvenues. »

Acheva-t-il pour accentuer ses propos et son opinion sur le sujet. Il n’avait pas envie que celle-ci se mette dans l’idée de leur envoyer quelques rescapés du genre. Au contraire, il préférerait pouvoir lui dire de faire passer le mot contraire. Mais encore une fois, il n’en avait l’autorité et avec la présence de Jocelyn ici, il ne pouvait pas prendre l’initiative.

Le reste, il n’en entendit pas grand-chose. C’est que malgré sa nouvelle position debout, il n’avait pas vraiment bougé d’un pouce. Puis bon, tout cela lui demandait bien trop de concentration pour ce que ça l’intéressait. Lui ne prévoyait d’ailleurs pas de voyager de suite. Pas dans cet état et comme l’avait dit le masqué, il valait mieux qu’ils s’évitent quelque temps. Sans doute qu’il passerait la nuit ici, en haut de la grange et prendrait la route le lendemain.




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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Une rencontre suffit pour basculer une vie - Mathide/Jocelyn   Une rencontre suffit pour basculer une vie - Mathide/Jocelyn - Page 2 EmptyVen 7 Fév 2020 - 21:05
Soupçon d'autorité. Mathilde sourit. Peut-être Jocelyn a-t-il plus qu'un simple soupçon d'autorité. Elle ne saisit pas toute la hiérarchie des bannis, mais comprend qu'ils se sont organisés en nommant des responsables et qu'il en fait partie... ce qui implique nécessairement une forme d'autorité qui, de toute évidence, peu parfois se manifester par de légères démonstrations de force. Elle est presque surprise qu'il n'ait pas décidé de lui couper un doigt ou une main, mais d'un autre côté, lâché dans la nature, un être humain a tout intérêt à rester fonctionnel s'il veut survivre. Est-ce qu'il y a de l'entraide, chez les bannis, envers les blessés et les impotents?

Le regard de Mathilde se durcit un peu, lorsque Jocelyn évoque une éventuelle rencontre. Elle ne veut même pas effleurer le sujet, pas devant Rowan. Comment peut-il savoir? Elle doit encore avoir une figure déplorable, deux semaines après l'invasion, dix jours après sa rencontre avec le banni, quinze nuits sans sommeil. Le fait même de parler de cette éventualité offre un point d'attaque parfait à Rowan, qui ne se gênera peut-être pas pour l'utiliser, un jour. Elle serre les dents et ne répond pas. Les silences sont parfois tout aussi parlant que les mots, mais quoi qu'elle puisse dire, rien ne pourra réellement écarter les soupçons créés par la simple question posée par le fauconnier.

Mathilde prépare la tartine de Rowan, la lui porte puis revient auprès de Jocelyn et grignote sa part, non sans évoquer les nouveaux bannis. Jocelyn s'énerve. Tout seul. Mathilde le regarde, impassible. L'a-t-elle mal jugé? Il l'associe aux gens de Marbrume. C'est insultant. Il la prend à parti, comme s'il avait l'impression qu'elle cautionne ce qui se passe pour les mordus. Comme si c'était sa décision à elle de ne pas accepter les mordus. Comme si elle était responsable, au même titre que le roi, du sort des nouveaux bannis. Va chier, Jocelyn. Si elle lui répond, c'est réellement pour l'envoyer aux fangeux, alors elle s'abstient. Deux insultes en quelques secondes, il ne se rend même pas compte que son attitude seule suffit à fragiliser le lien qui les unissait jusqu'ici.

Rowan semble dire qu'ils ne peuvent pas les accueillir. Pourtant, bien vite, les rejetés se tourneront vers le village des bannis. Ils en auront besoin, et feront n'importe quoi pour y être intégrés. Même s'ils ne représentent pas la même menace que les criminels, ils restent des fangeux en devenir pour bien des paysans. Mathilde le sait, elle en a un peu parlé avec Corbera au Temple, alors qu'il se faisait soigner. Deux ans sans le moindre symptôme, il ne comptait pas se transformer, à moins de mourir d'une façon ou d'une autre. Elle sait qu'elle ne pourra pas tous les accueillir, tous les placer. Elle restera méfiante à leur égard, et ne se sent pas encore prête à en accueillir sur sa ferme, mais... elle s'y résoudra peut-être, quand les cauchemars se seront estompés.

- Ils ne seront pas les bienvenus, mais certains viendront quand même. Parce que vous serez leur dernier espoir. Parce qu'ils auront été rejetés de Marbrume et qu'ils ne supporteront plus d'être pointés par les paysans. Parce qu'ils seront désespérés.

Elle regarde longuement Jocelyn et serre les dents... Elle a envie de lui dire qu'elle n'est pas comme le Roi, qu'elle n'est pas comme ceux qui ont chassé les mordus, qu'elle en connait, et qu'elle sait qu'ils ne méritent pas ce sort. Mais elle se contient. Si elle parle, elle risque d'exploser. Pas devant Rowan. Alors elle détourne la conversation. Pas la peine de se fâcher devant le rouquin, qui reste, malgré tout, un individu dont elle se méfie. Tout comme elle se méfie de Jocelyn, maintenant, qui expose ses demandes. La robe la surprend un peu, les gants de fauconniers un peu plus. Elle fronce les sourcils. Il a une attitude déplaisante. Il ne lui demande pas si c'est possible. Il ne se préoccupe pas de savoir si elle va pouvoir lui trouver ça. Il impose sa demande, son délai, son emplacement. Et il revient à la charge avec cette histoire de fiançailles. Ta gueule Jocelyn.

- De quelles noces parles-tu Jocelyn? Des miennes? Elle ricane. Mais jaune. Putain. Va chier. [/color] Elle ne ment pas. Les fiançailles ne sont pas officielles, pas encore. Elles sont secrètes, et ne seront divulguées que plus tard. Il n'y a pas de date arrêtée. Pas de noces prévues. Il y a du monde au-dessus de Marguerite. Je ne peux pas avoir tes gants si rapidement. Donne-moi au moins quatre semaines. Le paquet sera dans un sac de toile, dans la nouvelle grange. Elle ne sera pas finie mais tu pourras t'y mettre à l'abri pour la nuit. Je te l'ai dit, les choses ont changé. Dans les deux camps. Elle n'est plus qu'un lien commercial. Précieux, peut-être, mais commercial.

Jocelyn s'en va. Sans dire au revoir. Une habitude chez lui, apparemment. Mathilde se tourne vers Rowan. Il est toujours d'aussi charmante compagnie... mais il a pas tort, je ne devrais pas traîner. Ça va aller pour toi?

Quelle question. Bien sûr que ça va aller. Il a l'habitude de survivre dans les marais, alors ce n'est pas un petit nez fracassé qui va le mettre en danger de mort. Mais elle se préoccupe malgré tout de son état. C'est un peu de sa faute. C'est aussi la faute du rouquin.
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