Expédition à haut risque et haute récompense (PV Alana Vieilgarde)

Chose promise, chose dûe. Il était venu le temps de mettre à l'épreuve la mercenaire briguant la fonction de capitaine de la Garde du Bourg de Sombrebois. En terrain urbain, l'élancée et physique jeune femme de bonne naissance avait su convaincre de mondain que vous connaissez tous. Mais pour s'assurer qu'elle pouvait prétendre à veiller sur les futurs habitants du bourg restauré de Sombrebois, Alana devait prouver qu'en milieu hostile elle saurait faire face à tous les dangers et en premier lieu la Fange.

Ainsi donc, quelques jours après avoir été enrôlé par le Gouverneur de Sombrebois, la mercenaire se trouvait chargée de mener à bon port l'expédition ralliant Marbrume à la petite place forte située au cœur des marécages du royaume. Pour se faire, on lui céda une monture, une livret et tout objet et arme nécessaire à sa survie. Accompagnant le Comte de Rougelac à l'Aube, aux portes de la capitale, elle se retrouva nez à nez devant les deux chariots tracté par des chevaux sur lesquels se trouvait vivres et ressources de premières nécessité afin d'achever les détails du premier œuvre du mur enfin sorti de terre.

En sus de ces deux chariots, deux hommes d'armes encadrait le convoi, ce qui faisait donc en rajoutant le Comte de Rougelac, cinq humains sous sa responsabilité. Victor stoppa sa monture devant le cortège et fixa le soleil qui se levait à l'Est. Il avisa alors du regard la dame de Vieilgarde dans sa nouvelle livret avant de déclarer.

- Alana, vous voici responsable de cette expédition. Que les Trois nous garde. Ce convoi transporte du matériel et des vivres. Le perdre serait fort dommageable... il lui s'assura alors à l'oreille afin que personne n'entende la fin de sa phrase. ... mais ce serait une perte remplaçable et acceptable. Tant que vous serez capable de me ramener sain et sauf si d'aventure nous serions débordé par le Fléau que nous connaissons tous les deux.

Par cette concession, il exprimait clairement son choix quand à la possibilité de perte matériel et humain, seul comptait en cas extrême la préservation de sa propre vie. Que cela la choque ou non, c'était ce qu'exigeait par dessous tout son employeur. L'avisant du regard, il la laissa alors, en tendant un bras vers le convoi, prendre la place qu'était la sienne alors que les quatre hommes, deux hommes d'armes et deux cochets la fixait en attendant les premières instructions. Pendant ce temps, Rougelac, vêtu en tenue de voyage pour l'occasion, semblait esquisser un sourire confiant face à ce temps qui semblait pour l'heure clément, le ciel dénué de tout nuage menaçant. Mais... en rejoignant les marécages tout pouvait très vite changer...

Le grand jour était arrivé. La veille, j'étais nerveuse et j'avais mal dormi. Mais pas question de traîner le matin venu. La distance était assez grande à parcourir et si deux cavaliers auraient sans doute pu faire ça d'une traite, avec les chariots, c'était une toute autre histoire. Il allait falloir faire une pose, au moins pour faire reposer les montures et je n'aimais pas ça. J'aurais préféré faire une marche forcée d'un seul coup, mais si les hommes pouvaient dormir en alternance, ce n'était pas le cas des chevaux et il faudrait bien qu'ils fassent une pose eux aussi.

Le départ se faisait au levé du jour, les monstres étaient un peu moins actifs dans la journée, ce qui nous laissait une meilleure chance de parvenir à nos fins. Le comte prit la parole, mais heureusement, il fut bref. J'avais hâte de partir. Plus vite nous nous mettrions en route et plus vite nous serions arrivés. La fin de sa phrase, glissée en aparté, me laissa un goût amer. J'espérais ne jamais arriver à de telles extrémités. Mais sauver son employeur, c'était relativement logique. Je me retenais de soupirer et donnais le signal du départ. J'avais aussi quelques ajustement à faire, mais c'était possible de les mettre en place tout en avançant, ce qui évitait une perte de temps supplémentaire.

«Je vais me porter en éclaireur pour reconnaître le terrain. Monsieur le comte sera devant les chariots. Je veux deux hommes dans chaque. Dans le dernier du convoi, celui qui ne conduit pas devra surveiller nos arrières. N'oubliez pas de scruter aussi les cotés. Ne parler pas si ce n'est pas nécessaire. Si vous voyez ou entendez quelque chose de suspect, faites juste un appel.»

Oui, il fallait que le convoi soit le plus silencieux possible. Dans la foret, le pas des chevaux serait atténué. Ne resterait que leur souffle et le grincement des chariots. Mentalement, je fis la grimace. Toute seule dans la foret, je me serais sentie plus en sécurité, je pouvais toujours grimper à un arbre... Bref, advienne que pourra, nous étions partis et ce n'était pas le moment de faire demi tour. Moi qui voulait de l'aventure, je supposais que je devrais m'estimer servie, mais ce n'était pas vraiment le cas. Je me sentais plus en danger que jamais et je ne savais même pas si je pouvais réellement compter sur les hommes du comte.

Quand nous arrivâmes à la forêt, le soleil était déjà plus haut dans le ciel. Pourtant, en entrant sous les frondaisons séculaires, je pensais brusquement qu'il n'y avait pas que de la fange qu'il fallait se méfier. Aussi bizarre que cela pouvait sembler, il y avait aussi des brigands. Sortir du chemin tracé par les voyageurs ne seraient pas pratique avec les chariots. Mais je pouvais me porter devant par des chemins détournés, des sentes tracées par les animaux sauvages. Je portais d'abord à hauteur du noble pour lui glisser quelques instructions à l'oreille, pour ne pas faire de bruit, comme je l'avais recommandé.

«Je vais reconnaître le terrain par d'autres voies que celle ci. Si je vois quelque chose, j'imiterais trois fois le cri du corbeau. Si vous l'entendez, arrêtez vous et attendez moi. Et faites de même si vous apercevez vous même quelque chose.»

Sur les conseils avisés du Comte de Rougelac, la femme d'arme prit donc de la voix en se portant à la hauteur du groupe constituant le convoi. Donnant ses ordres sous le regard avisé du Gouverneur de Sombrebois, ce dernier s'en trouvait fort satisfait. Alana n'avait nul réticence à diriger des hommes et son organisation ne souffrait d'aucune erreur. Il était en effet judicieux de placer le Comte ni trop à l'arrière ni trop à découvert à l'avant du convoi et laissé une sentinelle couvrir leurs arrières était fort judicieux pour se prémunir d'une menace qui leur ferait dos. Le chariot bourré de matériel démarra alors, les chevaux frappant la terre de leurs sabots et la petite troupe sombreboisienne se mit en ordre de marche. Les premiers kilomètres furent avalé sans encombre et c'est lorsque la route s'engouffra dans une zone plus boisée que la dame de Vieilgarde se porta à la hauteur de son employeur pour l'avertir qu'elle partirait plus en avant en éclaireur afin de se prémunir d'éventuelles menaces.

jet de dés pour savoir si Alana découvre en quelconque danger

Alors qu'Alana disparaissait de la vu du Comte de Rougelac et de ceux composant le convoi, une ambiance plutot détendu semblait inviter les voyageurs à s'offrir quelques libertés, quelques bavardages débutant. Le Comte y mit promptement fin, rappelant de suivre les consignes de la femme d'arme qui pourtant n'était plus au sein du groupe. Alana allait sans doute revenir avec de bonnes nouvelles, qui puis est, leur première étape était proche en lieu du village de Menerbes. Il y résidait quelques habitants, mais la nouvelle femme d'arme du Comte allait-elle autoriser une halte pour le déjeuner ou allait-elle inciter l'ensemble du convoi à pousser leur route jusqu'aux ruines du village de Piana ? Alana serait seule décisionnaire, une façon pour Victor de Rougelac de juger une fois encore de ces capacités.

- Hé M'selle c'est qu'j'ai faim et qui fait soif ! Annonça sans détour le conducteur du chariot.

Le ciel était clément pour l'heure et l'on entendait le chant des oiseaux. Le convoi avançait à bonne allure mais l'ombre était traitre car la chaleur ferait sans doute son effet et pouvait surprendre tout comme le pourrait certainement la suite du voyage qui n'en était qu'aux prémisses. Alana avait des choix à faire et ceux ci étaient d'ordre divers afin de préserver la survie du groupe, une situation atypique pour une femme d'arme sans doute, qui était habituée a faire cavalier seul dans les bois, forets et marécages du royaume de Morguestanc.

info hrp : Tu peux utiliser cette carte pour voir le temps qu'il faut entre chaque lieu sur marbrume ^^ > Lien carte.
Pour le reste, rien à l'horizon donc, à toi de faire tes propres choix d'expédition. La route se compliquera certainement ensuite, les jets de dés seront différent à mesure de la progression du convoi

Tout allait bien. Le début du voyage était le plus facile et en effet incitait à la détente. Mais c'était le piège. Je faillis revenir en arrière en les entendant, mais au bout de quelques minutes, ça se calmât. Je supposais que le noble y avait mis bonne ordre et le ton retomba. Bon, ce n'était qu'une alerte et il n'y avait personne sur le chemin. Pourtant, je relevais quelques traces qui n'étaient pas le fait d'animaux. Difficile de dire comme ça si c'était des brigands ou des fangeux, elles semblaient dater de plusieurs jours et avaient été un peu brouillé par les éléments.

Bientôt, le bois s'éclaircit de nouveau et quelques temps après, le village de Menerbes se dessina à l'horizon. Apparemment, quelques hommes feraient bien une pose, mais le soleil n'était pas encore très haut dans le ciel et j'hésitais à faire une poste maintenant. Peut être juste de quoi se dégourdir un peu les jambes en achetant quelques victuailles, ça économiserait sur celles emmenées. Et puis, c'était aussi l'occasion de se renseigner sur les allers et venues de ces derniers jours. Ce n'était que le premier village sur la route, mais il y aurait peut être des choses à apprendre.

«Pose de quinze minutes pas plus. Parlez avec les habitants et essayez de savoir s'il s'est passé quelque chose de notable. Tout le monde se retrouve ici dans un quart d'heure pour le départ. Tout retard sera sanctionné.»

Je pensais financièrement, mais le flou me permettait aussi de garder une certaine pression sur tout le monde. Je commençais à acheter quelques produits locaux, mais il n'y avait pas grand chose. Un peu de pignons de pin, ce qui faisait une bonne occupation pour les longs trajets. Les habitants n'étaient guère bavards, ils semblaient avoir peur. Normalement, ils n'auraient pas dû être tant effrayés. Il se tramait quelque chose, mais pas moyen de savoir quoi. Il allait falloir redoubler de prudence pour la suite du trajet, à moins que mes compagnons de route aient eu plus de chance que moi.

Le temps écoulé, je repris la tête du convoi et donnais le signal du départ. Je savais que certains allaient râler, mais je préférais avancer jusqu'à Piana. Je supposais que nous y arriverions un peu tard pour déjeuner mais un peu tôt pour la nuit, mais cela permettrait de repérer un endroit qui semblait sûr et de s'y fortifier pour la nuit. Pas non plus la peine de trop forcer sur le chemin, autant profiter de ruines pour passer une soirée dans une relative sécurité.

Spoiler:

Nous nous étions donc remis en route et j'étais en train d'interroger tout le monde pour savoir s'ils avaient appris quelque chose d'utile quand soudain, le cheval que je montais s'arrêta. Intérieurement, je jurais un peu. J'avais peu prêter attention au chemin, cédant moi aussi à la quiétude des premiers kilomètres faits sans trop de difficulté. Je m'avançais un peu plus pour examiner cet obstacle. Tout cela sentait le piège, mais il n'y avait pas de voyous aux alentours. Etait ce naturel? C'était encore dans les possibilités, même si pile au milieu du chemin, on pouvait avoir des doutes. Ne restait plus qu'à dégager le passage et poursuivre la route.

Chaque décision que prendrait la femme d'arme aurait son importance durant cette expédition et elle semblait en avoir conscience. Ainsi alors que la distance qui séparait la capitale au village de Menerbes fut consommée sans qu'aucun événement particulier n'ai à ralentir le convoi et de fait, Alana avait prit la décision de ne pas traîner au village plus d'un quart d'heure, son objectif étant certainement de rallier les ruines de Piana avant le couché du soleil afin que l'expédition puisse installer un campement sûre et pas à la hâte, ce qui pouvait augmenter les risques. Un choix judicieux que salua le gouverneur de Sombrebois dans un regard silencieux et non moins entendu avec la nouvelle recrue qui avait prit à bras le corps la mission qu'on lui avait confié.

Cette courte pause n'était pas au goût de certain mais personne ne daigna remettre en cause la décision de la femme d'arme et c'était une très bonne nouvelle pour cette dernière qui voyait ainsi son autorité confirmée. Durant le trajet, Alana fit chou blanc, aucun membre du convoi n'avait récolté le moindre élément au village, pas même le Comte de Rougelac qui pourtant semblait alors un peu plus sur ces gardes. C'est alors que soudainement la route du convoi fut barrée par un arbre. Un discret regard à l'un de ces sbir et Victor voyait l'homme se porter à la hauteur de Vieilgarde et ainsi sécurisé le périmètre. Ce faisant, hommes et femmes quittèrent leur monture afin de retirer l’obstacle des plus encombrant de la seule route qui ralliait Piana. Cet imprévu allait coûter un peu de temps à l'expédition et fort heureusement, pas le moindre signe de brigands.

jet de dés

Le soleil commençait à décliner et malgré le léger retard, le convoi risquait d'être arrivé aux ruines avant le couché du soleil, mais quelques signes de fatigue se faisaient sentir dans le groupe. Et si... cet obstacle avait été positionné intentionnellement pour justement diminuer les forces des humains composant l'expédition... ? Alana avait de quoi se poser la question peut être en voyant les hommes pour certains bailler et pour d'autre se masser les muscles. Un craquement de branche se fit entendre soudainement à la gauche de la position du cheval que montait Vieilgarde avant qu'une flèche ne siffle, frôlant son oreille gauche. Les buissons remuèrent avant qu'un individu n'en sorte, coutelas à la main, fondant vers le destrier d'Alana.

En chef de convoi, elle allait devoir à nouveau réagir et vite ! Préparer la défense et faire face à l'assaillant, mais le temps lui était compté, surtout que le tireur n'était pas a vue, seule la direction prise par la flèche pouvait donner une vague localisation de l'archer. Par instinct, Rougelac tira sa monture sous le couvert de la charrette qui où était stocké du matériel, cela lui laissait quelques instant pour ne pas être à porté de tir du brigand et pour ne pas non plus se trouver dans la ligne de mire de l'homme brandissant un coutelas.

Quand au deux hommes d'armes du Comte, ils attendaient les instructions d'Alana pour modifier leur position, l'un d'eux étant évidemment à l'arrière du convoi pour jusque là assurer leurs arrières.

Je n'aimais pas trop la tournure que prenait cette fin de journée. Villageois apeurés, arbre au milieu du chemin, cela ne présageait rien de bon. J'étais aux aguets mais en cette fin de journée, où tout le monde était fatigué, et dans un univers assez sombre à cause des nombreux arbres, il était difficile de distinguer quoi que ce soit de suspect. Une branche craqua, ma monture broncha un peu et c'est sans doute ça qui me sauva la vie. La flèche ne passa pas loin. Un traquenard à cette heure? Ces brigands étaient fous. Ils risquaient d'attirer des fangeux. Et puis, la visibilité ne permettrait bientôt plus de tirer à l'arc. Enfin ça, c'était plus un bien qu'un mal pour l'expédition.

L'instinct, la chance, les réflexes. Je ne sais pas ce qui parla. Peut être un peu tout. Je fis cabrer le cheval dès que j'entendis ce raffuts dans les buissons. L'individu tomba pile sous les sabots de la monture, une position fort inconfortable pour une attaque. Il évita de justesse de se prendre un coup quand le bai retomba sur ses jambes. J'allais avoir deux problèmes immédiat. Eviter l'archer tout en contrant cette individu là. J'avais peu d'option et je devais protéger à la fois le convoi et ma propre vie. J'avais l'impression que le temps s'écoulait au ralenti alors que quelques secondes à peine avaient passé.

«Mettez vous à l'abri!»

Criais je en faisant charger ma monture. Il allait falloir que je le neutralise rapidement que l'on puisse chercher l'archer. Ce dernier ne nous attendrait pas si le combat s'éternisait, il prendrait la fuite et éventuellement préviendrait de potentiels complices. Cet enfoiré visait le cheval, maintenant! Non! Je préférais encore être blessée que de perdre un équidé. Forte de ce constat, je descendis brusquement de la selle et chargeais à mon tour, l'épée au clair. Mais c'est qu'il était enragé, ce type! Je ne le ratais pas, mais il ne mourut pas tout de suite. S'embrochant plus profondément sur mon arme, il me donna un mauvais coup de poignard qui m'entailla le torse au niveau des cotes.

Pas le temps de regarder si j'étais gravement blessée. J'arrachais un bout de mon habit et m'en fis un pansement de fortune. Restais le problème de l'archer, et il fallait faire vite avant qu'il fasse totalement nuit.

«Levez la tête et cherchez moi ce ruffian. Il ne doit pas être bien loin, vu les conditions. Suffit de suivre la direction de la flèche à l'envers.»

L'embuscade tendue au convoi du Gouverneur de Sombrebois était forte heureusement désordonnée. Les brigands qui sévissaient dans les marécages n'était généralement pas des hommes d'armes aguerri, la preuve en fut par la charge du premier assaillant. S'il cherchait à juste raison à désarçonner la cavalière en s'attaquant au destrier, sa tentative s'en retrouva infructueuse et bientôt il dû faire face à Alana Vieilgarde en combat singulier. Seulement voilà, le duel était déséquilibré surtout que son acolyte avait manquer de peu que son trait ne vienne transpercer le crâne de la future Capitaine du Bourg de Sombrebois. A armes égales, l'homme n'avait eu aucune chance même s'il se livra à une charge frontale vouée à l'échec. Lorsque la lame de la roturière le transperçant le ventre, un filet de sang s'échappa d'entre ces lèvres. Il avait réussit à toucher son adversaire mais ne put que rapidement constater que la vie était en train de lui être ôtée.

Parallèlement à cela, le convoi s'organisait pour se mettre à l’abri des tirs de l'archers encore sous couvert. Aux ordres de la rouquine, Hans, l'un des hommes d'arme du Comte de Rougelac, leva la tête après avoir examiner la flèche au sol et son angle. Après avoir inspecter au loin l'environnement de longues secondes durant, l'homme qui venait également d'éviter de justesse une seconde flèche, leva le bras et désigna un buisson dont les branches venaient de bouger.

- LA ! DANS CE BUISSON !

Hurla -t-il à l'attention de la femme d'arme tandis que le Comte gardait son sang froid, se protégeant derrière l'une des roue de la charrette rempli de matériel. Un bref instant, Alana pu entrapercevoir une botte et tout indiquait que le brigand fuyait à travers les bois, s'enfonçant dans les marais. Allait-elle le prendre en chasse ? La décision lui appartenait. Mais la course poursuite risquait d'être sportive et dangereuse. Finalement, sous les yeux de Victor et de ses employés, la jeune femme se lança à la poursuite de l'archer. Une course de folle ? Pendant ce temps, Victor quitta sa cachette de fortune et donnait quelques directive à son escorte. L'on dépouilla par la même occasion le cadavre du brigand et l'on prépara la monture d'Alana. Conscient que cet imprévu les retardait, le mondain espérait voir revenir très vite sa capitaine, mais il était aussi conscient que de laisser un brigand en vie risquait de les mettre dans une situation inconfortable lorsqu'ils gagneraient les ruines où le groupe devait reprendre des forces jusqu'au lendemain matin.

lancé de poursuite

info rp a écrit:

(info rp : si tu décide de le prendre en chasse, Alana aura fort à faire. Si elle réduit la distance avec le fuyard ce dernier semble très à l'aise, ne commentant pas d'erreur. Mais ta condition athlétique te permet de l'avoir toujours en ligne de mire. Seulement tu t'éloigne de la route principale et le soleil commence à décliner... qui puis est les marécages peuvent se révéler dangereux, pas forcement par la présence de fangeux mais de point d'eau mouvant où tu pourrais te retrouver piéger, à moins que ce ne soit le fuyard qui le sera. Alors, joueras-tu la prudence ? Ce choix t'appartient)

Le combat ne dura pas longtemps. Heureusement, l'archer fut vite débusqué. Je craignais le pire parce qu'une flèche pouvait mettre à mal toute l'expédition. Il fallait aussi que je m'occupe de ma blessure, mais je ne voulais pas inquiéter mes partenaires et surtout pas le noble. J'allais essayer de cacher ça le plus longtemps possible. Je savais quoi faire et je ne voulais pas d'intervention extérieure, tout bien intentionnée qu'elle soit. En tout cas, le tireur embusqué était démasqué et il ne se montra guère téméraire. Si d'instinct, je commençais par le poursuivre, je n'allais hélas pas bien loin.

Je ne voulais guère m'aventurer plus avant dans les bois, surtout qu'il n'y avait pas de sentier. Et puis, la nuit était presque tombée, il me serait difficile de me repérer. Au bout de quelques mètre, je renonçais et fis demi tour, réprimant une grimace de douleur. J'espérais juste qu'il n'allait pas prévenir toute une troupe de brigand. C'était presque à espérer qu'il tombe sur un fangeux. Je revins tout de même assez dépitée vers notre groupe. Je détestais l'idée de l'avoir laissé filé, mais le poursuivre dans ces conditions n'était guère mieux. Il y avait malheureusement plus urgent. Le soir se faisait de plus en plus présent et il fallait absolument atteindre les ruines de l'ancien village pour pouvoir s'y abriter un minimum.

«Allons dresser le campement, il n'y a plus que ça a faire. Et puis, il faudra prévoir un roulement cette nuit pour laisser une sentinelle. Je prendrais le premier quart.»

La première veille et la dernière était les plus dur, autant que j'en prenne une des deux. Et puis, cela me permettrait de me prodiguer quelques soins de manière discrète. Je n'étais pas une professionnelle des plantes, mais j'en connaissais quand même quelques unes qui me soulageraient et aideraient à la cicatrisation. Je donnais le signal du départ à nouveau dès que j'eus rejoint le convoi. Heureusement, le village abandonné n'était pas loin et les premiers signes d'anciennes habitations ne tardèrent pas à apparaître. Une petite recherche plus tard, je trouvais trois murs et demi et un reste de toi encore debout. C'était le mieux que nous puissions nous offrir, sans doute.

«Pas de feu, pas de conversation forte. Nous devons rester le plus discret possible et la fumée attirerait trop de gens … ou choses. Je vais faire un tour pour voir s'il n'y a pas de dangers aux alentours.»

Prétexte pour me trouver mes herbes. La nuit avait fini par tomber, mais elle était claire et dans ce village abandonné, la foret n'avait pas encore repris complètement ses droits. Avec la lueur de la lune et des étoiles, j'y voyais suffisamment pour repérer la plante qu'il me fallait. Je l'appliquais sur ma blessure et je devrais être tranquille niveau saignement. Je rejoignis alors le campement improvisé pour pouvoir me détendre avec tout le monde.

Alors que le groupe avait reprit ces esprits et qu'un semblant d'organisation reprenait ses droits, le Comte de Rougelac fixa les bois où venait de disparaître sa femme d'arme qui avait décidé de prendre en chasse le briguant. Le regard rivé sur la végétation, il espérait que son absence ne soit que de courte durée et que sa nouvelle recrue réagisse à la hauteur des attentes de son employeur. Finalement, le Gouverneur de Sombrebois vit se dessiner la silhouette d'Alana. Rassuré mais non moins inquiet de savoir qu'elle n'avait pas pu mettre hors jeu cette menace, Victor remonta sur sa scelle et le convoi pu enfin repartir après ce fâcheux incident. Le soleil déclinait, laissant place à la pénombre, mais par chance le groupe atteignit les ruines de Piana à la tombée de la nuit.

Avec prudence et discernement, la dame de Vieilgarde tenait son rôle, interdisant toute présence de feu qui aurait pu laisser planer la menace fangeuse sur le campement humain. Organisant les tours de gardes, Alana se montrait capable encore une fois de diriger une expédition et de fait, diriger des hommes qui ne semblaient contester ces ordres. Victor s'endormi alors sereinement, nourrissant l'espoir que la jeune femme ferait une parfaite Capitaine de la garde du bourg de Sombrebois. Finalement, il n'y avait guère à détailler le cours de la soirée, les esprits comme les corps suffisamment mit à l'épreuve de cette première journée de voyage.

progression Piana - Balazuc

Le lendemain matin, après que chaque individu ai réalisé son tour de garde pendant la nuit, le convoi reprit la route, direction le village en ruine de Balazuc. Contrairement à la veille, nul évènement ne vint ralentir la progression du groupe et aucun signe de vie de quelconque fangeux ou brigand. La progression allait bon train et le convoi rejoignit le second village en ruine bien avant la tombée de la nuit.

Arrivée à Balazuc

note rp a écrit:: Alana peut détecter des traces de pas, humaines. Elle peut dénombrer la présence de 3 personnes. Serait-ce des empruntes de brigands ? de voyageurs faisant également halte pour la nuit ?A toi d'en décider :)

J'avais l'habitude de me lever avec le soleil quand dès que je pouvais le voir. Ainsi, les premières lueurs de l'aube me réveillèrent, me permettant de vérifier l'état de ma blessure de façon discrète avant que tout le monde ne se lève. Le camp fut promptement quitter pour se remettre en route. Il n'y avait pas de temps à perdre. Le voyage était dangereux et il ne valait mieux pas traîner trop longtemps au même endroit tant que nous ne serions que peu de combattant. Sans doute Sombrebois offrirait un semblant de tranquillité à ce niveau là. Bref, ce jour là sembla plus facile que celui de la veille.

Rien à l'horizon. Le chemin fut tranquille, mais je ne savais pas pourquoi, cela me rendait particulièrement nerveuse. Je m'étais portée en éclaireuse comme la veille mais nul traces de vie, à part celles des animaux sauvages habituellement présent dans la forêt. J'en profitais pour me rapprocher du noble et lui poser quelques questions. Je n'avais pas envie d'être déçue, d'en attendre trop de cette citée en pleine reconstruction. Ce qui était au moins certain, c'est que ça ne serait pas Marbrune. Mais à quel point en était l'avancement des travaux? J'étais curieuse de le savoir.

«Depuis combien de temps n'avez vous pas été là bas? Et la dernière fois que vous y êtes allé, quelles étaient les infrastructures présentes?»

Au moins, cela avait le mérite de faire passer un peu le temps. Temps qui nous fit arriver assez rapidement à notre prochaine étape. Je me dis que ce n'était pas forcément une mauvaise idée de s'arrêter aussi ici, même si le jour n'était pas encore fini. Je n'avais pas envie de camper en pleine forêt, surtout avec d'éventuels brigands qui rodaient encore et très certainement au moins quelques fangeux. Au moins, les ruines offraient un début d'abri et de cachette, même ce n'était pas aussi bien que dans le village précédent. En cherchant un endroit propice, je remarquais des traces de passage. Relativement récentes. Difficile à dire depuis combien de temps elles étaient là, mais ça n'augurait rien de bon. Il fallait prendre une décision, mais laquelle? Je réunis alors tout le monde pour en discuter entre nous.

«Et bien, il semblerait qu'à peu près trois personnes soient passées par ici relativement récemment. Nous pouvons bien sûr faire halte ici jusqu'à demain, en organisant un tour de garde comme hier soir. Nous pouvons aussi décider de ne pas nous exposer ici, mais il faudra camper en forêt, sans doute il y a t'il plus de risque de tomber sur des fangeux.
Si je vous réuni maintenant, c'est que je pense que les risques sont aussi élevés quelque soit la solution, c'est pourquoi je voudrais l'unanimité sur ce qu'il faut faire.»

Je scrutais chacun en attendant qu'ils s'expriment. Nous étions un petit groupe et si jusqu'à présent, j'avais décidé seul, je ne pouvais mettre en danger tout le groupe de ma propre initiative unique.

Avec une habileté certaine, Vieilgarde avait donc prit la décision de ne pas dévoiler au reste du groupe les quelques blessures qui l'affectait physiquement. Forte heureusement dans une mesure moindre, mais il fallait évidement surveiller l'évolution des plaies superficielles car en ces temps cela pouvait très rapidement s'infecter et rappelons-nous qu'Alana se trouvait au milieu de nul part. Toujours est-il qu'un semblant de quiétude avait regagner le convoi, toujours menée par la future Capitaine de la Garde de Sombrebois. D'ailleurs, elle profita d'un moment de calme, propice à se rapprocher du Comte de Rougelac, pour questionner l'homme sur l'avancement du projet. Sur son destrier, le quadragénaire restait stoïque malgré la réponse prompte qu'il servit à sa femme d'arme sans même la fixer dans les yeux, son regard rivé sur ce chemin qu'il arpentait maintenant depuis quelques mois déjà.

- Il s'avère que de nombreux convois sont en transite actuellement avec le Labret pour y ramener depuis le mois de Mai, de nombreuses ressources. La dernière fois, remonte à trois bonnes semaines et nous étions sur l'achèvement du gros œuvre, des fondations, pour commencer à monter le mur de quelques dizaine de centimètres déjà. Croyez bien que sur place, les seuls lieux pour l'instant fiable sont le château et le Temple de Sombrebois.

Les nouvelles étaient donc de cette nature. Plus de soixante dix ouvriers se relayaient depuis deux mois, mais la fange sévissait et stoppait de temps à autre nette, la progression des travaux. Sur ces faits, rien de particulier ne vint troubler l'ordre des choses jusqu'à atteindre leur point de chute de la nuit. Balazuc était un village en ruine et s'en trouvait un meilleur refuge que Piana par la présence de quelques maisons comptant encore leur quatre murs. Alana ordonna un rassemblement tandis qu'elle venait de détecter la présence d'êtres humains, réclamant un avis de l'ensemble des protagonistes. Aussi étrange que cela puisse paraître, Victor n'en fit nulle remarque, laissant ces différents employés donner leur avis. La majorité des personnes semblait voir d'un mauvais œil la perspective de bivouaquer en forêt, mais il était aussi inquiétant de savoir qu'ils n'étaient pas seuls. Le résultat fut mitigé et des échanges de points de vu fusèrent jusqu'à ce qu'un gémissement ne se fasse entendre plus loin, interrompant toute polémique.

Une ombre furtive sembla passer entre deux maisons en ruine avant qu'un bruit lourd n'attire l'attention du groupe vers un puit dont le toit s'était effondré depuis bien longtemps déjà. En alerte, Rougelac posa une main sur le poignée d'Alana, lui chuchotant.

- Il se passe quelque chose d'étrange ici... mais vous dire qu'il s'agirait de briguant ... je ne mettrais pas ma main au feu pour cela, sinon nous aurions sans doute déjà à croiser le fer...

S'il étaient arrivés avant le coucher du soleil, la cime des arbres commençaient à faire disparaître la sphère jaune, installant une semi pénombre sur Balazuc.

Je crois que j'ai perdu trop de temps à vouloir ménager les serviteurs du noble. Je devrais retenir cette information. J'ai aperçu son regard et je l'ai trouvé lourd de sens. A moins que je me sois trompée sur l'interprétation, ce qui est encore possible. Mais ce qui est fait est fait. Je ne peux pas changer ce fait, mais les prochains. Je ne demanderais plus à l'avenir, c'était certain. Quitte à me faire mal voir, tant pis. J'essayais peut être trop d'arrondir les angles quand j'estimais que ce n'était pas forcément une situation d'urgence. Maintenant, il fallait faire avec la nuit qui tombait.

Et je n'avais guère envie de marcher quand le noir serait là. Je supposais d'ailleurs que c'était le cas de tout le monde. Donc plus le choix, il faudrait passer la nuit ici, en espérant pouvoir arriver demain. Je supposais que Sombrebois serait accessible, au pire, je ferais une marche forcée jusqu'à temps que le groupe l'atteigne. Je n'avais guère envie de m'attarder plus que nécessaire dans ce bois. L'aventure, c'était bien, mais je trouvais que l'on était soit trop peu soit de trop pour pareille … balade, si je pouvais me permettre ce terme, même si c'était loin d'être une partie de plaisir.

J'étais donc sur le point de commander de monter le campement pour la nuit, car non, je ne répéterais pas ce que j'avais l'impression que Victor prenait pour une erreur de ma part, quand la réunion fut interrompue par un bruit de chute, suivi d'un gémissement. Quelque chose s'était effondré, vu le bruit. Je pris un des hommes avec moi avec pour instruction aux autres de se préparer pour la nuit avec les mêmes instructions que la veille. Je me dirigeais donc vers la source du bruit avec une torche et une corde, sait on jamais, accompagnée donc d'un des hommes de main du comte.

Je ne pouvais pas laisser mon employeur tout seul, j'espérais donc qu'il n'y ait rien de trop grave. Le puis, déjà branlant avait cédé sous le poids de quelqu'un ou quelque chose. A la lumière de la flamme, j'aperçus un homme, mais il était bizarre. J'essayais de l'interroger, mais ses réponses restaient confuses. Et ses mouvements étaient un peu saccadés, comme s'il ne se maîtrisait plus vraiment. Je ne lui faisais pas vraiment confiance. Ma première idée avait été de l'aider, mais s'il avait été blessé par un fangeux, il était sans doute en train de se transformer lui même et le sortir de là mettait en péril toute notre expédition.

«Jetons le reste du puits sur lui, cela devrait l'enterrer assez pour être tranquille.»

Je ne tenais pas spécialement à dire ce que nous avions fait, je supposais que les autres ne voyaient pas bien ce qui se passaient. S'ils ne posaient pas trop de questions, je ne rentrerais pas dans les détails et dirais juste que je pensais que c'était réglé. Puis, je fis installer le campement à la limite de la clairière, près des arbres, un peu en retrait du chemin, mais nous pouvions l'atteindre rapidement si nous devions filer de façon rapide et impromptue.

Il allait s'en dire qu'un tel évènement ne pouvait pas être éludé. Si Victor et le reste du groupe, resté à l'écart, se préparait à dresser le campement pour la nuit, dès lors qu'Alana et l'un des homme de main du Comte réapparurent, tous les regards convergèrent vers la future capitaine de la garde de Sombrebois. La femme d'arme dû alors brièvement se justifier et finalement Rougelac décida de faire confiance à la jeune femme, prenant à mesure du cours de l'expédition ces responsabilités.

Un fangeux avait donc été retrouvé en pleine mutation dans un puit, en soit la menace était écartée mais l'individu avait-il était la seule victime de cette attaque ? Cela restait à prouver. Le choix fut prit de passer la nuit un peu à l'écart du village en ruine, mettant quelque peu à découvert le groupe, ce qui se révélait être tout aussi bien un avantage qu'un inconvénient.

situation durant la nuit

La soirée se déroula sans autre évènement inquiétant et tous les tours de garde durant la nuit se déroulèrent sans que le groupe ne soit sorti de leur fébrile sommeil. Au matin, l'expédition put reprendre la route pour cette dernière journée de voyage qui les mena jusqu'au fief de Sombrebois dont Alana pu pour la première fois découvrir le mur d'enceinte du Bourg dont les fondations venaient d'être posées. L'occasion pour Victor de s'esseuler avec la jeune femme pour faire un point tandis que le matériel était soigneusement déchargé de la charrette.

- Vous avez tenu votre rang, Alana. Nous voila arrivé sans avoir essuyer de perte. Nous dresserons les tantes près du temple. Quelle impression cela vous fait de revenir à vos origines ?

Finalement, après une nuit un peu tendue, chacun ayant mal dormi à cause de la sensation du danger rodant et une journée un peu rude, la petite troupe arriva enfin à destination. J'étais à la fois soulagée, admirative devant le travail déjà accompli, mais aussi un peu déçue. Je ne savais pas trop à quoi je m'attendais, mais j'espérais sans doute autre chose qu'un bourg qui ressemblait plus à un petit village qu'une grande bourgade en devenir. Seul point positif, les remparts semblaient solides et bien conçus. En tout cas, tout le monde était soulagé d'être arrivé sain et sauf et je n'étais pas mécontente non plus.

J'avais espéré prendre un peu de repos et faire le point sur cette expédition, mais le noble semblait en avoir décidé autrement. Il me prit à part et pendant un moment, j'attendis les reproches, je savais que j'avais fait deux ou trois erreurs, qui se révélaient mineures vu que tout le monde était arrivé à bon port, mais qui auraient pu se révéler plus délétère. Mais finalement, j'eus le droit à quelques félicitations et je me gardais bien de montrer trop visiblement le soulagement que je ressentais à ce moment. C'était la première fois que je menais un groupe si important et finalement, tout c'était bien fini.

«Je vous remercie. Je suppose que ce n'est que la première fois que nous faisons ce genre de voyage. Je pense qu'il y a des choses perfectibles, mais j'y travaillerais.

Mais vous parlez de tentes? Vous n'avez même pas un abri en dur ici, même pas une pièce où se protéger du vent et de la pluie?»

J'étais assez étonnée, presque choquée. Je voyais mal Victor sous une tente, sans doute quelque chose dû à son maintien. Bon, c'était peut être irréaliste de ma part de s'être attendu à être hébergée dans une sorte de manoir, comme à Marbrune, mais là, la différence était énorme. Aucun confort, aucun domestique, rien du tout. Cependant, je ne voulais pas trop m'étendre sur ma déception et la cachait du mieux que je pouvais. Je basculais donc sur l'autre sujet qu'il avait abordé avec moi, c'était préférable. Et puis, pour le moment, je n'avais pas à me plaindre du comte comme employeur, alors je n'allais pas le noyer sous des reproches qui pouvaient sembler futiles.

«En fait, je n'avais jamais conduit d'expédition auparavant. Je me suis déjà aventuré dans la forêt à deux, mais nous étions à pied et nous chassions, ce n'était pas pareil.
A vrai dire, je préfère ça à la banalité de la vie à Marbrune, c'est une des raison pour laquelle j'ai accepté votre offre.»

Bon, il allait falloir faire contre mauvaise fortune bon cœur. Pas que je n'avais jamais dormi sous la tente, mais je ne m'étais jamais imaginé devoir le faire ici. Je décidais de me concentrer sur mes prochaines tâches plutôt que sur l'inconfort du logement.

«Et maintenant que nous sommes arrivés, quelle est la suite du programme?»

La mercenaire ne semblait pas vouloir se reposer sur ces lauriers et admettait volontiers que certains éléments de son commandement sur cette expédition serait à revoir. Il s'agissait certainement d'un gage de confiance supplémentaire qu'elle confiait involontairement à son employeur qui ne s'était permit aucun reproche quand à l'exercice de ces fonctions. Après tout, le convoi était arrivé à bon port sans dénombrer la moindre perte physique ou matériel. Satisfait par les propos de la dame de Veilgarde, le Comte l'invita à continuer ce bavardage en prenant la direction du Temple qui jouxtait de quelques dizaine de mètres, peut être une centaine au grand maximum, le château de l'illustre mais non moins controversé Baron de Sombrebois.

Acquiesçant par de bref hochement de tête aux aveux de la rouquine, il fini par s'arrêter devant le Temple et se tourna pour mieux faire face à sa femme d'arme qui semblait bien avar de connaître le menu des futurs péripéties de ce voyage jusqu'au Bourg en réhabilitation.

- A aucun moment n'ai-je évoquer le fait que j'élirais domicile dans une tente ma chère.

Il lui adressa un sourire taquin avant de reprendre.

- J'ai mes appartements au château, que le Baron Hector de Sombrebois me prêtent avec la plus grande gentillesse. Mais pour vous... le choix vous appartient de poser votre besace sous une tente ou préférer une couche dans mes appartements. Il faudra peut etre un peu se serrer j'en conviens.

Fini-t-il sur un ton joyeusement provoquant avant de reprendre son sérieux.

- Voyez-vous, il y a beaucoup d'ouvrier et le Temple ne peux abriter pour la nuit autant de gens. Il nous sert surtout d'abri en cas d'attaque de la Fange. Des rondes sont mise en places durant la nuit et la journée et dès la moindre alerte, l'ensemble des travailleurs sait devoir regagner dans les quelques instant qui suivent la protection de cet édifice. Le château serait trop loin à rejoindre car chaque seconde compte dès lorsque que la Fange menace les travaux.

Se retournant, il vit apparaître l'un de ces hommes d'armes chargé des toiles de tente et d'un signe du Comte, l'homme lança en direction d'Alana un paquetage pour tester ces réflexions, non sans continuer à donner verbalement du grain à moudre à sa nouvelle recrue.

- Vous avez quartier libre pour vous imprégner des lieux. Ensuite, vous pourrez prendre un tour de garde, aider aux travaux du mur. Demain, nous nous occuperons de trouver les futurs emplacement des lieux où nous édifierons les futurs bâtiments symboliques du Bourg. Evidemment, nous ne les verrons sortir de terres que dans de très nombreux mois, la priorité et d'achever le mur avant le début de l'hiver.