Expédition à haut risque et haute récompense (PV Alana Vieilgarde)

Il se moquait de moi, je le comprenais bien, mais je ne savais pas comment réagir. Me fâcher, plaisanter en retour ou faire comme si de rien était. Je préférais finalement cette dernière solution parce que je ne savais pas du tout s'il était sérieux quant à sa proposition de coucher aussi au château du baron de Sombrebois. C'était, du moins il me semblait, le premier homme à me déstabiliser comme ça sans que je sache quoi faire. Cela me perturbais un peu. Ma seule réflexion logique à ce sujet était qu'il était un homme dangereux et qu'il fallait tout de même que je me méfie de lui.

Du coup, je préférais choisir la tente, même si je n'en avais pas vraiment envie. Au moins, je n'aurais à la partager avec personne, du moins je le supposais. Je n'avais pas vraiment prévu de camper, mais je préférais faire passer ça dans les inconvénients de mon nouveau travail. Même si le programme du comte semblait particulièrement chargé. Nous avions tous eu quelques jours éprouvant durant cette traversée et pas tellement d'heures de sommeil tranquille. J'aurais bien aimé me reposer un peu avant d'attaquer le gros du travail, même si je n'étais pas particulièrement fainéante.

«Et bien, vous avez une notion toute relative de temps libre. Du coup, autant que j'attaque tout de suite ce programme, car sinon, j'ai bien peur de manquer de temps avant demain.»

Je souriais en disant ça. Autant le prendre à la plaisanterie, car il n'était pas vraiment tôt dans la journée. L'après midi était déjà bien avancé et rien que le temps de monter la tente, de voir pour les tours de garde et donner un coup de main à la construction du mur... Et bien, je supposais que j'aurais eu une journée bien rempli et que je n'aurais plus qu'une envie, me coucher et dormir. Surtout que Victor posait déjà le programme de demain, trouver des emplacements pour les futurs constructions de la ville. Je lui avais pourtant dis que je n'y connaissais pas grand chose, mais après tout, peut être aurais je des idées intéressantes, par hasard.

«Donc si vous permettez, je vais prendre congé. Il me reste pas mal de choses à faire.»

Je m'éloignais en pensant que s'il continuait à me donner autant de travail, j'allais devoir demander une augmentation. A moins qu'il n'en ait pas fini avec moi. Je n'en savais rien en fait. Là, j'avais l'intention de commencer par monter une tente et m'arranger un couchage, au moins, je n'aurais pas à le faire une fois trop fatiguée et que je n'aurais qu'une envie, m'allonger. Mais le comte pouvait toujours me rappeler ou me rattraper, parce que je ne regardais plus du tout ce qu'il faisait.