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 Se jeter à l'eau [PV Léandre]

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Idalie de BeauharnaisComtesse
Idalie de Beauharnais



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MessageSujet: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyLun 20 Avr 2020 - 1:53
25 juillet 1166

Si Idalie se rendait tous les jours au temple, elle ne profitait que très rarement des thermes, un lieu de repos qu'elle affectionnait pourtant. En fait, elle ne s'accordait en général que peu de temps d'arrêt, remettant toujours à plus tard le moment de se détendre. C'était d'autant plus vrai depuis que le projet de l'auberge Au bonheur des âmes était né. Entre l'aide au temple, la tenue de la maison, les mondanités obligatoires et la rénovation de l'établissement, ses journées s'étaient vite remplies et elle peinait à se rappeler la dernière fois où elle ne s'était pas étonnée de voir le soir tomber si rapidement.

L'auberge étant ouverte depuis quelques jours, Idalie avait toutefois décidé de s'accorder quelques heures de relaxation. Enfin, c'était surtout Ilda, sa domestique, qui lui avait fortement suggéré de se rendre aux thermes pour faire le plein d'énergie et, pour une fois, elle n'avait pas protesté en énumérant une liste de choses à faire. Ilda avait raison. Un passage dans les sources chaudes ne pourrait que lui être bénéfique.
Ainsi, après s'être changée et avoir enfilé la tenue blanche d'usage, la noble se dirigea vers la section des thermes réservées aux femmes. Ilda devait la rejoindre plus tard, ayant souhaité, probablement pour alléger l'esprit de sa maîtresse, offrir son aide aux prêtres et aux prêtresses. Idalie avait accepté, lui demandant simplement de la rejoindre dès qu'elle aurait terminé les tâches qu'on lui confierait.

La première chose qu'Idalie vit en arrivant aux bains fut un groupe de nobles à qui elle n'avait strictement aucune envie de parler. Elle plissa le nez. Elle croisait souvent ces femmes au temple lorsqu'elle participait aux bonnes œuvres et, même si elle était d'un naturel gentil et conciliant, elle avait peu de commentaires positifs à faire à leur égard. Elles étaient de ces nobles qui médisaient sur tout et rien, en particulier sur les moins nantis à qui elles étaient censées apporter leur soutien. Idalie avait entendu assez de remarques désobligeantes et déplaisants pour lui donner envie d'éviter soigneusement chacune de ces pipelettes comme la peste.

N'ayant aucune intention de jouer au jeu des mondanités alors qu'elle cherchait à se reposer, Idalie rebroussa chemin. Elle reviendrait une prochaine fois. Tout était mieux que devoir s'intégrer à ce groupe de mégères, qui l'auraient forcée à se joindre à elles dès qu'elles l'auraient aperçue.

À moins que...

La jeune femme s'arrêta devant les bains mixtes. Plutôt pudique, elle n'avait pas tendance à se rendre à cet endroit, mais ce pourrait être une solution. Une bonne solution, même. L'idée d'être en présence d'hommes la gênait toujours un peu, d'autant plus qu'elle trouvait que le tissu blanc, une fois mouillé, collait beaucoup trop à la peau selon elle, mais elle n'aurait qu'à se trouver un coin tranquille et à y rester. Et puis, les Trois le permettaient, alors...

Se disant que son hésitation était probablement bête, Idalie entra dans la pièce réservée aux bains mixtes. Les thermes étant plus ou moins occupées en ce début d'après-midi, elle n'eut pas à chercher longtemps pour trouver un bassin où elle pourrait se reposer en paix.

Testant l'eau du bout de l'orteil, la noble s'immergea lentement dans celle-ci et soupira d'aise en laissant son cou s'appuyer contre le rebord du bassin. Elle venait à peine de se glisser dans l'eau chaude qu'elle en ressentait déjà les effets revigorants dans son corps. Elle ferma les paupières, se laissant porter par le clapotis des bains, les mots échangés à voix basse plus loin, la tranquillité des lieux. C'était divin.

La noble était pratiquement sur le point de s'endormir lorsqu'elle entendit du mouvement dans l'eau près d'elle. Quelqu'un venait d'entrer dans le bassin. Ce devait être Ilda, qui avait terminé et avait pensé à vérifier dans les bains mixtes si elle y était en la voyant absente de la section réservée aux femmes. Elle ouvrit les yeux, prête à accueillir sa domestique de son habituel sourire aimable et chaleureux.

« Vous avez déj... », commença-t-elle avant de s'arrêter net, son regard rencontrant celui du nouvel arrivant.

Ce n'était pas Ilda... Ça non.
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Léandre Le RougePirate
Léandre Le Rouge



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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyMar 21 Avr 2020 - 8:48
    « V'là les braillards ! Z'avez relâche jusqu'à d'main matin, à l'aube tous ici sinon, z'allez jouer d'l'aviron pour nous sortir d'la baie ! »

    Léandre sauta à terre derrière ses gars. Il vérifia une dernière fois les amarres. Le bateau était de taille moyenne, pouvant contenir jusqu'à 6/7 marins, composé de divers filets de pêche et autre équipement nécessaire à la pêche. Idéal pour faire passer des marchandises en douce, c'était une bonne couverture pour rentrer dans le port. Puis, le Dauphinat avait des contactes au port pour s'assurer du bon déroulement des événements. Le Rouge jeta une pièce à un gamin qui traînait sur les quais et il lui fit un clin d’œil. Ainsi, il savait le bateau surveillé.
    Il y avait tout pleins de choses à savoir quand on était dans le port de Marbrume si vous ne vouliez pas avoir de problème. Le Rouge étaient en charge de cette expédition. Son objectif était simple, faire passer quelques marchandises en douce à Marbrume avec la complicité des bonnes personnes – notamment la Guilde des voleurs – et aussi, réapprovisionner le reste de l'équipage à St-Vespate.

    Toute cette logistique l'occupa encore un moment, puis finalement, une fois libéré de ses occupations, il s'aperçut que le soleil était haut dans le ciel, il avait toute l'après-midi devant lui et il comptait bien en profiter. Il marcha donc à grand pas à travers la foule. Il se sentait nue à se promener de la sorte, sans arme, mais il allait au Temple et il refusait de s'y rendre armé. En chemin il se rendit compte que plus d'un mois remonté à son dernier vrai bain. Il avait fait quelques ablutions à St-Vespate, en se lavant au sable, mais le sel marin imprégnait ses cheveux, il sentait aussi le poisson, il devait laver ses vêtements. Les thermes du Temple proposait ce genre de service et ça ne le dérangeait pas de payer pour ça. Il détestait être sale. Ce soir, il comptait se rendre dans un bordel pour y rester jusqu'à l'aube et il n'aimait pas sentir la même odeur que le port dans ces cas-là. Même s'il payait, il aimait à se sentir désiré et on n'était pas désiré après un mois en mer.
    Arrivé au Temple, il se dirigea vers les thermes, il irait prier Anür et donner une offrande après son bain. Il s'y sentirait bien mieux.
    Il laissa ses affaires, dénoua ses long cheveux flamboyant qui était alors tressé et s'avança dans au milieu des bains, son regard passant ici et là, d'un bain à l'autre. Pour beaucoup d'hommes, les bains était un bon moment pour ce rejoindre, discuter affaires ou de sujets plus triviaux. Il ne voulait pas se joindre à eux. Il avait son lot de braillards sur le bateau, pas question d'en supporter d'autre.
    Il chercha un bassin peu occupé et en trouva deux, un occupé par un homme seul et un par une jeune femme, seule aussi. Choix plutôt évident, il prit la deuxième option.

    Il s'avança vers le bassin et posa sa serviette. Il rentra nu dans l'eau. Il en profita pour regarder la femme. Sa silhouette, ses épaules graciles, ses cheveux, son visage doux... Il ne voyait pas ses mains mais il ne pensait pas se tromper en disant que cette femme n'était pas une femme du peuple, ou alors, une bourgeoise. Il n'avait jamais été vraiment à l'aise avec la bourgeoisie et il ne rencontrait jamais de noble. Pourtant, aux thermes, tout le monde ce mélangeait et tout le monde était dans son habit le plus simple, du coup, totalement nu, il se sentait plus à l'aise en compagnie de ces gens.
    La femme remarqua sa présence au moment où il prenait place et elle ce mit à lui parler, ou du moins à commencer une phrase qui se bloqua dans sa gorge. Visiblement, elle s'attendait à quelqu'un d'autre. Il la regarda quelques instants, puis détourna le regard. Il s'installa confortablement, avant de regarder sa voisine de bain.

    « Z'avez l'air d'attendre quelqu'un d'autre, j'espère que j'tombe pas au milieu d'un truc ! »

    N'étant pas très coutumier des manières de se comporter devant une personne d'un rang supérieur, il en oubliait les convenances, juste, il faisait attention à ne pas parler comme un charretier, puis c'était une dame de surcroît, raison de plus pour faire attention. Il bascula sa tête en arrière, afin d'immerger complètement ses cheveux, puis il redressa et reprit une place confortable, il regarda une nouvelle fois sa voisine du coin de l'oeil, dommage qu'elle soit immergé, il aurait apprécié une vision d'ensemble. Pour ne pas l'effrayer, il n'insista pas trop, prenant la même poition que sa voisine, tête en arrière et yeux fermés. Il savait que sa cicatrice mettait mal à l'aise parfois, bien qu'il s'en foutait de ménager la sensibilité de la femme, il voulait pas qu'elle le fuit de suite, après tout, c'est pas tout les jours qu'il avait l'opportunité de côtoyer une Dame.

    « Vous êtes une grande dame n'est-ce pas ? 'scusez pour la tenue hein ! »

    En tout cas, malgré ses paroles, il avait pas l'air plus bouleversé que ça. Toutefois, c'était une bonne manière d'entamer la conversation. Si ce n'était pas un grand bavard, il y avait des moments où ça valait le coup d'ouvrir la bouche.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyMer 22 Avr 2020 - 4:11
Il fallut bien à Idalie quelques longues secondes avant qu'elle réussisse à se remettre les idées en place. Non seulement la personne qui était entrée dans le bassin tout près d'elle n'était pas sa domestique, mais il s'agissait d'un homme qui, de toute évidence, avait choisi de se baigner complètement nu. Les Trois soient loués, elle n'avait rien eu le temps de voir avant qu'il s'immerge. Elle ne pouvait toutefois pas s'empêcher d'être intimidée, même si elle était au courant qu'elle était dans les bains mixtes et que certains baigneurs préféraient ne pas revêtir la tenue blanche d'usage. Bref...

L'homme n'était pas noble ou bourgeois, c'était certain. Il avait un physique particulier, le genre que l'on remarquait dans la rue : une impressionnante chevelure auburn, des yeux très clairs et une grande cicatrice qui lui barrait tout un côté du visage. Il devait faire un travail exigeant physiquement puisqu'il semblait assez musclé. Il semblait aussi arborer des tatouages qu'Idalie ne parvenait pas à distinguer sous l'eau qui ondoyait... et de toute façon, elle devait absolument détourner le regard. Dévisager les gens ainsi était d'une indécence sans nom. Surtout lorsqu'ils étaient nus.

Consciente de s'être involontairement égarée sous l'effet de la surprise, Idalie baissa brièvement les yeux avec pudeur, ne les relevant que lorsque l'inconnu s'adressa à elle. Tentant de retenir le rose qui semblait vouloir lui monter aux joues, elle secoua doucement la tête à la remarque de son compagnon de bain. Non, il n'interrompait rien du tout, hormis un moment qu'elle avait cru pouvoir passer en solitaire avant l'arrivée d'Ilda. Raté.

L'inconnu entreprit de mouiller ses cheveux, et Idalie en profita pour s'immerger un peu plus dans l'eau. Seul son cou gracile sortait de l'eau à présent. N'ayant pas l'intention de laver sa chevelure – elle était bien assez propre et Ilda s'en occupait, de toute façon -, elle avait conservé sa coiffure, une chignon parcouru de fines tresses devenu un peu fou avec l'humidité des thermes. N'ayant pas l'habitude d'être en telle compagnie, elle n'osait pas refermer les yeux. Devait-elle engager la conversation? Ce serait peut-être moins étrange, sauf s'il avait envie de se reposer en silence. Après avoir croisé son regard, il avait fini par fermer les paupières. Il voulait donc se détendre tranquillement.

Vous êtes une grande dame n'est-ce pas? 'scusez pour la tenue hein! La candeur et la simplicité avec lesquelles l'inconnu avait lancé cette réplique tira un petit rire à Idalie.

« C'est bien la première fois que l'on me qualifie de grande dame, répondit-elle calmement, amusée. Je n'oserais certainement pas me décrire ainsi moi-même. »

Puisque l'inconnu avait les yeux fermés, Idalie observa son visage une nouvelle fois – c'était vraiment plus fort qu'elle. Il avait de beaux traits malgré sa cicatrice. D'ailleurs, celle-ci l'intriguait. Elle ne ressemblait pas aux balafres qu'elle avait eu l'occasion de voir en aidant au temple ou en soignant son frère. On eut dit une sorte de brûlure qui avait guéri. Comment s'était-il retrouvé avec une telle blessure? Que faisait-il comme métier? Il bougea un peu et elle cessa aussitôt de se poser mille et une questions et de le regarder, de peur d'être prise en défaut.

« Qu'est-ce qu'une grande dame, selon votre définition? demanda-t-elle. Et un grand homme? »

Idalie se redressa quelque peu pour ajuster son appui contre le rebord du bassin. Elle n'avait pas prévu de discuter, mais elle trouvait l'idée de parler avec son compagnon de bain particulier moins étrange que celle de garder le silence en sa présence.

« En êtes-vous un? acheva-t-elle. Un grand homme, je veux dire. »
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyJeu 23 Avr 2020 - 9:02
Qu'est-ce que ses propos avaient de drôle ? Le Rouge n'était guère porté sur la dérision et le second degré et un simple rire, il pouvait l’interpréter comme une moquerie. Il avait eu son lot de misère, de remarques et de moqueries, sauf qu'il avait démontré qu'il ne fallait pas trop le chatouiller. Bien-sûr cette femme ne le connaissait pas et cette même femme n'était pas de son rang, elle était d'un rang bien plus élevé au sien. Cela lui laissait une amertume en bouche. Il ne l'avouerait pas mais il faisait un complexe d’infériorité, lui aussi aimerait avoir un visage aussi immaculé que celui de la bonne femme, dormir dans un vrai lit et non sur une paillasse, avoir de beaux atouts. Par conséquence, le rire – bien que jolie – lui tira une légère grimace, mais il n'en fit pas d'avantage cas. En tout cas, la suite de ses propos n'étaient pas condescendant et cella fit redescendre la légère tension qui c'était accumulé entre ses omoplates. Puis, après tout, il était là pour ce détendre.

Est-ce que les propos de la fameuse « grande dame » amusèrent Léandre autant qu'il l'avait amusé. Décidément, elle ne devait pas côtoyer des roturiers tels que lui bien souvent. Peu importe qu'elle soit juste la fille d'un noble de moindre importance ou bien reine, il devait se montrer respectueux, faire preuve de déférence, sinon, il pouvait vite se retrouver au billot. La grandeur se résumait à l'importance que la société attachait à votre vie. Voilà ce que c'était pour Léandre, mais comment résumer ça avec ses mots à lui ? En tout cas, il prit le temps de réfléchir à sa réponse, toujours en décontraction.

« Vot' manière de parler, déjà, rien à voir avec les charretières de par chez nous, ça c'est quelque chose qui fait grande dame ! Puis... Vous savez, ce soir je pourrais me faire égorger au détour d'une rue juste pour quelques piécettes et personne s'en soucierait. Mais si par malheur, je v'nais à vous effleurer le bras, vous s'riez en droit de, comment qu'on dit … demander réparation et j'pourrais y perdre ma main. V'là ce qui fait la différence entre une drôlesse de basse extrace et vous. »

Il n'y avait pas que ça aussi qui faisait d'elle une grande dame. Elle dégageait une certaine pureté, sa peau blanche qu'il devinait douce était quelque chose de très tentant pour Léandre. Cela n'avait rien à voir avec les cagoles qu'il récupérait dans les rades et qu'il prenait à même le sol dans les rues sale du Goulot. C'était plus distingué.
Lui ? Un grand homme ? Cela faisait très longtemps qu'il n'avait pas rigolé et cela n'allait pas commencer aujourd'hui, en tout cas, il sourit légèrement, un exploit. Est-ce qu'il avait l'air d'un grand homme ? Encore une fois, il prit quelques instants avant de répondre. Il fut légèrement déconcentré lorsque sa distingué voisine se redressa légèrement, dévoilant la naissance de sa poitrine. Stupide vêtement blanc. Cette pudeur aussi était digne d'une grande dame. Là, il pouvait regretter un peu ses cagoles.

« Un grand homme ? J'dirais un homme puissant, qui a d'l'or, qui peut s'occuper d'sa famille, des terres … Moi, j'suis rien de tout ça ! Tout ce qu'je possède, l'avez devant vous. Mais j'suis grand par la taille pour sûr ! Si j'avais pas peur d'perdre plus que ma main, j'me leverai pour vous montrer ! »

Il ne l'avait pas regardé pour la dernière partie de sa tirade, mais en tout cas, il arborait un léger sourire. Il eu la décence de ne pas la regarder car il devinait qu'elle allait virer au rouge et la chaleur des bains n'y serait pas pour grand chose. Il avait bien fait de choisir cet baignoire là en tout cas. Il se redressa aussi et allongea ses bras pour les passer au dessus du rebord.

« Pas d'offense vot'grandeur hein, j'ai la drôlerie grivoise, rien de mal. »

Après tout, une langue ça se coupait aussi bien que le reste.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyVen 24 Avr 2020 - 5:44
Son regard miel posé dans celui de son interlocuteur, Idalie écouta attentivement celui-ci lui décrire ce qu'était, selon lui, une grande dame. Il avait, au bout du compte, une vision assez simple de la chose – à ses yeux, toute noble, voire toute bourgeoise devait être une grande dame. Elle ne put se retenir de plisser le nez lorsqu'il mentionna qu'il pourrait se faire égorger au détour d'une rue sans que quiconque s'en soucie ou perdre sa main s'il posait envers elle un geste déplacé. Le pragmatisme de cet inconnu était tel qu'il en était presque effrayant.

Un homme puissant qui avait de l'or et de terres, de quoi s'occuper de sa famille. Voilà ce qu'était un grand homme, d'après lui, mais il était loin d'en être un, car il ne possédait rien d'autre que ce qu'il montrait en cet instant. Et ce qu'il avait, il ne comptait certainement pas le perdre en se levant pour lui montrer une taille qu'il disait impressionnante! Idalie écarquilla légèrement les yeux, surprise par la déclaration, puis finit par rire un peu, les joues bien évidemment rosées. Si elle côtoyait des paysans de tout acabit lorsqu'elle apportait son aide au temple, c'était bien la première fois qu'un homme du peuple tombait dans la « drôlerie grivoise » en sa présence. C'était hautement déplacé, encore davantage compte tenu des circonstances de la discussion. En « grande dame » qu'elle était, elle aurait dû s'insurger et sortir de ces bains. Elle n'en fit pourtant rien. À croire que les grivoiseries étaient moins menaçantes que certains propos murmurés à l'oreille par de « grands hommes » au détour d'une soirée mondaine.

« Sa Grandeur n'est pas très versée dans le domaine de la drôlerie grivoise, mais elle n'a toutefois pas pris offense », répondit-elle le ton léger et sans malice ou moquerie, ne prenant évidemment pas la peine de préciser qu'elle était bien loin d'avoir le titre pour se faire appeler ainsi.

Étrangement, Idalie sentit qu'elle se détendait. La situation avait toujours quelque chose d'intimidant, mais son interlocuteur, bien que particulier, n'était pas désagréable. À vrai dire, elle avait même l'impression qu'il faisait un effort pour éviter de la mettre mal à l'aise. Elle aurait pu tenter de lui retourner la pareille, mais, en vérité, il ne semblait pas exactement se laisser impressionner par le fait qu'ils venaient de deux mondes complètement à l'opposé l'un de l'autre. Tant mieux. Cela faisait un malaise de moins à dissiper.

Le regard d'Idalie se porta sur les bras de l'inconnu, qui étaient désormais posés sur le rebord du bassin. La noble remarqua d'abord les larges mains de son interlocuteur. Il suffisait de jeter un seul coup d'œil à aux doigts, couverts de corne et de crevasses, pour comprendre que l'homme travaillait durement. Les yeux de la noble furent ensuite attirés par un dessin tracé sur son avant-bras droit. Une ancre.

« À défaut d'avoir de l'or ou des terres, je crois comprendre que vous avez la mer? demanda-t-elle, lui désignant son tatouage d'un petit coup de menton délicat, non sans se dire par après qu'il était plus ou moins impoli de l'observer ainsi. Et peut-être même un nom de marin? »

La jeune femme sourit avec gentillesse et, d'une main, tenta de replacer derrière son oreille quelques mèches que la vapeur des bains rendait plus rebelles que de coutume. Après quelques tentatives, elle finit par abandonner. Ce n'était sûrement pas son interlocuteur qui allait la juger sur la qualité de son chignon, de toute manière...
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyLun 27 Avr 2020 - 12:22
    La conduite du Rouge pouvait passer pour une noble entreprise, prévenante et délicate. Sauf que ce n'était pas vraiment sa nature, c'était un sournois qui aimait jouer, qui aimait séduire. Il était tel qu'aucune conversation avec une femme n'était anodine à ses yeux. Il faisait partit des hommes qui voyait en la gente féminine, un objet qui ce mérite d'être convoité et si elle ne le mérite pas, il n'a aucun intérêt à porter dessus. C'est pour cela qu'il ne côtoie pas les rombières et autres mégères défraîchies. Il préfère les femmes jeunes, qui n'ont pas connue les déboires des années qui passent, gardant encore une trace d'innocence. Quelque chose qu'il pouvait souiller à sa convenance.

    Son interlocutrice n'était pas n'importe qu'elle femme et elle avait tout les atouts pour attirer la convoitise de Léandre. Sauf que malgré ses désirs, il était obligé de « changer » ses habitudes, il ne pouvait ce comporter de la même manière qu'avec les femmes à la cuisse légère qu'il côtoyait habituellement et cela rajouter encore plus de piment au jeu qui se déroulait là . En avait-elle conscience, d'être l'objet de convoitise de son interlocuteur ? Les joues roses à sa remarque, sa façon d'être , de plus en plus décontracté semblait lui indiquer que non, elle n'avait pas forcément conscience du jeu qui se déroulait là. Ce n'était pas plus mal, car elle laissait le dialogue ouvert. Il fallait être délicat, pour une personne délicate. Il ne l'était pas, mais il était habilement fourbe.

    En tout cas, il se décontractait et c'était le plus positif dans tout ça. L'eau chaude agissait sur ses muscles, les décrispaient, cela assainissait aussi sa peau, qui ce débarrassait des nombreuses impuretés qu'il avait accumulés avec ses semaines en mer, notamment le sel qui tiraillait constamment la peau. Lui qui aimait à se sentir propre devait avouer qu'il avait attendu ce bain depuis pas mal de temps.
    À la question de la Grande Dame, Léandre ne réagit pas de suite, puis il comprit alors qu'elle lui désignait son tatouage. Il avait tendance à oublier ces menus détails tellement il s'était habitué.

    « Mhh.. D'solé de vous contredire Majesté, mais encore une fois j'possède rien ! La mer c'est à personne ! Un carré de terre, vous p'vez mettre une palissade et dire c'est à moi, mais y a pas d'limite à la mer ! La mer c'est le domaine d'Anür, moi j'suis juste de passage jusqu'à ce qu'elle décide de m'prendre. »

    Il regarda son interlocutrice qu'il n'avait pas lâché du regard tout au long de sa tirade, ses yeux et son regard sévère braquait sur elle. À chaque fois qu'il parlait de la mer, il était sérieux, c'était son élément et la chose qui animait le plus de passion chez lui. Il avait un profond respect pour elle.
    Espérant ne pas avoir brisé la légèreté du moment avec un ton peut-être trop cassant, il renchaîna sans trop tarder.

    « Vous p'vez m'appeler Léandre Votre Altesse ! J'sais pas si ça fait plus marin qu'aut' chose mais c'est mon nom ! »

    Il aurait pu parler de son surnom, Le Rouge, il s'y était fait et ça le démarquait maintenant auprès de sa communauté, mais il préférait garder ça pour ses compagnons et pour tout ce qui touchait à ses activités. Léandre c'était un parmi beaucoup et il tenait à être discret. Il y avait du monde à Marbrume, beaucoup de monde, mais il était prudent.

    « En tout cas j'suis flatté vot' Grandeur que vous m'portiez c't curiosité ! Si j'peud d'mander, z'êtes déjà allé en mer ? »

    Tout en parlant, il avait de nouveau immergé totalement ses cheveux. Quand il se redressa, il les tordit de façon à en retirer l'excédent d'eau et les ramena devant lui, en une tresse humide, qu'il entreprit de « peigner » avec ses doigts d'un geste machinale. Celui de sa voisine ne lui échappa pas.

    « Savez... C'plutôt agréable d'les avoir détachés, puis c'dommage de les cacher comme ça. »

    Sa main continuait de peigner ses cheveux, même si c'était plus histoire de démêler les nœuds importants qu'il avait que essayer réellement de coiffer quelque chose, d'ailleurs, de temps en temps, il grimaçait légèrement quand il tirait sur des cheveux emmêlés et vu la longueur et le mauvais entretien de ses cheveux, ce n'était pas rare.

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Idalie de BeauharnaisComtesse
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyLun 27 Avr 2020 - 22:59
Majesté. Idalie se retint au mieux de froncer le nez. C'était de pire en pire et, pendant que son compagnon de bain parlait, elle songea qu'elle devrait se présenter, révéler son nom pour éviter toutes ces appellations saugrenues... ou essayer, à tout le moins. Son interlocuteur lui accolait toutes sortes de titres bien trop élevés pour sa simple condition de noble au bas de l'échelle des nobles – elle avait même perdu son titre lorsque son frère était venu sergent, d'ailleurs – et quelque chose lui disait qu'il n'était pas près de manquer d'imagination.

Après avoir déclaré que la mer ne lui appartenait pas, qu'il n'y était que jusqu'à ce qu'Anür décide de l'emporter, l'inconnu se présenta : Léandre. Idalie lui sourit et répondit avec son habituelle politesse :

« Enchantée de faire votre connaissance, Léandre. »

Elle allait se présenter en retour – justement pour éviter de se faire appeler « Votre Altesse » ou « Votre Grandeur » -, mais n'en eut pas le temps, Léandre lui demandant plutôt si elle avait déjà été en mer. Elle secoua doucement la tête tout en tentant de ne pas regarder le marin avec trop d'insistance tandis qu'il immergeait de nouveau ses cheveux dans l'eau. Il était, en réalité, difficile de détacher son regard de lui. Il avait pour elle une attitude si décomplexée qu'elle en devenait étrangement fascinante. En fait, il agissait tout simplement comme si elle n'était pas là, peignant ses cheveux pour les démêler avec le plus grand naturel du monde.

« Non, je n'ai jamais eu l'occasion de m'aventurer en mer, finit-elle par répondre plus concrètement. Je connais davantage les forêts et les montagnes, car ce sont ces paysages qu'offrait la région d'où je viens, et nous avons rejoint Marbrume à cheval plutôt que par voie maritime. »

Il ne devait probablement pas être surpris de cette réponse, d'autant plus que les femmes n'étaient généralement pas les bienvenues à bord des navires en raison des superstitions qu'entretenaient de nombreux marins. Rares étaient celles qui, sauf en cas de circonstances exceptionnelles, connaissaient autre chose qu'une petite barque.

Lorsque Léandre lui indiqua qu'il serait plus agréable pour elle d'avoir les cheveux détachés, Idalie sourit légèrement, hésitante. Beaucoup de femmes autour d'elle avaient la crinière libre et se la nettoyaient tranquillement, mais elle n'avait pas l'habitude de porter une coiffure autre qu'un chignon en présence d'hommes. Elle savait que c'était accepté, ici, aux thermes, qu'elle ne passerait aucunement pour une femme de petite vertu, mais l'idée restait étrange à ses yeux. D'un autre côté, son chignon ne ressemblait plus à rien et Ilda devrait irrémédiablement la recoiffer avant qu'elles sortent du temple. Et il était vrai qu'avoir les cheveux détachés était agréable.

Idalie soupira intérieurement, agacée envers elle-même. Pourquoi s'inquiétait-elle toujours autant pour si peu? Tenter de ne jamais faire de vagues était parfois épuisant dans un monde où la moindre mèche de cheveux mal placée devenait un sujet de discussion d'importance nationale. Cette fois, par contre, elle s'en faisait pour rien. C'était elle qui était coincée et si elle avait le malheur de parler de tout cela au père Clay, elle ne doutait pas un seul instant qu'elle le verrait rire dans sa barbe.

« Oui, vous avez raison, concéda-t-elle finalement. Je ne les cache pas, j'arbore seulement une coiffure correcte... mais c'est inutile ici, je dois ressembler à un épouvantail à présent. »

Consciente de la stupidité de ses réticences, Idalie commença simplement à défaire son chignon ouvragé ainsi que les tresses qui le composaient. Contrairement à Léandre, qui peignait sa chevelure en barbare, elle libérait la sienne lentement et patiemment, histoire de ne pas l'abîmer. Tranquillement, mais sûrement, elle libéra ainsi sa crinière, qui plongea dans l'eau pour rejoindre le creux de son dos. Sortis de l'emprise du chignon, ses cheveux semblaient reprendre leurs droits et asseoir leur sauvage volonté qui contrastait fortement avec le caractère bien lisse de la coiffure qui les retenait avant.

Tandis qu'elle défaisait une tresse, Idalie vit Léandre attraper un solide nœud et grimaça par réflexe en le voyant faire. Par les Trois, elle n'avait jamais vu quelqu'un tenter de prendre soin de sa chevelure avec la même assiduité qu'il la maltraitait.

« Allez-y plus doucement, conseilla-t-elle. Et pour éviter d'avoir mal lorsque vous passez votre main dans une section comportant un nœud imposant, retenez solidement le haut de vos cheveux d'une main et peignez de l'autre. Vous éviterez de tirer sur leur racine et de vous causer des douleurs capillaires inutiles. »

Elle mima ce qu'elle voulait dire d'un geste. Même si sa chevelure n'était pas très emmêlée pour le moment, elle avait, par le passé, accueilli des nœuds terribles que ses domestiques lui avaient appris à maîtriser sans trop de peine.

« Être marin vous plaît-il? demanda-t-elle en se mouillant les cheveux de ses mains pour tenter de les replacer un peu sans avoir à s'immerger complètement. Ce doit être une vie très particulière. »
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyJeu 30 Avr 2020 - 4:03
    Les manières ampoulés de son interlocutrice amusait beaucoup le pirate. Bien-sûr, il ne l’exprimait guère, n'étant pas quelqu'un de démonstratif, mais en tout cas, c'était divertissant. Il devait avouer que c'était plaisant toutefois, d'entendre une femme s'exprimer avec cette élégance, cette délicatesse. Cela ne devait durer qu'en temps par contre, car il ne pouvait pas rester ainsi, à faire attention à ses mots, à ses gestes, à ses manières trop longtemps. Il n'était pas encore las de tout ça, après tout, la conversation ne faisait que commencer.
    Elle était enchantée de faire sa connaissance alors... Comme quoi, tout était possible en ce bas monde. Ils étaient pas nombreux à être content de connaître Léandre, la plupart des gens qu'il connaissait, c'était par nécessité. Etait-il nécessaire à la demoiselle ? Il en doutait fortement.

    Ainsi donc, elle n'avait jamais été en mer... Une chose guère étonnante, après tout, très peu de femmes prenaient la mer. Bien-sûr, parmi la noblesse c'était un peu différent et beaucoup de voyage protocolaire comprenait femmes et enfants. Il n'avait jamais prit la mer avec une femme mais il avait déjà prit une femme sur la mer. Mais sans jamais naviguer avec. Il était superstitieux et il évitait donc de contrarier Etiol en menant une femme à bord.
    La forêt, les montagnes... C'était le domaine de Serus ça. Il n'était guère familier de ces terrains là. Bien-sûr, petit il avait joué dans les champs et les petites forêts autours d'Usson, mais déjà à cette âge, il passait le plus clair de son temps vers la plage. Non, puis, avoir des arbres partout autours de lui, ne pas pouvoir à plus de cinquante mètre devant lui... C'était oppressant ! Puis on disait que la forêt étouffait les bruits, alors que la mer les amplifiaient. Bref, un monde complètement à l'opposer du sien dont il n'était pas pressé de connaître, surtout en ce moment.

    « Et z'avez pas quitté c'te cité d'puis qu'y a les monstres alors... Vous v'nez d'où Duchesse ? Si j'peux d'mander !»


    Bien-sûr, elle n'était pas la seule dans ce cas, à se retrouver coincer dans les murs « sécurisant » de Marbrume, même s'ils avaient prouvés ne pas être si sécurisant que ça, avec l'apparition du Chaudron. Il s'imaginait assez bien vivre dans le luxe et l’opulence, mais est-ce qu'il était prêt à rester enfermer pour ça ? Il en était pas sûr. Bon, façon, son interlocutrice était plus proche de prendre la place du Séraphin que lui de devenir noble ! Image plutôt amusante. Toutefois ce n'est pas cette image qui fit sourire – légèrement – Léandre mais sa remarque. Elle osait vraiment se comparer à un épouvantail ?

    « 'scusez baronne, mais un épouvantail comme ça, moi j'm'enfuis pas hein ! »


    Sa main continuant d'aller et venir dans sa tignasse, il ne détacha pas son regard de sa voisine tandis que celle-ci dénouait ses cheveux. Décidément, elle était très charmante. Non pas les charmes qu'il aimait habituellement, auprès des femmes pulpeuses et aux manières lascives.
    Il prit plaisir à regarder les cheveux de la duchesse, tomber le long de sa nuque, habiller ses épaules, encadrer son jolie visage. Il ne se gêna pas d'ailleurs pour la regarder sans détourner le regard. Il n'osa pas dire qu'entre ça et une coiffure « correct » mieux valait opter pour l'incorrect. Il ne voulait pas aller trop loin, mais son léger sourire qui ne l'avait pas quitté et son regard était sans équivoque.
    Bien malgré lui, il détacha son regard quand un nœud un peu plus gros que les autres lui tira une douleur. Son geste n'avait pas échappé à la Belle qui venait aussitôt au secours de la Bête, apportant ainsi ses conseils.
    Le Rouge aimait ses cheveux et il essayait d'en prendre soin au maximum, surtout vis à vis des poux, mais même s'il savait ce qu'était un peigne, il devait avouer ne pas trop s’embarrasser de ça. De toute manière, bien souvent ils étaient attachés en une longue tresse. Ils étaient assez malmenés en mer et plus d'une fois il avait voulu les couper, mais il ne pouvait s'y résoudre. En tout cas, les conseils, même s'ils n'étaient pas mauvais, il les connaissait déjà, sauf que là, il avait la flemme de bouger son bras pour s'occuper de sa crinière. Enfin, il fit tout de même l'effort, car c'est vrai que ça faisait mal.

    « Vous d'vez plus vous y connaître qu'moi, je vous crois donc ! Peut-ê'te même que c'vous qui devriez m'coiffer ! »

    Il lui lança un clin d'oeil avant de trifouiller quelques secondes pour démêler ce nœud. Cela ne lui déplairait pas de ce faire coiffer par des mains douces et délicates. C'était quelque chose qu'il appréciait beaucoup d'ailleurs, les femmes qui faisaient aller et venir leur main dans ses cheveux, en général c'était après l'amour.
    Enfin, ils allaient pas rester sur un sujet aussi futile que les cheveux ! Être marin lui plaisait-il ? C'était une question qu'il ne s'était jamais posé en fait. Il comprenait où elle voulait en venir, mais lui, il était fils de pêcheur, il avait pêché toute sa vie... Est-ce que ça lui plaisait ? C'était quelque chose de très dur à déterminer pour quelqu'un qui n'avait jamais vraiment envisagé de faire autre chose de sa vie. Il prenait toujours un moment pour répondre, mais là, la question le laissa sans réponse quelques instants.

    « Bah... J'aime la mer... C'pas un métier facile hein mais façon... C'est sûr qu'c'est diff'rents d'la vie de marchand ou d'fermier, on est t'jours en mer m'dame, j'reviens pas s'vent à Marbrume hein ! »

    Il bloqua sur la fin de sa phrase et détourna le regard quelques instants. Est-ce qu'il venait de ce trahir ? En ce moment, les marins n'allaient pas bien loin et ils étaient chez eux plus qu'ils ne voudraient, les embarcations ne leur permettant pas de s'éloigner bien loin du port. Bien-sûr, il y avait la liaison avec le Labret, mais même là, l'activité n'était pas intense... En tout cas, la gente dame ne semblait s'y connaître guère en commerce maritime, peut-être que cela lui avait échappé. Du coup, avant de lui permettre de rebondir, il prit le contrôle de la conversation.

    « Et j'peux d'mander à quoi vous occupez vos journées si vous êtes loin d'chez vous, princesse ? »

    Mhh.. Princesse il aimait bien.
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyVen 1 Mai 2020 - 0:53
Et z'avez pas quitté c'te cité d'puis qu'y a les monstres alors... Idalie secoua lentement la tête. Deux ans qu'elle n'avait rien vu d'autres que les murs de Marbrume, qu'elle avait fui tout ce qu'elle connaissait pour se réfugier derrière les remparts de la ville avec son frère. Le temps avait passé à la fois si vite et si lentement. Les années de bonheur et d'insouciance à prendre soin de ces terres qui avait été confiées à sa famille il y avait de cela plusieurs générations lui semblaient à présent bien lointaines.

« De loin, répondit Idalie à Léandre en sortant de sa brève absence. Pardon, je veux dire... Je ne viens pas du Morguestanc, mais du duché voisin. Du fief d'Auvray. »

Idalie en resta là, jugeant inutile de donner d'innombrables détails sur sa terre natale. Le royaume était vaste; aussi ne s'attendait-elle pas à ce que son interlocuteur en connaisse les moindres recoins. Elle sourit gentiment à Léandre, visiblement prête à répondre à ses autres questions s'il en avait, mais elle-même peu encline à l'assommer d'informations qu'elle ne croyait pas spécialement dignes d'intérêt pour lui.

La jeune femme sourit, amusée, lorsque le marin lui indiqua qu'il ne fuirait pas devant un épouvantail lui ressemblant. Bon, elle avait peut-être exagéré sur la comparaison, mais ses cheveux avaient réellement tendance à avoir leur propre volonté lorsqu'elle les relâchait ou que les éléments venaient perturber leur mise en pli autrement soignée.

« Vous êtes alors d'un courage exemplaire », fit-elle sans grand sérieux, l'air légèrement espiègle.

Idalie continua de défaire sa coiffure, quelque peu intimidée par le regard que Léandre laissait couler sur elle. Il la fixait sans gêne et elle tâcha de se concentrer sur sa tâche pour ne pas se mettre à regretter d'avoir choisi de libérer sa chevelure. Lorsqu'elle se risqua à lui jeter un nouveau coup d'œil, elle ne put que remarquer qu'il la regardait toujours, l'ombre d'un sourire sur les lèvres. Il devait le faire exprès...
Un imposant nœud détourna l'attention du marin, et la noble en profita alors pour lui donner un conseil simple, mais efficace qu'il sembla bien vouloir suivre. Elle rit un peu à ses paroles. L'idée de coiffer Léandre était des plus étranges, mais elle devait malgré tout admettre que l'envie de démêler tous ces nœuds une bonne fois pour toutes était présente. Elle aimait les choses bien faites et le marin faisait... les choses, point. Ce n'était toutefois pas de ses affaires. Et jouer à la coiffeuse avec un roturier ne faisait pas exactement partie des règles de bonne conduite de la petite noble parfaite de l'Esplanade. C'était dommage vu le massacre capillaire que s'infligeait Léandre.

Idalie continua de mouiller ses cheveux en observant son vis-à-vis, qui lui en disait un peu plus sur la vie de marin. Elle ne connaissait pas grand-chose dans le domaine, mais elle était surprise de savoir que Léandre n'était pas très souvent à Marbrume. Toujours en mer, selon lui. Elle ignorait ce qu'il pouvait bien faire aussi longtemps aux abords des côtes, mais, à bien y penser, elle ignorait aussi à peu près tout ce qui touchait la vie de marin, alors elle était loin d'être une référence en la matière. Peut-être vivait-il simplement à bord de son navire, n'ayant d'autre foyer que celui-ci. Peut-être préférait-il, malgré les difficultés, rester sur l'eau, là où les Fangeux ne pourraient l'attaquer. Peut-être avait-il beaucoup à faire. Qui sait?

Idalie n'eut pas le temps de s'attarder plus longtemps sur la question, Léandre souhaitant savoir à quoi elle occupait ses journées. Non, à quoi la princesse occupait ses journées. Elle fronça le nez presque imperceptiblement. C'était de pire en pire.

« Vous pouvez... Je me nomme Idalie, vous pouvez m'appeler par mon prénom », offrit-elle, espérant – probablement en vain – mettre fin aux surnoms embarrassants.

Peu de gens s'adressaient à elle en employant uniquement son prénom, mais tout lui semblait mieux que les titres que son interlocuteur s'amusait à utiliser pour la désigner. Une fois n'est pas coutume, dit-on.

« Mes journées sont faites de bien moins d'aventures que les vôtres, assurément, poursuivit-elle en continuant de dompter ses cheveux en les mouillant tranquillement à l'aide de ses mains. Je tiens la maison, évidemment, mais j'ai aussi récemment ouvert une auberge, alors il y a encore beaucoup à gérer là-bas, des détails de dernière minute à régler, de l'approvisionnement à assurer... Et je passe beaucoup de temps au temple également. Je tente d'apporter comme je le peux mon aide à nos prêtres et prêtresses. »

Idalie haussa doucement les épaules en reposant de nouveau son cou contre le rebord, l'air de barboter lentement des jambes sous l'eau.

« J'imagine qu'il doit y avoir des temps morts, en mer? demanda-t-elle. Que faites-vous lorsque vous ne naviguez pas? »

Elle l'observa un instant, intriguée, mais bien entendu trop polie pour partager ce qu'elle avait entendu sur les marins, qui avaient une certaine... réputation. Son regard ce porta une nouvelle fois sur le tatouage  - diffus en raison de l'eau – qu'il arborait sur le torse. Était-ce une représentation d'Anür? Il détourna les yeux avec pudeur, les reposant dans ceux de son interlocuteur.
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyLun 4 Mai 2020 - 12:47
    Le lointain. Malgré son temps passait en mer, Léandre n'avait jamais beaucoup voyagé vraiment loin. Combien de temps pouvait-il partir à l'est sans interruption ? Et à l'ouest, où était la limite ? Il entendait parfois quelques marins, chez les anciens, parler de contrés éloignés mais les récits chez les pirates étaient souvent enjolivés. Il était devenu par amour de cet immensité qu'était la mer, les mers plutôt et les océans, mais l'envie de voyager loin, de découvrir de nouvelles terres, se faisait de plus en plus pressante. Sûrement parce que depuis plus de deux ans maintenant, il était contraint à ne pas s'éloigner de Marbrume. Le Séraphin avait été très clair là-dessus, hors de question de monter une expédition, c'était un trop grand risque pour les bateaux et pour les hommes.
    Du coup, ils s'ennuyaient sur l'île de St-Vespate, le nombre de pirate diminuant peu à peu. Léandre était un de ceux les plus actifs, mais beaucoup se contentaient de boire de l'alcool de patate en rongeant leur ceinture, mourant à petit feux.
    En tout cas, il n'avait jamais entendu parler du fief d'Auvray. Il essaya un court instant d'imaginer la position de la demoiselle, un fief, ce n'était pas rien. Le fait que la taille d'un fief était très variable n'était pas quelque chose dont Léandre avait véritablement conscience, pour lui un fief c'était des grandes terres, entretenus par des serfs, avec des bois uniquement exploité pour le plaisir de la chasse. Une vision assez réductrice, qui témoignait encore une fois de ses nombreuses lacunes.

    N'étant pas forcément curieux – et intéressé – par le fameux fief, il ne poussa pas plus loin l'investigation. Il pouvait lui demander si ses montagnes lui manquait, mais bien-sûr qu'elle lui manquait. En même temps, personne de saint d'esprit ne voulait rester à Marbrume par choix, dans l'état actuel de la ville, devenu un refuge à la Fange. Heureusement que lui avait la mer d'ailleurs, il ne supportait pas l'idée d'être étouffer par ces murs et cette population, malgré son courage exemplaire.
    Il sourit presque à la remarque. La jeune femme faisait preuve d’espièglerie, elle était donc à l'aise en sa compagnie. Il ne prit pas la peine de répondre, se contentant de la regarder. Il se considérait plus chanceux que courageux, après tout, il aurait pu prendre un bain avec une laideronne.

    Il répondit néanmoins volontiers sur les questions de sa vie de marin. D'accord, c'était un pirate, mais c'était un marin aussi, donc il ne mentait pas. Il ne pouvait pas lui dire l'entière vérité, certains nobles faisaient de très bon clients, après tout c'est eux qui avaient les moyens, mais il était trop dangereux de se lancer dans ce genre de conversation au hasard. En tout cas, avant qu'elle ne lui en demande trop, il dévia la conversation, envoyant la princesse sur une autre piste.
    Princesse... Cela ne semblait guère lui convenir, à Idalie. Toutefois, il ne comptait pas se formaliser de ce qu'elle préférait ou non, princesse c'était bien.

    « J'm'permettrai pas c'te familiarité princesse. »

    Le pire était peut-être le sérieux avec lequel il disait ça, rien ne laissait paraître qu'il s'amusait de la situation et pourtant, c'était le cas. En tout cas, à l'écouter parler, il devinait que c'était une femme pieuse et bienveillante, et active de surcroît. Le fait qu'elle se « réapprovisionne » ne lui échappa pas. D'ailleurs, il trouvait cela étrange d'ouvrir un commerce en cet lugubre période.

    « Une auberge ? Z'avez bien d'l'argent à gaspiller princesse, c'pas l'meilleur moment pour c'mmencer une affaire hein ! Même faire une soupe d'ortie c'compliqué, alors l'reste... »

    Il resta interdit quelques instants, avant de lever les épaules.

    « Enfin, c'que j'en dis hein, c'pas mes oignons hein ! »


    Il retourna à ses cheveux, son regard interpellé par les mouvements de jambes de la demoiselle dans l'eau. Encore une chose qu'il était bien dommage de voir de manière si trouble.
    Les temps morts en mer, là encore il prit quelques instants avant de répondre. Que pouvait-il dire ? Qu'il arpentait les bordels et les tables de jeux ? Bah après tout, pourquoi pas...

    « Savez princesse, nous l'marins, on a d'plaisirs simple hein, boire des bocks d'bière, les dès et l'femmes. Mais savez, on s'lève d'bonne heure, on est au charbon t'les jours hein, à part quand Anür est en colère, alors là ouais, on prend pas la mer. »

    Oui, la colère d'Anür s'exprimait par le mauvais temps et les mers déchaînes. L'ennemi premier du marin, c'est la déesse elle-même. C'est pour ça que Léandre la vénérait tant, par crainte.
    Il s'apprêtait à lui demander ses loisirs à elle, à quoi pouvait bien se distraire la noblesse  - il imaginait des trucs bien moins entraînant que d'entrechoquer des bockes, au son des saltimbanques, une gueuse sur les genoux – lorsque de nouveaux arrivant firent leur rentrer dans le bassin, trois hommes.
    Léandre se contenta de les regarder avec son mépris habituel et ce décala, histoire de pas avoir trop de promiscuité avec l'homme le plus proche, préférant se rapprocher de son interlocutrice.
    La venue de ses hommes, était une contrainte pour Léandre, il ne savait pas pourquoi mais ils ne lui plaisait pas. D'ailleurs il répondit à leur salut par un signe de tête à peine perceptible. De manière générale, il était assez sauvage avec les autres – pas les jolies femmes, cela s'entend – mais en plus ils étaient trois.

    Il reporta son attention sur Idalie, mais il savait que la légèreté de leur conversation venait d'en prendre un coup.
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyLun 4 Mai 2020 - 23:43
Princesse. Bon. Idalie allait devoir se faire à ce surnom un peu trop audacieux à son goût, semblait-il. Elle aurait pu demander clairement à son interlocuteur d'abandonner le sobriquet, mais elle jugeait absurde de causer inutilement un froid entre eux pour si peu. Ils n'allaient probablement jamais se revoir une fois sortis de ces bains, après tout. Et il semblait étrangement sérieux dans sa volonté de ne pas se permettre de familiarités à son égard – pas plus de familiarités qu'être complètement nu à côté d'elle dans un bassin, cela va sans dire. Était-il toutefois réellement sérieux? La noble plissa les yeux presque imperceptiblement en le regardant, comme pour tenter de lire ce visage inexpressif. L'ombre d'un sourire finit par s'inviter au coin de ses lèvres. Qui sait ce qu'elle avait perçu?

Idalie ne s'offusqua pas de la réaction du marin lorsqu'elle mentionna l'auberge. Beaucoup étaient surpris par l'entreprise, mais n'osaient simplement pas le dire franchement, contrairement à Léandre, qui paraissait dire tout ce qui lui passait par la tête sans se soucier des conséquences. Imitant sans préméditation son interlocuteur, elle haussa les épaules avec douceur.

« C'est un défi, certes, mais je crois que nous nous en sortirons, répondit-elle calmement. Nous avons diverses activités, et cela est assurément à notre avantage dans le contexte actuel. C'est un projet risqué, sans doute, mais j'y crois. Je pense sincèrement qu'il peut apporter un peu de positif à la communauté. »

La jeune femme sourit au marin. Elle était optimiste, mais aussi réaliste. Les choses n'allaient pas toujours être faciles, elle le savait. Ce n'était pourtant pas une raison pour abandonner ou ne rien faire. La survie de l'humanité passait aussi par l'espoir, par la possibilité de vivre des instants de normalité et de tourner le regard vers l'avenir. Une auberge, même luxueuse, était quelque chose qui, par sa banalité, faisait du bien en des temps aussi incertains.

Idalie délaissa le sujet de l'auberge pour s'intéresser à la vie en mer. C'est, encore une fois, avec des propos d'une franchise déconcertante que Léandre répondit à sa question. L'idée qu'elle se faisait des marins état donc proche de la vérité : lorsque ceux-ci ne naviguaient pas, ils s'occupaient en buvant de la bière, en jouant aux dés et en... s'amusant avec les demoiselles. Était-ce si différent de ce que certains nobles faisaient? La question traversa l'esprit d'Idalie. Du vin au lieu de la bière, des jeux sophistiqués au lieu des dés et des femmes de bordels luxueux plutôt que des catins de bas étage; voilà ce qui différenciait nobles et marins, en somme. Rien de majeur, hormis que le marin assumait ses péchés.

Idalie acquiesça, ne pouvant, de toute évidence, ni approuver ni s'intéresser de trop près à aucune de ces activités. Elle allait changer de sujet, mais fut prise de court par l'arrivée de trois nouvelles personnes – trois hommes – qui, sans trop de cérémonie, décidèrent de se joindre à elle et Léandre dans le bassin. Visiblement peu enclin à laisser les arrivants s'approcher de lui, le marin se décala vers elle, ce qui ne manqua pas de la faire rougir. En fait, elle était maintenant terriblement mal à l'aise d'être la seule femme dans le bassin. Elle tâcha toutefois de sourire gentiment aux trois hommes, qu'elle finit par reconnaître – il s'agissait de deux nobles et de leur domestique, des frères non-natifs de moindre importance qu'elle avait déjà croisés lors d'une soirée quelconque. L'un d'eux, à qui elle avait parlé pendant cette fameuse soirée, sembla subitement la replacer.

« Mademoiselle d'Auvray! s'exclama-t-il. Mille pardons, je ne vous avais guère reconnue ainsi! Quelle agréable surprise!

- Ravie de vous revoir, Messieurs de Noirsaule », répondit Idalie d'un ton réservé, mais d'une politesse exemplaire.

Il y eut un échange aussi bref qu'inintéressant – Vous venez souvent aux thermes? Le temps est magnifique, n'est-il pas? Bla bla bla... – qui ne fut pas sans rappeler à Idalie les conversations qu'elle avait tenté de fuir en renonçant aux bains pour femmes.

« Vous semblez tendue, chère amie... Vous vous portez bien?
demanda l'aîné, qui répondait au nom d'Edmond.

- Je serais également tendu si j'étais une demoiselle et qu'un rat comme celui-là se tenait aussi près de moi
, marmonna Louis, le cadet, bien assez fort pour que Léandre entende.

- Pas faux... Hé, gueux, pousse-toi donc de là, tu vois bien que tu la mets mal à l'aise!
lança Edmond à l'adresse de Léandre.

- Nul besoin, je suis très b..., tenta d'intervenir Idalie.

- Et tu as quoi à nous dévisager ainsi?
continua-t-il en interrompant Idalie,

- Messieurs... », avertit Idalie d'une voix ferme, les sourcils froncés.

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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyVen 8 Mai 2020 - 12:40
    Du positif à la communauté. Il ne savait pas vraiment quel type d'auberge elle comptait ouvrir, mais c'était sûrement pas une taverne pour débauché et encore moins pour un marin en perdition. La communauté donc, mais pas la sienne. Il avait apprit auprès des pirates à faire la distinction entre les pauvres, sa communauté en quelque sortes et les riches, pour lui, ce n'était pas une communauté, s'en était deux parfaitement distincte. Pour autant Idalie n'avait rien de l'arrogance ou du mépris dont certains – jouissant d'une autorité supérieur – se permettaient d'user sans vergogne. Il avait déjà fait affaire avec quelques riches marchands et il avait déjà assisté à des transactions avec d'autres hommes, représentant un noble plus important, qui ne désirait pas dévoiler ses relations avec de vulgaires forbans. Cela aussi, c'était risible. Eux, les riches, qui se pensaient si important, n'hésitaient pas à avoir recours à la criminalité pour s'approvisionner en diverses marchandises. La noblesse. Pour Léandre, c'était juste un titre permettant de faire ce que le bas peuple ne peut se permettre. Mais qui était, dans cette communauté, les plus utiles en réalité ?

    En tout cas, il devait reconnaître que lancer une telle entreprise, dans ce contexte, pour une raison aussi abstraite que « le bien de la communauté », c'était audacieux. Peut-être avait-elle les moyens, mais les pertes resteraient conséquentes malgré tout en cas de problème. Après, peut-être mentait-elle sur ses réelles intentions, peut-être voulait-elle se donner une image bienfaitrice alors qu'il n'en était rien, mais il ne le pensait pas. Son instinct lui disait que c'était une femme généreuse, bonne et pieuse.
    Quoi qu'il en soit, il n'allait pas la juger sur ses actes même s'ils n'étaient pas très pieux, après tout, lui-même était un impie, qui pêchait autant qu'il priait. Pêché qu'il assumait pleinement, comme il en donna la preuve en parlant à la princesse de ses activités de détentes. C'était sûrement donné une mauvaise image, mais il ne pouvait pas justifier en disant que lui, c'était un cas à part, car c'était un pirate. Bien que beaucoup de marins, écumaient les rades du port, pas que des pirates.

    Avant de s’épancher davantage sur le sujet, les nouveaux arrivant arrivèrent, emmenant avec eux leurs bruits, leurs discussions et leurs arrogances, brisant ainsi la sérénité qui régnait entre nos deux protagonistes. Le Rouge, en effet, ce décala, il répugnait à être trop proche d'un homme et c'était aussi une bonne occasion de se rapprocher de la princesse. Princesse qui semblait connaître ces hommes, ce qui agaça quelque peu Léandre d'ailleurs. Il en déduisit très vite, qu'ils faisaient partit du même rang social. Il aurait pu le deviner sans même les écouter, à leur coupe de cheveux, leur corps bien nourris, leur assurance, leurs gestuels. Combien de temps mettraient-ils avant d'interpeller Léandre ? Il le sentait même avant que ça arrive. Et lorsqu'en effet ça arriva, il était déjà prêt. En effet, la demoiselle du fief d4auvray, semblait mal à l'aise. Était-ce lui ? Était-ce eux ? Bah, sûrement pas lui. Il en était presque sûr de ça, puis malgré qu'il se soit rapproché,il avait tout de même gardé une distance décente, bien que d'où elle était, elle pouvait deviner plus en détails ce que la distance troublait jusqu'à présent.
    Ainsi donc, il était un rat, un gueux. Il avait connu bien pire, bien que le fait que la présence de la demoiselle – ce détail ne lui échappa pas – rende les insultes plus cuisantes qu'elles n'auraient du. Toutefois, il se trouvait au Temple et il ne voulait pas causer de problème. Surtout que s'occuper de deux mécréants de la sorte, lui coûterait cher. Tout à sa réflexion, il ne cessait de dévisager le plus âgé des deux. S'il y en a qui devait bouger ce serait lui, alors autant l’agacer le plus possible. Le Rouge le dévisageait avec un léger mépris. Le pirate avait toujours une main dans ses cheveux, qu'il triturait négligemment. Pour autant, il était aux aguets et lorsque le noble se leva, il laissa tomber sa pose négliger pour se tendre comme un ressort.

    [color:6a49=#66ccff ]« Cesse de me dévisager de la sorte l'affreux où il t'en cuira par Rikni ! »

    Il faisait appel à la déesse de la guerre pour une broutille de la sorte ? Il doutait qu'elle ai du temps à perdre avec ce genre d’énergumène. En tout cas Léandre se leva, à son tour, nu face à ses hommes qui avaient pudiquement revêtit la tenue d'usage des bains. Ce détail n'échappa pas aux hommes à qui ils faisaient face et qui détournèrent les yeux de manière imperceptible.

    « P'rdonnez moi m'ssieurs, ' v'lez offensez personne ! »


    Il s'exprimait d'un ton qu'il voulait volontairement lent, comme s'il était un peu stupide. En tout cas, le pirate ne perdit pas d'avantage de temps. Il se tourna alors vers Idalie, se montrant ainsi à elle, sans la moindre considération pour sa pudeur. Et il s'inclina, montrant ainsi son respect à la dame et montrant son cul aux deux nobliau.

    « J'm'en vais prier Anür demoiselle Idalie ! C'tait un plaisir. »


    Il disait ça en toute sincérité, sans arrière pensées aucune, bien que montrer ainsi son cul aux deux couillons le réjouissait intérieurement. Quand il se retourna, les deux hommes s'étaient levés, le domestique à côté ne savait quel position adopté et semblait assez mal à l'aise. En tout cas, ils bloquaient le passage à Léandre qui continuait de garder son calme, bien qu'une certaine nervosité commençait à courir le long de sa colonne vertébrale, ses mains s'ouvraient se fermaient, réveillant ainsi ses muscles, engourdis après un moment dans l'eau chaude.

    « Tu te crois malin sale rat ? Et tu oses te montrer ainsi devant une dame ? J'devrais te rosser ! »

    Des menaces, toujours des menaces. Malgré qu'ils se sentent offensés, il savait qu'en dehors d'une véritable offense de sa part, ils n'exécuteraient pas leur menaces, pas ici du moins, après tout, il était au Temple, pas dans un bordel. Et puis malgré ce qu'il disait, Léandre n'outrepassait en rien ses droits, les bains étaient mixtes et la nudité toléré.

    « J'vais passer m'ssieurs. Faites ce que vous voulez. »


    Et il passa. Il s'avança et ils durent bien s'écarter, car sinon, ils allaient rentrer en contacte avec la virilité de Léandre et ils ne le désiraient guère. Il était tout de même content qu'ils n'aient rien tenté, il ne voulait pas se battre ici, bien que cela lui en coûtait. D'ailleurs, le mépris avait laissé place à une colère froide dans ses yeux, dès qu'il avait passé les hommes, une colère sourde, qu'il réprimait de plus en plus mais qui avait pour conséquence de faire monter en lui une rage dont il était le seul à en subir les conséquences. Léandre et sa colère.
    Il prit sa serviette et jeta un dernier regard au bain, plus précisément à Idalie, puis il s'en alla. Il devait se calmer, il savait qu'il trouverait la paix temporairement auprès d'Anür. Et peut-être auprès d'Idalie si celle-ci souhaitait le rejoindre.
    Il ne lui en voulait pas de ce qui c'était passé, elle ne pouvait prendre partie dans ce genre de situation. En fait, en ne prenant pas partie pour les deux frangins stupides, il considérait qu'elle avait prit partie pour lui, car c'était l'unique chose qu'elle pouvait faire pour lui à ce moment-là. Non, ce qui le blesserait vraiment c'est si elle venait pas, après tout elle préférait la compagnie de ces bellâtres plus cultivés que lui.
    Voilà que la colère se faisait encore plus forte, les mains tremblantes alors qu'il enfilait ses vêtements. En colère contre eux, contre elle et contre lui-même.

    Anür saurait le calmer.


Dernière édition par Léandre Le Rouge le Sam 9 Mai 2020 - 11:04, édité 2 fois
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Idalie de BeauharnaisComtesse
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptyVen 8 Mai 2020 - 19:09
Idalie soupira intérieurement. Longuement. Pourquoi les hommes étaient-ils donc tous incapables de se tenir, de ne pas se ruer sur la première occasion à saisir pour faire l'étalage de leur virilité? Pourquoi présumaient-ils qu'elle avait besoin d'être sauvée alors qu'elle n'avait rien demandé et que la situation actuelle l'embarrassait encore davantage que d'être en présence de quatre hommes dans un bassin? Par les Trois, ils étaient au temple! Était-ce si difficile de respecter ce lieu sacré en se gardant d'insulter un pauvre homme qui avait commis pour seul méfait – enfin, méfait connu de notre gentille noble – d'être né paysan? Il semblait bien que oui, car l'aîné des frères Noirsaule s'était levé pour donner du poids à son attaque verbale contre le marin. Long. soupir. intérieur.

Idalie était sur le point d'intervenir pour lancer un appel au calme lorsque Léandre se leva à son tour. Surprise par le geste, elle en oublia ce qu'elle voulait dire et sentit le rouge lui monter aux joues alors qu'elle tâchait de garder son regard fixé bien droit devant elle pour éviter de voir ce qu'elle ne devait pas voir. Sa tentative fut bien inutile, car Léandre se tourna directement vers elle pour la saluer et il fut alors bien difficile de ne pas ne serait-ce qu'apercevoir l'interdit. Elle détourna évidemment les yeux, mais... c'était trop tard. L'intimidante image était déjà bien imprégnée dans son esprit.

Lorsque Léandre s'inclina pour marquer son respect envers elle, Idalie releva le regard vers lui en évitant soigneusement de s'attarder là où elle ne le devait pas, se battant contre cette espèce de curiosité naturelle qui l'envahissait malgré la gêne. Posant plutôt son regard dans celui du marin, elle le salua d'un discret hochement de tête et d'un sourire timide. Elle préférait ne rien dire et laisser le départ de Léandre éteindre le feu de cette altercation complètement ridicule. Les deux nobles semblaient toutefois ne pas l'entendre de cette oreille et s'étaient levés pour bloquer le passage au marin.

« Messieurs, je vous en prie, vous êtes dans l'antre des Trois », dit-elle dans un souffle que personne ne sembla entendre ou auquel personne ne jugea utile de porter attention.

Fort heureusement, les nobles comme Léandre en restèrent là. Le marin passa et se saisit de sa serviette. Lorsqu'il fut couvert, Idalie osa reposer son regard sur lui, juste à temps pour croiser le sien. Elle y lut une immense colère, de celles qui semblaient particulièrement difficiles à réprimer. Combien de fois avait-il été traité avec aussi peu d'égards sans raison? La jeune femme le fixa un instant, l'air profondément désolée. Elle regrettait visiblement la tournure des événements et espérait qu'il ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle n'avait rien demandé, après tout.

Le marin s'éloigna et les deux nobles reprirent place dans le bassin, satisfaits de constater qu'ils avaient « gagné ». Idalie garda le silence. Elle n'allait certainement pas les remercier de cette scène.

« Ça sent déjà meilleur, vous ne trouvez pas, Mademoiselle d'Auvray? lança l'aîné en ricanant.

- Les rats d'égout, très peu pour nous! », renchérit son frère, fier de sa petite poésie.

Idalie sentit son corps se tendre devant ces méchancetés gratuites. Ils étaient méprisables. Et idiots. Elle avait honte d'être en compagnie de tels hommes. Aussi se leva-t-elle calmement après avoir récupéré les épingles qui avaient servi à retenir son chignon et qu'elle avait déposées sur le bord du bassin, un geste qui parut surprendre les deux frères.

« Je crois avoir amplement profité des bains pour aujourd'hui, fit-elle d'un ton neutre. Nous sommes un brin à l'étroit ici, je vous laisse volontiers l'espace, Messieurs. »

Vos egos démesurés en ont terriblement besoin. Idalie mobilisa toute sa volonté pour garder cette phrase pour elle-même.

« L'heure est au recueillement et je ne saurais me dérober à l'appel des Trois alors que tant d'âmes ont besoin que l'on prie pour elles. »

Idalie sortit du bain et salua les hommes avec la grâce qu'on attendait d'elle, puis s'éloigna après une dernière politesse, ne laissant aucune chance à ces malotrus de tenter de la retenir. Autant dire que ce moment de détente avait été totalement bousillé.

Au moment de retourner dans la salle réservée aux femmes pour le déshabillage et l'habillage, elle croisa sa domestique, qui paraissait soulagée de la voir. Idalie lui expliqua brièvement être allée aux bains mixtes pour éviter un groupe de chipies, uniquement pour se retrouver avec la version masculine desdites chipies. Elle lui demanda ensuite de l'aider à se revêtir et à se recoiffer, et la domestique s'exécuta avec l'efficacité que sa maîtresse lui connaissait. Elle fut ainsi bien vite parée d'une robe estivale d'un tissu vert tendre léger à la coupe sage qui, comme le voulait les dernières tendances, dévoilait ses bras avec élégance et pudeur. Le chignon qu'elle arborait maintenant était simple, mais absolument parfait – Ilda savait réellement y faire.

Quittant les thermes pour revenir dans l'enceinte principale du temple, Idalie chercha Léandre des yeux. Peut-être était-il déjà parti et avait-il seulement indiqué ses intentions de prier Anür pour trouver une porte de sortie, mais elle tenait tout de même à essayer de le retrouver pour s'excuser des agissements de ses pairs. Elle finit toutefois par repérer le grand gaillard au visage si particulier et fit part à Ilda de son souhait de s'entretenir avec lui pour lui demander pardon – et de prier, bien entendu. La domestique jeta un coup d'œil incertain au marin, mais finit par acquiescer, restant suffisamment à l'écart pour ne pas importuner, mais assez près pour pouvoir surveiller sa maîtresse.

Idalie trempa ses doigts dans l'eau salée mise à la disposition des fidèles et étala ce trait d'eau bénite par Anür sur son front avant d'aller s'asseoir à une distance respectable du marin sur le banc. Elle lui offrit un sourire gentil et désolé et le regarda un instant sans rien dire, attendant le moment approprié – au cas où il priait déjà - pour prendre parole dans un murmure :

« Je tenais à vous présenter mes excuses pour la manière dont ces deux hommes vous ont traité... Leurs paroles étaient indignes des Trois et vous ne méritiez pas être apostrophé avec aussi peu d'égards. Je vous prie de croire que je ne soutiens aucunement leur méchanceté ou leur violence. »
Idalie le fixa, tentant de voir s'il était toujours animé par cette colère qu'elle avait lue en lui avant de quitter les bains.

« Me permettez-vous de me joindre à vous pour prier Anür? », chuchota-t-elle.
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptySam 9 Mai 2020 - 12:18
    La religion. La Trinité. Heureusement qu'il y avait ces guides, ces préceptes car pour bien des Hommes, c'était la lumière dans les ténèbres. Un phare dans la nuit, pour guider les âmes en perdition. Bien que la Trinité était parfois sujet à controverse, c'était surtout les Hommes – de si ardents défenseurs des Trois – la cause de tant de malheur. Eux qui s'érigeaient en juge aux noms des Trois et qui jetaient l'opprobre sur les divinités. Eux qui perturbaient un équilibre parfait.
    Le Rouge respectait la parole des prêtres mais ne cautionnait pas les actes des plus fanatiques qui se cachaient derrière leurs livres saints. Lui, il pratiquait la religion à sa manière, de manière bien rustique, ne respectant pas à la lettre les saintes écritures, mais il ne mettait pas moins de ferveur dans ses prières. Au contraire, il ne priait pas pour se donner bonne conscience, il priait car il avait besoin de ce phare dans les ténèbres.

    Suite à l'incident aux Termes, Léandre avait donc filé sans demander son reste. Il avait séché ses cheveux du mieux qu'il pu mais ils étaient encore bien humide, ils avaient enfilés ses frusques, puis il c'était dirigé vers le Temple, d'un pas qu'il voulait détendu mais qu'il savait aussi raide que ceux des miliciens. Il n'était toujours pas détendu, la colère encore bien présente, figé dans sa colonne vertébrale. Il ce signa et prit place sur un banc.Il regarda la statut d'Anür un moment avant de ce décider à fermer les yeux et de se mettre à inspirer et expirer doucement, peut-être pas assez car cela lui arracha quelques regards courroucés de quelques puritains mais il n'en avait que faire. De toute manière, ce petit exercice ne dura qu'une poignée de minute, le temps à la tension de se relâcher quelque peu, permettant à Léandre de ce détendre.

    Il ne devait pas penser à un quelconque pêché, pourtant, l'image de lui en train de noyer les deux cancrelats qui l'avait offensé était une image réjouissante qui apaisa cette colère. Bien-sûr, il exprima son pardon à Anür de penser une telle chose et il la remercia de lui avoir donné la force de ne pas céder à ses pulsions. Il avait déjà tant à ce faire pardonner, il ne désirait pas rajouter à sa liste. Il était convaincu qu'il finirait dans les limbes, en compagnie d'Etiol, loin de la mer et pourtant dans une noyade perpétuelle. Le pirate croyait en Etiol, un héritage de son père. Il se taisait à ce propos, même parmi ses compagnons pirates. Ce n'était pas un sujet qui devait être prit à la légère, pas ici. Pourtant, Léandre trouvait la présence d'Etiol tout à fait logique. Il croyait en ce dieu mais il ne le priait pas, il le voyait comme le mal, le véritable mal, celui qui avait amené la Fange par exemple. Il avait une façon de pensée très binaire, avec le bien et le mal et si la Trinité était le parfait équilibre, Etiol était l’élément perturbateur. Ceux qui refusaient d'y croire, notamment chez les hommes instruits et le clergé, ce voilaient la face. Pourquoi tant de répression envers les croyants de ce faux Dieu si celui-ci n'existait pas ? Puis ils y mettaient de l'ardeur à brûler ces soi-disant « impies ». Pour Léandre cela révélait surtout la peur du clergé d'accepter la vérité concernant cette divinité tant controversé. Léandre craignait Etiol, mais il le respectait, en revanche il respectait moins ceux qui le glorifiaient. Glorifier Etiol, c'était souhaité le malheur. Lui ne le souhaitait pas, ses propres Ténèbres étaient suffisamment sombre.

    La statut d'Anür, le Temple, agissait comme une lumière en lui, repoussant les ténèbres, le mettant dans la lumière pour quelques temps. Un temps trop court mais qui lui permettait d'accéder à une facette de lui qu'il repoussait la plupart du temps. Une facette imprégné de remord et de pardon, de positivité et de bienveillance. Cela ne durait jamais bien longtemps hélas, dès qu'il sortait de ce Temple, il retrouvait bien vite ses travers au travers des travers des autres.
    Il y avait bien-sûr Rikni et Serus dont il ne parlait quasiment jamais et à qui il accordait ses prières que trop rarement. Il n'avait que peu de rapport avec Serus, un dieu trop terrestre pour Léandre. Rikni, il la priait lors de combat à mener, lorsqu'il lui fallait une force physique et morale, mais ses prières alors dans leur quasi-totalités à Anür, déesse de la mer, de l'infini. Il la priait à chaque départ en mer, il la priait et il la défiait. Il défiait Anür de venir le prendre, de l'envoyer par le fond, de l'amener à elle, pour enfin l'éclairer de sa lumière de façon permanente. Il la défiait mais elle se riait de lui. Tel était sa pénitence. Condamner à vire et suppor...

    Une présence le tira de ses pensées. La princesse. Combien de temps s'était-il écoulé ? Dix minutes, quinze, vingt ? En tout cas, il avait mit de côté l'incident et la demoiselle pour se recentrer sur lui pendant tout ce temps. Cela avait eu l'effet bénéfique de relâcher la tension, les effets du bain chaud ce faisant sentir désormais. Le pirate ressentait une certaine lassitude. Il était tout de même content - bien qu'il ne l'exprimait pas sur son visage toujours verrouillé – de la présence de la demoiselle ici. Il n'avait pas cru qu'elle viendrait, il pensait qu'elle ne voulait pas courir le risque que les deux freluquets de tout à l'heure puisse s'imaginer des choses s'ils les revoyaient tout les deux. Après tout, elle les connaissait.
    Il fronça les sourcils lorsqu'elle s'excusa. Il resta silencieux un moment et il hocha la tête, répondant de manière positive à sa demande.

    « J'vous en prie princesse. Mais j'refuse vos excuses. C'pas à vous d'les présenter, z'y êtes pour rien qu'j'sache. 'toute manière, j'ai qu'faire d'excuses. J'laisse la miséricode aux dieux. »

    Il avait parlé d'un ton parfaitement calme, n'exprimant aucune colère, il n'était plus énervé, il était clairement lucide. Oui, il n'avait pas à pardonner les actes de quelqu'un, il laissait ça à plus pertinent.
    Sentant un regard sur lui, il tourna légèrement la tête pour voir une bonne femme le regardait. Elle ne baissa pas les yeux, alors que la cicatrice semblait la mettre tout de même mal à l'aise. Il regarda ensuite Idalie et il refit face à Anür, un léger sourire aux lèvres.

    « Vot' suivante à peur que j'vous enlève on dirait. »

    Il la regarda un peu plus en détail – Idalie, pas la servante – elle avait une toute autre allure ainsi vêtu, son chignon renoué et impeccable. Les rangs sociaux semblaient remit à leur place. Il ne se faisait guère d'illusion, avec sa veste en cuire, sa chemise d'un blanc douteux et ses braies. Sans compter sa tignasse humide complètement lâché, lui donnant très certainement un aspect de chien mouillé. Ce contraste, il le vivait comme une humiliation, mais au lieu de se perdre dans ces méandres, il ce contentait d'apprécier la grâce de la demoiselle, remerciant Anür pour cela.
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Idalie de BeauharnaisComtesse
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MessageSujet: Re: Se jeter à l'eau [PV Léandre]   Se jeter à l'eau [PV Léandre] EmptySam 9 Mai 2020 - 23:51
Silencieuse, Idalie se contenta d'acquiescer doucement aux paroles de Léandre. Quel drôle d'homme. Ses mots étaient souvent directs, parfois brutaux, mais il demeurait calme et impassible. Il paraissait être prompt au mépris et à la colère, sans pourtant y céder systématiquement. Il continuait de l'intriguer, car elle le sentait infiniment plus complexe que l'image de simple marin qu'il devait renvoyer la plupart du temps. Elle se demandait ce qu'il pouvait ressentir, à quoi il pouvait penser. Il était imprévisible, presque illisible.

Suivant le mouvement de Léandre, Idalie jeta un coup d'œil derrière elle. Ilda observait le marin avec grande attention et ne paraissait pas des plus rassurées. La noble lui offrit un sourire tranquille. S'il y avait un endroit où elle n'avait pas à s'inquiéter pour sa sécurité, c'était bien le temple. Cependant, Ilda étant Ilda, elle était incapable de ne pas s'inquiéter pour sa maîtresse, surtout lorsqu'elle conversait avec des individus qui semblaient... avoir du vécu, disons-le ainsi.

Idalie reporta son attention sur Léandre, qui fixait la statue d'Anür un léger sourire aux lèvres. Vot' suivante a peur que j'vous enlève on dirait. Elle réprima discrètement un rire, se contentant de sourire avec une pointe d'amusement.

« Ne vous en faites pas, elle craint qu'il m'arrive quelque chose dès que je mets les pieds hors de chez moi, murmura-t-elle. Vous n'avez pas l'exclusivité de sa méfiance. Elle en a également après le mauvais temps, les charrettes qui passent trop vite, les gens qui marchent trop près... »

Idalie haussa vaguement les épaules. Elle était prudente, mais ne s'inquiétait pas autant qu'Ilda, qui voyait parfois le mal partout. Elle ne se sentait pas en danger, assise à côté du marin au beau milieu du temple. Elle avait été mal à l'aise aux thermes, mais elle ne s'était pas non plus sentie menacée malgré la situation pour le moins particulière. Les choses auraient sans doute été différentes si la rencontre avait eu lieu ailleurs, mais ce n'était pas le cas, et elle était reconnaissante envers les Trois de lui permettre d'échanger avec une personne aussi différente d'elle. C'était l'une des raisons pour lesquelles elle aimait tant aider au temple. Elle avait la possibilité de parler avec une foule de gens différents sans qu'on la regarde – trop - de travers parce qu'ils n'étaient pas de son rang. Son seul regret était la courte durée de ces conversations, le caractère éphémère de ces rencontres qui étaient souvent bien plus intéressantes que celles qu'elle faisait dans « son » monde.

Idalie étudia un instant le visage de Léandre, ses traits, son expression, avant de reposer tranquillement son attention sur la représentation d'Anür. Elle contempla la déesse, se perdant dans ses pensées et ses prières, laissant Léandre faire de même. Elle était sereine, beaucoup plus qu'aux thermes. Son corps était détendu, son visage, doux et bienveillant. Il se dégageait d'elle une grande quiétude, de celles à laquelle on parvient à l'aide d'une foi inébranlable. Anür veillait.

« Êtes-vous souvent témoin de sa colère? », demanda-t-elle en chuchotant.

Pour Idalie, les vagues qui se déchaînaient avaient toujours été synonymes de la colère d'Anür. La mer était-elle plus capricieuse maintenant que la Fange s'était abattue sur leur monde? Ceux qui pensaient qu'Anür, enragée contre l'humanité, répandait le fléau en guise de punition avaient-ils raison? Ambivalente, Idalie était toujours en quête de réponses que nul ne semblait pouvoir lui offrir. La volonté des dieux était impénétrable.

« S'est-elle déjà manifestée sous vos yeux? Je sais que des marins disent l'avoir aperçue... Est-votre cas ou croyez-vous qu'il s'agisse de récits inventés d'un bout à l'autre? »

Idalie posa son regard miel dans celui de Léandre, l'air d'accorder sincèrement de l'importance à la réponse que le marin offrirait.
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