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 Survivre pour vivre [PV Mathilde]

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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 EmptyVen 27 Mar 2020 - 15:24
C'est peu probable que l'on me reconnaisse ici. Mathilde soupire. Bien sûr que c'est probable. Quand a-t-il déserté? Il semble si insouciant de ce qui peut arriver, de ce qui arrive en ce moment. Comme si les dangers ne l'atteignaient pas, comme s'il attendait que la mort le cueille d'une façon ou d'une autre. De la main d'un homme ou des griffes d'un fangeux. Est-ce que c'est ça, être creux? Ressentir une lassitude telle que plus rien ne vous affecte? Mathilde a du mal à le concevoir. Chez elle, la Fange a été un coup de fouet dans sa vie. Elle a éveillé ses sens, aiguisé son instinct de survie, forgé sa détermination à traverser les tempêtes.

Tu n'auras qu'à dire que tu ne le savais pas. Ça, c'est facile à dire, c'est moins facile à faire. Mathilde ne ment pas, sauf par omission. Elle ne pourrait regarder un milicien droit dans les yeux et lui dire qu'elle ignore qu'Éric est un déserteur. Il faudra qu'elle le tienne loin des chemins lors des rondes habituelles de la milice, soit dans le haut du champ soit à l'intérieur de la grange. Elle doit soupeser le risque qu'elle prend.

Éric quitte la poutre pour rejoindre la paillasse. Tiens, il est moins distant. Mathilde ferme les yeux. S'il lui saute dessus elle pourra tout de même lui remuer les entrailles avec sa dague. Ça serait emmerdant, le sang attirerait les bêtes qui doivent rôder dehors et elle passerait une mauvaise nuit. Si tu savais le nombre de fois où j'aurais du être un homme mort... Mathilde sourit. S'il savait combien de fois elle aurait dû mourir, elle aussi. Ils sont des morts en sursit qui repoussent l'échéance, jour après jour, voilà tout.

La respiration d'Éric ralentit et se fait plus profonde, régulière. Il s'endort. Elle l'aide à se déposer en douceur sur la paillasse et dépose une couverture sur lui. Le temps de boire un autre petit bol de potage, Mathilde le regarde dormir paisiblement. Il est en sécurité pour le moment, il le sait. Ses traits semblent complètement détendus, il dort profondément. Sa soupe terminée, Mathilde ramasse son arc, son carquois et descend l'échelle. A pas de velours, elle quitte la grange, prenant mille précautions pour s'assurer qu'aucun fangeux ne rôde. Si c'est le cas, ils sont assez loin que pour qu'elle file vers la vieille grange... ce qu'elle fait, le coeur battant. La nuit est devenue terrifiante depuis qu'elle est peuplée de bêtes sauvages.

Quelques instants plus tard, Mathilde est aux côtés de Philippe et lui raconte sa curieuse rencontre. Philippe semble prêt à mettre le vil opportun dehors mais la fermière le retient : il fait nuit, les fangeux rôdent peut-être, et l'homme a besoin de repos. Au pire, elle l'invitera à partir demain au petit matin... Elle doit réfléchir, Philippe le lui dit.

***

La discussion s'est poursuivie toute la nuit. Animée, parfois entrecoupée de rires faisant écho à des souvenirs de l'été passé ensemble dans les champs. C'est la première fois que Mathilde prend le temps de parler aussi longtemps avec l'un de ses gars et d'approfondir leur relation, jusqu'ici strictement professionnelle. Au petit matin, celui qui avait déjà sa confiance est en phase de devenir un ami, chose bien embêtante quand, comme Mathilde, on rechigne à tisser de vrais liens de peur que la Fange ne les rompe.

- Les voilà, Ma'.

A travers un trou à peine plus large qu'une pièce, Philippe guette la petite troupe annoncée par le déserteur. Mathilde se lève. Dehors, le jour est à peine levé. Le soleil réchauffe les terres des environs, éclaire de ses premiers rayons les bâtiments. Les ombres des promeneurs soit démesurément longues, sur le sol. Le moment est mal choisi pour attaquer par surprise. Dans un paysage où les arbres sont trop espacés que pour offrir une couverture aux gens mal intentionnés, n'importe qui est visible de loin.

- Trois aux labours, deux aux pierres, c'est jouable pour toi? Mathilde a son plan : leur proposer de travailler au champ pour les occuper, et leur promettre un repas au milieu de la journée.
- Ouaip. Mais je serais plus à l'aise que Gauthier revienne, que la milice arrive et que Marcus fasse le guet. Philippe a quitté son poste de surveillance et s'apprête à sortir.
- Je sais. On va essayer de gagner du temps et éviter une vraie bagarre. Éviter aussi des morts, et le sale travail qui s'ensuit : décapiter les corps, les brûler, expliquer aux miliciens l'origine de la fumée sombre et épaisse et la puanteur du brasier. Un seul au printemps, c'est suffisant.
- On fait quoi de ton vagabond?
- Il est avec nous, jusqu'à preuve du contraire. Phil... au mieux on gère ça, au plus on a de chances d'avoir de nouveaux amis qui nous protègent, d'accord?
- Je sais, Ma'. T'inquiète.

Les deux compères descendent l'échelle, Philippe d'abord, pour ouvrir la voie, Mathilde ensuite. Ils sortent de la grange pour aller à la rencontre de la compagnie qui s'apprête à les attaquer. Si Éric n'est pas en bas, Mathilde fera un crochet par la grange neuve où il se trouve pour le réveiller avant d'aller à la rencontre de ceux qu'elle compte bien enrôler pour un travail exténuant.
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Eric LaporteVagabond
Eric Laporte



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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 EmptySam 28 Mar 2020 - 12:15
Je ne me souviens pas avoir récemment passé une nuit aussi profonde, aussi calme. Je savais que je ne risquais rien, Mathilde ne me ferait rien du moment que je n'attaquerais pas le premier. Comme je n'ais pas prévu de l'agresser, tout devrait bien se passer.
Sommeil!

Lorsque j'ouvre un oeil, je constate que je suis seul.
Couverture?
La fermière m'a enveloppé dans une couverture lorsque je me suis endormis, sympathique attention. Je me dégage de la paillasse, la bougie est bien entamée, signe que j'ai dormis plusieurs heures.
Je ramasse l'un des bols et me sers un peu de potage. Il est à peine tiède mais cela reste de la nourriture. Je sirote donc mon repas en réfléchissant.
Je réfléchis à ce qu'elle m'a demandé la veille. Des miliciens peuvent-ils me reconnaître? Si oui, qu'est-ce que je risque? Mais, et surtout, que risque t'elle à m'aider?
Mauvais?
Oui, mauvais! La situation est mauvaise!
Pas nouveau ça, si?
En effet, ce n'est pas nouveau!

Je me lève et me dirige vers mes affaires. J'enfile ma tunique, remets mes chausses et mes guêtres, replace mon plastron. Mon couteau retrouve sa place dans ma botte, mon épée retourne à mon flanc, sacoche de l'autre côté. Ma cape finie rapidement sur mes épaules, puis mon carquois. Je rabats la capuche sur ma tête et attrape mon arc.
Décision?
Ma décision est prise, j'aide Mathilde à repousser les bandits, ou à les recruter, puis je disparais!
Sûr?
Sûr! C'est mieux pour tout le monde!

Je jette un oeil à la paillasse et dépose dessus les légumes que j'ai pris la veille. Je ne suis pas un voleur. Mathilde m'a accueillie, m'a hébergé et nourrit, elle est une bonne personne. Je ne peux me résoudre à la voler.
Et pour manger dans les jours à venir?
Comme d'habitude, je me débrouillerais!

Je rends donc tout ce qui lui appartient à la fermière au grand coeur puis m’éclipse de la grange en silence, refermant bien derrière moi. Courbé, les mains au ras du sol, je profite des derniers moment de la nuit pour prendre la direction des arbres. Je contourne la grange, pour ne pas être repéré depuis un autre point de vue et disparais dans la forêt séculaire.

Un chêne, d'un autre âge mais encore solide et feuillu pratiquement en lisière, voilà un point d'observation idéal.
Je me hisse dans les branches avec aisance, prenant de la hauteur pour dominer la ferme. Je plante trois flèches dans la grosse branche qui me sert de perchoir, en encoche une et me tiens immobile, invisible, profitant de l'ombre encore planante dans la cime des arbres.

Après un bon moment de patience, ils passent, juste en dessous de moi, leurs ombres étirées sur le sol comme les traînées des roues d'un chariot. La discrétion n'est pas leur objectif. Je lorgne alentour, ils ne sont pas suivis, il n'y a pas d'urgence, pas de miliciens, pas de fangeux. Comme prévus, j'en compte seulement cinq.
De mon perchoir, j'aperçois Mathilde et un autre homme sortirent d'un autre bâtiment. La fermière semble se diriger vers la grange où je me trouvais. Elle y entre pour en ressortir quelques instants après.

Je bande mon arc et vise par devant les bandits.
La ligne est droite, dégagée, un bruit mâte et sec s'élève lorsque ma flèche se plante dans le sol, deux mètres devant les inconnus, leu enjoignant de s'arrêter. Cette flèche est suivie d'une seconde qui, très rapidement, vient se planter juste derrière eux.

Le message est claire: Vous ne bougez plus car des flèches proviennent d'un archer invisible. De plus, rien n'indique au brigands que l'archer est seul, leur imagination peut-être débordante...
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 EmptyLun 30 Mar 2020 - 3:45
Lorsque Mathilde passe la tête par la trappe du grenier, elle constate rapidement que son hôte est parti. La couverture a été abandonnée sur la paillasse, où il a déposé les légumes qu'ils comptait prélever dans ses récoltes. Elle fait une petite moue. En la prévenant d'un danger, il les avait honnêtement gagnés. Peut-être reviendra-t-il les chercher mais elle en doute. Il est parti, voilà tout. Mathilde gravit les derniers échelons pour souffler sur la bougie et en économiser la mèche. Elle replie rapidement la couverture puis redescend. Elle fera le ménage de la place plus tard, quand la menace des intrus sera éloignée, d'une façon ou d'une autre.

Mathilde rejoint Philippe au pas de course. Il est parti se contente-t-elle de dire. A deux, ils avancent vers la barrière, armes au poing. Contrairement à son apprenti, la fermière a le coeur qui bat à toute vitesse. Secrètement, elle espère distinguer des visages amicaux, ceux qu'elle attend depuis la veille... mais elle sait que son souhait ne sera pas exaucé. Il est trop tôt. Ceux qui arrivent ont passé la nuit dans un arbre, pas bien loin d'ici, et ont tout prévu pour arriver bien avant la patrouille habituelle de la milice.

Au loin, la petite troupe semble s'arrêter. Mathilde et Philippe ne voient pas les flèches, ils ne constatent que des mouvements qui peuvent ressembler à une hésitation.

- Qu'est-ce qu'ils font?
- Ils ont peut-être des remords. Ou ils nous ont vus et ils se disent que t'es trop bien protégée, Ma. Philippe plaisante pour détendre l'atmosphère. Mathilde sourit mais ne peut s'empêcher de rester sur ses gardes.
- On dirait qu'ils se regroupent pour attaq... non, pour se défendre. Regarde, on dirait qu'il y a un archer dit-elle en plissant les yeux pour mieux voir, ce qui est complètement inutile.
- C'est trop loin Ma', je vois pas jusque là.

Un archer, et son arc de troisième main qui a tiré bien des traits, entre les mains expertes d'un certain Guillaume, puis qui a permis à Jehan de Thiersain de se faire la main avant de faire partie des très hauts gradés de l'armée royale. L'arc est ensuite tombé entre les mains de Félix, qui porte bien mal son nom puisqu'il n'a jamais vraiment eu de chance, jusqu'à ce jour de presqu'automne où, en route vers une grange remplie de promesses, il se fait arrêter par un homologue. Le regard interdit, il contemple les flèches fichées dans le sol, constate l'angle qu'elles ont pris et remonte le regard vers l'arbre d'où elles doivent avoir été tirées pour le pointer à ses amis. On la lui fait pas, à Félix.

Pierre et Raoul serrent leurs bâtons pour se lancer à la conquête du géant de bois, un vieux chêne solide qui en a vu d'autres. Ils l'escaladent en poussant des grognements d'efforts, et finissent par ne rien trouver d'autre qu'un grand bruissement de feuilles, suivi du bruit de quelqu'un qui se réceptionne en souplesse sur la route. Deux hommes dans un arbre, trois en bas... dont un archer, Félix, qui n'a pas eu la bonne idée d'encocher une flèche. Ce qui est dommage, parce qu'il pourrait très bien tirer à cette distance et régler son compte au type qui l'a menacé. Pas question de perdre un autre compère, pas si près du but.

Eudes et Roland ont encore un air hébété sur leur visage. Ils ne s'attendaient pas à être accueillis de la sorte. La fermer était sensée être déserte et pourtant, deux silhouettes semblent attendre. Deux en plus de l'archer invisible qui leur a lancé ce qui a l'air d'être un avertissement. Est-ce que c'est lui, le type sur la route? Eudes, lui aussi archer, ferait bien d'encocher une flèche. Encore faut-il qu'il sorte de son état de choc...

- J'ai l'impression qu'Éric n'est pas vraiment parti loin murmure la fermière.
- Pourquoi tu dis ça, Ma'?
- La troupe se sépare. Je crois qu'il fait une diversion. Je sais pas...
- Tu veux qu'on aille l'aider? lui demande Philippe, qui est loin d'être le meilleur combattant.
- C'est un ancien de la milice... j'imagine qu'il sait ce qu'il fait, sinon il nous aurait attendus et aurait occupé la position qu'il m'a indiquée hier. Je... je sais pas Philippe.

Mathilde, anxieuse, regarde la scène au loin. Une sixième ombre est maintenant sur la route. Éric, sans aucun doute, face à des hommes qui, comme lui, n'ont plus rien à perdre.
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Eric LaporteVagabond
Eric Laporte



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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 EmptyMar 31 Mar 2020 - 17:22
La troupe s’arrête !
La troupe s’inquiète !
La troupe a peur !
Je ne suis point des leurs !

Deux hommes abandonnent leurs bâtons pour se lancer à l’assaut du chêne que pointe du doigt un archer. Ils grognent, ils poussent, ils suent. La maladie en guète un, le teint jaunâtre, les muscles faibles, un surpoids étonnant. Je n’irais pas demander pourquoi faire monter cet homme-là et non l’archer, resté au sol.
L’archer, justement, arc en main, qui montre toujours l’arbre du doigt alors que ses camarades s’échinent à y monter. Cela ressemble plus à un paysan qui aurait trouvé un arc qu’à un archer. Sans doute est-ce juste qu’il savait dans quel sens le tenir ? Tout comme le second, ils sont lents. D’une lenteur effrayante. Il y a un danger immédiat mais aucun des deux n’a encoché de flèche. Le troisième homme à être resté au sol, brandit son bâton et tourne en rond sur lui-même. Il donnerait presque l’impression qu’il surveille l’horizon, bien qu’il tourne en tous sens de façon complètement anarchique.

La troupe est divisée !
Ils seront simples à éliminer !
Mais ce ne sont que des quidams !
J’ai peine pour leurs âmes !

L’arbre est vide, évidemment puisque je n’y suis plus. J’ai amortis mon saut sur l’humus avec une roulade et contourné le petit bosquet de lisière. Quelques arbres touffus, regroupés en bordure, permettant de s’éloigner de quelques pas.
Deux personnes hors de danger et ne représentant aucun risque pour moi. Trois au sol dont deux ayant les mains encombrées par un arc inutile. Deux silhouettes, plus loin, qui observent et se sont arrêtées. La fermière surement, un acolyte, sans doute. L’homme au bâton à repéré Mathilde et en a informé les deux autres, l’un des deux archers les observe à son tour.
Celui qui pointait l’arbre du doigt jusque-là vient de repérer un autre danger sur la route.
Sombre silhouette encapuchonnée, flèche encochée et arc bandé droit sur lui à environ quinze mètres. Une légère bourrasque soulève le bas de la cape noire, l’ombre spectrale s’étire loin sur la route, droit sur lui. Le soleil pointe derrière une colline m’illumine le dos, plongeant ses rayons dans les pupilles de l’archer.

La lumière fait de l’ombre, alors demeure dans cette dernière !
La lumière illumine, alors tourne là vers eux !

L’archer lève une main devant les yeux. Arc inutilisable en plus d’être inutile.

Spoiler:

Ma flèche se brise nette au lieu de partir, un éclat vient m’entailler la joue tandis que la pointe se plante dans le sol.

Pire encore, surpris par cet incident de tir, je fais tomber ma seconde flèche, offrant aux deux autres le temps d’encocher et de tirer à leur tour.

Spoiler:

Il ne faut pas longtemps avant que je ne sente les deux flèches m’atteindre. La première à l’épaule, la seconde dans la cuisse.
Spoiler:

Je me retrouve au sol, suffoquant de douleur.
C’est bien la première fois qu’une flèche me fait ce coup !
Même le fait que j’ai le soleil dans le dos n’inverse pas ma chance et ils arrivent à m’atteindre. Le plan n’était pourtant pas mauvais. Je voulais juste tirer de nouveau à leurs pieds. Cela aurait offert une diversion à Mathilde et à son ami.

Survivre, j’ai l’impression que ce n’est plus pour moi !
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 EmptyVen 3 Avr 2020 - 18:11
- Ma', va pas par là, s'il-te-plait, c'est pas prudent.

Mathilde a passé la barrière de la ferme pour prendre la direction du bosquet qu'elle contourne toujours soigneusement, surtout en été, lorsque les feuillages des arbres constituent un abri parfait pour les fangeux. Elle s'est promis de le faire raser, un jour, tant il constitue un danger pour sa ferme. D'ailleurs, les gars ont abattu deux arbres, qui, maintenant débités, attendent sagement l'hiver pour être brûlés dans l'âtre de la chaumière.

- Ils vont le tuer et puis ils vont attaquer la ferme. Mesures préventives. Oublie l'accueil amical et l'échange de bons procédés, Phil, c'est la guerre. Mathilde marche d'un bon pas et encoche une flèche à son arc.
- Ma'! Philippe avance lui aussi, une épée courte à la main.
- T'inquiète, je te couvre. Mathilde a souvent dit à ses gars, qui la regardaient s'entraîner sur une cible, dans la cour, qu'elle le faisait pour les protéger eux et la ferme. Généralement, ils en riaient. Avec un peu de chance, après cette escarmouche, Philippe leur dirait de ne plus rire.


La flèche d'Éric se brise avant même d'avoir entamé sa course. Surpris, la deuxième tombe au sol. L'ouverture est parfaite pour les hommes qui se resaisissent. Félix en particulier, qui se souvient qu'il a entre ses mains de quoi balayer la menace d'une flèche bien placée... et elle l'est. Elle ne tue pas l'ennemi, mais en se fichant dans son épaule, elle l'empêche clairement de tenter un autre tir vers la troupe. Devant ce succès, Eudes lui aussi se décide, et sa flèche fait miraculeusement mouche dans la cuisse de l'homme qui ne pourra pas fuir. D'ailleurs, il s'écroule au sol. Roland s'élance, bâton à la main, pour achever l'inconnu.


Mathilde ne s'est pas arrêtée. A distance tout à fait acceptable, elle vise l'homme au bâton au niveau du dos. Elle ne veut pas le tuer, seulement le blesser et faire en sorte que ses compagnons le prennent en charge et déguerpissent. La flèche part et... atteint le sol, derrière Roland qui court de toute évidence un peu plus vite que prévu.

Oups Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 3310644952 :

Pas étonnant pour une femme qui n'a pas vraiment l'habitude du tir sur une cible mouvante. Si Roland n'est pas arrêté, Eudes, lui, a vu la flèche et se retourne sur Mathilde

- Garce! Je vais te montrer! Félix, couvre-moi! Et l'homme s'élance vers la fermière en brandissant son arc comme s'il s'agissait d'un bâton... geste qui a le mérite de donner un coup d'adrénaline à Philippe, qui court à sa rencontre, épée au poing, prêt à en découdre, en criant la charge. Aaaaaaaaaaaaaaaaaah!

Mathilde décoche rapidement une deuxième flèche, mais cette fois, elle ne manque pas son coup et celle-ci le plante dans la fesse de Roland qui s'écroule à deux pas du blessé. Philippe, de son côté, a fracassé l'arc d'Eudes d'un seul coup d'épée. Ce n'est pas le meilleur combattant, mais il a de la chance, l'arc est vieux. Eudes a un mouvement de recul alors que Philippe adopte une attitude menaçante.

- Alors voilà ce qu'on va faire. Vous deux là-bas, vous allez ramasser votre copain. Toi et toi, vous allez les rejoindre, et vous disparaissez tous les cinq rapidement. La milice arrivera bientôt, la compagnie de l'Astre d'Azur aussi, et vous voulez pas avoir tout ce monde sur le dos.

Plus loin, Pierre et Raoul sont immobiles. Ils ont abandonné leurs bâtons sur la route et sont trop loin pour le ramasser. Mathilde aussi se fait intimidante, en encochant une flèche directement pointée vers Félix, dans un angle qui terroriserait n'importe quel homme. Le temps semble s'être arrêté alors que dans un silence seulement brisé par les gémissements d'Éric, les hommes se consultent du regard. Adieu récoltes promises, adieu légumes faciles. Lentement, les bras en l'air pour signifier leur reddition, Pierre et Raoul s'approchent de Roland pour le ramasser et l'aider à marcher. Ils sont rejoints par Félix et Eudes, qui tient encore un morceau de son arc brisé. En passant à côté d'Éric, Félix, le plus insulté des cinq par la malchance qui continue de s'abattre sur eux, décroche un coup de pied dans le ventre du blessé.

Mathilde et Philippe attendent quelques secondes avant de finalement se porter au secours d'Éric. La fermière grimace.

- C'est pas joli... mais c'est pas mortel. L'archer a perdu du sang, mais pas assez que que la blessure à sa cuisse soit létale. Je crois qu'on va devoir travailler sur votre reconversion Éric, la milice c'est pas pour vous. Elle ramasse l'arc de l'homme, alors que Philippe charge le blessé sur son dos et l'emmène, avec autant de ménagement que possible, vers la ferme.

- Ça va prendre un soigneur. Philippe bougonne. Il commence à réaliser l'étendue de la connerie qu'il était prêt à faire.
- On va attendre les renforts, signaler qu'un connard avec une flèche dans le cul et ses quatre copains attaquent des fermes, demander à quelqu'un d'aller chercher un soigneur à Usson et prendre soin de monsieur. Mathilde reste pragmatique malgré le choc de la confrontation. Phil... merci.

C'est tout ce qu'elle dira à son apprenti, mais il sait que ce merci est la confirmation qu'il est maintenant celui qu'elle considère comme son second sur la ferme. Une place laissée libre depuis le départ forcé de Roger.

Une fois arrivés à la ferme, Éric sera déposé en douceur sur la table de la cuisine. Personne ne touchera aux flèches pour éviter d'aggraver la situation, mais lorsque la milice finira par arriver, le plan de Mathilde sera mis à exécution.
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Eric LaporteVagabond
Eric Laporte



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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 EmptyLun 13 Avr 2020 - 11:53
J’ai mal !
Cela n’a rien d’insoutenable cependant car, avec la décharge d’adrénaline précédente l’accident, les nerfs sont sous-alimentés. Je sens en revanche mes habits devenir poisseux de sang, le ciel se brouille doucement et lorsque j’aperçois une ombre mouvante, c’est pour recevoir un violent coup dans le ventre. Je grogne et gémis en fermant les yeux, percevant deux personnes approcher. Je reconnais la voix de Mathilde et celle de la personne à qui elle s’adresse, le danger semble donc écarté.

Je…

Je n’ai pas le temps de vraiment parler que l’acolyte de la fermière me soulève et voilà qu’on me déplace comme un vulgaire sac de panais.
Par chance, les flèches ne semblent pas avoir touché de zone vitale ni d’artère. Le dénommé Philippe me dépose alors sur ce qui semble être une table mais tout ces mouvements on fait bouger les projectiles dans mes blessures et je gémis plus fort maintenant.
J’arrive tout juste à parler.

Mathilde…Ils sont partis ?

Je ne peux pas entendre la réponse à ma question, sombrant dans les volutes cotonneuses de l’inconscience.
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Mathilde VortigernFermière
Mathilde Vortigern



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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 EmptyJeu 16 Avr 2020 - 3:12
Éric ouvre un oeil pour demander, dans un souffle, si les brigands sont partis. Il a le teint pâle des malades sur le point de trépasser, mais sa bonne constitution lui permettra sans aucun doute de s'en sortir. Mathilde n'a pas le temps de lui répondre, il sombre dans l'inconscience. Pourtant, elle pose une main rassurante sur son front et murmure Oui, ils sont partis.

Durant de longues minutes, Mathilde et Philippe guettent l'arrivée des renforts, et un éventuel retour des brigands. De retour de chez Beauharnais avec un cheval immense, Gauthier est le premier à prendre connaissance des événements survenus à l'aube. Il a le brillant réflexe de suggérer qu'un déserteur serait bien mieux installé chez Cassandra, une soigneuse non loin d'ici, plutôt qu'au Temple d'Usson, si proche de la caserne et de la justice. L'y envoyer reviendrait sans doute à le faire pendre. Peu de temps après, Marcus arrive avec quelques hommes de Terresang et des chevaux qui pourront emmener les récoltes vers Usson. Dire qu'un homme blessé gisant sur la table de la fermière fait désordre est un euphémisme.

Eric ne se réveille que pour gémir lorsque Philippe le déplace de la table à la brouette dans laquelle il l'emmène, sous bonne escorte, avec Gauthier et Marcus.

Aux miliciens, qui sont finalement les derniers arrivés avec Arthur, Mathilde raconte qu'un étranger est passé à la ferme pour demander un abri pour la nuit en échange d'un service, chose courante pour les vagabonds comme lui. Avec le visage de la femme inquiète qu'elle est, elle explique l'arrivée des cinq brigands, la hardiesse du vagabond, le combat inégal, la bravoure de Philippe et le résultat : cinq hommes particulièrement affamés, partis vers Usson. Mathilde fait part de sa crainte de les revoir, indique que l'un d'eux est décoré d'une flèche dans le postérieur et qu'elle serait tout à fait capable de les identifier, si les miliciens leur mettaient la main au collet.

***

Au coucher du soleil, Mathilde et les gars fêtent la fin d'une journée bien remplie en partageant un bon repas autour d'une table de bois bien lavée. Les récoltes ont rejoint Usson dans la matinée pour ensuite être dirigées vers Sarrant. Les chevaux ont regagné leurs écuries respectives. Personne n'a revu les brigands. Éric, quant à lui, se réveille chez Cassandra, l'épaule et la jambe bandées, et un message verbal de la fermière que lui transmet la soigneuse. Il tient en deux mots : A bientôt.
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MessageSujet: Re: Survivre pour vivre [PV Mathilde]   Survivre pour vivre [PV Mathilde] - Page 2 Empty
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