Marbrume


-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

Partagez

 

 [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyLun 20 Juin 2022 - 17:41
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
Il courait dans les rues aussi vite que ses jambes parvenaient à le propulser vers l’avant, jetant fréquemment des coups d’œil pardessus son épaule dans la crainte de voir surgir quelques choses des ombres. Il avait l’impression d’entre des bruits de pas, des halètements juste creux de sa nuque, le sensation qu’une longueur d’acier allait s’enfoncer dans son dos à chaque instant. Mais aucun de ses regards ne semblaient confirmer ses craintes. Alors il courait, sa chemise imbibée autant de sa sueur que de la fine bruine nocturne qu’il traversait.

Se guidant plus à la mémoire qu’aux chiches lumières qui glissaient dans la rue à travers fenêtres et volets, il sentait son cœur battre de plus en plus fort dans sa poitrine, comme s’il essayait de s’en échapper à mesure que l’effort dévorait son énergie. Les coups étaient devenus tel qu’il avait l’impression de les ressentir jusque dans ses orteils. Au tournant d’une rue, il manqua de s’effondrer contre une charrette laissée là par un quelconque marchand. Son pied dérapa donc sur la pierre humide et il ploya sous son propre poids. Son genou replier vint claquer douloureusement au sol lui arrachant un cri étouffé qui prit des allures de couinement tant l’air manqué à ses poumons.

Malgré tout, porté par l’adrénaline, il se remit à avancer d’une course claudicante. Il aurait le temps d’avoir mal demain. Ce soir il courait pour vivre. Un nouveau coup d’œil en arrière confirma à nouveau qu’il était seul. Pourtant il avait toujours cette désagréable sensation de menace qui lui refroissait la nuque. Deux rues plus loin, une sensation de soulagement le gagna en reconnaissant la porte contre laquelle il se jeta presque. Heureusement elle était ouverte. Il la claqua derrière lui sous les regards circonspects de ses camarades, tous là, tous en vie. Même la mioche l’observait depuis le coin où on l’autorisait à se tenir quand elle ne servait pas. Il était arrivé, il était entier, il était sauvé… Un sourire épuisé se dessina sur ses lèvres et après deux longues inspirations, il parvint à articuler une phrase intelligible. Ou plutôt, son début.

- Les gars ! Y a le cout…

Le battant fut littéralement arraché de son cadre, envoyant voler éclat de bois, pièce de métal et surtout, l’homme appuyé dessus qui fut propulser au sol. Un titan pénétra alors dans le repaire. Du moins fut-ce l’impression que donna cet homme en s’abaissant de profil pour se glisser dans les restes du cadre se redressant pour frôler le bas plafond. Il donnait l’impression d’être aussi large qu’il était haut, même si cela était sans doute renforcé par l’aspect exigu de la pièce comparativement à lui. Les occupants, passé leur surprise, s’empressèrent dégainer avec maladresse et tremblement lame de piètres qualité et planche grossièrement convertie en gourdin. A l’exception de celui toujours au sol qui peinait à reprendre conscience.

L’arrivant promena son visage couvert de cicatrice sur la petite assemblée et un sourire dangereusement calme se dessina sur ses lèvres. Deux des occupants ne purent se retenir de faire un pas en arrière.

- Votre petit copain a mis le temps. J’ai commencé à propager la rumeur que je vous cherchais ce matin et cet idiot ne l’a découvert que ce soir. Par sa faute, j’ai dû attendre que vous soyez tous réunis. Et vous savez comme je déteste attendre, non ?

Deux solides gaillards entrèrent derrière lui. Charpenté comme des armoires, ils semblaient pourtant presque petit à coté de leur meneur. Mais n’en étaient pas moins dangereux de toutes évidences. Ils tenaient tout deux des barres d’aciers modelées et munie d’une poignée en sangles de cuir assez large pour être tenues à deux mains.
Cette arme, simple, brut, aurait sans doute du paraître moins menaçante qu’un couteau bien aiguisé. Mais la manière calme et assurée de leurs porteurs poussaient un peu trop l’esprit à imaginer la précision avec laquelle ils s’en servaient.

- Et là, ça fait un mois que j’attends mon pognon. Vous savez, celui que vos misérables carcasses me doivent ?

Les brigands, si dangereux qu’ils purent être par le passé et malgré leur supériorité numérique, semblaient soudain bien plus fragile et faibles. L’un d’eux, celui qui devait se voir comme le chef ; commença à balbutier maladroitement une réponse, ou plutôt une justification. Mais leur nouvel invité leva un doigt presque aussi large que le poignet de la jeune fille et les paroles finirent en couinement.

- Au bout d’un mois, il n’y a pas d’excuses possible. Donc, je vais prendre un acompte. Après tout, il n’est pas dit que le chef de la guilde des voleurs ne sait pas se montrer généreux dans les affaires.



HRP:


Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 26 Juin 2022 - 18:28, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Margaux de Piana
Margaux de Piana



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyMer 22 Juin 2022 - 22:37


Les heures semblaient s'étirer à l'infini dans la grande salle du bouge qu'était le Cochon qui Pète. Depuis plusieurs heures, la gamine avait travaillé jusqu'à avoir des courbatures dans tout le corps, jusqu'à ce que ses yeux se mettent à pleurer, rougis et irrités de la fumée des chandelles de suif - et pourtant, il n'y avait rien eu qui sortait de l'ordinaire.

Les catins s'étaient données à leur client sous les yeux de l'enfant, étalant leurs attributs et leur vocabulaire imagé pour plaire aux hommes venus boire un verre de bière de mauvaise qualité ; les cartes avaient été battues sur les tables de bois, et les paris avaient fusé, comme les bagarres occasionnelles d'alcooliques frustrés d'avoir perdu leurs derniers biens dans ce lieu de perdition. Quant à l'enfant, elle avait passé de longues heures à distribuer boissons et plats malgré son infirmité, à nettoyer le sol et les tables, à faire la vaisselle - et alors même que les filles étaient toutes montées avec certains membres du gang, comme des clients, on avait permit à la petite noble de se tenir sur une chaise, à l'écart de la salle, tandis que le Sanglier comptait sa recette du jour, attablé devant une bière et de grosses tartines de pain que Margaux lui enviait en silence.

Pourtant, elle n'osait pas bouger. Bien dressée depuis l'année précédente où elle avait "acquise", elle restait à sa place jusqu'à ce qu'on lui demande de revenir travailler, quand bien même ses paupières devenaient lourdes, difficiles à maitriser. Oh, elle était si fatiguée, si affamée aussi, qu'elle aurait volontiers volé un bol de soupe ou un quignon de pain ; et elle allait en mendier un peu au Sanglier, en s'apprêtant à se lever de sa chaise pour s'agenouiller devant lui, quand elle se figea sur place. Un des coursiers venaient de débouler dans la salle, hors d'haleine, claqua la porte derrière lui. Il articula quelque chose que l'enfant ne saisit pas, quand le chambranle de bois éclata littéralement, laissant finalement entrer un véritable colosse, un géant dont le regard patibulaire fit trembler de terreur la jeune Margaux.

Les hommes se saisirent de leurs armes, et elle se ratatina sur son tabouret, ouvrant de grands yeux tandis que deux hommes de main du titan entraient à leur tour dans la pièce.
Elle déglutit. Bien sûr, elle haïssait le gang, et elle ne pouvait pas dire sans mentir qu'elle ne désirait pas leur mort - mais à cet instant-là, il fallait bien avouer que la noble se sentait terrifiée par la Guilde des Voleurs. Alors elle finit par se terrer, se renfoncer contre le mur, en espérant passer aussi inaperçue qu'une petite souris.

N'étais-ce pas tout ce qu'elle pouvait faire ? Elle dut retenir une violente envie d'éternuer, peut-être sous la pression, et finit par éclater d'un "atchoum" tonitruant, qui se répercuta étrangement dans le bref silence pesant de la salle.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyJeu 23 Juin 2022 - 0:06
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
Léon laissa planer de longues secondes après sa dernière réplique, comme si elle se suffisait amplement à elle-même, un éternuement se fit entendre ponctuant de manière amusante le silence qui fit même sourire jovialement le nouvel arrivant. Tous restèrent dans l’expectative d’une suite mais qui ne vint pas, du moins pas avant que l’homme jeté au sol ne gémisse en émergeant doucement des limbes. Ce son sembla enclencher la suite de l’échange. Le colosse s’avança tranquillement jusqu’à lui sous les yeux médusés de ses petits camarades. Son énorme pied botté à la pointe de fer se souleva et vint se poser avec une délicatesse mesurée sur son crâne.

- Pour parer au plus pressé, je vais d’abord me rembourser sur lui. Une journée de perdu pour une tête. Cela me semble équitable. Vous en pensez quoi ? Demanda-t-il avec un ton si honnête qu’il semblait impossible qu’il soit sérieux. Aucun effort ne sembla être fourni par sa jambe. Il y eu un petit « plop » comme une fuite d’air et à l’image d’un melon passant accidentellement sous la roue d’une charrette, le crâne explosa dans un craquement humide projetant ses débris organiques dans toutes les directions arrachant un cri aussi affolé que dégouté à certain membre de l’assemblée.

Ce qui devait être le reste partiel d’un arrière de boite crânienne glissa jusqu’aux pieds de la jeune margaux, un bout de matière cérébrale s’agitant dedans comme de la gelée. Le meurtrier sembla plus choqué par sa chaussure souillée que par l’acte en lui-même. Il entreprit de s’essuyer sur la chemise du mort devant la petite foule éberluée.

- Voilà qui est mieux ! Dit-il sans préciser s’il parlait de sa chaussure ou du silence soumis obtenu. Il a payé pour ma journée perdue, mais qui donc va régler la note du mois ? Allons, on se détends les gars, je ne vais pas tous vous tuer. Qui me rendrait mon argent ? Mais vous comprenez bien que je dois marquer le coup non ?

Bien entendu, personne ne se détendit. A part lui. Une nouvelle fois le sanglier après avoir réuni un peu de courage offrit une négociation un peu moins apeurée. Mais le colosse ne semblait qu’à peine se rendre compte qu’il parlait. Visiblement, les arguments ne faisaient pas mouches et la tension allait grandissante. Chacun craignait le moment où le chef de guilde, lassé, choisirait lui-même le cout de l’acompte demandé. Puis ses yeux se posèrent sur la gamine ratatinée dans son coin. Il s’approcha de ses grands pas pour l’observer de toute la hauteur de sa taille. Poussant la macabre offrande d’un coup de bottes. Il s’accroupit pour lui faire face, mais même ainsi, il l’a dépassé.

Sans rien demander, il se saisit de ses bras et l’obligea à tendre ses mains devant elle qu’il fit tourner à plusieurs reprises pour en voir le dos comme les paumes. Il n’était pas brusque et même relativement délicat dans ses gestes, mais l’étau de ses doigts, sans la compresser, l’empêchait tout mouvement qu’il ne souhaitait pas.

Il demanda soudain sans cesser de regarder les minuscules mains :

- À part écrire, tu sais compter ? Jouer d’un instrument ?






Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 26 Juin 2022 - 18:28, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Margaux de Piana
Margaux de Piana



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyVen 24 Juin 2022 - 22:32


Le bruit de la cervelle qui s'écrasait sous les pas du chef de la Guilde des Voleurs lui donna la nausée. Comme hypnotisée, elle suivit le geste du regard, vit le crâne se fendre, les os jaillir avec le sang, les bouts de cervelle s'éparpiller. Un morceau de matière grise et sanglante, gélatineuse, fut littéralement expulsé jusqu'entre ses pieds ; et dans un geste réflexe, l'enfant rétracta ses jambes, en poussant un petit couinement inaudible d'horreur.

Elle se terra sur sa chaise tandis que le silence se rompait, et que le Sanglier, qui ne faisait plus tant le fier qu'à l'ordinaire, se mettait à négocier. Ainsi, c'était parce que le gang devait de l'argent qu'ils demandaient à Margaux de battre le rappel de leurs débiteurs ; ce fut ainsi qu'en pleine réflexion, la jeune noble ne fit pas tout de suite arriver le colosse dans sa direction.

Aussitôt qu'elle le remarqua, sa gorge se serra d'angoisse, son front se couvrit d'une sueur froide, dont une goutte roula discrètement sur sa tempe.
Le regarder chasser du pied le bout de chair avec négligence la choqua plus encore que la scène précédente, et son souffle s'accéléra alors que le géant s'accroupissait pour se mettre à peu près à sa hauteur, qu'il lui saisit les mains dans un geste sans réplique possible.
Elle essaya bien de serrer ses lèvres, de tenter d'empêcher ses épaules de trembler ; mais elle ne put que se tenir droite comme on le lui avait appris autrefois, sans pouvoir contenir la terreur qui échauffait ses entrailles. Allait-il lui couper les mains ?! Les doigts ?! Tout ça pour le Sanglier ?
Oh, comme elle haïssait cet homme - tout comme elle détestait chaque personne, sans exception, dans la taverne.

La petite, malgré son appréhension, jugea plus prudent de répondre rapidement à son intimidant et ô combien impressionnant interlocuteur, et finit par articuler d'une petite voix de souricette, à la fois aiguë, sérieuse, enfantine et faible :

- "Je ... je sais jouer de la harpe, messire. Et compter aussi, faire des additions, des soustractions, multiplier et soustraire."

Elle déglutit difficilement, la bouche sèche.

- "Et-et je sais broder, aussi. Je fais beau-beaucoup de couture. Mais si vous me coupez les doigts ou les mains, je ne pourrais pas rapporter d'argent !"

Brusquement, elle semblait plus ferme, déterminée à survivre. Elle devait se débrouiller pour continuer de protéger Louis, à tout prix !
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptySam 25 Juin 2022 - 16:03
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
Le colosse éclata d’un rire tonitruant étonnamment sincère au vu de la tension palpable qui régnait. Combien fallait voir ou faire d’horreur pour vivre ce genre d’instant avec une telle tranquillité.

- Voilà une remarque fort pertinente gamine. Alors je vais peut-être te laisser tes doigts. Mais du coup, je vais devoir les prendre ailleurs.

Il libéra ses mains et se détourna d’elle pour s’adresser au Sanglier, donnant l’impression de l’oublier aussi aisément qu’il l’avait remarqué. Pourtant quand il prit la parole, la jeune fille put découvrir que ce n’était finalement que le début.

- Je la prend elle et… Il retint son petit doigt de son pouce, il tendit trois doigt énorme. Et trois de vos doigts pour compenser les siens. Je vous laisse choisir le ou les aimables donateurs.

La peur fait accepter des choses étonnantes. La preuve en était qu’au bout de quelques instants, la bande se mit à débattre très bruyamment de la manière de désigner le candidat qui ferait don de sa personne plutôt que d’envisager de s’opposer en groupe au plus gros truand de la cité. Et comme souvent la règle du fort l’emportant sur le faible fit loi. Le plus gringalet de la bande se retrouva vite une main collée sur la table par ceux qu’il voyait une minute plus tôt comme ses camarades. Et le sanglier, d’un coup de lame rendu maladroit par l’empressement en trancha quatre au lieu de trois.
Le chef de la guilde secoua la tête d’un air dépité.

- Pas étonnant que le travail soit toujours bâclé avec vous... les sermonna-t-il en s’emparant d’un torchon sale sur la table dans lequel il fourra trois des doigts, laissant le quatrième là où son propriétaire l’avait perdu. Il serra l’ensemble par un petit nœud en une sorte de sac sanguinolent et le jeta négligemment à la gamine.

- Ne me faites pas attendre un mois de plus les gars. Je veux mon argent. Il n’y aura pas de seconde fois. Gamine, on y va.

Avec la même assurance qu’à son entrée, le colosse quittait la taverne suivit des deux silencieux types qui lui tenaient compagnie. Ainsi que du pas trottinant mais boiteux d’une enfant affamée et de son sordide colis. Ce qui n’empêcha pas Léon de maintenir un pas soutenu qui l’obligea à presque courir parfois pour se remettre dans son ombre.

Ses nouveaux compagnons étaient du genre taciturne, eût-elle l’occasion de remarquer. Aucun ne semblait presser de lui confier la destination de leur trajet, ou même de la rassurer sur ce qui l’attendait finalement une fois arrivée. On avait au moins épargné ses doigts. Ils s’enfoncèrent dans les rues malfamées de la cité avec l’assurance de ceux qui savent être le danger et non les personnes en danger. Léon avançait même avec l’autorité d’un monarque. Par deux fois ils s’arrêtèrent, la première pour que le colosse glisse quelque chose dans la main d’une vieille femme assise à même le sol au coin d’une ruelle. La seconde pour que l’un de ses compagnons entre par la porte arrière d’une boutique et en ressorte sans un mot avec un sac sur son épaule moins d’une minute plus tard.

Ils descendirent des marches jusqu’à atteindre l’entrée d’un égout qui leur fut ouvert de l’intérieur par un troisième larrons nettement plus gringalet, mais à l’air mauvais. Un air qu’il n’hésita aucunement à envoyer à l’enfant quand elle passa devant lui avant qu’il ne referme la grille à double tours.

- Je te déconseille d’essayer de courir là-dedans, on y voit rien et les trous sont nombreux. Si tu sens plus ma main, c’est déjà mauvais signe. Dit-il soudainement en posant effectivement son énorme paluche sur sa minuscule épaule avant de rire et de la pousser en avant dans les ténèbres. Ah et évite de respirer par le nez !

Les minutes suivantes, dans un noir total, parurent durer une éternité. Un temps infini fait d’agression sensorielle. Si ses yeux étaient incapables de discerner ne serait-ce qu’une nuance dans la noirceur, chacun de ses autres sens semblait exacerbé. Le son de leurs pas résonnait comme des coups de tonnerre aux oreilles, le moindre contact avec les parois était d’une viscosité humide sensible même à travers le tissu des vêtements. Et l’odeur… malgré le conseil, elle semblait vous emplir, s’enfouir en vous et y faire son nid. Elle aurait aisément pu la faire s’évanouir si la solide poigne ne l’empêchait pas de s’effondrer en la poussant toujours devant lui.

Comment se repéraient-il ici ? On ne pouvait le dire, mais aussi vite que la noirceur les avait englouties, celle-ci fut chassée par une chaude et douce lumière qui les baigna depuis l’encadrement d’une porte épaisse qui venait de s’ouvrir. Elle dut grimper une série de petite marche pour se retrouver dans un confortable et large salon. Qui valait amplement d’espace la taverne qu’elle avait quittée, mais avec bien plus de confort et de qualité.

Des coins emplis de coussin et de petits bancs confortables où étaient assis hommes et femme de tout âges, de toute vertu, certains venant même probablement de lieux bourgeois si ce n’est noble au vu de leurs tenues. Ils discutaient, riaient sur un fond sonore maintenu par un ménestrel qui faisait vibrer les cordes de son instrument d’un air doux. Toutes les fenêtre étaient solidement barricadée au point de rendre parfois imperceptible la nuance entre mur et cadre. La lumière venait donc d’une haute cheminée et des torchères accrochées ça et là.
Un bar des plus garni occupé tout un pan de la pièce et c’est là-bas que le colosse choisit d’aller s’installer. Un homme qui dépassait à peine du rebord du bar lui remplit une large pinte de bière avant de retourner vaquer à ses autres clients.

Les « gardes du corps » du colosse, disparurent par un escalier qui semblait mener à un étage juste à coté du comptoir, la laissant plantée là derrière Léon qui semblait presque l’avoir oublié sirotant sa bière. Une exclamation attira son attention vers une petite file qui s’était formée devant une table dont elle ne voyait pas l’occupante.

- Mais voyons, je te l’ai déjà dit Rolo ! Si tu t’acharnes avec elle tu vas tout perdre ! Et ne me fait pas le coup de l’amoureux transi, elle a écarté les cuisses pour plus de monde que le Temple n’en accueil chaque jour et tu le sais !

- Mais…

- Pas de mais ! A quoi ça sert de me demander si tu n’écoutes pas ce que je dis ? Tu… aahhhh

Soudain une tête émergea au bord de la file depuis l’autre coté de la table, une jeune femme aux longues tresses d’un noir bleuté et au visage intelligent, joueur même. Sur sa tête était attaché un étrange couvre-chef à plume évoquant un rapace, peut un hibou. Elle observait Margaux avec un intérêt difficile à feindre et bondit de son assise en ignorant complètement les quelques grommellements déçus des gens de la file.

Sa tenue était aussi bigarrée que sa coiffure, une sorte de toge ou de bure couverte de breloque comme des médaillons ou des chainettes qui cliquetaient sous ses pas rapides. Elle s’approcha jusqu’à manque de la percuter, le tissu de sa tenue venant jusqu’à l’effleurer.

- Ça en est une ? Demanda avec excitation la jeune femme.

- Tu ne devrais pas le savoir ? Lui rétorqua le colosse sans se détourner de sa pinte.

- Allons, ne fait pas le boudeur, ils étaient là non ?

- Ouais, après une journée mais….

- Mais ils étaient là ! Se permit-elle de l’interrompre d’un ton victorieux. Alors ? Redemanda-t-elle en tapotant le crâne de l’enfant avec son index même s’il ne pouvait pas vraiment la voir faire.

- Non, juste une gosse. Mais elle devrait pouvoir solutionner temporairement notre autre… problème. Finit-il par répondre.

- Ah…

Une pointe de déception sembla passer sur le visage de la jeune femme, mais disparu dès qu’elle reposa ses yeux dans ce de la jeune arrivante. Elle retrouva son glorieux sourire.

- Je suis Kathy ! T’as faim ?



HRP:



Dernière édition par Dame Corbeau le Dim 26 Juin 2022 - 18:29, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Margaux de Piana
Margaux de Piana



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyDim 26 Juin 2022 - 17:25


Margaux avait mal au ventre. Sa tête lui tournait, alors qu'une nausée montait, redescendait dans son estomac malmené par le dégoût.
Après un bref instant de soulagement alors que le chef de la Guilde des Voleurs se détournait d'elle - l'enfant n'aurait pas les doigts coupés, du moins pour le moment - la vision du Sanglier s'occupant de la main d'un de ses propres camarades de rapines lui souleva le cœur. Ses oreilles furent emplies de ce hurlement presque insoutenable de douleur et de détresse, et malgré son profond sentiment de haine, elle ne put s'empêcher d'éprouver de la pitié pour cet homme qui venait de perdre toute chance de subsistance.

Les autres bandits ne furent, eux, point ébranlés par ce spectacle atroce ; et ce fut maladroitement, avec une grimace estomaquée, qu'elle rattrapa le sac de doigts que le géant lui lançait.
Trop choquée, sans même bien comprendre les implications de ce qu'on lui demandait, elle se redressa par automatisme pour obtempérer aux ordres qu'on lui lançait, et suivit son nouveau maitre dans le dédale des rues crasseuses du Goulot, d'un pas lourd et pataud.

Elle nota à peine l'attitude royale du Titan, les regards qu'il échangeait avec certains mendiants ; à dire vrai, l'enfant se sentait de plus en plus mal. Sa jambe blessée la faisait souffrir à chaque pas, ce que n'arrangeait pas le rythme soutenu, trop rapide, qu'il lui imposait, et elle n'avait pas commencé à récupérer vaguement son souffle que déjà, il fallut repartir, après que leur petit groupe se fut arrêté devant la porte arrière d'une boutique.
Elle n'avait aucune idée de leur destination, mais son épuisement, si tard dans la soirée, était tel qu'elle était à peine capable de mettre un pied devant l'autre.
Mais il fallut encore descendre jusqu'à l'entrée d'une grille d'égout, où l'enfant baissa la tête devant le regard mauvais d'un brigand à l'air revêche, avant de frémir. Derrière elle, on avait fermé la porte à double tour, ce qui lui sembla très mauvais signe ; puis le Géant reprit la parole, avant de la pousser en avant, afin qu'elle se mette en route.

Avait-elle le choix ? Certes non, Margaux en avait bien conscience, et elle commença sa route, cahin caha, trébuchant fréquemment, étouffant des gémissements de douleur en mordant sa langue avec obstination. Elle se rendait compte, petit à petit, qu'elle se trouvait séparée de son frère, qu'elle ne pourrait plus le protéger - et l'angoisse commença à monter, alors qu'elle était complètement perdue dans le noir.
La jeune noble en avait les larmes aux yeux, tant sa situation lui semblait désespérée, et elle eut à peine le temps de les essuyer quand, surprise, ils émergèrent enfin dans un vaste salon étonnamment lumineux.
La petite fille ne put s'empêcher de se trouver presque soulagée, et elle tituba derrière le chef de la guilde, qui s'installait déjà à une table, une bière devant lui.

Les yeux flous de fatigue, la gamine détailla la foule hétéroclite qui bavardait et riait avec animation. Elle fut très intriguée de voir ici réunie toutes les couches de la société de Marbrume, de voir de pauvres hères discuter avec des hommes vêtus de soie ; mais plus grande encore fut sa surprise de voir une jeune femme habillée d'un chapeau étrange s'approcher d'elle, adresser la parole au Colosse à son propos, sans lui parler directement. La fille de chevalier se sentait si frêle, si vulnérable ; et si ce n'était la petite fiole de poison toujours cachée dans une poche intérieure de sa robe grisâtre, elle savait qu'elle n'avait aucune arme contre eux.
L'histoire du Démon, de la Bête, lui parut tout à coup très loin, presque comme un rêve - aujourd'hui, son destin venait de basculer à nouveau, et elle n'y avait absolument aucune prise.
Cependant, le dialogue des adultes obtint toute son attention. Sans oser bouger malgré sa proximité avec l'étrange inconnue, elle ne voulut pas s'avouer qu'elle appréciait le contact doux de cet index sur son bonnet sale, qui dissimulait ses cheveux roux et emmêlés.

Elle s'appelait Kathy. A dire vrai, l'enfant se sentait extrêmement curieuse des propos sibyllins échangés précédemment, et bien qu'en réalité, elle n'avait nulle envie de manger, elle hocha la tête avec conviction.

- "Oui, j'ai très faim, s'il vous plait. Je m'appelle Margaux."

Sa voix tremblait un peu. Pour rien au monde elle n'aurait mis les brigands au courant de l'existence de son frère ; mais pour tenter de continuer de le protéger, la damoiselle de Piana était déterminée à en connaitre le plus possible sur son environnement immédiat. Et pourquoi pas, essayer de gagner un minimum leur confiance ?

Alors, elle reprit la parole, tâchant de ne pas trop laisser transparaitre sa terreur, dès qu'elles s'éloignèrent un peu de la présence imposante du chef des malfrats.

- "Ça veut dire quoi, votre autre problème...? Qu'est-ce que vous cherchiez chez les Rabatteurs ? Je... J'aimerai bien savoir ce que vous voulez faire de moi. S'il vous plait."
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyDim 26 Juin 2022 - 18:52
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
La dénommée Kathy entraina sa jeune invitée à un rythme bien plus tranquille derrière le comptoir, poussant une porte pour débouler dans une cuisine où l’activité était réduite à son minimum à cette heure, même si un gaillard robuste pétrissait la pâte d’un pain en devenir sans même leur jeter un coup d’œil. La presque inconnue s’arrêta tout net quand la jeune fille posa ses questions. Elle tourna la tête vers elle d’un mouvement rapide très semblable à un petit volatile, faisant s’égayer les plumes de sa coiffe. Elle plissa les yeux pour mieux l’observer et sourit.

- t’es une futée toi hein… Hein Doug que c’est une futée ? Questionna-t-elle à voix haute. Si elle s’adressait au boulanger, celui-ci ne réagit pas. Son sourire devint un petit rire caquetant. Elle passa ses mains sous les frêles épaules et souleva margaux pour l’asseoir sur un haut tabouret face à un plan de travail. Avec assez de place pour sa jambe raide.

- Tu peux l’être devant Léon. Mais pas contre lui. Même s’il ne le montre pas, il est très perspicace avec les gens. Tu peux l’appeler Monsieur, ou Monsieur Northbrock, Léon s’il te le demande mais surtout pas le co… non vaut mieux que je te le dise pas, ça t’évitera la gaffe. Commença-t-elle à lui expliquer en se saisissant d’un bol et soulevant divers couvercle. Tu manges de la viande ? Moi je déteste ça mais je juge pas ! Aaah…

Elle sembla satisfaite de sa trouvaille et se saisit d’une louche pour servir un bouillon chaud et agréablement dosé en légume et viande dans le bol qu’elle vint poser juste devant margaux lui fourrant, fourchette, couteau, cuillère dans la main. Elle l’observa une seconde et caqueta encore de son rire d’oiseau.

- Je le savais…

Elle agita les mains comme pour chasser un moustique insistant et s’appuya des coudes sur la table pour la regarder manger et poursuivre sa conversation d’un ton amusé.

- Les Rabatteurs disaient être sur un gros coup. Mais les Rabatteurs disent toujours être sur un gros coup… Tu vois, dans ces quartiers, il y a une hiérarchie, comme là-haut, là où ils ont de beaux jardins. Et pour que certains puisse faire un gros coup, ils doivent demander de l’aide à plus gros qu’eux. Le problème c’est que cette aide n’est pas gratuite et que si ton gros coup foire, ça ne te prive pas de devoir rembourser cette aide. Les affaires sont les affaires comme dirait Léon ! Même si cette fois-ci il a choisi un prix intéressant… Pas vrai, Doug ?

Toujours pas de réponse du concerné. Kathy ne sembla pas s’en offusquer, continuant d’observer la gamine.

- Quant au problème qu’il veut te faire résoudre, c’est des histoires de chiffres et de papier. Tout ce que j’aime pas. Avec la viande ! Nouveau rire à son propre trait d’humour. Tu dois avoir la tête pleine d’intelligente pour savoir faire ce genre de chose à ton âge.

Aussi naturellement qu’une mère, ou plutôt une grande sœur au vu de la douce camaraderie de son geste, Kathy tendit la main et fit glisser une mèche récalcitrante derrière l’oreille de margaux en lui caressant la joue.

- T’as l’air d’avoir vu des choses pas jolies Margaux…

Elle se pencha un peu plus pour chuchoter assez bas pour que la gamine soit la seule à l’entendre. D’un coup d’œil elle s’assura que le boulanger était toujours occupé et dit :

- T’inquiète pas, Doug et moi on dira rien. Mais garde-la bien cachée et ne fais pas de bêtise avec. Lui dit donc Kathy sur le ton de la confidence avant de lui offrir un petit clin d’œil sans préciser l’objet de sa remarque.

- Ton genou, ça fait longtemps ?



Revenir en haut Aller en bas
Margaux de Piana
Margaux de Piana



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyDim 26 Juin 2022 - 21:59


Margaux de Piana, du haut de ses tout juste dix ans, était une petite fille pragmatique. La vie lui avait enseigné à prendre les fugaces instants de bonheur comme elle le pouvait, à essayer de repenser les problèmes un par un, comme ils venaient.

Évidemment, Louis était un problème à part, mais elle avait encore du mal à imaginer comment le résoudre. Comment se protéger d'un Démon ou d'une Bête ? Comment se protéger du chef de la Guilde des Voleurs ? Comment le mettre en sécurité, lui, sans risquer d'être bannie pour les crimes qu'elle serait amenée à perpétrer ?
Elle eut envie de soupirer. La fatigue l'écrasait, la faim n'était plus qu'une douleur sourde et omniprésente dans son ventre d'où saillaient les côtes ; mais la journée n'était apparemment pas terminée. Avec docilité - car il n'y avait rien d'autre à faire - l'enfant suivit la jeune femme aux hardes étranges dans la cuisine en se trainant presque, écarquilla les yeux alors que la fameuse Kathy l'installait avec douceur sur un tabouret haut, d'où elle pouvait laisser laisser pendre sa jambe abimée, et déposer son sac empli des macabres trophées.
Avec un sourire reconnaissant, la gamine la dévisagea, hocha poliment la tête, tandis que son interlocutrice lui expliquait comment s'adresser à son nouveau maitre, avant de lui fourrer un bol et des couverts devant elle.

Aussitôt, le cœur de l'enfant se mit à battre la chamade. La cuisine sembla exhaler brusquement un fumet délicieux qu'elle s'autorisa enfin à inspirer, et elle regarda la jeune femme avec intérêt, ignorant complètement l'aspect étrange de sa coiffe et de sa tunique pour se concentrer sur ses propos.

- "J'aime beau-beaucoup la viande ! Et-et tout ce que vous voulez. Je sais attraper les rats dans les égouts, avec des pièges. C'est parce que les Rabatteurs en vendent. M-mais moi, j'adore manger de la viande."

Elle avait bien envie de savoir pourquoi la jeune femme n'en mangeait pas, mais cette dernière la servit, et elle ne put s'empêcher de se jeter littéralement sur son assiette, mastiquant et suçotant chaque petite miette de nourriture servie. Par les Trois, comme cela faisait du bien à l'estomac ! Comme elle était nourrissante, humait bon, et goûtait de même !
Le rire lui fit lever des yeux plus détendus cependant, emplis d'intérêt, baissa à nouveau son regard.

Les Rabatteurs avaient fait erreurs, et ils en payaient le prix. Le prix était toujours élevé à payer pour l'erreur.

- "J'ai appris les mathématiques il y a trois ans à peu près. J'aime bien, les chiffres, c'est facile. Pourquoi... tu ne manges pas de viande ? Tu ne risques pas de mourir ?"

La petite fille eut un brusque silence. D'un coup, elle sentit le poids de sa petite fiole, fixa Kathy, interloquée. Comment savait-elle ? Comment étais-ce seulement possible ? Mais elle n'eut pas le loisir de s'interroger : une autre question reporta la sienne, et elle rougit, en buvant les dernières gouttes délicieuses de sa bonne soupe, avec des petits bruits fort peu élégants.

- "Les Rabatteurs ont tiré dans mon genou, et ensuite ils m'ont mis des coups. C'était le lendemain des Tournois organisés par le Roi, quand les fangeux sont venus dans Marbrume. Cela fait... un an, je crois. C'était le printemps de l'année dernière. Ça a bien cicatrisé depuis, mais je n'ai pas pu sortir un long moment. Vous... vous êtes... magicienne, quelque chose comme cela ...? Merci, pour la soupe. Merci à vous, dame Kathy, et aussi à vous, sieur Doug."
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyLun 27 Juin 2022 - 0:58
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
La jeune femme l’écoutait avec attention, comme si chaque parole qu’elle prononçait était essentiel pour la compréhension d’une situation plus grande. Son sourire s’agrandit à l’évocation du mot « magicienne », comme si rien que la possibilité que ce soit vraie était drôle en soit.

- Juste Kathy et ne donne pas de Sieur à Doug ! S’il se met à croire que s’est un grand seigneur, ses plumes vont gonfler.

Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, peut-être était-ce dû à la fatigue ou la lumière, ou encore un quelconque artifice qu’elle arrivait à provoquer sans bouger les mains, les plumes de sa coiffe semblèrent s’agiter très légèrement d’une volonté propre tendit que les deux orifices sculptés donnaient l’impression de se concentrer sur elle. Kathy mit une pichenette dans le bec de bois et l’étrange phénomène sembla s’estomper comme s’il n’avait jamais existé.

- Tu peux me tutoyer si tu veux, je ne suis pas une dame de la cour, pas plus que je suis magicienne. Même si les gens de ton peuple m’appellent souvent ainsi. Ou sorcière. C’est sensé être plus méchant, mais je trouve ça plus joli, pas toi ? Bref, chez les miens, je suis ce qu’on appelle une pythie. Je vois et je sais des choses que je ne devrais ni voir ni savoir. Comme avec Doug. Je ne consomme pas la viande d’un animal tué parce que cela coupe mon lien avec la vie et ce qu’elle cache. Et vu que je n’aime pas cela, c’est parfait non ? Gloussa-t-elle.

- Ne t’inquiète pas pour ma santé, ma tribu fait ça depuis bien longtemps et on a pas eu de problème ! Quant à ton genou, je doute sincèrement que cela ait bien cicatrisé comme tu l’affirmes. Je dirais même que tu es chanceuse d’avoir encore une jambe sur laquelle t’appuyer. Si tu restes parmi nous et que tu finis par me faire confiance, peut-être me laisseras-tu regarder ? Je me débrouille pas mal du tout dans les bobos ! Mais les gens doivent croire que je leur veux du bien pour que ça marche. Le mental est pour beaucoup dans la guérison. Lui expliquait Kathy avec une telle assurance qu’on aurait pu croire qu’elle se pensait vraiment capable de réparer une jambe brisée avec de la bonne volonté. Le boulanger finit de battre sa pâte et la laissa là, se reposer, sortant de la pièce toujours sans un mot suivit par le regard vif de la pythie. Elle le ramena ensuite sur Margaux et renifla l’air.

- Tu pues un peu Margaux. Remarqua-t-elle sans que cela ne soit ni un critique ni vraiment important. On s’en occupera. Mais pas ce soir, j’ai pas envie que tu t’endormes dans l’eau ! Tu as encore faim ? Je veux pas te rendre malade, mais j’imagine que ton dernier vrai repas remonte à longtemps non ? Après tu iras dormir. Léon aura bien le temps de faire son numéro de mystérieux demain, ce soir il va rester devant sa bière.

Derrière la porte, la musique et les discussions allaient bon train, parsemé d’éclats de voix et de rires. Une fête que la pythie avait quitté pour les beaux yeux de la petite Margaux. Un choix qu’elle ne semblait pas le moins du monde regretter tant elle semblait avoir oublier qu’elles n’étaient pas que toute les deux. Pas un regard vers la porte, pas un signe d’impatience. A dire vrai elle avait même l’air ennuyée de lui proposer de se coucher si vite alors qu’elles discutaient.

- Si tu me montres des chiffres, peut-être que je te montrerais une chose ou deux moi aussi, lui glissa-t-elle sur un ton de complotiste enfantin, mais d’une sincère lueur de curiosité dans les yeux.




Revenir en haut Aller en bas
Margaux de Piana
Margaux de Piana



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyMer 29 Juin 2022 - 22:05


Malgré la situation, Margaux se détendait un peu, sans même en avoir conscience.

Le mouvement étrange dans sa coiffe l'impressionna très fortement, et elle ouvrit de grands yeux aussi intrigués que méfiants ; mais les propos rassurants, son apparente douceur et son sourire calme ne manquaient pas de raviver des espérances infantiles profondément ancrées en elle. Oh oui, au tréfonds de son âme, elle se prit à se demander si son interlocutrice lui voulait réellement du bien. Peut-être même disait-elle la vérité, en arguant qu'elle était guérisseuse... qu'elle pouvait sauver sa jambe.

Elle déposa doucement sa main sur son genou droit, sans forcer, sentit l'onde de douleur qui se propageait sous la simple pression de ses doigts, serra les lèvres, en silence. Sans répondre à l'adulte, la petite fille sembla un instant en pleine réflexion, exhala un soupir qu'elle força à rendre joyeux.
Elle suivit à son tour du regard le boulanger qui s'en allait, se gratta à deux mains ses boucles rousses désordonnées, raidies de crasse et encombrées de poux, dont quelques-uns tombèrent au sol.

A nouveau, son ventre fit un drôle de bruit, car elle avait toujours un peu faim ; mais elle dessina presque aussitôt un grand sourire ravi devant la proposition de la jeune femme.

Certes, elle était toujours épuisée. La petite noble jeta un œil en direction de la grande salle, où les adultes ripaillaient toujours sans se préoccuper d'elles deux. Elle éprouvait une terreur sourde à l'idée qu'un des malandrins puissent les surprendre, qu'ils la frappent comme le faisaient les hommes de leur acabit - puis elle se rappela le petit sachet empli des doigts du compagnon du Sanglier.
Et elle avait faillit faire confiance à l'une des leurs, qui la mutilerait sans pitié si elle n'obéissait pas ?

Margaux se raidit brusquement. Son souffle s'accéléra un peu. Elle se rappela qu'il fallait libérer son frère, fuir, sans même savoir où ils pourraient se réfugier.

Même madame Léonice ne pourrait pas les protéger. Elle était complètement seule.

- "Je te montrerai les chiffres si tu veux. Et-et tu devras me montrer ce que tu m'as promis. Si.. si on a le droit, d'accord ? Je ne veux pas qu'on nous donne la bastonnade. Si.. Si tu fais exprès pour me faire couper les doigts, je... Sache que je trouverai un moyen de me venger !"

Elle se sentait intimidée, partagée entre deux sentiments. Tout avait été trop vite, trop loin, était devenu trop compliqué ; l'enfant ne savait plus vraiment où elle en était, ni à qui elle pouvait se fier. Si tant était qu'il existait encore, quelque part, un être humain à qui elle pouvait accorder sa confiance.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyJeu 30 Juin 2022 - 17:00
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
Kathy sembla plus amusée qu’inquiète à l’idée de la vengeance de la jeune fille mais après un temps de réflexion, elle finit par hocher la tête d’une manière particulièrement sincère.

- D’accord Margaux, j’accepte ton marché. Je te donnerais quand tu me donneras et si tu estimes à la fin de notre partenariat que je t’ai volontairement fait ou fait subir du mal que tu ne méritais pas, tu auras le droit de te venger. Dit-elle en saisissant sa petite main par-dessus le plan de travail pour la secouer doucement en signe d’acceptation, sans la lâcher elle fit le tour de la table en tournoyant de bien élégante manière, glissant tel un courant d’air en une minuscule tornade. Avant de comprendre réellement la manière dont elle était parvenue à la faire pivoter sur son tabouret en même temps qu’elle, Margaux se retrouva soudain hissée sur le dos de Kathy, ses mains posées autour de ses épaules.

- Ne crois pas que je porte tout le monde dans les escaliers, alors estime-toi heureuse petit chat roux. En passant près d’un baril, elle se saisit d’une pomme verte qu’elle fourra sans sa petite main. Et mange ça pour ton dessert, mâche bien, tu dois muscler tes gencives sinon tu perdras toute tes dents et je sais pas les faire repousser.

Munie de son petit colis, Kathy entreprit de regagner la grande salle en ouvrant la porte d’un coup de pieds qui lui valut les grommellements indignés du petit homme derrière le bar qu’elle ne sembla même pas entendre. Le couturé les observa par-dessus le rebord de sa pinte les suivant d’un regard brillant jusqu’aux premières marches, puis il disparut à leurs vues. L’étage était à première vue encore plus vaste que la salle du bas. Des bouts de murs avaient été détruit avec minutie pour se prolonger dans les bâtiments voisins en un ensemble de couloirs et de pièces. Des sigles sans sens pour la petite fille étaient peint ça et là, sans doute pour indiquer une chose ou une autre.
Kathy prit la peine d’indiquer une représentation graphique de ce qui devait être un petit oiseau fait d’un fin trait bleu vif.

- C’est la zone des rossignols, celle des « invités » si tu préfères. Elle est pour les gens comme toi et moi, tu peux t’y balader librement tant que tu vois ce symbole sur les angles, s’il n’y est plus, je te conseille fortement de remballer ta curiosité et d’aller voir ailleurs. Bon, où on va te mettre… Ah !

Gagnant l’un des couloirs elles découvrirent une porte ouverte au bout, l’emmenant sans hésitation, Kathy fit découvrir une chambre qui, si elle n’avait rien de luxueuse, dénoté quand même d’un effort de confort réel. Une petite table pour écrire, un lit propre et assez large pour un adulte. Deux placards accrochés au mur un peu trop haut pour elle, du moins sans une chaise ou un marche pieds. Un petit meuble bas servait de table de chevet au lit.
Kathy s’enfonça dans la chambre et pivotant de nouveau de son pas agile jeta littéralement son colis sur le lit qui poussa un cri d’effroi coupé par la sensation moelleuse sous elle et sa jambe. La pythie lui sourit.

- Oui, je crois que ce sera pas mal du tout pour une petite chose comme toi. Même s’il faudra décorer un peu.

Elle s’agenouilla près du petit meuble et en sortit une chandelle sur son bougeoir qu’elle posa dessus. Elle frotta son pouce et son index sur la mèche et celle-ci s’enflamma sans aucunes étincelles préalables, comme par magie.

- Je t’offre la première pour te souhaiter la bienvenue. Mais si tu en veux d’autres, il faudra les gagner par le travail. Rien n’est gratuit ici, mais disons au moins que les prix sont équitables… Expliqua-t-elle en extirpant de sous sa tenue bigarrée, deux petits foulards orange identiques aux cheveux de Margaux, du moins s’ils avaient été propre. Avait-elle toutes les couleurs ? ou s’agissait-il d’un coup de chance ? Elle les agita devant son nez en poursuivant ses explications.

- Voilà ta clé, accroches en un autour de ton poignet, l’autre sur ta porte, et les gens sauront que c’est TA chambre et donc qu’on y entre que si tu les y invites. On peut pas verrouiller chez les rossignols, Léon aime pas trop les secrets. Alors évite de trop en avoir, ou cache les biens. Je te montrerais comment.

Elle dénuda son propre poigner dévoilant un ruban d’un bleu nuit profond constellé de point argenté.

- Ça, c’est le miens, ma chambre est dans le même couloir que toi, alors si tu as besoin tu viens frapper, je mange les enfants que quand j’ai trèèèèèèèèès faim. Le reste du temps je suis une fille sympathique et Doug me tient compagnie, alors il y a toujours beaucoup à discuter. Tu as besoin d’aide pour te mettre au lit ? je peux te prêter une chemise si tu veux, elle sera un peu grande mais on pliera les manches.

Kathy la pythie semblait aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau face à cet étrange style de vie, voir même en apprécier les règles.



Revenir en haut Aller en bas
Margaux de Piana
Margaux de Piana



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyLun 11 Juil 2022 - 14:10
Elle virevolta soudain sur son tabouret, poussa un petit cri de stupeur en se retrouvant sur le dos de la jeune femme, qui la portait cependant avec une grande douceur. La pythie lui donna une bonne pomme verte, que Margaux agrippa très fort dans sa petite main ; puis elles grimpèrent les escaliers, échappant au regard brûlant, inquisiteur, du chef de la Guilde.

A dire vrai, l'enfant se sentait extrêmement crispée. Elle ne savait pas quoi faire, quelle issue trouver pour sauver son petit frère, pour empêcher le monstre, le Démon, de s'allier à la Guilde des Voleurs. Elle savait qu'il avait des projets pour elle, bien qu'elle ne les connaisse évidemment pas - mais d'un autre côté, elle savait que le Démon attendait qu'elle se sorte de ces malandrins seule. Et maintenant, il faudrait sauver son frère au passage, car ils étaient séparés désormais !

C'était décidément trop de problèmes... trop de problèmes qu'elle ne pouvait en gérer.

Le petit oiseau que lui montra la jeune femme mit un terme à ses pensées obsessionnelles. Elle l'admira une seconde, hocha la tête en en comprenant le sens réel, se concentra sur les autres signes du vaste couloir, qui lui sembla tentaculaire, presque sans fin.

Mais elle n'eut pas le temps d'examiner plus avant la topographie des lieux. Déjà, sa nouvelle protectrice poussait une porte, la faisait tourner.
Avec un petit cri de terreur, la noble déchue se laissa déposer sur le lit avec un sourire timide, sans trop savoir quoi faire ; et détaillant la pièce du regard, elle dû reconnaitre toutefois qu'elle était bien lotie. Elle s'était attendu à un grenier sinistre, comme celui de la taverne du Cochon qui Pète, mais sa chambre, construite au bord d'un joli couloir, était une jolie pièce confortable, avec un lit très propre, où aucune puce ne semblait avoir élue domicile, et même un nécessaire à écrire sur une petite table, où sa nouvelle amie déposa une chandelle toute neuve sur un bougeoir. L'enfant écarquilla les yeux alors qu'elle faisait jaillir le feu, la dévisagea avec une expression proche de la vénération.

- "Je sais que rien n'est gratuit, tu sais. Je travaille dur et fort, je sais faire de longues heures de couture. Je pourrais faire pareil avec les chiffres, j'en suis sûre, sauf si tu as d'autres travaux à me confier. Ce sera comme tu veux."

Déjà, la couleur vibrante du tissu orangé capta son attention. C'était presque la teinte exacte de ses cheveux, et elle du se mordre les lèvres pour ne pas laisser échapper nouveau cri d'admiration.

Lentement, elle saisit le deuxième foulard, se laissant mettre le premier au poignet, fixa le beau ruban bleu nuit de son interlocutrice, en songeant qu'elle cachait de très gros secrets. Mais avait-elle le choix ?
Néanmoins, l'enfant lui offrit un pâle sourire, alors que la belle jeune femme lui proposait de l'aide pour se coucher. Cela faisait bien longtemps qu'on ne lui avait pas manifesté autant de douceur ; et elle se sentait sur le point d'y céder, de fondre devant toute cette bonhommie inattendue.

Elle déposa la pomme et le sachet des bouts de doigts sur la petite table, avec précaution, et hocha lentement la tête.

- "Je ne veux pas vous déranger, mais... cela fait longtemps que je n'ai pas eu la chance d'avoir un vêtement de nuit. Je vous le laverai demain matin. Tu sors souvent d'ici ? Je veux dire, à l'extérieur. Je n'ai pas réussi à m'orienter dans les égouts, et ... et ce ne sera pas pratique pour travailler. Est-ce qu'il y a un autre moyen de sortir d'ici ?"

Par pur réflexe, elle saisit son genou au creux de ses deux mains, alors qu'il recommençait à la tirailler violemment. C'était toujours ainsi lorsqu'il y avait trop d'humidité, et elle poussa un soupir de souffrance, en fermant brièvement les yeux.

- "Ça fait longtemps que tu es ici ? Tu connais tout, et les gens, ils ont l'air de t'apprécier. Tu cherchais une enfant qui puisse faire des choses comme toi, c'est ça ? Tu dois être déçue. Je ferai les chiffres que tu veux, comme ça tu regretteras moins."

Elle rougit un peu. L'enfant avait baissé sa garde ; et malgré elle, les questions fusaient, aussi vivement que son esprit les concevait. c'était une question de survie : elle devait tout apprendre. Et vite.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyMer 13 Juil 2022 - 14:28
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
La jeune fille avait l’esprit vif. Elle manquait encore un peu de la patience prudente qu’elle aurait dû manifester dans le choix de ses questions, mais il était agréable de voir que s’ils avaient brisé son corps et sa confiance en l’être humain, son esprit semblait toujours bel et bien là. Kathy fronça les sourcils en observant le petit sac sanguinolent et tendit la main pour s’en saisir et le fit disparaître dans sa tunique.

- Ce n’est pas pour moi que tu travailleras, j’ai pas le moyens de t’embaucher petit bout. Dit-elle en lui pinçant doucement la joue. Léon te donnera tout le travail dont il te pense capable. Mais ce n’est pas un esclavagiste. Crois-moi j’en ai connu quelques un et il en est loin. Il va te falloir un peu de temps pour te faire à cette vie, mais quand on joue selon les règles, elle n’est pas si mal.

Nouveau froncement de sourcil et cette fois-ci ce fut par-delà l’épaule de Margaux qu’elle tendit le bras pour attraper quelque chose. Pourtant si elle gardait bien le poing serré, elle ne semblait rien tenir de précis, ou plutôt, rien de visible. Ses yeux glissèrent de l’enfant à sa main à plusieurs reprises, puis elle tendit ce qu’elle tenait à la tête d’oiseau sur son crâne comme pour le nourrir de graine.

- Celui qui a mis ça là ne te veux pas du bien Margaux. Mais comme le dit Doug, ce genre d’esprit n’a que la force que tu lui donnes. Évite de le nourrir et il ne pourra jamais rien contre toi. Ni contre personne. Il finira juste par disparaître. Expliqua-t-elle comme si sa remarque faisait parfaitement sens. Et que le sujet qu’elle évoquait, était clair comme l’eau d’une source de montagne.

- Pour le moment on te guidera quand tu auras du temps libre ou une chose à faire dehors. Léon aime bien s’assurer de connaître les gens qui savent ou non venir et partir d’ici. Si tu te montres digne de confiance, peut-être qu’on t’apprendra à le faire seule. Ou… que je t’apprendrais une astuce ou deux à ce sujet. J’ai appris depuis un moment à aller où je veux dans ces dédales Ajouta-t-elle avec un clin d’œil. Après, tu peux toujours arracher une latte de ta fenêtre et tenter ta chance dehors, mais fait attention, les miliciens abattent tout ce qui bouge sans se poser de question et le pire, c’est qu’il y a des choses qui bougent encore là dehors…

Elle claqua de la langue avec satisfaction.

- Ah je crois que j’ai ce qu’il te faut petit bout, ne bouge pas je reviens !

D’un pas leste presque aérien elle quitta la petite chambre et on entendit non loin une autre porte s’ouvrir puis des bruis de placard qu’on ouvre et qu’on ferme. Aussi prestement que son départ, la pythie reparue en portant une sorte de tunique ou de longue chemise d’un bleu aussi profond que sa cape, mais donc le col était brodé de couleur vives et chatoyantes.

- C’est la tenue de novice de ma sœur, elle devrait t’aller à peu près même si tu devras grandir encore un peu pour la remplir. Expliqua la jeune femme en déposant le vêtement sur les jambes de la gamine. Le tissu velouteux semblait presque aussi léger que l’air et glissait sur les doigts avec la facilité de l’eau.

- Je suis arrivée il y a bientôt un an. Et puis j’ai passé mon contrat avec Léon. Lui comme les autres m’apprécient parce que je vois juste et que je ne mens pas sur ce que je vois. La vérité fait parfois mal, mais Doug et moi on sait qu’elle est importante. Et puis je suis une fille très agréable à fréquenter. Rit-elle.

- Et non, Léon ne cherche pas et du coup moi non plus, des enfants qui font des choses comme moi. Ton peuple n’a pas beaucoup de respect pour les esprits et ceux qui peuvent voir leur monde sont presque inexistant. Mais parmi les vôtre il y a beaucoup de talent, des talents innés, parfois aussi incroyable que Doug. Et des personnes aux cœurs mauvais, bien plus encore que les Rabatteurs, ont décidé de s’approprier leurs dons pour servir leur dessein. Léon a décidé de s’opposer à ça et je l’aide à mettre ces enfants hors de portées avant qu’ils ne soient corrompu.

Elle commença sans aucune gêne à défaire la tenue de Margaux, rendue rigide par la saleté et la sueur. Ses gestes était doux, mais impérieux, comme une maman qui a décidé que sa fille avait assez joué dans la boue pour la journée. Elle continua de discuter avec elle durant toute l’opération.

- Je n’ai pas été déçue de te découvrir, seulement de ne pas avoir vu que Léon reviendrait avec une jolie jeune fille à la maison. C’est un tueur, mais un tueur juste. Travaille correctement, et tu seras correctement traité. Et s’il voit que tu ne fais pas l’affaire pour son problème de chiffre, il te proposera autre chose. Il joue le gros dur insensible, mais l’idée de voir une gosse dans les mains de l’autre porçinet ne le réjouit pas plus que cela. Je n’irais pas jusqu’à dire qu’il t’a sauvé, après tout, tu te retrouves dans la Guilde des Voleurs. Mais il t’offre au moins une situation correcte même si elle n’est pas tout à fait enviable.

Alors que Margaux se glissait dans l’étrange mais confortable tunique, sa tête dans le tissu, elle pu sentir une douleur sourde dans son genou, puis une sensation de froid intense qui chassa toute sensation. Quand enfin elle parvint à passer sa tête dans le trou de la tenue, elle découvrit que Kathy massait doucement sa vieille blessure avec une sorte d’onguent gélatineux vert et bleu.
Les mouvements appuyés des ses poussent auraient du la faire hurler de douleur, mais lieu de ça elle ne ressentait qu’une vague sensation de pression et se froid puissant qui a chaque seconde se tendait vers un chaleur douce et agréable qui remontait jusque dans sa cuisse fine.
Depuis combien de temps n’avait-elle pas eu mal ? L’absence de cette sensation devenue coutumière avait de quoi être perturbante.

- Ça ne fera pas guérir, mais ça t’aidera à dormir. Expliqua la pythie en continuant de masser doucement son genoux et son mollet, son attention tout posée sur la vilaine cicatrice et le mouvement de ses doigts comme si elle examinait la chose autant qu’elle appliquait le produit.



Revenir en haut Aller en bas
Margaux de Piana
Margaux de Piana



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyJeu 14 Juil 2022 - 12:37


L’épuisement gagnait la petite fille, alourdissait son corps et ses paupières. Dans la douce chaleur qui régnait dans la chambre, elle regardait ce qui semblait être sa nouvelle alliée agir, tout en lui parlant. Et si Margaux eut envie de pleurer alors que la jeune femme lui retirait une ombre menaçante et mystique derrière l’épaule - forcément celle que lui avait attachée le Démon - elle relégua sa terreur habituelle en se laissant bercer par les propos de l’adulte.

Ainsi, monsieur Léon n’était pas un homme si mauvais ? Il protégeait les enfants, lui aussi, en les mettant, plus ou moins, à l’abri ?

Les mains crispées sur les draps propres, la gamine les plissa inconsciemment, tandis que le souvenir de sa rencontre avec la milicienne, dame Claire, remontait à la surface.
Luttait-il contre les sectateurs qui enlevaient les enfants pour les sacrifier ? Son estime pour lui remonta, un petit peu ; bien qu’elle réservait son jugement, après avoir vu la terrible scène de la taverne du Cochon qui Pète, elle avait envie de croire que les choses avaient une chance de s’arranger. Une toute petite chance au moins.

La diatribe de Kathy sur l’extérieur fit grimacer la petite fille. Sans doute était-on a l’extérieur de Marbrume, à un endroit où la Guilde des Voleurs pouvait s’épanouir loin de la loi et de l’ordre du Roy. C’était en soi parfaitement logique, mais à la fois tout aussi désespérant. Impossible pour elle de s’échapper, de retrouver son frère et même le Démon. Ou un quelconque secours.
Un soupir lui échappa. Malgré cela, Margaux hoche sagement la tête, espérant au fond que la période où elle devrait gagner la confiance du maître des lieux ne serait pas trop longue. Qu’arrivait-il a son frère, à ce moment même ? Le Sanglier lui avait-il coupé les doigts pour se venger ?

La bile remonta dans sa gorge, la figea sur place dans un élan de panique. Et toujours silencieuse, comme ralentie par sa fatigue écrasante, la nobliotte ferma ses yeux d’émeraude quand sa nouvelle protectrice s’absenta, faillit s’endormir sur place, des images de sang et de mort lui traversant l’esprit dans le flou d’une ébauche de cauchemar ; et eut un brusque sursaut, lorsque la porte se rouvrit.

La vision de la robe de novice de la soeur de son amie était sans doute le plus beau vêtement qu’elle eut jamais vu, et lui permit de contenir ses larmes, d’étouffer son émotion à l’intérieur d’elle-même. Le tissu semblait aussi léger et délicat qu’un nuage, et la couleur bleue profonde du tissu, ses broderies vives et compliquées firent rosir ses joues pâles, malgré la gravité de ses pensées.

- « C’est… extraordinaire… c’est si joli… »

Sans plus lutter, Margaux se laissa déshabiller, rougissante et embarrassée de laisser voir son corps malingre, couvert de vilaines ecchymoses violettes et de diverses plaies plus ou moins guéries, couvertes de crasse, à des stades divers. Elle se hâta de passer la douce chemise de novice, se délectant du merveilleux tissu sur sa peau, se crispa alors que la sorcière touchait à son genou.
Mais le contact n’était pas douloureux. Mieux encore, il se faisait tendre et apaisant, étrangement froid, comme si toute la souffrance était absorbée par l’onguent.

-« Merci pour tout, Kathy », murmura l’enfant. Peu importait sa fatigue intense. Elle déposa sa main sur la joue de la pythie, essaya de se convaincre qu’elle pouvait lui accorder sa confiance. Après tout, n’avait-elle pas fait plus pour elle que n’importe qui depuis qu’elle avait perdu ses parents ? N’avait-elle pas dit que la vérité était importante ? Autrefois, la petite fille n’aurait pas eu de peine à tout confier, fut-ce à une inconnue ; mais peut-être étais-ce dans son intérêt d’en dire une partie. Une petite partie.

Son genou blessé avait arrêté de lui faire mal. Mieux encore, une douce chaleur en émanait, aussi sûrement que le massage lui procurait un bien-être inédit. Lénifiant.

- « Kathy… je… je dois parler à monsieur Léon. On doit conclure un accord. »

La bile s’était muée en une brusque envie de vomir. Mais la sauvegarde de son frère était prioritaire à sa propre sécurité.

- « Je… au Cochon qui Pète… il… il reste mon petit frère… ils ont capturé mon petit frère, ils le cachent, c’était pour être sûr que j’obéisse mais… mais maintenant que je suis partie, qu’est-ce qu’ils vont en faire, Kathy ? Je suis sa protectrice, tu comprends, je dois le protéger ! Je ferai tout ce que monsieur Léon veut. Mais… si je pouvais le confier à des gens.. à quelqu’un… Si monsieur Léon me laisse le mettre en sécurité, je serai sage toute ma vie ! »

Elle affaissa ses épaules, les redressa, planta un regard agité, torturé, devant la jeune femme.

- « Kathy. Je vous promets que je travaillerai dur. J’ai pas besoin qu’on fasse du mal à mon frère pour travailler. Je dois le dire à monsieur Léon. Je vous aiderai à tuer les sectateurs qui sacrifient lés enfants. Je suis prête à tout. S’il te plaît. Aide-moi. »

L'enfant n'avait plus de dignité, plus de fierté. Plus que de la peur, du désespoir, le besoin exacerbé, violent, d'être entendu, de pouvoir s'en sortir. D'avoir la sensation de s'en sortir, au moins un peu. D'agir. Il le fallait, à tout prix.
Revenir en haut Aller en bas
Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. EmptyLun 1 Aoû 2022 - 20:02
15 Mai 1167.
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Q2fw
En sentant la petite main sur sa joue, Kathy cessa une seconde son massage pour relever les yeux vers la toute jeune fille, pleinement à l’écoute de son mal être, de ses peurs et de ses doutes. Pleinement attentive, elle semblait être la première depuis longtemps à lui prêter une oreille si sincère. Elle finit par poser une main par-dessus la sienne et la pressa doucement.

- Doug sait que la couleur de ton sang n’est pas la même pour ceux de ton peuple. Il me l’a dit dès que je t’ai vu. Ton frère, il est important pour toi, mais il est aussi très important pour d’autres. Tout tes efforts ne pourront pas suffire à le protéger du monde qui vous entoure… Dit-elle. Mais devant la peine évidente de l’enfant, elle soupira et ajouta :

- Je vais en parler à Léon ce soir. S’il estime pouvoir faire quelque chose sans que ça nuise à sa réputation ou ses affaires, alors je suis certaine qu’il essaiera. Mais tu dois être prête à un refus. Je vais pas te mentir en te disant que c’est gagné d’avance, ni que ce sera gratuit.

Elle lui ébouriffa les cheveux avant de poser une main sur son front. Elle la vit alors remuer les lèvres, mais ne parvint pas à entre ce qu’elle disait. Un seul mot parvint à percer l’étrange engourdissement qui lui prenait soudain l’esprit.

- Dort.

Fort et clair, comme une injonction à laquelle elle se trouva incapable de désobéir. Ses paupières lourdes se fermèrent contre sa volonté et elle sentit le confortable oreiller sous sa tête. Quand s’était-elle allongée ? Elle sentit qu’on lui caressait doucement la joue et sombra dans un sommeil réparateur sans rêves ni cauchemar, dénué de toutes craintes et sensations. Elle dormit, comme elle n’avait pas dormi depuis bien longtemps.

Le midi du lendemain était déjà passé quand une odeur sucrée vint suffisamment faire gronder son ventre pour la faire émerger du sommeil. Roulée dans ses couettes, elle peina grandement à ouvrir ses paupières collées et plus encore à en battre suffisamment pour parvenir à chasser le flou du sommeil pour parvenir à analyser la situation. Même si les fenêtres étaient toujours calfeutrées, il était facile de dire que le jour devait donné dehors, sans doute à cause de l’ambiance lumineuse générale.

Kathy était encore là. Ou plutôt elle avait dû revenir puisque près de Margaux se trouvait un petit plateau avec un bol de porridge fait de céréales concassées et de lait au miel fumant d’où émanait l’odeur qui l’avait réveillée. Sans doute aurait-elle pu dormir vingt quatre heures de plus vu son état de fatigue, mais en comparaison de ses heures volées en compagnie de ses tortionnaires précédant, cette nuit lui paraissait déjà infinie.

La pythie chantait quelque chose si bas que Margaux n’en saisissait que l’air. Entre ses mains un couteau minuscule, même pour sa main d’enfant, taillait dans un petit bout de bois tendre pour y sculpter une forme. Le travail était déjà bien avancé puisque la jeune fille put sans peine reconnaitre la forme. Un oiseau, une sorte de chouette ou de hiboux aux ailes repliées. La tête évoquait fortement le couvre-chef bigarré de la brune.

Quand elle la vit remuer dans ses couvertures, un grand sourire éclaira son joli visage, le faisant paraitre plus jeune peut-être qu’elle ne l’avait estimé la veille.

- Bonjour petite Margaux. Je commençais à me demander si je devrais te chatouiller les orteils pour te réveiller. Mange. Ensuite je te donnerais un bain avant que tu ne rencontres Léon pour ton futur travail. Lui dit-elle avec un sourire confiant.

Pendant toute la durée du simple, mais délicieux petit déjeuner, Kathy lui occupa l’esprit avec histoires rocambolesques sur des oiseaux capable de creuser la pierre pour chercher des pierres précieuses qu’ils offraient en signe d’amour à leurs compagnes. Totalement invraisemblable sur ses bases, elle parvenait malgré tout à fournir tant de détails qu’on aurait pu les croire sortit tout droit d’un passé qu’elle avait réellement vécue. Elle l’évoquait en effet de son point de vue d’observatrice, se décrivant elle-même comme une enfant pas plus vieille qu’elle quand elle avait vu un de ses volatile survoler le camp avec une pierre si grosse et si brillante qu’en la traversant, le soleil avait créer une large ombre colorée de rouge et d’orange sur le sol.

Elle pouvait décrire son plumage aussi bien que son vol et la jeune fille malgré ses questions dubitative ne parvint pas à mettre en défaut son histoire. Une sorte de jeu se déroula entre elles deux, nait naturellement dans l’échange. Margaux posant des questions de plus en plus précises ou déplacée pour la prendre en faute, et la pythie brodant, sans peine aucune, des réponses parfaitement crédibles. Seul son sourire de plus en plus amusés laissait au doute la place qui lui revenait. Sans s’en apercevoir la jeune rescapée passa presque une demi-heure à parler d’oiseau tailleur de pierre sans penser à rien d’autres, manipulée par le savoir faire de son interlocutrice.

Bien entendu ses doutes et peurs revinrent bientôt à son esprit trop fragile pour les garder éloignés, mais qu’il était bon de penser à autres choses, même un instant. Dès qu’elle sentit que son petit jeu perdait de son emprise sur elle, Kathy décréta qu’il était l’heure du bain, mais avant de se lever elle enfourna sa petite œuvre dans sa poche et sortit de derrière sa chaise un objet étrange, du moins peu courant.

La béquille était sobre, mais de qualité, faites dans un bois lisse et brillant. Elle était un peu haute pour Margaux, mais pas assez pour devenir inutilisable. Et le soulagement sur sa jambe était plus que sensible. Elles firent plusieurs allez retour dans le couloir jusqu’à ce qu’elle estime que Margaux saurait se déplacer avec sans aide. Alors seulement, elle la guida à travers d’autres couloirs, toujours marqué du symbole du rossignol jusqu’à une autre série de marches, où, comme la veille, elle décida de la porter.

Il faisait bien plus chaud ici qu’à l’étage, une chaleur moite et un peu étouffante. Un unique couloir se dessinait en bas des marches, mais plusieurs portes étaient visibles. Près de chacune d’elle à part deux pendait une lourde clé à un anneau à hauteur de la poignée. Kathy lui en expliqua l’utilité dès qu’elle posa son regard dessus.

- Ce sont des bains. Un peu comme dans votre Temple. En moins grand bien sûr. Dit-elle donc en pouffant. Quand tu entres dans l’une des salles, tu prends la clé, comme ça, les autres savent que la pièce est prise. Prends la bien à chaque fois sinon… et bien disons que sinon on peut croire que tu ne rechignes pas à un peu de compagnie. Tient-on va prendre celle-ci !

Elle lui indiqua une des portes et la laissa s’occuper de la clé, tandis qu’elle-même entrait dans la pièce. Le « Bain », était en réalité une cavité rectangulaire de pierre qui s’enfonçait au niveau du sol et qui faisait toute la largeur de la pièce et presque la moitie de sa profondeur, le reste étant occupé par des petits casier, des seaux, brosses, du savon, et des petits tabourets. Assez pour que quatre ou cinq personnes occupent les lieux. A chaque extrémité du bain était creusé un trou moins large qu’une main, et l’eau s’en écoulait de l’un vers l’autre. Kathy poursuivit son explication.

- C’est une connaissance de Léon qui lui a fait les plans. L’eau est chauffée dans un seul réservoir et coule ensuite dans chaque bain avant d’y revenir par une sorte de boucle. J’ai pas tout compris, mais ça permet d’avoir plus d’eau chaude à moindre cout en bois. Même si depuis que Sombrebois fait plus bande à part le prix est redevenu correcte. Ça facile aussi le nettoyage de l’eau. Crois-le ou non, mais depuis que Léon impose des bains quotidiens à ses hommes, y a bien moins de malade dans la guilde. Certains y ont même pris un certain gout.

Sans la moindre trace de pudeur, la Pythie se dévêtu entièrement, jetant ses affaires dans un des casiers. Margaux pu alors découvrir que son dos et ses bras étaient couvert de tatouages runique à la signification totalement étrangère pour elle. Chaque série de symbole était centré autour d’une unique ligne qui les traversait. Elle défit une partie de sa coiffe, mais la tête de volatile resta bien accrochée. Elle se tourna vers Margaux avec un air diabolique et amusé, une brosse dans une main, un savon dans l’autre.

- Il est leur de te briquer ma petite souillonne ! Dit-elle en prenant une voix haut perché parfaitement ridicule.



Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
MessageSujet: Re: [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.   [convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts. Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
[convocation] Faire quelque chose de ses dix doigts.
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bas-Quartiers :: Le Goulot-
Sauter vers: