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 Deux hommes et un couffin

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CesarePrêtre responsable
Cesare



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MessageSujet: Re: Deux hommes et un couffin   Deux hommes et un couffin - Page 2 EmptyJeu 17 Juin 2021 - 16:31
Des fous … si seulement c’était vrai. Certes il était évident que les rangs des damnés étaient grossis par les déments et les lunatiques sans foi ni loi, mais il serait stupide de négliger le fait que des personnes saines d’esprit et bien pensantes adoptaient la fausse religion de bon cœur, piétinant leur propre humanité pour atteindre les Trois seuls savent qu’elle finalité obscure et innommable. Pareils individus avaient de quoi faire frissonner bien des braves car la simple pensée qu’un homme, un enfant de la Trinité puisse s’adonner aux rituels les plus monstrueux et aux crimes les plus blasphématoires était une épouvantable constatation.



Pourtant, le chevalier semblait peu affecté par la mise en garde du prêtre, se contentant d’une remarque débonnaire où il exprimait sa satisfaction à l’idée de recevoir la visite des cultistes pour mieux les occire par lui-même. Cesare déglutit silencieusement en plissant des yeux derrière l’imposante stature du guerrier. Sa voix trahissait presque une sorte d’impatience. Plus Desmond continue à parler et plus un sentiment étrange gagnait l’agent du Clergé qui était habitué à rencontrer un nombre incalculable de fidèles au point de déceler les marques subtiles de certains plaisirs indécents que la nature humaine pouvait honteusement se parer. Il est vrai que bon nombre de miliciens, hommes d’armes et mercenaires avaient confié, dans la confidence du confessoire, qu’ils avaient éprouvé une sensation de grisante délectation en tuant leurs adversaires, en ôtant la vie, en se sentant plus vivant que jamais.



Desmond lui donnait de plus en plus cette impression, celle d’un gladiateur qui s’énivre de la sueur et du sang des combats à mort, avide de mettre fin à un sevrage de massacres sous le couvert d’une juste cause. L’ascète l’imagina dans les champs de bataille et remercia secrètement la Trinité d’avoir mis ce stentor dans leurs rangs plutôt que celui des bandits ou des cultistes du Cloaque. Une puissante main maniant une redoutable lame ne saurait être juste que si elle était dirigée par une cause noble et sainte, autrement dit au service du Clergé et des intérêts de la Trinité. Cesare pouvait-il fermer les yeux sur la possible joie belliqueuse qui émanait du chevalier en sachant qu’elle lui servirait surement à mener son éternelle croisade contre les forces de la corruption et de la discorde ? Les alliés se faisaient rare en ces années d’apostasie …



“Vous semblez bien impatient d’en découdre avec nos ennemis communs. Je ne peux que vous conseiller la plus grande précaution, car ce n’est pas en duel qu’ils viendront vous assaillir, ces démons ne sont que fourberie et traîtrise.”



Poison, dague dans la nuit, carreau d’arbalète fusant d’un buisson, demeure qui prend feu … autant de moyens que les assassins les moins scrupuleux peuvent mettre en œuvre afin de neutraliser l’héritier des Rochemont. Il pouvait facilement se débrouiller à armes égales, mais aucun être doté d’un minimum de bon sens et de jugeotte ne viendrait affronter le monstre en armure à la loyal, autant tendre son cou au bourreau le sourire aux lèvres. Le bébé s’agita entre ses bras, comme si les pensées du prêtre secouru s’étaient infiltrées dans sa petite tête angélique. Le berçant hâtivement, il sifflota doucement pour calmer le bambin avant de répondre à la question posée.



“Oh, la loi est très claire là-dessus, mon fils : vous pouvez occire tout hérétique ou apostat sur place, les Dieux ne vous en seront que reconnaissants. Ceci dit, soyez sûrs que votre accusation est véridique, il serait regrettable que vous tuiez un innocent sur simple méfiance. En cas de doute, privilégiez la capture pour qu’il soit jugé par nos inquisiteurs.”



Ils arrivèrent quelques instants plus tard aux abords des premiers signes d’une civilisation humaine, arrachant un soupir de réconfort au clerc qui serra d’avantage son précieux paquet contre son cœur, un sourire ému éclairant ses traits épuisés. Enfin, il pouvait laisser derrière lui les bannis et leur abjecte hérésie, les fangeux et leurs rauques sifflements, les marais et ses bruyants parasites. Ses lèvres murmurèrent maintes prières de remerciement pour les Dieux tandis qu’ils avançaient vers les faubourgs, le lieu-même où les exilés l’avaient capturé et ligoté comme un butin de chasse.



“Mille mercis, chevalier de Rochemont. Que les portes du royaume céleste des Trois vous soient ouvertes, vous qui avez sauvé l’humble serviteur de la Trinité que je suis ainsi que cet innocent petit enfant qui, grâce à vous, pourra avoir un avenir. Je ne manquerais pas de recommander votre âme à Anür dans mes prières.”



Une récompense spirituelle valait, dans ces temps sombres et médiévaux, plus que de l’or. Après tout, des gens ont levé les armes et abandonné leurs foyers sous la promesse de la salvation et la rédemption de tous leurs péchés. Desmond devait surement être plus que ravi d’avoir taillé une noble action dans son parchemin céleste et pourra fermer les yeux avec plus de paix, à moi que sa piété ne soit que façade et que les bénédictions de Cesare ne valaient pas plus qu’une épluchure de légumes.



“Je ne voudrais pas abuser davantage de votre générosité, mon fils. Les vices de la pauvreté ne me dérangent guère, je peux encore supporter cet accoutrement comme les pèlerins d’antan, mais j’accepte volontiers votre offre pour le nourrisson, il commence à avoir faim je crois.”



Le gosse, justement, semblait tendre une main boudinée en direction de Desmond, visiblement intrigué à l’idée de tâter l’imposant seigneur. L’ecclésiastique sourit et figea son regard dans celui du chevalier, attendant de voit si ce dernier voudrait répondre à l’invitation du bébé ou l’ignorer carrément.

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Desmond de Rochemont
Desmond de Rochemont



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MessageSujet: Re: Deux hommes et un couffin   Deux hommes et un couffin - Page 2 EmptyMar 22 Juin 2021 - 23:04
Comme d’habitude avec les prêtres, je reçois un conseil sur la tempérance et la prudence. La plupart des représentants des Trois semblent redouter les effusions de sang et je n’ai que rarement rencontré des prêtres n’ayant pas peur de se salir les mains. De toute façon, à part Rikni, les Dieux semblent adeptes de la non-violence, ce qui est bien dommage. Mais je n’ai pas peur de la fourberie, je suis Desmond de Rochemont, chevalier et rien, ni personne, ne pourra m’atteindre, à part les Fangeux bien sûr. Toutefois, pour ne pas paraître désobligeant, je réponds d’une voix respectueuse :

Ne vous inquiétiez pas, je ferais bien attention, je vous remercie pour vos mises en garde.


En tout cas, je suis rassuré, je peux continuer à tuer autant d’hérétiques que je le souhaite et puis, je connais un dicton qui dit que personne n’est innocent, alors autant y aller franco. Et comme bonus, j’ai même droit à des remerciements d’un homme dont la Foi est le métier, ce qui va me permettre d’être encore mieux vu des entités célestes. Je lui indique donc avec un large sourire :

C’est bien normal, les Trois protègent.


Finir sur une petite phrase rituelle est toujours importante. D’ailleurs, j’ai vraiment en face de moi un véritable saint, car il refuse ma proposition de l’habiller plus convenablement, toutefois, je dois me monter plus explicite :
Je ne pense pas que vu votre tenue qui semble avoir été traîné dans la boue pendant des jours et des jours, on vous laisse entrer dans la cité. Une simple toge pourrait faire l’affaire, cela ne me dérange pas.

En tout cas, il semble d’accord pour le bébé, ce qui est une bonne chose, les Faubourgs ne sont pas sûrs, car une goule peut toujours se cacher alors, autant faire attention et les traverser le plus silencieusement possible. Alors que j’allais partir récupérer le lait, mon interlocuteur me surprend en me tendant le nourrisson. J’avoue être particulièrement, mal à l’aise, n’ayant absolument pas l’habitude de gérer ce genre de chose, je n’ai pas eu de petits frères ou de petites sœurs, ma mère étant morte en couche.

Je regarde donc mon compagnon de voyage puis le bébé et je le prends doucement dans les bras. Ce dernier semble particulièrement intéressé par mon armure, qu’il n’arrête pas de toucher essayant, sans doute pour saisir son reflet, puis sans crier gare, il me vomit dessus ! J’en ai plein sur ma cuirasse et je le rends précipitamment au prêtre en indiquant simplement, d'une voix résigné:

Je vais chercher de la nourriture.


C’est donc très sale que je rejoins la fermière, qui me fournit, depuis un an, au marché noir, de nombreuses denrées et après avoir utilisé l’eau de son puits pour me nettoyer, je lui achète du lait ainsi qu’une simple bure, qui elle, est propre. Je n’ai plus qu’à revenir voir les deux compères, gardant une certaine distance avec vomito, l’enfant qui régurgite plus vite que son ombre.
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