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 La noble, la brute et l'enfant (terminé)

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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyLun 12 Oct 2020 - 23:59
6 octobre 1166 :
Jusqu’ici tout va bien, je sors toujours bien propre sur moi de la petite taverne où j’ai rencontré pour la première fois Apolline de Pessan. Je ne me suis pas reçu de verre plein en pleine tête, ce qui prouve que cette discussion initiale c’est mieux passé que la majorité qui l’ont précédé.

Je décide rester un petit temps sur l’Esplanade, il fait assez beau, ou plus précisément, il ne pleut pas et je n’ai rien d’autre à faire de la journée, Victor m’ayant laissé ma journée. Mes pas m’emmènent vers la portebdes Anges et je me rappelle les années où j’attendais des commanditaires ou des contrats de l’autre côté de la porte, ne venant de ce côté que pour être payé avant d’être renvoyé.

Cette époque a bien changé, et je suis maintenant du bon côté de cette gigantesque barrière, pouvant toiser avec condescendance les pauvres qui regarde avec espoirs les gens riches. Cette muraille est la représentation physique de la lutte des classes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les nobles continuent de la gagner, encore et encore.

J’en étais là de mes pensées, quand je croise une dame fort bien mise, je la salue machinalement et m’apprête à poursuivre mon chemin, mais à ce moment j’entends du raffut juste derrière moi. Je me retourne, subitement inquiet, est-ce une jacquerie, une révolte ou pire, une révolution ? Finalement, ce n’est rien d’autre qu’un gamin des rues qui a essayé de passer en se cachant dans un chariot qui amène de la nourriture aux nantis.

Je le regarde impressionné par sa manière de faire, car il est très vif et agile, il évite un, puis deux gardes et lorsque je crois que sa fuite va enfin s’arrêter, le troisième garde ayant réussis à le prendre par la chemise, il en arrache un bout et continu à se carapater. J’hésite un moment sur la conduite à tenir, d’habitude, peut me chaut qu’un petit gueux passe à la volée, mais j’ai peur que l’on se gausse de moi si je n’arrive pas à attraper un simple gamin des rues.

Je reste donc immobile et dès qu’il passe près du moi, rendu téméraire par mon apparence mollesse, mon bras se détend comme un serpent, et je l’attrape par l’épaule, le soulevant à bout de bras, avec ses pieds bougeant inutilement à plus d’un mètre du sol.

Je vois alors les trois gardes arrivés, à bout de souffle, ayant sans doute trop mangé ce midi à la cantine et me demander :

Bien joué messire, veuillez-nous le remettre maintenant, une dizaine de coups de fouets lui ôtera l’envie de recommencer.

C’est en effet la peine habituelle, certain vont même jusqu’à marquer les contrevenants au fer rouge, afin de mieux les identifiés. Si ces derniers récidivent, ce sera l’amputation d’un membre, ce qui signifie à plus ou moins brèves échéances la mort, avec la gangrène qui ne laisse aucune chance aux malheureux.


Dernière édition par Desmond de Rochemont le Mer 23 Déc 2020 - 17:10, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyMer 14 Oct 2020 - 23:51
Après une matinée fort occupée passée au Bonheur des âmes et chez les cordonniers de Bourg-Levant, où elle était partie en quête d'une nouvelle paire de bottes pour son frère, Idalie rentra à l'Esplanade. Elle était plutôt satisfaite, ayant trouvé de quoi chausser Zephyr pour le mariage, et avait bien hâte de parler de sa trouvaille, certaine d'avoir choisi un modèle qui lui plairait.

Sourire aux lèvres, elle passa la porte des Anges et avança d'un pas rythmé. Répondant au salut poli d'un homme en inclinant doucement de la tête, elle poursuivit sa route – le temps avait filé à une allure folle et elle avait encore à faire au manoir. Elle s'arrêta cependant en entendant un raffut derrière elle, fronçant les sourcils avec l'inquiétude que suscitait maintenant le moindre événement inattendu. Des miliciens semblaient agités, courir derrière quelqu'un qu'elle n'arrivait pas à apercevoir. Un voleur? Un bandit? Non, un simple enfant qui donnait du fil à retordre aux gardes incapables de lui mettre la main dessus.

Ce fut finalement un homme massif, celui-là même qu'Idalie avait salué un peu plus tôt, qui attrapa le gamin et le souleva sans peine de terre. Le geste du noble, exécuté avec précision, fit presque sursauter la jeune femme. Suspendu dans le vide, l'enfant se débattait, en vain, et Idalie sentit son cœur faire quelques ratés tant elle craignait de le voir se blesser en tombant sur les pavés du sol.

Une dizaine de coups de fouets lui ôtera l’envie de recommencer. Idalie écarquilla les yeux, scandalisée par les propos du milicien qui, avec ses compagnons, venait de débarquer. Si elle n'avait pas pour habitude d'intervenir dans les décisions des autorités, cette fois, elle ne sut retenir une exclamation outrée :

« Dix coups de fouet?! Sauf votre respect, vous ne pouvez être sérieux! »

Idalie s'approcha de quelques pas et passa son regard miel sur les trois miliciens, puis sur le noble. Dix coups de fouet! Elle s'arrêta de nouveau sur les trois gardes.

« Il ne s'agit que d'un enfant, continua-t-elle de protester, tâchant de rester posée. Quelle est la gravité de son crime? Je doute que celui-ci justifie une telle punition. »

Idalie reposa son attention sur le colosse. Persévérant, l'enfant continuait à s'agiter, et les haillons qu'il portait menaçaient de déchirer et de dévoiler à tous sa peau rose de gamin.

« Pour l'amour des Trois, déposez-le, je vous en supplie, Messire, tenta Idalie. Il risque de se faire mal... Ne croyez-vous pas qu'il mérite la clémence, qu'il aura compris sa leçon? »

Idalie chercha le regard du noble, espérant trouver en lui un allié, même si elle savait qu'il allait probablement se ranger du côté des miliciens et la rabrouer, une femme n'ayant pas à se mêler d'histoires qui regardaient les hommes. Peut-être se trompait-elle. Peut-être serait-il raisonnable...
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyJeu 15 Oct 2020 - 23:15
Alors que j’allais remettre l’enfant à la milice et poursuivre ma route, la satisfaction du devoir accomplis en plus, la société étant une fois préservé grâce à ma courageuse intervention, la dame que j’ai croisé un peu avant décide d’intervenir et demande aux miliciens s’ils sont sérieux. Je me repasse leurs paroles dans ma tête, mais je ne vois aucune blague qu’ils aient pu dire et je mets un certain temps à comprendre qu’il s’agit de second degré.

Elle commence alors par partir sur un discours que j’ai un peu mal à comprendre, mais d’après son opinion, dix coups de fouets sont une punition trop importante pour son crime, alors que pour moi, c’est complètement justifié. Bon ce n’est surement pas l’avis du fauteur de trouble, vu comment il se débat, et il va d’ailleurs avoir très mal s’il continue comme cela, mais comme je dis souvent, un enfant avec les deux jambes brisées est un enfant calme.

Mais ce n’est pas le sentiment de la noble dame, car elle me demande de le déposer, pensant qu’il a compris la leçon. Personnellement je ne pense pas, il meurt de faim, c’est évident et seule une punition terrible avec une future sanction plus terrible encore le dissuadera de recommencer. Je réfléchis ainsi quelques secondes, puis une idée lumineuse me vient, si je fais preuve de clémence, peut-être que le bruit se rependra que je sais écouter les femmes nobles et que cette information arrivera aux oreilles d’Apolline ? Ça vaut le coup d’essayer et je pose doucement le gamin, qui me regarde avec des yeux ronds, n’en croyant pas ses yeux. Bien sûr, je continue à le tenir fermement, mais sans lui faire mal, je lui indique même :

Si tu restes tranquille, tu auras une chance de t’en sortir indemne.

Il doit se croire dans une véritable conte de fée, avec la gentille fée qui sauve les mioches en danger. Je me tourne ensuite vers les trois miliciens qui eux aussi bien du mal à comprendre ce qu’il se passe, je leur dis donc :

Pour ceux qui ne me connaisse pas, je suis le chevalier Desmond de Rochemont et vous savez pour qui je travaille. Laissez-le-moi, je m’en occupe.

Bien sûr qu’ils me connaissent, je me suis juste présenté à l’attention de la noble dame et ils frissonnent en pensant à ce que je risque de faire aux gamins, le plus courageux des trois, s’approche même pour me demander à voix basse :

Vous n’allez pas le décapiter, monseigneur, ce n’est qu’un gosse après tout.


Sapristi, ce n’est pas facile de passer pour un gentil quand on assassine régulièrement des gens. C’est vrai que la semaine dernière j’ai ramené une tête dans un sac, mais c’était pour une mise à prix, une sombre histoire d’un litige commercial entre Victor et un concurrent, en tout cas, c’était légal. J’essaye donc de lui sourire, comme s’il m’avait sorti une bonne blague et je lui réponds :

Quel blagueur tu fais François ! Tu sais que j'adore les enfants.

Bon j’ai sorti ce prénom complètement au hasard, mais je les fixe durement et les miliciens, peu désireux de s’en prendre à moi et parce que la porte ne va pas se garder toute seule, retourne en faction. Je peux enfin me tourner vers la sauveuse de ce gamin des rues, du moins provisoirement, et je lui demande en souriant :

À qui ai-je l’honneur de m'adresser ?



Dernière édition par Desmond de Rochemont le Sam 28 Nov 2020 - 11:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptySam 17 Oct 2020 - 5:19
Idalie retint un soupir de soulagement en voyant le colosse déposer l'enfant. Elle avisa le petit, qui affichait un air ahuri, et lui offrit un sourire rassurant, craignant encore toutefois que les miliciens décident de le punir. Elle pouvait protester, mais elle ne faisait pas la loi et ne pouvait qu'espérer que ces hommes se montreraient raisonnables. S'acharner sur ce garçon alors que de véritables criminels trafiquaient, volaient et tuaient à Marbrume lui semblait totalement absurde. Elle n'ajouta cependant rien, laissant le noble décliner son identité et prendre la situation en main. Le chevalier Desmond de Rochemont... Idalie fouilla brièvement sa mémoire. N'était-il pas à l'emploi de Victor de Rougelac?

L'intervention du chevalier parut refroidir les élans vengeurs des miliciens. Lorsque l'un d'entre eux s'approcha du géant pour lui parler à voix basse, Idalie tendit l'oreille, attrapant quelques mots qui avaient tout pour l'inquiéter. Était-ce une blague de mauvais goût? La jeune femme regarda les guerriers avec méfiance, faisant un pas en direction du petit, comme prête à le protéger s'il le fallait. Les miliciens renoncèrent cependant rapidement à se mesurer contre le noble, le jeu n'en valant pas la chandelle. Et vu comme il se traînaient les pieds en retournant à leur poste, Idalie se dit qu'ils devaient, au fond, être bien heureux de laisser le chevalier s'occuper de cette situation mineure.

Après avoir suivi les miliciens du regard, Idalie revint à son interlocuteur, qui tenait toujours le gamin. L'enfant restait silencieux et se tenait maintenant tranquille, soit par crainte d'attiser la colère de l'homme près de lui, soit par stratégie, pour guetter le moment où il pourrait se défaire de son étreinte... si l'on pouvait se défaire d'une telle étreinte.

« Idalie d'Auvray, Messire, se présenta finalement Idalie, exécutant une courte révérence d'usage. Vous semblez bien connaître les miliciens... Peut-être avez-vous déjà eu l'occasion de croiser mon frère, le sergent Zephyr d'Auvray? »

Zephyr d'Auvray était un homme respecté et respectable, une étoile montante de la milice, l'un des héros de Marbrume, et bien peu ignoraient son nom, en particulier dans la noblesse. Idalie n'était évidemment pas sans connaître la réputation de son aîné, aussi mentionnait-elle leur lien de parenté lorsqu'il pouvait lui assurer un certain respect, une certaine tranquillité d'esprit. Et si cet homme était lié à Rougelac, il valait mieux prévenir que guérir.

« Je vous remercie de votre clémence et de votre intervention, poursuivit-elle, laissant malgré tout le bénéfice du doute à l'homme qui lui faisait face. Peut-être pourrions-nous le raccompagner au temple afin qu'il soit en sécurité? Je ne voudrais guère qu'il s'attire davantage de problèmes ici... »

Avant de laisser le chevalier répondre, Idalie se pencha légèrement vers l'enfant pour être à sa hauteur.

« Et peut-être pourrions-nous même te trouver de quoi te remplir l'estomac, mh? proposa-t-elle avec un sourire bienveillant. Un peu de pain et de fromage... et une sucrerie? »

Le petit ouvrit grands les yeux et acquiesça vivement. Idalie rit et se redressa, s'adressant de nouveau au noble :

« Qu'en dites-vous? Les miliciens ne pourraient alors vous reprocher de ne pas avoir mené votre mission jusqu'au bout. »
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptySam 17 Oct 2020 - 23:58
La jeune noble se présente, une certaine Idalie d’Auvray et en effet, ce nom ne m’est pas inconnu, elle semble appréciée par certain, mais sans que je me souvienne vraiment pourquoi. Une chose est sure, elle n’est pas sur la liste des femmes à marier, et si je me souviens bien, c’est parce qu’elle est fiancée. Pour son frère, ça ne me dit rien, un noble qui est sergent ? C’est bizarre, la plupart des nobles que je connais sont incapable de penser à l’intérêt général, un peu comme moi d’ailleurs. Mais la question n’est pas là et je lui réponds en toute honnêteté :

Je n’ai jamais entendu parler de cet homme.


Elle enchaine après sur une qualité que j’ignorais complètement avoir, la clémence, je mets quelques secondes avant de me souvenir de la raison pour laquelle elle me dit ça. Cette raison d’ailleurs ne se débat plus et semble écouter la dame parler, surtout lorsqu’elle lui propose de la nourriture puis elle me demande de les accompagner.

Je me retrouve piégé, je pensais avoir fait suffisamment pour avoir une bonne opinion de sa part. Une fois la banneret partit, je l’aurais remis aux miliciens, il aurait reçu ses dix coups de fouets et tout aurait été pour le mieux, dans le meilleur des mondes. Au lieu de ça, il va falloir que je joue les nounous, alors que j’ai bien d’autre chose à faire. Je tente donc le tout pour le tout et indique en souriant :

Vous avez raison, je connais une petite taverne non loin d’ici.

Et je lâche l’enfant âgé d’une douzaine d’années, convaincu qu’il va s’enfuir à toute jambe, me laissant ainsi tranquille, mais au lieu de ça, malin comme pas deux, il reste sur place, me prenant même par la main et essayant de faire de même avec la main de la jeune femme, il refuse de sortir de la barque. Mon premier geste est de me dégager et de lui mettre un vigoureux coup de poing en plein visage pour le punir de son insolence, quitte à lui broyer la tête par la même occasion, mais je me retiens, Idalie n’allant certainement pas apprécier ce geste.

Je me sens complètement ridicule, avec ce môme attaché à mon bras. Je respire un bon coup, pour me calmer et je réussis même à sourire tout en demandant à mon interlocutrice :

Nous y allons ?


Après avoir entendu sa réponse, nous faisons une centaine de mètres, et j’espère ne croiser personne de ma connaissance, la honte étant déjà assez terrible. Heureusement, ce n’est pas le cas, et je désigne une table où nous serons bien. Une fois assis à l’extérieur, je me dégage enfin et j’interpelle une serveuse pour lui demander :

Faites-nous servir une tartine de pain blanc avec du fromage, c’est pour le petit, avec une sucrerie.

Je vois l’employée faire de grands yeux devant ce curieux spectacle d’un enfant des rues sur sa terrasse et je lui confirme :

Pas de question, fais juste ce que je te demande, pour ma part, je vais prendre une bière, et pour vous gente dame ?

En effet, tant qu’à être dans une taverne, autant boire quelque chose et j’attends la réponse de mon invité avant de libérer la maritorne.
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyDim 18 Oct 2020 - 22:47
Je n’ai jamais entendu parler de cet homme. Idalie fut étonnée par cette déclaration, d'autant plus que le chevalier paraissait bien connaître la milice et que son frère n'était pas sans avoir plusieurs haut faits à son actif. Elle ne répondit cependant rien, se contentant de sourire poliment. Zephyr, qui était un homme humble, serait probablement heureux d'apprendre qu'il n'était pas aussi célèbre qu'on pouvait le croire!

De façon inattendue, le chevalier accepta la proposition d'Idalie et suggéra même d'aller dans une petite taverne. La jeune femme avait plutôt songé acheter quelque chose en chemin, mais si l'homme était prêt à faire preuve d'autant de bienveillance, elle n'allait pas l'en empêcher. Idalie, qui laissa le gamin lui prendre la main, remarqua que Desmond avait eu le réflexe de se dégager. Elle en déduisit qu'il ne devait pas avoir l'habitude des enfants... Sans doute n'était-il pas père, encore. Ou peut-être faisait-il partie de ces nobles qui détestaient être touchés par les membres du peuple, aussi jeunes ceux-ci pouvaient-ils être.

« Oui, allons-y », répondit la jeune femme en souriant, n'étant pour sa part pas embarrassée de venir en aide au pauvre petit.

La noble laissa au chevalier le soin de les diriger et, lorsqu'ils furent arrivés à la taverne, de mener la suite des opérations. C'était, après tout, son idée; pour sa part, elle n'avait eu pour intention que de reconduire l'enfant au temple et de s'arrêter auprès d'un marchand en chemin pour lui trouver de quoi se remplir l'estomac. Dans tous les cas, le garçon – qui disait s'appeler Milas, elle l'apprit en l'absence de Desmond – paraissait être aux anges.

« Oh, fit-elle lorsque le chevalier lui demanda ce qu'elle allait prendre. Une simple infusion aux fruits, s'il vous paît. Vous êtes fort aimable. »

La serveuse acquiesça et disparut dans l'établissement. Le garçon, curieux, regardait partout autour de lui. Il n'avait jamais réussi à mettre les pieds sur l'Esplanade avant, sa stratégie pour déjouer les gardes ayant toujours échoué avant aujourd'hui, et il était fasciné par l'endroit.

« Tu as de la famille? demanda-t-elle gentiment.

- Oui, M'dame, enfin... Mon père, c't'un matelot, alors il est pas là et ma sœur aînée s'occupe de moi d'puis qu'ma mère est morte. Mais là, elle est occupée à s'faire faire les yeux doux par son beau, l'grand Gaston. Alors j'passe le temps. C'est beau ici! »

Le gamin continua de s'exprimer un moment, jusqu'à l'apparition devant lui de la fameuse tartine. La nourriture accapara alors son attention et laissa l'occasion à Idalie de s'adresser au chevalier.

« Vous ne deviez certainement pas vous attendre à passer l'après-midi ainsi, dit-elle en souriant avec gentillesse. J'espère que nous ne vous retenons pas trop... Vous travaillez pour un noble ici, si j'ai bien compris? »

Pendant qu'Idalie ne lui prêtait pas attention, le gamin, téméraire, en profita pour tirer la langue au chevalier. Il se sentait bien en sécurité en présence de la noble...
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyLun 19 Oct 2020 - 0:20
Une infusion, c’est vraiment une boisson de gonzesse, ce qui, après réflexion est bien normale de part d’une noble dame. Je manque vraiment de pratique avec la gent féminine des beaux quartiers et il va vraiment falloir que je pratique si je veux un jour trouver une femme distinguée. Je commande donc le tout et j’écoute la conversation entre le garçon et Idalie. Je me retiens de bailler tellement celle-ci est plate et inintéressante, la vie d’un gamin des rues comme il y en a des centaines dans Marbrume.

Je réussis à sortir de ma torpeur quand la banneret m’adresse la parole me demandant pour qui je travaille, je lui réponds avec simplicité :

Mon allié se nomme le Comte Victor de Rougelac, vous avez dû en entendre parler, c’est un grand homme.


Ma voix ne souffre aucune discussion sur ce point et je continue :

J’aime beaucoup aider les innocents et je ne supporte pas l’injustice.

C’est entièrement faux bien sûr, mais je ne vais pas lui dire que je voulais juste avoir une bonne réputation auprès du sexe faible et que si j'en avais eu l'opportunité, j’aurais refilé le mioche à la garde depuis bien longtemps. D’ailleurs ce dernier me tire la langue, et je réussis après un énorme effort sur moi-même à rester stoïque. J’en connais un qui va recevoir bien plus qu’une dizaine de coups de fouet. Heureusement mon humeur s’améliore quand on apporte les boissons, et je bois en une seule fois la moitié de ma chope, l’effronté lui se jette sur sa tartine et le fromage et les engouffre en un temps record, me faisant passer à moi, à son âge.

C’est alors que nous sommes grossièrement interrompus par une bande de trois gamins, habillés comme des fils de serviteurs qui s’approche de nous et insultes à voix haute le maigrichon :

Dégage d’ici le pauvre, c’est pas un endroit pour les gens comme toi.

Je suis bien d’accord avec eux et je n’interviens donc pas, mais la réaction du gamin me surprend, loin de baisser la tête, il se lève et marche d’un pas décidé vers eux. Je le rattrape en deux enjambés et je lui demande, surpris :

Tu comptes faire quoi là ?

Il me regarde, les poings serrés et me réponds :

Je vais leur casser la gueule bien sûr, ces gars là sont des mauviettes, il suffit d’en frapper un suffisamment fort pour que les autres s’enfuient.

Je commence à apprécier ce gamin et je lui dis :

Je vais te montrer une autre méthode, plus efficace.

Joignant le geste à la parole, je décèle un pavé et je l’envoie de toutes mes forces en direction des enfants. Je loupe la tête du meneur à deux centimètres et il finit sa course contre un mur. C’est vraiment dommage car j’avais visé à leurs pieds, je ne sais vraiment pas tirer, j’ai même eu de la chance de n’avoir blessé personne. En tout cas mon but est atteint et les petits idiots s’enfuient en courant et en pleurant.
Je rejoins ensuite la table avec le gosse à mes côtés et puisque je suis de nouveau de bonne humeur, je demande à la serveuse :

Une deuxième tartine pour le petit !
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyMer 21 Oct 2020 - 1:36
Un allié de Victor de Rougelac... Ses suppositions se confirmant, Idalie offrit un sourire poli à l'homme qui lui faisait face. Elle connaissait le comte pour l'avoir rencontré lors d'une soirée mondaine qui avait bien commencé, mais s'était mal terminée – pour eux, à tout le moins. En effet, à la suite d'une discussion agréable, Victor s'était permis quelques gestes déplacés à son égard et elle avait coupé court à leur entretien. Elle ne l'avait pas encore recroisé et n'y tenait pas particulièrement non plus, préférant se tenir à l'écart de ce noble qui ne devait pas sa réputation sulfureuse au voisin.

Le chevalier disait aimer aider les innocents... Peut-être était-ce vrai, peut-être était-ce faux, Idalie n'en savait trop rien. Il avait cependant de curieuses manières pour un noble, car sitôt les boissons déposées sur la table, il vida la moitié de la sienne d'une traite, comme s'il se trouvait parmi un groupe de miliciens dans une taverne. Elle souffla sur son infusion, se disant qu'elle n'allait pas traîner pour la boire. Son vis-à-vis paraissait vouloir en finir rapidement...

Idalie était en train de boire une gorgée de sa boisson lorsqu'une bande de gamins débarqua et s'attaqua verbalement à Milas. Elle fronça les sourcils et se leva en voyant que son protégé avait quitté sa chaise. Desmond l'imite et alla retrouver l'enfant, et elle écarquilla les yeux en voyant le chevalier attraper un pavé et le lancer de toutes ses forces vers l'un des garnements.

« Par les Trois! », s'exclama-t-elle alors qu'elle portait une main horrifiée contre ses lèvres.

Fort heureusement, le noble rata sa cible et les petits réussirent à s'enfuir sans être blessés. Lorsque, tout guilleret, il revint vers elle en compagnie de Milas et commanda une deuxième tartine, elle le dévisagea d'un air incertain, hésitant à reprendre sa place.

« Messire, vous auriez pu blesser gravement l'un de ces enfants, dit-elle, la mine inquiète. Vous devriez montrer le bon exemple...

- C'tait un bon exemple, M'dame!
lança Milas. Un minimum d'efforts pour un maximum de résultats! C'est l'idéal selon mon père!

- La violence n'est pas une bonne manière de régler un conflit », renchérit Idalie en reprenant place.

Le petit haussa les épaules et se jeta sur la deuxième tartine que lui apporta la serveuse, bien heureux de la tournure des événements, contrairement à Idalie. Celle-ci se tourna d'ailleurs vers le chevalier.

« Est-ce ainsi que vous réglez tous les vôtres, Messie? », demanda-t-elle, quelque peu inquisitrice, arquant subtilement un sourcil.
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyMer 21 Oct 2020 - 18:42
Une fois rassis, je me fais vilipender par la jeune femme, comme si tout était de ma faute ! Bon, c’est en partie vrai, je dois le reconnaitre et comme mon précédent entretien aurait pu mieux se passer si j’avais menti, je baisse la tête, comme si je regrettais et je m’oblige à ne pas sourire quand Milas prend ma défense. Je reste dans cette position jusqu’à ce qu’Idalie me pose une question, à laquelle j’ai déjà une raison toute prête :

Je ne règle pas mes conflits en utilisant la violence, d’ailleurs c’est pour l’éviter que Milas l’utilise et qu’il y a des blessés que je suis intervenu. J’ai volontairement évité de toucher les enfants, mon but était juste de leur faire peur pour qu’ils partent et laisse le petit tranquille.

Bon, c’est vrai que j’avais visé à ses pieds et que j’ai faillis le décapiter, mais c’est un léger détail.

Je dois avouer que j’utilise parfois l’intimidation pour ne pas avoir à me battre contre d’autres adultes.

Ça c’est entièrement vrai, si j’avais frappé avant d’intimider, j’aurais à mon tableau de chasses des centaines de personnes. Heureusement pour la démographie de Marbrume, la grande majorité cède dès que je les menace.

Mais je n’aime pas utiliser la violence contre les gens.

Mensonge éhonté.

Et que je préfère le dialogue.

Mensonge encore plus gros.

Ayant ainsi répondu à la Banneret, je lui demande :

Désireux toujours de m’améliorer, pouvez-vous m'indiquer comment auriez-vous réglé ce conflit ?

Je me demande vraiment si sa manière aurait été plus efficace que la mienne, mais j’en doute fortement, j’espère juste qu’elle ne va pas sortir un truc du genre qu’elle les aurait tous invités à notre table pour discuter calmement de la différence des classes, sinon je vais avoir du mal à rester sérieux.

J’écoute donc sa réponse, en touchant distraitement la tête du gamin, l’ébouriffant légèrement, comme j’ai vu la servante qui occupais de moi quand j'étais petit, faire à ses propres enfants. C’est un geste d’affection et lorsque la dame a fini de me répondre, je demande au mioche :

Même si ce n’était pas la bonne chose à faire, tu t’es montré plus courageux que bien des adultes. Dans la vie, il est important de ne pas baisser la tête quand tu te fais injurier. Est-ce que tu as une idée de ce que tu veux faire plus tard ?


Je m’attends à ce qu’il me dise matelot comme son père, les places sont rares et convoitées, mais le gosse bombe le torse et me dit d’un ton plein de défis :

Je veux être soldat.

Je le regarde d’un drôle d’air, ne comprenant pas comment il a pu avoir cette drôle d’idée et je l’interroge :

C’est étonnant et pourquoi ?

Je le vois froncer les sourcils et il fixe son assiette en disant :

Ma mère a été tuée par un Fangeux lors de l’attaque du Chaudron et je veux tous les tuer !
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Idalie de BeauharnaisComtesse
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptySam 24 Oct 2020 - 4:39
Idalie observa avec perplexité le chevalier tandis qu'il s'expliquait. Les hommes avaient réellement une drôle de manière de penser. Elle ne connaissait aucune femme à qui il viendrait tout naturellement l'idée de jeter des pierres à des enfants, encore moins pour montrer à un autre enfant comme réagir en cas de conflit. Le noble avait-il simplement voulu faire peur aux gamins sans leur faire mal? Elle n'en était même pas certaine. Elle devait cependant lui laisser le bénéfice du doute, même si elle n'approuvait d'aucune façon son mode d'enseignement.

Desmond poursuivit en expliquant qu'il préférait intimider plutôt que se battre et qu'il employait cette méthode pour éviter d'avoir à en venir aux poings avec d'autres adultes. Elle acquiesça, ne doutant pas une seule seconde qu'il n'avait souvent pas besoin de frapper qui que ce soit pour se faire obéir. Sa carrure impressionnante devait suffire à décourager les moins téméraires et à faire hésiter les gaillards aventureux.

« Le conflit aurait pu être réglé de plusieurs manières, répondit-elle à la question. Je privilégie toujours le dialogue et une résolution paisible, mais je conçois également que les enfants doivent parfois être rappelés à l'ordre par un adulte. Leur lancer des pierres était un acte de violence inutile. Durcir le ton et les mettre devant les possibles conséquences de leurs actes suffit souvent à les dissuader de continuer. Dans un cas comme celui-ci, les ignorer aurait également pu mettre fin rapidement à leur jeu. Un jeu sans participants n'est guère amusant. »

Idalie haussa les épaules. Elle voyait mille et une manières de régler un conflit, mais aucune d'elle n'impliquait de lancer des pierres à un enfant...

La jeune femme retourna à son infusion, laissant le chevalier échanger avec Milas. Elle apprit alors que la mère du petit avait succombé aux griffes des Fangeux, ce qui ne manqua pas de l'attrister.

« Je suis désolée que tu aies perdu ta mère ainsi, Milas, dit-elle avec sincérité. Tu es très courageux de vouloir prendre les armes pour défendre la cité et honorer la mémoire de ta mère. As-tu déjà manié une épée?

- Juste en bois, mais j'suis très bon déjà!
fanfaronna le petit. C'toujours moi qui gagne aux combats, alors les Fangeux vont d'voir faire attention à moi. J'vais tous les massacrer!

- Il ne faut pas sous-estimer les Fangeux. De grands guerriers ont péri en tentant de les vaincre. Il ne suffit pas de savoir manier une épée. Il faut aussi les comprendre et être plus malin qu'eux, savoir comment ils pensent pour pouvoir les éviter, les déjouer, les piéger. N'êtes-vous pas d'accord, Messire de Rochemont? »

Idalie pivota vers le chevalier, rapidement imitée par Milas, qui le regardait avec une grande attention. Elle n'avait rien d'une guerrière, mais elle avait été aux premières loges d'attaques de Fangeux. Elle avait fui l'ennemi avec son frère, qui s'était battu contre lui lors des derniers événements tragiques. Et comme beaucoup, elle avait longuement pensé à tout cela... Qui n'y pensait pas, après tout?
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Desmond de Rochemont
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptySam 24 Oct 2020 - 17:43
Idalie semble beaucoup s’adresser au gamin et je dois dire que je la comprends, il a une véritable personnalité ce petit et d’après ses dires, il se débrouille à l’épée, ce qui est toujours utile. La baneret me surprend en parlant des Fangeux, c’est rare qu’une personne de la noblesse admette que l’on ne peut pas lutter contre ces êtres et qu’il faut les piéger.

Beaucoup de chevalier rêvent de les affronter en duel, l’épée à la main et ne se rendent compte de leur erreur que quand les personnes qu’ils sont censés protégés finissent dévorer et qu’eux-mêmes perdent la vie, le plus souvent éventrer par leurs griffes. Je le sais, car je l’ai vu de mes propres yeux lors de l’attaque de mon domaine, je peux donc répondre en tout confiance :

Dame d’Auvray a raison, mais je vais insister sur une chose, tu n’as littéralement aucune chance de vaincre un Fangeux, même moi qui me suis entrainé depuis l’enfance à manier ma lame, je ne peux espérer les vaincre. Donc oui, tu vas devoir exercer ton intelligence, mais ce sera uniquement pour les fuir.


Je connais une technique relativement efficace, prendre un de tes compagnons de route, lui briser les jambes et l’abandonner sur place. C’est une excellente diversion que j’ai pu tester et elle fonctionne, mais je doute que la demoiselle parle de cette façon de les piéger. Je continue donc sur un sujet plus intéressant :

Il faut en moyenne dix hommes pour vaincre un seul de ces monstres et tu auras fatalement des blessés qui risque de se transformer en l’une de ces horribles créatures et seuls les Trois savent comme tout ceci fonctionne. Il y a également une difficulté supplémentaire, personne ne connait leur nombre, ils pourraient être plus nombreux que les habitants de cette cité.

C’est en effet une des rares choses dont j’ai peur, que les Fangeux se coordonnent, peut-être poussé par la faim et qu’ils submergent nos murs. Nous serions incapables de nous défendre si un millier de ses créatures prenaient d’assaut notre ville, d’un autre côté, comme ils ne mangent que de l’humain, au bout d’un moment, ils vont bien mourir de faim. C’est dur de se projeter et d’imaginer des scénarios quand les Trois restent sourds à nos prières, la seule chose qui nous reste à faire, c’est de survivre et c’est donc après un court instant de réflexion que je demande au jeune garçon :

Est-ce que tu sais ce qu’est un suivant ?

Je vois le môme secouer la tête, il a l’air déçu par mes paroles sur les créatures, mais il ne doit pas se bercer d’illusion, et de toute façon, il vaut mieux qu’il comprenne maintenant que ce projet est vain avant qu’il ne soit trop tard pour lui et ses compagnons qui le suivront. Mais il me répond quand même :

Oui, le grand Gaston en est un, c’est pour cela qu’il plait tellement à ma sœur. Elle dit qu’il n’a pas inventé l’eau chaude mais qu’il a une situation.


Parfais, il comprend vite et je lui fais donc ma proposition :

J’ai besoin d’une personne débrouillarde à mon service qui pourra m’aider, qu’en penses-tu ?

Je regarde ensuite Idalie pour lui demander :

Qu’en pensez-vous ? Il sera ainsi à l’abri de la faim et il ne risquera plus de punition s’il vient de nouveau ici.
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyMar 27 Oct 2020 - 0:29
Contre toute attente, le chevalier acquiesça aux dires d'Idalie, poursuivant même en expliquant dans de plus amples détails à Milas les dangers que les Fangeux représentaient, et ce, même pour les guerriers les plus aguerris. Le noble pouvait visiblement se montrer raisonnable et la jeune femme apprécia qu'il ne rejette pas son opinion du revers de la main sous le simple prétexte qu'elle était une femme. En général, elle ne s'exprimait que peu sur les enjeux guerriers, d'une part parce qu'elle n'avait nulle expérience en la matière, d'autre part parce que les hommes ne manquaient pas de dénigrer ses propos sans même les écouter. Elle s'osait parfois à un commentaire çà et là, s'attendant le plus souvent à devoir admettre en souriant poliment que ses interlocuteurs masculins avaient raison, que l'art du combat ne la regardait d'aucune manière. La réaction du chevalier était donc surprenante, mais agréable.

La véritable surprise fut néanmoins d'entendre Desmond proposer au petit de devenir son suivant. Idalie masqua son inquiétude, l'homme face à elle ayant tout de même voulu remettre l'enfant à des miliciens prêts à lui donner dix coups de fouet et ayant jugé bon de lancer des pierres à quelques gamins turbulents. C'était sans compter qu'il avait pour allié Victor de Rougelac et qu'elle n'avait nulle confiance en ce mondain dont la réputation était connue de toute l'Esplanade. Malgré tout, que pouvait-elle réellement dire si le chevalier souhaitait prendre le petit à son service? Elle n'avait pas le pouvoir de l'en empêcher. Et peut-être ne serait-il pas maltraité?

« Eh bien, commença-t-elle avec hésitation en regardant Milas. Ce petit a encore un père, alors sans doute vous faudrait-il au moins son accord avant de prendre Milas sous votre aile...

- Mais mon père, il est parti en mer!
protesta le gamin. Il r'vient souvent, mais pas longtemps, et là, il est parti au Labret et il va juste revenir quand l'prochain convoi va partir!

- Alors je crois bien qu'il faudra attendre son retour, Milas. Que dirait-il si son fils unique disparaissait en son absence?

- J'sais pas. Il cause pas beaucoup, mon père. Il préfère boire! »

Idalie sentit une boule d'inquiétude se former dans le creux de son ventre. Des gamins des rues, elle en croisait souvent lorsqu'elle faisait du bénévolat au temple, mais elle ne parvenait pas à s'habituer à les entendre lui décrire avec autant de candeur la vie difficile qu'ils menaient.

« J'ferais exactement quoi si j'étais vot' suivant?
demanda spontanément Milas en pivotant vers Desmond. Est-ce que j'aurais des missions secrètes? Est-ce que j'aurais une épée, moi aussi? Est-ce que vous m'montriez à m'en servir pour que j'puisse protéger vos arrières quand vous vous battez? »

Milas bondit de sa chaise et exécuta quelques passes d'armes enfantines avec son épée imaginaire.
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyMar 27 Oct 2020 - 20:17
La jeune noble n’a pas l’air enthousiasmé par mon idée, contrairement à Milas qui me semble beaucoup l'apprécié , et je le comprends, l’idée d’être un suivant d’un chevalier aussi puissant que ma personne, ferait réagir ainsi n’importe quel homme. Pourtant Idalie a soulevéun point important et je lui indique bien :

Dame d’Auvray a raison, tu dois avoir l’accord de ton père. En attendant tu viendras ici tous les jours et tu feras ce que je te demanderai de faire, avec à la clé deux repas complets par jour. Plus tard, si ton paternel accepte, nous pourrons parler de tes gages, si ce n’est pas le cas, tu auras au moins gagné des repas et des promenades sur l’Esplanade, cela te convient ?

Le gosse répond en hochant plusieurs fois la tête et je peux ainsi répondre à ses questions sur ce qu’il va faire :

Si tu fais l’affaire, tu porteras des messages, tu m’aideras à mettre et à enlever mon armure, je te formerais également à entretenir de l’équipement martial. Tu passeras aussi en apprentissage chez un palefrenier pendant quelques jours pour apprendre à comment prendre soin d’un cheval et il faudra bien sûr que tu apprennes à en monter un.

Je souris lorsqu’il fait des passes imaginaires et je lui indique :

Concernant le port d’une arme, c’est malheureusement hors de question, tu as bien trop jeune pour cela et de plus, tu fais partie du peuple. Pourtant, si tu fais correctement ton travail, dans quelques années je te donnerai des cours d’escrimes et je demanderai un permis de port d’arme pour toi. Mais l’important est que tu restes en vie pour cela, alors pas de prise de risque inutile, tu as bien compris ?

Je le vois de nouveau acquiescer et je me tourne vers la Banneret, curieux de connaître son avis :

Est-ce que j’ai oublié quelque chose, peut-être son éducation religieuse ? Je voulais également vous dire que vous pourrez le voir quand vous voulez car je vois bien que vous êtes inquiète pour cet enfant, mais je peux vous assurer que tant qu’il sera à mon service, il sera protégé, personne n’osera s’en prendre à lui.

En effet, j’ai une mauvaise réputation, et les miliciens comme les bandits savent qu’il ne vaut mieux pas m’asticoter. Lorsque la rumeur va commencer à se répandre que j’ai pris ce gamin comme suivant, il aura comme une partie de mon influence, d’ailleurs, je lui précise :

Dès que tu seras officiellement mon suivant, tu auras une lourde responsabilité sur tes épaules, tu me représenteras et si tu fais mal les choses, j’en partirai et crois-moi, il vaut mieux éviter de me décevoir.

Mon père utilisa que peu le fouet mais ma belle-mère en usa et abusa et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est une des premières choses que j’ai détestées dans la vie. Je n’utiliserai donc pas cet instrument, mais une séance de combat musclé peut faire aussi mal, sinon plus. Je lui dis donc, le regardant droit dans les yeux :

Milas, es-tu d’accord avec toutes mes conditions ?
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyMar 27 Oct 2020 - 23:17
Le chevalier était un homme rempli de surprises. Après avoir menacé Milas de le remettre aux mains de la milice, qui se chargerait de le punir, il lui proposait désormais un destin tout autre, comme si l'idée lui trottait dans la tête depuis un moment déjà. Cherchait-il un suivant depuis quelques semaines, voire quelques mois et voyait-il en Milas un garçon qui, malgré sa basse naissance, lui ressemblait d'une certaine façon? Dans tous les cas, l'enfant était très enthousiaste et, malgré son inquiétude, Idalie sentit son cœur se réchauffer en le voyant si attentif.

La jeune femme reposa son attention sur le noble lorsque celui-ci s'adressa à elle. Elle avait tenté de dissimuler ses préoccupations, mais sans doute avait-il ressenti qu'elle s'en faisait pour Milas, car il l'informait maintenant qu'elle pourrait voir le petit lorsqu'elle le désirait et que celui-ci serait en sécurité avec lui.

« Son éducation religieuse ne doit pas être mise de côté, effectivement, dit-elle. Visiter le temple et prier les Trois est essentiel pour être un bon croyant, peu importe l'âge ou le statut social. Quant à votre proposition... Vous êtes fort aimable et je suis navrée de me montrer si réticente. J'imagine que je réfléchis déjà comme une mère. »

Elle sourit, puis regarda Milas. Poings sur les hanches, l'enfant fixait le colosse sans ciller. Il n'avait pas froid aux yeux et comptait bien tout faire pour améliorer sa situation et montrer qu'il était un bien meilleur suivant que le grand Gaston.

« Oui! s'exclama-t-il. Et je ferai bien les choses! Moi, j'suis pas comme l'grand Gaston, j'apprends vite et j'fais pas la même erreur deux fois, Messire. Vous r'gretterez pas votre choix. Et mon père, j'suis sûr qu'il va dire oui. »

Milas hocha vivement la tête, puis reprit place. Une réflexion lui traversant alors l'esprit, il fronça les sourcils et se tourna vers Desmond.

« Mais si j'deviens votre suivant, est-ce qu'il va falloir que j'apprenne l'étiquette et ce genre de machins, M'sieur le chevalier d'Rochemont?! Parce que moi, j'y connais rien, à ces choses-là, et ça semble très inutile. »

Idalie rit de bon cœur. Milas n'était pas seul à trouver les codes de l'étiquette lourds, et elle se doutait que le chevalier ne les maîtrisait pas tout à fait – du moins, c'était ce qu'elle avait pu déduire de son comportement jusqu'à présent. Comme beaucoup de guerriers, il n'était pas particulièrement délicat et ne semblait avoir que peu d'affinités pour les détails de la bienséance.

« Il y a beaucoup de codes à respecter, mais je serais étonnée que messire de Rochemont te demande de tous les connaître, Milas, dit-elle. L'essentiel réside dans la politesse, selon moi. Qu'en pensez-vous, Messire? »
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MessageSujet: Re: La noble, la brute et l'enfant (terminé)   La noble, la brute et l'enfant (terminé) EmptyJeu 29 Oct 2020 - 22:17
Je hoche la tête quand elle indique réfléchir déjà comme une mère, je pourrais même ajouter qu’elle réagit comme une femme lambda, car toutes celles que j’ai connu voulaient prendre soin des enfants, le fameux instinct maternel qui m’a toujours étonné. Mais l’important c’est qu’elle ne s’oppose pas à ma décision et me donne ainsi carte blanche.

J’espère qu’elle racontera bien partout à quel point je suis un mec sympa, ouvert d’esprit et gentil avec les gosses de pauvre. D’ailleurs ce dernier me demande s’il devra apprendre l’étiquette ! Je ne sais pas où il a bien pu apprendre ce mot, mais je tiens à le rassurer comme a pu le faire Idalie :

Dame d’Auvray a raison, la politesse est une des nombreuses choses qui différencie les nobles du reste de la population. L’étiquette est la façon dont les nobles doivent se comporter entre eux et pour le moment, on va d’abord se concentrer sur comment parler avec les différentes personnes que tu vas rencontrer lors de tes missions.


Je bois quelques petites gorgées de ma bière car j’ai bien vu la réprobation sur le visage de la Banneret quand je l’ai bu d’un trait, et je demande à Idalie :

Je dois quelques fois m’absenter en dehors de Marbrume et je ne sais jamais le temps que cela prendra et Milas ne peut pas m’accompagner, ces terres sont bien trop dangereuses pour un enfant de son âge. Accepteriez-vous de l’emmener au temple lors de mes voyages ?

C’est en effet la meilleure solution pour le gamin se tienne tranquille pendant mes absences et n’aille pas vagabonder dans des lieux mal famés. J’attends donc la réponse de la jeune femme avant de lui demander :

Nous devions l’emmener à la maison des Trois, et je pense que c’est toujours une bonne idée. Prier fortifie l’âme et le cœur, permettant d’apaiser les doutes.

Je n’ai jamais été un fervent adorateur des Trois, car suivre tous les enseignements est extrêmement difficile. Pourtant, je sais qu’ils existent et autant que je peux, je prie pour qu’ils m’aident dans ma réussite, je fais également des dons pour qu’ils me pardonnent mes faiblesses. Je continue donc :

Toutefois, je ne veux pas abuser de votre temps, mais je pense que cela fera plaisir au jeune.

Milas acquiesce, les yeux brillants en précisant :

Oh oui alors, je n’ai jamais vu de dame aussi jolie !

Sa réflexion me fait rire et je lui ébouriffe gentiment la tête en lui disant :

Tu ne connais peut-être pas la courtoisie, mais tu sais charmer les gens.

J’attends la réponse de mon interlocutrice, prêt à me lever et à quitter ses lieux, ayant mis quelques pièces sur la table pour régler tout ce que nous avons consommé, l’invitant comme prévu. Je suis très satisfait de la manière dont les choses se sont passés, cela fait longtemps que je cherchais un suivant et je pense avoir trouvé dans ce gosse, le candidat idéal. Il me fait penser à moi à son âge, ne craignant rien, ni personne.
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