Marbrume


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 [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]

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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyVen 2 Juil 2021 - 23:17
Marbume, près de la porte principale, le 25 Février 1167

« Pardon ! Excusez-moi ! Pardon pardon ! Milicien en mission ! »


Le dernier terme n’était pas tout à fait juste. Milicien partant en mission aurait été plus exact, mais peu importait l’archer courant à toutes vitesse dans les rues de Marbrume. Ce qu’il lui fallait, c’était arriver au plus vite à la porte principal, et il était déjà en retard. Tout en lui évoquait le réveil trop soudain : ses cheveux encore moins coiffés qu’à son habitude, le léger chaume qui recouvrait ses joues, sa veste qui n’avait que trois bouton d’attachés.
Il tenait du mieux qu’il pouvait sa cape de voyage et son petit paquetage pour les quelques jours de trajets qu’il aurait à effectuer avec ses camarades .

Quelques têtes se tournèrent vers lui lorsqu’il déboula dans l’aire de chargement. Celle du Coutilier se détendit légèrement avant d’afficher un rictus de colère. C’était un petit détail qui lui fit comprendre la cause du retard de son homme. Une trace rouge, évoquant une nuit passée a se battre entre les draps plutôt que dans une taverne, apparaissait sous la clavicule gauche de l’archer dès que sa veste se soulevait. Chose que le concerné n’avait absolument pas remarqué bien entendu.

Théo offrit des sourires et des mimiques surjouées au curieux qui le détaillaient. Plus il avançait et plus la pose du Chef se faisait raide. Alors qu’il ouvrait la bouche pour dégainer quelques raisons pour son arrivée tardive, le Chef fut plus rapide et lui asséna une taloche sur la tête avec le plat de sa main. Le savon qui s’en suivit n’était pas plus doux que le coup.

« Castaing, je t’assures que si tu me sors une de tes excuses à deux balles je te fais manger ce qui te sert de cerveau ! Et je parle pas de celui que t’as dans la tête ! T’as de la chance qu’on commence à peine à charger. Poses ton bazar et va aider, loin de moi si possible. »

Vu le regard furibond de son Coutilier, le borgne ne remis absolument pas en doute la menace concernant son « matériel ». Bien docilement, il alla poser ses affaires avec celles de ses camarades, ne gardant que son arc et son carquois sur lui, et alla rejoindre le chargement le plus éloigné. Le Rouquin l’observa faire en le raillant. Il ne perdait rien pour attendre celui-là ! Le trublion se retint cependant de lui envoyer une quelconque réponse. Le regard assassin de son responsable était palpable dans son dos.

C’était une vrai fourmilière dans le coin. Des dizaines de personnes, miliciens, artisans, marchands, étaient affairés à transporter les diverses denrées qui attendaient pour le voyage. Le retardataire finit par trouver la pile de caisse la plus excentrée des lieux. Le fumet qui s’en dégageait était assez rebutant, surtout pour quelqu’un qui n’aurait mangé qu’un morceau sur le pouce avant d’arriver, se situant proche du poisson qui serait resté trop longtemps au soleil. Cela ne semblait pas déranger outre-mesure les soldats en train de manœuvrer.

Théo ne les connaissait pas, et leur tenue lui indiquait qu’ils étaient des miliciens de l’extérieur, aguerris à la sortie qu’ils allaient effectuer. Il jeta un dernier coup d’oeil en arrière et convint qu’il valait mieux affronter la puanteur que son responsable. Un soupir franchit ses lèvres avant qu’il ne se décide à s’y mettre.

Un camarade avait tout l’air de galérer à soulever un de ces conteneurs et Théo accrocha la poignée face à lui. Plongeant sa pupille ambre dans celle bleue de son vis-à-vis, il lui présenta un visage amical.

« Laisses-moi t’aider l’ami. Ce truc puant à l’air de peser un âne mort. »


Si le type était sympathique, il pourrait sans doute faire une partie du voyage avec lui, évitant ainsi le regard incendiaire de Chef, le temps que celui-ci se calme. A vrai dire, vu la menace, même si ce type était une tête de lard, il serait capable de le supporter.


Dernière édition par Théophile Castaing le Lun 11 Avr 2022 - 23:25, édité 1 fois
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyDim 4 Juil 2021 - 13:12
C’était la dernière mission de convoyage pour ma coutillerie avant un congé bien mérité. En effet, nous n’avons eu de cesse de faire des allers-retours ces deux derniers mois et certains d’entre nous accusent le coup. Moi-même, je commençais à en avoir marre. La météo était hivernale, ce qui est logique, mais tellement humide qu’outre le danger, nous vivions dans des habits mouillés. Sans me tromper, je crois que cela fait deux semaines que ma couverture n’a pas séché.
Nous nous sommes engrossés dans des épaisseurs de vêtements pour nous tenir chaud, mais l’usure de la route, la tension de l’escorte, le froid et les mauvaises rencontres nous ont épuisées.

Même moi, qui suis pourtant costaud, commence à peiner.

Nous étions donc là, las et les traits tirés, chargeant des caisses à l’odeur épouvantable sur des chariots en bout de course. Comme nous, ils avaient besoin d’une révision. Les charretiers faisaient ce qu’ils pouvaient, fixant des attaches détachées ou renforçant des renforts affaiblis, réparant des attelages défoncés et recousant des bâches percées.
C’était une véritable fourmilière qui nous entourait et on voyait bien que, à part nous et les convoyeurs, tout le monde était frais et en forme. En effet, sur les trois coutilleries et les deux groupes de conducteurs, nous étions la dernière formation à être relevée, aussi les autres semblaient aller bien vite par rapport à nous.

J’avais les vêtements sales, ma couverture trempée roulée en travers du dos, la besace pleine de vivres et une autre sacoche pendait à mon flanc, contenant quelques affaires. A la suite de plusieurs casse sur des charrettes, nous étions contraints de trimballer nos affaires sur nous avant le départ. S’il restait quelque place sur différents attelages après, alors nous pouvions nous en délester. Nous étions arrivés la veille et avions dormi sous la pluie faute de place à la caserne. C’était une période de fort roulement et la place manquait. Nous n’étions donc pas beaux à voir.

Je m’attaquais à ma troisième caisse puante, peinant à m’en saisir, lorsqu’un archer fraîchement sorti de la douceur d’un lit se planta devant moi pour se saisir d’une poignée. Il s’emparait de mon regard de son seul oeil fonctionnel, sa pupille ambrée luisant de malice. Je lui décrochais un sourire qui, s’il paraissait fatigué, n’en était pas moins amical.

Avec plaisir l’ami! Non content de puer, ce truc pèse plus lourd qu’un noble après un banquet.

Au prix d’un effort, nous chargeâmes rapidement la caisse olfactivement encombrante sur son chariot avant que je ne prenne appuis contre un arbre pour boire une gorgée d’eau.

Je suis Loghart, milice extérieure. Merci du coup de main! Habituellement j’ai pas de problème pour porter ça, mais là vois-tu, c’est notre dernière rotation et je suis rincé!
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyDim 4 Juil 2021 - 21:26
L’archer lu un certain soulagement dans les yeux de son vis-à-vis lorsque le chargement fut finalement terminé. Ce qu’il comprenait aisément. De près, l’odeur était encore pire que ce qu’il aurait imaginé. Comment ses camarades faisaient-ils pour subir ce genre de fumet horrible ?

L’homme au cheveux noirs profita d’avoir fini un tout petit peu en avance pour se rafraîchir et se présenter à Théophile. Celui-ci se réservait pour plus tard de l’interroger sur cette histoire de noble et de banquet. C’était le genre de récit qui permettait de faire passer le temps agréablement autour du repas. Ca rendait un peu moins infâme la bouillie ou autres ingrédients avec lesquels on les nourrissait.

« Théophile Castaing, milice des remparts. Je ne sais pas ce qu’il se passe exactement en ce moment mais tout le monde est très sollicité. Il y a encore quelques jours, des fanatiques ont encore tenté de passer au Chadron. J’espère que les compagnies de mercenaires seront bientôt mise à contribution. »

La milice extérieure enchaînait les convois à un rythme effréné, les journées de la milice intérieure s’allongeaient….Les hommes ne pourraient tenir ce rythme soutenu très longtemps. Quand les nobles récupéreraient des terres, et donc leurs richesses, il seraient de bon ton qu’ils mettent un peu plus la main à la poche pour protéger leurs biens.
Que le premier qui râle sur le salaire des soldats échange sa place en ce moment !

En attendant, le départ semblait plus que proche.
Le responsable du convoi faisait le tour des charrettes, s’assurant lui-même que tout était en place, et les soldats se préparaient pour la marche à venir. Certains ajustaient leurs vêtements, d’autres mangeaient un dernier bout. L’un d’entre eux était même en train de rassurer sa femme, la serrant contre lui. Un vif rappel au danger qui les attendait à l’extérieur.

Le rythme cardiaque du borgne était revenu à la normale, le froid et l’humidité commençaient à l’atteindre aussi. Il referma quelques boutons de sa veste et fit un salut à l’autre milicien.

« Bonne route Loghart, on se reverra au campement. »

Le convoi n’aurait d’autre choix que de s’arrêter en cours de route. Le chemin jusqu’à Sarrant était long et il n’était pas question de s’arrêter à Conques pour dormir. Ils perdraient une demi-journée en y faisant halte, et ça n’empêcherait pas l’arrêt obligatoire entre les deux villages.
Ils devraient donc passer une nuit dans l’angoisse des marais, sans autre alternative.
Théo n’avait pas refait cette partie de route depuis son départ d’Estaing. L’appréhension et l’excitation se mélangeaient en lui depuis qu’on leur avait apprit en urgence leur affectation la veille. Et plutôt de continuer à tourner dans son lit la nuit précédente, il avait préféré passer son temps de manière plus agréable….

Arrivant près de ses affaires, l’archer se dépêcha d’enfiler sa cape, repositionnant son armement par dessus, ainsi que son petit paquetage en bandoulière. S’avançant vers ses petits camarades, il stoppa pourtant bien vite ses pas. Le Chef le regardait toujours avec des envies de meurtre.

« J’ai dis loin de moi Castaing. Va voir ailleurs si j’y suis ou je te fais une balafre là où je vois un morceau de peau dépasser de tes vêtements. »

Théo leva ses mains en signe de paix. Non, il ne comptait pas polémiquer avec son Coutilier quand il arborait cette tête de chien enragé. Ceux qui avaient eut affaire à cet homme là dans cet état n’avaient pas revu la lumière du jour. Le reste de la Coutilerie regardait ailleurs, aucun ne voulant être pris à parti entre eux et subir à son tour des remontrances.
Il était clair qu’il valait mieux rester loin quelques heures encore…

Revenant sur ses pas, le borgne retomba sur la Coutilerie en charge des caisses puantes. Il se gratta négligemment l’arrière de la tête, un rictus gêné.

« Mon Chef refuse encore de voir ma face sans me scarifier pour le moment. Il vous reste une petite place pour le voyage d’aujourd’hui ? »

Généralement, chaque compagnie avait l’habitude de se déployer d’une certaine manière. Les soldats devaient connaître et avoir confiance dans ceux qui l’entouraient dans un environnement aussi hostile que les marais. Théo n’avait pourtant pas réellement d’autre alternative pour le moment que de mendier leur bienveillance.
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyLun 5 Juil 2021 - 1:25
Des fanatiques au chaudron? Merde, je devais être au Labret. Mais c’est vrai qu’en ce moment tout le monde est un peu sur les dents.

Je lui rendis son salut.

Bonne route à toi Théophile, soit attentif dehors et t’éloigne pas seul!

Nous étions près à partir, la coutillerie en position et j’avais comme souvent pris la tête de notre partie du convoi. Cette fois-ci, c’était un convoi très spécial. Il était particulièrement grand, raison pour laquelle il y avait trois groupes de miliciens et qu’il avait fallu faire venir une équipe de l’intérieur.
Ma position sur l’avant était venue naturellement pour plusieurs raisons. Déjà, ma taille me permettait difficilement d’être discret sur l’arrière, alors autant que j’en impose en tête. De plus, j’avais plutôt une bonne vue, ce qui me permettait généralement de prévenir d'éventuels pièges. Enfin, mon comportement faisait que, s’il y avait danger, je fonçais souvent bille en tête, même si mon chef me demandait de ne pas y aller. Alors, puisque j’y allait de toute façon, il avait décidé qu’il valait mieux que je sois devant pour y aller plus vite.

Cela dit, même si j’étais un peu forte tête, j’avais proposé au chef une formation originale. Nous formions une sorte de losange autour des chariots qui nous étaient affectés avec un homme à chaque extrémité et les quatre autres sur les côtés. Ceux qui sont sur les côtés étaient disposés en quinconce entre gauche et droite. Cette disposition nous permettait, même sur un gros convoi, de toujours être tous à portée de voix d’au moins un autre camarade.

Je vérifiais que mon ceinturon était bien fixé et que tout était en ordre pour le départ lorsqu’une voix connue se fit entendre.

Log! J’t’envoie quelqu’un! Sa coutillerie en veut plus, il pu l’encens et la coucherie.

Me retournant, je vis Théophile, rencontré un peu plus tôt, me rejoindre. J’esquissais un sourire, et le saluais de la main.

Bah alors? L’odeur de poiscaille te manque déjà?

Lorsqu’il arriva à ma hauteur, je lui envoyai une petite phrase sèche mais précise.

Tu restes à ma droite, je garde la vue gauche.

Ceci-dit sérieusement et pour une évidente raison, j’affichais un nouveau sourire et lui balançais une bourrade à l’épaule.

Alors, comme ça tu découche de la chambrée? Pour que ton chef ne veuille plus t’avoir dans les pattes, tu dois être bon client.

Le convoi se met en branle et la marche commence.
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Théophile CastaingMilicien
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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyJeu 22 Juil 2021 - 19:27
Son air malheureux avait dû être suffisamment convaincant pour être envoyé avec les troupes de l'arrière. Il retrouva à nouveau "Log", le soldat qu'il avait aidé un peu plus tôt, et qui en retour lui avait donné le meilleur conseil en extérieur : ne pas s'éloigner seul. S'éloigner tout court était en fait une mauvaise idée et l'archer grava l'information dans sa cervelle.

il pu l’encens et la coucherie

Le borgne renifla discrètement, enfin autant que possible, sa cape et se rendit compte qu’en effet il cocotait. Vivi aimait beaucoup les arômes un peu mystiques, comme l’encens. Bien entendu, le temps pressant la nuit précédente, il avait jeté ses affaires un peu à la va-vite dans la chambre de la prostituée, sans prendre aucunement en compte ce facteur. La laine de sa cape avait dû malencontreusement atterrir sur les cendres parfumées.
Habituellement son odorat était assez bon, plus que la moyenne même, tout comme son ouïe. Avoir perdu un œil devait bien avoir quelques avantages…Pourtant cette fois, il remarquait tout juste que son fumet ne trompait absolument pas sur l’endroit d’où il venait.
A vrai dire, le contenu des caisses était tellement nauséabond qu’il prenait le pas sur le reste. Mais il n’avait pas vraiment le choix.

Aussi, lorsque son nouveau camarade lui donna sa nouvelle position, il hocha la tête en signe d’acquiescement. De plus, le soldat avait de suite pris en compte son handicap en le positionnant sur la droite, sans en faire mention, chose qu’il appréciait.
Surtout quand la camaraderie était à nouveau au rendez-vous.

« Généralement il est assez compréhensif. A vrai dire, ça lui fait même des vacances. C'est ses propres mots ! Je crois que là c'est surtout mon retard qui l'a mis en rogne....Je saurais me faire pardonner »

Dans quelques heures, la colère de Chef serait retombée et il avait tout ce temps pour réfléchir à son plan de reconquête. Alors que le convoi attaquait sa route, Théo commençait déjà à échafauder un premier plan. Un sourire assuré, à la limite de l’arrogance, sans tout à fait en être, fleurit sur ses lèvres.

Les hommes étaient silencieux, aux aguets, armes en main. Si autrefois les convois étaient la cible des bandits, ce qui était toujours le cas, la fange était devenu leur principal adversaire. Un qui n'a aucune merci.
Le temps était toujours maussade, et de la brume s'élevait dès que les charrettes étaient proches d'un plan d'eau, ne facilitant pas le travail des soldats. La plupart des arbres arboraient leur habit d’hiver, une nudité morbide, accentuant le côté glauque de leur environnement.

Théo goûtait à nouveau l'air extérieur, mais pas de la façon dont il l'avait espéré. Etre en attente constante d'un adversaire invisible, et peut-être inexistant, était éprouvant, et il était d'autant plus admirable de voir comment certaines coutilerie enchaînaient ainsi les convois.

Avec cette météo, il était difficile de savoir depuis combien de temps ils roulaient. Des nuages gris cachaient le soleil, rendant toute tentative de s'y référer caduque. Et ce n'était pas la peine de compter sur leurs estomacs, qui étaient la majorité du temps remplis par une bouillie toute juste mangeable, et qui réclamaient toujours à manger de la vraie nourriture.

Enfin, un des charretiers les sauva.

« Mon cul est plus dur qu'un rocher à force d'êtr' trimbalé sur ces routes comme une patate dans son sac ! J'suis même pas sûr d'combien d'trous d'ba.... »

Le responsable préféra sonner la pause plutôt que d’écouter une nouvelle litanie du chauffeur et de son anus.

Théo rengaina son arme le temps de se servir une petite collation. Il attrapa dans sa besace du pain et du fromage qu'il avait chipé à Vivi en partant et en coupa une fine tranche de chaque à l’aide de son poignard. Rien d’énorme mais suffisamment pour réchauffer le coeur et colmater un peu l’estomac. Il lui donnerait un petit surplus à sa prochaine visite !
Pour remercier "Log" de son amabilité, le borgne lui servit aussi une part égale. Mieux valait qu'on se souvienne de lui comme le gentil camarade qui partage, que comme celui qui se fait virer de son groupe. Il en profita pour discuter avec lui, se gardant tout de même d’élever la voix.

« Je me souvenais de l'extérieur comme plus accueillant que ça. Ce silence...c'est toujours comme ça ? »


Oui, ce silence glacial.
Celui des hommes, celui des animaux, même celui du vent.

L’archer sentit un frisson remonter le long de l’épine dorsale, dressant les cheveux sur le bas de sa nuque. Sa cape à l’odeur de « poulette » couvrait pourtant cette partie, mais ce n’était pas le froid le responsable.
La peur et l’appréhension se mélangeaient dans le regard de la plupart des membres du convois.
Encore plus que sur la route, se faisait sentir la présence d’un ennemi tapis là, à quelques mètre d’eux, invisible dans le marais et sa végétation sauvage.

La question était de savoir si il était vraiment là, et si il allait s’attaquer aux brebis égarées en ces lieux.
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyLun 26 Juil 2021 - 13:11
Tu vends du rêve en disant que ton chef est content de ne plus t’avoir dans les pattes.

Dis-je en riant.

Le convoi se met en branle et dès les portes passées, un silence lourd et pesant s'abat sur la troupe. Cela fait toujours cet effet, surtout lorsque ce sont des non-habitués que nous escortons ou qui nous accompagnent. Déjà que nous même, pourtant rompus à l’exercice, ne chantons pas en partant, cela devient sinistre lorsque trop de nouveaux nous accompagnent. L’humanité est réduite à ces murailles, cela se ressent à chaque sortie.
L'extérieur fait peur!

Il faut dire qu’il n’y a pas que le convoi qui est silencieux. Dans cette brume, rares étaient les oiseaux ou animaux à émettre des sons. Cela renforçait le côté surnaturel et anxiogène de la situation dans laquelle nous étions depuis maintenant plus de deux ans. Ceux qui, comme moi, ont pris l’habitude de vadrouiller en dehors des murs de la cité, ont appris à utiliser ce silence. Certes la brume étouffe les sons, mais sous la cathédrale des arbres, le silence religieux est facilement percé.
Alors un bruit devient rapidement un danger.

Mon collègue du jour, à l’image des autres, reste silencieux et observe les environs. Il n’est pas particulièrement serein et cela se comprend.
Le seul qui s’en fout royalement est l’un des cochers. J’ai déjà fait des sorties avec lui, aussi je repère l’endroit où il nous sort généralement que son cul à atteint sa limite. Cela ne rate pas. Cette fois-ci cependant, le chef du convoi interrompt rapidement le charretier, sans au fait de son langage fleuri, et décide d’établir un premier bivouac.
Je me tourne vers mon acolyte avec un sourire.

Tu as du bol, ce gars est capable de causer jusqu’à ce qu’on s’arrête en ne parlant que de son postérieur.

Il me tend alors un morceau de pain et de fromage, collation bienvenue et je le remercie. Ce sont des moments agréables comme cela qui donnent un peu de baume au cœur pour effectuer ce type de sorties.

Malheureusement, c’est de plus en plus silencieux. Avant, on pouvait parcourir une certaine distance avant de tomber dans ce calme morbide. Tu as vu que maintenant, on n’entend plus le moindre son alors que les remparts étaient encore visibles.

Je mords un coup dans mon casse-croûte avant de tendre une gourde de vin à Théo. Un échange de bons procédés, c’est toujours gagnant.

Le mal est à nos portes mon ami, c’est ainsi. Parfois, on arrive à faire l’aller-retour sans dégât, mais parfois, cela se passe mal.

Je ne croyais pas si bien dire. Je ne le savais pas encore, mais un mois plus tard, je serais bien amoché lors d’un convoyage durant lequel je rencontrerais une prêtresse.
Je voulais cependant me montrer rassurant.

Rassure toi, ce que nous ne voyons ou n’entendons pas, les chevaux eux le sentent. Généralement, si des fangeux sont à proximité, les bourrins s’affolent. Les brigands sont plus discrets mais nettement moins dangereux. Puis franchement, je ne trouve pas cela plus glauque que certaines ruelles de Marbrume.
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Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyJeu 29 Juil 2021 - 0:16
Le vin fut accepté avec joie par l'archer, poussant la nourriture ingurgitée un peu plus tôt. Après quelques goulées, il rendit l'outre à son propriétaire avec un air satisfait peint sur le visage.
Les arômes fruités du breuvage, typique de certains cépages du Labret, étaient agréables sur son palet. Le goût fut pourtant vite balayé par les mots de Loghart, ramenant presque les frissons que Théo avait ressenti plus tôt.

« Toi aussi tu vends du rêve l’ami »

Il tenta tout de même un léger sourire, voulant répondre à la tentative, ratée certes, d’allègement de son camarade. Le borgne n’était pas dupe sur les dangers qui les entouraient, et comptait bien le montrer avec une petite histoire, qui aurait pour double effet de leur faire passer un peu le temps.

« Mais à Marbrume on peut vite tomber sur un endroit sûr. Dans la nature, surtout avec ce temps, rien n’est gagné. Avant tout ça j’étais soldat du roi à Estaing. Un jour, on a du aller secourir un messager natif du village et qui faisait souvent la navette avec la capitale, autant te dire qu’il connaissait bien le chemin. »

Théo s’adossa à la charrette la plus proche alors qu’il rangeait ses victuailles. Le bois dans son dos lui permit d’économiser quelques forces, tout autant qu’il le rassurait par sa solidité dans cet environnement hostile.
Les civils du convois restaient ensemble, bien au centre, à l’abri des miliciens. Certains faisaient quelques pas pour se dégourdir les jambes, d’autres cassaient la croûte. Un des plus richement vêtu, sa tenue était d’une facture moyenne mais propre et probablement neuve, vérifiait que certaines de ses caisses se portaient bien. Tout en les observant, le borgne continua son récit.

« Son cheval s’est présenté tout seul aux portes, avec ses affaires encore sellées. C’est comme ça qu’on a su que c’était lui d’ailleurs. Bref, quand tu vois arriver le canasson sans le bonhomme dessus, tu comprends que quelque chose s’est mal passé. On l’a cherché pendant plusieurs heures avant de le retrouver presque mort à même pas deux kilomètres des portes. Il avait beau avoir arpenté les sous-bois pendant des années, quand il s’est fait attaqué il s’est trouvé trop loin de tout, et il n’a pu atteindre aucune cachette. Il faisait grand soleil ce jour-là »

Hochant la tête avec dépit, il finit par hausser les épaules.

« Je sais très bien quelles sont nos chances aujourd’hui Loghart. Prions les trois pour que les chevaux n’aient aucune raison de s’affoler. Je connais encore quelques veuves dont la couche ne demande qu’à être réchauffée à mon retour. »

Son rire léger fut interrompu par l’arrivée du forgeron qui les accompagnait. Son nez et ses joues rouge prouvaient que l’archer n’était pas le seul à avoir profité de sa dernière soirée avant le départ.

« Mon apprentis et la p’tite souffleuse de verre sont introuvables. J’suis pas sûr qu’ils soient pas allé fricoter dans un des buissons par là. M’ais j’dois surveiller c’te tête de mule de Rufus vous comprenez ? »

Oui, ce pochtron leur demandait d’aller ramener à sa place deux adolescent qui étaient parti en catimini en utilisant son cheval comme prétexte.
Ce n’était pas encore le printemps et les hormones travaillaient déjà le corps des jeunes. Lui-même avait connu ça à son époque, même si son Alice avait été la seule avec qui il avait réellement été plus loin qu'un bisou. Les jeunes n’avaient sans doute pas résisté à tenter un baiser à l’abri des regard. Ce, malgré le danger ambiant. N’ayant pas été présent lors des consignes, Théo se tourna vers le plus expérimenté pour savoir quoi faire.

« C’est quoi la consigne dans ce cas en général ? »
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyVen 30 Juil 2021 - 15:15
Ouai, désolé. C’est vrai que pour moi maintenant…

Je ne termine pas ma phrase. Pas besoin, il a compris. Des histoires comme ça, je pourrais lui en raconter par charrettes entières. Cependant, il ne se démonte pas. Ce qu’il dit à du sens, évidemment. Dans la cité, on peut rapidement trouver un endroit sûr tandis qu’ici c’est une autre paire de manches. J’ai bien vu un gars, une fois, de loin...Une longue cape noire et un arc, chauve. Quand il nous a vu, il a disparu aussitôt.

Il se met alors à me raconter une histoire, d’avant tout ce bordel, du temps où il était au service du Roi. C’est une histoire malheureusement devenue banale, maintenant les gens disparaissent avec leurs chevaux. Et encore, sa version se termine bien puisqu’ils ont réussi à retrouver le soldat. C’est devenu rarement le cas.

Je souris à sa conclusion et ne peux m’empêcher.

Honnêtement, nos chances sont correctes en ce moment. La majorité des gars du convoi sont expérimentés et ceux de ta troupe ne semblent pas être en reste. Même les civils ont appris à rester discrets. Quant aux chevaux, au moins font-ils une bonne alarme.

Je lui colle un petit coup de coude, comme un complice de longue date et affiche un sourire.

Pense à changer de vêtement entre chaque veuve, pas dit qu’elle apprécie le parfum l’un de l'autre.

Je riais à ma plaisanterie lorsqu’un homme, forgeron, arriva. Sans le savoir, j’en arrivais à la même conclusion que mon acolyte. Le poivreau, au lieu de surveiller le jeune-homme dont il a la responsabilité, a profité de sa nuit, et sans doute du trajet, pour s’enquiller de la boisson. Mon camarade me demande alors qu’elle est la marche à suivre.
Je demande le prénom de l’apprenti et renvois le soulard à son chariot.

En général, personne n’est assez stupide pour s’éloigner du convoi. Mais là, c’est des jeunes, donc bon...
Chef! On à deux jeunes-gens qui sont partie faire plus ample connaissance à l’écart! Je vais les chercher avec l’archer.


Pas de protestation, comme d’habitude. Mon chef sait que s’il n’était pas d’accord, j’y allais de toute façon et qu’il ne trouverait pas de volontaire...Puisque tout le monde savait que j’y allait de toute façon. Alors que je prenais la direction indiquée par le forgeron, je poursuis.

Tu sais, les convois sont tellement stressants pour les civils qu’il n’est pas rare que certains se mettent la mine avant de partir. Comme ça ils dorment au lieu de paniquer au premier bruit et, pour être honnête, c’est mieux pour nous et nos nerfs aussi. Même si pour le coup, il aurait été pas mal que notre ami fasse picoler son assistant au passage.

Après quelques pas à l’écart des chariots, je vais pour ajouter une connerie.

Tu sais ce qu’on dit sur la baise en forêt? Que…

Un cris terrifiés retentit alors, venant tout droit de la direction que nous allions emprunter.

Merde! Ramène-toi!

Alors je pars en courant, sans vraiment surveiller si Théo me suit. Je cours comme un fou, dégainant mon épée en même temps, sait-on jamais. Après quelques instants de course, je débouche sur une grande mare brunâtre, une jeune-fille sur le bord qui hurle à mort.
Un avant bras dépasse de la boue, visiblement paniquée…

Ferme-là! Grondais-je à la jeunette en passant devant.

Je balance mon épée et retire ma cape que je tiens ensuite tendue devant moi avant de sauter à plat ventre sur la boue mouvante. Ainsi, ma cape étale ma masse et répartit le poids, ce qui me permet de ne pas m’enfoncer. Je décroche mon ceinturon pour l’enrouler autour du poignet qui disparaît doucement et tire.

Tirez moi par les pieds, viiiiite!!!
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyDim 1 Aoû 2021 - 17:07
Entraîné par son nouveau camarade, Théophile rentra dans la forêt les entourant. Chef l’avait laissé aux bons soins de cette unité et le Coutilier de celle-ci semblait d’accords pour cette expédition expresse. Même si ça semblait quelque peu risqué de s’aventurer en si petit comité, les soldats n’allaient pas bien loin.

Le bretteur était un compagnon de route agréable et il était plaisant d’écouter ses explications. Sa blague promettait d’être aussi drôle que son intervention sur les veuves, elle fut cependant coupée au meilleur moment. Un cri aigu percuta les tympans sensibles de l’archer et l’ordre de Loghart claqua à ses oreilles comme un coup de fouet. Il suivi sans mal son compagnon, sautant au-dessus des traîtres branchage et aspérités du terrain.
Si la situation n’avait pas été aussi dangereuse, elle aurait pu s’apparenter à des courses qu’il avait fait autrefois autour de son village natal. L’odeur de la nature l’imprégna avec une certaine nostalgie de ces jours insouciants, désormais perdus. Le silence des animaux était un cruel rappel de la réalité.

Ils arrivèrent bien vite près de leurs deux fugueurs. Enfin seule la fugueuse était visible.
Agenouillée devant ce qui ressemblait à des sables mouvants, l’adolescente s’époumonait par intervalles en regardant ce qui restait de visible de son compagnon. La main de la jeune fille faisait des allers-retours entre son visage et l’avant bras du garçon.
Mais il n’y avait pas de temps à perdre avec elle, et le « Ferme-là » de Log était la consigne parfaite. Il n’aurait plus manqué qu’elle rameute des fangeux ici...

Théo ne s’attendait pas à voir l’autre soldat faire un vol plané jusqu’au cœur du danger. De la pure inconscience ! Même si la façon dont il avait utilisé sa cape prouvait un certain degré de réflexion, ça restait un acte inconsidéré. L’archer eut du mal à croire qu’il allait lui-même prendre part à cette mascarade. Alors qu’il était en train de chercher un solution pour l’apprenti forgeron, il se jeta vers la tête-brûlée et lui attrapa les chevilles.
Le borgne s’aida d’un rocher pour prendre appui avec une de ses jambes et commença à tirer. Mais ça n’allait pas suffisamment vite. A ce rythme, le garçon ne pourrait retenir sa respiration suffisamment longtemps.

Il devait mettre à contribution la jeune fille, c’était le seul moyen qu’ils fassent le nécessaire dans les temps. Il chercha à accrocher son regard, et elle sursauta en scrutant la pupille morte du soldat. C’est sûr que dans cet environnement, le borgne pouvait paraître inquiétant, mais il fallait passer au-delà. Même si il ressentait toujours un pincement face à ce genre de réaction, l’expérience lui avait appris à enfouir ses sentiments.

« Décroches du lierre, et viens le nouer à ses chevilles. »

Théophile avait reconnu cette espèce, il en avait assez coupé pour sa mère et Alice pour savoir que cette merde était solide...D'un signe de tête il appuya sa demande en montrant la plante.

« Vite ! Ils vont y passer tous les deux sinon ! »

La jeune souffleuse de verre se releva avec précipitation et exécuta les ordres de l’archer. Ils avaient réussit à extraire le bras entier lorsque le lierre fut enroulé autour des chevilles de Loghart.

« Prends ma place. Loghart, on va passer à la vitesse supérieure ! »

Laissant sa place à la jeune fille, c’est le cœur battant que Théophile alla couper l’autre extrémité du lierre à l’aide de son poignard et s’en saisit. Il le tressa rapidement pour augmenter sa solidité et passa sa corde de fortune derrière l’arbre pour ensuite tirer dessus. L’arbre lui servait de poulie, et décuplait sa puissance de tirage.
Centimètre par centimètre, ils sortirent les deux hommes de leur bourbier. Une grande inspiration suivie d’un fort toussotement indiqua que la tête du garçon avait du émerger. Leurs efforts ne devaient pourtant pas se relâcher. Pas encore.

La sueur commençait à perler sur ses tempes et dans le haut de son dos, mais Théo continua tant que Loghart ne lui indiquait pas qu’ils étaient hors de danger.
Lorsque enfin le signal fut donné, il lâcha tout et se laissa tomber sur les fesses. C’est avec un grand soupir qu’il secoua ses poignets pour les détendre. Jetant un œil à son camarade, il le sermonna gentiment.

« Tu sais, je suis sûr qu’on aurait pu trouver une solution sans se jeter la tête la première dans la boue. Vraiment. »


La jeune fille s’était mise à sangloter en marmonnant des choses incompréhensibles. Elle tenait les mains du garçon entre les siennes. L’apprenti était hagard, regardant autour de lui pour se repérer, mais le vide dans ses yeux criait que son esprit était à mille lieux. La mort n’avait pas dû être loin...
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyLun 2 Aoû 2021 - 15:19
C’est trop long! Vous foutez quoi???

Si je sentais bien qu’on me tirait par les chevilles, je me rendais bien compte également de l’inefficacité de l’opération. La seule chose que j’avais réussi à faire, c’était de stopper la descente du jeune garçon. Il n’avait en revanche pas fait demi-tour plus que cela, ce qui était plus que préoccupant. Pour l’heure, nous en avions juste sorti le coude, ce qui n’était pas suffisant pour qu’il respire de nouveau.

Ma démarche était un peu folle, mais elle pouvait fonctionner si derrière ils arrivaient à tirer suffisament pour nous extraire de ce bourbier. Malheureusement, on en est loin. Je suis incapable de regarder ce qu’ils fabriquent jusqu’à entendre Théophile crier à la donzelle de décrocher du lierre. Bonne idée, on va peut-être enfin progresser. Et Théo de me crier ensuite que cela allait accélérer.

J’avoue que sur l’instant, je commençais à douter de mon idée. Elle m’avait semblé bonne vue l’urgence, mais à ce rythme, le garçon allait se noyer et j’allais galérer à me sortir de là, même sans vraiment m’enfoncer.
On me lâche les chevilles, je sens que l’on m’attache le lierre aux panards puis on les reprend mais ce sont de petites mains qui n’osent pas vraiment tirer.
Soudain, je ressens une véritable traction et je commence à reculer. J'agrippe fermement ma ceinture et je me saisis du second poignet qui apparaît enfin. Je tire comme un demeuré pour faire émerger la tête au plus vite.

Ça marche!! On y arrive! Il ressort!! Allez, tirez plus fort!

Finalement, La tête émerge et petit à petit, c’est tout le gamin qui est extrait de la boue traitresse. Je le choppe sous les aisselles et le traîne sur la berge avant de ramasser ma cape et de m'étaler, haletant.

C’est bon Théo! On y est! Il a l’air vivant le bougre.

Le gamin reprend son souffle, complètement ahuri. Il est couvert de boue et semble complètement ailleurs. Je me dis qu’il a pris pleinement conscience de sa situation et que les Trois ont dû lui faire coucou brièvement.
La môme, quant à elle, sanglote comme une perdue.
L’archer se laisse tomber sur le cul et me gronde gentiment sur la solution que j’ai choisie.

Sur le moment, dans l’urgence, cela m’a paru la meilleur chose à faire… Il était trop profondément enfoncé pour voir quoi que ce soit si on lui avait jeté le lierre et trop loin du bord pour qu’on l’attrape sans se mettre en danger…

Je pousse un grand soupir pour reprendre mon souffle et lui lance un sourire malicieux.

Finalement, je savais que tu étais l’homme de la situation.

Je me relève alors prestement en lui lançant un clin d'œil amusé. Je ramasse mon épée et ma cape avant de planter un regard mauvais sur les gamins.

Levez-vous tous les deux! Toi arrête de pleurer et toi, sois un peu un homme! Allez, debout ! On a assez perdu de temps!

Je saisis le garçon par le bras et le tire pour le relever avant de l'entraîner de force à ma suite.

Tu te charge d’elle?

En arrivant au convois, tout était prêt pour le départ. Affolés par les cris de la minette, tous avaient jugé qu’il était plus prudent de décamper au plus vite. Je poussais la jeune vers son responsable, retourné à sa bouteille, en le raillant.

La prochaine fois que tu veux t’amouracher, choisis mieux le lieu et plus encore le moment!
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyVen 6 Aoû 2021 - 11:35
Les explications de Loghart se tenaient, Théo aurait pourtant préféré avoir quelques secondes de répit pour réfléchir à une autre solution. Mais ensemble, ils avaient réussi à s'en sortir vivants, ramenant avec eux les tourtereaux. Cette aventure vaudrait bien une petite bière à la taverne de Sarrant…

Le borgne ne tarda pas à découvrir que la diplomatie du second milicien était...inexistante. En même temps, qui pouvait lui en vouloir ? En patrouillant à l'extérieur de Marbrume il avait probablement dû voir toutes sorte de choses, dont certaines horribles. Théo, sans mettre un pieds dans ces marais, avait lui-même été témoin de la violence dont pouvaient faire preuve les bandits et les fangeux.
Si l'inconscience des jeunes avait entraîné un désastre, nul doute que des victimes seraient à déplorer parmi les civils, et même peut-être les miliciens. De quoi rendre un tantinet désagréable pour leur remettre les idées en place.

Il se dirigea donc vers la jeune fille, encore sonnée de son aventure et des remontrances de Loghart.

« Allons-y demoiselle, avant que mon adorable camarade vienne vous lever par la peau du cou. »


L'archer, toujours galant, lui avança son avant bras avec un sourire rassurant pour qu'elle puisse se relever. La petite mimine tremblante s'y posa légèrement d'abords, comme hésitante, puis plus fortement en voyant le traitement qui était réservé au jeune apprentis. Théo avait voulu reprendre son bras mais la jeune fille s'y cramponnait si fort qu'il n'eut pas le coeur de lui retirer cet appui à priori nécessaire.
Bien que l'envie de vagabonder lui soit sûrement passée, un rappel n'était pas de trop.

« L'extérieur est dangereux. Même en convoi, nous ne sommes pas à l'abri d'une attaque. C'est pourquoi un nombre important de miliciens accompagne chacun d'entre eux. Seuls, vous auriez pu mourir et même attirer vos agresseurs jusqu'aux autres. Si il vous est demandé d'être prudent, ce n'est pas que pour vous, mais pour le bien de tous. Vous comprenez ? »

La demoiselle acquiesça vivement alors que de nouvelles larmes roulaient sur son visage. Sa respiration se fit saccadée et Théo craignait qu'elle ne recommence à brailler.

«  Allons allons, imaginez un peu dans quel état vous allez être si vous continuez à pleurer. Vous ne voulez pas que votre prétendant vous voie toute bouffie à force de pleurer ? »

Un fort reniflement se fit entendre et le milicien comprit que la jeune fille tentait de se calmer. Son argument avait du faire mouche, preuve que l'amour était toujours un bon levier de négociation. Loghart avait expédié le garçon vers son maître, la jeune fille aussi devait retrouver les siens à l’avant du convoi. L’archer la vit jeter un coup d’oeil à son prétendant mais bien vite il fut hors de vue.
Le maître de la jeune fille se précipita vers eux, affolé, et il tata son corps, comme pour vérifier qu’elle n’avait rien. Puis il fini par lui passer un savon.

« Margot, je t’avais dis de ne pas t’éloigner. Et si il t’étais arrivé quelque chose ? Tu y a pensé ? Et... »

Ils s’éloignèrent et Théo n’entendit pas la suite, mais la façon dont elle était visiblement couvée pouvait expliquer son caractère pleurnichard. L'archer fit un signe à ses camarades, détournant le regard lorsque Chef le détailla de manière suspicieuse. Oh...il savait très bien ce que son responsable devait -être en train de se dire.

« Dans quoi ce casse-pieds s’est encore fourré?! »


La façon dont il se grattait le menton en le fixant était plus que parlante, aussi, ledit casse-pieds s’éloigna avant de remettre en colère le Coutilier.
A peine était-il arrivé près de Loghart, que le convoi se remis en marche. Prudent, l’archer ressorti son arme et se recentra sur la surveillance des environs.

La journée continua sous le signe du silence. La disparition des jeunes avait suffit à rappeler à tous le danger que représentait les sorties extérieures, malgré l’expérience des miliciens et certains convoyeurs. Le soleil perça au travers de la brume vers ce qui semblait être l’heure du déjeuner, mais le responsable avait ordonné de continuer. Il souhaitait rattraper le temps perdu avec le « problème » du matin. Les miliciens durent donc manger sur le pouce, chacun leur tour. Autant dire que le repas fut léger et silencieux...

Alors que le jour semblait commencer à décliner, un bref arrêt fut finalement accordé, permettant surtout de répondre aux besoins urgents. Théo n’échappa pas à la règle, et dès qu’un de ses camarades lui fit signe, il alla se placer derrière un arbre pour soulager sa vessie pleine.

HRP:
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyDim 8 Aoû 2021 - 15:12
Je ne ménageais aucunement le jeune apprenti. Certes, il fallait prendre en compte son âge, sa fougue, sa découverte du monde. Mais il fallait aussi qu’il prenne conscience du danger latent qui nous entoure de façon permanente à l’extérieur des murailles. Alors je termine en tapant un grand coup.
Après quelques pas à le bousculer, je le saisis fermement par le bras et plante mon regard bleu étincelant au plus profond de ses prunelles.

N’oublie jamais aujourd’hui. J’ai connu nombre de personnes qui n’ont pas eu de seconde chance comme celle que nous t’avons donnée là. Il y en a malheureusement beaucoup pour lesquelles je suis arrivé trop tard. N’oublie jamais que Théophile et moi aurions pu y rester pour ta bêtise. Pense-y et n’oublie jamais.

Je l’avais alors libéré auprès de son maître.
Dans le même temps, j’avais perçu quelques mots de mon comparse à destination de la jeune-femme. Je le trouvais trop doux, mais c’est là sa méthode et je ne la discute pas. Chacun la sienne. Le tout est que l’une des deux fasse réfléchir l’un des gamins pour qu’ils ne recommencent pas.

Je constate que la dénommée Margot n’est en fait qu’une fille à papa surprotégée. Malheureusement, ce n’est pas aujourd’hui un gage de survie. Je délaisse donc les deux tourtereaux et retourne prendre ma place, rapidement rejoint par mon acolyte. Nous gardons le silence, laissant redescendre la pression du sauvetage et nous reconcentrant sur notre boulot tandis que le convoi repart.

Dans un silence presque total, chacun grignote un bout en marchant, aucune pause repas n’étant envisageable du fait du retard. Une brève pause est admise pour les besoins naturels mais nous ne trainons pas. Nous sommes fin février et la nuit est prompte à surprendre, aussi nous accélérons le pas pour rejoindre l’habituel zone de bivouac. Comme d’habitude, ce sont les civils et les marchands qui se mettent à l'œuvre pour dresser le camp, nous autres assurant la sécurité. Les chariots sont placés en cercle, officiant comme une sorte de rempart et permettant aux archers de prendre un peu de hauteur.
J’avais d’ailleurs suggéré qu’un vrai campement, avec palissade, soit construit à cet endroit puisque la grande majorité des convois s’arrêtent ici. Mon coutillier avait approuvé l’idée et l’avait remonté, elle était maintenant perdue dans les arcanes des décisionnaires.

J’étais toujours avec Théo lorsque mon chef vient nous trouver.

Les gars, je viens d’aller voir mon homologue, ton chef, fit-il en indiquant Théo du menton. Tu reste sous mon commandement jusqu’à notre arrivée à Sarrant. Pour votre intervention de ce matin, je vous dispense de quart. A moins d’une urgence, vous pouvez vous poser.

La surprise était agréable. Je répondis donc d’un sourire.

Merci chef! Au besoin, on reste ensemble. Je pense qu’on va s’installer au niveau du chariot d’Albert, l’odeur de poisson j’en ai ma claque!

Il acquiesce et tourne les talons en rigolant. Je fais signe à l’archer.

Vient avec moi.

Je le conduis jusqu’au chariot du dénommé Albert, qui est déjà parti picoler avec les autres cochers et lui indique les raisons de mon choix. Albert transporte toujours du tissu, donc pas d’odeur et en plus, c’est un chariot couvert. Le cocher à toujours des toiles roulées attachées sur les flancs de sa carriole et les laisse à disposition de qui en a besoin pour les bivouacs. Par ailleurs, son chariot dispose de roues pleines et non de roues à barreaux, ce qui confère une meilleure protection contre le vent. Rapidement, nous tendons une toile, formant une tente de fortune. Avec quelques pierres glanées sur la zone, pierres qui me servent souvent à la même chose d’ailleurs, et les planches de désembourbement de la charrette, nous faisons une plateforme sous la tente, pour nous protéger de l’humidité. Je me désarnache alors de mon bazar et m’allonge sous la toile, gourde de vin en main.

Un jour peut-être je ferais un convoi sans finir plein de boue…

Je m’envoie une gorgée et tend la gourde à Théo.

Alors, pour une première sortie? Tu en penses quoi?
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyDim 8 Aoû 2021 - 22:09
Une fois la pause pipi terminée, le convoi continua son bout de chemin jusqu’au lieu de campement. Lorsque les chariots s’approchèrent du lieu qui serait utilisé, la tension s’envola quelque peu. Les visages étaient moins tirés, des conversations commençaient doucement à se faire entendre. Certains habitués de la route avaient reconnus les lieux visiblement. Aussi, ils aidèrent le responsable du convoi à placer les chariots pour la nuit.

Alors que Théo se demandait ce qu’il devait faire désormais, le coutilier de Loghart vint à sa rescousse. Bonne nouvelle, pas de garde. Mauvaise nouvelle, Chef devait encore être furieux. Il n’avait pas pensé que son responsable aurait la rancune aussi tenace aujourd’hui. Certainement était-il lui aussi à cran à cause de cette sortie, sa première en tant que coutilier.
Surtout que leur affectation sur cette mission extérieure résultait certainement de leur manque de discrétion avec les fanatiques quelques jours plus tôt. Le Sergent avait été furieux que les civils aient pu voir les disciples d’Etiol, ainsi que le carnage qui avait suivi. Chef était persuadé que son responsable avait voulu leur donner une leçon en leur faisant quitter la sécurité des remparts.

En attendant, Loghart le prit sous son aile et l’amena vers un chariot.

« Merci l’ami. »

Apparemment son camarade était lui aussi coutumier de l'endroit car il lui donna des indications pour construire un nid douillet. Enfin, autant que possible dans ces conditions. Autant dire que sans les connaissances d’un milicien de l’extérieur, son abri aurait ressemblé à tout autre chose.
Du temps où il était soldat du Roi, le peu de convois qu’il avait accompagné avaient été ceux de l’été. Il n’avait jamais rencontré ces problèmes de froid ou d’humidité. Certes, il pouvait, comme tout bon soldat, aider à monter un camp et participer aux petites tâches qui incombaient à tout un chacun.

Mais c’était un autre temps.

Revenant à la réalité, il lança un rire moqueur à son camarade. Du peu qu’il en découvrait, le gars ne s’en formaliserait pas. Une fois adossé à la roue, il prit avec plaisir la gourde que lui proposait Log et répondit à sa question.

« C’est moins pire que ce à quoi je m’attendais. Mais ce n’est plus du tout comme autrefois. »

Sortant de son sac ce qu’il restait du pain et du fromage, il le partagea avec son camarade. Un soupir de bien-être passa ses lèvres en mastiquant.

« En plus l’hiver n’a jamais été ma saison préféré. Si encore on avait pu nous envoyer au printemps ou l’été, on serait pas humides jusqu’aux os ! Même mon petit lit de la caserne me suffirait ce soir...»

Théo resserra sa cape autour de lui en prononçant ces derniers mots, comme si avoir parlé de l’humidité en avait apporté d’avantage. Heureusement pour eux la lueur du feu, pas assez fort pour les réchauffer là où ils se trouvaient, leur mettait un peu de baume au coeur.

Le borgne jeta un coup d’oeil sur sa droite pour observer Loghart. Celui-ci était allongé, bien plus détendu que lui ne l’était. Peut-être que lui aussi devrait se débarrasser de cette sensation de malaise qui le suivait depuis la veille. C’était la même qu’il avait ressenti lors de son départ d’Estaing, abandonnant tout sur place, mais devant tout de même assurer la sécurité des villageois en exil. Il secoua la tête pour ne pas y repenser.

« Qu’est-ce que tu faisait avant tout ce bazar ? T’as l’air assez à l’aise dans le bois. Plus que quelqu’un qui n’y aurait pas mis beaucoup les pieds avant la fange. »

Théophile désigna de la tête certains miliciens du convoi. Dans les trois groupes de soldats, peu semblait avoir été des professionnels avant l'arrivée de la fange. En les observant pendant la journée, et ce soir encore, certains signes ne trompaient pas.
Que ce soit ceux qui se dépêchaient d'enlever leurs chaussures après avoir marché toute la journée, ceux qui menaçaient de dormir debout pendant leur quart, ou bien encore les quelques uns dont l'arme était mal entretenue, l'archer en avait repéré plusieurs. Ceux-là seraient probablement les premiers à paniquer sans Coutilier pour leur donner des ordres.

«  Peu de ces gars auraient su qu’on pouvait encore sauver le gamin même si il était entièrement engloutis par les sables mouvants.  »

Peut-être comprendrait-il aussi comment quelqu’un de sain d’esprit voulait s’engager à l’extérieur. Bien sûr, lui aussi y avait pensé à un moment. La vengeance était un bon motif. Les hordes de créatures qu’il avait combattu lors du couronnement avait suffit à lui faire revoir ses priorités...
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Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyVen 13 Aoû 2021 - 10:52
En y repensant, cette mésaventure avec l’apprenti et sa copine m’avait permis une chose. J’avais pus constater que Théophile n’avait pas froid aux yeux, l’emploi du pluriel n’étant là qu’une façon de parler. Je connais plusieurs miliciens de l’extérieur qui auraient plus que rechigné à me suivre, préférant à l’aventure la sécurité du convoi. Lui n’avait pas hésité quand bien même nous ne nous connaissions que depuis quelques heures.
J’étais donc satisfait de mon compagnon. En effet, savoir que l’homme avec qui vous vous trouvez est quelqu’un sur qui vous pouvez compter au besoin est rassurant. Qu’on se comprenne, il ne serait pas fiable, je ne serais pas mon téméraire, mais au moins là, je ne suis pas seul.
Cela rend la perception de la témérité moins...folle?

Il me rejoint d’ailleurs, s’asseyant sur la couche et acceptant de partager une gorgée de vin avec moi et me confie que l’expérience de l’extérieur n’était, jusqu’à présent, pas aussi affreuse qu’il se l’était imaginé.
Il me proposa pain et fromage que j'accepte volontiers avant qu’il ne poursuive. Je dois bien admettre que l'hiver n’est pas la meilleure saison pour courir les marais.

Au moins, en hiver on est pas emmerdés par les moustiques! Après, je ne sais pas si vous serez amenés à refaire du convoi, mais la majorité du temps, les choses se déroulent pas trop mal. Le vrai souci, c’est que quand ça dérape, tout peut partir en vrille à une vitesse ahurissante. Tout à l’heure, on aurait très bien pu ne pas réussir à sauver le gamin et que par la suite, un fangeux débarque, alerté par le bruit.

Je l’observe se blottir dans sa cape et nos regards se croisent alors qu’il me jette un œil.
Façon de parler, là encore, hum!

Avant ce bordel? J’étais mercenaire avec mon père, ma sœur et mes frères. J’ai pas vraiment de mérite, beaucoup de ces gars étaient fermiers ou bûcherons il y a même pas encore trois ans. Si tu prends ça en compte, nombreux sont ceux qui ont progressé très vite, parmi ceux qui ont survécu…

Je ne peux ensuite m’empêcher de rire à sa dernière phrase.

Ah! Mais je ne savais pas que c’était encore possible! Je ne pouvais pas ne rien faire, ne rien tenter. J’aurais sans doute agis de la même manière si tu n’avais pas été là et maintenant, je serais dans la merde jusqu’au cou.

Je bus une nouvelle gorgée avant de le questionner à mon tour.

Et toi alors? C'est quoi un peu ton histoire?
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Théophile CastaingMilicien
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MessageSujet: Re: [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log]   [Terminé] - J'aime l'odeur du milicien au p'tit matin [PV Log] EmptyDim 15 Aoû 2021 - 23:47
L’air frais et humide s’insinuait de plus en plus dans le camp, au fur et à mesure que les derniers échos de lumière du soleil disparaissaient complètement. Alors que les deux miliciens se taillaient une bavette, le reste du convoi se préparait à passer la nuit.

L’archer aperçut Puceau et Grincheux prendre leur première garde un peu plus loin, alors que le reste de sa coutilerie commençait à manger. Ses camarades eux aussi avaient semblé plus que soulagé que la journée se termine. Tous, Chef en premier, avaient le regard éteint, pressés de se reposer un peu. Arriveraient-ils à dormir alors qu’ils songeaient sans doute à l’attaque qui pourrait survenir à n’importe quel moment ?
Il fallait l’espérer, afin que la journée du lendemain se passe au moins aussi sereinement qu’aujourd’hui. Des soldats et des civils trop tendus pouvaient amener à une catastrophe. Loghart avait probablement eu raison lorsqu’il disait qu’il valait mieux avoir un convoi de piccolos apathiques que des angoissés sursautant au moindre bruit. Les anciens fermiers et bûcherons n’étaient pas forcément mieux lotis. Même tous les entraînements du monde ne remplaçaient pas l’expérience qu’ils allaient acquérir avec ce convois.

Pour l’instant, ces préoccupations ne devaient pas être celles de Théo. Lui aussi avait besoin de ce repos, après la courte nuit de la veille. Penser à ce qui pouvait mal tourner était une mauvaise idée. Se concentrer sur sa discussion avec Tête-brûlée en était une meilleure.

« Je l’ai mentionné plus tôt mais j’étais soldat du Roi, posté à Estaing et les alentours. Pas le boulot le plus simple du monde mais je n'avais pas à me plaindre. Une petite maison que j'avais retapé, une famille pas trop sur mon dos, une femme que j'ai aimé chaque jour que les Dieux m'ont permis de passer avec elle. Pour la suite, c'est le même classique pour beaucoup d'entre nous. La fange, l’exode et me voilà désormais locataire d’un petit lit à la caserne, avec un petit frère à surveiller de temps à autre. Et quelques femmes à visiter de temps en temps. »

Un léger rire vint faire écho à celui de son camarade, un homme décidément bien étrange. Le fait que Loghart ait déjà parcouru ces contrées expliquait donc en partie son appétence pour le travail à l’extérieur de Marbrume. C’est sans doutes auprès de sa famille qu’il avait appris à monter aussi bien un endroit où passer la nuit. Quant au côté inconscient, était-ce la même chose ?

« Ancien mercenaire donc ? Qu’est-ce qui t’as fait rentrer dans la milice ? J’ai entendu dire d’un mercenaire qu’il valait mieux crever. »

L’archer pouffa intérieurement en pensant à la rouquine qui lui avait répondu, ainsi qu’au visage qu’elle arborait à ce moment là. Comme si l’idée même lui donnait envie de vomir...Comme quoi, tout comme dans la milice, chaque mercenaire avait un caractère bien à lui, et des envies qui lui étaient propre.

« C’est un truc de famille de se jeter dans les problèmes la tête la première ? Je connais peu de mercenaires qui se seraient jetés la tête la première dans les problèmes si ça n’avait pas été pour un contrat ou pour l’appât du gain. En tous cas, pas étonnant que tu finisse toutes tes convois plein de boue l’ami. »

Théo aurait bien tenté une bourrade si il avait osé sortir ses bras de leur cocon, ce qui n’était pas le cas. Alors il se contenta d’un clin d’œil, le hennissement d’un cheval appuyant sa boutade. Mais ce que lui prit pour un bon signe fut mal reçu de par le propriétaire de la bête, qui se précipita pour la calmer. Une des femmes avait les yeux fermés et semblait adresser une prière aux Dieux. Si on s’en referait à la force avec laquelle elle plissait les paupières, ses suppliques devaient être entendues comme un cri par les Trois.
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