Des termes aux thermes (titre en construction) [Terminé]

« Tu lui diras qu’Anton Gunof a que’qu’chose qui lui appartient. »

Il avait ainsi conclu son invitation. La veille, auprès d’un des nervis portant l’écusson rouge de l’Ecuviel. La conversation avait été un peu virile, l’homme prétendant ne rien savoir à propos de son patron, Theodemar. Le milicien dut insister avant que le gars, sans jamais confesser quoi que ce soit, ne lui donna sa pleine attention. Il ne fit qu’écouter Anton donner son étrange rendez-vous à son maître et menacer d’avoir quelque menu souci si le message ne passait pas diligemment. C’était urgent, grognait le soudard, et le sbire ne se le fit pas redire.


Le lendemain, quand Tierce sonna dans la cité, l’heure fixée du rendez-vous, Anton et son compagnon sortait d’une éprouvante partie de jeu de paume. Nus comme des vers et après avoir bien dégouliné de sueur dans les salles dédiées à ce jeu de balle, ils s’étaient rendus naturellement dans les salles d’étuves humides des thermes du grand-temple, où ils commencèrent, ici aussi, à suer toute leur eau dans cet enfer étouffant et somptueux. Ils grognaient déjà que le Theodemar ne viendrait pas tandis qu’ils se raclaient leurs pores ouverts à force de strigile, prenant leur mal en patience.

« Y te connaît ? »
« Ben… semb’rait… » répondit un Anton accroupi en train de se faire racler la peau huileuse tandis qu’un jeune homme au poil entretenu se frayait un chemin jusqu’aux deux gus.

Ces derniers étaient un peu surpris, voire pris de court, ils n’auraient pas imaginé que c’était le marchand qui irait à leur rencontre. Cette entame ne laissa pas Gunof d’être curieux, voire méfiant, et comme il se relevait pour saluer comme il se doit son interlocuteur, il embrassa d’un regard scrutateur à travers la vapeur de la pièce pour essayer d’y distinguer quelques gars à l’air torve. Il ne parvint pas à en identifier un en particulier, ce qui lui brida un peu plus le regard et titilla sa défiance.

Le maître-marchand était d’humeur cabotine semblait-il, et à peine les salutations furent-elles faites qu’il s’exhiba de long en large pour la plaisanterie, ses deux interlocuteurs eurent un sourire et Anton dit. « Un vrai joli-cœur, pour sûr… Crévieux ! Maître Theodemar Ecuviel, l’Ecu rouge en personne ! Eh ben si je pensais qu’icelui-même Maistre Theodemar Ecuviel viendrait à l’invitation d’un pauvre grouillot comme myssègue, Anton Gunof, vraiment, c’est fol dingue ! Je vous y serre la main, tiens, pour la peine. » Il prononça toute cette tirade étonnamment fort. Et le soudard de tendre le bras, que l’autre serra. Anton, à mesure qu’il secouait la main du bonhomme, gardait un sourire coincé entre l’incrédulité et une agréable stupéfaction.

« Soyez pas ainsi pressé, Maître Ecuviel, y’a pas le feu à la baignoire. Allez, s’il vous plaît, accompagnez-y donc myssègue, un peu. » Et l’Anton, après avoir donné une bourrade à son camarade, de s’ébranler vers une autre salle, où demeuraient des bains chauds assez larges. Des bancs en pierre molletonnés de coussins et de linges accueillaient également quelques baigneurs, qui mangeaient souvent un bout en discutant. « Vous avez faim, Maître Ecuviel ? On peut vous attendre dans les bains, vous savez. » dit le soldat au marchand en s’installant dans un bassin qui semblait bouillant.

« Ouais, on voit le genre des affaires urgentes » épilogua Anton tandis qu’il jetait un dernier regard au postérieur dénudé de la jeune fille partie aller chercher ‘quelque chose’ pour le plaisir des yeux de son possesseur et de ses interlocuteurs. Les œillades contemplatives en dissimulaient d’autres, moins naïves, et Anton, confortablement installé dans le bain, son camarade à ses côtés – qui n’en manquait pas une goutte non plus –, lorgnait sur les individus qui, à la suite du petit trio, avaient investi la nouvelle salle d’eau. Cette fois-ci, il ne les rata pas, les loufiats. Il en dénombrait au moins une bonne demi-douzaine, aux trognes, et crut même en reconnaître un. Il détacha finalement son regard de la callipyge. Son collègue avait capté son attention.

« Tout de même, maître Ecuviel, c’est pas des manières... » fit ce dernier, toujours à loucher sur la dite Séléna. « C’est vrai que c’est bien d’être accompagné, surtout par des jolies choses, mais vous pensez pas à notre sensibilité. »
« Vrai, » rénchérit Anton. « Est-ce qu’on met des saucissons sous votre nez, nous, pour vous ouvrir les appétits ? Hun-hun, nonp’. On partage avec les copains… » Le sous-entendu était peu à peu souligné par les deux hommes, qui continuèrent encore de parler de leur salive et de leurs appétits, multipliant les métaphores charcutières avant de passer aux choses sérieuses.

« S’avèrerait, maître Ecuviel, que vous êtes court, comme qui dirait… d'un espion, depuis pas long. J’ai vrai ou j’ai pas vrai ? »

L’atmosphère embuée de la pièce invitait certes à l’alanguissement et à la détente des corps. Leur richissime partenaire semblait s’en être vite aperçu et avait prévu en conséquence. A peine s’eurent-ils salués qu’une plantureuse jeune rousse, sculptée, semblerait-t-il, dans un bloc de marbre par un artiste passionné des belles formes évoluer autour d’Anton et son compagnon, sur la commande de leur interlocuteur. La fille feignait des mines timorées, lançant, et particulièrement à Anton, qui n’en manquant pas un seul bout, des œillades de biche effarouchée. Le contexte jurait un peu avec ce comportement timide : on était au milieu des thermes, tous nus, sinon elle, dont le haut de son corps était vêtu d’une gaze transparente qui ajoutait un peu au charme de ses appâts en habillant sa nudité radieuse d’un rien d’érotisme supplémentaire.

La fille, trahissant sa profession de femme stipendiée, obéit sur le champ à son maître en s’installant dans un creux que les deux gars n’hésitèrent pas à élargir pour qu’elle fut à l’aise. Plongeant lentement son corps pâle dans l’eau chaude, elle eut un petit soupir qui disait « ouh, elle est chaude ! » tout à fait mignon tandis que le tissu transparent, sous l’effet de l’eau, se collait à son corps pour exacerber encore un peu plus le charme de ses formes juvéniles. Anton et son compagnon salivèrent à ce spectacle, et quand le joli minois croqua innocemment dans un bout de poulet, Gunof, qui semblait être le sujet de ses attentions particulières, déglutit un peu. Non pas que la fille lui déplaisait, mais on était au milieu de bains publics, morbleu ! Qui sait quel parent, quel ami, quelle connaissance aurait pu l’apercevoir en si charmante compagnie… et remonter l’information jusqu’à sa famille.

A cette pensée, Anton se détourna de la tentatrice après avoir consacré un instant de réflexion à l’invitation informelle de la putain. Son compagnon, digne camarade s’il en, décida de le sauver d’un hypothétique faux-pas en saisissant la rousse par la nuque d’une main et la main au morceau de poulet de l’autre, bien décidé à ce qu’il se fasse nourrir par la naïade. Une fois le danger écarté d’Anton, pour le moment, ce dernier se concentra de nouveau sur le richissime maquereau. Pourquoi qu’il souriait, celui-là ? Il aurait pensé que le bonhomme accueillerait avec moins d’enthousiasme l’annonce d’Anton. La garde avait peut-être un de ses agents en geôle, sacrebleu !

« Oui-da, Maître Ecuviel… C’est bien entre les pognes à myssègue qu’est votre petit épieur, et je soye fort aise que ça vous mette en si gaies dispositions. J’aurais pensé qu’un tel renseignement vous tirerait quelque gêne, voyez ? »

Anton faisait tournoyer lentement le gobelet qu’on lui avait offert en fixant le liquide carmin s’agiter. Pendant ce temps, Ecuviel se reprenait sur les termes qu’il avait utilisés. En parlant d’exécuter, il pensait plus à faire prendre sa retraite au vieux magnétiseur de Sven Torren, lui offrir une affaire, le mettre à l’abri du besoin, placer trois ou quatre filles dans son plumard. Rien que ça. Le garde ne doutait pas de la fortune du type qu’il avait en face, mais plutôt de sa générosité. On ne devenait pas un gros plein de sous en retraitant ainsi les gens, c’était connu : les riches le devenaient pas en donnant leurs richesses. Il était quand même un peu tranquillisé, le Gunof, heureux qu’on évite les menaces de meurtre devant sa pomme. Il en savait déjà trop, après tout, et ne se sentait pas de se retrouver les deux couilles dans les ronces, bien agrippées par des renseignements dont il se garderait bien de détenir. Il goba le petit mensonge à propos du destin de Sven Torren sans y redire. Le vin, cependant, il ne le goba pas encore. Pas en confiance qu’il était.

Mais leur interlocuteur ne se sentait pas, semblerait-il, de ne pas ajouter aux tensions qui électrisait leur petit échange. Et, en geste de bonne foi, il congédia les nervis qu’Anton avait repérés auparavant. Lui et son compagnon embrassèrent du regard la petite coteries de ces butors patibulaires et nus plier les gaules avant de regarder leur employeur, qui se faisait servir un nouveau vin. La conversation reprit sur un ton plus dégagée, plus léger. Peut-être était-ce les œillades de la rousse, bien décidée à n’en pas rester là, qui détendait quelque peu l’atmosphère. Le marchand, en tout cas, balaya le soupçon d’Anton, qui craignait qu’on ne lui demander de jouer aux exécuteurs, dans une exclamation presque outrée. L’agent, une fois extrait de son oubliette, sera simplement châtié en conséquence, lui assura Ecuviel.

Pas plus disposé à croire les dires du jeune moustachu, Anton ne le contredisait cependant pas. Quand, cependant, le criminel lui proposa d’assister en personne au châtiment, il rabaissa son regard dans son gobelet, qu’il fixa comme s’il avait pu y lire l’avenir de l’humanité au fond. Quand il releva le minois, c’était avec un visage un peu gêné, un peu contrit.

« C’est bien bon, mais j’aimerais autant pas, maître Ecuviel. Vous châtiez comme vous châtiez, c’est pas les affaires à myssègue, tant que ça finit pas sur ses panards, vous saisissez ? Et puis, un gens comme ma personne, je suis persuadé qu’il peut avoir meilleure utilité pour un caïd comme voussègue qu’en simple témoin… Peut-être même qu’y pourrait bien servir, disons, en veillant sur certains de vos trous. » Il pensait, bien entendu, aux galeries qui parcouraient les remparts extérieurs de Marbrume. Anton mouillait dans certaines combines de contrebande avec quelques cousins, se chargeant de graisser la patte de certains frères d’armes et d’empêcher des fouilles trop exhaustives de certaines mansardes. Avoir le nez dans les passe-murailles de l’Ecu rouge serait un bon moyen pour lui de réguler et d’optimiser les trafics, éviter que certains coins n’attirent pas trop l’attention des puissances de la hiérarchie. Partager une entreprise clandestine avec Ecuviel lierait de plus Anton avec lui. C’était un bon signal à envoyer en direction du maître ès pègre, une façon de lui dire qu’ils partageraient risques et profits ensemble, en tant qu’associés. Le fait que cela pourrait arrondir les fins de mois du garde n’enlevait rien à la chose, qui plus est.

La proposition d’Anton, avancée en catimini, presque honteusement, n’était pas tombée dans une oreille sourde. Et, à dire vrai, la réaction du marchand impressionna le reître, qui ne pensait pas qu’il serait si souple et qu’il réagît si bien à l’invitation que le garde se faisait pour entrer dans les affaires de l’Ecu rouge. Était-ce quelque traquenard ? Le gus souriait beaucoup, presque trop. Mais la méfiance naturelle de Gunof ne sut étouffer sa cupidité. L’association était par trop alléchante, semblerait-il, et eut l’effet de décontracter encore un peu Anton, que le bain chaud avait déjà eu tendance à alanguir quelque peu.

Enfin, il prit une rasade de vin, en geste de confiance. Il était bon, bien qu’un peu tiède, et Anton vida sa coupette pour faire rappliquer la belle rousse afin qu’elle le remplisse et qu’il put jeter un nouveau coup d’œil, moins distrait, sur ses attraits. C’est que l’affaire, vraiment, semblait pliée. La récompense que le maître marchand réservait à l’Anton, ce dernier n’avait pas pu l’espérer plus belle. Il eut cependant quelque mal à exprimer sa reconnaissance.

« Maître Ecuviel, crévieux… c’est une bien belle confiance que vous m’offrez… de sacrés honneurs… Et à propos de l’évasion de Grim Torren, que vous voulez… » Il jetait de nouveau des œillades dans tous les sens, un peu agité. Il ne cherchait plus les sicaires de l’Ecu rouge des yeux, ceux-ci s’arrêtaient sur les différents baigneurs qui pouvaient écouter la petite transaction. Quand le marchand eut saisi que c’était le caractère public de leur conversation qui avait cours entre eux, il proposa aux deux hommes de rejoindre une salle qu’il avait réservé dans les thermes, non loin et plus isolées. S’ils voyaient ce qu’il voulait dire.

Ils acceptèrent bruyamment, et, précédés par la jeune rouquine, se rendirent dans une espèce de petit sauna où une brume infernale éprouvait les corps, les prostrait dans une moiteur abrutissante et agréable. La discrétion de l’alcôve brûlante, ainsi que la tractation qui se passait très bien, sembla donner des ardeurs à Anton, qui avait son verre dans la main et le bras de la fille dans l’autre. « Permettez ? » fit-il à son bienfaiteur tandis qu’il rejoignait une espèce de banc de pierre assez profond et s’y installa décademment.

« Maître Ecuviel, on trinque à votre fortune ! » dit-il finalement quand il eut le cul et la rousse assis, levant son verre dans la direction du seigneur du crime. Il but une nouvelle rasade, eut un soupir de délectation et reprit. « Néanmoins… y me faudrait du détail, vous saisissez ? Quoi que c’est que ce secteur dont vous pensez ? Et pis… vous craignez pas que ça fâche un ou deux de vos gars ? Non pas que je peux pas m’occuper du mécontentement, hé… » suggéra-t-il tandis que, toujours d’une main, il maintenant la prostituée et ses doigts sur une de ses cuisses moites, non loin de son sexe que la chaleur mimollisait inexorablement.

Et il sut tout. Une fois engagée la conversation quelque peu technique, les deux hommes conversèrent tout leur soûl sur ce fameux secteur est. On n’aurait plus aisément parlé de sud-est, car le secteur en question regroupait avant tout les berges et les cases les plus pauvres des quartiers orientaux. Il s’agissait de ces maisons et ces peuples écrasés contre les murs méridionaux de la cité, des ports et des entrepôts les plus miteux de Marbrume. On lui refilait, en un mot, la lieutenance d’une moitié de goulot, le glébeux comme le marin, l’autorité sur des milliers de ces sales pauvres aux rangs enflés par les métèques qui, faute de mieux, s’envasaient dans les venelles compliquées du Goulot, s’entassaient à mille au sein de bâtisses décrépites et engorgées. La zone manquait d’attrait pour le rupin, qui l’évitait autant que faire se peut. La milice, malgré une grande importance attachée à sa mission de service public, se contentait de s’acquitter du guet et marquait parfois le coup d’une ou deux rafles sur les pauvres hères, rarement contre les suppôts du dabe local.

Et l’Ecu rouge prétendait ses affaires un peu médiocres dans ces parages là ? L’endroit, au vrai, était un véritable repaire de coquins, le pan est de la muraille un gros gruyère où proliféraient les bandes de mauvais garçons vivant de rapine et de contrebande. Probable que le maître marchand ait vu son intérêt à placer ses billes dans des paniers moins remuants et plus profitables, tout en se plaçant ainsi au dessus de la mêlée à laquelle se livrait des clans de maraudeurs rivaux pour le contrôle des diverses et maigres mannes qu’avait à offrir le goulot levantique. Et l’homme aurait ainsi des soucis avec son caïd local ? Anton, les esgourdes grandes ouvertes, reniflait la bonne affaire et un sacré morceau de pain qui s’ajoutait sur sa planche. Il se demanda un instant si le cadeau de maître Ecuviel n’était pas un peu empoisonné, voire s’il ne lui présentait pas un gros seau de merde en prétendant qu’il s’agissait des œufs de requins-scie.

Ca ne l’empêcha pas de questionner encore et encore, l’Anton, notamment sur le gros dabe des Goulotiers des Ports, l’assez célèbre Norels. Si le chaland normal ne connaissait que peu le palmarès des malfrats en chef de la ville, un milicien un peu fait au métier savait les noms qu’il fallait connaître. Et celui de Marcus Norels en était clairement un. Le loustic se traînait une petite réputation, et d’aucuns le prétendaient même d’une audace un peu dangereuse. Anton et d’autres nez fins avaient soupçonné quelque entourloupe entre le gros dabe et son patron, mais il trouvait enfin dans les paroles d’Ecuviel la confirmation de leurs doutes.

La proposition commençait à prendre du relief : un quartier bien pauvre, déchiré par des réfugiés en armes et d’autres malandrins se sentant des velléités d’indépendance, un peu boudée par la force publique, et un chef local qu’il fallait mettre au tapis avant de pouvoir prendre en main l’affaire. Beau défi, gros labeur. Anton y cogita dur pendant qu’Ecuviel continuait à lui apprendre ce qui lui serait utile pour reprendre les rennes sans trop de heurts. Le prétendant au très-honorable rang de gros-dabe des Goulotiers questionnait donc, encore et toujours, allant dans le détail, écoutant comme jamais les réponses que lui donnait le marchand. Et pendant ce temps, il sirotait distraitement son vin. Comme il n’était pas dégueulasse, il finit par tendre sa coupette vidée à l’adresse de la jeune rouquine qui jouait à être l’échanson des hommes. Le corps juvénile et luisant capta de nouveau le regard du garde Gunof, qui se laisser couler sur les formes voluptueuses de la putain. Quand il fut servi, il assit Séléna à côté de lui, comme auparavant, tout en écartant un peu les jambes pour mettre en valeur son sexe à moitié raidi du fait de la chaleur moite qui pesait sur l’alcôve. Il but un coup, sa main palpa les reins nus de la servante, remonta à sa nuque pour la masser comme si c’eût été un animal de compagnie à câliner à son bon plaisir. Il commençait à introduire son pouce dans la bouche de l’adolescente quand il commença sa tirade.

« Ca a l’air d’être une fieffée besogne, que vous proposez à myssègue… Mais avec quelques escouades et un type comme moi qu’on aurait bien renseigné sur les pieds-à-terre et les petits travers du Norels, probable que je puis vous régler ce problème avec un bon vieux nœud coulant. Mais comme que je suis pas nettoyeuse de mon état, j’aurais bien quelques demandes en surplus… »
Son regard lâcha les lèvres sollicitées de la jeune débauchée pour inspecter la réaction de son interlocuteur.

« D’abord, je propose un gentil partage : Norels, j’y succède, et sur toutes les affaires où il y était, où j’m’acquitterai de vous donner ce qui vous est dû comme veut l’usage. A toutes les petites manigances dont y vous a pas affranchi, tous les enfants qu’y vous a fait dans le dos, et que je découvre, je prends moitié du trèfle dessus. L’autre moitié vous est due.

Aussi… Je veux Grim. Quand y sera dûment corrigé, natürlich. Vous l’y avez fait une sacrée frousse, et je croye qu’y pourrait éviter de ce rebiffer si je l’y caresse dans le bon sens du poil… »