Emprise et influence [PV Victor][Terminé]

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Ven 20 Mar 2020 - 11:14

Rongé par la dépendance aux tisanes de l'herboristerie, tourmenté par des désirs et craintes naissantes, Rougelac ne semblait pas pouvoir tenir en place jusqu'à ce qu'enfin la voix douce de Flore lui parvienne aux oreilles, le figeant instantané sur place. Il crut enfin l'instant de délivrance arrivée mais que ne fut pas sa déception d'entendre finalement sa praticienne lui sommer de patienter en s'installant dans son fauteuil. Grommelant, le mondain s'exécuta, passant sa nervosité et son impatience en venant tapoter frénétiquement du bout des doigts les accoudoirs.

Croisant, décroisant les jambes, Rougelac était comme une bouilloire qui allaient exploser jusqu'à ce que son attention se reporte sur la silhouette qui s'était enfin mise en mouvement. Se crispant, il ne lâcha plus du regard la décoction que venait lui apporter Flore. Enfin le précieux sésame !!! Laissant la jeune femme poser son séant sur l'un des accoudoir, il attrapa la potion et laissa son nez capter les parfums qui en émanaient. Il leva alors son regard sur Flore qui venait expliquer et réclamer quelques besoins avant de rappeler son patient à ses obligations.

Ne se souciant guère du subterfuge quand à l'écart de dose se trouvant dans les deux contenants, il approuva les déclarations de sa comparse avant de souffler sur la surface du gobelet.

- Je n'ai qu'une parole si l'on ne me dupe pas.

Dit-il hâtivement avant de souffler plus frénétiquement sur la tisane qui lui était source d'une éphémère liberté. Il en bu finalement plusieurs gorgées, bien trop pressé d'en découvrir les effets et quitter la réalité pour un monde meilleur. Comme l'avait prévenu la jeune femme, il n'obtenait pas les effets qu'il escomptait mais il en sentait de légers et agréable prémisses.

Bientot, son corps lui semblait plus léger, ses muscles jusque là noueux semblait se détendre à chaque gorgée qui diffusait dans son estomac les réactions attendues. Il lâcha alors instinctivement un soupir de soulagement assez expressif.

- Aaaaaahhhhhhhh...

Aussi instinctivement que l'expression de sa bouche, le mondain posa une main sereine sur les pants de la robe de Flore avant de la fixer étrangement... alors que les effets se faisant de plus en plus présent dans son esprit, il resta à la contempler, en presque béatitude. Voila que sous ses yeux se dessiner les visages de ses trois fiancées et épouses : Aalicia, Grâce et Aidelaide. Puis un étrange miracle se produisit, les trois visages convergèrent soudainement pour n'en former qu'un seul et unique qui s'en trouvait être le résultat parfait du croisements des trois. Voilà, voilà un effet encourageant, Flore semblait avoir comprit les nouveaux besoins de son patient qui en outre semblait avoir toujours à l'esprit une once de raison.

- Magnifique... prodigieux... la perfection même ! Mais... vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous souhaitez en retour... ma Muse... enfin... Flore ?qu'importe qui vous êtes vraiment.

Sa main remontait les tissus de sa robe pour venir flatter tendrement l'une de ses hanche.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Ven 20 Mar 2020 - 14:29

Demeurant à une distance raisonnable de mon noble client, je l’observe ingérer cette potion qu’il a demandé avec tant de ferveur et constate que les effets sont rapides. Il était effectivement en manque total de ce breuvage de ma fabrication, je ne le vois que trop bien. Je vis les muscles contractés de son visage se détendre, lui conférant un air moins sévère, moins calculateur. Peu à peu il redevenait cet homme qui m’avait rendu visite dans ma chaumière. Il laissa d’ailleurs un soupir exprimer tout son soulagement, ce qui me fit sourire, gentiment. De mon côté, je me régalais de ce breuvage allégé par le miel, goutant avec délice un bienfait de la nature difficile à obtenir. Je ne pris pas plus d’une gorgée, je déposai le verre sur la table face à son fauteuil avant de le regarder à nouveau.

Le Comte me fixe de manière assez singulière. Ses pupilles sont dilatées, malgré la douce clarté diffusée par les fenêtres, je me penche un bref instant, plaçant mes doigts sous son menton afin de relever son visage vers le mien. Mhhh. Il est décidément très réactif. Le geste ne dure pas plus de deux ou trois secondes, je me redresse sur l’accoudoir, pas très bien installée.

- Ce que je veux…

Il n’y a pas un seul bruit dans cette pièce. Pas un seul domestique dans les parages. Il n’y a que le bruit de sa respiration apaisée et le bruit des bûches craquant sous les flammes de l’âtre. Sa Muse, hein…Peut-être bien. Peut-être pas. En tout cas, maintenant qu’il est calmé et que tout semble redevenir paisible dans cette pièce, je puis à mon tour me détendre un peu et profiter de tout ce luxe différent de celui qui règne chez Irène. La chaleur de la pièce, le confort et la perspective de pouvoir, peut-être, obtenir ce que je souhaite me met dans d’excellentes conditions. Je laissai le Comte s’amuser avec les pans de tissus de ma robe. Ce n’était rien après ses gestes plus directs de tout à l’heure.

- Je ne veux plus vivre dans la misère.

D’un mouvement lent et gracieux, je m’extirpe de cet accoudoir inconfortable pour passer les mains sur tous ces jolis meubles. Ma maison n’a certainement aucune valeur à côté de ces objets magnifiques, patinés, et superbement sculptés. Je laissai mes doigts parcourir les dessins lissés par les années, tout en continuant d’avancer, d’un pas lent. Je prends mon temps, je me laisse bercer par le fait d’être là, le fait de savoir que le Comte est passablement assagi et me dirige vers cette haute fenêtre donnant sur une vue splendide de l’Esplanade. Prenant appui contre les lourds rideaux qui tombaient jusqu’au sol, je posai ma tête sur l’encadrement de cette fenêtre pour me repaître, une fois encore, de ce paysage somptueux. Avec un fin sourire, détendue, je dis alors :

- Vous ne pouvez savoir ce que c’est, de vivre seul, dans une maison sans lumière, terrifiée par tout et par tout le monde. Dans mes rêves, Victor, il y a une jolie petite maison, un beau jardin plein de fleurs, des enfants…Un homme à mes côtés. Tout ce que je vous demande, en échange de mes services, c’est de m’aider à consolider ce rêve…Je suis prête à tout pour ça. A tout.

Je posai mes doigts sur mes lèvres en songeant aux baisers de mon fiancé, avec un sourire ravi. Je l’aime, de toute la force de mon âme et de mon cœur mais je refuse de ne lui apporter que ce que ce monde a bien voulu me laisser : une bicoque obscure, un corps malmené, rien qui ne puisse lui apporter un peu de fierté. Je veux contribuer, moi aussi, au bonheur de notre couple en apportant ma part, ma contribution. Les mains nouées devant moi, je repris, dans un souffle :

- Tranquillisez-vous…Je ne vous demande pas de m’épouser. Je vous demande juste un coup de pouce, un soutien financier ou en nature, un soutien en échange d’un autre, cela ne me semble pas un si mauvais marché, qu’en pensez-vous Victor ?

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Ven 20 Mar 2020 - 21:07

Pourquoi!? Une telle beauté à portée de doigts... se dérobant à ses mains... Victor ne pouvait le croire. Plus un geste d'attention, seulement de la distance face à l'être parfait qu'il s'était façonné dans son esprit. Était-ce là son avenir ? Etre inexorablement rejeté ? Qu'on le fui pour le laisser dans une solitude totale. Et... si telle était vraiment sa destinée ? Si cette potion lui révélait son avenir ? Resté pantois dans son fauteuil, il tourna la tête en direction de la jeune femme qui se baladait dans la pièce, prenant même la pause devant une fenêtre. Il analysa alors son discours.

" Je ne veux plus vivre dans la misère... je suis prêt à tour pour ça... je vous demande un soutien financier ou en nature.."

Voila donc ce qui motivation Flore et voila donc ce que demandait l'herboriste. Un compromis plutôt honnête alors que la jeune femme lui promettait un traitement qui lui permettait d'anticiper et prévoir d'une certaine façon son avenir. Le mondain s'avachi alors dans son fauteuil avant de ricaner presque prit d'un fourire si ca ne l'était peut-être déjà.

- La misère ! Elle a bon dos ! Mieux vaut être heureux mais pauvre que riche et malheureux ! Ahahahahah!

Il se tint alors la poitrine pour reprendre son souffle avant de s'accouder là même où s'était tenue la belle fille des quartiers populaire. Sa paume venait alors soutenir sa tempe et offrant alors une silhouette presque désinvolte il rajouta non sans fixer Flore d'un regard perçant.

- Mais je vous l'accord, autant allier l'utile à l'agréable ! Vous êtes opportuniste et je vous accorde cette qualité. Alors si vous me donner de quoi me sustenter, de quoi voir mon avenir, je saurais vous apporter mon aide, dans la limite du raisonnable bien entendu.

Il étira ses lèvres jusqu'aux oreilles puis hilare, se délecta de la vision si parfaite de la femme qui se tenait à distance respectable.

- Si vos besoins sont déraisonnables alors je serais obligé de vous demander moi aussi une contre-partie. Apres tout, vous êtes prête à tout pour votre bonheur et je le suis également pour obtenir votre remède... le soucis est que... j'ai plus de... corde à mon arc si je puis me permettre.

Il se redressa avant que son visage ne reprenne son sérieux, pire ses traits devenaient dur et agacés.

- Il va falloir être bien plus précise maintenant quand à votre proposition, sans quoi... je pourrais profiter de ce doux rêve qui s'affiche devant moi... séance tenante, avant de vous offrir une prison dorée.

La menace était dite et Victor était à présent à quelques pas de sa praticienne. Flore devait rapidement trouver une parade si elle ne voulait pas voir fondre son patient sur elle, un patient qui naviguait entre réalité et rêverie.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Ven 20 Mar 2020 - 23:19

Je l’entends ricaner. Et pourtant je n’en ai cure. Tout au plus cesse-je de sourire, tout en gardant la tête appuyée sur l’encadrement de la fenêtre, ses paroles faisant écho à mon propre passé.

- Que pouvez-vous savoir de tout cela, vous qui vivez dans la richesse depuis votre naissance ?, dis-je d’une voix douce, sans la moindre animosité.

Que peut savoir un homme tel que Victor de Rougelac de la faim, terrible, constante, qui vous fait si mal que rien ne peut apaiser votre estomac endolori, pas même de l’eau ? Que peut savoir le mondain de la pauvreté crasse dans laquelle se vautre l’immense majorité de la population, une population qui n’a parfois pas de vêtement pour se couvrir, de chaussures afin d’être épargnée par les boues des chemins ? Que peut savoir cet homme de guerre de l’humiliation que l’on ressent lorsqu’on est obligé de tendre la main, de supplier pour avoir ne serait-ce qu’un morceau de vieux pain bien dur, qu’on doit ramollir dans sa propre salive avant de pouvoir l’avaler ? La réponse est évidente : rien. Je ne peux m’empêcher de baisser la tête, en me rappelant tous ces moments difficiles, notamment ce petit garçon de mon voisinage, ce petit gars si beau, qui m’a lancé une pierre au visage afin de me chasser. La pauvreté fait peur. L’ignorance ne fait que la conforter. Cette pierre, ce geste, a été pour moi plus douloureux que les tortures des Gorlois dont les marques strient mon dos de souvenirs honteux. J’aime les enfants et voir ce symbole de l’innocence s’en prendre à moi avec tant de haine avait bien failli me jeter sur un chemin dont on ne revient jamais…Je dissimulais les marques de mes poignets dans les manches de ma chemise, en ajoutant, dans un murmure :

- Ne parlez pas sans savoir, Victor. Je ne demande pas à être riche. Je demande à ne plus vivre comme une misérable, la nuance est importante.

Je tournai alors la tête vers le noble patient qui trônait là dans son fauteuil, tout sourire. Il consent à apporter son aide dans la limite du raisonnable. Voilà qui tombe à pic, je n’ai pas l’intention d’être déraisonnable, ce qui me fait sourire un peu.

- Ce sera à vous de fixer la limite. Je ne demande rien de plus que ce dont j’ai besoin. J’aime les belles choses, évidemment, mais…je n’aurai jamais un écrin comme le vôtre pour les protéger donc je me contente de choses utiles et fonctionnelles. Il me reste le loisir de toucher l’inaccessible du bout des doigts quand je me rends sur l’Esplanade…

Cet inaccessible, c’est cet environnement feutré et chaud, tous ces beaux meubles splendidement travaillés, ces tapis au sol, cette immense cheminée sculptée. Tout ceci n’est pas fait pour une paysanne. Je me contenterai donc m’en remplir l’esprit, pour m’en souvenir avec un sourire. La sensation de bien être distillé par ma tisane est toujours présente, y compris quand le comte de Rougelac prononce des paroles dont je ne saisis pas le sens, bien trop heureuse d’avoir pu obtenir un assentiment de sa part quant à cette proposition somme toute parfaitement équitable et juste. Que dit-il ? Une corde ? Un arc ? Mhhh ?

Je le vois alors se lever et s’approcher de moi. Son visage…Son visage est redevenu dur et fermé, il me regarde comme s’il allait m’attaquer, ce que je me refuse à penser. Il a bu cette potion, il devrait normalement être en proie à d’agréables sensations et sentiments, donc je ne comprends pas et je suis bien en peine de trouver une réponse satisfaisante à sa question.

- Victor, je vous ai dit ce que je voulais…Je ne comprends pas…Pourquoi parlez-vous de prison ?

Je hochai la tête, réellement perplexe. Appuyée de tout mon dos contre ce lourd rideau tombant jusqu’au sol, j’observe le Comte s’approcher de moi , le regard trouble, avec la tranquille assurance de la personne qui n’a absolument rien à se reprocher. A quelle vision mon noble patient est-il soumis cette fois ? Lorsqu’il avait vu Adélaïde, il s’était montré doux, aimant, respectueux. Ici…Il n’est rien de tout cela. Un rapide examen de la situation ne parle pas en ma faveur. Impossible de fuir, je reste donc là, contre l’encadrement de la fenêtre, serrant le rideau dans mes mains, un peu effrayée par ce changement d’attitude mais tâchant de ne pas trop le montrer. Se pourrait-il que ma défense de tout à l’heure fonctionne à nouveau ? Le prendre dans mes bras semble l’avoir désarçonné. Il ne me coute rien d’essayer à nouveau. Je n’ai de toute façon pas d’autres options…

- Je ne suis pas un rêve, Victor de Rougelac, je suis réelle…Aussi réelle que vous.

Le voir s’approcher de moi de cette façon me rappela, sans que je ne sache pourquoi, cette légende, la préférée de Mère, celle de la robe enchantée envoûtant la jeune princesse. Dans cette histoire, la pure et innocente jeune fille est soumise à de terribles tentations afin de lui faire perdre son innocence, de mieux la pervertir et de l’entraîner sans retour sur la voie du Mal. Mère me racontait avec passion cette danse, belle et intense, entre cette robe animée par les forces du Mal afin de prendre possession de la princesse. Elle résiste, bien entendu, autant que ses forces le lui permettent mais, éprouvée par des chagrins, par la faim et la solitude, en haillons après subi des épreuves difficiles, la princesse finit par entrer dans la danse et par laisser le Mal prendre possession de son corps mais pas de son âme.

Un vague sourire flotta sur mes lèvres, me figurant un allégorique comte de Rougelac vêtu de noir et de pourpre, prêt à fondre sur moi afin de noircir mon cœur. Et comme la princesse de l’histoire, je tendis la main vers lui, en murmurant :

- Les gentils gagnent toujours, Victor. Voulez-vous danser ?

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Dim 22 Mar 2020 - 8:42

Vous voulez savoir ? Victor n'en avait que faire de savoir ce que cela faisait d'être pauvre. On naissait pu non sous une bonne étoile et pour le reste, chacun son lot d'emmerde. Flore pensait peut-être qu'être riche vous exemptait de tout soucis ? Alors certes, l'on ne manquait de rien, l'on mangeait à sa fin et l'on pouvait de payer à peu près tout ce qui pouvait se vendre. Seulement, contrairement au petite gens, les riches possédaient le poids des responsabilités, de la notoriété et du devoir. L'herboriste était à milles lieux de réaliser tout cela, mais si elle voulait un jour goûter aux malheurs des "bien-nés".

- Vous voulez le beurre, l'argent du beurre et... le crémier. C'est vrai, je n'ai jamais vécu dans la pauvreté, mais après tout, chacun son fardeau ? Certes, la richesse ne vous intéresse pas si je comprend vos mots, toutefois je me ferais une joie de vous ouvrir les yeux un jour sur les "misères" que nous offrent à nous les "biens-nés" ce monde d'abondance.

Lâcha-t-il un rictus a la commissure de ses lèvres. Il s'exprimait sans filtre car il l'était de nature mais c'était sans compter également certains des effets de ce traitement subsidiaire réalisée dans l'urgence par la demoiselle de Maisonfort. La jeune femme lui donnait ensuite des gages d'assurances, le mondain ayant toute légitimité à fixer les limites des frais qu'il pouvait engager en contrepartie du traitement qu'elle lui administrait, un élément qui le rassurait certes mais il savait devoir se méfier des apparences et belles paroles.

"Toucher l'inaccessible du bout des doigts", ces mots prononcés par la native des Faubourgs résonnaient dans l'esprit du Comte de Rougelac alors qu'il avançait dangereusement vers ce qu'il pensait être sa proie. Et lorsqu'elle s'interrogea sur la geôle qu'il lui promettait, pour toute forme de réponse, il mima d'un geste du bras comme pour balayer toute importance notoire à ce sujet.

Fasciné qu'il était par une certaine forme de contrôle des émotions de son interlocutrice, le sang-bleu ne ralentit nullement le pas. Si les rêves se mêlaient à la réalité, Flore se faisait montre de guide, loin de désirer duper son hôte à ce sujet alors qu'à présent la distance entre eux n'était plus que peu de chagrin. Et inexorablement l'homme veut de pourpre et d'obsidienne fondait sur sa proie qui lui adressa un sourire avant de lui tendre le dos d'une de ses mains.

Sous l'ivresse des effets de la tisane, Rougelac semblait alors tout disposé à jouer le Mal face au Bien que représentait la frêle demoiselle. Affichant un sourire carnacier tendis qu'il glissa ses doigts entre ceux de son invitée, le Comte vint alors de son corps, épouser les courbes tentatrices de femme à l'aspect innocent.

- Avec Grand Plaisir... ma Mu... ma très chère Flore. Vous ne pouviez trouver meilleurs cavalier sur toute l'Esplanade. Lui glissa t il dans un murmure suave

Alors qu'il avait enlacé ses doigts autours de ceux de l'herboriste, son autre bras vint alors entourer la taille de guêpe de Maisonfort avant que le mondain n'entraîne cette dernière au gré des pas au centre du salon.

- Vous... me faite penser à... ma défunte maîtresse. Ne vous l'ai-je jamais dit ? Ou... est ce encore l'effet de votre décoction qui m'amène à ce parallèle. Hmmm...

Avec une certaine aisance décomplexé, Victor fit alors tourner sa camarade de danse sur elle-même avant de la réceptionner sans le moindre faux pas. Ce faisant, il accéléra légèrement les mouvements, comme si un orchestre venait soutenir un tempo plus vif. Papillonnant alors au quatre coin de la pièce au bras de sa praticienne, les jeux d'ombre et de lumière devait être un spectacle aussi fascinant que ténébreux. Dans un geste savamment exécuté, il pencha la demoiselle en arrière, une main soutenant son dos tandis qu'une main autre maintenait l'équilibre de la jeune femme son son genou. Ses lèvres vinrent alors frôler celle de l'innocente jeune femme des Faubourgs.

- Les gentils sont seulement des vilains menteurs. A ce propos, me direz-vous qui vous entretien sur l'Esplanade, jeune fille ? Si vous êtes aussi pur que vous vous en targuez, il n'y aura pas de petits secret entre nous, n est ce pas ? Et pourquoi cherchez vous un autre mécène alors que vous jouissez déjà d'une net amélioration de votre condition? La gourmandise, n est ce pas? Lorsque l'on s'habitue aux bonnes choses... on en réclame plus encore...

Il la redressa non sans apprécier au toucher la parfaite silhouette de la jeune femme qui offrait une forme d'authenticité tandis que les dames de la Haute étaient souvent bardé d'artifice. Il relança les enchaînements de pas et de mouvement de hanche, le rythme s'endiablant soudain.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Dim 22 Mar 2020 - 21:55

Je ne peux m’empêcher d’observer toute la complexité des motifs qui ornent son habit. Des motifs que je peux contempler de plus près étant donné que mon patient approche, à pas feutrés mais décidés, vers moi, avant de repousser ma question d’un geste vague de la main.

Nouant ses doigts aux miens avant de venir si près que, de nouveau, cette odeur de bois épicé m’enveloppe toute entière, Victor me semble alors figurer ce Mal envoûtant, séduisant par définition, de l’histoire que racontait Mère. Le cadre somptueux, la chaleur presque étouffante générée par cette immense flambée dans la cheminée, le sourire et le regard du Mal fixé sur mien, l’impression est terriblement frappante et…envoutante à la fois. C’est un peu comme si, cette fois, j’étais l’héroïne de l’histoire, une héroïne soumise à des séductions terribles qui prennent vie notamment dans les gestes du Comte de Rougelac, dans ce geste pour enrouler son bras autour de ma taille, son corps collé contre le mien. Il n’a plus cet air menaçant et froid qui me fait si peur. Une main posée sur son épaule tandis que l’autre s’est réfugiée dans la sienne, je ne peux m’empêcher de sourire à ses paroles.

- Vous n’avez jamais évoqué votre…maîtresse…Juste votre épouse, Victor…Pourquoi dites-vous que vous la rappelle ?

Je n’ai guère le temps de poser davantage de questions, j’aurais bien voulu qu’il m’explique ce qu’il avait voulu dire par là. Le Comte m’entraîne avec lui dans une danse au rythme plutôt lent. Certes je l’ai invité à danser mais…jamais je n’aurais pensé qu’il accepterait aussi vite. D’autant que, contrairement à lui, je ne danse pas très bien. Pas bien du tout même. Cramponnée à mon partenaire de danse, terrifiée à l’idée de tomber, il me faut quelques instants pour savoir où placer mes pieds, avant de me sentir un peu plus à l’aise. Un peu embarrassée par mon effronterie qui se retourne contre moi, je le regarde enfin, me détendant un peu avant de le laisser mener la danse, une danse qui me fit sourire, avant de me faire rire. C’était…un moment à couper le souffle tellement il me semblait totalement irréel. J’ai l’impression de flotter dans un monde de rêve, chaque mouvement provoquant d’agréables sensations dans mon ventre, comme si j’avais quitté la cité, comme si je n’étais plus que cette princesse de l’histoire, en train de danser avec le Mal personnifié. Est-ce donc cela que l’on ressent quand on n’a plus de limite, plus de barrières ?
Il s’arrêta pourtant, de manière si brusque que je ne compris pas de suite ce qu’il fit. Pourquoi s’arrêter alors que je m’amusais tant ? Pourquoi me pencher de cette manière tout en gardant le contrôle de la situation ? Pourquoi me…

- … !?

La soudaine et intense promiscuité me fit un instant m’arrêter de respirer. Ses lèvres contre les miennes, je ressentis quelque chose de totalement nouveau et tout aussi déconcertant. Cela ne ressemble en rien aux baisers de Jehan, si intenses et dans lesquels percole tout son amour pour moi. Cela ne ressemble pas non plus aux baisers d’Irène, d’une si délicate douceur qu’ils vous caressent l’âme. Non, c’est autre chose. Je rougis jusqu’aux yeux, je le sais, honteuse et, je dois bien l’admettre, heureuse de découvrir quelque chose de nouveau même si je ne parviens pas à le définir. Est-ce donc courant, chez les sangs bleus, d’embrasser les gens de cette façon ? De voler leurs lèvres, dans des caresses délicates et tentatrices comme celle que dispense en cet instant étrange le Comte de Rougelac ? Je ne sais pas. Troublée par cette attitude curieuse, je lui réponds, les yeux luisant :

- Les secrets, Victor, sont ma spécialité. Je suis la dépositaire de nombreuses confidences. Vous saurez ce que j’ai envie que vous sachiez, à mon sujet, quand je l’aurai décidé et pas vous. Et tous vos délicieux manèges n’y feront rien.

Une manière comme une autre de lui rappeler qu’il n’est pas une exception et que lui aussi m’a dit des choses, dans ma chaumière, que je n’ai pas oubliées. Lorsqu’il me redressa, je regardai ailleurs, un petit instant, amusée de le voir me soupçonner d’opportunisme et de gourmandise. Je reportai alors mon regard dans le sien, et ajoutai, faussement timide, joueuse à mon tour :

- Quel mal y a-t-il à vouloir s’assurer son bonheur avec les outils dont on dispose ? Est-ce donc si immoral ? Il ne s’agit pas de gourmandise…je m’entoure de garanties. Et quelle meilleure garantie que votre promesse, Victor de Rougelac ?

Quel étrange couple nous formons dans cette pièce somptueuse…Lui le mondain qui possède absolument tout, moi la paysanne qui ne possède absolument rien. Pourtant nous avons, chacun, exactement ce que recherche l’autre. Nous ne pouvions que nous entendre. Replaçant ma main dans la sienne, posant à nouveau ma main sur son torse, je m’étais à mon tour approchée, si près de son oreille, qu’il pourra sentir, de plein fouet, ce voluptueux parfum de violette, signature de la comtesse d’argent.

- Et pour votre gouverne, Monseigneur, je ne mens pas.

Je le laissai ensuite m’entraîner de nouveau dans la danse, une danse bien plus rapide, bien plus rythmée, bien plus folle cette fois. Sans vouloir le montrer, je commençai à ressentir une pointe d’inquiétude. De l’inquiétude et de l’ivresse. J’ai, en cette minute intense de tourbillons de danse, l’intime conviction de m’être liée au Mal personnifié, de jouer un jeu de dupe dont je ne suis pas certaine de sortir victorieuse. Cela étant, le jeu en vaut la chandelle. Jehan et moi, entourés de garanties de deux membres de la haute noblesse de la cité, pourrons vivre heureux. Le jeu vaut donc tous les risques, même si pour cela je dois m’y brûler les ailes et laisser le Mal s’emparer de moi.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Dim 22 Mar 2020 - 23:11

[jusrify]Ce baiser ne ressemblait à aucun autre pour la simple et bonne raison que le Comte n'avait pas là imprimé la moindre pression de sa bouche sur celle de Flore. Mais voilà, la faute à sa prise même infime de cette tisane, l'herboriste avait cru que son hôte l'avait embrasser. Frôler n'était point embrasser, seulement la jeune femme semblait tellement désirer le Mal qu'elle devait en avoir ardemment souhaité cet instant.

S'il était euphorique, Rougelac n'en avait pas pour autant perdu son sens du discernement et si le parfum suave de violette l'incitait à l'ivresse des sens, il était assez rare et complexe pour ne pas appartenir à la jeune femme des Faubourg qui se tenait dans ses bras à danser. Non... cela devait provenir de là même où elle avait trouvé refuge dans l'Esplanade. Seulement... la liste des suspects était longue, bien trop longue pour engager des investigations.

Lui rappelant qu'il n'était pas une exception et qu'elle était garante de nombreux secrets, la réponse à la curiosité répétée du Gouverneur de Sombrebois a l'endroit de la mécène de cette dernière venait de prendre une fin de non recevoir qui laissa un goût amer dans la bouche de Victor. Elle disait vouloir s'entourer de garantie, elle se targuait de ne pas être une menteuse, elle désirait par dessus tout s'assurer de son bonheur par tous les moyens dont elle pouvait disposer.

Relançant leurs exploits dans un pas de danse devenu aussi frénétique que rythmé, Victor voyait plus encore Flore sous un autre angle, les effets du traitements comme deculolant certains de ses sens. Malgré les apparences, Maisonfort était, incarnait l'Intrigante par nature, la révélation en était faite ce soir. Pour toute réponse, il la gratifia d'un énigmatique sourire l'entraînant dans son sillage de folle minutes durant. Le silence semblait alors seulement brisé par le crépitement des flammes et par quelques talons faisant craquer de ci de la le parquet au rythme de leur pas, puis... comme il semblait coutume, le duo s'arrêta devant les flammes de l'atre.

Dans un geste de bras élégant, Victor retourna sa cavalière qui s'en retrouva dos à lui a pouvoir admirer les flammes. Rougelac la tenait par la taille, la pressant contre son bassin tandis que de sa main libre, il récupéra discrètement un lacet se trouvant dans l'une de ses poche. Déposant un brûlant baisé dans la nuque de la belle brune, il vint lui murmurer quelques mots qui lui permettèrent également de créer une diversion afin d'enrouler le tissu autour du coup de sa victime.

- Vous me rappelez ma maitresse par votre... esprit et votre subtilité. Vous êtes-vous aussi déterminée qu'elle l'était et aussi énigmatique...

Soudain, il serra le lacet autour du cou de Flore, cherchant à peine à la faire suffoquer, de quoi lui faire goûter à la saveur de l'excitante peur qui nourrissait chaque être vivant. La main qui en parallèle ceinturait la taille de l'herboriste, vknt alors descendre sur les pans de sa robe pour venir se loger entre ses cuisses qui possédaient encore la défenses de ses tissus et jupons. Une sensuelle mise à mort ? Non...

- Certains manèges sont bien plus convaincants que d'autres. Et s'il n'y a aucun mal à s'assurer de garanties, il faut savoir juger et jauger des forces en présence. Vous êtes venue ce soir dans mon antre en sachant que vous alliez prendre des risques.

Il huma la peau de sa nuque, levant les yeux au plafond en s'enivrant se cette odeur de violette.

- Je ne supporte pas ne pas posséder tout contrôle et si vous n'étiez pas devenue précieuse à mes yeux pour plusieurs raisons, je vous aurais étouffée séance tenante... et le Mal aurait triomphé, si j'incarne ce Mal ? ... mais ressentait cette désagréable sensation... elle vous tétanise mais... peut aussi vous faire ressentir d'étranges sensations.

Il remonte sa main des cuisses de Flore, faisant remonter par ce mouvement de quelques centimètres la robe de la jeune femme jusqu'à hauteur de cheville avant de rajouter dans un souffle suave tout en lâchant le lacet qui glissa jusqu'au sol.

- J'aurais tôt ou tard besoin de réponse et le plus rapidement serait le mieux... je ne voudrais employer de coûteux moyens pour obtenir certaines choses... Croyez bien que je n'insiste pas par plaisir, mais dans les Cercles de la Hautes, toute tension ou malentendu entre Maison pourrait avoir quelques conséquences...

Entre érotisme et menace, Victor faisait passer quelques messages à sa comparse, certains clair, certains subliminaux. Quelle allait être la réaction de Flore alors que son hôte au multiple personnalités trouvait toujours dos à elle dans une étreinte toujours vivace mais moins mortelle ?[justify]

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Lun 23 Mar 2020 - 8:51

Virevoltant à travers le salon, je songeai alors, avec regret, que je n’avais jamais dansé avec Jehan. C’était une des promesses qu’il m’avait faite avant son absence : m’apprendre. Au lieu de cela, je suis ici à virevolter frénétiquement dans les bras du Comte, comme une enfant, curieuse de tant de choses et éblouies par toutes les autres. De la naïveté ? oui, peut-être bien. Je tiens d’immenses secrets dans mon cœur, des secrets qui concernent à peu près toutes les classes sociales, de la plus humble à la plus haute. Des secrets qui peuvent mettre des vies en danger. J’ai un savoir unique, qui me permet de combler mes clients, de les soigner et de les faire rêver. Je souhaite utiliser tout ce savoir afin de nous ménager une jolie vie en dehors de toutes ces intrigues, de tous secrets qui me sont parfois si lourds à porter. Et toutes ces choses, ce savoir, me portent vers mon fiancé au regard de braise. Jehan est mon but ultime à tout ceci. Et il est hors de question d’en faire part au Comte parce que cela ne le concerne en rien. C’est mon jardin secret, mon territoire privé.

Il s’arrêta soudain devant les flammes, me tournant avec délicatesse afin que je puisse voire les danseuses d’or épuiser leur réceptacle de bois. Quel spectacle, par les Trois... J’ai toujours adoré le feu, regarder les flammes étreindre les bûches. Le souffle court à cause de cette danse étourdissante, ma poitrine se soulevant afin que je puisse reprendre une respiration régulière, je frémis alors que je ressens la présence, oppressante, de Rougelac contre moi, son bassin collé au mien alors qu’il me maintient d’un bras autour de ma taille. Un moment d’une sensualité intense qui pourtant ne m’apporta que de la crainte. Les effets de ma potion sont terribles, je le sais, et j’ignore ce qu’endure à présent mon patient, jusqu’à ce qu’il dépose un baiser sur ma nuque. Le genre de baiser qu’aurait du poser Jehan, en cet instant, sur ma peau. J’allais doucement protester, mais…

- … !!!!

Une pression sur ma gorge me rappela, de manière moins agréable, que le Mal venait d’affermir son emprise sur moi. Mon cœur s’affola immédiatement. Le souffle coupé, je posai mes deux mains sur le lien, les yeux grands ouverts sur les flammes. Il ne pouvait rien voir, évidemment, néanmoins, il saura que son manège a réussi à m’effrayer. Ma respiration a très nettement accéléré. Raidie contre lui, les deux mains sur ma gorge entravée, je levai instinctivement la tête vers le plafond, prise au piège. Ce fut bien pire encore quand sa main se déposa là où personne, absolument personne d’autre que mon fiancé, n’a le droit de la déposer. Personne n’a le droit de prendre cette liberté. Seul Jehan peut se permettre cette privauté dans l’intimité de ma chambre au manoir de Valis. Je fermai les yeux.

Tous ses mots, ses gestes, sa voix douceâtre murmurant des menaces à peine voilées à mon oreille, me firent frémir de la tête aux pieds. Comment aurais-je pu savoir, ce matin, que je mettais les pieds chez un homme de cette sombre envergure? En arrivant ici, j’avais le souvenir d’un homme doux, triste et en quête de soins, pour lequel je me suis réellement inquiétée. Pas d’un loup déguisé en gentilhomme. Je voulais obtenir une protection supplémentaire en échange de mes services et me voici prise au piège d’un homme capable de me tuer s’il en a l’occasion. Quelle idiote… Je fermai les yeux, sentant tout son corps s’ébranler comme celui de mon fiancé, tandis que sa main relève ma jupe, juste assez pour que je rouvre les yeux. Quant à moi…un feu intense brûle au creux de mes reins, sans que je ne sache pourquoi. Je jongle entre le plaisir et la peur, c’est un sentiment terriblement culpabilisant…

- Victor, vous insistez par plaisir. Je le sais…

Ma voix s’était faite rauque, sans pour autant être suppliante. Je dois à tout prix sortir de là, trouver une parade, n’importe quoi. Même si la pression sur ma gorge n’est pas assez forte pour m’empêcher de respirer, elle l’est assez pour me rappeler que je ne fais pas le poids face à lui. Je finis par murmurer :

- Si vous ne voulez pas de tension ou de malentendu avec la maison qui m’a recueillie, vous feriez bien d’arrêter tout de suite ce petit jeu, Victor de Rougelac.

Le lien qui enserrait ma gorge tombe au sol, je profite de l’occasion pour me défaire sans brusquerie de son emprise, une main sur ma gorge, l’autre en train de replacer mes vêtements correctement, à un pas de lui. Un fin sourire aux lèvres, j’ajoutai, les yeux brillant de défi, le souffle raccourci:

- La personne qui a eu la bonté de me recueillir ne souffrira pas qu’on me fasse du mal. Si vous ne voulez pas la voir débarquer ici, je vous conseille de cesser ceci. Je reviendrai vous voir en temps voulu, pour vous apporter ce que vous avez commandé. En échange, j’attends de vous que vous teniez votre parole.

Je penche la tête, le dos aux flammes, pour le regarder lui, qui semble dans un état second. Je suis à peu près dans le même état, avec l’impression grisante d’avoir flirté avec les Ténèbres. J’en ai ensuite un pour la porte juste derrière lui. Quelles chances ai-je de pouvoir la rejoindre…maintenant ? Je fais un pas de côté, puis un autre, avant de me diriger dignement vers la porte, tout en récupérant ma cape déposée sur un fauteuil. Une porte qui refuse de s’ouvrir. Je m’acharne en douceur sur une poignée qui ne cède pas, en silence, avant d’arrêter tout mouvement et de me tourner lentement vers lui. Il l’a verrouillée.

- Victor. Ouvrez. Cette. Porte.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Lun 23 Mar 2020 - 13:35

Bien loin de se montrer coopérante, Flore venait de franchir certaines limites. Menaçante, fuyarde, tout portait à croire qu'elle cherchait à fuire le Manoir baignant son hôte dans de belles paroles. Seulement voilà, Victor avait judicieusement verrouillé l'accès au hall d'entré et prenait au piège sa praticienne au sein du salon fruit de toutes les passions et les peurs. Sourire machiavélique aux lèvres, Rougelac réajusta les plus de sa tunique en offrant à la vue de l'herboriste une attitude sereine.

- Je n'ai aucune garantie que vous reviendrez et je n'ai pas plus de certitude quand à la volonté d'avertir ou non votre bienfaiteur.

S'approchant de la porte à pas de velours, le mondain sorti de sa poche la clé pour l'exhiber devant la jeune femme à présent sur la défensive. Laissant quelques instants le suspens s'approprier la scène, il se décida finalement à tendre la clé vers Flore, la laissant finalement tomber dans l'une des paumes de cette dernière, un chaleureux mais non moins faux sourire à la commissure de ses lèvres.

- Vous voilà libre...

Il attendit que la jeune femme lui tourne le dos et introduise la clé dans la serrure pour alors se ruer sur elle et plaquer l'une de ses paumes sur sa bouche. Privé de toute possibilité d'appeler à l'aide, Rougelac la traîna alors vers le divan.

- ... libre d'utiliser tout votre temps pour me confectionner ce niveau traitement. Sachez que l'on ne me menace pas impunément. Vous pensiez pouvoir dicter vos règles et que je m'y soumettrait sans sourciller? La confiance est quelque chose qui se gagne... et votre valeur dépasse ce que j'imaginez. Vous m'offrez de nouvelles perspectives, médicinales et d'influence.

Il s'attendait à ce que la jeune femme se débatte mais la ceintura en tentant de la renverser sur l'assise du divan, rajoutant.

- Vous me direz ce que j'ai besoin de savoir et vous me préparerez une grande quantité de tisane. Apres quoi, je réfléchirais à vous libérer de votre prison dorée.

La partie n'était toutefois pas jouée.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Lun 23 Mar 2020 - 15:42

- Je vous ai donné ma parole, c’est une garantie suffisante, éprouvée par des années de pratique et par des dizaines de personnes qui m’ont confié leurs secrets. Cela devrait vous suffire.

Toute droite à côté de la porte close, je le regarde s’avancer, calme et pondéré malgré les moments assez intenses qui venaient de s’écouler et retient un soupir de soulagement en le voyant jeter la clé dans ma main. Je la serre un bref instant avant de le saluer d’un hochement de la tête, le regard fuyant. Il vaut mieux ne pas renouveler l’expérience. Les Trois seuls savent si j’aurai toujours cette chance la prochaine fois. Je pense pour ma prochaine visite déposer ce dont il a besoin à la gouvernante que j’ai vue un peu plus tôt et ne plus transmettre mes messages que de cette façon. Je voulais retrouver mon fiancé et oublier cette matinée terriblement décadente. Il aura ses herbes, et nous aurons de quoi bien vivre. Avec un sourire content, j’insère la clé dans la serrure.

- Merci Victor. Je vous f…

Je n’ai pas le temps de crier. Il me ceinture de toute sa force et plaque sa main sur ma bouche, dans un geste si rapide et si soudain que je me demande, une fraction de seconde, si tout cela est bien réel. Les yeux agrandis par la surprise et par la peur, je vois s’éloigner la porte et se rapprocher ce divan de tout à l’heure alors qu’il me gronde ses directives à l’oreille. Quoi ? Rester ici ? Et…Mais…Mais non ! Je ne veux pas rester ici, je ne veux pas ! Le souffle rapide, le cœur pulsant à un rythme si rapide qu’il me faisait mal, je l’écoutais. Même en obtempérant, il n’était pas certain que je sorte d’ici…Impossible ! Personne ne sait où je suis, je suis partie sans dire à Jehan ou à Irène où je me rendais. La perspective d’être séparée d’eux me faire me débattre, j’essaye de le mordre, de toutes mes forces, pour qu’il me lâche.

- …. !!!!!

J’eus une pensée pour ce cavalier au regard de braise que j’aime par-dessus tout. Je ne veux pas. Il a évoqué la confiance, la confiance est rompue. Si je parviens à sortir de cette maison, il n’entendra plus jamais parler de moi ou de mes potions, il endurera le feu de la purification du corps, cette torture silencieuse par laquelle j’ai du passer pour me guérir de mon addiction. Une fois encore, je me débats comme une diablesse, tentant de le mordre sans plus aucune retenue désormais, hurlant sous sa main comme je n’ai plus eu à la faire depuis des années.

FYI:

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Lun 23 Mar 2020 - 16:49

Emprise et Influence... des mots si subjectif en cet instant quelque peu tragique. Chacun des deux personnages détenait ces pouvoirs à l'endroit de l'autre et pourtant la situation venait d'échapper à tout contrôle. Sans cette drogue, Victor serait-il passer à l'acte ? Rien n'était moins sûr. Mais force est de constater qu'il avait prit la décision de préserver une partie de son intégrité qui aurait pu lui échapper. Entrainant donc sa proie jusqu'au divan, le Comte ne pouvait à présent plus faire marche arrière. Seulement son opération était encore loin d etre couronné de succès.

Il fallait mettre hors d'état de nuire une jeune femme qui se débattait de toute son âme et de toute ses forces. D'ailleurs, prit de panique, Flore se transforma en véritable furie et cela rendait difficile l'oeuvre de ce dernier. L'herboriste réussit d'ailleurs à le mordre jusqu'au sang alors qu'enfin il venait de réussir à l'allonger sur l'assise. Grimaçant, il maintint coûte que coûte son son bâillon de chair et s'afféra alors à déchirer le bah des jupons de la demoiselle.

- Cessez de vous débattre, Flore ! Vous retardez l'inévitable.

Cherchant alors à coincer, immobiliser les jambes en utilisant ses genoux, il serra un bout de tissu entre ses dents avant de le diviser en deux. Il fourra alors tant bien que mal l'un d'eux dans la bouche de la brune avant de passer le second autour de sa tête et le noyer à l'arrière de son crâne. Il entreprit ensuite une seconde fois de déchirer le bas de la robe pour se fournir de deux autre liens de tissus. Il batailla longuement avec Flore qui cherchait à le griffer au visage, à se débattre comme une perdue jusqu'à ce que Victor eut raison de ses efforts.

Nouant ses poignets, il se redressa finalement légèrement en âge. C'est que la bougresse avant de l'énergie, malgré son frêle physique. Restait à présent à ligoter ses chevilles. Il reçu d'ailleurs quelques coups de pieds en se redressant. Alors pour éviter qu'elle ne se relève, le mondain se posa de tout son arrière train sur les cuisses de la belle, pouvant alors à son aise à nouveau effeuiller les tissus de la robe déjà bien mise à mal et que remontait à présent bien au dessus des cuisses.

Réalisant un garrot de fortune autour d'un doigt meurtrie, il s'employa enfin a sceller les fines jambes de la jeune femme non sans s'essouffler durant l'opération. Il se redressa enfin du divan pour reprendre son souffle et admirer son oeuvre, passant un avant bras sur son front qui perlait de sueur.

- Vous m'avez donné bien du file à retordre mademoiselle Maisonfort.

L'épreuve l'avait bien stimulé et voir la jeune femme sous contrôle semblait lui procurer une forme de plaisirqui pouvait se lire dans l'azur de son regard.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Lun 23 Mar 2020 - 19:38

Le gout du sang dans la bouche, je ne lâchai ma prise que lorsque qu’il y enfonça un morceau de tissu qui faillit m’étrangler Je lui donnai du fil à retordre, je ne lui laissai pas une seconde de répit, pas un instant, mais…Il est trop fort et bien trop lourd. La sortie de ma misère n’est que très récente, je ne suis pas aussi forte que je le voudrais, malheureusement. Il a toute la latitude d’agir comme il l’entend. Muselée, je ne pus qu'hurler une rage étouffée,, les yeux fermés, tandis qu’il déchirait des morceaux entiers de ma robe, afin d’en faire des liens qu’il utilisa habilement afin d’entraver mes poignets et enfin mes jambes, malgré les coups de pieds désespérés que je lui portais. Je ne porte plus qu’un vestige de robe, ma cape sous moi, les tissus déchirés bien au-dessus des cuisses, ce qui en résulte une attitude totalement révélatrice qui n’était pas des plus décentes. Impossible de songer à fuir désormais, je suis définitivement et totalement prisonnière du Comte. Alors qu’il se redresse pour bander le doigt que j’ai furieusement blessé, je me tortille afin de dissimuler mon corps mis à nus tout autant que les cicatrices honteuses qui strient le bas de mon dos et le haut de mes fesses. Recroquevillée, en état de choc, je ne fais que trembler sur ce divan, regardant le petit verre rempli de miel que j’ai bu tout à l’heure.

- …

Impossible de le regarder, lui. Impossible de fermer les yeux également. Dehors, le soleil est haut dans le ciel, peut-être bien que nous sommes à la mi-journée. Jehan doit avoir fini les tâches que la comtesse d’argent lui a confiées, peut-être même qu’il m’attend déjà et qu’il s’impatiente, qu’il s’inquiète. Peut-être a-t-il déjà mis toute la maison sens dessus dessous. Je jette un regard à la fenêtre, terrifiée. Sous mon visage désespérément collé sur l’assise de ce divan, le tissu devient détrempé de mes larmes silencieuses. Recroquevillée sur moi-même, les mains attachées dans le dos, les chevilles immobilisées, je ne peux rien faire de plus que songer à ne plus bouger, de peur que toute ma robe ne cède sous mes mouvements. Songer à mon fiancé. Songer à Irène.

Je n’ai pas le choix. Pour sortir d’ici, je devrais me plier à sa volonté sans discuter. Il aura ses tisanes. Il aura ce qu’il voudra. Tant que je sorte d’ici et que nous partions loin pour ne jamais revenir.

Sujet: Re: Emprise et influence [PV Victor][Terminé] Lun 23 Mar 2020 - 22:37

Cette lutte inégale avait le moins que l'on puisse dire, revigorer le mondain en quête d'adrénaline. Un effet secondaire, un de plus au traitement de sa praticienne a présent captive ? Reprenant lentement son souffle, les mains sur les hanches, il ne put qu'admirer avec une certaine satisfaction le résultat de ces efforts. Le sourire machiavélique qu'il affichait alors ne semblait plus le quitter alors qu'il dévorait du regard ce corps qui tentait si faiblement de se débattre des liens qui le privait de liberté.

Il se rapprocha alors, posant un genou à terre pour contempler de plus près son œuvre, son gibier durement chassé. A moitié dénuée par la rixe, Flore révéla au regard azuré du Comte de nombreuses cicatrices striant le bas de son dos et le haut de ses fesses, laissant le sang-bleu perplexe tandis que le bruit de leurs échauffourées avaient finalement laissé place à un silence aussi salvateur qu'inquiétant. Ses paumes s'attardèrent alors sur le galbe de la croupe meurtrie, remontant jusque dans le dos en longeant certains cicatrices.

Le souffle encore chaud du mondain roula alors jusque dans la nuque de sa captive avant que le Comte n'attrape la tignasse de la brune pour la tirer vers l'arrière sèchement. Et tendis qu'il lui murmurait quelques mots, son autre main ne se priva pas de pétrir l'arrière train de la jeune femme.

- Le savoir c'est le Pouvoir ... rappelez-vous en, jeune fille. Vous en savez sur beaucoup de gens et vous me révèlerez donc tout vos secrets... car c'est le pouvoir que je recherche sans cesse. Vous m'offrez sur un plateau d'argent plus que ce que je n'aurais pu désirer.

Un doigt s'immisça dangereusement entre ses fesses, agaçant bientôt les pourtours de quelques intimes jardins secrets sans ne jamais outrepasser l'entendement. Le sang bleu nicha alors son visage sans la nuque de Flore, retrouvant l'ivresse de la violette mêlée à sa sa sueur qui possédait une note de désespoir.

- Comprenez bien... je ne pouvais faire autrement. Vous l'en voyez navré. Mais soyez sans craintes, vous regagnerez votre liberté lorsque je serais satisfait.

Il lâcha la tignasse et se redressa, lissant calmement les plies de sa tunique.

- Vous êtes... plus belle que jamais dans cette posture, mademoiselle Maisonfort. Restez tranquille, mon bon ami, dit la Muraille, viendra vous récupérer et bous installer en lieu sûre. Vous ne manquerez de rien, je vous en fais la... promesse.

Sur ces mots, il quitta la pièce d'un naturel déroutant, non san verrouiller derrière lui la porte du Salonique verrais réapparaître l'homme de main du Comte pour amener le papillon dans sa cage dorée.