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 La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]

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Eric LaporteVagabond
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MessageSujet: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyLun 15 Juin 2020 - 13:42
Début juin 1166

Cela ne fait pas un mois, pas encore, que j’ai pris l’une des décisions les plus importante de ma vie.
J’ai décidé de déserter la milice.
J’ai saturé, incapable de supporter plus encore l’inhumanité régnante en maitre dans la cité. Sous couvert de danger, bannir ou tuer les malheureux qui se font mordre m’est devenu insupportable. Alors je suis parti.
Je n’ai de toute façon aucune attache, aucune possession, rien en mon nom propre, rien. Je ne suis jamais qu’un matricule dans la milice, possédant tout au plus l’équipement que l’on m’a fournis…Et encore.
En quittant la milice, j’ai simplement fait une croix sur l’assurance d’un repas quotidien et d’un toit pour la nuit. En soit, je n’ai pas de vie, pas de relations, pas d’amis, pas de compagne…Je n’ai personne à regretter. Alors, quand quelque chose vous déplais profondément et que rien ne vous pousse à rester, autant partir. Au moins suis-je en accord avec moi-même.

Depuis ce moment, j’erre un peu partout dans le royaume, trimballant ma carcasse aussi discrètement que possible, évitant au mieux les dangers. Qu’ils soient ou non humains, ils sont partout, même si parfois ce sont les humains qui m’effrayent le plus.
J’erre donc dans les marécages, les bois et, dernièrement, je me suis pas mal approché du Labret. Usson, pour être un peu plus précis, est le patelin à proximité duquel je suis arrivé récemment. Je n’ai pas encore mis les pieds dans le village, demeurant aux alentours. Si le Labret est plus calme pour quelqu’un dans ma situation, il y a tout de même beaucoup de passages de la milice. Hors, en tant que déserteur, je préfère autant que faire ce peu, éviter mes anciens collègues.

Je suis dans les parages depuis deux jours, installé dans une ancienne cabane de chasse, perchée dans un vieux chêne. Les murs de la cabane sont bringuebalants, le toit plus vraiment étanche mais le plancher est encore solide, cela me permet donc de dormir sereinement. Cela étant dit, se remplir le ventre est aussi important que de dormir et, ça, c’est une autre histoire. En furetant, j’ai remarqué une sorte de hangar où son apparemment stocké des denrées provenant des champs. Comme à mon habitude, je projette donc d’attendre une baisse d’activité pour tenter de m’y introduire et de piquer quelques légumes. Je ne suis pas un gros mangeur, alors quelques panais ou oignons me contentent pour quelques jours.

Pour l’heure, je profite du soleil pour me laver dans une rivière, à l’écart des chemins et non loin de mon arbre.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyMar 16 Juin 2020 - 13:35
Avec un bruit particulièrement répugnant, la lame coulissa sur la trachée du pauvre diable, détachant pratiquement la tête du corps. Un flot écarlate jaillit de la plaie en poissant le sol, éclaboussant le visage du monstre à la cape verte qui se tenait devant lui. Clervie émit un bref hoquet, des larmes brûlantes montant à ses yeux. Il était trop tard pour intervenir.

Qu'est-ce t'as, Corbac ? T'as d'la compassion pour les brigands ? C'est bien d'une femme, ça !

Les autres membres de la coutillerie se mirent à ricaner, tandis que Clervie s'efforçait de garder contenance.

" Rien à faire de cette carogne, Marcus, mentit-elle. Mais on est au Labret, là, tu vas nous attirer les fangeux avec tout ce sang par terre !
- Ca va, ça sent pas plus fort qu'une femme qu'a ses menstrues, hein !
- Très drôle..."

Clervie ne pouvait détacher son regard de celui de l'adolescent, à présent vide de toute lumière. Des yeux d'un bleu délavé, emplis de peur et d'horreur. Il avait tenté discrètement de voler quelques légumes dans le convoi à l'aube, et les camarades de la jeune femme avaient décidé de s'amuser quelque peu avec lui. Elle avait été alertée par les cris, mais à elle seule, elle avait bien compris que tout ce à quoi elle arriverait, c'était à se faire tuer avec lui. Sachant qu'ils pourraient facilement mettre ça sur le dos d'un fangeux, au vu de la situation. Et elle ne pouvait pas vraiment se permettre de mourir, du moins, pas dans l'immédiat. Elle avait une famille à venger.

Tu aurais dû tout de même tenter quelque chose de plus, retentissait une voix désagréable dans sa tête. C'était un gamin. Un pauvre gamin affamé et apeuré...

Jusqu'à la dernière minute, elle avait espéré qu'ils se contenteraient de le battre, puis de le laisser partir. Mais non. Marcus l'avait déshabillé puis exercé sur lui un certain type d'humilliation beaucoup plus courant que l'on ne laissait croire (déjà là, Clervie avait été révulsée, mais un de ses camarades l'avait forcée à regarder en lui disant qu'elle n'avait qu'à prendre la place pour lui épargner), avant de lui trancher la gorge en arguant qu'il criait comme un cochon et qu'il voulait savoir jusqu'où il pouvait imiter un cochon. Là, la jeune femme avait tenté de s'interposer sous le prétexte fallacieux qu'elle venait d'énoncer, mais il avait été trop tard.
De toute façon, ce n'était pas comme si on l'écoutait souvent.

A l'aube, le coutillier l'avait notamment obligée à aller vider son seau à merde, avant de l'envoyer lui chercher à manger dans la cuisine. Il lui avait également mis une claque aux fesses, qui l'avait avertie d'une autre potentielle attention de sa part. Mais pour repousser ses avances sans risquer de l'offenser, Clervie avait trouvé une parade efficace, du moins pour cette fois-ci.
Prenant son stylet, elle s'était discrètement entaillé l'intérieur de l'aine souillant ainsi ses braies de rouge entre les jambes. Lorsqu'elle était remontée dans la chambre de son supérieur, il avait alors pensé qu'elle avait son sang lunaire et, faisant visiblement partie de ceux que cela répugnait de toucher une femme dans cette période, s'était donc ravisé de la moindre prétention. Mais il avait partagé sa frustration avec certains de ses camarades, si elle en jugeait par la mauvaise plaisanterie que venait de faire l'un d'eux.
Peu importait. Ce n'était que là que des mots. Et les mots ne vous blessaient pas, ne vous faisaient pas faire de cauchemars la nuit, ne vous infligeaient pas une souffrance effroyable dans le bas du ventre, ni ce sentiment de honte et de souillure. Tout, elle subirait tout plutôt que de revivre cette épreuve...

Puis vers le début de l'après-midi, un nouvel événement s'était produit.

"En chasse, vite ! avait crié le coutillier. Le fils du boucher vient de dire qu'il avait aperçu Eric Laporte hier ! Il doit pas être très loin d'ici, c'fumier de déserteur ! Ca s'rait bien d'le ramener avec nous, qu'on puisse enfin pendre c'bâtard !"

Clervie avait aussitôt tendu l'oreille. Voilà une nouvelle qui était intéressante ! On détestait les déserteurs, ces traîtres à Rikni et au Roi. En capturer un ne serait peut-être pas un fait héroïque, mais inciterait peut-être ses camarades à la voir autrement qu'un ventre à accueillir leur semence si elle participait activement à cette traque. Elle avait déjà remarqué que montrer son utilité dissuadait parfois les conscrits de la frapper ou de l'humillier.

Même si cela ne changeait rien au fait que dans le fond, les miliciens n'étaient pour la plupart que des bandits affublés d'une cape verte, et souvent bien pires que les petites frappes qu'ils arrêtaient.

Cette armée était tout compte fait bien digne de Sa Bienveillante Majesté qui faisait force de banquets de cochons rôtis avec ses sujets comme principaux ingrédients. Les lâches, les tournes-casaques, les coupes-jarrets, les corrompus et traîtres en tout genre avaient leur place à la caserne et la bénédiction de Rikni en prime. C'était peut-être bien pour cela que l'on purgeait les serpents du venin pour le rituel d'initiation, car Clervie ne doutait pas que les créatures de la déesse mordraient les trois quarts de ces déchets humains qui se parjuraient avant même d'avoir commencé leur service.

Et si tu restes trop longtemps là, tu finiras toi aussi lâche et tourne-casaque. Petite idiote, pourquoi n'as-tu pas tenté plus pour aider le gamin ?

Les hurlements de ce pauvre adolescent retentiraient encore dans son esprit, elle le savait.

La coutillerie s'était séparée par petits groupes pour quadriller la zone. Le soleil tapait fort, aussi, le risque de croiser un fangeux était minime. Mais bien évidemment, les deux camarades que l'on avait affecté à Clervie n'avait pas perdu de temps pour la laisser derrière. "On va quand même pas laisser de la gloire à la Corbac", avait dit l'un. "Faudrait surtout pas qu'elle s'imagine qu'elle peut prendre du grade !'

La jeune femme avait alors pris prudemment le chemin de la rivière. Et il lui avait semblé entendre un branchage craquer.
Clervie avait une ouïe supérieure à la normale depuis son viol et il lui arrivait parfois ainsi d'entendre de petits bruits que les autres ne remarquaient pas.
Elle se figea, prête à escalader un arbre en vitesse. Un fangeux, malgré le soleil ? Le risque n'était jamais nul. Le coeur battant à lui faire mal sous l'épouvante de cette pensée, l'adrénaline lui ravageant l'estomac, picotant ses poignets, elle tourna son regard en direction du bruit. Une forme humaine se tenait à cinquante pas de là.
Elle se jeta à plat-ventre dans un taillis. Fangeux ou humain ? Heureusement, il n'y avait pas de vent. Son odeur ne lui parviendrait peut-être pas...
L'homme ôta sa chemise et s'approcha de la rivière. Clervie poussa un soupir de soulagement. C'était un humain banal. Les fangeux ne se souciaient guère de leur hygiène, et ne portaient généralement qu'un reste de vêtements en lambeaux. Lorsqu'il s'approche un peu avant de lui tourner de nouveau le dos, Clervie remarque que de nombreux sillons lui creusent la peau. L'homme ôte le reste de ses vêtements (elle détourna pudiquement le regard) et se jette à l'eau, profitant de son bain.
Si cela, ce n'était pas un coup de chance !
Ses camarades en avaleraient leur cape, si c'était elle qui leur ramenait le déserteur ! Cela pouvait être un bon début pour la petite bleusaille arrivée au printemps...
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyLun 4 Juil 2022 - 12:23
L’eau fraîche ruisselait du sommet de mon crâne et sur mon corps jusqu’à rejoindre la rivière, au niveau de mes hanches.
C’était agréable de sentir le soleil chauffer ma peau humide.

Je m’accroupis dans l’eau, rejoignant le rebord, pour me saisir d’un morceau de savon ainsi que du tas de tissu que formait ma cape et mes habits. Je plongeais le tout dans l’eau, dans une cavité cerclée de pierre, faisant comme un réceptacle. Je posais le morceau de savon sur une pierre plate, pris une grande gorgée d’air et disparue sous l’eau. Je remontais la rivière, totalement immergé, nageant lentement d’une main, l’autre tenant quelque chose contre mon ventre.
Deux minutes plus tard, deux minutes à lutter contre le courant en apnée, je sortais la tête de l’eau, émergeant derrière un gros rocher.

Mon arc, détrempé, se glissait naturellement dans ma main gauche, une flèche l’accompagnant, tandis que j’encochais le second trait. Je mis une pichenette dans la queue de la flèche pour libérer l’empennage de l’eau qui y restait puis, doucement, je me redressais au-dessus du rocher.
Je bandais l’arc et tirais en visant un buisson, un mètre au-dessus du sol, avant d’entendre le bruit sourd d’une flèche qui se plante dans un tronc d’arbre.

La seconde flèche était déjà prête à partir, visant cette fois la base du buisson.
Je parlais alors d’une voix rauque et directive.

Les fangeux ne se cachent pas ! Sortez de là sinon je tire ! Je ne vous veux aucun mal, mais ne vous cachez pas, sans quoi je vous considèrerai hostile par défaut !

Il aurait été illusoire de croire que je n’avais pas entendu les bruits de pas avant que la personne ne se jette au sol. Le tintement de l’équipement, de l’épée dans son fourreau, tout cela faisait du bruit pour qui sait écouter. J’ai toujours su écouter là où les autres ne font qu’entendre, j’ai toujours su regarder là où les autres ne font que voir.

Danger ?
Probable !

Origine ?
Humaine !

Précisions ?
Armé, pour le moment seul !

Pour le moment ?
Tu en connais beaucoup des fous pour errer ici seul ?

Toi ?
Oui, mais à part moi ?

C’est rare !
Oui, donc d’autres ne sont pas loin !
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyMer 6 Juil 2022 - 9:46
Clervie comprit immédiatement qu'elle venait de commettre une erreur en pensant surprendre la cible. Visiblement, Eric Laporte était doué du même don qu'elle ; il était capable d'entendre même les plus discrets chuintements. Voilà qu'il s'était redressé et elle entendit la flèche siffler juste au-dessus du buisson derrière lequelle elle était tapie et quelque chose frôler ses cheveux. Par les Trois ! Sa réputation d'archer n'était donc pas usurpée non plus. Si elle faisait la moindre erreur, nul doute qu'il la trouerait. D'ailleurs, il la menaça sans détours :

Les fangeux ne se cachent pas ! Sortez de là sinon je tire ! Je ne vous veux aucun mal, mais ne vous cachez pas, sans quoi je vous considèrerai hostile par défaut !


Manque de chance, elle avait sa cape de milicienne et son épée courte sur elle ; le déserteur risquait fort de ne pas faire de quartier. Mais si elle restait dans le buisson sans réagir, la prochaine flèche serait pour sa poitrine ou sa tête. Cet oublié de Rikni ne se doutait sûrement pas qu'elle faisait partie de la milice, sinon, il aurait déjà tiré.
Bon sang, que faire ?
Ne restait qu'à y aller au culot.

- Très bien, tu as gagné. Je vais me montrer,
répliqua-t-elle d'une voix forte.

Elle sortit du buisson, les mains bien en évidence :

- Ne fais pas l'idiot, Laporte. Tu es cerné. Il y a au moins cinq ou six camarades dissimulés aux alentours. Si tu te rends maintenant, tu auras peut-être une chance de pouvoir négocier, autrement, tu seras mort dans l'instant qui suit. A toi de choisir. Dans tous les cas, me tirer dessus ne réglera pas tes problèmes. Tu as déserté, il faut assumer les conséquence, mon gars. Tu ne pensais quand même pas que tu allais t'en sortir comme ça, non ?

Son estomac était noué plus serré qu'une corde de potence et une sueur froide coulait dans son dos, glaciale malgré la chaleur du mois de juin. Par les Trois, elle mourrait de peur. Mais elle restait une Sombrelune, et les gens de son sang savaient mourir debout.

- Tu dois penser que je me moque de toi, mais réfléchis ; si tu te rends sagement, le coutilier ne te fera pas lyncher haut et court de suite. Tu seras ramené à Marbrume pour être pendu sur la place. Et la ville est quand même à plusieurs jours d'ici... Tu pourrais peut-être trouver un arrangement, ou alors t'échapper pendant le voyage, qu'en dis-tu ? C'est toujours mieux que de te prendre une grêle de flèches maintenant.


Elle n'avait plus qu'à espérer s'être montrée convaincante. Le vaurien ne se doutait pas qu'elle était seule dans le périmètre, les miliciens ne se promenant jamais seuls. Il ne pouvait pas savoir que ses camarades la détestaient au point de l'avoir laissée derrière eux livrée au danger. Ce coup de bluff était donc la meilleure option. De toute façon, elle était décidée à non seulement survivre, mais à ramener cette crapule au bercail. Elle avait une famille à venger, par les Trois !
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyJeu 7 Juil 2022 - 16:09
Une femme ?
Oui, donc une milicienne !

Comment tu en es sûr ?
Une femme, ici, armée et qui m’observe en se cachant ?

Qui plus est sûrement pas seule ?
Ouai, sûrement pas seule !

En effet, on va voir du vert !
Assurément !

Et cela ne ratait pas !
Après avoir entendu une voix forcée qui m’avait indiqué le sexe de la personne, la voici qui émergeait de son buisson en montrant bien ses mains.
Je la balayais rapidement du regard. Jeune, petite, de longs cheveux sombres, une cape verte qui dissimulait plus ou moins une épée. La vingtaine au maximum, peu d’expérience.

Options ?
Pour ?

La neutraliser ?
Minimum trois !

Développe ?
Soit, je tire, à cette distance je touche mortellement.
Soit à l’épée, je n’excelle pas mais j’aurais le dessus avec peut-être une blessure.
Soit au corps à corps, c’est plus silencieux, j’aurais le dessus mais plus long et plus fatiguant.

La létalité s’impose ?
Pas nécessairement…

La jeune femme tentait alors de me résumer une situation qui était fausse de base. Les miliciens ne sont pas des hommes de finesse. Si ses camarades étaient présents, ils me seraient déjà tombés dessus. De plus, il y a toujours au minimum un archer dans une coutillerie, l’homme aurait donc déjà riposté à la flèche que j’avais tiré.
De plus, si les femmes sont acceptées dans la milice, les hommes n’aiment généralement pas laisser la gloire à ces dernières. Une fois de plus, ils m’auraient déjà interpellé.
Enfin, je n’ai entendu que les bruits fait par la demoiselle. Nous sommes en période chaude, le sol est jonché de brindilles cassantes, j’aurais très bien entendu ses camarades.
Là où elle dit vrai, en revanche, c’est qu’ils ne sont effectivement pas loin.

Pendant qu’elle parle, je baisse mon arc, me faisant moins menaçant. Elle est bien assez loin pour que j’ai le temps de tirer si elle tentait de charger, alors inutile de fatiguer mon bras pour rien.
Je la laisse parler, l’observant d’un regard parfaitement neutre, adoptant une posture de repos. Sur mon visage, on ne voit aucun signe de stress, de crainte, de peur ou de doute. Pour cause, je ne suis pas stressé par la situation, je ne crains pas la mort, je n’ai pas peur du moment et je ne doute à aucun moment du fait que je m’en sortirais.

Vous êtes seule dans l’immédiat Mademoiselle. N’oubliez pas que, comme vous le dites, je suis un déserteur. J’ai quitté la milice il y a à peine un mois, je sais comment cela fonctionne. Il n’y aura pas de pluie de flèches puisqu’il y a tout au plus deux archer dans votre groupe. De plus, ils ne sont pas là. Trois de vos camarades ont dû partir vers l’ouest, deux autres vers le nord. Les premiers se retrouveront face à une falaise infranchissable, les deux autres devant le lit de cette rivière. Le temps qu’ils reviennent, je serais loin !

Je pointais son ventre puis ses pieds de mon arc, parlant toujours d’une voix neutre, détachée, comme si je ne faisais que réciter des mots appris par cœur.

Détachez votre ceinturon, laissez votre épée au sol et retirez vos bottes, s’il vous plaît. Soyez avisée, Mademoiselle, qu’un coutillier n’a pas le pouvoir de négocier avec moi. S’il s’y essayait et qu’il me laissait m’enfuir, il deviendrait de fait complice. Il y perdrait la tête. En aucun cas je ne veux être responsable d’un décès inutile. Il n’y a par ailleurs aucune logique à me capturer pour me laisser partir ensuite. Autant me laisser tranquille immédiatement, tout le monde y gagnerait du temps.

Je surveillais ses gestes pour voir si elle exécutait bien mes demandes, prêt à bander mon arc et à tirer si nécessaire.
Le fait que je me tienne totalement nu devant elle ne rentrait même pas en ligne de compte, même maintenant que je m’étais décalé du rocher pour avoir un meilleur angle de vue. Mon corps, entièrement rasé, luisait au soleil après ma baignade.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyJeu 7 Juil 2022 - 16:46
Par Rikni ! Ce n'était vraiment pas de chance ! Elle avait eu là l'occasion de briller un peu auprès de sa coutillerie et elle n'avait pas été fichue de le faire ! Et en plus, ce fumier se révélait, malheureusement, beaucoup plus intelligent qu'elle ne le pensait. Evidemment que son bluff ne pouvait pas fonctionner. Les coutilliers avaient beau se laisser parfois corrompre, Eric Laporte était une cible trop célèbre pour qu'il pût s'en tirer de la manière dont elle l'avait suggéré. Et voilà qu'en plus, il voulait la désarmer, alors que son arc était pointé sur son ventre.
Et voilà, elle était de nouveau réduite à l'impuissance, à cette impuissance qu'elle détestait tant. De nouveau, elle était faible face à un adversaire trop fort, qui allait pouvoir faire d'elle ce qu'elle voulait. Alors, avant qu'elle n'y réfléchisse davantage, elle répliqua, les dents serrés :

- Non.

Ses yeux d'obsidienne flamboyaient, mais cependant, elle continuait de garder bien les mains en évidence et de rester immobile.

- Tu gagnes cette manche, faquin. Mais si tu crois que je vais pour autant me séparer de mon épée, tu te fourres ton arc dans l'oeil. Si tu la veux, tu devras la prendre sur mon cadavre. Par Rikni, je suis peut-être trop mauvaise pour avoir réussi à te surprendre, mais on ne dira pas de moi que je me suis laissée désarmer comme une lâche dans l'espoir de sauver ma misérable vie ! De toute façon, ce n'est pas comme si je pouvais te charger ou m'enfuir, vu que tu me tireras dessus. Et non, je ne te laisserai pas mes bottes non plus ! D'ailleurs, qu'est-ce que tu en ferais...

Il était plus qu'évident, vu leur différence de taille, qu'il ne faisait pas la même pointure qu'elle. Elle était tellement furieuse d'avoir été aussi facilement jouée qu'elle en oubliait même d'avoir peur. Ou peut-être était-ce à cause du ton calme qu'il avait employé, qui laissait deviner que l'homme était peut-être un tourne-casaque, mais point un tueur de sang-froid. Dans tous les cas, l'orgueilleuse Damoiselle de Sombrelune ne supportait pas de reconnaître sa défaite et cela risquait sûrement de lui coûter cher.
On ne se refait pas, paraît-il...

- Alors, chien, vu que tu as la maîtrise de la situation, qu'est-ce que tu vas faire, dis-moi ? Me tirer dessus ? T'enfuir avant que les renforts n'arrivent ? Dans tous les cas, tu n'auras pas fait implorer merci à une Sombrelune, cloporte ! cracha-t-elle avec véhémence.

Elle se sentit rougir en réalisant qu'elle venait de lâcher son nom. Mais après tout, il allait la tuer, non ? Garder le secret n'avait plus d'importance.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyJeu 7 Juil 2022 - 23:45
Le rocher aurait eu l’air surprise à côté de moi lorsque le “Non” ferme et décidé de la jeune femme siffla. Son regard essayait de m’assassiner tandis que le mien était aussi expressif que pouvait l’être deux galets marron.
Une brise se levait et même ma peau semblait sans réaction, ne voyant aucun poil se dresser, pas même le duvet ayant échappé à mon rasoir. Alors, je profitais de la mauvaise humeur de la milicienne qui vivait visiblement très mal le fait de s’être fait piéger en pensant me piéger.
La tempête passée, je répondais d’une voix parfaitement neutre, légèrement rocailleuse.

Je me fiche de ton épée, je veux juste qu’elle soit aussi loin que possible de tes mains. Je me fiche de tes bottes, c’est seulement que pieds nus, tu ne pourras pas me rattraper et tu perdras du temps à les enfiler. Je me fiche de ta vie, je n’en veux pas. La seule chose que je désire, c’est partir et que personne ne soit blessé. Je ne suis pas un assassin, nul besoin de m’implorer, simplement de faire ce que je demande et cela s’arrête là. Pour ton honneur, tu n’auras qu’à te coller une gifle et dire que tu as été assommée et que les autres sont arrivés alors que je te déshabillais, me faisant fuir. Ainsi, on ne pourra pas dire qu’une Sombrelune s’est déshonorée.

Tout était vrai, chaque mot et chaque sens était pure vérité. Je savais cependant qu’il m’était parfaitement inutile d’insister sur ce point.
Enfin, j’eus un frisson.
Le vent devenait frais et le soleil se voyait brusquement masqué par un gigantesque nuage noir. Je plissais les yeux et fis alors signe à la milicienne de se taire.

Silen…

Un hurlement strident me vrilla les tympans.
Le fangeux était tout proche, vraiment tout proche et j’étais brusquement soulagé qu’elle ai toujours ses bottes aux pieds.
Je bondissais vers le trou d’eau dans lequel baignaient mes habits, lançant une courte phrase à l’attention de la demoiselle.

Tu me pendras plus tard ! Le gros chêne ! L’échelle ! A vingt mètres, cours !

Je ramassais mes habits avant de m’élancer à mon tour vers l’arbre duquel, le long du tronc, pendait une échelle de corde. Je passais mon arc et mon carquois dans mon dos, fourrant mes vêtements en boule dans ma cape tandis que la brunette montait. La course du monstre me parvenait et, le baluchon entre les dents, je m’élançais sur la corde à mon tour. D’un coup de pied, j’enroulais le dernier barreau à ma cheville avant de grimper aussi vite que possible, remontant de fait l’échelle en même temps que je progressais.

Mon dernier orteil disparut dans les branches au moment où le fangeux arrivait dans la clairière, alors que je finissais de me hisser sur la terrasse de la minuscule cabane de chasse. À quatre pattes, je passais devant la demoiselle pour entrer dans l’abri alors qu’un coup de tonnerre déchira le ciel, des trombes d’eau se détachants du ciel.
Sans lui demander son avis, j’attrape la demoiselle par la cape pour la trainer à l’abri, avant qu’elle ne soit complètement trempée, ce qui un échec relatif tellement la pluie fut soudaine et violente.
Un nouveau hurlement déchire la forêt alors que je plante un regard inquisiteur dans les yeux sombre de la Sombrelune.

Je ne te ferai strictement aucun mal ! En revanche, montre-toi menaçante et je n’aurai aucun scrupules à sauver ma vie !

Ceci dit, je balance mon tas de vêtements dans un coin avant de placer mon arc et mon carquois contre la paroi. Alors, je m’assois sur la paillasse, appuyé au mur et jambes tendues, reprenant enfin doucement mon souffle.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyVen 8 Juil 2022 - 12:17
Bigre, le Laporte parlait beaucoup trop. Clervie en sentit sa fureur grimper d'autant plus. Il n'y avait pas à dire, elle ne supportait décidément pas qu'on pût lui dicter sa conduite. Son maudit coutillier l'avait fait trop souvent ces temps-ci. Aussi, lorsqu'il eût fini sa tirade, se prépara-t-elle à lui lâcher une bonne bornée d'insultes, tout en mettant la main à son épée pour obéir et la jeter. Il avait raison sur un point, il valait mieux pour elle sauver sa vie tant qu'elle le pouvait.

- Tu n'es qu'un...

Mais voilà qu'il l'interrompait, l'air brutalement alerte et angoissé et Clervie ne tarda pas à comprendre pourquoi lorsqu'un gros nuage voila le soleil, les plongeant dans une pénombre grise ; et que soudain, un grognement caractéristique, dont Clervie se rappelait très bien pour l'avoir entendu lors du 1er mai retentit. Une violente vague d'adrénaline se répandit dans ses veines, alors qu'elle échangeait avec le déserteur un regard brusquement épouvanté.

Tu me pendras plus tard ! Le gros chêne ! L’échelle ! A vingt mètres, cours !

Clervie ne répondit que par un hochement de tête affirmatif avant de suivre l'homme en courant aussi vite qu'elle le pouvait. Mais elle n'était pas aussi rapide que lui et il faillit la semer avant qu'elle ne le rattrape. Par les Trois, non, non, non ! Elle ne voulait pas mourir d'une aussi odieuse façon. Elle pouvait maintenant entendre derrière les grognements de la terrifiante créature, qui devait les avoir à vue. Aurait-elle seulement le temps d'atteindre le chêne ? Ces saletés pouvaient être très rapides !
Mais voilà que le déserteur avait pris le temps de l'attendre avant de monter sur l'échelle ! Elle n'hésita pas un instant et monta les barreaux quatre à quatre, alors qu'il s'élançait à son tour.

- VITE LAPORTE ! l'encouragea-t-elle alors qu'il grimpait.

L'infâme créature avait à présent atteint l'endroit où ils se trouvaient quelques instants auparavant et Clervie put à loisir contempler ses longs crocs jaunies qui esquissaient une grimâce de dépit, alors qu'elle poussait un autre hurlement. Ses yeux noirs au regard inhumain contemplaient la cabane en jetant des éclairs encore plus impressionnants que ceux de l'orage qui venait d'éclater. Fascinée par la vue de la bête humanoïde, elle réagit à peine alors que brusquement, le milicien l'attrapait par la cape et l'entraînait sous le toit du refuge. Là, un avertissement jaillit de sa bouche, alors qu'il la foudroyait du regard :

Je ne te ferai strictement aucun mal ! En revanche, montre-toi menaçante et je n’aurai aucun scrupules à sauver ma vie !


Par les Trois ! Il avait bien vu l'épée, mais il ne savait point qu'elle dissimulait une dague dans son corsage et que là, maintenant, si elle l'avait voulu, il serait déjà mort. Si le malheureux avait essayé de lui faire peur, il avait échoué ; le fangeux était une menace bien plus effrayante. Aussi, lorsqu'elle eut repris son souffle, se contenta-t-elle d'émettre un petit ricanement :

- Rassure-toi, Laporte. Tu viens de me sauver la vie alors qu'absolument rien ne t'y obligeait -tu pouvais très bien t'enfuir tout seul et laisser la créature me dévorer sans me faire monter dans ton abri, ce qui en plus te débarrassait du seul milicien à t'avoir répéré dans les parages- et il se trouve que je fais partie des quelques personnes qui connaissent encore le sens du mot "honneur". Tu n'as rien à craindre ; non seulement je ne te tuerai pas, mais si mes camarades me demandent après toi, il se pourrait que... je souffre d'une certaine amnésie et que j'oublie complètement de t'avoir croisé dans le coin.

Elle avait soutenu son regard tout du long en prononçant ces mots, mais soudain, elle s'avisa qu'il était toujours nu ; une violente rougeur se répandit sur ses pommettes et elle préféra détourner la tête :

- On ne t'a pas appris qu'il fallait se couvrir devant les dames ? Ou un mois en dehors de la ville avec les fangeux t'a déjà ôté toute once de civilité ?

Elle regarda par la petite lucarne de l'abri, constata que non seulement, le fangeux n'était pas parti, mais qu'un autre, alerté par ses cris, l'avait rejoint. Elle esquissa un sourire sinistre :

- Ils ne sont pas près de partir, je crois. Il va falloir attendre que le soleil revienne.


Tout en parlant, elle massait à présent l'une de ses côtes ; le sprint lui avait donné un violent point de côté. Elle ajouta avec humour :

- Et si histoire de se divertir, on se racontait un peu ce qui nous a menés là ? Pourquoi tu as déserté, Laporte ? Je t'ai entendu qualifier par la milice de tout un tas de surnoms peu glorieux, j'ai entendu des rumeurs, mais rien ne vaut les récits de première main, paraît-il.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyVen 8 Juil 2022 - 15:54
J’écoutais son discours sur le fait que je ne risquais rien de sa part. Visiblement, l’honneur comptait pour elle et puisque je lui avais sauvé la vie, elle avait décidé d’épargner la mienne, allant jusqu’à “m’oublier”.

Comme nous sommes d’accord pour ne pas nous entre-tuer, cela devrait bien se passer pour attendre leur départ.

Soudain, elle détourna les yeux, rougissant à vue d’œil avant de me faire remarquer que ma tenue n’était pas descente en présence d’une demoiselle.
Je me contentais d’attraper une gourde de vin tout en répondant de la voix la plus naturelle du monde.

Ce n’est pas moins décent que d’interrompre un homme qui prend son bain ou de se cacher pour l’observer. Pourtant, moi je m’en fiche !

Inquiète, elle jetait un regard à l’extérieur, m’apprenant que l’affreux, rejoint par un copain, était toujours en bas. Elle annonçait que, visiblement, il nous faudrait attendre le retour du soleil. C’était une évidence.

Vu l’orage, il ne faut pas compter sur le soleil avant au mieux demain matin.

Il y avait une chose qui m’avait sauté aux yeux, ou plutôt, aux oreilles, dès le début de cette rencontre. Mademoiselle Sombrelune ne semblait jamais se taire. Elle bavardait en permanence, beaucoup pour râler et insulter, même si visiblement, elle voulait maintenant savoir pourquoi j’avais déserté.
Dans tous les cas, elle ne cessait de parler.
Fort heureusement, je suis plus patient châtaignier tricentenaire.

Je bus une gorgée de vin avant de lui tendre la gourde, pointant ses habits du doigt.

En cette saison, les orages font chuter les températures la nuit. Déshabille-toi aussi, sans quoi tes vêtements trempés vont te tuer. Tu sècheras mieux sans eux parce que là, dans dix minutes, tu tremblotes.

Je donnais l’information, à elle de choisir.
Sans changer de posture, de ton ou de regard, je lui livrais un court résumé de la raison de ma désertion.

Le 4 mai, j’avais fini mon service. Un coutillier m’a ordonné de tuer un homme, mordu, qui refusait d’être expulsé de la cité. L’homme pleurait, sa femme et son garçon l’observaient, en sanglot, retenus par des miliciens non loin. Ayant refusé, il m’a forcé la main avec deux autres hommes. Ils m’ont maintenu, ont placé mon couteau dans ma main et ont égorgé l’homme avec ma propre main. J’ai intégré la milice pour protéger la cité, par pour exécuter de pauvres innocents et surement pas de cette façon. Nos chefs ne m’ont pas condamné pour ma désobéissance, mais ils n’ont pas non plus puni le geste de ce coutillier. Alors, j’ai décidé que je ne pouvais plus honorer ma promesse. Je ne peux pas protéger le peuple de lui-même. Je suis convaincu qu’il y a d’autres solutions que le bannissement pour aider les mordus. Ils restent humains jusqu’à ce qu’ils meurent et se relèvent, pourtant, on les traite déjà comme des monstres.

J'avais raconté cela avec un certain détachement. C'était assez récent car l'histoire, encore fraîche, me faisait mal au cœur à chaque fois que j'y pensais. De nombreux mois plus tard, elle me ferait toujours mal, même si cela serait apaisé.
L’unique paillasse était maigrichonne et moyennement confortable, mais elle avait le mérite d’exister. Nous étions bien ici, j’avais de quoi boire, un peu de viande séchée à manger, une couverture… Il suffisait de faire abstraction de la présence en dessous des deux horreurs pour envisager que le moment pouvait être agréable.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyVen 8 Juil 2022 - 23:44
Le déserteur ne manquait pas d'air ! Voilà qu'il lui reprochait à moitié d'avoir essayé de le prendre par surprise pendant qu'il se baignait ! Clervie en ressentit un nouvel élan d'agacement et regretta pendant un instant d'avoir essayé de sympathiser avec un tel individu. Mais il n'avait pas fini de la surprendre !

En cette saison, les orages font chuter les températures la nuit. Déshabille-toi aussi, sans quoi tes vêtements trempés vont te tuer. Tu sècheras mieux sans eux parce que là, dans dix minutes, tu tremblotes.

Qu... quoi ? Se déshabiller ? Devant lui ? Il avait perdu l'esprit ?
Mais force était de constater que sa remarque n'était pas dénu de bon sens, et elle avait en effet froid. Elle commença par ôter sa cape et la suspendit au plafond grâce à des clous dépassant des poutres, la tendant comme un paravent avant de se cacher derrière. Pendant qu'elle ôtait tout ce qu'elle avait sur le dos, l'ex-milicien déballa donc son histoire :

Le 4 mai, j’avais fini mon service. Un coutillier m’a ordonné de tuer un homme, mordu, qui refusait d’être expulsé de la cité. L’homme pleurait, sa femme et son garçon l’observaient, en sanglot, retenus par des miliciens non loin. Ayant refusé, il m’a forcé la main avec deux autres hommes. Ils m’ont maintenu, ont placé mon couteau dans ma main et ont égorgé l’homme avec ma propre main. J’ai intégré la milice pour protéger la cité, par pour exécuter de pauvres innocents et surement pas de cette façon. Nos chefs ne m’ont pas condamné pour ma désobéissance, mais ils n’ont pas non plus puni le geste de ce coutillier. Alors, j’ai décidé que je ne pouvais plus honorer ma promesse. Je ne peux pas protéger le peuple de lui-même. Je suis convaincu qu’il y a d’autres solutions que le bannissement pour aider les mordus. Ils restent humains jusqu’à ce qu’ils meurent et se relèvent, pourtant, on les traite déjà comme des monstres.

- Je suis d'accord avec toi à propos des mordus, admit-elle, toujours dissimulée derrière sa tenture improvisée. J'ai participé aux... purges aux mordus juste après le couronnement. J'étais entrée dans la milice tout juste un mois avant, et j'ai dû notamment séparer un fiancé de sa belle. C'était terriblement triste, mais je n'ai rien pu y faire. Et quant à déserter ou quoi... Je ne peux me le permettre. J'ai besoin de rester là-bas, aussi triste que cela paraisse, c'est le seul endroit où je pourrai faire quelque chose.

Elle préféra ne pas aller plus en avant sur le sujet, surtout qu'à la réfléxion, vu comment Laporte avait abrégé son histoire, elle sentit qu'il n'avait peut-être pas envie de parler. Elle ajouta cependant :

- Qu'est-ce que cela t'a apporté, finalement, de déserter ? Tu es pourchassé et tu finiras pendu. Comment peux-tu espérer protéger encore des personnes, maintenant ? Enfin... Excuse-moi, c'est vrai que cela ne me regarde pas...

Elle avait baissé les yeux, toujours caché derrière sa cape tendue. Il était inutile d'embarrasser davantage l'ancien milicien. Qu'avait-elle besoin de bavarder ? Mais il lui fallait reconnaître que depuis la mort de sa famille, elle se sentait terriblement seule. Elle n'avait aucun ami nulle part, à part Rosaline, qu'elle n'avait pas revue depuis un moment. Personne à qui parler. Personne à se soucier d'elle.
C'était pesant.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyMer 13 Juil 2022 - 13:10
Il me fallut quelques instants pour comprendre le manège de la jeune femme avec sa cape. Elle désirait conserver son intimité, ce qui ne me posait pas plus de problème que si elle s’était contentée de se dévêtir devant moi. À vrai dire, cela ne fait pour moi aucune différence. Cet aspect m’échappait aussi vite que j’en avais pris conscience.
J’avais cependant un doute sur le fait que la cape tienne bien longtemps ainsi accrochée à quelques vieux clous.

Elle évoquait ensuite sa propre expérience durant laquelle elle avait dû séparer un homme de sa future épouse. Elle trouvait cela triste, à plus forte raison, car elle avait rejoint les rangs depuis peu. Mais expulser les mordus de la cité était la seule méthode admise par les autorités. Quant à elle, elle ne me racontait pas toute l’histoire mais, je ne lui avais pas demandé d’une part, et personne ne racontait toujours tout d’autre part.

Déserter m’a apporté la liberté de ne plus obéir aveuglément à un ordre que je juge disproportionné ou inhumain. Je ne prends plus part à cette hérésie qu’est le bannissement qui ne fait que mettre à l’extérieur des gens qui se regroupent et amassent une rancœur contre la cité. J’ai prêté serment de protéger les faibles, les innocents et la cité, mais pas de condamner de pauvres malheureux à une mort certaine.

Je bus une nouvelle gorgée.

Tu penses vraiment que la milice va me courir après pendant cinq ans ? Il y a un manque criant d’effectifs, dans quelques semaines, on m’aura oublié et tant que je ne me pointe pas en ville, je serai assez tranquille. D’ici, je continue à défendre la ville malgré tout. Il y a quelques jours, je suis tombé sur des personnes qui se sont fait attaquer par des fangeux. Les cadavres étaient encore chauds, mais tous mordus. Alors, je les ai décapités… Cela fait toujours quatre fangeux de moins.

Je me levais alors, gourde en main et contournais la cape, me plantant devant la milicienne et lui tendant la gourde.

Tiens, bois un coup ! J’ai un peu de viande séchée si tu as faim !
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyMer 13 Juil 2022 - 18:43
Il était bien idéaliste, le Laporte. C'était le moins que l'on pouvait dire, alors qu'il expliquait la liberté qu'il avait trouvé en quittant la cité. Mais le fait qu'il pensât qu'on finirait par l'oublier, Clervie ne le pensait guère. Les miliciens avaient trop envie de faire de lui un exemple histoire d'éviter que d'autres soient tentés de l'imiter. Elle s'abstint cependant de le désillusionner ainsi, resta silencieuse quelques minutes. Oui, elle avait dû fermer les yeux hier encore sur certains agissements de la milice et par les dieux, elle mourrait d'envie de l'imiter. Mais il n'en était pas question. Elle avait un but à poursuivre avant toute chose. Et puis, elle n'était pas persuadée qu'on ne pouvait pas changer les choses de l'intérieur.

- Eh bien, ma foi, pourquoi pas. Pour ma part, je vais sûrement te paraître bien naïve, mais j'espère pouvoir un jour changer la façon dont ça se passe là-bas. Je vais travailler dur pour cela. Et puis... PAR RIKNI QU'EST-CE TU FAIS ???

Elle allait changer de sujet, lorsque soudain, le maroufle contourna la tenture pour venir lui proposer à boire. Encore heureux qu'il eût tenu une gourde à la main, car autrement, Clervie l'aurait cru animé d'une autre attention et aurait bondi sur son stylet, toujours habilement dissimulé. Au lieu de cela, elle chercha à reculer, se cogna la tête contre le plafond bas, ce qui ne l'empêcha de continuer à vociférer :

- NE FAIS PAS UN PAS DE PLUS LAPORTE, OU CA VA BARDER !
s'écria-t-elle, furibond en arrachant brusquement sa cape humide pour s'enrouler dedans de manière à cacher sa nudité. Par les Trois, tu es vraiment un SAUVAGE ! Quand une dame s'isole, tu ne cherches pas à entrer dans son espace, et si tu as besoin de le faire, tu demandes la permission ! C'est si compliqué ??? Par les Trois, ça, plus que la désertion, ça mériterait que tu sois pendu haut et court, gromella-t-elle rageusement avant de se partir s'assseoir en position foeutale à l'autre bout de la pièce. Que les Trois te maudissent ! Et merci, mais je n'ai ni faim, ni soif !

C'était un mensonge, bien entendu, mais elle était trop en colère pour s'en soucier. Et surtout, elle avait peur que le fait qu'elle ne puisse clairement pas repartir sous peine de se faire dévorer par un fangeux ne lui donnât des idées.
Elle n'avait qu'une envie, à présent, c'était de disparaître. Resserrant ses bras autour de ses genoux, elle rabattit un rideau de cheveux noirs sur son visage.

- Lai... laisse-moi tranquille, s'il te plaît.


Le ton était suppliant, sa voix tremblait légèrement, elle ressemblait à présent à un animal apeuré. Sa vie était entre les mains de l'homme qu'elle avait essayé d'arrêter et elle n'était toujours pas convaincue qu'il n'allait pas finir par se montrer hostile envers elle. Après tout, maintenant qu'il était remis de sa frayeur avec les fangeux, pourquoi ne finirait-il pas par avoir des idées dans la tête ? On ne pouvait pas faire confiance aux hommes, et encore moins à ceux qui étaient dans la milice, ils étaient trop habitués à prendre tout ce qu'ils voulaient grâce à l'impunité que leur donnait le manteau vert, et une femme qui le prenait cherchait après tout à ce qu'on lui passât dessus. Une femme vertueuse restait à la maison et faisait des enfants. C'était ce qu'on lui avait bien répété plusieurs fois. Laporte prétendait qu'il n'aimait pas faire du mal aux innocents, mais Clervie avait entendu plusieurs miliciennes lui avouer qu'elles avaient vécu des mésaventures semblables à la sienne avec des camarades en qui, justement, elles avaient confiance. Aussi était-elle décidée à ne pas relâcher sa vigilance.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyMer 13 Juil 2022 - 21:49
Flûte !
Son intimité ! J’y avais pensé pourtant, au moment où elle avait tendu sa cape. Seulement, cela m’était sorti de l’esprit aussi vite que cela y était venu.
Hurlante, elle fit un bond, se cognant la tête au plafond, avant de hurler de nouveau. Elle en appelait eu Trois, par trois fois, fulminant que cela ne se faisait pas de surgir ainsi lorsqu’une Dame s’isolait. Elle me traitait de sauvage, me promettait une nouvelle fois la corde alors qu’elle s’enroulait dans sa cape trempée pour finalement s’asseoir au fond, recroquevillée sur elle-même.

Je me retenais de lui signifier que le qualificatif de “Dame” était réservé aux femmes de noble rang et, non, aux miliciennes. Cela ne ferait pas avancer les choses. Puis, la colère estompée, je me retrouvais à passer d’une jeune femme hostile à une jeune femme suppliante, me demandant de la laisser tranquille.
Immobile, je faisais alors ce qu’il me semblait le plus judicieux. Je posais la gourde non loin d’elle, sans m’avancer davantage, avant d’y ajouter quelques lamelles de viandes.
Haussant les épaules et m’exprimant toujours de ce ton neutre, je réagissais à mon tour.

Tu as forcément faim et soif.

Je tournais alors les talons pour retourner sur ma paillasse où je m’allongeais. Quelque chose germait dans mon esprit et, soudain, quelque chose me parut évident.
Sans bouger, les yeux clos, je reprenais la parole.

Désolé, je ne voulais pas paraître grossier. Je ne t’ai pas regardé, je voulais juste être accueillant… Je te l’ai dis, je ne te ferais aucun mal. Je ne te toucherais pas, à moins que tu ne le demande ou que ta vie en dépende !

Je passais les bras sous ma tête avant de poursuivre.

Une telle réaction… Cela c’est produit à la caserne ? En tout cas, c’est assez récent…
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyJeu 14 Juil 2022 - 19:59
Eric parut très surpris par sa réaction, alors qu'elle restait prostrée dans son coin, toujours en train de trembler. Il finit par lui tendre des victuailles, tout en s'expliquant. La jeune femme réalisa que son attitude avait dû paraître stupide et ridicule, mais peu importait. Elle était encore trop choquée pour se raisonner.
Mais déjà, son interlocuteur allait se coucher sur sa paillasse, ôtant toute crainte à Clervie.

Une telle réaction… Cela c’est produit à la caserne ? En tout cas, c’est assez récent…

Il avait visiblement compris. Voilà qui révélait une certaine empathie. Le genre qui vous amène à vous confier. Les émotions submergèrent la pauvre jeune femme de plus belle. Elle craqua :

- Tout le temps, là-bas ! finit-elle par cracher avec hargne. Ils essaient tout le temps, en permanence ! De vrais porcs ! Là, pendant la mission, j'ai été jusqu'à m'entailler l'intérieur d'une cuisse afin de faire croire à mon coutillier que j'étais en lunaison pour qu'il me lâche ! Et avant ça, juste après la mort de mes parents, j'ai été coincée dans une ruelle et... et...

Le souvenir la submergea, elle fut incapable d'en dire plus. Elle étouffa un sanglot. Puis se reprit :

- Plus jamais un de ces oubliés de Rikni posera ses sales pattes sur moi. Je ne le supporterai pas...

Les larmes qui avaient failli couler de ses yeux s'asséchèrent. Clervie n'était pas du genre à pleurer facilement. Elle demeura quelques minutes sans bouger, sans parler. Puis, finalement, elle s'avança vers l'assiette, attrapa une tranche de viande séchée et but à la gourde de vin.

- M... Merci, bredouilla-t-elle soudain. Puis elle ajouta :
- Tu sais, si tu veux, il doit y avoir encore un fromage de chèvre dans ma besace. Il ne devrait pas être trop gâté par la pluie. Il y a du pain aussi, mais je pense qu'on aura plus de mal à le récupérer. Tu partages ta pitance, alors il est juste que je fasse de même.

Son ton était beaucoup plus doux. Elle venait de réaliser qu'Eric était certes un ancien milicien et sûrement un adversaire féroce, mais également un homme capable de bonté. Elle n'avait plus peur de lui, même si elle était toujours gênée d'être à moitié nue en sa compagnie. D'un seul coup, elle avait la conviction qu'il ne lui ferait aucun mal.
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MessageSujet: Re: La bleusaille et le déserteur [PV Clervie]   La bleusaille et le déserteur [PV Clervie] EmptyLun 18 Juil 2022 - 16:21
Après un temps de silence, seulement chahuté par la pluie, la jeune milicienne prit la parole d’une voix qui suintait l’horreur. Visiblement, elle attirait à elle les hommes comme le miel attire les guêpes et elle devait aller jusqu’à se mutiler pour espérer un peu de tranquillité. Finalement, sa voix s’étranglait dans un sanglot lorsqu’elle entamait un souvenir encore un peu plus lointain, remontant à la perte de ses parents.
Je restais silencieux, attentif à ce qu’elle me livrait, à sa rage, à sa douleur et à sa peine. Je ne disais rien, la laissant aller à son rythme, la laissant percevoir que je ne représentais aucun danger, pas même de cet ordre.

Finalement, elle se mit à boire et à manger, me remerciant et m’offrant de partager les maigres ressources dont elle disposait.

Retire donc cette cape, qu’elle sèche ! Et puis garde tes réserves, elles te seront plus utiles qu’à moi, même si j’apprécie le geste.

Je n’avais pas bougé de ma paillasse, les bras toujours sous la tête, les yeux clos.

Certains diraient que les épreuves que tu as soufferts t’ont étés imposées par les Dieux. Je n’en sais rien. Ils existent, ça oui, mais je suis bien incapable de dire s’ils se soucient réellement de nous. Mais après tout, peu importe. Que ce soit leur volonté ou non, il te faut regarder ce passé avec abnégation.

Je me levais pour faire face au mur, lui exposant mon dos. Évidemment, j’exposais tout le reste, je n’ai pas séparé mon dos de mon corps pour le lui montrer, c’est une façon de parler.

Sept ans ! C’est la durée pendant laquelle j’ai été retenu de force par des brigands. Sept ans dont je ne garde pour seuls souvenirs que les cicatrices qui me lacèrent le corps. J’ai été affamé, on m’a forcé à boire, à tuer dans des combats à mort. Sept ans durant, on s’est servi de moi, de mon corps. Je ne saurais le dire avec certitude, mais j’imagine que l’on s’en est servi de toutes les manières possibles.

Je me tournais face à elle avant de poursuivre.

On m’a appelé Laporte car lorsque j’ai rejoint l’armée après ma libération, je sursautais chaque fois qu’une porte claquait. Toujours est-il qu’il faut te détacher du passé, sans quoi tu ne trouveras jamais d’avenir. Le futur est bâti au présent sur les ruines du passé ! C’est le passé qui te permet de définir ce que tu veux ou non pour l’avenir, mais il ne faut pas pour autant emporter les événements d’avant. Il faut tirer les expériences du passer, mais pas les actes. La vengeance par exemple est la pire des choses que peuvent apporter les évènements que tu as vécus. C’est un peu comme lorsque tu dis qu’aucun homme ne te touchera plus jamais. Tous ne sont pas des salopards et de plus, tu pourrais passer à côté de rencontres qui justement te seraient bénéfiques.

Je m’approchais légèrement pour prendre la gourde et boire une gorgée.

C’est en tous cas ainsi que j’ai fait, cela m’a permis de ne pas devenir fou.


Quoi ? Pourquoi vous ricanez vous autres lecteurs ? Hein ?


Dernière édition par Eric Laporte le Mer 20 Juil 2022 - 9:39, édité 1 fois
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